Agathe Bloom et le chasseur de têtes - Arnaud Fulvio Pellegrini - E-Book

Agathe Bloom et le chasseur de têtes E-Book

Arnaud Fulvio Pellegrini

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Beschreibung

Dans le Paris du vingtième siècle, où de sombres crimes se multiplient, la jeune détective Agathe Bloom, assistée par Enora Gauthier, traque un meurtrier sanguinaire surnommé « le chasseur de têtes à l’orchidée noire ». Réussira-t-elle à dévoiler les secrets terrifiants de cette enquête aussi déroutante que macabre ? Plongez dans une course contre la montre où chaque page vous rapproche d’une vérité plus effroyable que la précédente

À PROPOS DE L'AUTEUR

Arnaud Fulvio Pellegrini voit l’écriture comme une forme de liberté où l’imagination transcende la réalité. Après son premier recueil Indépendant, il se lance avec enthousiasme dans la création de nouvelles intrigues et personnages captivants, promettant des aventures toujours plus palpitantes.

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Seitenzahl: 64

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Arnaud Fulvio Pellegrini

Agathe Bloom

et le chasseur de têtes

Roman

© Lys Bleu Éditions – Arnaud Fulvio Pellegrini

ISBN : 979-10-422-4500-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

Le bal

1er décembre, Paris, 1920

Paris, début du 20e siècle. La vie d’après-guerre reprenait doucement dans l’insouciance. La mode imposait aux femmes de porter des robes en soie charmeuse colorées au style inimitable lors des moments officiels. Durant la soirée du 1er décembre, un grand bal était organisé à la salle du Chat Noir dans le 18e arrondissement.

Des lanternes éclairaient les deux côtés de l’entrée et la beauté des femmes, dont les robes sublimes chatoyaient. Elles étaient accompagnées de leurs époux, vêtus d’un costume trois-pièces, d’un chapeau et d’une canne. Certains fumaient le cigare. Le cabaret se trouvait dans un logement en bois. Il possédait des chambres pour les invités et une salle pouvant accueillir deux cents personnes. Des dizaines de véhicules arrivaient. Il y avait plusieurs calèches traditionnelles, avec des chevaux, et d’autres plus modernes comme la voiture modèle Mercedes 1907.

Devant la grande salle, sur la façade de l’immeuble, un chat noir était peint grandeur nature. Les maîtres d’hôtel, habillés de noir et de blanc, ouvraient avec grâce les portes doubles du cabaret, laissant sortir les notes de musique que l’orchestre jouait avec entrain. C’était un son classique de Dimitri Chostakovitch.

Dans cette éblouissante salle de bal, on apercevait d’immenses lustres de cristal qui donnaient une luminosité insolite en se reflétant sur les miroirs ornés d’or fixés sur chaque mur. Le sol était recouvert d’un magnifique carrelage d’origine provenant de Venise. Il s’agissait de « la salle des bourgeois » et était classée première parmi les autres, car elle était réservée à une élite aisée ; il fallait posséder une invitation pour pouvoir s’y rendre.

Comme à son habitude, Mademoiselle Bloom était la dernière arrivée. Elle était connue pour ses talents d’enquêtrice dans le domaine de la criminologie. Pour une femme de son époque, c’était très mal perçu, mais elle avait un tempérament plutôt rude et sauvage. Elle ne se laissait jamais faire par les hommes et imposait toujours ses conditions. Son père, Victor Bloom, était un homme âgé de soixante ans, et il hébergeait encore sa fille. À cette époque, les banques refusaient de prêter de l’argent à Agathe pour qu’elle puisse ouvrir son agence. Alors son père richissime, réputé en tant que grand avocat à la retraite et pour sa fortune, lui octroya gracieusement une partie du manoir, précisément le premier étage, où Agathe installa son bureau.

***

Ce soir-là, plus que d’habitude, mon père était très inquiet de me laisser partir seule dans les rues. Il n’avait plus que moi suite au décès tragique de ma mère, Martha, morte d’un cancer quelques années plus tôt. Il bougonnait souvent qu’il n’était ni prudent ni convenable qu’une jeune femme attende la tombée de la nuit pour sortir.

— Un soir, vous risquez de faire une mauvaise rencontre, et Dieu sait ce qu’il peut bien vous arriver à cause de votre métier. Vous n’êtes pas à l’abri d’une agression !

Comme il était très anxieux pour moi et, de surcroît, m’aimait énormément, je lui rappelais sans cesse qu’aucun truand de Paris n’aurait l’audace de s’en prendre à moi. J’étais une femme très rusée, très forte en autodéfense, et j’étais très connue pour mes enquêtes. Cela inspirait une peur superstitieuse, c’était même pour cette raison que moi et mon assistante Enora Gauthier nous aventurions rarement avant le crépuscule, dans les ruelles sordides de Paris.

En pleine journée, il se passait beaucoup de choses : des vols, des agressions ou même, le pire à craindre, des meurtres. Les gens jetaient sur moi un regard à moitié méprisant et effrayé, sans me saluer ni m’approcher. Ils se disaient qu’une femme devait rester à la maison et ne pas travailler, surtout dans ce métier dangereux d’homme. Mon père m’avait réservé un tout autre destin, celui d’épouser un homme riche et de fonder une famille. Mais il avait dû se rendre à l’évidence : j’avais choisi un chemin bien différent. Pourtant, rien n’empêchait mon père de faire venir des prétendants à la maison pour qu’ils essaient de me courtiser. Il n’y en avait qu’un seul qui appréciait ces visites, et qui aimait vraiment être avec moi. Il me contemplait avec passion et désir. Il s’agissait de Brian Simpson, un jeune homme très séduisant d’une vingtaine d’années et, comme moi, fils d’un riche banquier. Il avait eu une enfance particulièrement difficile ; ses parents étaient souvent en déplacement, il avait été élevé par une gouvernante. On raconte que sa mère était une personne très froide, qui avait eu une éducation rigide, et que son père était tout aussi sévère et le menait d’une main de fer. C’était peut-être pour cela que Brian ne s’était jamais moqué de mon apparence. Il était en confiance avec moi. Un soir, lors d’une réception au manoir, mon père m’avait glissé avec délicatesse à l’oreille que ce jeune homme semblait fortement amoureux de moi. J’avais rougi et souri de manière timide, avant de lui répondre :

— Père ! Je vous en conjure, c’est à mon cœur de décider, et s’il s’avère que j’ai des sentiments pour Brian Simpson, je ne manquerai pas de lui montrer très rapidement !

Il avait découvert que moi, sa tendre petite fille, étais devenue une femme plus sensible qu’elle ne le laissait paraître. Il en avait profité pour me demander pourquoi je regrettais ce détachement, tout en me suggérant que ce jeune homme serait un excellent parti pour moi, car il venait d’une bonne famille.

J’avais déjà donné son point de vue sur la question ; je savais très bien, qu’un jour, ou peut-être jamais, je devrais m’intégrer dans la société.

— Mon enfant, j’aimerais vous dire que le temps passe et que votre beauté ne demeurera pas éternellement jeune et ravissante ! m’avait-il répondu avec un léger sourire et un air plutôt sérieux.

— Bien sûr que non, père ! Mais encore une fois, cela reste mon affaire !

Ce fut sur ces dernières paroles que la conversation cessa.

Une fois prête, j’adressai un baiser sur la joue de mon père et lui fis comprendre que tout se déroulerait très bien. La nuit était très jolie et j’avais pris la décision de me rendre à pied à la soirée, qui était à quelques pas du manoir, en compagnie d’Enora, qui m’avait rejointe sur le chemin.

— Ah, Enora ! J’ai bien cru que je n’arriverais jamais à sortir !

— Ton père s’inquiétait encore ?

— Hélas, oui ! Bien entendu, il m’a reparlé de ma condition de femme célibataire. À mon âge, selon lui, il serait temps de trouver un bon parti.

Enora leva les yeux au ciel.

— Ma mère me sert le même sermon. Elle veut aussi toujours choisir à ma place le garçon avec qui je pourrais me marier.

— Mon père pense également que je devrais ouvrir mon cœur à Brian… soupiré-je, tandis que nous commencions à marcher.

— Ah, nos parents font une fixette sur notre avenir. Nous imposer un compagnon devrait leur être interdit, seul notre cœur devrait décider quand il s’agit de la bonne personne ! rétorqua Enora en tournoyant sur elle-même sous le regard ébahi et nerveux des gens.