2050 Mémoires d’un centenaire - Roger Baillet - E-Book

2050 Mémoires d’un centenaire E-Book

Roger Baillet

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Beschreibung

Roman d’anticipation, 2050 – Mémoires d’un centenaire suit une courbe inverse de celle d’Orwell, plus orienté sur l’optimisme humaniste de la Renaissance que sur le catastrophisme des idéologies sectaires de notre temps. Inspiré des prophéties de Nostradamus sur les années où la terre « tournera de nouveau à l’endroit », ce récit est celui d’un homme inquiet de l’accélération du dérèglement climatique, de la pandémie de covid et de la guerre en Ukraine. Il centre ses réflexions, à l’aube de son centenaire, sur les trente dernières années de sa vie.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Soucieux de notre planète qui part à la dérive, Roger Baillet prend sa plume et, d’une analyse réaliste, s’interroge sur le devenir du monde dans les trente prochaines années.

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Seitenzahl: 137

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Ähnliche


Roger Baillet

2050

Mémoires d’un centenaire

Roman

© Lys Bleu Éditions – Roger Baillet

ISBN : 979-10-377-8395-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur

Essais

De Gaulle et Machiavel, 2014, collection « Questions contemporaines », L’Harmattan ;

Le mythe de Don Juan, ou le miroir italien, 2016, L’Harmattan.

Romans

Dans la collection « Amarante » des éditions L’Harmattan :

Michel-Ange, ou la sculpture de l’être, 2012 ;

Vivaldi, ou l’évanescence de l’être, 2013 ;

La petite comédie, 2013 ;

Bianca de Médicis, Grande duchesse de Toscane, 2017 ;

Les chants de l’aube, 2018.

Aux éditions Des Auteurs, des Livres :

Terpsichore, ou la légèreté de l’être, 2022.

1er janvier 2050

Comme tous les jours, je viens d’ouvrir mon journal, mais je sais que cette écriture ne sera pas comme celle des jours précédents. Moi qui n’ai jamais joué à prendre de bonnes résolutions chaque Premier de l’an, j’en ai peut-être décidé une, cette fois. Est-ce que j’aurai le temps de la tenir ?

Tout le monde est parti. Ma petite maison est bien silencieuse. Ils étaient presque tous là cette année, pour le réveillon. Je sais pourquoi : c’était un prélude à mon centenaire. Le 24 février, j’aurai cent ans. Ma famille et mes amis savent à quoi s’en tenir sur le choix de ma fin. Dieu merci, la France s’est enfin décidée à légiférer en faveur du suicide assisté. Elle aura mis le temps. Il n’y a pas de quoi se vanter : être le dernier pays de notre Europe à l’avoir fait… Curieux conservatisme quand l’Italie et l’Espagne si catholiques l’ont fait depuis plus de dix ans… Douce France… J’ai cette chance de n’avoir pas connu la douleur de perdre quelqu’un de ma famille plus jeune que moi. Même si la moitié d’entre eux se trouve aux quatre coins du monde, je me doute bien qu’ils songent déjà à tous se réunir pour ce jour-là. Je ne sais pas comment faire pour leur dire que ce n’est pas mon choix. Montaigne avait raison de préférer être assisté pour ses derniers instants, fussent-ils de quelques heures ou de quelques jours, par une infirmière inconnue, compétente et dévouée, mais peu engagée affectivement. Et j’ai toujours lu avec beaucoup d’amusement ce discours un rien misogyne de Socrate, qui demande à ce qu’on fasse sortir son épouse venue pleurer avec son dernier enfant dans la pièce où il doit boire la ciguë : il souhaite qu’on lui épargne ces « lamentations des femmes » et préfère rester en compagnie de ses amis pour philosopher une dernière fois sur l’immortalité de l’âme.

Qui parle de Montaigne et de Socrate, maintenant ? Il n’y a bien qu’un vieil instit’ comme moi… Est-ce que je ne vais pas les peiner, si je leur dis que je préfère être seul ?

Je relis ce que je viens d’écrire… Je m’aperçois que j’utilise souvent les trois points… C’est Céline qui m’a appris. J’aime bien les trois points. Est-ce qu’on va me le reprocher ? Après tout, je m’en fous, je saurai jamais ce que dira la critique. Je serai mort avant. Comme ça, j’aurai pas à me soucier qu’on me reproche de sauter les négations… C’est une joie iconoclaste, pour le petit instituteur que j’ai été, de me permettre ce que j’ai interdit à mes élèves pendant quarante ans… Tout ça veut donc dire que je suis en train d’écrire un livre ? Et pour qui ? Pour mes enfants ? Pour être publié ? M’en fous, je serai mort avant…

Non, je ne dis pas la vérité : je ne m’en fous pas. C’était ça, la bonne résolution pour cette année 2050. Milieu du premier centenaire du troisième millénaire. Écrire. Mais écrire quoi ? Pourquoi est-ce que j’ai dit « un livre » ? Écrire son journal, ce n’est pas écrire un livre. C’est se laisser couler au fil des jours qui passent. Une biographie, est-ce un livre ? Oui : les Confessions, de Rousseau. Mais Rousseau ne fait pas que raconter sa vie. C’est un témoignage sur une époque, des idées…

Ma vie n’a pas d’importance. J’ai déjà raconté beaucoup d’anecdotes à mes petits-enfants – que mes enfants, d’ailleurs, ne connaissaient pas –. C’était pour les amuser. Pas pour transmettre quelque chose.

J’ai toujours un peu écrit. Je devrais dire, plutôt, griffonner. Un pense-bête. Je me trouvais intéressant d’être capable de rappeler, dix ans plus tard, à ceux qui l’avaient oublié, quelle avait été la récolte d’abricots d’un été pluvieux, ou trop chaud. Mais mes quelques notes peu rigoureuses de Maître d’École des Monts du Lyonnais, qui a fait son travail « à l’ancienne », comme on le lui avait appris à l’École Normale, et emmenait encore ses élèves dans son jardin pour leur donner des leçons d’agriculture, n’intéressent plus personne. Encore que… Les temps ont bien changé ces dix dernières années, avec l’accélération du retour à la terre. Et si on se foutait de mois au début des années 2000, peut-être trouverait-on maintenant plus d’intérêt à ce type d’enseignement… Mais au total, je suis sûr aussi que celui qui lirait ces pages dirait : « Quelle pauvre vie ». « Aujourd’hui, j’ai taillé mes rosiers » est la phrase qui revient le plus souvent. Personne ne sait que je l’écrivais en m’appliquant comme un sage japonais à ma calligraphie pour rendre à chaque fois un hommage de cœur au jardinier de Citadelle. Mais ce Saint-Exupéry-là, personne ne le lit… Encore ma vieille culture…

Il y a aussi quelques pages de réflexion, dans ce « journal ». Une ébauche de philosophie de café du commerce… Mais ce n’est pas cela qui m’intéresse. Pas cela qui m’a conduit à la « bonne résolution » de ce jour. Mes notes changent brutalement à la date du 24 février 2022. Elles se font plus serrées, hâtives, surabondantes. La calligraphie a changé. Les lettres sont beaucoup plus petites.

J’ai souvenir précis de ces moments-là. C’est le 24 février 2022. J’ai soixante-douze ans et c’est la guerre.

J’écoute les infos d’aujourd’hui. C’est comme si on avait oublié. Il y a trente ans, et c’est comme si on avait oublié. Il est vrai que tant de malheurs nous ont fait chanceler, depuis…

« C’est la guerre ! » Je répétais cela à qui voulait l’entendre, c’est-à-dire personne. C’était comme si je me parlais à moi-même. J’insistais :

— Vous ne vous rappelez pas, comment Hitler s’est jeté sur la Pologne ?

— Mais qu’est-ce que tu racontes, Papy ! me répondait-on.

Je me souviens bien des réactions du début. Personne ne s’y attendait. Jamais on n’aurait cru qu’une telle chose pouvait arriver. On ne pouvait pas croire à la guerre. D’ailleurs, même Poutine n’y croyait pas : il appelait ça « une opération spéciale ». Pour mes petits-enfants, l’Ukraine, c’était comme le désert des Tartares : un vague lointain inconnu, et peu intéressant.

Je suis né le 24 février 1950. Troisième enfant d’une famille très heureuse, plombée par le malheur. « Une surprise », disait de moi ma mère en me caressant doucement les cheveux. J’ai su, adulte, qu’on appelait une naissance inattendue « un accident », mais mon enfance a été aussi heureuse que ces enchantements enfantins des kinder surprise. Jusqu’à mes douze ans.

Mes parents se sont mariés en 1940, et Claude, mon frère aîné, est né cette même année. Son père ne l’a revu que cinq ans plus tard, à son retour de captivité. Ma sœur Jacqueline est née cette année-là, en 45. Et moi, cinq ans plus tard. Une « surprise ».

Je m’entendais bien avec Jacqueline, mais j’étais en adoration devant Claude. J’aurais voulu faire tout ce qu’il faisait. Quand j’avais huit ans, il m’emmenait pour des petits tours sur sa moto, ce qui faisait crier mes parents. Crier pour rire. Tout était pour rire. Claude est mort au massacre d’Oran, en juillet 1962. L’ambiance familiale avait changé, depuis qu’il avait été appelé en Algérie, même s’il nous écrivait des lettres joyeuses et rassurantes. Mon père s’était fait plus sombre. Il avait commencé à nous raconter sa captivité en Allemagne, ce qu’il n’avait jamais fait jusque-là. À la mort de Claude, c’était devenu une obsession. Je peux presque dire que mes parents sont morts de chagrin, même s’ils ont encore vécu vingt ans après ce malheur. Ma sœur nous a quittés à quatre-vingt-seize ans.

Je n’avais guère parlé de tout ça à mes enfants. Ils savaient un peu, par leur tante. Par contre, j’ai essayé de leur faire partager l’intérêt soudain pour la guerre que ces événements familiaux avaient éveillé en moi. J’ai visité Verdun et Auschwitz plusieurs fois, lu toutes les minutes du procès de Nuremberg. Socialiste modéré, comme tous mes collègues de l’enseignement affiliés à la Camif, j’ai été, et suis plus que jamais, un fervent partisan de l’Europe. Comme de juste, je les « gonflais », mes enfants et petits-enfants, avec mes histoires de l’Histoire. L’un est spécialiste de biologie moléculaire chez IBM, à New York, un autre supervise la fabrication des nouveaux moteurs à combustion d’hydrogène, et navigue de Canberra à Toronto. Bruno, avec qui j’aime bien parler, travaille au grand projet américain d’installation d’une base sur Mars.Alors, les radotages de Papy Danielsur le bon temps, ou plutôt, le mauvais temps d’autrefois…

Peu à peu, j’ai arrêté de rabâcher, et j’ai fait comme Candide : j’ai cultivé mon jardin. Sans pour autant cesser de me demander comment lire le présent et l’avenir aux lumières du passé. Et sans trouver d’explication aux injustices des destins. Parce que je suis né en 1950, mon service militaire n’était plus que d’un an, et encore pouvais-je le faire à la Coopération, ce qui m’a permis de mal enseigner le français dans un bled du Burkina et d’y découvrir avec stupeur les hautes teneurs poétiques, et politiques, de la palabre, et par là de mieux comprendre Céline et le Père Ubu. Mon frère était mort parce qu’il était né en 1940 et s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. J’ai essayé de savoir, et me suis longtemps heurté au secret d’État, aussi bien algérien que français, pour finalement comprendre avec amertume que tous ces morts étaient victimes de la Raison d’État. De Gaulle voulait autant se débarrasser de l’Algérie, que les dirigeants du FLN des colons français. Parce que je suis entré à l’École Normale en 65, l’année de mes seize ans, j’ai eu droit à une retraite complète en 2005, à cinquante-cinq ans. Voilà qui me laissait beaucoup de temps pour tailler mes rosiers.

Je méditais beaucoup sur ces injustices dont on parlait peu, cette année de mes soixante-dix ans où on se livrait en France des batailles féroces sur l’âge légal de la retraite. Si on avait su que trente ans plus tard cette notion n’aurait plus cours, et que plusieurs des défenseurs acharnés d’une retraite précoce finiraient dans un asile pour malades d’Alzheimer !

À vrai dire, mon questionnement avait commencé l’année de mes soixante-dix ans. En 2020, année de la première pandémie. Je me souviens que dès le premier confinement, j’ai commencé à ressentir un sourd malaise, à me poser des questions que je ne m’étais jamais posées. Je peux affirmer sans me tromper qu’il ne s’agissait pas du tout de ces angoisses dont on entendait parler, qui concernaient les étudiants enfermés, isolés, les gens en télétravail, et qui ont provoqué tant de malaises pour ne pas dire de maladies relevant d’un suivi psychiatrique. En effet, dans mon petit village des Monts du Lyonnais, un retraité comme moi, bien installé dans une maison déjà payée depuis longtemps, avec son jardin, ses poules et ses lapins, n’a pas eu à souffrir le moins du monde de toutes ces contraintes qui nous tombaient sur le dos, sauf à manquer un bref laps de temps du papier toilette dont les imbéciles avaient dévalisé les supermarchés. Je suivais même ces comportements avec une jubilante ironie à la Coluche. Tout comme la présence des gendarmes à vélo, prêts à verbaliser le moindre promeneur sur mes sentiers de randonnée aussi vides que d’habitude. Je n’ai jamais été, en effet, privé de sortie en plein air, tout comme d’ailleurs les millions de Français non urbanisés. Mais c’était comme si la sourde inquiétude qui bourdonnait à travers le monde se fût trouvée, par une coïncidence fortuite, en accord avec la mienne.

Inquiétude métaphysique, je dirais, car je n’avais pas peur de la maladie ni de la mort. Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre qu’avec une vie d’ermite au grand air on ne risquait pas de se retrouver en soins intensifs pour cause de covid. Pas trop peur, non plus, du comportement de mes contemporains : je ne m’étonnais ni de les voir applaudir de loin les infirmières, ni de les voir les harceler pour qu’elles vident les lieux quand ils les avaient pour voisines de palier. De ces comportements grégaires, j’avais toujours su me protéger : il suffit d’aimer les choses que le goût du jour n’aime pas pour être libéré de toutes les convoitises. Je n’étais pas, non plus, surpris par leur peur de manquer qui provoquait les approvisionnements paniques. J’avais vu les mêmes choses en 68. Dans notre société de surproduction et d’obèses de la consommation, qui jetait chaque jour des tonnes de nourriture, on ne risquait pas de manquer de quoi que ce soit. La suite me donna d’ailleurs très vite raison, puisque les supermarchés se remplirent très vite à nouveau, tout comme elle confirma que les leçons de l’Histoire ne servent à rien : moins de deux ans plus tard, un nouveau refrain à la mode – « le pouvoir d’achat – le pouvoir d’achat » – avait remplacé la peur du covid et provoqué les mêmes achats de précaution… Mais je m’emballe, je m’emballe, et je me détourne de mon propos. Je reviendrai sur tout ça plus tard…

Qu’est-ce que je voulais dire en parlant « d’inquiétude métaphysique » ? Et pourquoi ai-je aussitôt écrit que ce n’était pas une peur de la mort ? Je ne crois pas à un après paradisiaque ou infernal. Si j’ai milité, dès l’âge de quarante ans, avec les associations qui défendaient le droit au suicide assisté, ce n’est pas parce que j’avais peur de la mort, mais peur de la façon dont j’allais mourir. Et je trouvais insupportable que le corps médical veuille s’arroger le droit de choisir à ma place, le plus souvent en s’appuyant sur une éthique religieuse que je conteste. Il faudrait attendre que Dieu ait décidé à notre place ? Tout comme il aurait décidé de la triste fin de mes parents et de l’horrible disparition de mon frère ? Qui pourrait croire à des fariboles pareilles…

Ce qui se passait, donc, à l’approche de mes soixante-dix ans, et qui ne se passe pas du tout maintenant que je suis si proche de boire mon petit verre de pentobarbital, c’est que, curieusement, j’avais envie de connaître la suite de l’histoire. Je me sentais, alors, suffisamment en forme, pour avoir encore envie de profiter de ce qu’on appelle « les bonheurs de la vie », mais ce n’était pas de cette forme d’hédonisme qu’il s’agissait. C’était… comment dire ? Comme ces expériences de chimie où l’on voit dans le bocal les éléments placés selon un hasard calculé, se « précipiter ». C’est le verbe qu’on emploie en chimie : se « précipiter ». Qui signifie s’agiter à toute allure dans une sorte de lenteur insupportable, tellement on a hâte de voir ce que ça va donner, quel ordre nouveau va surgir de ce désordre, que l’on a pressenti, presque cherché à obtenir, par des choix scientifiquement raisonnés résultant d’expériences précédentes, mais dont on attend quand même découverte merveilleuse. Ou apparition d’un Djinn terrifiant. Magie de l’enfance même chez les plus grands savants.

Et voilà qu’il se passait quelque chose : la pandémie. Un mot que les virologues et les infectiologues du monde entier se répétaient depuis trente ans avec appréhension dans des congrès internationaux qui n’intéressaient pas les réseaux sociaux. Une ville de Chine au nom inconnu qui construit un hôpital en forme de mobil home pour des milliers de malades. Venise, que je connais si bien, désertée de ses millions de touristes – Ah voir Venise en temps de pandémie ! – Les rues de New York aussi désertes que les Champs-Élysées.