Apprendre au lycée - Jean-Paul Bréziat - E-Book

Apprendre au lycée E-Book

Jean-Paul Bréziat

0,0

Beschreibung

Comment s’épanouir au lycée ? Quelle méthode adopter pour comprendre ce monde nouveau après le collège ? Comment relever le défi d’être à la fois détendu et actif lors de ses apprentissages au lycée ? Comment savoir engager des échanges positifs entre professeurs et élèves ? À travers quelques éléments de réflexion, des réponses à ces questions sont proposées et développées dans Apprendre au lycée.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Pour écrire, Jean-Paul Bréziat s’est inspiré de l’écoute de ses élèves et de sa longue expérience d’enseignant. Il signe, avec Apprendre au lycée, une œuvre accessible et profonde qui a pour but d’aider les adolescents en quête de sens pour ces trois années qui, finalement, pèsent assez lourd dans une vie.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 84

Veröffentlichungsjahr: 2023

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Jean-Paul Bréziat

Apprendre au lycée

Essai

© Lys Bleu Éditions – Jean-Paul Bréziat

ISBN : 979-10-377-9023-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Pour Lou, Daphnée et Paul : lycéens.

Et pour Anna, future lycéenne !

La lecture de cet ouvrage est fortement déconseillée à celles et ceux qui bossent et réussissent sans questionnements ni états d’âme !

Introduction

L’acte d’apprendre est au cœur de l’École

Il concerne au premier chef les élèves, car c’est d’abord à eux qu’il pose des difficultés. Cependant, il faut bien le reconnaître, la technique et la méthodologie de l’apprentissage sont souvent occultées dans le parcours scolaire des élèves, et d’une façon générale, très peu d’enseignants leur parlent de méthodes ou de procédures d’apprentissage. On dirait que seuls les pédagogues, les spécialistes de l’éducation ou les didacticiens peuvent échanger entre eux sur ce sujet. Le mot « apprentissage » serait-il donc un gros mot lorsqu’il s’adresse aux élèves ? Pourtant, lors d’une panne d’auto, qui ne prend pas la peine d’écouter son mécanicien lui dire quelle pièce est défectueuse ? Pourquoi ? Comment sera-t-elle remplacée ? Quel sera le coût des réparations ? Pourquoi ça ira mieux après ? Etc. Eh bien ! Cette démarche répond à la même logique : avoir une idée sur le « Comment ça marche ? » c’est-à-dire, les savoirs procéduraux.

Aujourd’hui, grâce au développement considérable des sciences humaines, beaucoup de choses ont changé dans le monde de l’éducation, qui peuvent être intéressantes à découvrir. Notamment sur le rapport maître – élève et sur les moyens de transmission des connaissances. Il y a moins de 60 ans, les punitions et les brimades étaient de mise à l’école et planaient sur l’ambiance de la salle de classe.

Le bonnet d’âne, les coups de règle sur les doigts et les lignes à copier étaient la hantise des élèves en difficulté. La soumission de l’élève était une pratique courante et occasionnait de très nombreuses ruptures définitives avec l’école. Seuls avaient le droit de poursuivre leurs études les élèves soumis à l’autorité arbitraire du maître, ou les bons élèves, ceux qui arrivaient à satisfaire à leurs exigences.

Aujourd’hui, ce genre de rapport, de dominant à dominé s’est bien amélioré, l’heure est venue de la collaboration entre maître et élève. Un principe qui rétablit un peu d’égalité pour tous et redistribue les chances de terminer ses études au sein de l’institution scolaire. Certes, il reste encore un long chemin pour que tout le monde soit « en phase », mais je pense que grâce à quelques avancées sur les méthodes et les procédures, que nous allons tenter d’expliciter ici, nous sommes sur la bonne voie.

Ainsi, nous pouvons le constater : beaucoup d’enseignants considèrent maintenant que le rapport éducatif est en effet un rapport à deux pôles, Élève et Maître, avec un fil virtuel reliant l’un à l’autre, afin que le courant passe dans les deux sens. Il s’agit donc, là, d’une communication bipolaire, d’une mise en relation des deux extrémités du fil, comme jadis le téléphone.

C’est en pensant à vous, jeunes ados qui, au lycée, nous disent souvent « s’en prendre plein la tête, car c’est dur d’apprendre ! » que je pose cette double question :

Comment apprend-on ?

Que se passe-t-il quand on apprend ?

Car c’est exact : apprendre représente, pour une majorité d’enfants, une énorme difficulté. Ce n’est jamais automatique et ça ne se fait jamais par hasard.

Ce propos est donc une invitation à découvrir quelques-unes des procédures mises en œuvre, pour vous, par vos enseignants, à l’école. Il a pour but de répondre à quelques questions au sujet d’un acte qui, loin d’être anodin, prend une place énorme dans la vie des adolescents, et qui, finalement, détermine une bonne partie de la vie d’adulte. Mais heureusement pas tout ! car par expérience, je sais que toute la vie ne se joue pas à l’École.

L’objectif est donc de présenter et de faire découvrir un peu mieux l’acte d’apprendre à vous, qui avez la tâche de recevoir un contenu d’apprentissage au lycée, de rendre cette tâche plus consciente et plus active, et de vous aider ainsi à mûrir, grandir, changer : à vous construire en somme !

Voilà, pour celles et ceux qui auront le courage de le lire, un essai sans prétention, non exhaustif, mais qui peut, modestement vous éclairer sur la notion de méthode.

L’enjeu : tirer le meilleur profit de vos capacités, sachant qu’elles ne sont pas toujours exploitées rationnellement et qu’une bonne méthode est, je pense, un premier pas vers une bonne efficacité.

Un poncif à méditer : L’ignorance, elle, ne s’apprend pas !

Chapitre 1

Le système ressources-contraintes

Cela pourrait commencer comme dans une histoire ou un roman : il était une fois notre famille au complet, sous la tonnelle, dans le jardin, un dimanche d’été chaud et tranquille. Le repas venait de se terminer. Les « grands » avaient quitté la table pour une balade digestive, et, avec mes trois petits collégiens (bientôt lycéens), Paul, Lou et Daphnée, nous n’avions pas voulu les suivre, préférant continuer à deviser sur quelques sujets que nous avions en commun.

Alors que je m’enquérais des projets des uns et des autres, la discussion nous amena vite vers des propos plus généraux sur l’École, ses principes, son rôle, et puis, rapidement, elle évolua sur le terrain de l’apprentissage. De l’apprentissage scolaire bien sûr !

LOU : « L’École, c’est dur Papy ! C’est fatigant ! C’est stressant aussi pour les ados ! »

« L’École Papy, elle nous gâche la vie, tu as bien de la chance d’être à la retraite toi ! » m’entendis-je asséner par Daphnée, comme une accusation, ou du moins comme une provocation au vieux prof.

Eh oui ! Il faut bien le reconnaître, par les problèmes qu’elle pose aux enfants, par les soucis qu’elle engendre, l’École prend une grande place dans leur vie, en temps, en investissement, et en stress aussi. « Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’École ? » nous chantait France Gall dans les années soixante. J’ai bien retenu les paroles…

Alors, coupant court à toute réflexion, au risque de les surprendre, ou de les choquer, je pris le parti de répondre à leur provocation par une autre provocation :

« Oui ! bien sûr mes enfants ! Je suis d’accord avec vous ! L’École pose problème. C’est même précisément à cela qu’elle sert, et grâce à cela qu’elle est utile. Je dirais même : l’École est un problème en soi, car on y va pour apprendre, et ceci est certainement l’une des choses les plus complexes qui soient. En effet, apprendre c’est changer, c’est évoluer. Le grand maître Protagoras, philosophe dans la Grèce antique, disait “En sortant de son enseignement, on devient un autre”. Et tout changement sur soi est dur à assumer. Regardez ! Moi, désormais je dois entrer peu à peu dans la peau d’un vieillard… C’est un changement physique qui n’est pas évident à opérer. Il entraîne de nombreuses mutations, de nombreuses réflexions. La vie n’est donc pas linéaire, vous pouvez le constater sur vous et autour. Vous avez déjà changé considérablement depuis que je vous connais. La vie de chacun est faite d’alternance entre les périodes troublées et d’autres, plus stables et plus tranquilles. » Et tout cela fait la vie.

Et je tentai de préciser ma pensée par une autre assertion philosophique « Tout ce qui ne t’abat pas te rend plus fort ». C’est ainsi que parlait Nietzsche, un autre philosophe, mais du XIXe siècle, celui-là. « Il voulait dire que c’est dans l’épreuve surmontée que l’on puise sa force. Suivez-moi bien ! » Et j’essayai d’être plus clair : l’apprentissage scolaire fonctionne en grande partie sur ce qu’on appelle le système « ressource-contrainte ».

Chacun d’entre nous, à tout moment de sa vie, possède en lui un certain nombre de ressources, variables suivant son âge, et sa formation. Ces ressources sont en somme notre force du moment, nos atouts, l’ensemble de ce que l’on sait, de ce que l’on peut, de ce que l’on possède déjà pour gérer et organiser notre vie. À l’École, ces ressources prennent la forme de savoirs, d’expériences propres ou d’acquis antérieurs.

Le principe de l’École, chaque jour, à chaque moment, dans chaque discipline, est de placer devant les ressources de l’élève, des contraintes. Ces contraintes sont autant d’obstacles ou de difficultés à surmonter. Elles sont vécues comme des problèmes qui ne se résolvent qu’avec la mobilisation de ce que vous avez déjà en vous : vos ressources personnelles. Comprenez-vous ?

Ainsi donc, ce que l’on appelle la culture scolaire s’acquerra grâce à ce conflit « ressources-contraintes-mobilisations des ressources pour résoudre ces contraintes – solutions – nouvelles ressources », etc. Voilà le principe de l’École, c’est ça le système « ressources-contraintes ». Chaque problème résolu débouche donc, grâce à la mobilisation, sur des acquis nouveaux, des potentialités augmentées, et surtout sur des savoirs nouveaux. C’est comme une nouvelle source prête à jaillir.

Ce croquis essaie de schématiser la mécanique des ressources nouvelles suite au conflit ressources-contraintes.

Comment gagner des ressources nouvelles ?

Conflit

« En résumé, si vous m’avez bien compris, le principe de l’École est donc d’utiliser et de s’appuyer sur nos acquis pour apprendre du nouveau, ce qui fait dire aux pédagogues que les apprentissages ne s’additionnent pas, mais ils se construisent à partir de ceux que l’on a déjà.

Alors ? Convaincus ? Comprenez-vous maintenant pourquoi l’École est un problème en soi ? »

Pas de réponse. Un ange passa !

Puis, à peine, ce propos fut-il terminé qu’un autre sujet de discussion arriva entre nous.