Santé et maladies - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Si, depuis le développement de la pathologie, on n'emploie plus le mot maladie(s) qu'au pluriel, la notion de santé (au singulier) a survécu trop longtemps, car c'est un concept vide pour lequel on s'efforce de trouver une espèce de contenu dans l'existence d'une force biologique intérieure à...

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ISBN : 9782341004657

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Lenetstan/Shutterstock

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Santé et maladies

Introduction

Si, depuis le développement de la pathologie, on n’emploie plus le mot maladie(s) qu’au pluriel, la notion de santé (au singulier) a survécu trop longtemps, car c’est un concept vide pour lequel on s’efforce de trouver une espèce de contenu dans l’existence d’une force biologique intérieure à l’individu, qui serait la résistance à « la » maladie. C’est un fâcheux archaïsme, comme nous allons le démontrer.

Les concepts globaux unitaires ont été ébranlés par la bactériologie, c’est-à-dire grâce à l’école pasteurienne, soulignant la nécessité de toujours définir santés et maladies les unes par rapport aux autres : il y avait non pas une force de résistance à la maladie mais des immunités spécifiques naturelles ou acquises (spontanées ou provoquées) à un certain nombre de maladies. Par contraste on découvrait peu à peu qu’un très petit nombre de maladies répondaient aux thèmes simplistes où l’hérédité est tout et l’environnement rien (hémophilie, maladie de Tay-Sachs), et aussi qu’un nombre à peine plus grand d’affections répondaient aux schémas simples où tout est dans l’environnement (la peste, la variole, ou l’intoxication oxycarbonée), alors que, dans la plupart des cas, la maladie naissait, sur des terrains génétiques définis avec une extrême précision, par l’action d’un certain nombre de facteurs extérieurs à l’individu, uniques ou associés, dont les actions étaient très étroitement spécifiques.

Chacun de nous a des maladies successives ou simultanées et chacun de nous a des prédispositions très variées et très spécifiques ou des protections plus ou moins efficaces, mais toujours très définies, vis-à-vis de facteurs multiples de l’environnement, facteurs qui ont d’ailleurs leur histoire propre dans le monde naturel. Enfin, il y a actuellement d’innombrables exemples de sujets porteurs de maladies indiscutables, mais contrôlées, et qui sont en état de santé thérapeutique, parce qu’ils se soignent, et tant qu’ils se soignent. Pour tous ces sujets, cela a encore un sens de « tomber malade ». Ils peuvent être atteints d’une affection aiguë, intercurrente, voire d’une autre affection chronique, subir des interventions chirurgicales... Subjectivement et objectivement, une fois admise, comme une toile de fond, leur santé thérapeutique, ils passent, comme nous tous, de l’état de santé à l’état de maladie puis reviennent à l’état de santé. Contrairement à ce qu’insinuerait un mauvais emploi de la définition de l’O.M.S., considérant la santé « non seulement comme l’absence de maladie mais comme un état de complet bien-être physique et moral », ils sont en état de santé, bien que malades, et parce que traités.

Dans les pays développés, de tels sujets représentent même la majorité de la population adulte, car il devient exceptionnel à un certain âge de ne pas avoir, par exemple, un trouble de la réfraction oculaire ou une carie dentaire. La méthode des examens systématiques a bien montré la fréquence des anomalies de l’électrocardiogramme, les anomalies tensionnelles, les élévations considérées comme pathologiques du taux du glucose ou des lipides sanguins, la fréquence avec laquelle se développent (selon le sexe) des adénomes de la prostate ou des fibromes utérins. Est-ce que ces dépistages systématiques, comme l’ont dit certains, transforment des bien-portants en malades ? On pourrait dire tout aussi bien qu’ils transforment des malades méconnus en bien portants conscients, s’ils acceptent le contrôle des anomalies dont ils sont porteurs.

C’est donc bien une notion de pluralisme de santés qu’il faut retenir. Si la mortalité maternelle, en deux siècles, a été divisée par 100 et la mortalité infantile par 25, n’est-ce pas parce que la femme enceinte a conquis le statut médico-social de malade, l’accouchement le statut médico-social d’intervention chirurgicale ; et les premiers soins aux nouveau-nés, le statut de réanimation médico-chirurgicale de pointe ? Grâce à quoi ces actes sont devenus « normaux », autrement dit sans risque ou presque !

1. Normalité, état pathologique et guérison

Aux âges où maladies et infirmités sont exceptionnelles, on peut mesurer les constantes biologiques des individus apparemment bien portants et en tirer une description dite physiologique de l’homme « normal ». Encore faut-il n’accepter qu’avec prudence la signification de cette description. Le fait que l’espérance de vie ait triplé entre la fin du XIXe et celle du XXe siècle dans le monde occidental, ou que la taille moyenne des individus y ait augmenté de plusieurs centimètres au cours de la même période, met en évidence les variations écologiques de l’homme « normal », variations dont on ignore encore l’amplitude réelle.

On analysera à titre d’exemple la notion de poids normal. Ce qui a d’abord frappé les esprits est l’