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On dit que les pierres d’un hameau gardent la mémoire de ceux qui y ont aimé, souffert et rêvé. Ici, entre rires d’enfants et silences de veillées, la vie s’écoule paisiblement. Jusqu’au jour où une menace invisible s’installe. Alors, chacun délaisse ses soucis pour l’autre, et l’entraide devient leur seule arme. Portée par une chronique ancrée dans l’Histoire, cette fresque humaine interroge : l’amour et la solidarité peuvent-ils survivre à la peur… et refleurir dans les cendres ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
La lecture et l’écriture ont toujours accompagné Mireille Deygas, tissant au fil des années un lien profond avec les mots. Raconter des histoires est devenu pour elle à la fois un passe-temps précieux et une nécessité intérieure. Animée par le désir de faire revivre la mémoire de nos aïeux, elle leur rend hommage à travers ses récits, où le passé éclaire le présent avec sensibilité et respect.
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Seitenzahl: 212
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Mireille Deygas
5 semaines pour tout changer
Roman
© Lys Bleu Éditions – Mireille Deygas
ISBN : 979-10-422-7539-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Toute ressemblance avec des personnes, des firmes, des situations, des lieux existants ou ayant existé ne peut être que le fait du hasard.
Ce livre est une fiction tout droit sortie de l’imagination de l’auteure.
Dimanche après-midi, un jour qui pourrait être comme les autres. Mais mon fils est là, suite à mon texto angoissé. Il ne comprend pas, ou fait comme s’il ne comprenait pas, pour ne pas m’inquiéter davantage. Malgré son métier, il prend tout à la légère.
Mon garçon s’arrête de faire les 100 pas entre la cheminée et la fenêtre me regarde et éclate de rire.
Je lui tends les bras et je me blottis contre sa poitrine. On se fait la bise…
La porte se referme trop vite sur lui. À la fenêtre, je regarde sa voiture démarrer et s’éloigner.
Un coup d’œil à la pendule, ouh, déjà 19 h. Je me prépare vite fait une soupe. Avec un morceau de fromage, ça suffira pour mon repas.
J’allume la télé. Le programme est « bof ». Et ça ne rate pas, je m’endors. Des cris me réveillent en sursaut. J’écoute, mais le silence règne. J’ai sûrement rêvé. J’éteins la télé et je vais me coucher. Je me tourne et me retourne dans le lit. Le sommeil ne vient pas. Je pense à Florent et à Nathan. Qu’est-ce qui se passe chez mon voisin ?
C’est mon chat qui me réveille, en sautant sur le lit. Je prépare vite notre petit déjeuner. Elle : croquette, moi : café au lait et tartine de confiture. Mon docteur n’est pas d’accord, mais depuis presque 75 ans que je suis ce régime, ma santé ne s’est pas détériorée. Alors, pourquoi changer une équipe qui gagne ?
Ma toilette est vite expédiée, je m’habille aussi vite, sweat, pantalon, basket et je me rends à l’arrêt de bus où Nathan doit déjà attendre le car scolaire. Il n’est pas là ! Les autres gamins (4 en tout) viennent vers moi et me demandent :
« Comment va Nathan ? 1 semaine qu’il est absent du collège. »
En rentrant chez moi, je fais un détour par chez Florent. Quand je sonne, j’entends une voix furieuse :
« Encore vous ! Allez-vous-en ! Sale commère ! »
Je n’insiste pas. Je reviendrai avec Mathieu. La journée avance doucement. Le soleil brille et le vent est doux. Mars commence bien. Je m’installe avec un livre sur ma terrasse qui surplombe la maison de mes petits voisins. Tous les volets sont fermés. La maison semble abandonnée. Spectacle déprimant !
Je me lève et je vais marcher pour faire taire mes tristes pensées. Mes pas me mènent jusqu’à l’écurie qu’on a aménagée en salle de jeux pour tous les gamins du hameau : baby-foot, billard, fléchette, et d’autres trucs dont je ne sais plus le nom, et dont la porte n’est jamais fermée.
Le billard est recouvert de sa housse. Quand Lucie, la cousine de Florent, est arrivée juste avant l’hiver, elle est venue se plaindre que le bruit des boules qui s’entrechoquaient la gênait. Tu parles ! À plus de 200 m de distance ! Elle a l’ouïe plus que fine ! Ou alors, elle adore faire des histoires. Loïc, son mari, venait de mourir. À même pas 30 ans, quelle tristesse !
Cette pièce, c’est mon mari Raoul qui l’a conçue. 5 ans qu’il est parti pour « un monde meilleur » comme on dit. Quand je suis là, je ressens sa présence, pourtant entre nous, ça n’a jamais été l’amour fou, plutôt une grande tendresse teintée de respect. Je passe devant le râtelier du billard et je m’aperçois que toutes les queues ont disparu. Qu’est-ce que c’est encore que ça ? Un voleur : ici ! Pas possible !
On est 5 familles à habiter « Le Pas de la Croix », à peu près 20 personnes. Je connais tout le monde, je suis « Mémé » pour la douzaine de petits. Bien sûr, ils ne sont pas de ma famille, mais on s’aime bien, et ancienne institutrice, je peux les aider dans leur devoir.
Mes ancêtres Ryou sont arrivés au Pas de la Croix en 1815. Les Falloux sont originaires du hameau depuis près de 3 siècles. En 1814, le hameau composé de 5 maisons était en ruine, sauf 2 habitées et habitables. Les autres ont été remontées pierre par pierre, pour les familles qui sont arrivées après la guerre de 1870, les Beretta et les Carelli. Leurs descendants, maintenant parents, travaillent en ville à Chaillon, ou Palnou, mais vivent au hameau. Les derniers arrivants sont les Meunier, aïeux de Florent en 1884. Pour les enfants au collège, un bus à prendre en haut du chemin (goudronné quand même et 100 m à pied) passe 4 fois par jour aller et retour.
Bon, j’en reviens à mes queues ! Je cherche partout, même aux endroits les plus improbables : rien ! Complètement déprimée, je remonte chez moi. Il est presque midi. Encore préparer à manger ? Non, je n’ai pas faim ! J’allume la télé. Je regarde un jeu, je réponds aux questions posées aux candidats. Juste encore et encore ! J’ai toutes mes facultés intellectuelles : je me félicite toute seule !
Malgré tout, mille questions tournent dans ma tête. Qu’est-ce qui arrive dans mon petit hameau si tranquille depuis que cette Lucie est venue s’installer chez Florent ?
Mes pensées vagabondent et sans m’en apercevoir, je me suis finalement endormie sur mon canapé, puisque, à nouveau, des cris me réveillent. L’esprit encore embrumé, je regarde par la porte-fenêtre, côté jardin, qui domine tout le territoire du Pas de la Croix. Et là, dans le jardin de Florent, je vois 2 silhouettes qui se courent après. La plus grande donne des coups de bâton à la plus petite qui crie et appelle à l’aide.
Je dévale la pente jusqu’au chemin, tout en pressant mon collier d’alerte sanitaire. Dans 5 minutes, Mathieu ou Magali seront là. En haut de la côte, je vois les gamins qui descendent du bus. J’arrive devant le portail de Florent, je le pousse et je me trouve nez à nez avec la Lucie qui brandit au-dessus de ma tête une queue de billard. Le petit écart que je fais m’évite de recevoir le coup sur la tête, mais il ne rate pas mon épaule. J’en vois des étoiles ! La douleur me fait crier. Malgré mes larmes, je vois les 4 garçons ceinturer la mégère qui vocifère des insultes à notre encontre. Le souffle court, tombée au sol, j’arrive à balbutier :
« Nathan… dans l’herbe… ! »
Les filles s’écartent du groupe et contournent la maison :
« Il saigne. »
J’en entends pas plus. Le trou noir.
Un murmure, puis des paroles plus distinctes :
« Vous revoilà parmi nous ! Ce n’est pas trop tôt ! Tout va bien ! Tout est sous contrôle ! »
En ouvrant les yeux plus grands, j’entrevois une ombre vêtue de blanc, et j’entends un bruit de moteur et des pin-pon.
Je ne reconnais pas ma voix quand je demande :
Je ferme les yeux, mon cœur bat tellement fort que ça me fait mal dans la poitrine. J’entends les bips des machines sur lesquelles le docteur du SAMU m’a branchée.
Je revois la scène. Lucie et sa folie. Tout s’embrouille dans ma mémoire. Vécue ou rêvée ?
Le trajet, qui est assez long jusqu’à Palnou, m’a semblé plus court aujourd’hui. J’ai dû perdre à nouveau conscience.
Arrêt aux Urgences, descente du brancard, admission en salle d’examen, radiologie, installation dans une chambre à 1 lit. Tout ça dans la brume de mon cerveau !
Ça y est, je suis dans un lit et Magali franchit la porte.
Et je me mets à pleurer. Ma fille s’assoit sur le lit et me berce dans ses bras comme un bébé.
Une semaine s’est écoulée depuis ces tristes évènements.
Lucie a été placée en hôpital psychiatrique. Les médecins ne se prononcent pas sur sa lucidité. Elle répète des mots sans suite, « spoliation, maison, à elle ».
Florent est toujours hospitalisé. Lucie a tenté de l’empoisonner à la « mort au rat ». Il est sorti d’affaire et n’aura pas de séquelles physiques.
Nathan est à côté de moi sur la balancelle. Il dort. Pas de séquelles non plus. Mais comme son père, il devra avoir un suivi psychologique. Une telle violence ne s’efface pas sur un claquement de doigts.
Quant à moi, je suis revenue dans ma maison le lendemain. Mon épaule est encore douloureuse et j’ai le cerveau en ébullition. Depuis mon retour, je fouille en pensée mon grenier, à la recherche des cahiers noirs écrits par mes aïeux pendant 2 siècles. Je sens, je sais que la raison de la folie de Lucie est dans ces cahiers.
Nathan m’a proposé de m’aider, mais avec son bras dans le plâtre et surtout sa plaie à la tête (18 points de suture) je crains pour lui la poussière qui doit régner en maître là-haut.
Alors, comme sa tête repose sur mes cuisses, je continue la visite du grenier de mémoire.
Près de la porte, les grandes bassines en fer blanc dans lesquelles des générations de Ryou ont pris leur bain, avant l’installation de l’eau courante. N’avoir plus qu’à tourner un robinet pour voir couler l’eau dans l’évier, quel luxe ! Ma grand-mère n’osait pas s’en servir, elle craignait de casser l’installation. Mon père la rassurait de son mieux, mais… le doute subsistait.
À côté, il y a une petite commode bancale sur laquelle est posée une série de lampes à pétrole. Souvenir d’un temps où la fée électricité n’existait pas dans tous les foyers. Pour ça aussi, il a fallu du temps à Grand-Mère pour l’accepter. À sa droite, une caisse contenant les pots de chambre. Un par habitant. La journée, on faisait un tour à l’étable, mais la nuit, surtout l’hiver, il y avait le pot. Grand-Mère ne s’est jamais faite aux WC moderne. Elle nous disait qu’elle ne voulait pas mélanger ses microbes avec les nôtres.
Il y a aussi des lustres, des vieilles casseroles, des services de table dépareillés, des fauteuils défoncés que mon père avait entreposés là pour les réparer à la retraite. La vie ne lui en a pas laissé le temps. J’ai tellement joué dans cette pièce pleine de poussière et de toiles d’araignées, que je sais exactement où sont les tables de chevet, les lits en fer, les berceaux de bébé. Un bric-à-brac indescriptible. Sans compter les jeux et jouets de tous les enfants qui ont vécu là avant et après l’arrivée de Pépé Bastien. Des cerceaux, des balles en tissu, des poupées en paille de maïs, des objets sculptés. J’adorais faire rouler les petits chariots tirés par des bœufs.
Ce que j’appréciais le plus, c’était les malles en bois. Certaines contenaient de vieux habits (Pour Carnaval, avec mon frère, on adorait se déguiser et on faisait profiter nos copains. Il me revient le souvenir de mon petit chevalier servant et de ses yeux magiques.) D’autres du linge de maison, draps, couvertures, nappes, des premières générations. D’autres encore, des livres, des photos, surtout des portraits. C’est dans ces derniers coffres que je devrais trouver les fameux carnets noirs. Différentes écritures racontent l’histoire de ma famille et des autres familles du hameau.
Tant que Florent est hospitalisé, Nathan restera avec moi. Alors ce soir, quand il dormira, j’irai chercher les cahiers qui me donneront la réponse à mes questions.
Nathan se réveille, on dirait un chat, il s’étire en gémissant. Il me sourit et de sa main valide, me caresse la joue. Ses yeux sont remplis de larmes.
Je lui fais un bisou sur le front.
Il saute sur ses pieds.
En effet, sur le chemin, je vois les 6 collégiens qui arrivent en chantant « La Marseillaise ». Ils s’arrêtent devant le portail. Nathan leur crie « on vous attend pour goûter ».
Ils arrivent en courant, s’arrêtent à ma hauteur pour prendre de mes nouvelles.
Léa et Théo sont frères et sœurs, comme Louis, Charles et Eugénie. Gabin a 3 sœurs : Hélène scolarisée au village, les jumelles, Karen et Linda, sont chez une nounou avec Adélaïde et Alexandre, sœur et frère de Léa et Théo.
Théo et Charles ont 13 ans, Louis a 12 ans et Léa, Eugénie, Gabin et Nathan ont 11 ans.
Comme les parents travaillent en ville ou au village, ils sont seuls chez eux jusqu’à leur retour, aussi très souvent, ils goûtent chez Florent ou chez moi.
Les filles ont pris la direction des opérations. Billings pour une, crêpière pour l’autre. Les garçons, eux, coupent en quartier les pommes qu’ils épépinent avant de les mettre dans la centrifugeuse pour faire un bon jus de pomme maison. Avec la pulpe, je leur ferai de la pâte de fruits. Ça chante, ça rit. Nathan oublie son coup de blues. Les crêpes n’ont pas le temps de refroidir. La confiture a un peu dégouliné. Un brin de toilette est nécessaire. Gabin aide Nathan.
On passe aux devoirs. Dès que ses points de suture auront été enlevés, Nathan pourra retourner au collège. En attendant, il fait ses devoirs avec les fiches que ses copains lui apportent, pour ne pas prendre de retard. Ils s’installent tous autour de la table. Quand je les vois lire et relire une énoncée sans la comprendre, j’arrive à la rescousse pour reprendre l’explication du prof. Généralement, après une heure studieuse, ils peuvent aller s’amuser, mais depuis une semaine, ils restent avec moi, et souvent me demande de leur raconter « avant » « c’était comment avant ».
Alors, il me vient une idée : le grenier ! Les histoires prendraient mieux vie au milieu de tout ce fatras. Et je pourrai chercher les cahiers noirs de Pépé Bastien.
Les autres ne disent rien, à la fois curieux et apeurés. Nathan met tout le monde d’accord :
Léa va chercher le UNO, et on attaque une partie, puis une autre, et encore une autre. Le temps passe vite. Le soleil passe derrière la montagne. Les parents ne vont plus tarder. Les enfants reprennent leur cartable, un merci, un bisou, à demain, ils rentrent chez eux.
Je les regarde descendre le chemin en chantant, Nathan serré contre moi.
Après le repas crêpe, un peu de télé pour le jeu, et hop, Nathan au lit. Moi je prends un livre. Quand la pendule sonne 11 h, je vais me coucher.
Au fait, où est passée Minouche ? Pas vu ce soir. Je ne m’inquiète pas, ce n’est pas la première fois qu’elle oublie de rentrer parce qu’elle guette une souris.
J’ouvre un œil, et regarde le réveil : 8 h 15. Oups ! J’ouvre les deux yeux. Allez, debout ma fille, ça ne se fait pas de flemmarder comme ça ! Y a longtemps que le soleil est debout, lui !
Toilette, habillage. Coup d’œil à Nathan, il dort toujours… Il n’a pas fait de cauchemar pour la première fois depuis 8 jours.
Je prépare le petit déjeuner, et la gamelle de Minouche. J’ouvre en grand la porte-fenêtre. Un miaulement courroucé m’avertit de la présence de mon fauve. Sans un regard, elle se précipite sur sa nourriture.
« Alors pas de câlin ce matin ! t’es vexée d’avoir passé la nuit dehors ! oh là, voilà que je parle à mon chat, comme si elle allait me répondre… »
J’entends la porte de Nathan.
Pendant que mes estomacs sur pattes se remplissent, je vais m’asseoir au soleil levant. Tout est calme. Minouche me saute sur les genoux, en ronronnant, en quête de caresses. Des bruits de vaisselle, Nathan débarrasse la table et range comme les autres matins. Florent l’a vraiment bien éduqué. Il me rejoint.
Il se serre contre moi, je lui caresse le front, les cheveux, comme je le faisais à mes enfants pour les rassurer.
Nathan se redresse :
Ils se sont tous équipés de vieux vêtements, de chapeaux et de gants.
Gabin tend à Nathan un casque de chantier :
Nathan se retourne vers moi :
Ils entrent à ma suite et je leur ouvre la porte de ce lieu inconnu et mystérieux.
En arrivant dans la vaste pièce poussiéreuse, ils restent bouche bée devant le spectacle. Puis c’est « waouh » « ben dit donc » « ça alors » « tout ça ». Ils s’élancent dans tous les sens, ils tournent sur eux-mêmes. On dirait des mouches prises au piège. Je les laisse découvrir 2 siècles minimum de débarras. Un à un, ils reviennent vers moi.
J’ouvre la malle à côté de moi. Erreur fatale. Elle est pleine de vieux vêtements. Léa et Eugénie se précipitent.
Elles soulèvent chaque pièce et la mettent devant elle.
Les garçons ouvrent une autre malle.
Un uniforme de l’Armée napoléonienne ! Et complet avec le bonnet, le sabre et les bottes. Je n’avais jamais ouvert ce coffre.
Aussitôt, les vêtements retournent dans les malles et la fouille reprend. Toutes les malles sont ouvertes, sans succès. J’inspecte les meubles à tiroirs, rien. Je me dirige vers un petit guéridon boiteux quand Gabin se met à hurler. Je me précipite. Il est planté au milieu des jouets et il tape ses mains, moitié riant, moitié criant. Les autres arrivent. Ils touchent, effleurent les poupées et leur maison, les chevaux à bascule, les tricycles et autres vélos, les boîtes de jeux. On dirait qu’ils ont trouvé la caverne d’Ali Baba ! Leurs yeux pétillent de bonheur. Eux qui sont nés avec le numérique, les consoles de jeux et Internet sont éblouis par des jeux qui ont tous plus de 70 ans ! Je les regarde, attendrie. Les uns après les autres, ils se retournent vers moi. C’est Gabin qui prend la parole :
Heureuse de voir qu’ils n’oublient pas leur mission, j’acquiesce d’un signe de tête. La fouille reprend de plus belle, et ne tarde pas à porter ses fruits.
Théo s’approche, les attrape, et me les tend.