Baker, Wells et le livre divin de Thot - Caroline Ronco - E-Book

Baker, Wells et le livre divin de Thot E-Book

Caroline Ronco

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"Baker, Wells et le livre divin de Thot" retrace une quête périlleuse à travers plusieurs continents, à la recherche du légendaire livre de Thot, disparu depuis des siècles. Guidés par un enchevêtrement de mystères, un archéologue à la retraite, son petit-fils, professeur d’histoire, et une infirmière, héritière d’une ancienne lignée de sorcières, unissent leurs compétences. Ensemble, ils affrontent des énigmes insoupçonnées, des forces surnaturelles et des révélations qui bouleverseront non seulement leur existence, mais aussi l’équilibre du monde. Plongez au cœur d’une aventure où chaque page dévoile un secret, et où le prochain tournant pourrait bien redéfinir leurs destins.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Caroline Ronco contemple les mots s’enchaîner, les scènes se déployer et les rebondissements s’imbriquer avec la précision d’un puzzle minutieusement assemblé. L’écriture de ce roman s’est révélée être pour elle une aventure inoubliable, mêlant passion, exaltation, épanouissement et un profond sentiment de liberté.

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Seitenzahl: 238

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Caroline Ronco

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Baker, Wells

et le livre divin de Thot

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Caroline Ronco

ISBN : 979-10-422-5865-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1

Le coming-out forcé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le samedi 11 août 2018, à 15 h, au cimetière de Mt Pisgah, à Cripple Creek, dans le Colorado.

C’est un jour pluvieux et bien triste pour la famille Baker qui est rassemblée autour de la Tombe d’Henriette Baker, la grand-mère.

 

Au premier rang se trouvent M. Charly Baker (le grand-père), Owen et Julianna Baker (le fils et son épouse) et leur enfant Chris (le petit-fils). Derrière eux, les amis et la famille venus rendre un dernier hommage.

 

LE PRÊTRE : Si nous sommes réunis en ce jour pluvieux, c’est pour rendre un dernier hommage à Mme Henriette Baker qui a été rappelée par notre créateur afin d’œuvrer à ses côtés. C’est pourquoi les anges pleurent aujourd’hui, car ils savent aussi bien que nous que cette dame au grand cœur, emplie de générosité, de tendresse et d’amour, nous a quittés trop tôt. Oui, ne craignons pas de pleurer, de laisser notre colère et notre peine s’exprimer par des vagues de larmes plutôt que de contenir nos émotions.

 

CHARLY(le mari se lève, tout en affichant un air impatient) : Très bien. Si vous le permettez, je vais continuer !

 

LE PRÊTRE(confus, fait place) : Oui, bien évidemment. C’était votre femme après tout !

 

CHARLY (le fixe d’un regard froid) : Elle le sera jusqu’à ma mort !Puis se place devant la tombe.

Mon amour, pousser les portes de cette boulangerie, il y a 60 ans de cela, fut la plus belle chose qui me soit arrivée. Une vie entière à nous aimer, nous chamailler, rire, se séduire, partager notre amour inconditionnel sans jamais se soucier de ce que pensaient les gens. Nous avons eu une belle et heureuse vie que peu de gens connaissent ! Mais ne t’en fais pas, je serai bientôt à tes côtés afin de te faire à nouveau danser. Repose en paix mon Amour.

 

Il attrape la pelle et la plante dans le monticule de terre située à proximité pour en récupérer un peu, se dirige vers le trou et le fixe. Je t’aime aussi Henriette.

 

Il jette la terre sur le cercueil, regarde son fils Owen et lui tend l’outil pour qu’il fasse de même, suivi de sa femme Julianna puis à Chris le petit-fils.

Les quatre membres de la famille se placent les uns à côté des autres (Chris, Charly, Owen et Julianna avec son parapluie) afin de recevoir les condoléances.

Chaque personne se dirige vers eux pour leur adresser un mot de compassion.

 

CHRIS(qui sourit à l’assemblée tout en les remerciant, s’adresse à son grand-père) : Qui est-ce ?

 

CHARLY (le regarde, étonné) : C’est Mme Clarks, notre voisine !En parlant de la vieille dame qui se trouve en face de lui.

 

MME CLARKS : Je sais que cela fait longtemps, mais tout de même !

 

CHRIS (d’un air confus) :Oh oui, je me souviens de vous ! Je parlais de la jeune femme brune qui parle toute seule, devant la tombe !Il fronce les sourcils.

 

CHARLY : Oh, tu parles d’Ana ! C’est mon assistante.

 

CHRIS : Grand-mère t’a laissé prendre une jeune femme aussi jolie, sans sourciller ?

 

CHARLY(se tourne face à lui) : Peu importe le nombre de femmes qu’il pouvait y avoir autour de moi, je n’avais d’yeux que pour elle. Réfléchis un peu… elle est bien trop jeune pour moi ! Je ne tiendrais pas la distance et n’aurais pas l’endurance !

 

CHRIS(d’un air écœuré) : Merde ! Grand-Père ! T’es dégueulasse !

 

CHARLY(amusé) :Tu m’as cherché, tu m’as trouvé.

 

OWEN : Je vous signale que les gens font preuve de compassion, alors soyez polis, s’il vous plaît !

 

CHRIS : C’est lui qui a commencé !

 

CHARLY : Menteur !

 

Vient le tour d’Ana de présenter ses condoléances.

 

ANA : M. et Mme Baker, toutes mes condoléances. Votre maman était une femme extraordinaire et ce fut un honneur d’avoir pu la rencontrer.

 

OWEN : Merci Ana.

 

JULIANNA : Si vous le souhaitez, nous avons prévu du café et quelques gâteaux, vous pourriez passer ?

 

ANA : Avec plaisir.

 

Elle sourit et s’avance vers Charly, mais les mots ne sortent pas, seules des larmes coulent. Il la prend dans ses bras et la serre fort, embrasse sa chevelure et sèche ses larmes.

ANA(regarde Chris) : Toutes mes condoléances pour votre grand-mère, en lui tendant la main.

Chris la lui serre, quand soudain un éclair frappe à quelques mètres d’eux.

Naturellement protecteur, l’attrape et baisse sa tête par sécurité.

Tous crient et partent se réfugier dans les véhicules.

 

CHRIS(tenant toujours Ana par les épaules) : Ça va ?

 

ANA(en relevant la tête) :Il en a fallu de peu !

 

Elle reste figée et silencieuse en voyant les yeux de Chris s’illuminer d’un blanc aussi scintillant que la foudre.

 

CHRIS(perturbé par son regard inquiet) : C’est sûr ? Tout va bien ?

 

ANA(se reprend comme si de rien n’était) : Oui, j’ai juste eu très peur.

 

JULIANNA : Rentrons à la maison, nous y serons bien plus en sécurité.

 

OWEN : C’est préférable.

Il prend son père par le bras, pour l’aider à marcher. Tout le monde regagne sa voiture.

 

CHRIS(accompagne Ana à sa voiture) : Vous êtes en état de conduire ?

 

ANA(constatant que ses yeux reviennent à leur couleur d’origine) : Oui, merci.

 

CHRIS : On se retrouve chez Charly. Puis monte en voiture avec sa famille.

 

ANA(monte dans la sienne) : Ça, c’est une première !

 

On se retrouve dans la maison de Charly (38,759 351 – 105. 193 018), avec une trentaine de personnes qui discutent et prennent un café accompagné de petits gâteaux.

 

ANA(se dirige vers Julianna qui est en train de discuter avec des voisins, les yeux remplis de larmes) : Julianna, je peux m’occuper du service si vous le souhaitez.

 

JULIANNA(lui tend le plateau) : Merci, Ana.

 

ANA : Pas de quoi.

 

Elle fait le tour de la salle, afin d’en proposer à tous. Pendant ce temps, Chris la regarde faire tout en faisant semblant d’écouter ce que disent les gens. Elle repose le plateau sur la table et débarrasse légèrement.

 

CHRIS(s’adressant au groupe qui lui parlait) : Excusez-moi, je reviens.

 

LE GROUPE : Oui, fais donc.

 

Il se dirige vers Ana.

 

CHRIS(se place à côté d’elle) : Vous savez que vous n’êtes pas obligée !

 

ANA(lève les yeux) : Oui, je le sais, mais ça m’occupe. Et la plupart d’entre eux sont des patients qui vont probablement me demander à quelle heure je passe ! Il n’y a que vous qui m’êtes inconnu.

 

CHRIS (lui tendant la main) : Moi, c’est Chris. Elle sourit.

 

ANA : Ana !

 

CHRIS : Ça vous dit de boire un café sur la terrasse ? Il paraît que la vue y est exceptionnelle sous la pluie.

 

ANA : Avec plaisir !

 

Il sert deux cafés, lui en donne un et ils sortent s’asseoir sur le perron.

 

CHRIS : Alors, comment avez-vous rencontré mes grands-parents ?

 

ANA : Je suis entrée dans le café du centre, les yeux pleins de larmes et vos grands-parents m’ont interpellé pensant à une agression et quand je me suis expliquée, je me suis sentie si stupide !

 

CHRIS : C’est-à-dire ?

 

ANA : Mon petit ami m’avait quitté comme une malpropre après cinq ans de relation.

 

 

CHRIS : Je suis désolé.

 

ANA : Ne le soyez pas, vous n’y êtes pour rien.

 

CHRIS : Et sinon pourquoi être restée ici ? Il n’y a rien à faire pour une jeune femme.

 

ANA : À ce moment-là, être connue de personne m’a aidé à me sentir mieux et, avec le temps, j’ai créé certaines amitiés alors je suis restée. Mais parlons de vous, vous n’habitez pas à Cripple Creek ?

 

CHRIS : Je suis originaire d’ici, mais j’avais besoin d’un autre Colorado moi aussi.

 

ANA : Pour quelle raison ?

 

CHRIS : Vous avez vu le charmant couple avec qui discutait ma mère quand vous lui avez pris le plateau des mains ?

 

ANA : Oui.

 

CHRIS : Elle était ma fiancée et lui mon meilleur ami.

 

ANA : Oh, mince, je suis désolée.

 

CHRIS(la regarde) : Ne le soyez pas, vous n’y êtes pour rien !Les deux rigolent.

 

ANA : Que faites-vous dans la vie ?

 

CHRIS : Je suis professeur d’histoire à l’université de Denver.

 

ANA : Denver !

 

CHRIS : Oui, c’était mon inconnu !

 

Certains invités commencent à partir.

 

MR ET MME ROBBINS : Chris, nous partons.

 

CHRIS : Merci d’être venus.

 

MR ET MME ROBBINS :C’est tout à fait normal, et si vous avez besoin de quoique ce soit, ne vous gênez pas.

 

CHRIS : Merci.

 

MR ET MME ROBBINS : Au revoir !

 

CHRIS : Au revoir ! Il se retourne vers Ana. Il serait préférable que je retourne à l’intérieur pour remercier tout le monde.

 

ANA : Oui, je comprends, je vais également vous laisser en famille.

 

Elle rentre pour récupérer ses affaires. Les gens commencent à partir les uns après les autres. Ana et Chris, se retrouvent coincés à côté des parents de ce dernier dans le hall d’entrée, et disent au revoir à tout le monde. Ana, gênée, reste polie malgré cette situation.

Une fois, tout le monde parti…

 

ANA : Julianna, un coup de main avant que je parte ?

 

JULIANNA : Merci Ana, je vais le faire, ça m’occupera l’esprit.

 

ANA : Très bien, je vais vous laisser.

 

OWEN : Julianna, nous avons rendez-vous à 19 h 30 et il est déjà 19 h !

 

JULIANNA(en se retournant vers Ana) : Oh, oui, j’avais oublié ! Tu pourrais rester, s’il te plaît ?

 

ANA : Oui, pas de soucis.

 

CHRIS : Maman, ne t’inquiète pas. Je passe la nuit ici pour éviter que papi ne soit seul. Je vais donc m’occuper du rangement.

 

JULIANNA : Tu sais que tu es mon fils préféré ?Et lui donne un tendre baiser.

 

CHRIS : Ce n’est pas difficile, je suis ton seul fils.Tout en l’enlaçant.

 

JULIANNA : Disons que je suis certaine que ça sera fait correctement avec elle !

 

OWEN : À demain Chris ! Nous viendrons à midi et demi pour déjeuner avec vous.Tout en lui donnant une tape sur l’épaule. Ana… surtout, ne te laisse pas faire par ces deux-là.

 

ANA : Je n’en avais pas l’intention, dit-elle en faisant la bise à Owen.

 

OWEN : Papa, essaie de dormir un peu, ça te fera du bien.

 

CHARLY : À demain, fiston. Julianna, prends soin de toi.

 

JULIANNA : Bye, bonne nuit.

 

LES TROIS : Bonne nuit !

 

Il ferme la porte.

 

CHARLY : Je vais me reposer un moment dans mon bureau.

 

CHRIS : Si tu préfères rentrer, je le comprendrais.

 

ANA : Non, c’est bon. Je n’avais rien de prévu !

 

CHRIS : Prête pour le grand nettoyage ?

 

ANA : Oui, Monsieur.Tout en le regarde s’éloigner.

 

CHRIS : Je vais chercher un sac-poubelle.

Elle commence à réunir les petits gâteaux sur un même plateau. En revenant, il ramasse tout ce qui se met à la poubelle. Pas de petit-ami, qui vous attend ?

 

ANA : Personne ! Ni mari ni enfant.

 

CHRIS : Je vois. Charly m’a dit que vous étiez son assistante.

 

ANA : C’est un bien grand mot ! Disons qu’il m’a passionné avec ses histoires. Alors, à temps perdu, je l’aide. En réalité, je suis infirmière.

 

CHRIS : OK.

 

ANA : Il a cette façon très particulière et prenante de les raconter. On se sent comme hypnotisé ! Vous avez remarqué, vous aussi ?

 

CHRIS : À votre avis, qui est-ce qui m’a donné envie de devenir professeur d’histoire !

 

ANA : Il vous a piqué ?

 

CHRIS : Je pense que ma première histoire, il me l’a raconté lorsque j’étais dans le ventre de ma mère. (Il se met à rire) Parfois, je me demande comment ma grand-mère a pu supporter tout cela.

 

ANA : Je pense que lorsque l’on trouve le véritable amour, on l’aime tel qu’il est, sans aucune restriction et condition.

 

CHRIS : Vous êtes une grande romantique ?

 

ANA(s’arrête et le regarde) : J’aime croire que le véritable amour existe encore à notre époque.

 

CHRIS : Je comprends, Mademoiselle… Au fait, c’est quoi votre nom de famille ?

 

ANA : Wells, Ana Wells.Elle change de conversation. Vous avez prévu de passer le week-end ici ?

 

CHRIS : J’ai pris la semaine, je reprends le lundi 20. Et vous ?

ANA : J’ai pris mon week-end !Elle rigole. Votre femme n’a pas pu venir ?

 

CHRIS(s’étonne) : Ma femme !... Je ne vous ai jamais dit que j’avais quelqu’un !

 

ANA(déstabilisée) : Désolée, j’avais cru comprendre…

 

CHRIS : Non, vous avez mal compris.

 

ANA(confuse) : Pardon, je ne voulais pas être intrusive.

 

CHRIS : Il n’y a pas de mal. Disons que, depuis Monica, je n’ai rien eu de sérieux.

 

Elle se retourne avec le plateau de gâteaux et se retrouve face à Charly qui tient une arme dans sa main droite, le long de son corps, qui la fixe droit dans les yeux.

 

ANA(surprise, attrape Chris par le bras et fait tomber le plateau) : Chris !

 

CHRIS(qui ne l’a pas vu) : Vous avez deux mains gauches !Se baisse pour ramasser, mais Ana le redresse, complètement paniquée, et lui fait un signe de tête pour qu’il regarde derrière lui.Oooh, Papi, qu’est-ce que tu fais avec ton arme ?

 

ANA (paniquée) : Charly… il est chargé ?

 

CHRIS(ne le laisse pas répondre) : Je sais qu’elle te manque, mais ce n’est pas ce qu’elle aurait voulu !

 

CHARLY : Voyons Chris ! Je ne vais pas me tirer une balle pour la rejoindre, mais seulement prouver que ma théorie est vraie !

 

CHRIS(regarde Ana, mais elle fait une moue pour lui faire comprendre qu’elle ne sait pas de quoi il s’agit) : De quelle théorie tu parles ?

 

CHARLY : C’est une sorcière !

 

CHRIS(choqué) : C’est quoi ?

 

CHARLY : Une sorcière !

 

Chris la regarde.

 

ANA(d’un ton ironique) : Oui, comme toutes les femmes dans ce monde !

 

CHRIS : OK, Grand-Père, ça suffit, donne-moi ça… Il s’approche.

 

CHARLY(met l’arme près de sa tempe) : Ne fais pas un pas de plus ! Chris s’arrête aussitôt.

Tu es une sorcière Ana ! Et je peux le prouver !

 

CHRIS(s’énerve) : Putain ! Dis quelque chose !

 

ANA (reste calme) : Ne faites pas ça Charly. Je vous ai fait quelques tours de magie à l’occasion, mais ça ne fait pas de moi une sorcière. Je ne sais pas sur quoi vous vous basez, mais, si vous appuyez sur cette gâchette, on vous mettra dans une boîte six pieds sous terre !

 

CHARLY : Menteuse, tu en es une et tu ne devrais pas t’en cacher.Il appuie sur la crête de l’arme. J’ai effectué des recherches. Trois ans que je la vois faire ! C’est une descendante de Thot !

 

CHRIS (hurle) : Peut-on prendre le temps de discuter de tout cela avant que tu ne te tires une balle dans la tête !

 

ANA : Je n’ai pas le pouvoir d’arrêter le temps alors, à votre place, je ne ferais pas ça, car vous allez y rester !

 

Chris, perplexe, la regarde choquer.

 

CHARLY : Tu mens !

 

CHRIS (se retourne) : Elle n’a pas de pouvoirs magiques, bordel !

 

CHARLY : Si et je vais te le prouver !Il appuie sur la gâchette.

 

Prise au dépourvu, Ana a les yeux qui s’illuminent d’un rouge flamboyant. Elle tend le bras fermement en direction de Charly ce qui le propulse dans le fauteuil qui se trouve derrière lui, ce qui détourne la direction du pistolet, et la balle se loge dans le bras gauche de Chris qui se trouvait non loin de son grand-père.

 

CHARLY (exalté de voir sa théorie prendre vie, hurle) : T’es une sorcière, une sorcière !

 

Devant la jeune femme figée telle une statue ne sachant plus quoi faire, Chris hurle, car il vient de se faire tirer dessus.

 

CHRIS : Bordel… ça fait mal, aaaargh ! Puis se tait en constatant les yeux rouges d’Ana.

 

CHARLY (excité, ne fait pas attention et l’attrape par les deux bras en le secouant) : C’est une sorcière, une vraie !

 

CHRIS (ne sent plus la douleur, choqué de ce qu’il voit) : Ses yeux !

 

CHARLY(la regarde, mais ne voit que l’humaine) : Elle est énervée, ce n’est pas grave.Puis attrape son petit-fils qui se met à hurler.

 

CHRIS : Lâche-moi ! J’ai une balle dans le bras, s’il te plaît !

 

CHARLY : Oh, mon Dieu, je vais chercher un torchon pour te faire un garrot.Il part en courant dans la cuisine, puis revient aussitôt. Ana prend son manteau et commence à partir, quand le vieil homme revient, le torchon en main. Attends, tu peux l’aider ! Ana, en colère, part en claquant la porte.

 

CHARLY (désespéré) : Il n’a rien fait… il n’y est pour rien…

 

ANA(entendant ses paroles, revient sur ses pas. Elle se place à l’entrée du séjour, tend sa main et bouge ses doigts tout en parlant) :Viens à moi.

La balle sort aussitôt du bras pour se poser dans sa main tandis que ses yeux deviennent verts.

Chris hurle de douleur. Elle poursuit. Que cette plaie se referme sans aucun problème.

On voit la blessure se guérir comme si rien ne s’était passé, sous les yeux ébahis des deux hommes. Soudain, la porte claque. Chris se relève aussitôt et court pour rattraper Ana. Il ouvre brutalement la porte et crie.

 

CHRIS : Ana ! Attends… ! Il regarde de tous les côtés, mais elle n’est plus là.

 

Il se décide à rejoindre son grand-père.

 

CHARLY : Elle n’est plus là.

 

CHRIS : Non, mais sa voiture est garée devant la maison.

 

CHARLY : Ne t’inquiète pas, elle reviendra !

 

CHRIS (décontenancé) :Parce que tu crois vraiment qu’elle va revenir après ça ?

 

CHARLY : C’est incroyable, une chance sur dix milliards d’en croiser une et elle se trouve chez nous ! C’est miraculeux !

 

CHRIS : Quelqu’un a dû nous mettre de la drogue dans le café !

 

CHARLY : Tu l’as vue comme moi, je te signale.

 

CHRIS : Oui. Et tu as vu la couleur de ses yeux ?

 

CHARLY : Oui, ils sont très jolis. C’est prodigieux, la façon dont elle t’a guéri. Je savais qu’elle déplaçait des objets, mais je ne pensais pas qu’elle faisait davantage.

 

CHRIS : Comment as-tu su ?

 

CHARLY : Chasse le naturel et il revient au galop !

 

CHRIS : Et où est le rapport avec le Dieu Thot ?

 

CHARLY : Une fois, j’ai surpris une conversation entre ta grand-mère et elle. Henriette lui contait l’histoire de ton enfance et elle s’est confiée sur la sienne.

 

CHRIS : Je vois.Mais soudain, Charly fait un léger malaise.Oh, ça va ?tout en le rattrapant de justesse.

 

CHARLY : Oui, je pense que tout cela a fait augmenter ma tension.

Je ferais mieux de m’allonger un instant.

 

CHRIS : Je vais t’aider à monter les escaliers. Il le prend par le bras et ils montent.

 

On retrouve Ana une heure plus tard, dans le bureau de Charly, fouillant dans tous ses dossiers en pensant la maison endormie. Chris est en train de boire une bière dans la cuisine.

Lorsqu’il entend du bruit, il se relève délicatement, attrape une batte de base-ball qui se trouve dans le seau à parapluie dans le hall d’entrée et se dirige vers le bureau, source des sons. Il tient la batte tel un joueur prêt à frapper. Il voit la porte du bureau grande ouverte et s’approche pour finalement découvrir une boule lumineuse flotter pour éclairer le bureau et surprend ainsi Ana dans son méfait.

 

CHRIS (émerveillé) : Waouh ! Ana, surprise, tend le bras vers lui et s’apprête à prononcer des mots. Non, attends ! Je ne te veux pas de mal.Elle regarde la batte. Attends, je la pose au sol, comme ça, tu n’auras rien à craindre.Elle reste muette. Je n’en reviens pas. Tu as vraiment des pouvoirs magiques ? Confuse, elle reste sans voix. T’as perdu ta voix ?

 

ANA (baisse son bras) : Non, bien sûr que non ! Mais que veux-tu que je te réponde ?

 

CHRIS : Excuse-moi d’être curieux, perplexe et un peu flippé.

 

ANA (arrogante) : Qu’est-ce que tu veux, Chris ?

 

CHRIS (étonné, ironise) : C’est quand même toi qui fouines dans le bureau du grand manitou !

 

ANA : Il a un dossier sur moi. Je tenais à le récupérer, c’est tout.

 

CHRIS : Si t’es pas pressé, on peut boire un café dans la cuisine et discuter.

 

ANA (déterminée) : Chris, si c’est un piège…

 

CHRIS (lui coupe la parole) : Ce n’en est pas un ! Promis ! Le vieux s’est endormi. Il n’y a que toi et moi. J’aimerais juste qu’on discute.

 

ANA (s’approche de lui, ne détournant pas le regard) : Si tu te joues de moi, je mettrai la maison à feu et à sang !

 

CHRIS (déglutit) : OK.Il tend le bras en direction de la cuisine. Après toi.

 

Les deux s’y dirigent, elle s’assoit, et lui sort les tasses.

 

CHRIS : Tu préfères boire, manger ou les deux ? Tu peux aussi…

 

ANA : Un café suffira, merci.

 

Il la sert et met des petits gâteaux sur la table.

 

CHRIS : J’ai vu que tu avais apprécié les muffins aux myrtilles cet après-midi donc…

 

ANA(sourit) : Merci ! Elle ne peut résister et le silence se fait.

 

CHRIS : Comment mon grand-père peut penser que tu es une descendante du Dieu Thot ?

 

ANA : Aucune idée !

 

CHRIS : Tu es magique, d’accord, mais de là à dire que tu as le sang d’un Dieu égyptien qui coule dans tes veines, c’est fou ! Elle sourit. Qu’est-ce que j’ai dit qui te fait autant sourire ?

 

ANA (flattée) : Que je suis magique !

 

CHRIS : Apparemment ! C’est à cause de cela, ta rupture avec ton ex ?

 

ANA (inspire) : Oui… Il est rentré du boulot plus tôt que prévu et je faisais le ménage de manière peu orthodoxe ! Quand j’ai croisé son regard, il avait l’air tellement horrifié qu’il est devenu tout blanc. J’ai voulu m’approcher, mais il m’a rétorqué « Pas un pas de plus sorcière ! » tout en attrapant un club de golf. Il m’a dit que j’avais une heure pour prendre mes affaires et quitter son appartement.

 

CHRIS : Je ne sais pas quoi dire.

 

ANA : Eh bien, dis-moi comment il se fait que, toi, tu n’aies pas peur ?

 

CHRIS : J’ai grandi en entendant parler des Dieux, sorciers et toutes légendes confondues, donc je pense qu’une part de moi s’attendait à en voir un jour ! Comment tu as su ?

 

ANA : Oh, ça se transmet de génération en génération et ma grand-mère n’a pas manqué à son devoir ! On passait des journées entières à m’entraîner.

 

CHRIS : Pourquoi ?

 

ANA : Bonne question ! Elle répondait « on ne sait jamais ! »

 

CHRIS : Au fait… Il boit une gorgée de son café et fait une grimace. Désolé, il est froid, c’est imbuvable.

 

ANA : Tu veux que je te le réchauffe ?

 

CHRIS : Tu peux faire ça ?Elle sourit, place ses mains autour du verre tout en le regardant dans les yeux et le café devient chaud. Ses yeux deviennent verts.Tes yeux, ils sont…

 

ANA (qui ne s’inquiète pas, car normalement, aucun humain ne peut voir le changement de couleur, fait un peu d’humour) : Un joli noisette ! Et lui rend sa tasse. C’est chaud.

 

CHRIS : Merci !

 

ANA : Tu allais me poser une question.

 

CHRIS (réfléchit) : Exact. Ta grand-mère t’a déjà parlé de Thot ?

 

ANA (rit) : Oui et comme ce n’est pas dans toutes les familles que l’on raconte ce genre d’histoires, j’y ai cru, mais c’est impossible à prouver.

 

CHRIS (curieux) : Que te racontait-elle ?

 

ANA (en vraie narratrice, conte la légende familiale) : La légende raconte qu’un pharaon est un Dieu vivant ; que lorsqu’il paraît en public, il porte une fausse barbe tressée qui est le symbole de sa divinité et de son immortalité. Un jour qu’il était sur Terre, il tomba amoureux de la plus belle femme du village et la fit voyager par la magie d’un arc-en-ciel. Celle-ci se sentant bénie des Dieux s’offrit à lui. Neuf mois plus tard, elle mit au monde une fille, Isis, mais convoitée par le village, elle quitta Hermopolis avec son enfant un soir de pleine lune blanche qui éclaira son chemin comme en plein jour. C’est Thot lui-même qui la guidait, tout en contrôlant les rayons de la lune.

Et on ne revit plus jamais la jeune femme ni son enfant.

 

CHRIS : C’est captivant ! C’est officiel, tu es la seule petite-fille au monde à avoir été bercée par cette histoire.

 

ANA : Voilà pourquoi une part de moi a toujours pensé être une descendante de Thot. Même si cela ne sert à rien !Elle éclate de rire.

 

CHRIS : Je vois.

 

ANA : Tu sais que Charly est fou, il aurait pu y rester !

 

CHRIS : Oui, d’ailleurs, je tiens à te présenter mes excuses pour ce qui s’est passé et te dire merci.

 

ANA : Merci de quoi ?

 

CHRIS : D’être revenue me guérir. Cela aurait été difficile de l’expliquer aux autorités !

 

ANA (sourit tout en hochant la tête) : Pas de quoi.

 

Soudain, Charly apparaît à la porte de la cuisine.

 

CHARLY : Il me semblait bien avoir entendu du bruit !

 

CHRIS :laisse-moi ta place et sers-moi un café, s’il te plaît.

 

CHRIS (se lève et tout en le servant) : Grand-Père, sois sympa avec elle, s’il te plaît !

 

CHARLY : Pour quelle raison, je ne le serais pas ? J’ai toujours adoré Ana.

 

ANA : Qu’attendez-vous de moi ?

 

CHARLY : Des réponses.

 

 

ANA : Très bien, posez-moi vos questions.

 

CHARLY : Tu n’arrêtes pas le temps ?

 

ANA : Non.

 

CHARLY : Tu le ralentis ?

 

ANA : Non.

 

CHRIS : Tu te déplaces à la vitesse du son ?

 

ANA : Non.

 

CHARLY : Oui.

 

ANA : Non !

 

CHRIS : Quand tu es partie tout à l’heure, je t’ai couru après et tu n’étais plus là.

 

CHARLY : Exact, comme envolée.

 

ANA : J’ouvre des passages pour aller d’un point A à un point B.

 

CHRIS : Tu voles ?

 

ANA : Non.

 

CHARLY : Tu lis dans les pensées ?

 

ANA : Non.

 

CHARLY : Tu guéris ?

 

ANA : Oui.

 

CHRIS : Tu vois à travers les murs ?

 

ANA : Chris, désolée de te décevoir, mais je ne suis pas la sœur de superman !

 

CHARLY : Chris, un peu de sérieux !

 

CHRIS : Quoi ? Ça aurait pu !

 

CHARLY : Dis-moi, que fais-tu ?

 

ANA : J’ouvre des portails pour me déplacer, je contrôle les objets, je peux aussi les réchauffer, léviter. Je peux allumer un feu, je communique par télépathie et je pratique quelques incantations.

 

CHARLY : Donc si tu communiques par télépathie, tu lis dans les pensées !

 

ANA : Non, pas vraiment. J’engage une conversation et j’entends la réponse, mais, une fois la conversation finie, je coupe la connexion.

 

CHRIS : Pourquoi ?

 

 

ANA : Disons que je préfère que les gens se confient d’eux-mêmes.

 

CHARLY : Tu parles aux fantômes, ou tu peux les voir ?

 

ANA(ses yeux deviennent noirs) : Non.

 

CHRIS : Tes yeux, ils sont…

 

ANA(agacée d’entendre parler de ses yeux) : Jolis, merci.

 

CHARLY (qui ne voit que l’humaine) : Tu as l’intention de lui parler de ses yeux toute la soirée ?

Puis il la regarde. Donc, tu ne parlais pas à Henriette, tout à l’heure sur sa tombe ?

 

ANA (ses yeux restent noirs) : Non.

 

CHRIS : Sérieux Ana, tes yeux, ils sont…

 

CHARLY : S’il te plaît, tu peux te concentrer une seconde.

 

ANA : D’autres questions ?

 

CHARLY : Non.

 

ANA (se lève) : Alors je vais rentrer.

 

CHARLY : Mais j’ai une suggestion !

 

 

Ana, polie, se rassoit.

 

CHRIS : Sérieux Ana, tes yeux, ils sont…

 

CHARLY (le coupe, d’un air convaincu) : Que diriez-vous d’aller récupérer le livre divin de Thot ?

 

Chris et Ana le regardent et éclatent de rire.

 

CHRIS : Charly, tu déconnes ?

 

CHARLY : Non.

 

ANA : Charly, c’est une légende, un conte pour enfants !