Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
"Astral", de Kimongo à la Côte d’Azur, explore l’exil de nos corps et de nos souvenirs, tout en posant des questions profondes : la souveraineté de l’âme existe-t-elle ? L’amour est-il réel ? Quel rôle jouent les dieux ? Et si la mort était une autre facette de la vie ? Suivez Sosthêne, le héros de cet ouvrage, à travers ses transformations de l’enfance à l’âge adulte. Embarquez à travers des aventures captivantes, pleines de rebondissements, bien au-delà de simples histoires de séparations et de rencontres.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Asttral Orion a toujours rêvé d’écrire, aussi naturellement que l’on rêve de voler et de devenir pilote. Il s’est attaché à la rondeur des mots couchés sur du papier très jeune, développant ainsi son amour pour l’écriture. Cette œuvre est née de son désir de transmettre.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 309
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Asttral Orion
Astral
Paradigme
Roman
© Lys Bleu Éditions – Asttral Orion
ISBN : 979-10-422-3814-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À ma famille,
mes filles,
ma femme,
l’existence :
merci.
La modernité n’est pas en dehors de nous, elle est à l’intérieur de nous. Elle est aujourd’hui et l’antiquité la plus ancienne.
Octavio Paz
Dans le principe de l’exil et du voyage de nos corps, après avoir vécu à Sens, à Paris, à Troyes, à Dijon, à Montereau, à Chalon, à Nancy, à Lille, Sosthêne atterrit dans un coin du sud de la France, Antibes.
Abondance de paysages dont le soleil, la mer et les montagnes sont des horizons majestueux.
Se hisser sur l’épaule des géants pour le vivre en ces temps où la paranoïa et la peur nous guettent comme si l’ennemi était en embuscade partout ou étendait son emprise comme son empire.
L’Univers envoie sa petite voix, « succombent ceux qui abandonnent leur consentement. »
Mon âme acquiesce à ce parchemin de toujours.
Observe cet être de dimension charnelle sur terre.
Là où la guerre si ce n’est se décide, quelque part forcément se déroule où se prépare.
C’est le Léviathan de l’ère du poisson.
C’est son règne qui se termine qui le met en panique.
Le monde est rempli de croyances autant qu’il y a d’individus en réalité.
Nuance pour Sosthêne, il fait partie de ceux qui croient en l’existence de la vérité.
Celle des aiguilles de l’horloge tourne, mais pas dans la direction de l’apocalypse si on ne se contente pas d’une définition uniquement animale de l’homme.
La tentation est grande parce que nous ne sommes qu’une imbrication dans des imbrications.
Une autre dimension du monde va entrer dans la grande maison, l’éternité du temps.
Cette cheffe de file fait défiler des secondes, des minutes, des heures, des jours, des semaines, des mois, des années, des siècles, des millénaires et des ères.
Dans les croyances chamaniques, chaque temps nous impacte qu’il se compte en secondes ou en années, en siècles, en millénaires comme en ères.
L’impact s’étend des êtres à toute la biodiversité de notre cellule Terre dans le grand organisme de l’Univers.
Nous rentrons dans le temps qui impacte la Terre, le changement d’ère.
La question est donc : Sommes-nous prêts à ce fameux après ?
Au changement, il est cyclique.
C’est le paradigme de cette ère du poisson qui nous ouvre à une nouvelle ère.
Décembre 2020, mois de naissance d’Horus, le fils d’Isis et Osiris.
Mais surtout c’est le marqueur du mois des débuts des effets transitoires de l’ère du Verseau pour tous ceux qui ont un naturel spirituel comme Sosthêne.
Nous entrons dans la période où le Covid intervient, où le monde s’arrête, note Sosthêne pour reconnaître que toutes les vérités de son Grand Pa sont à jour.
En effet, il est admis chez les initiés. Tout comme il y a des saisons dans le temps terrien, il y a des saisons sur le temps du cosmos.
Ainsi la pluie qui marque les saisons a peut-être son équivalent.
Le déluge qui marque le passage d’une ère à l’autre.
Certains faits historiques en y intégrant les éruptions volcaniques entre autres tendent à le faire penser.
L’histoire humaine est probablement la matière humaine la plus importante que l’on ignore le plus.
L’astronomie s’intéresse au cycle des ères.
C’est le soleil qui traverse les douze constellations des signes du zodiaque.
Ce mouvement provoque une rotation de l’axe des pôles sur un processus de deux mille cent soixante ans.
C’est la durée de chaque ère, le temps que le soleil passe sur chaque constellation.
Le cycle total est de vingt-cinq mille sept cent soixante-neuf ans. Soit deux cent soixante siècles.
En 2150 nous entrerons dans l’effectivité de cette ère d’abondance, celle du Verseau.
La constellation du poisson, débutée avec la naissance du Christ, fait passer ses aiguilles à la constellation du Verseau, dit aussi du Porteur d’eau.
Dans le monde astronomique, les douze constellations du zodiaque sont un ensemble particulier des quatre-vingt-huit constellations identifiées.
Le Verseau se trouve dans une zone dite la « mer. »
Des constellations aquatiques l’entourent : Le poisson, la baleine et la mer Éridan.
Les changements de pôles magnétiques, l’apparition de nouvelles espèces comme apportant des nouvelles ondes aux changements perpétuels de la nature.
Les humeurs du ciel, de la terre et même de l’eau et du vent sont dans ce lac de signes.
Le développement durable, c’est faire attention à l’autre.
L’autre ce sont les autres règnes, minéral, végétal, animal et astral.
Notre perception du monde va évoluer avec toutes ces vérités qui se montrent à nous.
À nous de comprendre les messages quotidiens de la nature.
Sosthêne entre dans le constat des enseignements de son Grand Pa, la vision des énergies.
À taille humaine, Sosthêne, la culture du changement commence enfant par le déménagement avec son papa.
La prise de conscience de ce paradigme est avec son père dès le Congo à Loubomo.
Ce jour où le papa débarque sans prévenir est à ses douze ans.
Il descend de son 4x4, foule le sol rouge de Loubomo, ses lunettes de soleil sur le nez.
Le terrain est conquis.
Il rentre directement à la maison prendre la maman de Sosthêne en aparté.
Le nouveau mari s’éclipse avec discrétion de cet échange.
Ce n’est pas le cas du voyeurisme du voisinage.
Un visiteur étranger se remarque forcément.
Puis le papa ressort, il l’a vu de la fenêtre.
Sosthêne était en train de se battre avec son grand frère à ce jeu d’intégration des jeunes de Loubomo.
C’est un jeu.
Le papa lui ne le sait pas, il vient et met une claque au grand frère par alliance qui vole à dix mètres de Sosthêne.
Pour la première fois, sort de la bouche de Sosthêne, le mot « Papa ».
Au ton de Sosthêne, le papa de Sosthêne comprend que les enfants jouaient et s’excuse auprès de Guy, l’instinct paternel.
Guy a cette marque sur la joue.
Papa lui offre un paquet de chocolat.
Le papa se montre sincèrement navré et Guy est presque content de son paquet de chocolat comme si la claque était une opportunité pour en avoir.
Ce n’est pas courant de manger du chocolat, c’est même rare, voire exceptionnel dans ce coin du Congo.
La douleur de la gifle est un lointain souvenir.
Il ressort de la conversation entre le papa de Sosthêne et sa mère, l’annonce du départ de Sosthêne avec son frère de 9 ans en Europe pour vivre avec son père.
Tout le quartier le sait et c’est un événement.
Un repas s’organise en soirée et une procession de personnes passe rendre visite à sa famille pour le départ de deux enfants d’une même famille en Europe.
Cela mérite une célébration, une fête.
Les personnes qui l’ont approché avaient l’air plus ravies que lui.
C’est le cas d’Isabelle, deux ans plus âgée que Sosthêne.
14 ans, une voisine de Loubomo à qui Sosthêne dit tous les matins bonjour, « Mboté. »
Elle prend Sosthêne par la main.
La maison est remplie d’invités, ils s’éclipsent, elle l’emmène chez elle.
Ils sont voisins de parcelle.
Sa sœur, son père, sa mère, ils sont tous chez Sosthêne.
Sosthêne découvre la chambre d’Isabelle, elle l’embrasse.
Sosthêne est comme dans l’expectative assis avec elle au bord du lit.
Elle est plus entreprenante, Sosthêne se laisse faire.
La sensation est nouvelle.
Elle le caresse et lui susurre à l’oreille que c’est le cadeau qu’elle voulait lui faire.
ISABELLE : Sosthêne, tu es comme d’habitude alors que tu pars quand même en Europe, en France !
Sosthêne chavire intérieurement de ce qui lui arrive avec Isabelle, mais répond naturellement.
SOSTHÊNE : Je quitte quand même ma mère et m’éloigne encore de Kimongo, de mes amis, de ma famille, de mes ancêtres, de ma mémoire comme de toi.
Dans la chambre d’Isabelle, Sosthêne lui dit de repartir. La crainte de se faire surprendre.
Isabelle semblant sortir d’une transe, comprend.
Dévoilant, le cadeau qu’elle fait à Sosthêne est plutôt pour elle.
Ils repartent avec des rires à la fête.
Arrivés à la fête, Sosthêne est spectateur de ces effusions qu’expriment les échanges entre les gens.
Il voit son père faire l’objet de beaucoup d’attention sous le regard plein de fierté de la maman d’avoir probablement toute sa famille réunie au même endroit même si ce n’est que pour un soir.
Sosthêne ressent la communauté, tous ces gens.
Ils se disent en touchant ces enfants qui partent en Europe, il y aura une multiplication de pain et de vin.
Il va pleuvoir pour eux aussi le miracle de la chance pour partir en Europe.
Nous sommes le 22 décembre 1984.
Le lendemain de la fête, sans prendre le temps de plier bagage, nous avons fait Loubomo-Brazzaville.
Un passage à la maison familiale de Papi.
Tout le monde nous attend.
Des visages familiers parmi des visages pas familiers.
L’explication vient de papa.
Il présente à sa famille de Brazzaville comme à nous enfin, sa nouvelle femme.
Elle a trois filles dans nos âges et elle vit à Brazzaville avec elles.
Les parents de sa nouvelle femme sont là.
Dans le registre des surprises, papa présente à ses garçons leur sœur.
Elle est de même père uniquement.
Marion, 7 ans est d’une autre femme, a un an de moins que Sheguey, 8 ans, mon petit frère, le filou.
Elle habitait avec sa maman à Brazzaville et maintenant on va habiter ensemble.
La maman de Marion est présente ainsi que sa famille venue aussi dire au revoir.
À Brazzaville, le papa de 28 ans est face à ses responsabilités.
Sosthêne était une de ses responsabilités.
12 ans, d’enfant multifamilial passe au statut d’enfant multifratrie.
Il consolide un apport de chaque côté du parent en frères ou en sœurs voire les deux en quelques instants.
La maman de Sosthêne avait donné le rythme.
Ses frères Guy, Fortuné, Penset et Fabrice étant cet apport du côté de sa mère.
Martin est le nom de ce nouveau compagnon.
Martin est un veuf rencontré à la suite de la séparation avec le papa de Sosthêne.
Pour le départ en Europe, le papa a fait un mariage auquel son frère et Sosthêne n’ont pas été invités avec cette nouvelle conjointe avant de venir les chercher à Loubomo.
Une sœur de son père lui explique que c’est pour qu’ils puissent aller en France dans les règles.
En France, presque quarante ans plus tard, l’enfant Sosthêne à son tour est devenu adulte et père de famille.
Il vit désormais en France dans une ville de la Côte d’Azur.
Son village de Kimongo est loin tout en étant proche.
Ce village est la source de sa vie.
La Côte d’Azur est la trajectoire de cette vie.
Nous sommes sur le territoire du cinéma et de l’audiovisuel.
Nos ondes se propagent.
Or les énergies ont le principe de l’arbre de vie.
Le parcours de Sosthêne le projette sur cet arbre.
Après plusieurs expériences professionnelles, dont des années d’entrepreneuriat pour passer plus de temps avec sa famille qu’au travail, il est devenu Responsable Communication.
Organisation dont il est son référent entrepreneuriat et son responsable bibliothèque aussi.
L’organisation se présente comme la troisième de l’élite mondiale.
Le challenge est réel, oui avec l’opérationnel qui prend le pas sur la vision.
Un équilibre est à rétablir.
Sosthêne est le troisième en trois ans qu’existe la succursale de cette grande organisation.
Ce diagnostic établi, Sosthêne rythme sa semaine type de travail par deux ou trois astreintes associatives en dehors des heures de bureau.
À ce propos, la première expérience dans une association est avec la structure fondée avec des camarades de classe : Jeunesse sans frontière.
Ils ont entre 16-17 ans.
C’est l’expérience qui lui a mis le pied à l’étrier dans le monde associatif.
D’une petite bourgade française, Sens, à une heure de Paris, une bande d’amis surnommés « Club des 5 » parce qu’ils étaient cinq dont Sosthêne décide d’apporter une aide humanitaire lors d’un conflit en Europe dans les années 90.
Des cartes de membres sont établies, des dons sont récoltés en espèces comme en nature auprès de la grande distribution.
Des fournitures scolaires, des denrées alimentaires et des vêtements sont livrés aux réfugiés de la guerre en Bosnie-Herzégovine.
Le parrain de notre association est le Général Morillon, commandant des forces de l’ONU et pour partenaire, le Haut-Commissariat aux réfugiés, le HCR.
12 millions de francs reçus de la communauté européenne nous ont aidé dans la mise en place logistique de notre projet humanitaire avec achat de véhicules, paiements du local et organisation de conférences de sensibilisation avec des invités de marque.
Un administrateur de ces fonds a été nommé pour pallier à notre minorité en termes d’expériences de gestion.
Notre Club de 5 pouvait continuer à faire des boums, à faire des révisions ensemble.
Parfois, s’encanailler les uns avec les autres dans l’escarcelle des premiers émois de nos âges.
Nous étions cette unique classe de latin et Grec.
Aujourd’hui, l’objet associatif plus de trente années plus tard est plutôt culturel qu’humanitaire.
L’idée est d’insuffler un sens de l’engagement dans la communauté.
Les effets après le Covid 19 montrent : explosent les indicateurs des taux de suicide, du stress et de l’anxiété de la société.
C’est-à-dire recoller ce lien social, il se désagrège.
Faire reculer la violence, au-delà du lit conjugal, elle touche l’ouvrier, le ministre comme des têtes royales.
La France ne connaît la paix que depuis 70 ans.
Développer les valeurs de coopération face à un monde aux enjeux environnementaux cruciaux et aux flux de toutes natures de plus en plus rapides.
Ce besoin d’être utile, la philosophie de Sosthêne est de le faire chacun à son niveau.
Nous avons tous ce pouvoir, mais peu ont la connaissance de son activation.
Les motivations sont diverses comme pour Sosthêne.
Peut-être le sentiment de combler la séparation avec la communauté de Kimongo ou d’être simplement utile comme plus de la moitié des Français qui sont passés au moins une fois dans leur vie dans une association.
Aujourd’hui à Antibes, Sosthêne n’est ni dans le cadre professionnel ni dans le cadre associatif.
Il entend toc-toc-toc derrière la porte de sa chambre d’hôpital.
Sans avoir le temps de dire « entrez » ni de lancer un avis de tempête ou une alerte inondation.
Il sursaute, elles sont là, ses trois raisons d’être, sa femme, Julie, Léone et Yolêne, ses deux filles.
Après seulement un jour d’opération et une nuit seul.
La situation rend l’ordinaire extraordinaire.
C’est la première hospitalisation de sa vie.
Cette douleur revient pour la quatrième fois depuis son apparition espacée sur des semaines.
La quatrième explique sa présence dans cette salle de soins.
LES FILLES : Papa !
Les voix de ses filles, de l’enthousiasme.
Elles égayent les murs blancs de l’hôpital.
LE PAPA, SOSTHÊNE : Comment allez-vous, mes reines ! Bonjour chérie. Clin d’œil à sa dulcinée.
Les filles dans les bras et un câlin dans les bras de sa muse de femme.
LES FILLES, en même temps : Bien ! Maman m’a offert ceci, cela…
J’ai compris qu’elle a occupé les filles à penser à autre chose qu’à l’absence de leur père un samedi.
YOLÊNE : Papa, je n’ai pas eu le temps de te raconter ma journée de vendredi que je voulais te raconter samedi matin puisque tu es rentré à l’hôpital entre-temps.
PAPA, SOSTHÊNE : Raconte-moi, elle s’est bien passée ?
YOLÊNE : Pas en fin de journée du vendredi. J’ai bousculé un garçon sans faire exprès et il m’a traité d’idiote et de pas belle. Papa, je me suis excusée spontanément, mais il m’a quand même injuriée.
PAPA, SOSTHÊNE : Tu t’es excusée et c’est ce qui importe. S’il ne t’a pas entendue, mais que l’Univers oui, c’est le plus important. Regarde la nature, vois-tu une mangue dire à une autre mangue, tu es idiote ou moche ?
YOLÊNE : Non.
LE PAPA, SOSTHÊNE : C’est absurde. Ce qui se passe dans le monde est moche et idiot, pas toi Yolêne. Dans tes devoirs la maîtresse t’a parlé de la troisième guerre mondiale, à ma grande surprise ! Comme de la pédophilie. Et d’être vigilante aux problèmes de harcèlement. Tu n’as que 9 ans et ta sœur 12 ans. À vos âges je ne savais pas ce que tous ces mots voulaient dire. Je vous redis que la vie est un cadeau, mais l’Homme sait en faire un fardeau et donc c’est à vous d’en faire un ?
LES FILLES EN CHŒUR : Cadeau !
LE PAPA, SOSTHÊNE : Là ce sont des choses idiotes et moches et non l’erreur que tu peux réparer par une excuse sincère. Tu connais l’importance du mot sincère, ta vibration du cœur à la langue. Ce sont des organes primordiaux, car ce sont ceux qui apparaissent en premier chez un embryon. C’est ton point d’entrée à l’existence. La langue et le cœur sont des organes sacrés. Laisse faire ceux qui s’en servent à mauvais escient, car c’est là que va leur manger et leur boire. Je vais te raconter une histoire, pas celle sur comment on fait les bébés. Un embryon, on détecte qu’il prend vie en écoutant son cœur qui commence à battre. Ensuite, priorité au cerveau, point de départ, la formation de la langue, celui qui permet le verbe, la vibration. L’embryon commence à bouger. Doigts et orteils deviennent visibles. L’accélération du cœur le fait passer au stade de fœtus et après tu suces ton pouce une fois ta colonne vertébrale formée et ça fait un gros bébé comme tu as été.
Yolêne n’aime pas le mot bébé, il supplante l’objection sur un clin d’œil de Julie.
LE PAPA, SOSTHÊNE : Je sais que tu n’es plus un bébé. Tu es maintenant une grande qui se brosse toute seule les dents, tu te laves toute seule. Tu fais plein de choses comme une grande de 9 ans, je confirme. Comprends juste ce que tu dois maîtriser. Ce n’est ni tes mains ni tes pieds, mais ton cœur et ta langue. Pour le reste, l’Homme est mouvement. Ton mouvement à toi est de devenir actrice, maîtresse, médecin, avocate et écrivain. Tu as mis du sens dans tout ça comme être utile aux autres, mais aussi divertir les autres comme leur transmettre un savoir ?
YOLÊNE : Oui papa, tu as bien retenu mes futurs métiers.
LE PAPA, SOSTHÊNE : C’est pour lui donner une direction c’est-à-dire un sens à ce mouvement que Dieu t’a fait en premier la langue et le cœur. Ma question : penses-tu que ses mots qu’il t’a dits sont assez puissants pour te faire dévier de ton mouvement de là où tu veux aller ?
YOLÊNE : Non, papa.
Elle semble satisfaite du point de vue de son papa qui la plonge dans un regard de visualisation probablement de ses ambitions professionnelles comme de ses projets.
Elle visualise sa « To do list », celle sur le mur de sa chambre, ce post it sur lequel elle a marqué « aller à New York dans 3 ans ».
Elle a conditionné son départ à sa capacité d’avoir le montant suffisant pour l’aller-retour.
Ses parents ont dit oui pour l’encourager à développer son sens de l’autonomie et des responsabilités face à la précocité de sa demande.
Ils l’aideront pour le reste, développant ainsi un projet familial.
Pourquoi pas New York dans 3 ans ?
LE PAPA, SOSTHÊNE : J’ai compris qu’à votre âge, on n’avait pas la même innocence. Or elle est la clef de votre âme d’où le boire et le manger. Comprendre ce que vous devez boire et manger vous aidera à comprendre beaucoup de choses. Allez ! mettez de côté le mauvais manger et le mauvais boire mes filles. Votre tête est un temple. Ne laissez pas rentrer dans votre tête n’importe quoi et n’importe qui mes filles, je vous le dis et le redis encore. En revanche, prenez-moi dans vos bras, car je suis votre papa.
Sosthêne prend ses filles dans ses bras et réciproquement.
LA MAMAN, JULIE : Tu nous as fait une petite frayeur, alors cette douleur, la cause ?
LE PAPA, SOSTHÊNE : La douleur venait d’une appendicite, horrible la douleur, je ne pensais pas que ça faisait aussi mal. Sinon, charmante équipe médicale.
LE PAPA : Je suis moi-même déçu de ne pas être un héros qui soigne ses blessures de guerre ou un superhéros qui a failli mourir en sauvant le monde. Juste un vulgaire appendice.
Les rires intérieurs de la maman ont un écho dans ces 9 mètres carrés qui font disparaître les bruits de pas dans les couloirs de l’hôpital.
Pour ses filles, si papa fait de l’humour c’est que tout va bien.
Elles rient plus expressément de la tirade de leur père.
LA MAMAN, JULIE : Mon amour, adulte tu morfles. Je ne l’ai pas eu, mais un ami l’a eu. Thomas, je crois. Les statistiques montrent que c’est un fait touchant plus les hommes que les femmes. Tu es parti hier matin chez le médecin et on ne t’a pas revu de la journée. J’ai joint le médecin qui m’a dit que tu étais hospitalisé et c’est une infirmière qui m’a transmis ton message avant ton opération. Elle nous a contactées aussi en soirée pour nous dire que tout s’est bien passé, tu dormais et que l’on pouvait passer te voir ce dimanche. Il paraît que tu as vomi dans le cabinet de notre médecin ?
LE PAPA, SOSTHÊNE : J’ai vomi dans son pot de fleurs, à droite de son bureau, oui. Je me suis excusé. « Je sais tu vas dire, vous les hommes, vous êtes un peu malades, vous pensez tout de suite que vous allez mourir lol.
LE PAPA, SOSTHÊNEenchaîne : Le médecin a appelé une ambulance en direct. Aux urgences, pas eu d’attente, je me tordais tellement de douleur. On m’administre une dose d’antidouleur à base d’opiacés pour calmer les convulsions corporelles dont on ne connaît pas l’origine. Je passe une IRM et on me fait l’épilation des poils pour l’opération. C’est une appendicite. Une aide-soignante me dit voilà pourquoi c’est aussi douloureux qu’une femme en plein accouchement. C’est vrai cette histoire ? Parce que moi, je n’ai jamais accouché. Elle me dit ça comme si c’était le cas et que j’allais comprendre. En matière commerciale, elle n’a pas compris le besoin du client.
Sa femme s’esclaffe de rire cette fois-ci à pleine gorge.
On l’entend dans le couloir.
Les enfants, n’en parlons pas.
Elles font le plein du mimétisme de la maman.
Sosthêne, toujours bavard comme si un jour sans parler à ses proches l’avait étouffé.
LE PAPA, SOSTHÊNE : L’appendicite, passé un certain âge, devrait être déclarée illicite. Avant l’opération, je suis préparé par deux assistantes. Elles essayent d’apporter de la légèreté tout en reluquant mon sexe. Je voudrais rire de cette métaphysique de leur vocation, mais la douleur ne me fait pas rire du tout. Puis je me vois dans une salle d’opération. À ces voix de femmes, tranche une voix d’homme, c’est le spécialiste du bas du corps. J’ai que ma bite et même pas de couteau. Une lumière dans les yeux, un masque vient couvrir mon nez.
Cette périphrase sur “J’ai que ma bite et même pas de couteau”, laissant sous-entendre qu’il était en position idéale pour se faire violer sans pouvoir se défendre.
En vrai l’expression “Avec ma bite et mon couteau” vient de La Grande Marrade de Claude Néron publié en 1965.
Sosthêne valide un commentaire de recommandation daté de 2018 d’un certain monsieur Loïc sur un site confidentiel d’amateurs de livres : babelio.com où il trouve l’inspiration pour la lecture.
Ce roman lu récemment par Sosthêne traite de la fragilité de la condition humaine.
C’est l’histoire d’une bande de copains quadra dans les années 60-70.
Le point commun évoqué est le problème des hommes avec les femmes en général qui ne concerne pas que les années 60-70.
Les termes de Loïc pour résumer, l’homme n’en sort pas grandi, la femme salope non plus.
À la fin de ce roman, il n’en reste qu’un, mais dans un sale état.
L’usage de cette expression extrait de ce livre des dernières lectures de Sosthêne, Julie a failli syncoper de rires.
Julie a le profil d’une lectrice.
Elle est celle qui initie Sosthêne à la lecture de ce livre.
Les enfants ont les yeux écarquillés ne comprenant pas cette expression forcément jamais utilisée par les parents, du moins en face d’eux.
C’est le but, ils comprendront quand ils liront le livre et seront en âge de le comprendre.
C’est l’instant kif de papa et maman parce qu’avoir des enfants c’est avoir une intimité qui peut très vite vous échapper.
Il y a quelques heures Sosthêne était un autre homme tordant son corps de douleur et maintenant, après une opération et des antidouleurs, il rayonne.
Il est son Grand Pa, le conteur autour du feu met de la magie dans le cadre sommaire de la chambre d’hôpital et à ce propos, il poursuit.
LE PAPA, SOSTHÊNE : Je n’ai jamais aussi bien dormi.
Il n’a plus cette crainte de la douleur. Je suis rentré hier à 11 h au bloc et nous sommes dimanche, il est déjà 16 h. Je n’ai pas vu le temps passer.
LA MAMAN, JULIE : On a téléphoné pour le droit de visite, on nous a dit que tu dormais. L’infirmière a rappelé pour confirmer ton réveil à 14 h. Le temps de préparer les filles, tu sais ce que c’est. Mon amour, pour ta douleur, je comprends tes nuits agitées et ta douleur qui allait et venait depuis quelques semaines. Donc, tu es en observation et tu ne sortiras que lundi ! » Elle embrasse son homme.
LE PAPA, SOSTHÊNE : Ouille, les filles vous êtes sur mon bandage d’opération.
Elles font des câlins, mais s’agrippent un peu trop sur papa coincé sur ce lit avec des cathéters et le monitoring des signes vitaux.
Le non-verbal, l’expression est minime, elles s’en rendent compte.
Les filles s’aperçoivent par la grimace de leur père qu’elles lui ont fait mal.
Des qualités d’empathie, elles grimacent aussi vite et reprennent leur innocence de plus belle.
Ces deux personnalités se démarquent sur le thème des cadeaux, raconter sa journée.
Elles ont cette différence d’âge qui leur fait parler de leurs pseudo-poils sous les aisselles.
C’était l’une des conversations qu’elles avaient librement dans le salon de la maison quelques jours avant l’hospitalisation de papa.
Les poils sont avérés pour l’une, 12 ans et imaginaires pour la plus jeune.
Les poils, si elles savaient qu’en grandissant elles les enlèveraient.
Elles perdraient la joie qu’elles expriment en parlant de ces pseudo-caractéristiques qui montrent qu’elles deviennent adultes.
Sosthêne s’est surpris à penser cela devant le spectacle de l’innocence de leur conversation.
Sosthêne et Julie sont les parents de ces deux enfants.
L’arrivée d’un enfant est l’arrivée d’un nouveau monde.
Celui qui vous interdit d’être allergique aux balades dans les parcs.
Sosthène confirme qu’au deuxième enfant, c’est aussi l’arrivée d’un nouveau monde.
L’arrivée d’éclats de rire en apothéose qui sont remplacés brutalement par des larmes en apothéose.
L’arrivée d’un bruit de fond permanent, l’arrivée d’un bruit de signes de vie permanent.
L’arrivée d’un monde qui invite à pardonner tous les reproches aux parents.
Ils ont eu six enfants, les parents de Sosthêne et trois, ceux de Julie.
Dans cette chambre d’hôpital, Yolêne parle doucement de sa nouvelle barbie.
Ses barbies racontent une longue histoire.
Tout au début de sa collection, elle leur enlevait à toutes les cheveux.
Julie un jour, intriguée, lui demande pourquoi en constatant ce fait qui se répète.
YOLÊNE a répondu : Parce que je les veux coiffées comme papa.
Ce souvenir fait sourire intérieurement Sosthêne.
Il est rasé du crâne.
Les enfants apprennent ainsi par la répétition des observations grâce à ce fameux neurone miroir dans leurs yeux indispensable à leur apprentissage en plein développement comme leur corps d’enfant.
Ils vont fermer et ouvrir un tiroir ou un placard comme s’ils buggaient, mais en fait ils sont en plein apprentissage, car ils ont observé le faire, en premier, les parents.
Selon le rythme de chacun, cela va prendre des jours, des semaines ou des mois comme apprendre à marcher.
Yolène n’a pas eu le même rythme que Léone.
Chaque enfant est unique.
Dans une même famille, une même éducation donne des personnalités très différentes.
Le plus souvent, un nouvel apprentissage chasse l’autre puis alternativement puis cumulativement avec d’autres apprentissages.
Une dizaine de barbies plus tard, c’est du jour au lendemain que Yolène a arrêté de le faire. Rendre chauve comme son père, ses barbies.
Dans la chambre d’hôpital numéro 250, deuxième étage, Yolêne présente à son papa, la vingt-cinquième barbie de sa collection avec des gestes de ballerines pour appuyer ses dires.
Jouer aux barbies l’a amenée à se poser des questions.
Et si nous-mêmes n’étions que des marionnettes entre des mains d’autres marionnettes et ainsi de suite à l’infini ?
C’est une vision de la création du monde à laquelle elle a décidé de mettre de l’enthousiasme en décidant elle-même d’une vie merveilleuse et des histoires extraordinaires à ses barbies.
C’est dans les lectures qu’elle fait chaque soir à haute voix qu’il le comprend. Sosthêne.
Ce soir ça va être difficile de l’entendre, il est prisonnier de son lit d’hôpital.
Elle a créé une nouvelle histoire qu’elle veut raconter.
Elle déballe son récit avec une minutie de calligraphe ennuyant les spectateurs que nous sommes.
Sosthêne se sent encore plus prisonnier de son lit d’hôpital.
On a hâte de connaître la chute du texte et la fin de la chorégraphie, car Yolêne met beaucoup d’élégance dans les choses comme dans sa démarche physique naturelle.
Comme dans l’alignement des lapins dans sa chambre, car son porte-stylo est en forme de lapin et sa tirelire, un lapin.
Le plus précieux, son doudou est un lapin.
Yolêne se démarque par ses routines comme lire tous les soirs et boire un verre d’eau avant de se coucher.
Madame Richard, sa professeure principale évoque ce soin qu’elle met à faire les choses.
Sa grande sœur, Léone, 12 ans, à l’âge ou un bouton qu’elle est la seule à voir lui donne des complexes du haut de son mètre soixante-quinze centimètres de taille.
Un atout sur le plan vestimentaire avec sa capacité à piocher dans la garde-robe des parents.
Cela va des paires de chaussettes préférées de Sosthène aux caleçons, t-shirt et surtout sweat à capuche, plus papa que maman.
Sosthêne s’en est rendu compte quand l’affaire est portée à son paroxysme.
Pour anecdote, Sosthêne sort de la salle de bain un soir et qu’elle ne fut pas surprise de se rendre compte qu’il n’avait plus de caleçon dans ses tiroirs.
Il pose la question à sa femme, si elle a du linge, des caleçons propres, logiquement oui, mais non.
Pour cause, Léone avait porté toute la semaine les caleçons de son papa qu’elle changeait et mettait au sale jusqu’à deux fois dans la journée.
L’affaire s’est résolue à l’amiable, papa a dormi nu sous son pyjama en attendant le séchage de caleçons pour le lendemain.
L’acte d’entrée de Léone dans l’adolescence est ce type d’expériences à partir de 11 ans qui trouve plus beaux les sous-vêtements de papa que de maman.
Quand le papa le découvre, il est trop tard.
Sosthêne comprend qu’elle passe un cap comme lui-même l’a fait avec les vêtements de son père vers les mêmes âges et donc laisse faire après quelques hurlements d’autorité qui n’en sont pas.
L’habitude se tassera et deviendra un lien de communication privilégié et même de négociation.
Comme l’aube lance les couleurs qui vont éclairer le jour, pour ses filles, quel type de caractère tous ces traits présagent-ils plus tard ?
Depuis toute petite, Léone a tendance à casser les jouets qu’on lui offre pour essayer de les réparer.
Maman est rassurée par ces preuves d’un usage, de la découverte de ses mains et de sa motricité.
Pour elle, Léone part à la découverte des capacités de son corps.
Papa pense que maman a comme d’habitude raison, mais il est quand même contrarié.
Il ne l’est plus depuis ce jour où Léone parvient à réparer le lave-vaisselle à 10 ans.
Papa ayant dit qu’il était en panne et impossible de le réparer, envisageant un nouvel achat.
L’éducation est donc aux prix de ces jouets cassés.
Elle aime le dessin, la musique, la poésie et la télé.
Pour ce dernier, un peu trop au goût de papa comme les chips et réussir à convaincre toute la famille de manger des croque-monsieur presque pendant une semaine.
Entre la maman et le papa, l’éducation est un sujet de vigilance.
Portable ou pas portable ? Elle a un portable.
Léone, c’est l’âge de l’humeur fluctuante.
Elle parle de ses amis comme s’ils étaient plus importants que la famille.
Mais il suffit que papa rentre plus tard que d’habitude et arrive un SMS « Papa, où es-tu ? »
Lui bien sûr de répondre : « avec ma maîtresse pardi ! Couvre-moi auprès de ta maman lol. »
Ce jour-là, toujours dans la chambre 250, elle remet à son papa un poème pour lui dire qu’elle l’aime.
Il répond : Oh merci, ça a meilleur goût que les médicaments. Je t’aime encore plus que tu m’aimes ma grande.
C’est dans ces situations qu’elle s’exprime le mieux tout comme elle l’a fait pour sa petite sœur et sa maman.
Léone est timide, mais paradoxalement, elle est aussi la plus indisciplinée à l’école comme si elle n’était pas à sa place.
La nature a des plans, la société a des plans, la famille a des plans, l’individu a des plans. Sosthêne se demande dans quels plans est sa fille.
Elle, elle parle rapidement des vêtements commandés comme cadeau passant de la cuisine qu’elle a fait le jour de l’hospitalisation du papa comme « Pour aider maman », dit-elle en jetant un regard à sa sœur.
YOLÊNEde rétorquer : Moi aussi j’ai aidé maman en faisant la sauce.
C’est vrai, elle a un talent pour faire des sauces à son âge incroyable.
Elle sait doser les ingrédients, ça ne tourne jamais au vinaigre.
Cela va de la salade simple avec la mâche à la salade plus sophistiquée avec du riz et du thon ou encore à la salade aux champignons.
Papa intervient sur la bonne cuisson du riz.
Yolêne, sa réplique reflète la fameuse rivalité fraternelle, elle aussi est naturelle, un rappel de l’instinct de survie qui compose notre strate émotionnelle.
Le papa, un jour d’absence de la maison, son œil d’Horus montre, grandi, qu’elles ont…
Tant d’innocence, tant encore le droit de se tromper, de ridiculiser leur père par ignorance de la vie de la génération réseaux sociaux et intelligence artificielle sans que ça prête à conséquence.
LA MAMAN, JULIE : Chérie, il est l’heure pour nous de te quitter.
Julie, il n’en a pas trop profité.
18 h sur le portable, deux heures, le temps est passé vite.
Le récit d’un jour de vie sans lui qui prend des allures de semaines d’absence.
La maman a manqué à son homme.
Homme qui a abandonné son projet de rentrer à la Légion étrangère pour faire un bout de chemin avec elle.
Il l’a choisi comme sa Isis, il a eu raison.
Grâce à elle, il a repris ses engagements associatifs même à l’université.
La première expérience associative, outre participer à la collecte auprès de différents partenaires, Sosthêne avait la charge de la documentation.
Sosthêne avait accès à des images, à des interlocuteurs, à des atrocités dont sont capables les hommes au point de faire monter en lui l’idée de se former à la guerre pour contrer les guerres.
Doux rêves que lui a inspirés la Légion étrangère.
Sosthêne est jeune.
Un de ces amis de quartier était légionnaire.
Le papa de Sosthêne était lui-même ce type de militaire.
Inconnu au bataillon, mais présent sur les champs de bataille.
Sosthêne avait pris tous les renseignements pour rejoindre Aubagne, le centre de recrutement des légionnaires dans le sud de la France.
Le papa de Sosthêne, mis au courant, lui dit : « tu vas être de la chair à canon. »
La seule fois où Sosthêne a eu le sentiment d’avoir un dialogue avec son père fut à ce moment-là.
Pourtant c’était un monologue.
Un impact couplé avec la rencontre de Julie croisé durant cette période de réflexion postbac.
Celle de la fameuse question : Que vais-je faire de ma vie ?
Caractéristiques d’Isis, Julie a fait renaître Sosthêne par le battement des ailes de sa parole.
Sosthêne reconnaît Isis.
Car comme elle, Julie, elle est plusieurs, mais toujours la même.
Julie est Sekhmet, Hathor, Tefnout, Maât.
Julie est une énergie.
Il y a celle avant celle avec leurs enfants, avant celle avec leurs amis et avant celle avec leurs familles.
Julie est cette fille qui fait des fouilles en Syrie échappant à la prédation des hommes avec sa sœur à entendre quelques-uns des récits de ses aventures.
Les pièges à touristes, seule la disparition des touristes les fera disparaître.
Ainsi, se pensant dans un restaurant chic, l’arrière-cuisine se révèle à vomir.
Elle a su se défendre.
Ces aventures s’équilibrent avec la beauté de la présence des vestiges du passé comme à Alep.
Avant que l’homme friand de la guerre éternelle jette son dévolu en Syrie puis s’en suivra quelques années plus tard l’Ukraine.
L’idée d’une troisième guerre mondiale est ressortie du passé de l’histoire.
Elle est présente sur le territoire de l’Ukraine.
Sosthêne est arrivé à un âge où il fait sien cet adage africain qui dit, tout se sait où tout finit par se savoir.