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En Égypte, un enseignant engagé nommé Anton se heurte à une situation délicate : une jeune élève, en proie à de sérieux troubles de concentration, perturbe sans cesse le bon déroulement de ses cours. Face à cette agitation qui affecte l’ensemble de la classe et le moral de ses collègues, Anton s’efforce de comprendre, de s’adapter et de trouver des réponses. Anton et l’élève est une nouvelle qui s’inscrit dans la continuité du premier ouvrage de Risgallah Georges, intitulé Anton, tout en offrant une lecture autonome. On y retrouve un personnage profondément humain, dont le cheminement personnel et professionnel continue de toucher et d’inspirer. Cet ouvrage se prolonge avec quatre autres récits : La colonie, Une aventure, Une petite histoire et Le voisin. Situés en France, ces textes courts et savoureux explorent, avec humour et finesse, des situations à la fois cocasses et familières, révélant l’absurde et la tendresse nichés dans les petits moments du quotidien.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Titulaire d’une licence en littérature française,
Risgallah Georges est également un peintre autodidacte. Il est auteur de plusieurs ouvrages publiés, notamment "Les histoires de Titine la tétine", "Anton et Mon étoile", parus respectivement en 2022 et 2021 aux éditions Le Lys Bleu.
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Seitenzahl: 59
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Risgallah Georges
Anton et l’élève
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Risgallah Georges
ISBN : 979-10-422-7089-6
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Dans le jardin public, il y a des gosses.
Puis, partout alentour, des grotesques : les adultes.
Henry de Montherlant
(Carnets – 1930-1944)
Anton – ses connaissances non francophones aimaient l’appeler Anton. Pourquoi ? Il ne l’a jamais su – de son vrai prénom Antoine, de père égyptien (copte) et de mère libanaise (maronite), vivait en Alexandrie. Ce jeune homme continuait, inlassablement, son bonhomme de chemin dans l’enseignement. L’avenir lui souriait. Sa blessure se cicatrisait (voir Anton, éd. Le Lys Bleu). Devant le fait accompli, il ne pouvait rien. Une fatalité, comme une autre. Sa dulcinée est partie (à ses yeux) depuis une éternité. Et ce n’était pas de sa faute. Il a essayé de la retenir (à sa façon), mais en vain ! C’était le destin. Elle est allée ailleurs. L’Australie. C’était son choix et il ne pouvait en aucun cas le lui reprocher. Car il l’aimait et l’aime toujours. Il y a quelque temps, Christiane (voir Anton, éd. Le Lys Bleu) lui avait envoyé une carte postale lui racontant un peu sa vie et son quotidien sans oublier de lui préciser qu’elle garderait en elle tous les bons moments qu’ils avaient vécus ensemble. Combien de fois a-t-il lu, embrassé et reniflé cette carte ? Il ne sait plus ! Cette carte c’était elle ! Et cela lui suffisait.
C’était sa septième ou huitième année dans l’enseignement. Cette année-là, il avait la quatrième B. Un trentenaire déjà, ça passe vite ! N’est-ce pas ? Il était devenu l’un des piliers du collège Saint-Joseph. Établissement scolaire privé et catholique pour les filles, exclusivement (voir Anton, éd. Le Lys Bleu). Il faut signaler qu’il y avait aussi des élèves de confession musulmane. Anton excellait dans son métier. Personne ne lui refusait ses requêtes. Mais vraiment personne ! On savait que c’était pour le bien-être des élèves et pour l’amélioration des conditions de travail en particulier et de l’enseignement en général. Personne ne le jalousait, car il se donnait à fond sincèrement, sans faillir. Et personne n’avait oublié le rôle important qu’il a joué pour démasquer l’assassin de l’une de ses collègues. C’est vrai que c’était un beau hasard, mais quand même ! Tout le monde l’aimait. Tout le monde le respectait et l’appréciait. Et à la tête de « ce monde » la mère supérieure.
Dans sa classe, composée de vingt-huit élèves, il y avait une qui attirait particulièrement son attention : Nawal. C’était une manne d’énergie et de tics. Le hasard a voulu que cette fillette soit sa voisine directe dans l’immeuble où il vivait. Anton était au premier étage. Et Nawal était au troisième, elle et ses parents (bien évidemment). Petite précision : l’immeuble se composait de quatre étages. Elle avait un petit frère. Il connaissait les parents de la jeune fille de vue. Ils se disaient « bonjour » ou « bonsoir », en se croisant dans les escaliers de l’immeuble, à l’entrée ou à la sortie de ce dernier. C’est par pur hasard, lors d’une discussion, qu’il a su qu’elle était à Saint-Joseph avant que, plus tard, elle ne soit dans sa classe.
Avec Nawal, Anton allait de découverte en découverte. Elle ne tenait jamais en place. Jusqu’au point d’aller se mettre sous son pupitre : pour jouer, pour changer d’air, pour souffler. Par caprice ? Pour attirer l’attention ? On ne sait pas ! Il ne savait pas ! Dieu seul le sait ! Au début, Anton trouvait que c’était original, intéressant, amusant, motivant (peut-être) et pour lui et pour les autres élèves. Mais malheureusement pour elle, les autres profs commençaient à se plaindre d’elle, de son caractère et de son attitude. Elle était irrespectueuse : volontairement ou involontairement. Cela se comprenait, et ils avaient entièrement raison. Anton, lui-même, ne la comprenait plus, ne la défendait plus. Car il la défendait auparavant. Il décida alors d’aller voir les parents de la fillette après les cours.
Après avoir rapidement mangé un morceau (il voulait finir avec cette histoire), il monta voir les parents de Nawal.
Arrivé au troisième étage, Antoine sonna.
— Minne (Qui est-ce) ? hurla une voix grave et féminine.
— C’est moi, votre voisin du premier, le prof de Nawal ! répondit-il.
— Attendez, on arrive pour vous ouvrir !
La porte s’ouvrit.
— Entrez, entrez, je vous en prie !
— Merci, et excusez-moi pour le dérangement !
Ce fut le papa qui lui ouvrit et l’invita à entrer et à s’installer dans l’un des fauteuils du salon. Quelques secondes plus tard, la maman arriva, lui serra la main et s’assit près de son mari sur un (autre) grand canapé.
— Je m’excuse pour ce dérangement. Mais il fallait que je vienne vous voir, je suis obligé par honnêteté professionnelle.
— Oustaz (monsieur) ne vous excusez pas. On comprend et on devine un peu l’objet de votre visite, répliqua le papa.
La maman était toute pâle d’inquiétude. Elle se frottait nerveusement les mains, se grattait la tête, se croisait et se décroisait les jambes. Anton crut voir, la fille (en plus âgée). On dirait la mère calquée à la fille ou vice-versa. Il se demanda même, à un certain moment, si ces troubles n’étaient pas ancrés dans les « gènes familiaux », mais chassa de suite cette idée (bête) de sa tête. Trop facile comme explication !
— Nawal ne va pas très bien et son comportement laisse à désirer (ne prenez pas mal ce que je viens de dire) !
— Même ici maître, croyez-moi, on ne sait plus quoi faire sa mère et moi ! répliqua le papa.
— J’ai pensé longuement à son cas. Avez-vous essayé de l’emmener chez un psy ?
— Ô ! Ô ! Ya lah wi (exclamation d’horreur), que Dieu nous en garde ! Monsieur, Nawal n’est pas folle ! hurla la maman.
— Aller voir un psy ne veut pas dire (qu’on est fou) qu’elle est folle ya setti (ô madame). Le docteur lui parlera, discutera avec elle et la fera parler ou parlera spontanément. Il essayera de voir ce qui la rend nerveuse, sur ses nerfs, irritable et insupportable. Certainement, il y a quelque chose, une raison. Le rôle d’un psy c’est de faire parler son patient. Ils sont très doués pour faire parler leur interlocuteur/patient. Je suis sûr que Nawal ira mieux après trois ou quatre séances. Croyez-moi !
— D’accord