Apocalypse ou Jardin d'Eden - Christian Louc - E-Book

Apocalypse ou Jardin d'Eden E-Book

Christian Louc

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Beschreibung

« ... De mon livre qui tente sous l’angle d’un homme de terrain d’expliquer au soir de sa vie la nécessité impérieuse de parvenir à une certaine unicité d’actions concernant notre avenir humanitaire par le truchement d’une politique internationale plus rationnelle ! Dans ce prolongement, je persiste à croire qu’une liberté d’entreprendre n’est pas une voie plus maléfique que d’autres, n’est pas un gros mot et n’est pas contradictoire. Voilà, je vous ai tout dit, sans utiliser le moindre joker. C’est mon principe... »


À PROPOS DE L'AUTEUR


Christian Louc utilise les mots pour défendre ses convictions et matérialiser ses perceptions. Avec Apocalypse ou Jardin d'Eden, il met en avant sa vision du monde et surtout de sa décadence, tout en incitant à une prise de conscience commune.

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Seitenzahl: 348

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Christian Louc

Apocalypse ou Jardin d’Eden

Essai

© Lys Bleu Éditions – Christian Louc

ISBN : 979-10-377-7396-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

Dans mon premier bouquin intitulé « De la Plume Sergent Major aux Réseaux sociaux », parution en décembre 2016, je vous ai fait connaître tous les moments importants de ma vie, fertiles en événements, et liés étroitement à l’empreinte géopolitique de cette période (1941-2016).

Avant de passer sur ma vision du futur de notre petite planète bleue – objet du présent manuscrit – d’abord une fiction très version pessimiste sur une période allant de la fin de l’année 2021, et jusqu’au 17 août 2041, date d’anniversaire de mes 100 ans, puis à une version optimiste, toutes les deux excessives à dessein, avec un épilogue qui tente de faire la synthèse entre ces deux options extrêmes, je propose de vous rappeler en quelques pages, la quintessence de mes propos concernant mon premier livre – un prototype pour moi – qui n’ai pas de base littéraire, ni philosophique, ni religieuse, ni vraiment économique, mais seulement une connaissance en gestion et statistiques (favorables à une évaluation assez exacte des proportions, je crois), base de ma formation au collège Technique de Béziers, entre 1955 et 1959, et surtout une expérience de terrain, puisque menant une existence que l’on pourrait intituler de « liberté incontrôlée » pour qualifier surtout mes premières jeunes années d’existence, cumulées à 40 ans de contacts professionnels nombreux liés surtout à mes fonctions des 20 dernières années, riches psychologiquement.

Je rappelle donc les raisons pour lesquelles je me suis senti le besoin d’écrire une nouvelle fois, prolongement naturel de mon précédent manuscrit... mais cette fois en supputant des dérives qui pourraient atteindre notre monde (mais aussi des chances que nous pourrions saisir) si nous ne coordonnions pas nos propres actions pour remédier aux différents défis dont je fais succinctement allusion dans mon premier récit ou si, au contraire, on réussit à mettre en œuvre des institutions et des actions efficaces et nécessaires pour ne pas dire indispensables. Pour ce faire, j’ai pensé qu’il était utile de synthétiser l’esprit du premier livre en prologue, précurseur de l’utilité d’un second.

En premier ma naissance : le 17 août 1941 à Béziers, époque épique s’il en est. Ma mère m’a toujours dit : tu es né au bout de presque 10 mois de gestation (elle exagérait là, je crois) et tu étais noir à la naissance !! Mais non pas au bon motif d’être d’origine africaine – suivant ses affirmations – mais au fait que j’avais failli être un enfant mort-né, à la suite d’une césarienne presque mortifère.

J’arrivais donc dans ce bas monde qui était au plus bas, et moi plus qu’au bord du précipite. Ne riez pas, mais je suis persuadé de me rappeler de cette naissance. Je n’en aurais jamais fait état, si je n’étais pas tombé sur un article d’un mensuel scientifique d’il y a seulement quelques années (aux alentours de mes 70 ans), qui spécifiait « que dans des circonstances de naissance ultra difficiles, le bébé pouvait ressentir plus tard et pendant toute sa vie des « souvenirs » de sa naissance. Sans cet article, je n’aurais jamais fait état de ces derniers. Interloqué par cette parution, et afin d’apporter de quasi-preuves (ou plutôt un faisceau de présomptions) de ce que j’avance, je me dois de rappeler le milieu familial et ses péripéties de déplacements entre 1943 et 1946.

Pendant la 2e guerre mondiale, mon père et ma mère ont décidé d’émigrer dans l’arrière-pays biterrois, à savoir Olargues. En 1943, mon père qui exécrait les nazis (pour de bonnes raisons : son père mort à la guerre de 14-18, et un de ses frères en 1940) travaillait à l’hôpital de Béziers en qualité d’agent d’entretien, et ne pouvait supporter l’arrivée de ces derniers dans son hôpital, à la suite de l’invasion de la partie de la France (de Vichy) dite libre. Après la fin de la guerre, on revenait à Béziers (1946). Plus tard, vers mes 15-17 ans, je faisais des révélations à ma mère en lui rappelant des moments passés dans ce village (aujourd’hui considéré comme un des plus beaux villages de France). Elle était médusée que je lui rappelle des faits dont elle ne se souvenait plus… Mais je me gardais bien de lui dire que je me rappelais aussi ma naissance de peur de me faire transférer à Montpellier chez les fous (comme on disait alors), soit à Font d’Aurelle, comme il était d’usage de le préciser à l’époque. Ce souvenir (donc de plus de quatre-vingts ans) restera gravé dans ma mémoire, jusqu’à l’extinction des feux. Je me sentais comme dans un four, dans une chaleur abominable, impossible à vraiment qualifier par des mots, sans pouvoir perdre ma lucidité, puis je me retrouvais comme dans une espèce d’immensité – toujours lucide – ou des flashs que l’on pourrait considérer comme des esprits et qui se comptaient en centaines de milliards, échangeaient, dans une sérénité incroyable. Mais avec un bémol tout de même de poids ; cette situation n’était que provisoire, et je savais que moi-même esprit fugace, je me retrouverai plus tard dans un espace plus charnel, plus sexuel, fait de nombreux aléas, des déceptions, des joies !! Tout un programme. Pour corroborer ces souvenirs, je me suis souvent demandé si ces derniers, qui me hantent toujours, n’étaient pas le fait des suites d’un accident (de voiture, de maladie, etc.), ou d’une grave maladie en bas âge. J’ai pu constater qu’il n’en était rien. Je reste donc sur cette doctrine qui n’appartient pas à un véritable sentiment de croyant, mais qui toutefois, m’interpelle toujours, et m’interpellera jusqu’à ma mort, sans avoir vu quand même un grand maître de cérémonie dans ces lieux, semble-t-il, paradisiaques, mais que paradoxalement on voulait fuir pour autre chose de plus concret. Je tenais à rappeler ce souvenir, tellement il reste ancré dans mon subconscient. Il a dû bien des fois m’influencer psychiquement, et jusqu’à mes 80 balais actuels.

Je rappelle le plus succinctement possible d’autres événements, qui justifieront le pourquoi de ce second livre.

Mon enfance en particulier a été riche en apprentissage de la vie. Élevé auprès de parents ultra cool – comme on dirait aujourd’hui – je passais le plus souvent mes vacances au Capnau, et le plus clair de mon temps l’été dans les rues de ce quartier populaire de Béziers, avant la construction des premières HLM en 1952. C’était donc entre 1946 (retour à Béziers) et jusqu’à l’année 1952. Ces années ont été le théâtre de nombreux événements – j’en restitue les circonstances – seulement dans celles qui m’ont le plus marqué.

Le premier événement se situe au cours préparatoire de mon école publique primaire. Je suis gaucher, et ma maîtresse d’alors ne le supporte pas. Ce n’est pas sa faute. On est en 1947 et il est d’usage – en tout cas pour elle – de forcer tous les élèves à écrire de la main droite. Comme j’étais récalcitrant, elle ne tarda pas à me mettre au premier rang, et à m’infliger même de petits coups de roseau ou de règle (là ma mémoire flanche) dès que je reprenais ma main gauche pour écrire. Pourtant je fournissais des efforts inimaginables pour lui faire plaisir et je commençais la journée en écrivant de la main droite, mais la nature étant la plus forte, je ne manquais pas de changer de main au bout de quelques minutes. À tel point que le roseau « fouettait » un jour malencontreusement mon nez. Un peu de sang restait accroché autour de ce dernier. J’en parlais chez moi, et je me faisais engueuler : « Écoute la maîtresse ! ».

Mon cher Papa et ma chère Maman, habituellement peu enclins à me réprimander, savaient par intuition et sans doute par expérience, que je devais apprendre pour être mieux qu’eux, et par réflexe sûrement prenaient toujours la défense de mes instits. L’époque s’y prêtait, et je ne leur en voulais pas, d’autant plus qu’après avoir été sermonné ils redevenaient « très cool » comme à leur habitude.

Ils avaient eu une enfance de déracinés, ma maman ramenée de Trébas, un petit village près d’Albi, pour rejoindre ses parents après avoir été élevée par une mamie. Mon père à l’existence plus chaotique avait quitté Nice où il avait été élevé par une tante, et un peu laissé à lui-même, à la suite du décès de son père pendant la Grande Guerre, et perdu sa mère un peu avant, en couche. Tous les deux abordaient la vie sans instruction. Chez moi, c’était donc un peu le quart monde intellectuel et culturel : pas de livres, pas même un petit dico, pas un endroit pour poser mon matos d’écolier, pas d’obligations, pas d’endroit pour faire mes devoirs, avec une seule table toujours occupée de différents ustensiles, qui servait à prendre nos repas, au repassage, etc., avec une seule pièce disponible pour 5 personnes, hormis une chambre à l’étage, et une autre au grenier aménagé en chambre… OK, je ne vais pas faire du Zola, j’étais quand même heureux d’avoir mes parents, deux sœurs cadettes, des petits copains du quartier, et je mangeais à ma faim.

Par ailleurs, on possédait une radio laquelle m’interpellait parfois, comme cette émission journalière « La minute de Saint Granier » que j’écoutais religieusement, tellement elle me stressait et me scotchait aussi, par les propos tenus, comme « dans quelques années le monde sera en réel danger, avec un potentiel de déluge de bombes nucléaires suspendues au-dessus de nos têtes, une sorte d’épée de Damoclès ! ». Ou encore « à force de jouer aux apprentis sorciers, nous risquons de dérégler inexorablement notre planète ».... ben, c’était peut-être un précurseur cet homme, et il terminait toujours par cette phrase « Bonsoir, mes chers auditeurs, bonsoir !!! ». J’étais loin de comprendre tout, avec un vocabulaire très faible. Mais j’essayais quand même, sûr qu’un jour je deviendrais plus fort, si j’arrivais à décrypter. J’aimais aussi l’émission du vendredi ou samedi soir sur Radio Marseille appelée « Coup de soleil ». Divertissement avec comme animateur, je crois, Fernand Sardou, ce qui me donnait l’occasion de rire à gorge déployée, d’autant plus que les occasions étaient rares. Bon c’était mon univers, très limité, mais je n’en étais pas malheureux pour autant. On était au début des trente glorieuses, et les voisins et voisines chantaient des chansons (ma cabane au Canada de Line des chansons de Charles Trenet, La Mer… etc.).

Dès le cours élémentaire 1re année, à ma chère école publique de Lakanal, j’avais cette fois-ci un maître, gentil au possible. Il faisait tout pour qu’on apprenne, nous le quartier des déshérités de la ville. On est en 1948-1949. Un fait inoubliable se produisit. Mon père, malgré des moyens très limités, m’achetait des petits vélos puisque j’aimais entendre les péripéties du Tour de France à la radio. Au bout de quelque temps je commençais à en avoir marre de faire des échappées et des pelotons avec mes jouets sous forme de vélos et les coureurs inscrits dessus : Je me souviens des noms de Coppi, Bartali… Par ailleurs, j’adorais un petit bonbon entouré de réglisse. Toujours sans le sou, je décidais de vendre pendant la récréation ces petits vélos pour, disons 5 centimes de franc (anciens bien entendu), alors qu’ils avaient dû coûter environ 4 fois plus à mon père. An début ce « commerce » marchait bien et je pouvais m’acheter cette petite friandise. Jusqu’au jour où mon très gentil instit s’apercevait du stratagème. Je n’en reviens pas encore, mais cet homme si gentil prenait très mal la chose. D’abord amené pendant la récréation sous la cloche de l’école tirée par l’oreille, et face au mur, je devais par la suite subir en rentrant dans la classe une leçon de morale tonitruante, à laquelle je ne comprenais rien, mais quelques bribes de phrases me restaient toutefois, comme « exploiter son petit camarade, faire du commerce répréhensible… etc. ». Bref je partais de l’école tout penaud et je m’empressais de raconter mon aventure à mon cher Papa. Plongé éternellement dans ses bouquins policiers de seconde zone, de série B, loués autour des Halles, il s’énervait aussi : « Comment, vendre au rabais tes petits vélos, c’est bien la peine que je t’en achète… » Enfin quelque chose comme çà. À l’époque je n’avais pas fait la distinction entre les récriminations de mon père et celles de mon brave Instit. Plus tard, autour de mes 15-16 ans, je faisais le distinguo : j’avais appris que mon brave instit était l’adjoint à l’époque du Maire communiste de Béziers, et qu’en conséquence, il était un fan entre autres de feu Staline. Il avait donc vu en moi un « réactionnaire » en herbe, qui sera sûrement peut-être un de ces méchants et mécréants capitalistes. (Cà, c’est de l’interprétation à la Louc Christian vers mes 20 ans). Cette révélation que je découvris moi-même me mit dans une colère folle et me faisait douter de ces régimes qui transformaient de belles personnes en despotes. Ce brave homme avait réussi à me faire devenir anticommuniste primaire, comme on le disait à l’époque.

À mes 17 ans, retour du Général aux affaires. Je l’admirais par sa façon rigolote de s’exprimer, mais en même temps j’appréciais le fond, que je comprenais de la façon suivante : Grandeur de la France, par la mise en place d’une force de frappe, d’une certaine indépendance énergétique – nos fameuses centrales atomiques actuelles – avec comme corollaire l’accélération de notre industrie de pointe, tels les chantiers de Saint-Nazaire, de l’aéronautique à Toulouse, de l’essor militaire de pointe, et d’une promesse de règlement du conflit algérien. D’autres objectifs aussi, mais je ne vais pas en faire l’exégèse ici. Bref, j’adhérais à ce nouvel espoir pour la France en 1958, comme d’autres rêveront 10 ans plus tard, mais pour d’autres raisons, de mai 68. J’ai alors 27 ans, et cette révolution me rappellera mes années d’adolescences où rien n’était permis. Les filles essentiellement étaient dans leur quasi-majorité de ne pas se donner au garçon, par risque de devenir « fille-mère », terme impitoyable à l’époque, scellant le destin de « la malheureuse » qui avait succombé. A contrario, le garçon pouvait « jeter sa gourme », mais avec qui ? On n’en était pas à une contradiction près. Si cette révolution me paraissait très positive concernant les évolutions des affaires sociétales, le fait de traiter les gaullistes de fascistes, ou d’autres formules lapidaires telles « il est interdit d’interdire », ne feront que me conforter dans l’idée que le Général avait eu dans l’ensemble raison de l’idée de la France qu’il se faisait. Je précise qu’à l’époque ces événements de 1968 sont d’ampleur internationale, et que dans d’autres pays, ces manifestations ont été réprimées férocement, comme au Mexique, et dans certains pays de l’Est, telle la Tchécoslovaquie, avec de nombreux morts. En France, gain d’un millier de vies environ, en raison de la diminution drastique de la circulation automobile, puisque de se procurer un bidon plein d’essence était devenu un exploit !!! En concomitance avec la maîtrise de nos forces de l’ordre peu de morts heureusement au cours de cette mini révolution, je crois me souvenir au nombre de 2, et je félicite encore une fois les dirigeants d’alors, d’avoir maîtrisé cette fausse révolution qui feront revenir les gaullistes en force, le mois d’après dès que le beurre commença à manquer dans les étalages. Bref, une parenthèse positive, il faut le dire aussi au niveau de la libération des mœurs, et de l’amélioration du quotidien par une augmentation des salaires, les syndicats essentiellement de gauche, ayant eu l’adroite idée de prendre le train en marche des lycéens et des étudiants. Les choses ne seront plus comme avant, mais d’autres pays évolueront aussi (pays scandinaves, Allemagne, etc.), sans tout ce tralala !!! Je précise qu’avant 1958, sous ma 4e république, des gouvernements de gauche et de droite s’étaient succédé sans aborder significativement les affaires sociétales qui étaient à l’époque très secondaires, le relèvement de la France étant une priorité absolue.

Mais revenons brièvement sur mon enfance. Je vous ai dit que je me considérais comme dans un milieu de quart monde intellectuel, sans en être vraiment affecté. Et je dois même dire que je me délectais presque de mon insouciance. Résultat des courses, je redouble mes deux années de cours élémentaires sans état d’âme. Mon école Lakanal, je l’exècre suite surtout aux deux avatars dont je vous ai brièvement parlé. Plus tard, je l’encenserai cette école, puisque c’est grâce à mes instituteurs ou à mes institutrices que j’ai pu acquérir les bases indispensables (lire, écrire, compter).

En 1952, premières habitations à loyer modéré à Béziers. Eurêka on y a droit. Quatre bâtiments espacés, de 16 logements chacun au quartier dit de La Dullague. Il faut au moins avoir 3 enfants pour y avoir droit. Pour mes sœurs, Evelyne, Annie et moi, notre joie est indescriptible. Nous avons droit à des toilettes pas à la Turque, d’une salle de bain avec baignoire, d’une salle de séjour avec une cheminée, d’une cuisine dite parisienne, deux chambres et même un balcon. Bon, on est 5 c’est juste en chambres, mais pour nous c’est un palais. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, deux autres allaient se succéder rapidement. Comme on a peu de sous, mes père et mère décident de grouper ma communion solennelle avec celle de ma sœur (on va rarement à la messe, mais il faut perpétuer les traditions). On invite une amie de mon père qui vit à Salon-de-Provence. Celle-ci a une idée géniale pour moi. Mon cadeau sera un réveil ou un petit dictionnaire. Depuis 2 ou 3 ans, j’ai une envie furieuse d’un petit dico. Mon rêve devient réalité. En autodidacte qui s’ignore, j’apprends les mots dans l’ordre c’est fastidieux, peu académique, et surtout ce n’est qu’une instruction de surface (apprendre des définitions, quelle gageure). Mais je m’y attelle quand même, persuadé que j’ai là un moyen énorme de m’affranchir de mes insuffisances notables et sûrement insurmontables.

Dans le même temps, à ma nouvelle école primaire publique (dès mai 1952) je quittais mon école maudite Lakanal depuis vision quand même pas mal réhabilitée, par celle de Paul Riquet. Après M. Vidal (cours moyen 1re année), j’ai comme instit M. David. Je suis enfin au cours moyen 2ère année, saison 1953-54 et mon avenir sera entre ses mains. C’est un Maître que je juge à l’époque sévère, mais il est très didactique. Il l’est tellement qu’il me fait aimer les mathématiques. Je deviens un expert en la matière, des premiers de la classe, alors que j’ai toujours été des derniers. Les trains qui se croisent, les bassines qui se vident, je sais résoudre facilement quand ça va se produire. Je suis heureux de ces résultats encourageants, avec un énorme bémol tout de même. Avec mes deux redoublements, j’ai des élèves qui ont 11 ans, moi je vais tourner sur mes 13. Peu importe je me sens un peu moins complexé, moi qui n’ai commencé à parler que vers 3 ans, et qui me suis autoproclamé bien plus tard comme avoir frôlé ce handicap important d’autiste. Mais ces premiers résultats encourageants ne me permettront pas de suivre des études longues, c’est trop tard. Je passe alors en 1re, classe ainsi nommée permettant de passer le Certificat d’Études. Encore significatif à l’époque, mais bien insuffisant par la suite. Je passe facilement ce diplôme, ce qui m’ouvre quand même le droit de me présenter au Collège Technique de Béziers, qui deviendra plus tard un Lycée professionnel. Il s’agit alors d’un concours avec des jeunes qui ont leur Certificat d’Études, mais aussi qui viennent du Lycée ou d’autres horizons privés ou publics, peut-être décidés d’acquérir plus vite un métier.

J’ai gardé le journal de 1955 (Midi libre) qui me plaçait premier au classement dans ce collège, section Commerce !! Incroyable pour moi d’être le major, et encore plus pour mon entourage, oncles et tantes, qui, très informés dans quel milieu j’avais vécu, n’auraient pas parié un penny sur la possibilité d’entrer dans cette école alors assez prestigieuse à l’époque dans le biterrois (tout est relatif, il faut se rappeler que beaucoup terminaient leurs études à 14 ans) et encore moins que j’en sois le major. Moi je savais parfaitement le pourquoi. Mon instit David m’avait coaché un max en maths, et le concours donnait un coefficient énorme à cette discipline.

Nouvelle embellie pour moi. Nouvelles perspectives, je ne serai pas obligé d’être apprenti à 14 ans (perspective courante dans les années 50), mais continuer à étudier. Ne croyez pas que cette nouvelle donne m’enchantait ! Habitué à l’introspection à défaut d’activités intellectuelles ou ludiques jusque-là. Mais j’allais très vite être rassuré. Un Collège Technique n’offrait que peu de matières générales, et on nous formatait surtout pour avoir un boulot en fin de parcours. Soit mathématiques financières (çà j’adorais), comptabilité (idem), sténo, droit commercial (un peu de droit civil), droit social, et même dactylo… pas de quoi « sauter au plafond ». Parallèlement à ça, la testostérone faisant ses premiers pas, je « kiffais » (comme diraient les jeunes d’aujourd’hui) Gisèle vers la fin des années 50, en même temps que d’apprendre ce métier éminemment de Gestion, qui ne m’enchantait pas trop, et c’est un euphémisme. Je fis en conséquence des études en « dents de scie », partagé entre des études que je considérais comme fastidieuses, et la nature même de l’être humain..... D’autant plus que je sentais, dans ses yeux, une réciprocité. Bref, je réussis tant bien que mal la première partie du BEC (Brevet d’Enseignement Commercial), l’ancêtre du Bac G. On est en juin 1959, et après ce diplôme suivi par des CAP de comptabilité, des banques, etc., ma chère maman me fait part d’un concours organisé dans les Organismes sociaux. Je suis au début plutôt réticent à le présenter. Puisqu’après l’obtention de la 2e partie, je peux prétendre à des études de droit, ou encore de comptabilité avec un Brevet professionnel au bout, synonyme de devenir Comptable agréé, depuis mué en Expert-Comptable. Mais elle réussit à me persuader, arguant de la situation financière toujours catastrophique dans laquelle on se trouvait, et ajoutant même : là je serai sûre que tu porteras une cravate ! Ne riez pas, à l’époque il était de bon ton de porter celle-ci, tant pour les bureaucrates dans la semaine, que le dimanche pour tous, et jusqu’en mai 68, rappelez-vous les étudiants révolutionnaires certains « encravatés » !!! Tout un symbole.

Bingo, je réussis à 18 ans ce concours d’entrée dans les Organismes sociaux (4e sur une centaine de postulants environ) le résultat dû à mon instit M. David, et aussi à ma bonne tenue dans ce collège technique. Finies les études, finie la galère financière, le 4 janvier 1960 j’intègre un Organisme social. OK tout est relatif : petit salaire (dont les ¾ reversés à ma famille), mais je n’avais quand même jamais eu autant d’argent. Cette nouvelle donne ne va pas durer malheureusement bien longtemps. Dès avril 1961, je suis appelé sous les drapeaux. Cet embrigadement en perspective ne me rassure pas du tout. Certes, au contact de mes premiers collègues de travail à la Sécu, j’en prends plein la figure à la suite de mes réflexions pas très orthodoxes. Peu habitué à une véritable discipline, je pique les uns et les autres de formules à l’emporte-pièce. On me taxe d’impertinent, d’insolent (entre autres). Toutefois, je note aussi qu’il y a un certain amusement à mes réflexions. C’est que je dis tout haut ce que d’autres pensent tout bas. Bref ce n’est pas encore là que j’allais apprendre la vraie discipline, trop de complaisance à mon égard. Nansouty (Bordeaux) sera ma caserne d’incarcération, heu… d’insertion dans le cadre de mon service militaire. Après moult péripéties que je détaille dans mon bouquin précédent, je me retrouve quelque temps après en Algérie. Affecté à la BCS (Batterie de Commandement et de Services à Bordeaux), j’avais trouvé le moyen de « fabriquer » de fausses permissions, ce qui soit dit en passant, a été le plus sûr moyen d’être affecté tout au sud de ce pays (Colomb Béchar) – en guise de punition – encore en février 1962 la France pour un mois !! Cette expérience me permettra de constater amèrement tout l’abîme qui existe entre les deux communautés d’alors : des pieds noirs qui perdent leur pays et qui doivent le quitter, suite notamment aux affrontements d’après l’indépendance. Je suis à Oran en juillet 1962, et de nombreux Européens sont encore là, et recherchent des personnes qui auraient disparu. À l’époque je pense qu’il s’agit de départs volontaires en particulier pour fournir les rangs de l’OAS (Organisation Armée Secrète des milieux européens). Bien plus tard je saurai que de nombreux hommes restés au pays comme le prévoyaient les accords d’Évian avaient été kidnappés par le FLN. On ne les reverra plus. Et je mesure encore toute la détresse de ces femmes, attendant le retour de leurs maris. Presque 60 ans après, il faut mesurer tous les dégâts faits par une guerre qui a duré 8 ans. Des autochtones qui veulent retrouver leur indépendance, et des Européens qui veulent rester dans ce pays. En 1962, on est en pleine guerre froide. Le FLN est soutenu par tout le bloc soviétique, du côté des Occidentaux, pas de réaction, encore moins de condamnations par l’ONU des crimes perpétrés après la signature de ces accords. Il faut dire que l’Algérie est tellement un sujet sensible que de faire l’autruche est le plus sûr moyen de ne pas encore envenimer la situation dans cette partie du monde (les conflits entre les deux blocs ayant atteint des sommets, et à l’intérieur même de l’Hexagone, de fortes interrogations sur la nature de ces accords). Le FLN ne s’y trompera pas, et en profitera pour éliminer la population d’origine européenne. La diaspora était devenue irrémédiable. J’ai un souvenir très amer de cette période. On est des soldats désarmés, encore en Algérie, j’ai l’impression d’être un voyeur au regard de la population européenne encore là. D’autre part, je suis malheureux de voir la population arabe, pour la grande majorité, très démunie, et pourtant pour certains Magrébins, inquiets de ce changement.

C’est là que mon introspection que je pratique depuis mon plus jeune âge (puisque laissé le plus souvent sans activité) prend toute son importance. Qui sommes-nous, pourquoi tant de haine, que faut-il faire pour que ça change. Par ailleurs, je suis effaré de voir autant d’enfants laissés dans les rues dans ce pays. À côté, mon quartier du Capnau, c’est de la gnognotte. Que deviendront-ils ? Je rappelle l’année 1962, date de mon incursion algérienne. Il n’y a que 10 millions d’habitants. Je n’ai donc rien vu de la suite. Sinon que depuis je me suis penché sur l’essor démographique des pays dits « en voie de développement ». Douce formule toujours en cours et je dirai même encore plus d’actualité. Comment résoudre ces problèmes. C’est l’objet, partiellement, de mon présent bouquin, une fiction, qui définit subjectivement quelles solutions pourraient être trouvées selon moi et suivant mes tripes, un peu à la Michel Sardou dans ses délires. Donc une première partie qui sera très pessimiste sur notre avenir, une seconde partie très optimiste, et un épilogue, qui je le crois, sera très certainement le plus crédible. Pour ce faire, je me place volontairement sur mon 100e anniversaire !! OK, j’ai une chance infime de le fêter. Mais c’est pour me placer en 2041, et faire un bilan sur plus de 20 ans à venir, par rapport au moment où j’écris ce livre.

Afin de parfaire mes motivations sur le devenir de notre petite planète, peut être unique dans l’Univers, je me dois aussi de faire un court rappel de ma vie entre 1963 (retour à la vie civile) et 2016, date à laquelle j’ai fait éditer mon premier bouquin. Bien évidemment beaucoup de choses me sont arrivées pendant cette longue période de plus d’un demi-siècle.

Personnellement d’abord : mariage puis divorce pour incompatibilité d’humeur, puis pacs avec ma gentille Marie toujours en cours. Soit deux longs métrages de plus d’un quart de siècle chacun. De beaux enfants et petits-enfants et arrière-petits-enfants (13, si je compte les deux adoptés de ma seconde compagne, durant cette longue période). Côté professionnel un parcours ponctué de bonnes et moins bonnes choses, mais globalement positif, puisque je finis mes 40 années de carrière, cadre. Résultat de ma 13e place à la 15e promotion de 1978 de concours de cadres. Je suis alors entouré de jeunes ayant des bacs++, des licences, etc. On est environ 250 à l’échelon régional, et finir 13e (on en qualifie 16) c’est le résultat de mes instits maintenant confondus, de l’école primaire Lakanal, de Paul Riquet et du collège technique !! Mais il m’en aura fallu du temps pour pardonner à mes instits de Lakanal, alors que je suis resté toujours un fan de M. David (mon sauveur instituteur de l’école publique primaire Paul Riquet), lequel m’avait rendu un peu mon honneur par sa persévérance, après avoir été un des plus beaux cancres dans les classes précédentes.

Mais aussi quelques couacs, notamment lorsqu’il m’avait fallu donner un avis à mon Directeur de l’Urssaf, et que j’avais eu à choisir entre deux éléments ayant chacun des points très positifs, puisque fin 1999, je devais céder mon poste de Responsable du Service Contrôle à une de ces deux personnes, pour prendre ma retraite après 40 ans de bons et loyaux services. C’est là que je me suis rendu encore compte de ce qu’était la vie. Un choix permanent, et de me tourmenter encore une fois sur le sens qu’il fallait donner à tout ça !!! Cet événement me rappelait ma jeunesse juste après mon service militaire, où j’avais encore été attentiste à l’extrême, alors que j’avais encore une chance de conquérir Gisèle, mais préférant attendre un hypothétique 2e grand amour (un plan B en quelque sorte, comme on le dit couramment maintenant) qui ne viendra pas vraiment (si, mais bien tardivement). C’est qu’en calculateur patenté, je voulais une femme ayant un bon boulot, mais aussi une « meuf sexy » comme le diraient les jeunes d’aujourd’hui (et Gisèle ne remplissait que le 2e point suivant mes propres évaluations de l’époque).

Ces quelques aspects, rappels de mon précédent livre, font que je me devais d’en faire une suite, me plaçant volontairement le jour de ma centième année, comme je viens de le dire (hypothèse des plus aléatoires et plus qu’infime d’y arriver surtout en parfait état intellectuel), mais qui va me permettre d’essayer de décrypter quel sera notre avenir dans le presque quart de siècle qui nous en sépare. Je vous ai dit combien j’étais tourmenté du pourquoi et du comment de l’existence, là je vais en décrire les aspects les plus négatifs, mais aussi les plus positifs, qui forcément vont jalonner nos prochaines années, et jusqu’au jour de mon anniversaire, le 17 août 1941. Allons-y !

Fiction sur l’état de notre Planète pour mon centième anniversaire (option négative)

Ce 17 août 2041, je fête mes 100 ans. Entouré de mes 3 enfants plus gendres, de mes deux enfants adoptés, de mes petits-enfants, et de mes arrière-petits-enfants, ainsi que de ma dernière compagne, ma petite Marie et ce depuis avril 1991, soit plus de 50 ans de vie commune. C’est pourtant dans une parfaite morosité que va se dérouler cet anniversaire. J’ai du mal à croire à cet événement. Mon parcours – comme je le rappelle dans mon prologue – est allé crescendo entre ma naissance le 17 août 1941, jusque dans les années 2018-2019, marquées par différentes activités notamment sportives, ou associatives, par des naissances de petits enfants, par la chance d’avoir conservé ma dernière compagne Marie, par l’incroyable chance d’être toujours en vie.

Et pourtant depuis près de 25 ans l’état de notre monde n’a pas cessé d’empirer et de me tourmenter. À tel point que je ne savoure pas du tout ce moment pourtant unique de fêter cet anniversaire.

Plusieurs défis étaient inscrits et consignés dans mon dernier bouquin. Défis dont je savais pertinemment qu’ils seraient difficiles à tenir. Mais je n’avais pas envisagé le pire. Optimiste au fond de moi-même, je constate amèrement en ce jour d’anniversaire, que le pire est à notre porte.

Première déconvenue, les États du Monde n’ont pas réussi à trouver des socles communs pour éviter les dérives. Chacun est parti de son côté, malgré toutes les recommandations et les condamnations de l’ONU. Et dès les années 2017-2018, on avait déjà subodoré que de graves déconvenues étaient à notre porte. Dureté du Président Trump, démêlés graves avec la Corée du Nord (puis une pause peut être trompeuse), durcissement de la Russie avec un Poutine omniprésent et Président, un Président chinois Xi Jinping qui peut par une décision du 11 mars 2018, être reconduit à vie, un ERDOGAN dominateur… etc., etc. bref plusieurs symptômes alarmants et désarmants, c’est-à-dire conduisant inéluctablement à un réarmement général, dans un contexte pourtant de misère pour nombre d’habitants de notre planète, et d’une situation écologique et sanitaire grave, puisque nous consommions déjà, tout notre potentiel de renouvellement de l’oxygène émis naturellement par la nature à mi-année, le point mort comme diraient les experts-comptables s’agissant du moment de l’année, ou les frais généraux et de toute nature s’équilibrent avec les recettes, le reste de l’année étant tout bénéfice (avant impôts sur les bénéfices bien entendu). Mais là effets inversés, puisque le moment où nous consommons encore de l’oxygène sans plus aucune réserve de l’année considérée émis par la nature. Bref, on consommait dès 2018-2020 beaucoup plus que ce que le raisonnable exigeait !! … Et on n’avait rien vu. Dès le début des années 20, le déficit chronique entre les pouvoirs de la nature, et ceux de notre consommation dérivaient encore plus, « abondés » si je peux dire par l’apparition d’un virus délétère remettant toutes les prévisions sanitaires et économiques à plat. Malgré quelques spécialistes « climato-septiques » – puisqu’il faut tenir compte aussi des impondérables de la nature –, celle-ci se dégradait déjà à vitesse grand V. De plus en plus, le fait de l’homme ou de l’homme et de la nature conjugués faisait déjà dans cette deuxième décennie du XXIe siècle, une période cataclysmique. Au Japon une vague scélérate avait envahi le sud du pays en 2024. Au Sénégal, la Casamance brûlait sous l’effet de la chaleur et de la sécheresse, mais aussi due par les producteurs de charbon de bois. La misère grandissante poussant encore plus l’homme à des pratiques de plus en plus néfastes. Tout près de chez moi, la commune de Valras, longtemps épargnée par de grosses inondations, prenait l’eau l’hiver de toutes parts. La faute à des ouragans, à la montée des eaux, mais aussi à toutes ces constructions dans un bandeau de terre, déjà du temps de ma jeunesse, très peu élevée par rapport au niveau de la mer, qui lui continuait inexorablement de monter. Bref, cette décennie se profilait comme une des pires de toutes. La COP 21 promettait pourtant. Chacun s’engageant à réduire ses gaz à effets de serre.

Mais d’autres sources d’inquiétudes, déjà, se profilaient à l’horizon. De 2,5 milliards d’habitants lorsque j’étais sur les bancs de l’école, à plus de 7 milliards en 2018, on frôle en cet an de grâce 2041 les 12 milliards d’individus.

L’Inde approche les 2 milliards, l’Afrique les 3 ! L’Amérique latine, 800 millions, et ne parlons pas du Bangladesh du Pakistan, etc., etc. Continuant à pérorer alors que mes filles finissent les paquets cadeaux, je me souviens avoir préconisé dans mon précédent livre qu’il était aussi nécessaire de scolariser davantage les petites filles des pays démunis, par une forte aide apportée par les États dits développés, un suivi humain, ce qui permettrait aux futures femmes de planifier les naissances, puisque j’ai l’intime conviction que ce sont elles qui par plus d’instruction, n’auraient plus comme seul objectif la famille – certes option très louable – mais aussi qu’elles deviendraient au fil des ans, maîtresses de leurs destins, par l’obtention d’un travail, par une législation ayant évoluée et leur donnant des droits à égalité avec les hommes. Conscient que c’est elles qui peuvent vraiment détenir la clé de notre futur, en planifiant les naissances, je rêvais qu’elles aient toutes accès au droit à l’avortement, mais bien plus encore au droit d’aller à l’école, alors qu’elles étaient des millions dans les années 2016, 17 à en être privées ! En ce jour d’anniversaire, on est loin du compte. Malgré quelques tentatives avortées, je regrette amèrement la lenteur avec laquelle ces dernières ont accès au savoir et au pouvoir en ce 17 août 2041, que j’espérais il y a encore 20 ans, possible. Non seulement elles restent à la traîne, mais on ne peut que s’apercevoir d’une dégradation, d’une régression, étroitement liée aux problèmes rencontrés : diminution des terres cultivables dues aux sécheresses en Afrique, en Asie et en Amérique latine, et dans une moindre mesure en Europe et en Amérique du Nord, et encore plus surpopulation qui n’a fait qu’exacerber les nationalismes. Pendant que tout un chacun s’affaire autour de moi, et alors que les enfants, petits-enfants et amis s’imaginent que j’ai besoin de ce mutisme apparent – déjà un peu dans l’autre monde s’il existe – intérieurement j’égrène tous les avatars qui ont vu le jour depuis la parution de mon dernier livre en 2016, soit 25 ans !

Par une chance inouïe, je garde assez de mémoire pour en faire aujourd’hui l’inventaire. Il y a eu tout d’abord un conflit (larvé depuis longtemps) localisé qui a failli tourner en un conflit généralisé. Israël et les Palestiniens, cette guerre que l’on peut dire maintenant « nouvelle guerre de Cent Ans » ! Après une série d’escarmouches, et un Israël entouré, il s’avère que des pays tiers ont lancé sur ce petit pays, né de la volonté des hommes en 1948, une bombe nucléaire qui heureusement n’a fait qu’effleurer Tel-Aviv et Haïfa en 2028. Il n’en demeure pas moins des milliers de morts et beaucoup plus de blessés, des gens diminués à vie, des cancers omniprésents, pour les banlieusards de ces villes, et les petites bourgades aux alentours. Ce traumatisme mondial a immédiatement été suivi d’une réplique israélienne, et cette fois-ci c’est Téhéran qui a en partie été rayée de la carte. On n’était pas sûr que les Israéliens détenaient « la bombe » maintenant, on le sait !!! Deux blocs opposés se sont rapidement constitués, l’un pro-Israélien, l’autre pro-Palestinien. Je sais que ces deux (nouveaux) pays, « fabriqués » après la Deuxième Guerre mondiale, n’ont jamais pu effectivement coexister. Très subjectivement et de façon très épidermique – étant d’un naturel très intériorisé compte tenu de mon enfance, tendances toujours conservées –, je trouve des torts aux deux parties. En vieil homme plus de terrain que de raisons d’État, je pense aux différentes séquences de la vie de ces deux pays créés par l’ONU, c’est-à-dire par la volonté de la communauté internationale. D’un côté pour faire court un État Palestinien coupé en morceaux par l’ONU, mais aussi après 1967 un peu plus par son rival, de l’autre un État hébreu se sentant menacé de toutes parts, justifiant selon eux des occupations, du Golan aux colonies planifiées dans le territoire palestinien..... jusqu’à la rupture guerrière et meurtrière de 2028 soit depuis 13 ans au jour de mon 100e anniversaire. Et maintenant presque 100 ans après la création de ces 2 États, on en est au même point. Mais après ces deux bombes nucléaires, qui rappellent dramatiquement celles lancées sur Hiroshima et Nagasaki, la tension mondiale en ce jour anniversaire du 17 août 1941, est à son paroxysme. Qui va arrêter le massacre ? On est au bord de la troisième guerre mondiale, synonyme certainement de la fin d’une civilisation telle que nous la connaissons. Qui pour s’interposer !!! Notre référent international, l’ONU, comment peut-elle régler les problèmes mondiaux au milieu de cet imbroglio qui ne relève plus depuis longtemps d’un long fleuve tranquille. Les partisans de châtier ces actes par des mesures appropriées se heurtent à des fronts irréconciliables : les pros et les antisionistes. Et comment adopter encore une résolution par les membres de cette organisation censée résoudre par la diplomatie ces actes extrêmes innommables. La communauté internationale est atterrée. Que va-t-il se passer. Je repense en ce jour anniversaire – que je n’aurais finalement pas aimé voir – comment ont été (si mal) résolues ces deux attaques aussi tâches, et si peu pardonnables. On a évité de justesse un embrasement général, mais au prix d’une sentence « Onusienne », digne des meilleurs diplomates de tous les temps, bottant en touche pour en fait ne pas prendre de décision susceptible d’engendrer un conflit généralisé. Soit, la résolution no