B-66549 - Homo Bovis - E-Book

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Homo Bovis

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Beschreibung

Norman, un scientifique polyvalent, s'efforce de trouver toutes les solutions possibles pour guérir sa petite amie. Malgré de nombreux échecs, il décide d'utiliser son dernier recours : voyager dans le futur afin de trouver le remède tant recherché. Cependant, ce qu'il découvre sur les êtres humains du futur complique sa mission.


À PROPOS DE L'AUTEUR 


Après avoir eu une vision de l'avenir de l'humanité, Homo Bovis s'est lancé dans l'écriture de ce roman. Deux décennies plus tard, il termine son travail et nous présente cette œuvre littéraire qui rend également hommage à une amie malheureusement disparue.

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Seitenzahl: 627

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Ähnliche


Homo Bovis

B-66549

Roman

© Lys Bleu Éditions – Homo Bovis

ISBN : 979-10-377-9967-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Avant-propos

Enfin, après ces deux ans de travail, j’ai enfin réussi à boucler un truc que je voulais faire depuis déjà des années, j’ai enfin accouché de mon bébé après tout ce temps, je n’en suis pas peu fier à vrai dire, les gens ne s’imaginent pas à quel point écrire un roman est long et chiant !

J’ai choisi de traiter un sujet maintes et maintes fois déjà abordé par une flopée d’auteurs à travers le monde et qui revient souvent dans notre actualité, la souffrance des animaux de ferme, vous savez ? Ce que vous retrouvez dans votre assiette !

Le reste de la souffrance humaine, animal de compagnie et sauvage ne m’intéresse pas à vrai dire !

Je ne saute pas de joie quand je vois des humains maltraités ou tuer par leurs paires, des chiens ou des chats battus (et je sais que beaucoup de gens dans mon entourage vont m’en vouloir !) ou encore des lions tués par des braconniers. C’est juste que je m’en branle, à vrai dire, cela ne représente qu’une fraction infime de la souffrance que notre espèce décadente fait subir à tous les êtres vivants de cette planète !

Ayant été en contact pendant des années avec des situations traumatisantes qui feraient plier le plus faible de notre monde, je disposais d’un réservoir d’idées pour faire subir à l’humanité ce que je ne peux pas lui faire subir dans la réalité… malheureusement !

Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu’il se passerait si maintenant c’était notre espèce qui servait de nourriture aux faibles et paisibles représentants du règne animal, vous savez, ceux qui sont au plus bas de la pyramide alimentaire ?

Eh bien moi, je l’ai fait juste parce que ça me faisait marrer, à vrai dire, d’imaginer des humains torturés dans un cycle de violence et de sévices ininterrompus jusqu’à ce qu’ils soient exécutés pour être dégustés en steak !

Et puis, à vrai dire, c’est depuis mon adolescence que j’ai ce genre de vision dégueulasse dans mon cerveau ; alors, c’est l’occasion de faire sortir tout ça !

J’ai vachement édulcoré mon récit et aussi pour que cela paraisse crédible dans une histoire. Au début, je voulais écrire une histoire qui serait un mauvais trip BDSM avec un mec cannibale qui s’amuse à enlever des gens au hasard, à les engraisser pour enfin les manger dans ce qui serait un guide de l’élevage d’humains à des fins cannibales ! Mais au final, laissons des créatures extraterrestres s’occuper de nous ! Car au fond de moi, je doute que demain des extraterrestres arrivent sur terre, ils ne seront certainement pas très amicaux envers notre vulgaire espèce et, franchement, je les comprends !

Avant de commencer votre lecture qui sera certes chiante au début, parce que dans une histoire il faut toujours un début pour présenter les personnages, je vous garantis que la suite vaut le détour, surtout si vous avez un esprit aussi tordu que moi !

Je tiens encore à préciser que par heure d’écriture passée sur ce livre, j’ai consommé en moyenne un litre de bière et que la réalisation de cet ouvrage m’a nécessité la consommation d’environ un gramme par soir de travail de fleur de CBD, cela vous laisse une idée de ce que j’ai cramé en deux ans de boulot !

Ce livre sur lequel j’ai passé tant de temps je ne pourrais malheureusement pas le faire lire à la personne qui m’a le plus inspiré dans mon travail, dire que j’espérais l’impressionner avec un truc comme ça !

Cette personne s’est suicidée peu de temps avant que je le finisse, le plus dur maintenant pour moi c’est de continuer à trouver la force d’avancer en sachant que je ne pourrais plus jamais voir son visage ou son sourire !

Repose en paix mon ami ! Tu manqueras à mon âme, j’ignore si je pourrais un jour retrouver un autre membre de mon espèce pour lequel j’éprouve ce genre de sentiments.

Encore une dernière chose, si vous me dites que vous aimez les animaux et que la souffrance animale vous dégoûte alors que vous avez un chien, un chat ou un serpent et que vous bouffez de la viande tous les jours, je vous dirai de fermer vos gueules, bandes d’hypocrites !

Vous adorez des animaux qui sont comme notre espèce, des prédateurs capables de tuer sans état d’âme, je tiens à vous dire que vous me dégoûtez profondément !

Votre colère vous poussera peut-être à me dire d’aller enculé une vache ? Ceux que je vous réponds c’est d’aller enculé votre chien ou votre chat !

Après tout, j’ai déjà vu une vidéo d’un brésilien qui encule un poulet alors dans un chien ou un chat, ça doit aussi rentrer !

Sauf le chihuahua, dans une de ces saloperies de rat, une bite, ça doit le fendre en deux ! Ce serait un spectacle marrant, une fois la dimension zoophile retirée !

Sur ce je vous souhaite une bonne lecture ; ne laissez pas des enfants lire ce livre et quand vous l’aurez fini, vous comprendrez sûrement pourquoi je ne donne pas mon nom à cette œuvre dérangeante et dérangée !

Chapitre 1

Le grand voyage

L’air était chaud, l’une de ces nombreuses journées de canicules qui rythmait l’été dans les plaines du Colorado.

Le vent soufflait et sifflait sur les champs dénudés, charriant avec lui la poussière de la surface. Je restais là, accouder à la balustrade du perron, à regarder le soleil se coucher sur les rocheuses, teintant le soleil d’un rose orangé : « Demain il fera beau », soupirais-je avec un léger sourire, j’aimais regarder le lever et le coucher du soleil.

Dans ces moments-là, je parvenais à m’extraire de la morosité de mon quotidien.

J’en avais besoin, ma vie était devenue si morne depuis qu’elle était tombée malade, je regardais le soleil mais dans mon monde, il s’était éteint depuis longtemps, dans ma tête, c’était la nuit éternelle, la tristesse !

Je caressais mon bouc toujours en réfléchissant à de nouvelles formules d’hypothétiques médicaments ou vaccins pour cette affection, mais toujours sans succès. Si les grands laboratoires ne trouvaient pas de traitements avec leurs moyens colossaux, comment moi je le pourrais ? J’avais beau être très calé en médecine et exercé comme chirurgien pendant plusieurs années, mais j’étais devant une montagne infranchissable ! Avec mon désespoir comme compagnon de travail !

Cependant, j’espère bientôt trouver un remède à cette affection, je suis confiant, je le dois, je n’ai pas le droit de plier… je dois le faire pour elle ! Je lui dois tellement, ne serait-ce que pour revoir son sourire et sa joie de vivre ! Ou juste pour arrêter de faire la gueule en permanence !

Ma grande maison paraissait si vide sans elle, même si elle vivait toujours dedans, enfin, vivre… c’est un pléonasme de dire ça ! Elle vivait plus comme une personne âgée en fin de vie, alitée et comateuse. À vrai dire, j’étais plus un aide-soignant pour elle qu’un petit copain, heureusement que ma petite sœur habitait encore ici, elle m’aidait beaucoup, consciente de l’importance de mes travaux pour la sauver !

J’avais de la chance de l’avoir à mes côtés, je voyais aussi mon cousin qui venait surtout pour chercher la marijuana que je produisais, d’une part pour moi, parce ce que, sans vous mentir, je suis un putain de drogué fini, mais surtout pour elle, c’était une des seules choses qui la soulageaient un minimum ; mais ce n’était pas la panacée et, de fil en aiguille, mon cousin qui squattait beaucoup chez moi m’a dit que ses clients appréciaient beaucoup ma production, et vu que depuis que je n’exerce plus comme chirurgien… l’argent pour financer mes travaux ne vient certainement pas de ma ferme…

La vieille ferme de mes grands-parents maternels, où j’ai passé mon enfance ! Isolée au milieu de la plaine, seule une route rurale pommée permettait d’y accéder, c’était si tranquille. Jamais un flic, c’est d’ailleurs ça qui m’a motivé à convertir ma cave en ferme intérieure, heureusement que ma grand-mère n’était plus de ce monde, elle ne l’aurait sans doute pas toléré.

Cette affaire roulait et me permettait de maintenir mon train de vie et d’investir dans mes recherches. On m’appelait Heisenberg, flatteur, mais je ne synthétiserais jamais de meth, je sais le faire mais je crois qu’elle ne me le pardonnerait pas.

L’herbe, pour moi, était un crime sans victimes et depuis la légalisation du cannabis au Colorado, cela me permettait d’avoir l’esprit tranquille et surtout de ne pas avoir de sang sur les mains.

Elle, elle était si prévenante et attentionnée envers les autres, tout en ayant un caractère bien trempé, en pensant à nos moments ensemble du temps où elle n’était pas encore malade, une larme coula le long de ma joue. Je détestais pleurer, pour moi, un homme ne devait pas montrer ses émotions. Elle me répétait toujours que ce que je disais était idiot et que les émotions étaient inhérentes à l’être humain, elle en avait dans la tête, peut-être plus que moi au final, même en n’ayant jamais suivi de cursus universitaire comme moi…

C’était ça que j’aimais chez elle, sa capacité à me remettre à ma place quand je divaguais dans mon raisonnement. Aujourd’hui, c’est à peine si elle peut encore dire un mot ! Elle ne le peu plus !

Des fois, pendant la nuit, je me réveille quand elle émet un bruit, espérant l’entendre parler, mais à chaque fois je suis déçu.

Mes nuits étaient une alternance de réveil forcé pour contrôler ses constantes vitales, de sursauts au moindre bruit suspect, de lampées d’alcool fort et de joints pour calmer ma peur de la perdre.

Je me demandais toujours qui était le plus sain d’elle ou moi. C’est sûr, elle avait une maladie incurable et mortelle… mais moi, un alcoolisme incurable et mortel.

Ma sœur avait beau m’engueuler et me traiter de sac à vin, mais ses mots n’avaient aucune prise sur moi, je continuais à alimenter mon autodestruction !

Je rallumai mon joint qui pendait à mes lèvres, avec une fraise d’un centimètre de long, en tirant une grosse latte, j’appréciai la qualité de ma précédente récolte, de la Mexican Haze, une de mes préférées, très honnêtement, je n’en étais pas peu fière.

Dans ma tête, je réfléchissais à ce que j’avais encore à faire aujourd’hui, pas mal de choses… Quand ma sœur, Abi, diminutif de Abigaïl, sortit sous le perron à mes côtés, elle s’accouda et me regarda avec mon visage noyer sous la fumée de mon joint. Elle me dit : « Ça y est, j’ai terminé sa toilette, elle va bien… Norman, il faut qu’on parle de ce que tu t’apprêtes à faire demain soir, j’ai peur pour toi… » Je ne la laissai pas finir et la repris sur un ton froid et agressif : « Tu sais qu’on en a déjà reparlé un million de fois, Abi ! Je n’ai plus d’autres solutions et la machine est totalement prête et paramétrée. J’ai fait des tests et de nouveaux calculs, tout est en ordre ! »

Abi me regarda, l’air inquiet, et me répondit : « Oui, mais si jamais il t’arrive quelque chose, qu’est-ce qu’il lui arrivera si tu n’es plus là ? S’il t’arrive malheur, tu as vu ce qu’il se passe avec ceux qui ont la même maladie qu’elle… »

À nouveau, je coupai ma sœur d’un ton sobre mais sinistre : « Si quelque chose… merde, arrange-toi pour être loin de la ferme, tu crois vraiment que je vais la laisser se faire interner dans un de ces mouroirs de l’État ? Non, hors de question. Si je disparais, elle disparaît avec moi, au moins nous serons ensemble dans la mort ! »

Abi me regarda et me dis : « Tu es vraiment déterminé à aller au bout, je vois. » Je lui souris et répondis : « Oui, parce ce que si j’échoue, ça voudra dire que rien ne pourra la sauver ! »

Abi sortit ses clefs de la poche et me dit : « Bien, je vois que tu ne changeras pas d’avis, dans ce cas, à demain, tu veux que je te rapporte quelque chose de la ville ? »

Je réfléchissais, mais à part de l’alcool, rien ne me faisait envie sur le moment, je lui dis : « Oui si tu peux me ramener une bouteille de whisky, mais pas du Jack de merde ! Un truc plus classieux ! »

Je sortis une liasse de billets fripés issus de mon trafic et lui donna en main, elle sera le poing et dit : « J’en ai marre d’alimenter ton addiction, Norman, un de ces jours, tu iras acheter ton alcool toi-même ! »

Je rigolai et lui dis : « Ça fait deux cents fois que tu me dis ça et pourtant tu le fais à chaque fois, tu es comme mamie, tu es incapable de dire non. Ce serait de l’héroïne ou de la coke que tu me la ramènerais quand même ! » Abi arracha la liasse de ma main et me tourna les talons pour se diriger vers sa voiture en me lâchant : « Tu es vraiment un sale con, Norman ! »

Moi, stoïque, la regardant partir, je lui dis : « Je sais, c’est pour ça que tu me pardonnes tous mes travers ! salue ton mari, mon neveu et ma nièce pour moi, bisous ! »

Elle rentra dans sa voiture en me faisant un doigt d’honneur. Je lui fit la bouche en cœur ! Abi me dit en passant la tête par la portière : « Tes neveux voudraient aussi te voir une fois ! »

Elle démarra et quitta l’allée de la ferme dans un nuage de poussière, la regardant partir, je songeais : « Je sais ».

La nuit commençait à tomber, je décidai de rentrer après un coup d’œil rapide sur mes animaux. Je traversai la cour, même si c’était plus une grande place dénuée de végétation, j’ai jamais eu le temps de la faire vraiment propre, comme beaucoup de choses ici d’ailleurs. Sous chacun des pas dans mes sandales en plastique, la poussière se soulevait, la sécheresse cette année était particulièrement intense et m’inquiétais au plus haut point. Je me demandais si je ne devais pas construire un appareil pour faire tomber la pluie à convenance. Ce serait une bonne idée, tiens ! À moins que je sois responsable de tout ça à cause de mon équipement. Étrangement, la sécheresse est plus marquée dans les cent kilomètres autour de ma ferme, bizarre.

Mais, pour l’instant, j’avais d’autres chats à fouetter. Je me dirigeais dans l’étable pour voir mes bêtes…

Une vieille étable typique du paysage agricole Américain, avec son toit gris, ses murs d’un rouge décrépis aux arrêtes blanches, accompagnée de deux silos massifs qui faisaient la hauteur d’un immeuble de trois étages. Sur le côté de la grange il y avait encore la vieille potence de levage. Je voulais déjà entreprendre des travaux de ravalement de la grange et de ma maison qui tirait la gueule avec le temps, on dirait que ma ferme est abandonnée et hantée aux premiers abords. Si j’habitais dans le village, je serais le roi Halloween sans même avoir à poser des citrouilles ou des squelettes, mais vu qu’ici personne ne passe à part des gens que je connais…

De toute façon, je ne voulais plus célébrer aucune fête depuis qu’elle était malade.

Je poussai la porte battante de l’étable, à peine avais-je ouvert que des meuglements en concert se faisaient entendre. En plus de la centaine d’acres que je cultivais, j’avais un petit troupeau de vaches, mais je ne les avais pas pour la viande ou le lait, mais plutôt pour ma compagnie, j’adorais les vaches et elle aussi. Quand elle allait encore bien, nous passions notre temps libre au milieu de ces paisibles animaux ; parfois même, je la ramenait ici, au milieu de ces bovidés. Leur contact avec elle arrivait parfois à lui faire faire des mouvements désorganisés ou exprimer un sourire, plutôt comme un nourrisson, pas comme un adulte !

En voyant ça, je me demandais si les vaches n’avaient pas une relation avec sa maladie, cela me troublait que ce soit le seul moment où elle périclitait de son état comateux, comme traversée par un éclair de lucidité sans que je n’aie jamais trouvé de corrélations génétiques, physiques ou psychiques entre eux.

Comme tous les soirs, je venais dire bonne nuit à mes bêtes et aussi pousser le foin qu’elles prenaient un malin plaisir à pousser loin du cornais. Je les comptais en les appelant par leurs prénoms, chacune avait le sien, je trouvais que les appeler par un numéro était particulièrement grossier. De plus, elles n’avaient plus de boucles aux oreilles depuis longtemps, ça, c’était ce qui me dégouttait le plus dans la façon dont on traitait ce noble animal. Est-ce que vous vous mettriez des bouts de plastique aux oreilles de votre chien, cheval ou chat ? Non, bien sûr que non !

Je faisais vite pour ne pas trop tarder, je voulais revenir auprès d’elle au plus vite, j’avais sur moi un petit appareil qui me transmettait les données de ses appareils de monitoring, mais ça ne suffisait pas à me calmer, j’avais toujours peur d’entendre un bip d’alerte signalant un problème. Aussi longtemps que ça ne résonnait pas, j’avais la paix et je pouvais caresser la tête ou le cou de mes bébés, et elles de me prouvaient leur amour à coup de langue râpeuse, c’était mon moment détente de la journée.

Un coup d’œil rapide sur le dernier veau né il y a trois jours, un mâle. Dans n’importe quel élevage on l’aurait déjà séparé de sa mère, mais pas chez moi, le lait que je tirais le matin me suffisait. Après tout, c’est son lait, pas le mien !

Mais les vaches laitières produisent trop de lait pour un seul veau, alors pour soulager leurs pis gonflés, je les trayais une fois par jour.

Je le fixais et lui aussi me regardais avec ses yeux exorbités, je lui dis : « Coucou, Aldo ! » quand je lui tendais la main à travers le cornadis, il s’approchait pour la sentir et la téter ! N’ayant pas eu d’enfants avec elle, je considérais ces petites créatures comme mes enfants.

Des enfants, parlons-en, tous les gens que je connais ont tous des gosses : ma sœur, mon cousin, ma cousine, mon demi-frère, mes potes. Je suis le seul qui n’a pas encore de descendance à presque trente-cinq ans, faut dire que j’ai pas eu de chances.

On envisageait d’en faire un avec elle, mais quand elle est tombée enceinte, sa maladie s’est déclarée et lui a fait perdre le fœtus. De toute façon, je ne sais pas comment j’aurais géré le fait d’avoir une femme grabataire et un enfant en bas âge !

Si tant est que le bébé ne soit pas atteint de la même maladie que sa mère.

Cela me paraîtrait un peu compliqué !

Alors, je me rabattais sur mes bovins pour distribuer mon instinct paternel que je n’ai jamais eu l’occasion de donner à d’hypothétiques enfants.

Ça me faisait plaisir de voir que mes animaux étaient en confiance avec moi et surtout que je pouvais la ramener au milieu des bêtes sans qu’elles ne manifestent de réactions dangereuses pour elle. Les vaches semblaient même la protéger comme une des leurs, comme un animal blessé. Quand la majorité des gens voient les bovins comme des créatures bonnes qu’à servir de steak ou de pompe à lait, c’était flagrant de remarquer leur comportement envers elle, comme s’ils savaient qu’elle était affaiblie et fragile !

Cela ne me choquait pas outre mesure que je susse que la vache nous était très semblable génétiquement, elle ne différait de nous que de quelques brins d’ADN !

Alors, manger des vaches c’est un peu comme si nous nous mangions nous-mêmes.

Un dernier regard sur ce troupeau et un passage au milieu d’eux pour qu’ils me sentent et une dernière caresse, je baissai la radio qui jouait tous les jours dans l’étable. Emplis de poussière étaient ses boutons, je baissai le volume sans pour autant l’éteindre, ça avait le don de calmer les animaux, les plantes aussi !

D’ailleurs, en parlant de plantes, je sortis l’appareil de monitoring et surveilla ses constantes vitales, tous semblaient aller. J’éteignis la lumière et ferma la porte de l’étable. Dehors, c’était la pénombre, je voyais à peine où je mettais les pieds. Je sortis mon téléphone pour mettre la lampe torche, ce qui me permit d’éviter quelques pierres saillantes effleurant la surface du sol. Avec mes sandales à la semelle explosée à force de deux ans d’usage intensif, la moindre pierre conique effleurant la semelle me faisait mal comme si je me trimbalais pieds nus sur le sol.

Il faudrait peut-être que je songe à en acheter de nouvelles un jour, mais pour l’instant, impossible pour moi de quitter ma ferme, elle a trop besoin de mon attention. Le plus loin où je suis allé ces dernières années c’est à quatre kilomètres de la ferme pour cultiver le champ le plus éloigné, et là encore, ce n’est pas facile. Je demande à ma sœur de la surveiller quand je ne peux pas envoyer mon cousin le faire à ma place…

J’arrivais à l’entrée de la maison, le vent faisait résonner le carillon suspendu à la gouttière percée et usée par le temps et le manque d’entretien. Pénétrer dans cette maison me faisait de la peine car elle reflétait mon état d’esprit à l’heure actuelle, froid et sinistre !

Si je ne l’avais jamais rencontré, les gens se seraient dit que c’était la maison d’Ed Gein où il se passait les pires horreurs, et ils ne seraient probablement pas tomber loin.

Je pense que si elle n’avait jamais illuminé les ténèbres de ma vie, j’aurais déjà commis des actes d’une horreur injustifiée et sans retenue, ne serait-ce que par profond dégoût du genre humain.

À part m’avoir pourri mon enfance, qu’a-t-il fait pour moi ? Ça me filait la nausée de voir tous les êtres humains te parler d’amour, de tolérance, et de vivre ensemble pour au final être des gros cons individualistes !

J’ouvris la porte en moustiquaire et entrai dans le couloir du rez-de-chaussée, je refermai la grande porte derrière moi à clefs. On est jamais trop sûr, même au beau milieu de la cambrousse, mais je vous rassure, j’avais de quoi me défendre contre d’éventuels intrus.

Dans chaque pièce de cet imposant corps de ferme, j’avais pris soin de cacher une arme à feu. Dans le salon, un AK-47 ; dans le couloir, un fusil à pompe automatique ; dans la salle de bain, un Glock. La non-prolifération c’est une logique de victime qui attend sa mort et l’accepte sans résister, où alors était-ce de la paranoïa au vu du bordel inextricable dans lequel s’enfonçait lentement notre monde ? Il n’y avait qu’a allumé la télé pour s’en rendre compte, avec cette nouvelle épidémie qui se développe, les guerres civiles et religieuses qui éclatent un peu partout dans le monde, et notre magnifique gouvernement démocrate qui finissait d’achever notre pays et voulait faire la guerre à l’Iran, la Turquie, la Chine en plus d’être déjà en guerre avec la Russie depuis 2022. On était pas dans la merde.

Dans ces conditions délétères, ma paranoïa naturelle me paraissait comme clairement justifiée !

Je traversai le couloir pour me diriger vers l’escalier qui menait à l’étage. Sur les murs étaient affichés les tableaux de tous les ancêtres de ma famille. Avec leurs regards, j’avais l’impression qu’ils m’observaient, qu’ils étaient vivants dans leurs cadres en bois. Et certaines fois, j’étais sûr que leurs esprits hantaient encore les murs de cette maison, comme s’ils me surveillaient. C’est ce qui m’a poussé d’ailleurs à ne pas les décrocher du mur, je ne voulais pas attiser leur colère.

Et sans compter que ces vieux tableaux cadraient parfaitement avec l’ambiance ancienne de cette maison, même les tapis qui parcouraient le plancher avaient plus de cent ans pour certains. Elle et moi voulions faire des travaux de ravalement pour donner un intérieur plus moderne, plus dans l’air du temps, mais comme tous les projets que nous avions ensemble, tout est tombé à l’eau avec sa maladie.

Les marches en bois craquelaient sous mon poids, je montai le grand escalier qui menait au premier, il faut dire qu’avec une hauteur sous-plafonds de trois mètres au rez-de-chaussée, l’escalier était beaucoup plus long que la moyenne, et cela me fatiguais encore plus de tous les autres choses que je faisais dans la journée…

Vous vous demandez sûrement pourquoi avec une maison si grande, sa chambre était au premier ? Surtout vu son état et sa nécessitée permanente de soins médicaux.

Elle est moi avions la phobie des inondations subites, même si c’est vrai que là où j’habitais, la rivière, ou plutôt le ruisseau qui courait sur la ferme n’avait connu qu’une crue éclair il y deux ans depuis il coulait un filet d’eau si pitoyable que le barrage construit il y a quinze ans n’était même pas plein, j’ai dû investir des milliers de dollars dans un puits pour continuer à avoir de l’eau pour ma ferme, merci à l’argent de l’herbe, sans quoi j’aurais pu arrêter l’agriculture il y a longtemps même si je sais que ça ne durera pas éternellement, modifier le climat par manipulation du champ magnétique local pourrait-être une solution idéale finalement…

J’arrivais sur le plancher du premier étage, j’entendais déjà le bruit du : « bip » de son moniteur cardiaque, c’était comme un bruit d’ambiance à force, je ne pourrais plus vivre sans ce bruit, c’est devenu comme le bruit du balancier d’une vieille horloge, je rentrai dans la chambre où elle dormait, j’ouvris lentement la porte pour ne pas la faire grincer, elle détestait ça, ça lui faisait penser aux films d’horreur qu’elle n’aimait pas regarder quand elle était encore lucide !

Elle était là, couchée dans ce lit d’hôpital, quand elle n’était pas assise dans son fauteuil roulant, toujours branché à ces machines qui assuraient ses fonctions corporelles, si jeune qu’elle était et déjà branchée à des machines comme une vieille en fin de vie !

Je n’avais pas d’infirmière ni aide de l’État… De toute façon, si le gouvernement savait qu’elle était malade, ils l’auraient interné dans un de ces camps : « pour mourir » depuis que cette nouvelle maladie était apparue, personne ne savait d’où elle venait, mais elle rendait les patients infectés : « fous » et dangereux pour les autres, à un moment les médias parlaient de cas de cannibalisme succédant à un meurtre d’extrême violence, c’était le bordel un peu partout en dehors de ma ferme, même si la maladie était déjà ici, dans son corps, la seule raison pourquoi elle ne m’avait pas encore dévorée c’est la camisole chimique violente que je lui administrais en intraveineuse, ça bloquait les pulsions psychotiques mais son cerveau continuait de se détériorer inéluctablement sans que je parvienne à arrêter ça, tant bien même je trouvais un vaccin, elle resterait un légume, il existe aucun médicament capable de reconstituer le tissu nerveux perdu, c’est pour ça que je comptais sur mon invention pour la guérir !

Désormais c’est ma seule alternative même si ça doit me tuer !

Je m’approchai de son chevet, ça me faisait mal de la voir branchée à tout cet attirail médical, ses yeux vides étaient tout blanc ! La maladie provoquait une décoloration de l’œil, elle fixait le vide comme d’habitude, son cœur lui battait toujours normalement mais tous les membres de son corps étaient lâches comme morts ! Mais sans aucune rigidité cadavérique !

Je remontai la couverture vert pâle sur ses seins et passai ma main dans ses longs cheveux blonds, j’embrassais son front, une respiration trouble sortie de sa bouche !

Peut-être que son esprit était encore présent quelque part pour qu’elle réagisse à ce stimulus, même si j’avais extrêmement mal en la voyant, il y a longtemps que mes larmes s’étaient taries, non pas que je n’avais plus d’émotions mais juste que j’estimais déjà avoir pleuré toutes les larmes de mon corps pour elle !

Je l’embrassai à nouveau et dis à voix basse : « Je t’aime Régina ! Je reviens j’ai encore deux-trois trucs à faire et je viens me coucher, à toute à l’heure ! »

En lui tournant le dos j’espérais toujours entendre le son de sa voix, mais comme à chaque fois, rien, que le : « bip » du moniteur, c’était comme parler à un mur, jamais de réponse, toujours ce silence pesant.

Je retournai dans le couloir et me rendis vers le monte-charge qui me servait d’ascenseur je l’avais fait redécorer comme un ascenseur classique des années mille neuf cent vingt avec des barreaux, une porte-accordéon et un cadran avec une grande aiguille au-dessus qui indiquer l’étage, j’entrais à l’intérieur et au-dessous des classiques deuxième, premier, rez-de-chaussée et sous-sol, il y avait un petit renflement métallique qui fallait coulisser pour déverrouiller un niveau d’étages supplémentaires des étages cachés sous terre, en plus un système de reconnaissance des empreintes digitales, de cette façon j’étais sûr que personne de tiers ne vienne fouiller dans mon labo, ni femme de ménage trop curieuse, ni voleur, ni flics…

J’étais assez fier de mon système de protection, c’est la moindre des choses, vu ce qu’il y a sous ma maison c’est plus sûr…

Il y avait quatre niveaux dans mon labo, j’appuyais sur le bouton pour atteindre le niveau trois et je refermai l’accordéon, la cage se mis à bouger et commença à descendre lentement, ouais pour un appareil qui a presque cent ans, il se défend encore bien je trouve, il grinçait un peu de partout et les poulies hurlaient à la mort sous le frottement à l’axe mais ça ne m’inquiétais pas vraiment, à force de l’utiliser je savais quels bruits étaient normaux et lesquels étaient caractéristiques d’un problème, mais c’est vrai que je devrais graisser le tout plus souvent. Arriver dans la cave, une trappe sécrète dissimulée s’ouvrit et l’ascenseur continua sa descente dans le : « laboratoire », c’était le nom que je donnais à cet endroit parce que c’était l’usage que j’en faisais même si en réalité il s’agissait d’un ancien silo à missiles désaffecté, mon grand-père l’avait racheté à l’armée avec les terrains avoisinants.

À l’époque c’était la guerre froide et avec la crise des missiles de Cuba, il voulut un abri antinucléaire fiable et quoi de mieux qu’un silo à missiles, et quoi de mieux pour moi avec mes expériences pour se cacher du regard des autres et du monde !

Ce n’était pas que le silo mais carrément une base militaire enterrée, j’avais beaucoup de pièces de ce bunker inoccupées ou je me contentais de stocker diverses bricoles qui pourrais servir en cas de guerre nucléaire et aujourd’hui en 2030, on y était presque, surtout entre mon pays et la Chine, il ne manquait qu’une étincelle pour que le monde se transforme en forêt de champignons atomiques ! Merci à toi, grand-père pour ce cadeau !

J’arrivais au niveau trois du bunker, l’ascenseur freinant j’ouvris la porte-accordéon bien avant qui soit totalement arrêtait. Je suis comme ça, moi, j’aime vivre dangereusement, ou était-ce mon envie d’aller me coucher assez vite qui me gagnait ?

Je débouchai sur un long couloir jalonner de portes métalliques blindées, j’ouvris la quatrième porte à droite et une lumière aveuglante contrastait avec la timide rangée de néon du couloir. C’était si éblouissant que je me cachais les yeux avec ma main, une odeur forte et fruitée envahit mes narines ! C’est si bon de sentir cette odeur !

Sous une vingtaine de lampes au sodium, environ deux cents plants de cannabis en floraison, c’était en quelque sorte mon coffre-fort, ce qui me permettait de maintenir un train de vie délirant et investir dans du matériel de recherche coûteux, j’observais mes plantes, je faisais le tour du bourre miches surveiller leur croissance, si elles n’avaient pas de carences, de maladies, ou de putain de mouche du terreau, une vraie plaie ces mouches à merde ! Je suis obligé de laisser un récipient contenant du vin blanc pour les piégés. Alors que je pourrais le boire moi-même ce vin ! Quel gâchis !

Mais bon je ne connais rien de mieux pour me débarrasser de ces saloperies ailées qui se colle dans les têtes, imaginez un acheteur, sa déception s’il trouve des mucherons dans son shit, il sera déçu… mais là fumera quand même et en achètera encore après parce ce qu’elle l’a rendu high puissance mille !

C’est ça avec les drogués, du moment que le produit les défonce, ils se foutent de ce qu’il y a dedans !

Pour tous vous dire je me moque pas mal de ceux qui achètent mon herbe, tout ce qui m’intéresse c’est d’avoir mon argent, je me moque bien de l’avis de ces toxicos sur mon produit, si ça ne leur plaît pas, ils n’ont qu’à l’acheter dans des boutiques ou c’est l’État qui en contrôle la qualité et le taux de THC, moi je produis de la bombe et je fume à blinde aussi, ouais je sais vous vous dites quel hypocrite et vous avez raison, dérogeant à la première règle du trafic : « Ne jamais goûter à sa propre came ! » Pardon Pablo Escobar.

Une des autres raisons pour laquelle je me casse le cul à produire de la qualité, c’est que j’utilise l’huile essentielle de cannabis pour Régina, quelques gouttes dans sa poche d’alimentation liquide, j’estimais que vu sa situation sanitaire, n’importe quelle solution à ma portée était utile, même si je ne l’ai jamais étudiée, au diable les chercheurs et les détracteurs du cannabis sur ce coup-là !

Si un de vos proches tombait gravement malade, ne tenteriez-vous pas inconcevable pour le sauver, même contre l’avis de son médecin, même celui de la loi ?

Moi je n’ai pas peur, je fais ce que j’estime juste !

Après avoir fini ma tournée de l’installation de floraison, j’allais dans la pièce d’à côté dans celle-ci se trouvait une installation qui accueillait les plants en croissance, sous d’imposantes lampes néons, je contrôlai le poids d’une dizaine de pots, c’était de cette façon que je mesurais le besoin d’arrosage des plants, vu que mon système d’arrosage apporter de l’eau à tous les cent pots, cette future récolte de Tangerine Dream s’annonçait prometteuse, encore du blé qui va rentrer.

« Ça va encore aujourd’hui, ils sont assez humides, demain peut-être ! »

Disais-je en refermant la porte de l’installation, j’avais encore une troisième pièce qui servait de séchoir mais là c’était vide, la prochaine récolte ne sera que dans deux semaines, je devrais être de retour d’ici là !

Je me dirigeai dans le couloir vers un escalier qui menait à l’étage en dessous, c’était l’étage le plus haut de plafond de la base, il servait de réserve de missiles et de carburant, et peut-être de garage vu qu’il avait un monte-charge énorme sur lequel on pourrait mettre un tank sans problème, il débouchait dans ma grange, il marche c’est avec ça que j’ai descendu tout l’équipement nécessaire à ma machine, arriver dans cette pièce il y avait une intense lumière qui baignait l’ensemble de l’entrepôt, même dans l’installation de culture c’était pas aussi intense, je devais enlever mes lunettes pour les remplacés par des verres solaires, j’avais l’impression que devant moi ce tenait le soleil, cette sphère lumineuse était mon réacteur à fusion nucléaire personnel, au départ je voulais réacteur nucléaire classique mais acheter de l’uranium enrichi c’est plus dur et plus cher que le tritium et le deutérium…

J’en étais assez fier, ce réacteur tournait sans aucun problème, dire que tous les pays du monde pataugent encore avec ITER, comme j’ai coutume de dire : « les grandes découvertes scientifiques sont toujours le fait d’esprit solitaire ! », comment ? Qu’est-ce que vous dites ? Le partager avec l’humanité ? Ah non, j’ai trop peur que l’industrie du pétrole s’en prenne à moi ou ma famille !

Et puis ce réacteur ne me servait qu’à produire mon électricité pour ma ferme, mes plantes et mon accélérateur de particules…

Là aussi, c’était comme dans mon ascenseur, je savais au bruit s’il y avait un problème, mais là tout tourné bien, je me dirigeais vers la salle de contrôle en surplomb de cette grande salle. Sur un escalier métallique qui vibrait quand je posais le pied dessus, je me demandais toujours si un jour il allait lâcher sous mon poids, j’étais pas un gros sac mais quand même avec quatre-vingt-cinq kilos pour un mètre quatre-vingt-onze, je pesais quand même mon poids !

Ouf ! Une nouvelle fois le vieil escalier à tenu, j’ouvris la porte et j’arrivai dans la salle de contrôle de mon réacteur et d’accélérateur, l’un ayant besoin de l’autre pour fonctionner j’allais pas me faire chier à faire deux salles distinctes.

Ma vérification était rapide étant donné que tous les paramètres étaient préenregistrés, tout ça fonctionnait grâce à mon tout premier ordi qui tourne encore sur Windows XP, édition familiale s’il vous plaît !

Bien entendu cette bécane n’était pas connectée au reste du réseau internet, j’avais trop peur d’être piraté et surtout repéré par les chiens du gouvernement ! Déjà que j’avais toujours peur qu’il repère une surcharge électromagnétique au-dessus de ma ferme ! Même si honnêtement le fait d’être profondément sous terre et qu’en plus la structure de ce bunker est blindée m’offrait une bonne protection, plus la salle du réacteur et de accélérateur étaient emprisonnée dans une cage de Faraday géante, sinon il y a belle lurette que tous les appareils électroniques de la maison auraient grillés, peut-être ceux des trente kilomètres alentour aussi.

Le champ magnétique produit était si intense que si un individu portant un pacemaker rentrait dans cette pièce, il en mourait immédiatement !

Pourquoi vous croyez que le LHC est enterré si profond ? C’est pas pour le cacher à la vue de tout le monde !

J’avais achevé mes vérifications et programmer les derniers paramètres pour mon voyage demain, tout est optimal pour le départ, je quittai le siège du poste de commande et sorti de la salle pour me dirigeais vers l’ascenseur pour retourner à la maison et enfin aller dormir quelques heures, juste histoire d’être en forme et de ne pas paraître trop fatiguer, de toute façon mes nuits actuellement ça ressemble à une alternance de siestes avec des réveils toutes les quatre heures pour s’assurer que Régina dormait bien.

C’était comme si je m’occupais d’un bébé depuis deux ans qui ne grandissaient pas !

Enfin quand je dis dormir, ça ne changeait pas, ses yeux restaient ouverts même si je les fermais, elle était aveugle à cause de cette maladie, vraiment déprimant.

Je soufflai en appuyant sur le bouton du premier étage, j’étais vraiment usé par cette situation, des fois il m’arrivait de penser au suicide, mais avant je crois que je là tuerai elle, je m’imaginer des fois dans ma tête les moyens que j’utiliserais pour la tuer, certaines scènes dans mon esprit imaginant cela de façon macabre me faisaient pousser un petit rictus.

À mon avis avec le temps je commençais à dérailler et basculé dans la folie, il était impératif que mon voyage soit concluant, il en va de la santé de Régina et de la mienne !

Je sais que c’est de mauvais goût de rire face à une situation pareille mais c’est plus fort que moi, la mort et la maladie étaient des choses banales depuis tout ce temps passé.

J’avais l’habitude d’en encaisser beaucoup dans ma vie mais là je ne suis pas loin de la rupture !

Les grincements de la cage de l’ascenseur donnaient un fond à ma réflexion profonde quand celle-ci n’est pas inhibée par l’alcool ou le cannabis !

D’ailleurs en parlant de cannabis, je sortis un joint pré-roulé d’une des poches de ma blouse et le briquet d’une autre, j’allumai mon joint et m’écroulai contre la porte-accordéon de l’ascenseur, je me laissai glisser le long de la porte les jambes écartées et le cul sur le sol, je profitais du temps passé pour arriver au premier pour fumer. J’avais besoin de planer, comme d’alcool pour égailler un peu mon quotidien, même si je brûlais la vie par les deux bouts !

Arrivé au premier, la première chose que je fis c’est de me diriger vers mon bureau, et pas pour faire ma comptabilité, enfin si pour comptabilisé les volumes d’alcool qu’il me restait dans le bar, des fois je parlais dans le vide à côté du bar, croyant que je déchargeais mes problèmes à un barman, peut-être que les éventuels fantômes qui hantaient ces lieux m’entendaient, l’idée ne me paraissait pas si saugrenue au vu des bruits qui se faisaient entendre dans les couloirs de la maison, mais bon, si un des habitants de cette maison voulait me chasser il y a longtemps qu’ils l’auraient fait !

Arrivé dans le bureau, je manquai de me prendre les pieds dans le tapis, l’alcool ça me fait faire de la merde mais heureusement j’ai l’alcool gentil, je suis juste comme un stupide ivrogne mais pas dangereux !

Avant Régina et moi buvions beaucoup mais nous savourions les grands vins, les bières et autres alcools artisanaux !

Surtout qu’après être bien bourrés tous les deux, on baiser comme des lapins !

Aujourd’hui l’alcool, je regarde le quantitatif, l’époque de la qualité était passée, je me serais saoulé au sirop pour la toux si ça existait en bouteille d’un litre !

J’ouvris la porte du bar et choisi une bouteille : « Vodka, OK allons-y alors ! » j’ouvris la bouteille et dis : « À ta santé, Vladimir toujours président de la Russie après trente ans de règne et longue vie ! »

Je commençai par boire une lampée, une grosse, J’exultai quand je la sentis descendre dans mon gosier et laissa sortir une grosse expiration de mes poumons la bouche ouverte tellement ça me brûlait le gosier, en même temps je finissais mon joint, je pris la télécommande de la télé au-dessus de la cheminée, quand je me bourrais la gueule j’avais pour rituel de regarder les informations histoire de me marrer un bon coup, la misère humaine me mettait du baume au cœur. : « Voyons ce qui s’est passé dans ce monde de merde aujourd’hui ! »

Disais-je à haute voix : « c’est pas comme si j’allais te réveiller Régina, Hein ! »

Quand je vous disais que l’alcool me faisait perdre le sens des réalités et me rendait mesquin, des fois je rêve qu’elle sorte de la chambre pour venir m’en coller une comme à l’époque, mais ça n’arrive jamais comme tout le reste ! Je repense à l’époque où je ne la connaissais pas encore, j’étais un putain de puceau fragile, qu’est-ce que je pouvais me détester parce que je n’étais pas capable de trouver une copine !

J’en pleurais des fois mes ancêtres en suppliant Dieu de mourir !

J’étais un putain de déchet humain, j’avais beau être extrêmement intelligent, pourtant je passais mes journées à me tirer sur le haricot, refusant de tenter le coup avec une fille à cause de ma peur de ce qui pouvait arriver, de me retrouver seul à nouveau ! Au final, ma solitude était devenue ma petite amie !

Une amie qui ne pourrait jamais me satisfaire sexuellement ni émotionnellement, je sais pas si le premier est le plus important ou le deuxième, peu importe ;j’étais acariâtre, moribond et cynique !

La vie en solitaire me semblait normale, comme si j’étais le dernier homme sur ce bout de cailloux, je ne voyais jamais une lueur d’espoir, tous les jours se ressemblaient. Tous plus pourris les uns que les autres, dans ces moments-là je réalisé à quel point la vie c’est de la merde !

Seuls la souffrance et le désarroi des autres pouvaient me rendre heureux, je n’avais d’ailleurs jamais éprouvé de tristesse à la vue de flots de réfugiés ou les autres enfants africains mourant de faim, d’un énième criminel noir tué par un flic blanc, ça ne m’intéressait pas. C’est pas que je saute de joie en voyant ça, c’est juste que je m’en fous !

Peut-être vous direz-vous que je mérite ma situation, qu’un mec aussi aigri que moi envers le saint : « vivre ensemble » mérite la solitude pour punition… comme vous voudrez mais dites-vous une chose nous avons tous notre place déjà réservée en Enfer, que vous y croyez ou non ! Je suis peut-être ce que vous faites semblant de combattre avec vos téléphones, mais vous ne pourrez me tuer… moi qui suis le même dégoût pour vous, vous qui avez ruiné ma vie de la naissance à aujourd’hui, finalement c’est une bonne chose que ce : « virus » soit apparu, au moins nous mourrons tous dans la douleur et la folie !

On dirait qu’enfin mes prières ont étaient exhaussés, moi qui commençais à douter de l’existence de dieu, finalement c’est la preuve qu’il existe, ou elle, va savoir ?

Ma déesse à moi est mourante me voilà bien punit d’avoir voulu espérer une vie heureuse, aussitôt heureux, sitôt malheureux, je trouvais enfin le bonheur après ces années de lutte avec moi-même et voilà que c’était fini, ça n’a duré que sept mois le bonheur, à mon avis c’était ma solitude qui n’a pas supporté que je la trompe !

L’alcool ingurgité depuis cinq minutes commençait à me monter à la tête, j’augmentais le volume de la télé, ils parlaient tous de nouveau virus : « la peste des glaciers » qu’ils appelaient ça, parce que soi-disant ça venait du permafrost qui s’était réchauffé, une bactérie néolithique, hein ?

Ayant déjà observé sa structure au microscope atomique, ça ne ressemblait à rien de présent sur cette planète, mais je dois dire qu’après dix ans à nous bassiner avec le coronavirus, cette grippe un peu plus agressive !

Ça fait du bien d’avoir quelque chose de pire à craindre, et cette fois-ci comme la précédente, les masques en papier ne serviraient à rien, c’est comme-ci vous vouliez éteindre un feu de forêt avec une bouteille d’eau !

On se marre bien plus avec cette peste qu’avec le covid-19.

De toute façon avec la pauvreté générer par le covid-28, 29 ou 45, je sais plus, les gens désormais étaient tous trop pauvre pour songer à acheter des masques, une vague de crime sans précédent avait déferler sur mon pays, d’autres sont tous simplement entrés dans des phases de guerre civile, les anciens pays développés s’écroulaient sous le poids de leur décadence, un peu comme la Rome antique, dans ce nouveau monde les leaders étaient les soumis d’autrefois, les premiers sont les derniers, les derniers sont les premiers je n’ai jamais autant apprécier le sens de cette citation biblique auparavant !

Aujourd’hui, la bactérie tueuse a fait soixante-cinq mille morts aux États-Unis, c’est inquiétant car depuis son apparition il y a deux ans, il n’y avait pas de période d’accalmie comme le coronavirus, les journalistes montraient des images de gigantesque fosse commune, de bûchers et des camps : « de prise en charge médicale » comme ils appelaient ça !

Quel hypocrisie, pour avoir déjà était mobilisé par l’armée comme médecin dans ces camps, je peux vous dire que c’est vraiment ignoble, et pourtant je suis un fan de tout ce qui est gore, mais là c’était au-dessus de mes capacités, voir des vidéos de mecs qui sont font exploser ou découper c’est une chose mais le voir en vrai c’est pire, surtout l’odeur qui vous prend à la gorge, même avec ma tenue Hazmat entièrement étanche, je n’avais jamais rien vu de si horrible de ma vie. Je pense que ça à participer à augmenter ma dépendance à l’alcool, le point positif à cette histoire c’est savais comment traiter Régina, avec un certain succès d’ailleurs, j’ai eu accès à plein de cobayes pour m’entraîner et perfectionner ma technique !

C’est certainement cruel de dire ça de tous ces gens morts dans d’atroce souffrance sous mes yeux mais pour moi sur le moment ils n’étaient là que pour satisfaire ma curiosité scientifique et puis je ne les connaissais pas alors…

De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à faire quand quelqu’un en manifestait les symptômes cliniques, personne en plus, ni même les grosses têtes de la virologie ou des maladies infectieuses ne savaient de quoi il en retourner, avec le recul, le fait que j’arrivais à ralentir l’infection de Régina, c’était grâce à une combinaison de psychotropes puissants et illégaux, son traitement reposé sur une alternance d’injection de LSD, d’extasy, neurodépresseurs puissants, de neuroleptiques et de morphine, ça permettait de réduire la destruction de ses neurones !

J’ai bien communiqué mes travaux au conseil de l’hôpital où je travaillais mais on m’a craché à la gueule, allez tous vous faire enculer bandes de grincheux de merde !

J’espère qu’ils crèveront tous de ce : « virus » !

Mais tôt au tard, elle mourra si je ne réussis pas ma mission demain !

Tous ces morts et ces visions glauques qui squattaient mon esprit commençaient à me détruire aussi les neurones, pourtant je ne suis pas malade, tant de frustration pendant ces dernières années, cela minait mon moral. Bien sûr, je savais que l’expérience que j’allais mener demain soir risquait de me tuer, mais très franchement je préférais tenter le diable, plutôt que de ne rien faire et devoir vivre sans le sourire de Régina !

Bien sûr, j’étais terrifié à l’idée de ce qui va se passer demain, quand mon corps sera traversé par un courant électrique de millions de volts, mais les tests que j’avais menés sur des chats et des chiens capturés aux abords de ma ferme étaient concluent, ils sont tous revenus vivants… psychologiquement, aucune idée, comment j’aurais pu le leur demander je parle pas ce langage ; Quoi ? Vous trouvez ça cruel que je me serve de chiens et de chats pour mes expériences ?

Ça ne m’étonne pas de vous !

Pour vous consoler, sachez que depuis cette nouvelle pandémie, beaucoup des propriétaires de ces animaux sont morts et leurs animaux ce sont retrouvés dans la nature et en ville c’était pire encore, quel mongol aurait cru que le chien et le chat ne s’attaqueraient pas à son ancien maître ? Moi par exemple, ils croyaient tous que ces sales bêtes les aimaient !

Il y avait même des meutes de chiens errants se baladant aux alentours de ma ferme, moi je suis gentil, l’État lui a embauché des groupes de chasseurs pour nettoyer la région, et quand je dis nettoyer c’est tuer, moi je les torture psychologiquement et je les relâche dans la nature, je tue pas moi ! Bien que des fois c’est pas l’envie qui manque car ses animaux en plus d’être des vecteurs du : « virus » s’attaquer aux malheureux qui se trouvait sur leur chemin, le : « virus » avait rendu certaines de ces bêtes folle et hors de contrôle, en trouver des sujets sains parmi ceux que je capturais relevés du miracle, quant à ceux qui étaient infectés, je leur collais une balle dans le crâne, il était trop dangereux de remettre ces sales bêtes en liberté sûre qu’elles m’auraient attaqué et dévoré dans la minute ou j’aurais ouvert le piège, tant bien même elles fuiraient je sais qu’elles reviendraient à la charge pour attaquer mes vaches, chose que je ne pouvais tolérer.

Rien à battre que ce soient des chiens ou des chats, pour moi cela avait la même valeur qu’un être humain qui serait enragé devant moi, je l’aurais abattu aussi… comme un chien si je peux me le permettre !

D’ailleurs ceci était étrange avec ce virus néolithique, seul les espèces carnivores ou omnivores étaient infectés et pouvait-ce transmettre ce virus, seulement de mangeur de viande ou potentiels mangeurs de viande, pas d’herbivores, c’était ceci qui me faisait penser au fait que ce : « virus » n’était peut-être pas d’origine terrestre, c’est tout de même bizarre, mais au moins mes vaches ne craignaient rien, j’ai d’ailleurs déjà recherché dans leur génome et leur sang s’il n’avait pas de corrélations avec leur résistance et le virus en lui-même mais là aussi j’ai buté contre un mur.

Pourquoi aussi je n’étais pas contaminé alors que je vis avec un réservoir à : « virus » dans ma maison, là aussi je n’avais pas trouvé la solution, autant pour des virus classiques je pourrais vous répondre, mais là cela restait un mystère, d’ailleurs les scientifiques eux non plus ne savaient pas, on savait que ce virus était aéroporté et qu’il était présent en suspension dans l’air, mais pourquoi alors ce n’est pas tout le monde qui est infecté, la manifestation des symptômes cliniques du : « virus » était variable d’un individu à l’autre, mais comment l’expliquer ? Jeune comme vieux, heureux comme dépressifs, hommes comme femmes, riches comme pauvres, n’importe qui pouvait du jour au lendemain tomber malade et devenir malade au point de bouffer sa famille, mais ce n’étaient pas des zombies pour autant, ils restaient bien vivants mais ne marcher pas comme des zombies et ils parlaient parfois encore, avec beaucoup d’incohérence, mais ils parlaient…

À plusieurs fois j’ai eu peur que Régina se lève de son lit est me dévore pendant mon sommeil, j’avais pris l’habitude de la sanglée au lit quand je dormais même si aujourd’hui avec la camisole chimique auquel je la soumettais j’étais tranquille, là où tous mes collègues médecins se contentaient de traiter les symptômes, moi je prenais le problème à la racine, le cerveau était le lieu de développement du : « virus », c’est ce que j’avais découvert au cours de mes recherches, après je n’ai pas partagé ces recherches, d’une part parce ce que mon approche ne permettait pas de guérir la maladie mais juste de la ralentir, et d’autre part par souvenir de ma déconfiture lors de ma publication sur la méthode de ralentir la maladie !

Je n’agissais que pour moi pour garder ma Régina, je ne voulais pas faire de tableau d’elle comme mes ancêtres accrochés au mur alors je l’ai transformée en tableau vivant clouée dans son lit, au final c’est du pareil au même !

Ayant fini de me biturer, je laissai la bouteille rouler à mes pieds, je savais que quand j’allais me relever ça allait tourner dans ma tête, je regardais une dernière fois l’écran, des manifestations de gens en colère dans les grandes villes d’Europe, comme tous les jours, de toute façon le vieux continent n’allait pas tarder à se disloquer comme l’URSS en son temps, ce n’était qu’une conséquence logique à cette idée grotesque d’amalgamée différents peuples différents entre eux !

Maintenant ils sont tous égaux, tous pauvres et miséreux !

Bientôt ce sera notre tour !

Puis j’éteins la télé avant de jeter la télécommande sur le sol à côté de la bouteille de vodka vide, c’était un des changements notables depuis la maladie de Régina, j’étais devenu bordélique alors qu’avant tout était rangé et nettoyer soigneusement, c’était presque maladif, mais maintenant il y avait du bordel partout, des bouteilles vides, des emballages de bouffe, même des cendard renversé au sol, la poussière s’accumuler partout.

Abi m’avait déjà motivé à commencer mais l’ennui et surtout l’alcool me faisait vite abandonné, je ne mettais même pas les sacs de ce que j’avais déjà ramassé à la poubelle, mais bon je ne voyais pas toujours pas de rats ni de blattes alors ça aller, je pris appui sur mes mains pour me relever et une fois debout je chancelais comme un arbre pris dans une tempête, je remis en bouche le joint qui était posé sur mon bureau, et fouillant dans la poche gauche de ma blouse, j’en sortis mon briquet pour rallumer mon joint, je ne sais même si je sens l’effet de l’alcool ou du cannabis ? Tellement je planais dans une autre galaxie !

Je sorti du bureau me cognant aux murs avant de les raser pour garder l’équilibre et ne pas tomber en arrière, je glissai sur le mur sur cinq six mètres avant de pousser la porte de la salle de bains et de marquer un court arrêt, je baissai mon froc et mon caleçon et de m’affaler comme une merde sur le trône, aussitôt poser je relâchai la rivière de pisse qui gonflait ma vessie, ça faisait un bien fou, je crois que c’est P-Diddy qui disait que le meilleur moment pour l’homme c’est quand il pisse, c’était une sensation proche de l’orgasme, quelque chose que je n’avais plus connu depuis des années, donc le fait de pisser me procurait une sorte de satisfaction sexuelle !

Tristes perspectives, ma vie sexuelle se résumait à pisser et me branler ! J’avais mis presque une minute à me vider, après quoi je me relevai et me mis devant le miroir en oubliant… peut-être un peu volontairement de relever mon pantalon, j’aimais pas porter des pantalons à la base, mais bon en société s’était un impératif, y’a que les fous et les pervers qui n’en portent pas… quelle chance ils ont ces bâtards.

Je me penchai et bu un peu d’eau au robinet avant de prendre ma brosse à dents et de la tartinée de dentifrice, je vivais peut-être dans une porcherie mais du côté de l’hygiène de ma personne, j’étais intraitable, de plus comme Adolf Hitler j’avais la phobie des dentistes, alors même saoul au dernier étage je ne ratais jamais un brossage de dents et aussi une douche au moins tous les deux jours, je ne voulais pas chopper la gale, ou un autre truc dégueulasse du style !

Tout en faisant les mouvements de brosse à dents dans ma bouche, je fixais mon sexe dans le miroir qui balançait de gauche à droite, je dis avec la bouche pleine du dentifrice devenu une mousse commençant à couler sur mon bouc : « Bientôt mon gars ! Tu vas pouvoir reprendre du service. »

Les plus maniaques sexuels d’entre vous me demanderez pourquoi je ne fais pas l’amour à Régina dans son état ?

Putain vous vous entendez penser, ce n’est pas parce qu’elle est en phase active du : « virus » que je ne le fais pas, c’est juste que la baiser dans cet état ce serait comme baiser un cadavre mais qui ne serais pas refroidi, même si connaissant Régina je pense qu’elle ne m’en tiendrait pas rigueur si je faisais ça dans un état second, c’est une idée à méditer !

J’avoue que je lui aie déjà caressé le clitoris pour voir si ça provoquait une réaction de son cortex cérébral mais rien, elle restait de marbre.

Si j’avais fait ça, c’était uniquement par intérêt scientifique… mais j’avoue y avoir pris du plaisir même si j’avoue que j’aurais voulu une réponse faciale de Régina. Mais rien comme tout le reste des stimuli que je testais sur elle !

J’avais fini mes ablutions, je crachai, nettoya ma brosse à dents et me rinça la bouche, après ça c’était fini, plus d’alcool ou de fumette… jusqu’au réveil, c’était une règle pour moi, il fallait vraiment un événement exceptionnel comme la visite tardive de quelqu’un comme mon pote Pepe qui débarquait des fois à des heures vraiment tardives et forcément quand il était là, c’était reparti pour l’orgie d’alcool et de fumette ! C’étaient les seules exceptions à ma règle auquel je ne dérogeais jamais !

J’essayais toujours de garder une certaine hygiène de vie… malgré mon ventre bedonnant à cause de l’alcool mais bon je voyais toujours mes pieds donc ça va !

Je me déshabilla, enlevant ma blouse, mon haut et pantalon de travail, c’étaient des vêtements de l’hôpital où j’exerçais à l’époque, je trouver ces fringues plus confortables que le jean et la chemise de bobo, même si ces vêtements s’apparentaient plus à un pyjama qu’a un uniforme de flic, pompier ou postier… j’aimais bien ça laisser mon corps respirer en dessous et ça ne me serait pas au niveau des couilles comme un jean de merde !

Je me retrouver en caleçon devant le miroir, encore en mode figé à cause de mon taux d’alcool élevée, je portais un caleçon rayé noir et blanc avec un élastique rouge, tous mes caleçons et slips étaient rayés de noir et de blanc, j’ignore pourquoi ce motif, je n’avais pourtant jamais fait de prison et n’avais pas envie de m’y retrouvé, je pense que ma prison c’était mon esprit !

Là était ce qui m’empêchait d’évoluer dans ma vie, j’étais prisonnier de cette routine de vie moribonde et Régina était mes chaînes et mon boulet, j’avais pris perpète pour elle, de toute façon c’est ce qui ce passe quand vous êtes en couple et encore plus quand vous avez des enfants avec votre moitié, chaque fois que vous regardez votre fils ou votre fille, vous voyez sa mère dans son visage même si vous avez rompu depuis longtemps.

Moi, je me regardais dans le miroir et je savais pas pourquoi mais la vue des rayures de mon caleçon me donnais envie de me toucher et de me masturber, d’ailleurs ma main caresser déjà mon pénis doucement, je me demandais ce que je devais faire maintenant, je m’exclamais à haute voix avec le ton de voix d’un mec bourré : « Ça y est, je sais ! »