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J’ai cette boule noire en moi
Une boule de rage, de colère qui bouillonne
Qui brûle, sert mon cœur et mes dents
Coupe mon souffle,
Pèse sur mes épaules et mes jambes
Jusqu’à gagner mon esprit
Pour le ronger petit à petit.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Depuis tout petit,
Elih Igenstein est sensible aux mots, à leurs sons et à leurs sens. Influencé par les incompris, poètes maudits, avec
Anticauchemar, il met à nu ses frustrations, ses espérances et l’amalgame de ses sentiments.
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Seitenzahl: 43
Elih Igenstein
Anticauchemar
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Elih Igenstein
ISBN : 979-10-377-3474-7
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À M.C.
J’vous jure j’ai essayé
De me contrôler d’être bien élevé
Pourtant c’est pas d’ma faute si je craque si je saute !
Fallait pas me forcer, fallait pas me pousser
Société fallait me préserver !
Aujourd’hui c’est foutu
J’en ai déjà trop vu.
Dans l’abîme je m’enfonce
Et je sors de mon zonz.
Je sors pour gueuler un peu
Retourner ton cœur adipeux.
Le dégoût de l’homme voilà mon danger
Oh je n’y ai jamais tant goûté !
Surtout sois pas étonné
De te sentir haï méprisé
C’est triste t’y peux rien
C’est la société c’est la vie
L’homme est-il bon ou mauvais ?
Pourquoi chercher tu perds ton temps,
Il n’est que ce qu’on fait de lui
Il n’est qu’un pantin qui se croit anobli.
Qui donc aujourd’hui
Peut prétendre être libre
Peut se dire j’ai le choix
Faut regarder derrière toi
Si t’es pas trop con tu comprendras
Scuse moi si je crois pas en toi
D’façon j’crois plus en rien
Mon cœur n’a plus de raison
Et ma raison me ronge, me ronge
Mes grondements de bêtes
Ne résonnaient qu’en moi
Demain tu les entendras
Quand ma tête explosera
Mes nuits blanches ne sont pas blanches
Elles ont la couleur du sang,
De la mort de la douleur
Je vous jure je vais bien
C’est pas difficile à prouver
J’ai été bien élevé
Dans une famille où personne
Ne peut se supporter
Où tout le monde est torturé
Mais n’ose pas se l’avouer
J’ai du pognon plus qu’il n’en faut
J’aurais toujours un boulot
Puis ch'uis beau
Je ne bois pas je ne fume pas
D’autres l’ont fait pour moi
Ça veut pas dire que je suis sain
Le temps pour moi est fait d’airain
130000e message
Avec ton père ça ne va plus.
Mais est-ce que ça n’a jamais été
D’aussi loin que je me souvienne,
Toujours une dispute toujours une gueulante,
Jamais d’accalmie aucun terrain d’entente
Au moins 20 ans que ça dure
Enchaînés à cette galère
Par amour ? Par passion ? Par dépendance financière ?
Qui peut dire ce qui pousse deux êtres à s’unir
Pour le meilleur et pour le pire ?
Regarder ensemble le même avenir
20 avril 2020, 20 h, je continue d’avancer, je ne sais toujours pas où je vais. De plus en plus perdu. Qu’est-ce que je veux vraiment ? Énième insomnie aucune réponse. Aujourd’hui tu m’as dit vouloir me parler je pensais que tu m’attendrais pourtant en sortant ne restait que ton parfum. Tu ne m’as pas dit au revoir ni d’un mot ni d’un regard. Ils ont fini d’applaudir, cette fois je ne suis pas sorti. Geste simple chargé d’une lourde hypocrisie.
Je vois le mal partout ? C’est vrai mon monde est laid, tristesse violence haine en fond le portrait. Terne peinture aux multiples ratures. C’est vrai le monde est beau, bonheur, douceur, candeur en font le tableau. Joyeuse fresque parsemée de caresses.
Mon italienne revient la semaine prochaine se souvient-elle de moi ? Pourquoi ne me répondait-elle pas ? L’autre maître-nageur qui a dû l’en empêcher pour rassurer sa peur. Elle n’a probablement jamais vu que je lui avais écrit... Oui c’est sur elle ne m’aurait pas ignoré, au pire juste remballé. Elle ne m’a pas lu je n’en doute pas j’en suis sûr je me rassure.
Et toi tu me voulais quoi ? Je sais toujours pas. Au fond je fais juste le con je sais très bien pourquoi. C’est le cœur sur ta voiture qui t’a troublée. Tu as besoin de me parler, tu penses que tu me plais. Tu n’as pas tout à fait tort. Seulement je crains de ne pouvoir t’apporter de réconfort je n’ai jamais été aussi perdu je perds tous mes repères je me demande même si j’aime ma mère.
Petit chef tu te prends pour un roi
Tu te pavanes, tu ricanes,
Tu crois pouvoir tout gérer
Tous les autres sont juste là pour t’emmerder
Tu t’en sers comme d’un marchepied
Que tu gravis trop vite.
Tu ouvres un peu trop ta gueule
N’oublie pas que tu es seul.
N’oublie pas que tu n’es qu’un gamin
Tu ne sais rien.
Ton escalier devient escarpé