Amour traqué - Clara West - E-Book

Amour traqué E-Book

Clara West

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Beschreibung

Nisli, journaliste à Crystol, se retrouve au cœur d’une affaire intrigante lorsqu’on lui confie l’interview de l’acteur mystérieux Jonas Guotti. Leur rencontre se transforme rapidement en une liaison dangereuse et passionnée, brouillant ses frontières professionnelles. Au fil de leur relation, Nisli découvre de sombres secrets concernant Jonas et sa famille, notamment la mort de l’artiste qu’elle pensait connaître. Leur rapport devient de plus en plus intense et redoutable, la plongeant dans un enchevêtrement de mensonges et de trahisons. Ce qui semblait être une histoire d’amour envoûtante se mue en une lutte pour la justice et la survie. Désir et détresse se mêlent alors dans une quête de rédemption et de vérité. Jonas est-il vraiment celui qu’il prétend être ?

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Clara West écrit depuis de nombreuses années, développant son art depuis l’enfance, d’abord sur des cahiers, puis en passant au numérique. Dans sa bulle créative, elle se coupe du monde, ses écouteurs sur les oreilles, pour se laisser emporter par une imagination débordante. Avec "Amour traqué", elle signe son premier roman, où elle mêle suspense, émotion et intrigue pour captiver ses lecteurs.

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Seitenzahl: 339

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Amour traqué

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© Lys Bleu Éditions – Clara West

ISBN : 979-10-422-6829-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tu voulais que je te suive dans ta vie sombre.

 

 

 

 

 

Nouvelle affaire

 

 

 

 

Dans l’entreprise « Crystol » où je travaille en tant que journaliste dans mon bureau que j’ai rénové, il y a 8 mois, je suis assise confortablement sur mon siège rose bonbon. Derrière moi se trouve une grande vitre transparente révélant les plus beaux bâtiments de New York. Je prends une gorgée de mon café qui me réveille de bon matin, mon rouge à lèvres foncé laisse une trace sur la tasse que je repose délicatement sur son socle. Je pianote sur mon ordi pour ma dernière affaire que j’ai faite jusqu’à ce qu’on toque à la porte. Je tourne mon regard marron noisette vers elle.

— Entrez !

Ma collègue de travail qui est devenue ma meilleure amie au fur et à mesure du temps passé ensemble sur une interview et hors du travail entre émoustillée comme une ado. On se salue.

— Tu ne devineras jamais ce qui s’est passé hier soir ! Je ferme mon ordi portable et lui souris.
— Tu devais probablement être avec Antoine.
— On est allé au cinéma regarder un film si romantique ! On a mangé ensemble et on a couché ensemble !
— Ça ne m’étonne pas de toi ! dis-je en rigolant.

Elle me suit dans ma petite blague avec un soupçon de vérité. « Et moi, qui étais chez ma mère… », en le disant morose.

— Sérieux ! Elle te marche dessus. Tu n’auras jamais ta liberté.

J’encaisse sans rien dire. Certes, j’ai 23 ans, mais ma mère croit que j’en ai 16 comme si je ne savais pas faire à manger. Hasley se rapproche de mon bureau, pique des délicieuses fraises posées dans un petit récipient transparent, elle en croque une de ses lèvres hydratées.

— Nisli, tu dois absolument te trouver un mec. Tu me fais pitié toute seule.

Je rectifie sa phrase en disant que je n’en veux plus après la tromperie de mon ex dans mon dos. Je me demande encore comment j’ai fait pour ne pas l’avoir sue avant de l’avoir vraiment vue. Je suis pitoyablement naïve. Elle me parle encore de sa soirée jusqu’à ce que ma chef entre par la porte qui était restée ouverte. On se tait toutes les deux en la regardant.

— Les filles, désolée de vous déranger sur votre petite conversation sur le travail, dit-elle en faisant un clin d’œil et un sourire en coin. Mais je voudrais parler à Nisli en privé.
— Oui bien sûr.

Elle se dirige en claquant ses talons sur le sol et ferme la porte au passage. La chef se rapproche de moi. Je me contente de rester assise en attendant ce qu’elle veut me dire.

 

— Tu as une nouvelle affaire.
— Déjà ! dis-je en restant bouche bée. Normalement, il faut attendre trois semaines, ça ne fait que quatre jours que j’ai mis sur le magazine « Crystol » l’affaire du chanteur Harry.
— Il t’a choisi comme journaliste.

Il ? C’est un homme. Et il m’a choisi ? Mais pourquoi ça ? Je ravale mes questions. J’aurais bien voulu lui demander, mais je ressemblerais à une idiote et ce n’est pas du tout professionnel. Elle continue, me disant que c’est l’acteur Jonas Guotti qui a joué dans le film Provocation toxique. J’ai les gros yeux de surprise et de joie. Ce film, je l’ai regardé des milliers de fois. Cet homme était si… Puissant.

— Ce film est incroyable !
— Contente de l’apprendre vu que tu vas interviewer l’acteur principal.

Je lui souris en retour comme réponse. Elle m’explique que je ne vais pas l’interviewer directement :

— Je dois d’abord prendre un rendez-vous avec lui pour lui expliquer les questions que je vais lui poser pour qu’il ne soit pas surpris.

Elle me pose un petit papier, écrit son numéro afin que je l’appelle quand je serai à la fin de ma journée. J’entends encore les règles que je dois suivre puis elle commence à partir jusqu’à ce que je l’appelle, elle se retourne à ma voix aiguë.

— Où se passera le rendez-vous ?
— Il a choisi le chez-lui.

Ma salive ne passe pas bien, je me racle la gorge pour ne rien faire paraître. Normalement, c’est dans plusieurs bars, jamais chez la personne. Quand elle voit ma panique, elle m’explique qu’il y aura mon assistant « Chris » avec moi. On s’entend très bien, c’est une source de lumière cet homme.

 

La journée passée, vers 20 heures, il ne reste que les travailleurs qui n’ont pas fini leurs affaires. J’y suis souvent, pas que je suis en retard dans mes documents, mais juste que je prends de l’avance. Je pose mon papier que j’ai rempli dans mon armoire. Je reviens m’asseoir à mon bureau, regarde dans mon agenda, il reste une chose : appeler l’acteur pour le rendez-vous. Je prends mon téléphone portable pour composer le numéro et le mets devant mon oreille droite. Je me mords la lèvre de stress craignant qu’il ne réponde pas, mais à mon soulagement, j’entends une voix grave dire calmement : « Allô. »

— Je… Je suis Nisli, la journaliste de l’entreprise « Crystol », je vous appelle pour prendre rendez-vous…
— Ravi de vous rencontrer. Derrière le téléphone, je sens son sourire.
— Ça sera chez moi, tard, le soir. Je suis plutôt une bête de nuit, vers 21 heures 30.
— Je… crois que je n’ai pas le droit de faire une interview si tard.
— Ne vous inquiétez pas, ça ne va pas durer toute la soirée… Et ça sera notre petit secret…

Mes lèvres se dessèchent d’un seul coup, je les humidifie un peu avec ma salive en entendant sa voix d’un ton si grave. Il y a un sourire arrogant sur ses lèvres qu’il lèche avec délice, j’en suis sûre. La discussion se termine très vite par un au revoir et à demain. Je raccroche essoufflée comme si j’ai fait un marathon.

 

Plus tard, je rentre dans ma maison qui était à mes parents jusqu’à ce que mon père disparaisse et que ma mère déménage après cet événement tragique. Je pose toutes mes affaires à l’entrée puis quitte mes talons pointus qui me font un mal de chien. Je fais chauffer une boîte de conserve et me pose sur ma table à manger toujours avec mon ordi portable dans le noir avec juste la lumière de l’écran qui m’illumine. Dans le silence complet, le seul bruit est ma nourriture dans ma bouche que je mâche. Je vérifie mes e-mails, dont un de ma chef : « Tu as rendez-vous à quelle heure ? Je t’ai laissé deux documents d’infos sur lui. Bonne soirée. »

J’avale ma nourriture avec la boule au ventre : « J’ai rendez-vous à 19 h 30. »

Je me relis… Je ne peux pas lui envoyer ça, j’efface et récris : « J’ai rendez-vous à 21 h 30, désolée, mais il était trop chargé, il n’avait que cet horaire », et je clique sur la touche envoyer. Ce n’est pas un tragique mensonge. J’ai dit la bonne heure. Je pouvais lui prendre la tête, mais je… ne me sentais pas de le faire.

La réponse arrive comme une fusée : « OK, bonne chance. » Je sors de ma page, réfléchis puis sors les deux documents qu’elle m’a donnés dans mon sac que je n’ai toujours pas regardé. Je les pose à plat sur la table et regarde attentivement. Ces infos ne sont pas très intéressantes, cela parle juste de son boulot d’acteur, mais rien sur sa personnalité.

Ma boîte de conserve est vide. Je me lève pour la jeter. Elle tombe comme un déchet dedans puis je reste figée dans mes pensées. Attends, il n’y avait pas de photo dans son dossier ? Si ! Je n’ai peut-être pas vu, mais non. Je ferme la poubelle et me dirige rapidement vers la table pour en avoir le cœur net. Je me rassieds, tourne les papiers dans tous les sens plusieurs fois, aucune trace de sa tête. Dans le film, on doit le voir, c’est un acteur. Je regarde le film complet. Cette histoire est géniale. Ça parle d’un amour provocant avec des meurtres et quelques tromperies de vengeances. Mais sa tête était souvent cachée par du sang ou autre chose comme la tête de la fille principale dans des scènes assez « hot ». Mais en vrai de vrai, je ne sais pas à quoi il ressemble, je sais qu’il est brun aux yeux foncés avec un corps… Normal, c’est tout. Je regarde l’heure sur l’ordi. Merde ! Il est trois heures du mat ! Je pars me coucher dans mes pensées pour demain soir.

 

Le matin, je me lève toujours avec mon café. Ma journée de travail à la maison passe très vite. Je ne l’ai même pas vue passer. Je me prépare pour le rendez-vous. Devant mon armoire : alors comment dois-je m’habiller ? En normal ? Non, c’est un rendez-vous professionnel, quoique… Non, je sais !

Devant mon miroir, je suis habillée d’une jupe noire qui fait professionnelle, un haut rose avec un petit décolleté et de mes mêmes talons. Je passe mon liseur sur mes cheveux châtain, me maquille et la touche finale : mon rouge à lèvres foncé presque bordeaux. Puis j’enfile ma veste fine pour rejoindre Chris. Des minutes plus tard, arrivée devant une grande maison, je sors de ma Clio noir métallisé. Je regarde autour de moi, il n’y a aucune voiture. Mon téléphone sonne. C’est la chef, je décroche :

— Nisli, Chris est malade, il ne peut pas venir !
— Et comment je fais ?
— Tu ne peux pas faire retour en arrière, notre entreprise va prendre un carton rouge.
— Bon d’accord, j’y vais.

Je raccroche, mes mains tremblantes. Je me rapproche de la maison. Il y a un grand portail. Collée sur le mur, il y a une boîte avec une caméra. Il me voit, au moment où je dis ça : il me regarde. J’appuie mon doigt sur le bouton rouge. D’un seul coup, je sursaute quand le portail s’ouvre précipitamment. L’entrée donne directement dans le garage avec plusieurs voitures noires à grands prix. Mes talons résonnent sur le sol gris. Devant moi, il y a une grille comme une prison qui fait ascenseur. Je dois vraiment la prendre ? C’est stylé, mais cela fait peur. J’entre dedans, avant que je le demande, elle monte directement à l’étage de la maison. Il n’y a même pas les boutons d’étages, c’est automatique. Arrivée, la grille s’ouvre sur place à la vue d’un loft vraiment magnifique. Je marche sur le sol marbré. J’observe quand une forte voix grave s’étend derrière mon dos.

— Je vous attendais.

Je me retourne vers lui, il est plus proche que je ne le pensais. Je me recule par instinct. Pendant un instant, on s’observe mutuellement. Il est brun juste avec une coupe parfaitement taillée, un visage carré sans poils de barbe ou moustache, un corps sculpté, près de 1 mètre 78. Ses yeux sombres, intenses, pourchassent mes yeux d’une dangerosité. Je me présente encore une fois, il m’arrête d’un geste de la main.

— Je sais qui vous êtes, plaçons-nous pour discuter.

— Hum, oui bien sûr.

On s’installe face à face sur une table. Je sors mes documents dont j’ai besoin. Je lui explique que je vais lui poser les mêmes questions que le jour de l’interview.

— Je vous écoute, dit-il avec un sourire arrogant et sympathique en même temps.
— Vous… Vous allez au tout début vous présenter à la caméra que Chris va gérer…
— Navré qu’il ne soit pas là… Mais être tout seul, c’est quand même plus professionnel…

Je me racle la gorge, sentant son regard fixé sur moi.

— Je vais vous poser des questions très basiques puis des questions plus intimes pour la curiosité de vos fans.
— Passez aux questions intimes.
— Mais… Vous ne m’avez pas dit si vous êtes d’accord sur les questions…
— Passez, je suis sûr, répond-il avec un ton sec et un mépris effrayant.

Je change de fiche, il y a un silence pendant ce temps.

— Comment va votre frère ? Qui est-il vraiment…
— Non !

Je reste bouche bée devant sa gravité dangereuse et effrayante.

Je change vite de question avec des « Avez-vous une petite amie ? Qui trouviez-vous belle dans le tournage ? … » des questions qu’il a acceptées.

— Et la dernière.

Lisant la question dans ma tête avant lui, je le regarde et découvre un regard perçant, sombre de sa part. Je peux m’y perdre dedans.

— Était-ce compliqué les scènes… Le mot ne me vient pas, je bafouille.
— De sexe ? De sombres désirs ?

Je hoche la tête d’approbation. Un petit rire mystérieux sort de ses lèvres entrouvertes avec un sourire arrogant qui arrive à la fin. Il se lève sans bruit, vient de mon côté. Il se penche afin d’être proche de mon visage paralysé. Je me contente de le regarder.

— C’est un plaisir d’y répondre, Nisli…

Il me replace une mèche lisse derrière mon oreille en se léchant les lèvres.

— J’ai fait un bon choix.
— De… De quoi ?
— De toi.

Il pose sa paume de main chaude comme un chauffage sur ma cuisse, je tressaille sous son mouvement.

Nos regards ne se lâchent pas. À ma grande surprise, il me tutoie comme si on se connaissait depuis des années :

— Tu es très belle, tu le sais ?
— Je… Oui, merci…
— L’honneur est pour moi de t’avoir, dit-il en me traçant des petits cercles sur ma peau hérissée.

Il me sourit. Je ne sais pas quoi faire. Je suis figée. Avant qu’il n’y ait un autre mouvement, son téléphone portable sonne. Il décroche à cinq mètres de moi : « Quoi, comment ça ? On n’a pas dit fort ! Espèce d’idiot, tu gâches tout ! »

Je regarde autour de moi, entendant sa colère au téléphone, je me relève vite. Une panique me prend, alors, je remets la veste que j’avais quittée. Au point où j’allais partir, il se retourne comme un radar.

— Où tu vas ?

— Je… Je dois y aller…

Je ne peux pas lui dire que j’ai dépassé les bornes et s’il n’avait pas eu le coup de fil, qu’est-ce qui se serait passé. Oh mon Dieu !

Il se rapproche de moi, les mains dans les poches de son jean qui épouse à merveille sa silhouette. Il s’arrête juste devant moi, son regard dans mon regard.

— Désolé, c’était mon ami, il n’est pas acteur, ne t’inquiète pas. Tu ne veux pas rester ?
— Non, je crois… Enfin, je dois y aller. J’ai du boulot.

Il se penche, sort sa main de sa poche et pose son pouce sur ma joue en la caressant doucement. Son geste est comme une piqûre de dangerosité, mais d’une douceur de nounours. Je fonds sous sa main, il me relève la tête, me regarde avec un regard désireux et sombre que j’estime intimidant. Il me fait un baiser sur la joue, mais pas un baiser normal : un délice.

— On se revoit bientôt.

Je ferme les yeux à sa voix plus grave et je chuchote. Je le regarde une dernière fois, puis me retourne pour partir à contrecœur et sous le choc.

 

 

 

 

 

Désir chamboulant

 

 

 

 

Le soir, je me couche la boule au ventre rempli de papillons en même temps. Le matin, je me lève avec du regret d’hier soir. J’ai dépassé les bornes. Je suis sûre que, vu les conséquences, je vais être renvoyée. Oh mon Dieu ! Je n’y crois pas. Je dois arrêter de penser sinon, je vais être en retard au travail et… C’est ce qui arrive. J’ouvre vite la porte de mon bureau et découvre Hasley assise sur mon siège. Ses talons pointus sur le bureau, s’enroulant une mèche de cheveux autour de son doigt, elle éclate une bulle de chewing-gum. Quand elle me voit, elle sourit.

— Toi, hier soir, tu as fait des cochonneries.
— Ça se voit tant ?

En le disant doucement, elle reste choquée.

— Oh mon Dieu ! Tu as couché avec l’acteur le plus populaire !
— Non ! Juste, il m’a… fait des allusions sexuelles comme sa main posée sur ma cuisse…

Elle enlève ses pieds du bureau pour être plus attentive au sujet qui l’intéresse.

— Et c’est tout ! Si je n’étais pas parti, je ne sais pas ce qui se serait passé.

En le disant le plus simplement, je jette mes affaires sur le petit canapé en cuir sur le côté. Hasley reste bouche bée.

— Oh mon Dieu ! Ne le dis surtout pas à la chef.
— Je vais suivre ce conseil, t’inquiète.

Comme si elle a entendu son nom qui est strictement impossible, elle entre.

Hasley part de mon bureau en silence avec un petit sourire.

 

— L’interview va bientôt arriver, il la veut au plus tôt.
— C’est bizarre.
— De quoi ?

Je l’ai dit à voix haute ? Oups, je me suis rattrapée en disant que malheureusement, Chris n’était pas là… Même si j’ai aimé être seule avec cet acteur Jonas, c’est mal. La chef me dit ensuite que Chris va très bien, qu’il s’est remis.

— J’irai le voir après le travail.

La journée passe comme toujours très vite.

 

Vers dix-huit heures, j’entre dans l’appartement de Chris.

— Chris ?

Une voix apparaît dans la cuisine où je m’approche, voyant de dos la petite et abondante carrure de Chris. Il se retourne avec un saladier mélangeant une substance avec un sourire qui l’illumine.

— Ça va mieux ?
— Oui, beaucoup mieux. Le docteur est venu et a distingué une intoxication alimentaire. Au début, c’était doucement et puis vers 22 heures 15, c’était effrayant, je croyais que j’allais mourir. Je voulais appeler les urgences, mais je crois que je me suis évanoui…
— C’est génial que tu aies la pêche.

Il me fait un clin d’œil puis m’explique qu’il aimerait mieux cuisiner que commander des plats. Je comprends tout à fait. Ensuite, c’est à moi de parler pour lui demander quand il peut pour l’interview.

— Quand tu veux.

Je sors mon portable pour envoyer un message : « Bonsoir, quand seriez-vous disponible pour une interview ? »

À Jonas qui me répond très vite : « Le plus tôt possible, que je revois très vite votre beauté. » Ma respiration se coupe, qu’est-ce qu’il veut dire vraiment et pourquoi j’ai envie de le revoir ? Chris s’occupe de son plat en silence pendant que mes membres se figent. Jonas et moi, on joue avec des brindilles. Elles risquent former un feu qui va nous cramer… « On se retrouve demain soir, 21 h 30, bonne soirée. »

J’éteins mon téléphone, le pose à plat afin que la vitre soit face au comptoir pour ne pas voir s’il y a une réponse de sa part. Je me recoiffe, il se retourne vers moi avec son plat.

— C’est prêt ! Tu veux rester ?
— Volontiers.

On entend la porte claquer, voyant Haley venir vers nous.

— Ben alors, on ne m’attend pas, dit-elle avec un sourire.

On s’installe tous les trois sur le canapé avec nos assiettes, on mange en discutant de tout et de rien.

Plus tard dans la soirée, on trinque avec nos verres de champagne.

— Alors, tu vas essayer avec ce Jonas ?
— Quoi ? dit Chris choqué qu’on ne lui ait rien dit, on rigole et lui explique tout de A à Z.
— Si tu veux que je parte avant toi, je le ferais, dit-il avec un clin d’œil.

Je rigole comme eux de bon cœur, mais ne réponds pas vraiment à ça. Hasley pose son verre et me regarde sérieusement dans ses yeux verts.

— Nisli, penses-tu qu’il va changer ta vie ?
— Quoi ? Non, aucun homme ne va tout changer.

Quand je dis ça, je ressens de la panique, du stress et du mensonge. Il va me changer ? Avec un regard dangereux, un esprit malsain, il aura effet sur moi. Il faut juste que je ne le remarque pas… Ça va être compliqué. Hasley me regarde avec un sourire qui ne me croie pas.

 

Le matin même, je me réveille sur le canapé où j’ai passé la soirée, on se regarde et rigole. On s’est endormis sans faire exprès.

Je rentre chez moi et découvre un colis au bas de ma porte. Le facteur est passé ? Mais je n’ai rien commandé. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Je le prends et entre. Je ferme la porte avec mes talons, pose directement le colis sur la table. Je vais chercher une lame. Je l’ouvre et découvre une jolie boîte en velours que j’ouvre et trouve un magnifique collier gris avec comme pendentif une moitié de cœur. Il est magnifique. Je vois un petit papier par terre, quand j’ai ouvert le colis, j’ai dû le faire tomber. Je me baisse pour le prendre et lis. « Ce collier sera parfait pour ta beauté, mon choix est une œuvre, toi. » C’est… C’est Jonas… Comment il a su où j’habitais ? Il est si gentil. Je l’attache autour de mon cou, il m’illumine en me donnant une touche de plus.

Le soir arrivé, Chris et moi, nous nous trouvons devant le grand portail qui s’ouvre tout seul. J’ai une grande boule au ventre en marchant dans le grand garage, il regarde partout :

— Ce n’est pas un peu glauque ?
— Hum, pas trop.

On arrive devant la grille qui fait ascenseur.

— Oh mon Dieu !

Je ris de la peur qu’il se fait tout seul.

Arrivés dans le loft, Jonas vient nous accueillir en chemise blanche avec le col ouvert. Il est plus séduisant que la dernière fois que je l’ai vu. Cela me stresse encore plus. Son regard est aveuglément sombre. Il nous sourit.

— Pour commencer, vous voulez un verre ?
— Oui, s’il vous plaît.

Il se dirige dans la cuisine pour préparer les boissons pendant que Chris et moi, on installe le matériel sur la petite table. Vu qu’elle est très basse, je me penche en mettant mon fessier en valeur pendant que je cherche les bonnes feuilles dans mon dossier. Je me retourne par un suspect instinct et remarque que Jonas projette son regard sombre sur mes courbes puis dans mes yeux qu’il fixe sans émotion, je fais de même. Chris parle, nous faisant sortir tous les deux de notre bulle. « C’est près. »

 

Jonas baisse le regard sur le sol et moi, je me tourne dans la bonne direction. Il pose nos verres en silence et vient s’asseoir sur le canapé gris foncé. Je n’arrive pas à lâcher son regard, il le remarque alors, il se replace sur le fauteuil en écartant légèrement ses cuisses sculptées. Il me sourit du coin de ses lèvres.

— Je… Je vais me mettre juste devant la caméra comme ça, tu… Vous la regarderez. Aucun regard sur nous, d’accord ?
— Ouais.
— OK. Vous êtes prêt ?
— Oui.

Chris met en route la caméra, il se présente et je commence à poser mes questions simples, auxquelles il répond facilement avec un grand sourire devant la caméra. Avec Chris, on se regarde avec des sourires fiers de lui. Pendant qu’il répond, je ne m’empêche pas de le contempler. Il le sait, mais ne fait rien. C’est le moment des questions intimes. OK, je suis prête, allons-y.

— Avez-vous une petite amie ?
— Non, répond-il vite et fréquemment sûr de lui.

Il répond bien aux autres questions jusqu’à celle que je redoute, je me racle la gorge.

— Était-ce compliqué les scènes de sexe ou de sombres désirs ?

Il se mord les lèvres d’une manière extrêmement sexy puis son regard s’oriente vers mes yeux.

— Non, il fallait juste trouver la bonne personne… Une belle et sexy fille assez naïve, qui me suivra dans tout… Le danger, le désir… La passion… Les limites. Bien sûr, être consentants, tous les deux pour chaque scène.

Il me fixe dans les yeux où il commence à apparaître une flamme, je mords mes lèvres. Le dernier mot, il le chuchote le savourant puis un sourire arrogant se forme au coin de ses lèvres sèches. Une pensée horrible plonge dans ma tête.

— Chris, éteins la caméra.
— Que… quoi ?
— Éteins.

Il l’éteint en appuyant sur un bouton. Jonas sourit encore, plus ne me lâchant pas du regard.

— Tu peux partir s’il te plaît.

Chris sort en silence. Je respire fortement, entendant la porte claquer, je jette mes papiers sur la table puis me rapproche de Jonas.

— Pourquoi moi ?

Il se penche vers moi, restant assis, me passe son pouce sur la joue, le même geste qui me fait fondre. Puis il plonge ses yeux orageux dans mon regard enflammé.

— Ne disons pas la réponse comme ça.

Sans que je le veuille, je fixe ses lèvres délicieuses. Dois-je succomber au plaisir ? Sortir mes pulsions pour cet homme qui me rend folle ? Avant que je cherche les réponses, elles apparaissent quand on se jette l’un sur l’autre. Nos lèvres se mélangent avec nos langues en tourbillons. Il m’emmène sur ses genoux pour le chevaucher. Son désir me projette des frissons dans tout le corps, je passe mes mains dans ses cheveux foncés les ébouriffant. Lui, il pose ses mains sur mes hanches qui bougent au rythme de nos baisers infâmes. Nos respirations communes fortes et saccadées, il remonte ses caresses et descend ses lèvres pour embrasser ma nuque. Il attrape avec ses dents le collier, je gémis sous son toucher aguicheur. Il le lâche pour me regarder puis sourit et part à la poursuite de mes lèvres. Il me maintient le cou et enlève mon haut à fermeture éclair dans le dos. Je lui enlève le sien et découvre de scintillants muscles, j’y passe mes mains dessus qui lui font sortir un rauquement et accentuer son excitation. Il embrasse mes épaules et revient à ma nuque. Je jette ma tête en arrière, gémissant dans l’air. Mes cheveux baignant dans le vide, d’un seul coup, il me retourne pour prendre le dessus. Je me retrouve coincée entre son corps et le canapé. À l’instant, je suis déjà dans le danger et le désir se mélangeant pour créer un séisme monstrueux, mais cela ne nous empêche pas de nous déshabiller entièrement, nous embrasser, sortir notre passion et coucher ensemble enfreignant toutes les règles du travail.

 

 

 

 

 

Proposition tremblante

 

 

 

 

Le lendemain matin, j’entre dans le bureau à l’avance, ferme la porte, marche dans mes pensées. C’est mal, c’est mal, pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi ? Oh mon Dieu. Je vais mourir ! C’est horrible ! Au secours, je suis horrible. D’un seul coup, la porte s’ouvre, révélant Hasley. Je sursaute et crie : « Quoi ! » Elle se fige, me regarde, je me sens dévisagée.

— Toi !
— Moi ? dis-je tristement.
— Tu l’as fait, tu as couché avec lui !

Chris entre et dit : « Bien sûr qu’elle l’a fait. » Je me sens molle et m’écrase dans mon siège de bureau. Je laisse échapper un bruit de pleurs.

— Je ne suis plus professionnelle ! dis-je en mettant ma main sur mon front moite.
— Ne t’inquiète pas, tu ne le verras plus, tu as fait l’interview.

Je me relève brusquement.

— L’interview !

Ils se tapent tous les deux en même temps le front désespérément.

— Tu ne l’as pas faite !
— Ho merde ! On était dans… L’action…
— Et la caméra, qu’est-ce qu’elle a enregistré ?

Pour voir, je sors vite mon ordi d’où la vidéo a été envoyée. Je le pose brusquement sur le bureau devant moi. Ils se rapprochent de moi et je mets en route la vidéo. Des gémissements et des respirations saccadées en ressortent.

— Une sextape…
— Je croyais que tu avais éteint la caméra ! criai-je à Chris.
— Ho merde, mais oui, je me suis trompé de bouton, j’ai juste monté le son. Je ferme l’ordi désespéré et m’enfonce dans le siège jusqu’à y disparaître.
— Je dois la refaire, je vais voir la chef, dis-je tristement, j’ai l’air de quoi ?
— D’avoir été soulevée la nuit dernière et d’avoir vu ta sextape.
— OK, je vais juste lui envoyer un e-mail.

Ils sortent en me laissant. « L’interview a été reportée, je vous tiens au courant. » J’appuie sur la touche envoyer, ça veut dire que je vais le revoir ? Et pourquoi il a tant d’effet sur moi ! Je dois lui envoyer un message.

« Viens dans mon bureau à l’agence, faut parler. »

« J’arrive dans 1 heure. »

Je dois lui dire que tout ça doit être mis au clair et se stopper pour garder le peu de professionnalisme que j’ai. Et si ça dérape encore ? Mais non… Je n’espère pas. J’ai la tête prise après tous ses événements, j’ai besoin d’un café ou deux.

 

Des heures plus tard, on toque à la porte, mon pouls s’accélère.

— Entrez !

La porte s’ouvre, révélant Jonas dans toute sa splendeur.

— Viens t’asseoir.
— Je reste debout.

Je me retourne, il me regarde de la même façon. Je me fige laissant juste dans mon bureau un espace dangereux entre nous.

— Il faut refaire l’interview.
— Ça ne me dérange pas.

Je prends mon stylo, le tripotant stressée, pendant ce temps on se regarde toujours par des regards infâmes : sa chevelure semble enduite du gel, ses mains dans ses poches de devant son jean légèrement serré… Je fonds… Je dois en parler, je souffle et jette mon stylo.

— On n’aurait pas dû.
— De quoi ?
— D’hier soir !

Il fait un petit bruit de compréhension.

— C’est tout ? dis-je avec les gros yeux.
— J’y ai pris plaisir.
— Ce n’est pas ça la question.

Avant que je bouge, il marche vers moi, se penche vers mon siège, posant ses mains sur les deux dossiers m’emprisonnant. Il se plonge dans mon regard à s’y perdre une nouvelle fois.

— On va faire un truc… Si on garde ça pour nous, un petit secret qui ne nous fait pas de mal, au contraire… Juste entre toi et moi.
— C’est mal…
— Mais personne ne pourra dire que c’est mal, ils ne le sauront jamais. Et comme ça, je te fais ton interview et je serais sur le magazine, non ?
— Oui…
— Maintenant, entoure tes jambes à ma taille.

Un sourire sexy se forme sur ses lèvres légèrement entrouvertes. Je le regarde en fouillant dans ses pupilles qui ne laissent rien apparaître et chuchote : « Et si je n’en ai pas envie ? »

— Et si tu en as envie ?

Il se relève pour attendre un mouvement de ma part. Mon esprit divague. Pourquoi je suis si attirée par lui ? Il me rend folle. Si je le fais, je vais perdre mon travail, mais si personne ne le sait… Et je ne peux pas m’empêcher de lui résister. Je me lève à sa hauteur, passe mes bras autour de son cou, lui autour de ma taille, il dépose délicatement son pouce sur ma joue la caressant. J’essaye de trouver la signification de son regard brûlant de désir, on s’embrasse doucement puis des sourires sur nos lèvres se forment, je saute dans ses bras enroulant mes jambes autour de sa taille comme il l’a demandé. En s’embrassant, il pose mon fessier sur le bureau et vient se placer entre mes jambes. On s’embrasse de toutes nos forces : on embrasse le danger qui nous entoure. Je me recule et pose mes coudes sur le bureau, je contemple son corps se contracter quand il enlève son tee-shirt et déboutonne son jean. Je souris devant son plus gros désir. Il laisse un gémissement derrière lui à son frottement sur ma cuisse et se penche pour capturer mes lèvres. On finit notre moment érotique sur le bureau et on se rhabille. Je referme les boutons de ma chemise.

— OK, c’est bon ? Il me regarde.
— Oui.

Je lui ouvre la porte, il passe devant moi.

— Du coup, pour quand l’interview ?
— Demain, 14 heures.

Il râle un peu puis accepte et part.

 

Des jours plus tard, l’interview s’est bien passée. On s’est revue, je me trouve dans sa chambre pas très couverte comme lui, assise sur le lit, derrière son corps caressant ses épaules nues. Il me tient les mains délicatement et les embrasse. Je pose ma joue sur son dos. Je souris puis relève ma tête et contemple son dos jusqu’à ce que mon regard s’arrête vers le haut de son os d’épaule gauche. Un air surpris traverse mon visage. Je libère une main de son emprise et touche la partie de sa peau sans rien.

— Tu n’avais pas de tatouage ?
— Non pourquoi ?
— Dans le film, tu en avais un. Un vrai, le dossier qu’on m’a donné l’a déterminé.

Il fronce les sourcils sans émotion.

— Tu as imaginé…
— Non… Dans des scènes quand tu n’avais rien, la fille faisait ça sur ton tatouage.

Je passe sensuellement mon doigt pour essayer de faire le même mouvement du contour du tatouage.

Il frissonne, mais en même temps se contracte. C’est à mon tour de froncer les sourcils. Il relâche mon poignet et s’éloigne, se levant du lit.

— C’était qu’un film et les dossiers ne disent pas souvent la vérité.

Je lève ma tête pour le regarder, mais il détourne son regard à chaque fois que le mien essaye de le transpercer.

— Tu devrais avoir la trace…
— Pas obligé. Tu devrais y aller.
— Mais… Je…

Avant que je puisse finir ma phrase, il pose enfin son regard sur moi, mais sévèrement. Il a le contrôle sur moi. Je me relève, m’habille devant lui et me rapproche de la porte pour partir. Il me suit à chacun de mes pas. Au moment où je passe la porte, il m’attrape le poignet, me tire dans ses bras pour un baiser langoureux, me perdant dans son étreinte. Je lui redonne son baiser, on arrête à bout de souffle et s’écarte à contrecœur, à commencer par lui qui enlève son pouce de ma joue.

 

— On se voit plus tard.

Je fais oui de la tête puis pars sans bruit juste en entendant mes chaussures sur le sol.

 

Arrivé tard le soir chez moi, je me mets à l’aise et viens m’asseoir sur une chaise haute de table à manger vérifiant mes e-mails. J’ai du mal à me concentrer, ce qui s’est passé tout à l’heure était bizarre, même suspect. Pourquoi il a réagi comme ça ? Je l’ai offensé ? Mais non, je n’ai rien fait. Dans ce film il avait le tatouage, pourquoi il l’a plus et surtout pourquoi il n’y a aucune trace. Pour arriver à dormir ce soir, je dois savoir la vérité. Je regarde encore une nouvelle fois le film. Tellement que j’étais fatiguée, je suis presque en train de m’endormir quand la scène arrive. J’ouvre grand les yeux et vois ce tatouage à l’os de son épaule. Ce tatouage à bien exister, je savais ce que je disais et il l’a nié. Il m’a menti, pourquoi ? Maintenant que je sais l’existence de ce triangle, je remets en question sa sincérité. Je n’en reviens pas, il y a quelque chose qui cloche là !

 

Le lendemain matin, le premier truc que j’entends est la sonnette de la porte qui me fait sursauter et tomber de ma petite chaise. Je me relève vite et regarde devant moi. Je me suis endormie sur cette chaise qui me fait mal aux fesses. Oh mon Dieu ! Mon lit ne me voit jamais, j’ouvre la porte et découvre un petit colis posé sur le sol. Mais, je n’ai toujours rien commandé. Je le prends, confuse et l’emmène à l’intérieur pour l’ouvrir avec un couteau. Je jette le petit carton sur le sol et contemple une pochette noire. Je l’ouvre délicatement pour y trouver une clé USB. Je la prends, elle est toute noire. Je me demande bien ce qu’il y a dedans, pour le travail ou autre chose ? Mais la réponse, je ne l’aurais pas maintenant : je reçois un message. « Tu es où ? Je ne te vois pas. Tout va bien ? Réponds vite, je suis inquiète. »

Au zut ! Je devais aller chez ma mère et je suis en retard ! Ça m’étonne qu’elle n’ait pas fait une crise cardiaque inquiète d’un retard de sept minutes, elle a évolué, mais il y a quand même des efforts à faire. Bref, je mets vite fait la clé USB dans mon pyjama, je me fige choquée. Je suis en pyjama ! Ho zut ! Je jette la clé sur la table, va m’habiller correctement et pars remettant la clé dans le bon pantalon. Arrivée vite chez elle, elle me fait entrer en me reprochant que je sois inconsciente de mon retard.

 

Toute la journée, on reste dans sa cuisine des années quatre-vingt parler de mon travail que j’ai esquivé en lui posant des questions sur ses amies voisines. Vers 18 heures, je me rapproche de la porte pour sortir, mais elle me retient encore pour les plus longues 15 minutes de ma vie afin de me faire la leçon dans le monde des adultes que j’y suis depuis longtemps. Elle ne comprend toujours pas. Elle me laisse partir à contrecœur.

 

Dans ma petite voiture, je roule doucement dans la nuit regardant le paysage quand je vois une silhouette connaissable. C’est Jonas habillé tout en noir avec une capuche, il marche les mains dans les poches. Je tourne précipitamment la voiture dans une petite ruelle pas très loin, où je peux voir entièrement la scène. Je me gare dans l’endroit le plus sombre, coupe le moteur et attends sans bruit. Qu’est-ce qu’il fait si tard ? Mon regard suit ces moindres gestes, il marche, le regard fixé au sol puis il s’arrête en attendant. Il attend qui ? Un autre homme plus fin vient devant lui. Il regarde autour d’eux suspect en se prononçant quelques phrases. Jonas sort ses mains des poches de sa veste noire et prend quelque chose que l’homme lui a tendu. Je ne peux pas voir ce qu’il se donne, je suis trop loin. Mon cerveau pense au pire. C’est de la drogue ? Oh mon Dieu, il se drogue ? La chair de poule vient hanter tout mon corps avec de la frayeur qui me parcourt. Il ne prend pas le même chemin que l’homme étrange pour partir, demi-tour pour Jonas qui repart vers sa voiture noire les mains dans les poches, capuche et regard sur le sol. Non, mais je rêve ! Il se fout vraiment de moi. J’attends dix minutes dans ma voiture sous le choc pour aller chez lui.

 

Le portail s’ouvre, je marche dans le garage, inquiète. J’entre dans son loft, la boule au ventre, il vient m’accueillir pantalon noir et tee-shirt bleu :

— Qu’est-ce que tu fais ici ?
— Je… Je voulais te voir, tu as fait quoi aujourd’hui ? Il passe ses mains dans ses cheveux.
— Je suis juste allé dehors, il n’y a pas très longtemps. Au moins, il dit la vérité pour ça.
— Je vais… Juste faire une chose j’arrive.

Il part dans le garage. Je regarde autour de moi. Son loft est toujours propre. Je me souviens de mon colis de ce matin, je veux savoir ce qu’il y a dans la clé USB. Pour cela, je cherche son bureau dans toutes les pièces, dont une qui est ouverte dans le noir. Je m’y approche jusqu’à me figer à l’encolure de la porte et découvre sa veste noire à capuche accrochée vite fait sur un siège. C’était bien lui.

Toujours la boule au ventre, je trouve le bureau. J’y entre allume et m’installe, j’entre la clé USB dans l’ordinateur fixe. Puis appui sur le fichier qu’on me donne. Une vidéo se met en route. Une vidéo qui va tout chambouler. Je ronge mes ongles, stressée. Je vois :

— Chris…