Apologie de Socrate - Platon - E-Book

Apologie de Socrate E-Book

Platón

0,0

Beschreibung

Plongez dans l'univers de l'Athènes antique avec l'Apologie de Socrate, un récit fascinant qui vous conduit au coeur du tribunal de Socrate ! Ce livre, qui transcende le temps, offre non seulement un aperçu de la procédure judiciaire antique mais met également en lumière les principes fondamentaux de la philosophie, de la justice, et la profondeur des convictions de Socrate sur la vérité et la vertu. Socrate, qui n'a jamais écrit ses théories lui-même, a vu ses pensées préservées à travers les dialogues de ses disciples, notamment Platon. Ce livre capture la quintessence de ses enseignements et incite à une réflexion personnelle profonde sur les dilemmes moraux et éthiques. Ce livre explore plusieurs aspects essentiels : - Les fondations de la philosophie socratique : comment Socrate a posé les bases de la réflexion philosophique qui continue d'influencer le monde moderne. - L'art de l'argumentation logique : la méthode socratique de questionnement, qui encourage la clarté de pensée et la précision dans l'expression. - Les techniques de raisonnement : comment Socrate utilisait la logique pour déconstruire les arguments et guider ses interlocuteurs vers une compréhension plus profonde de divers sujets. - Réflexions sur la vérité, la justice, et la moralité : un examen des concepts centraux de la philosophie de Socrate, montrant comment il liait la quête de la vérité à la pratique de la vertu. Destiné à un public varié, l'Apologie de Socrate enrichira tous ses lecteurs. Cet ouvrage n'est pas seulement une lecture académique ; il est une source d'inspiration, poussant chacun à questionner et à réfléchir à la manière dont nous défendons nos propres vérités et principes dans la vie quotidienne.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 60

Veröffentlichungsjahr: 2024

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



TABLE DES MATIÈRES

Partie I

Partie II

Partie III

PARTIE I

Ici Socrate présente sa plaidoirie :

Quelle empreinte mes accusateurs ont laissée sur vous, Athéniens, je ne le sais pas. En les écoutant, j’ai presque oublié qui je suis, tant leurs discours étaient convaincants. Et pourtant, je peux vous assurer qu’ils n’ont pas prononcé un seul mot de vérité. Mais ce qui m’a le plus étonné parmi tant de faussetés, c’est quand ils ont prétendu que vous deviez vous méfier de moi, car je suis doué pour la parole. Qu’ils n’aient point rougi à la pensée du démenti formel que je m’apprête à leur donner m’a paru de leur part le comble de l’impudence, à moins qu’ils n’appellent habile à parler celui qui dit la vérité. Si c’est là leur intention, je concéderai que je suis un orateur, mais certainement pas à leur manière.

Quoi qu’il en soit, je réitère le fait qu’ils n’ont presque rien dit de vrai. Pour ma part, je ne vous présenterai que la stricte vérité. Cependant, par Zeus, Athéniens, ne vous attendez pas à des discours ornés de tournures de phrase élaborées et de termes choisis avec soin. Ce que vous allez entendre, ce sont des paroles sans art, formulées avec les premiers mots qui me viennent à l’esprit. Je suis convaincu de ne prononcer que des vérités ; qu’aucun de vous n’attende de moi autre chose.

Il ne serait guère approprié, Athéniens, à un homme de mon âge, de se présenter devant vous en façonnant des phrases comme le font nos petits jeunes gens. Ainsi, Athéniens, la seule grâce que je vous demande, c’est que, si vous m’entendez présenter ma défense de la même manière que j’emploie pour vous parler, que ce soit à l’agora ou aux comptoirs des banquiers, où beaucoup d’entre vous m’ont déjà entendu, soit partout ailleurs, vous n’en soyez pas surpris, et ne vous emportiez pas contre moi. Car sachez-le, c’est aujourd’hui la première fois de ma vie que je parais devant un tribunal, et j’ai plus de soixante-dix ans. Ainsi, je suis véritablement étranger au langage qui prévaut ici. Si je n’étais pas Athénien, vous m’excuseriez sans doute de m’exprimer dans la langue et à la manière de mon pays. Aujourd’hui, je vous prie, et je considère ma demande comme juste, de ne pas accorder trop d’importance à ma façon de parler, qui peut être plus ou moins bonne. Concentrez-vous plutôt sur une chose, accordez-y toute votre attention : la justesse de mes allégations. Car c’est là que réside le véritable mérite du juge ; celui de l’orateur est de dire la vérité.

Maintenant, Athéniens, il est juste que je commence par répondre aux premières accusations répandues contre moi et à mes premiers accusateurs. Ensuite, je répondrai aux accusations et aux accusateurs plus récents.

J’ai été accusé devant vous, depuis bien des années déjà, par beaucoup de gens qui ne disaient pas la vérité, et ceux-là, je les crains plus qu’Anytos et ses associés, qui sont eux aussi à craindre. Oui, Athéniens, les premiers sont les plus redoutables, car en s’emparant de la plupart d’entre vous dès votre enfance, ils m’ont attribué des accusations mensongères et ils vous ont fait croire qu’il existe un certain Socrate, un homme savant, qui s’occupe de ce qui se passe dans le ciel et sous la terre, et qui d’une mauvaise cause en sait faire une bonne.

Les gens qui ont répandu ces bruits, voilà, Athéniens, les accusateurs que j’ai à craindre. Car ceux qui les écoutent sont convaincus que ceux qui se livrent à de telles recherches n’honorent pas les dieux. De plus, ces accusateurs sont nombreux et m’accusent depuis longtemps. Ils s’adressaient à vous lorsque vous étiez les plus crédules, quand certains d’entre vous étaient encore des enfants ou des adolescents, et ils ont mené un véritable procès contre moi, puisque personne n’était là pour me défendre. Ce qui est encore plus déconcertant, c’est qu’il est impossible de les identifier et de les nommer, à l’exception peut-être d’un certain poète comique. Mais ceux qui, par envie et pour me décrier, cherchaient à vous convaincre, et ceux qui, convaincus eux-mêmes, en persuadaient d’autres, ceux-là sont les plus embarrassants. Car il est impossible de les faire comparaître ici ni de les réfuter, et je dois vraiment, comme on dit, me battre contre des ombres et confondre mes adversaires sans qu’ils me répondent. Ainsi mettez-vous dans l’esprit que j’ai affaire à deux sortes d’accusateurs, d’une part ceux qui m’ont dernièrement cité en justice, et de l’autre, les anciens, dont je viens de parler. Et croyez, je vous prie, qu’il est donc nécessaire que je réponde en premier lieu à ces derniers, car ce sont eux que vous avez d’abord écoutés, et ils ont fait plus d’impression sur vous que les autres.

Eh bien donc, Athéniens, il est maintenant temps que je me défende et que j’essaie de dissiper la mauvaise impression que vous avez entretenue pendant si longtemps. Je souhaite y réussir, si cela peut être bénéfique pour vous et pour moi ; je souhaite que cette défense me serve. Cependant, cela me semble être une tâche difficile et je ne me fais aucune illusion à ce sujet. Que les choses tournent donc comme il plaît à Dieu ; il faut obéir à la loi, et se défendre.

Revenons donc à l’origine et examinons sur quoi repose l’accusation qui m’a valu tant de critiques et qui a poussé Mélétos à rédiger contre moi cette accusation. Voyons ; que disent mes calomniateurs. Imaginons qu’ils nous traduisent devant vous et lisons leur acte d’accusation :

“ Socrate est un homme dangereux, qui, par une curiosité criminelle, veut pénétrer ce qui se passe dans le ciel et sous la terre, fait une bonne cause d’une mauvaise, et il enseigne à d’autres à faire comme lui.”

En voilà la teneur : c’est ce que vous avez vu de vos propres yeux dans la comédie d’Aristophane, où l’on représente un certain Socrate traversant la scène, prétendant se promener dans les airs et débitant une centaine d’autres extravagances sur des sujets où je n’entends absolument rien. Je ne dis pas cela pour déprécier cette science, s’il existe quelqu’un qui soit compétent en ces matières, et pour éviter un nouveau procès de la part de Mélétos ; mais je ne m’en occupe réellement en aucune façon. Je prends la plupart d’entre vous à témoin et je vous demande de vous renseigner mutuellement et de rapporter ce que vous savez, vous tous qui m’avez entendu parler. Beaucoup d’entre vous sont dans ce cas. Alors dites-vous les uns aux autres si jamais l’un d’entre vous m’a entendu discuter de tels sujets, et vous reconnaîtrez par-là que tous les bruits que la foule fait courir sur mon compte sont du même acabit.