Abeng ou le symbole des guérisons miraculeuses en Afrique - Louis Stéphane Nlate Nten - E-Book

Abeng ou le symbole des guérisons miraculeuses en Afrique E-Book

Louis Stéphane Nlate Nten

0,0

Beschreibung

Abeng est envoûtée mystiquement par des esprits malveillants. Dès cet instant, de sérieuses inquiétudes s'installent dans sa famille. De ces inquiétudes, un ensemble d'événements surviennent avec un seul objectif : comprendre l'origine de cette pathologie extraordinaire. Ainsi, de l'automédication, ou autosoins, aux multiples voyages vers les contrées lointaines en passant par les plus grands voyants, tradi et devins-praticiens de toute la région du Sud-Cameroun, Abeng et sa famille chercheront un remède efficace dans la lutte contre cette pathologie... en vain. Déçus et désespérés, ses parents prennent alors la décision de remettre le cas de leur fille entre les mains des pouvoirs célestes.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Auteur camerounais, Louis Stéphane Nlate Nten est diplômé des universités de Yaoundé I, de Bordeaux et de Bordeaux Montaigne. Chercheur associé à la consultation de médecine transculturelle, association Ethnotopies, CHU de Bordeaux, il prépare actuellement une thèse de doctorat en anthropologie médicale et de la petite enfance africaine.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 135

Veröffentlichungsjahr: 2021

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Louis Stéphane Nlate Nten

Abeng ou le symbole des guérisons miraculeuses

en Afrique

Essai

© Lys Bleu Éditions – Louis Stéphane Nlate Nten

ISBN : 979-10-377-2736-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mes parents et mes grands-parents,

À tous ces enfants Africains qui souffrent de pathologies mystérieuses.

Tâchons pour être enfants de Dieu de ressembler aux anges dont le cœur est tout amour et charité.

Henri-Frederic Amiel1

Quand Dieu a créé le monde, c’est lui qui a donné le plan de la création et ses serviteurs, les anges et les archanges, sont venus pour le réaliser.

Omraam Mikhael Aivanhov2

Il n’est pas donné aux hommes de voir Dieu, ils seraient frappés de cécité. Les saints, eux, peuvent le contempler face à face. Par contre, les anges se montrent aux gens qui ont l’âme pure.

Maxime Gorki3

Préface de l’auteur

En évoquant quelques fragments sur les imaginaires négatifs de l’Afrique et des Africains dans les lignes qui vont suivre, fragments fondamentalement détachés de l’ancrage de l’histoire qui sera au cœur de cet ouvrage, l’objectif est de partir d’une Afrique considérée comme un continent perdu, morose, sans valeur, où il ne fait pas bon vivre, où règne le malheur absolu (Afrique des idées reçues et des imaginaires), pour ensuite mettre en évidence une autre Afrique souvent méconnue, celle du bien et du mieux-être, des anges et des guérisons miraculeuses. Cette Afrique spécifique (souvent méconnue) des idées vécues et réelles, où sexualité, mysticisme, ésotérisme, bonheur et joie de vivre, convivialité et fraternité, paix et harmonie co-existent ; où les hommes, les ancêtres, les dieux, les totems, les génies cohabitent et communiquent harmonieusement et mutuellement ; où les fiertés inspirantes sont fondées sur la « conscience collective », le patrimoine culturel et social, les échanges interculturels, les héros légendaires (Mandela, Lumumba, Nkrumah, Chaka, etc.). Cette même Afrique où survolent en permanence les anges de Dieu, afin de protéger les hommes, les femmes et les enfants face aux difficultés multiples, diverses et variées. L’histoire dramatique du personnage principal de cet ouvrage (Abeng), sur laquelle je m’appuie, est une preuve que cette Afrique, souvent méconnue avec toutes ses composantes suscitées, est une réalité. Réalité qui appelle impérativement à se détacher de toute imagination négative, de tout préjugé, pour se confronter au terrain africain. Cette confrontation est capitale, car elle permet : « L’acquisition du savoir du dedans qui requiert une longue et patiente fréquentation de ses détenteurs que sont les vieillards, les patriarches, les prêtres de tel ou tel rite, les initiés ou connaisseurs des choses cachées ou profondes »4.

L’Afrique, berceau de l’humanité, de l’homme et des civilisations5, a toujours été, depuis la nuit des temps, le théâtre des pensées, des visions et des prédictions multiples, diverses et variées extraordinaires, dépassant l’entendement des Africains eux-mêmes. Autrement dit, ce continent mère est victime, de la part des profanes, d’un certain nombre de préjugés d’ordre historique, social, politique, économique, culturel, psychologique et moral. Certains la décrivent à partir des a priori issus des conversations entre profanes qui, eux-mêmes, tirent leurs informations des milieux divers, notamment les réseaux sociaux, les médias, etc. D’autres, plus excentriques, créent des cadres de recherche sur l’Afrique à partir de leurs espaces privés (bureaux, domiciles, etc.) et par la suite, s’autoproclament les spécialistes. D’autres encore, pour avoir passé quelques jours dans quelques pays africains, s’autorisent à arborer la tunique d’africanistes, spécialistes des questions sur l’Afrique. Cette catégorie de personnes, qui pensent connaître profondément l’Afrique en s’appuyant sur des connaissances biaisées, voire non fondées, n’est pas exhaustive.

Ainsi, l’allocution prononcée par l’ex-président français, Nicolas Sarkozy, à Dakar, le 26 juillet 2007, est une preuve que l’Afrique est véritablement mal connue et que l’on souhaite maintenir cet imaginaire à jamais. Dans cette allocution, au-delà de sa reconnaissance de la colonisation dont il pense être une des grandes fautes des malheurs de l’Afrique, l’ex-président français décrit négativement l’Afrique et les Africains. Il garde le souvenir d’une Afrique qui sera toujours caractérisée par la traite négrière, l’esclavage, la vente des hommes, des femmes et des enfants comme des marchandises. Quelques morceaux choisis de cette allocution restent et demeurent troublants. D’après Sarkozy, l’Afrique est un continent de malheurs ; un continent des guerres sanglantes entre Africains, des génocides, des dictateurs, du fanatisme et de la corruption. Deux phrases controversées, inadmissibles et contestables vont certainement marquer à jamais plusieurs générations d’Africains éveillés. Ces deux phrases démontrent ouvertement l’état d’esprit de l’ex-président français au sujet de l’Afrique et des Africains. Ainsi, parlant surtout de l’Africain en particulier, l’ex-président français, qui s’appuie sur des considérations historico-philosophiques controversées, déclare : « L’homme africain ne serait pas assez entré dans l’histoire. Dans son imaginaire, il n’y a pas de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès. Jamais il ne s’élance vers l’avenir »6. Dans le même ordre d’idées, d’autres personnalités occidentales telles que l’agronome français René Dumont (scientifique)7, Bruce Willis (acteur américain)8, vont également contribuer de fort belle manière au développement de cette idée de l’Afrique (Afrique noire surtout) comme étant une partie de la Grande Afrique qui est mal partie (René Dumont) et où Dieu est déjà quitté (Bruce Willis).

Dans un texte intitulé Fragments d’un continent maudit et mythique. L’Afrique dans Biblique des derniers gestes de Chamoiseau qu’il a publié dans un ouvrage collectif intitulé l’Afrique noire dans les imaginaires antillais9, Obed Nkunzimana met en évidence ces visions caricaturales non fondées sur l’Afrique de la part des profanes. En effet, d’après lui, l’évocation de l’Afrique se profile sur deux plans, dont le plus prédominant est celui d’une Afrique maudite, irrémédiablement rattachée à « l’enfer génésique », caractérisée d’une part par le maléfique, associée à la malédiction originelle qu’est la traite, tragédie aussi incompréhensible qu’irréparable, et d’autre part par la trahison de sa part vis-à-vis de ses enfants, car elle est responsable du crime fondateur des Antilles auquel une certaine Afrique a participé.

Or, par-dessus tout, et au-delà du fait qu’elle soit vue comme chaos, espace de tragédies sans recours, ensemble des peuples affligés par la misère et le malheur biologique (le sida et les fièvres cruelles funestes.)10, « l’Afrique, elle, sait ce qu’elle est. Elle l’a toujours su, mais nous en occident, et beaucoup d’autres aussi, avons simplifié sa complexe réalité, ignoré sa force d’être et de maintenir ce qu’elle est, par notre incapacité peut-être, par paresse et calcul surtout. Calcul de dominant, de maître de la mise en valeur et en exploitation, d’instituteur faisant la pédagogie du civilisateur »11. L’Afrique a des valeurs historiques, sociales, culturelles, politiques, économiques et scientifiques universellement reconnues à travers l’Égypte pharaonique considérée comme le berceau de la Civilisation nègre, le berceau de la première civilisation humaine et le berceau des sciences et des arts12. En tant que berceau de l’homme, l’Afrique noire, notamment sa partie méridionale (l’Éthiopie notamment), est aussi le lieu où ont été découvertes, par des archéologues et paléontologues, « les premières formes nettement humanoïdes (australopithèques pithécanthropes) », pendant que « la sapientisation s’est bien effectuée dans la région des Grands Lacs dans la partie orientale»13. Contrairement à la pensée de Sarkozy selon laquelle l’Africain n’a pas d’idée de progrès, je rappelle que les africains questionnent sans cesse leur continent, son état, son avenir et eux-mêmes par rapport au monde actuel à travers les réunions scientifiques organisées sur son sol. Des questions telles que : « Où va notre Afrique ? Où allons-nous ? Où devons-nous et pouvons-nous aller ?14 Mais d’abord qui sommes-nous dans le monde d’aujourd’hui ? » Ont toujours été au cœur de ces réunions scientifiques. L’un des plus grands savants africains des temps modernes et contemporains, le Sénégalais Cheikh Anta Diop15, au sujet de l’Égypte pharaonique comme berceau des sciences et des arts, mentionne que : « C’est le lieu de dire qu’aucune pensée et, en particulier aucune philosophie, ne peut se développer en dehors de son terrain historique… En renouant avec l’Égypte, nous découvrons, du jour au lendemain, une perspective de cinq mille ans qui rend possible l’étude diachronique, sur notre propre sol, de toutes les disciplines scientifiques que nous essayons d’intégrer dans la pensée africaine moderne ».

Il faut séjourner longuement en Afrique pour mieux la connaître. L’unique voie louable pour connaître et comprendre un environnement, un fait, un phénomène est de vivre soi-même l’expérience, venir toucher la réalité du doigt. À ce sujet, le sociologue camerounais de regrettée mémoire, Jean Marc Ela16, apporte une contribution remarquable. Il montre que : « La maîtrise des données complexes, concernant les croyances et la vision de l’homme et du monde, propre à un milieu culturel, les systèmes agraires, l’organisation sociale, les comportements et l’attitude des populations ; leurs besoins spécifiques » sont une nécessité pour toute entreprise de recherche relative à la connaissance d’un cadre culturel. Malheureusement, nombreux semblent ne pas se conformer à cette règle élémentaire essentielle à toute entreprise de recherche pour emprunter les voies des stéréotypes, de la « armchair work », c’est-à-dire scruter l’Afrique et y apporter ses visions tout étant assis sur une chaise dans son bureau ou dans sa maison.

Au-delà de ces valeurs sus mentionnées et de son caractère de berceau de l’humanité, des premières civilisations, des sciences et des arts qu’on lui reconnaît, l’Afrique reste et demeure aussi un mystère, un milieu qui reflète une « Atmosphère calme et paisible, où les hommes allument leurs pipes, enchantent l’imagination des touristes en quête d’exotisme et d’aventures palpitants »17. En effet, l’Afrique est une terre sainte comme toutes les autres. Une terre où Dieu, ses anges et les hommes sont en communion au quotidien. Mais cela ne va pas de soi, car cette communion mystique est entachée de principes spirituels. Parmi les principes spirituels essentiels, être pure dans son âme, avoir la foi, avoir la crainte de Dieu suprême et des divinités culturelles en toute épreuve. Parfois, les messagers de Dieu (archanges, anges, chérubins et séraphins, etc.) viennent aux hommes sous plusieurs formes. Certains prennent des formes humaines, d’autres des formes animales pour transmettre des messages, guider, protéger et guérir. Celui ou celle qui accueille consciemment et inconsciemment un messager de Dieu qui a pris une forme qui lui semble utile pour la circonstance, on dit qu’il ou qu’elle a obtenu une Grâce de Dieu, c’est-à-dire la matérialisation de sa volonté sur un humain en détresse ayant foi en lui.

C’est en effet cette « Grâce », si chère à Dieu et qui n’est pas donnée à tout être humain, car il faut la mériter, que le personnage principal de ce livre (Abeng), a eu le privilège de connaître à travers la rencontre d’un ange venu spécialement la guérir de la pathologie mystérieuse qui la paralysait. Situé à la croisée de la description de la rencontre d’un ange, qui prit la forme d’un vendeur ambulant de médicaments venu offrir des soins thérapeutiques à une petite Africaine et de la mise en évidence des démarches de quête de guérison complexes spécifiques à l’Afrique, ce livre plonge le lecteur dans une grande, longue et extraordinaire aventure palpitante. Dans cette aventure, les efforts, les mobilisations multiples, les désespoirs, les découragements et les récompenses s’entrecroisent. Abeng et sa famille vont mettre en œuvre toute stratégie nécessaire, emprunter tous les itinéraires thérapeutiques possibles qui leur avaient été recommandés par les membres bienveillants de la communauté pour venir à bout de cette pathologie. Malheureusement, toutes ces démarches de quête de guérison entreprises par la famille d’Abeng ne seront guère une panacée. Le salut d’Abeng viendra de cette rencontre inespérée et inédite. En effet, l’histoire de ce livre met en évidence le visage d’une Afrique saine, caractérisée par des miracles, des providences et où chaque jour la main de Dieu est omniprésente et agit à travers ses anges. Elle met également en lumière, d’une part, les différents rapports que les Africains entretiennent avec les divinités célestes et culturelles, et d’autre part, les mobilisations communautaires et familiales face aux situations sanitaires complexes. Elle révèle surtout le cas Abeng, petite fille d’Afrique noire équatoriale, devenue le symbole de tous les enfants d’Afrique victimes des pathologies « mystérieuses ».

Première partie

Abeng et son cadre de vie

Chapitre 1

Famille et encadrement social

Abeng, qui signifie « belle ou jolie » en langue Bulu18, va naître à une époque bien particulière : celle des années post-indépendances (1970-1980) qui se caractérisent par l’existence des femmes âgéesréputées être des sorcières qui parcouraient la contrée, de jour comme de nuit, à la recherche des âmes et des corps purs afin de s’en approprier, de s’en incarner et de s’en identifier mystiquement. D’après certains « voyants », c’est-à-dire des personnes qui prédisent l’avenir et voient les actions entreprises par des esprits maléfiques lors des réunions mystiques, ces sorcières avaient des capacités de se réincarner dans les corps purs des jeunes enfants, leur prendre tout ce qu’ils avaient de beau et, en retour, elles leur transmettaient leurs corps souillés, leurs vieilles peaux ridées. Ces voyants expliquent qu’il faut avoir « quatre yeux »19 pour voir tout cela. Pour des personnes ordinaires, elles ne peuvent voir ces actes maléfiques comme des manifestations purement ordinaires (pathologies) alors qu’il s’agit des choses bien plus complexes qu’elles ne paraissent. On pouvait alors voir ces femmes âgées réputées sorcières un peu partout sous des formes diverses et variées. Elles pouvaient prendre n’importe quelle forme (animale, humaine, végétale…) lorsqu’elles voulaient atteindre leur dessein. Leur moment de prédilection était les rêves, où elles apparaissaient pour faire peur aux enfants tout en les poursuivant, transformant leurs rêves en cauchemars.

C’était l’époque des grandes peurs, tant pour les enfants que pour les adultes dans les communautés de la contrée où résidait Abeng. Ces peurs étaient dues au fait que les communautés étaient convaincues que ces femmes âgées sorcières, aux identités multiples lorsqu’elles apparaissaient, n’étaient autres que des membres à part entière des communautés de la contrée. Dans la plupart du temps, il s’agissait de deux catégories de femmes âgées : d’une part, des femmes âgées déjà décédées, dont les âmes erraient et qui revenaient pour nuire, et d’autre part, des femmes âgées vivantes et qui collaboraient avec celles décédées à travers des voies dont elles seules avaient le secret. Dans ce contexte mystique, cette dernière catégorie jouait le rôle d’intermédiaire entre celles parties dans l’au-delà et les communautés, notamment les enfants. En réalité, c’est dans cet environnement qu’Abeng verra le jour et grandira. Un environnement où ces femmes âgées sorcières semaient la terreur et leurs proies étaient soit des bébés, soit de jeunes filles très belles et séduisantes, soit des jeunes filles en âge de procréer. Pendant cette époque, les filles n’accouchaient pas assez. Tout au moins, le faisaient rarement. On disait alors que c’étaient ces femmes âgées qui mangeaient leurs fœtus pendant qu’ils étaient encore dans leurs entrailles. En effet, c’était l’époque de la sorcellerie à outrance avec pour responsables des femmes âgées, impitoyables, dépourvues de tout sentiment de maternité alors même qu’elles devaient, vu leurs expériences de femmes et de mères, en être les dépositaires dans la communauté.