Bariouk - Jean-Louis Fassi - E-Book

Bariouk E-Book

Jean-Louis Fassi

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Beschreibung

"Bariouk" nous transporte dans les aventures captivantes d'un homme qui, après avoir combattu dans les rangs des cosaques au cours des guerres napoléoniennes, se lance à la recherche d'un diamant vert au large des côtes mexicaines. L'histoire nous entraîne depuis Moscou, sous l'emprise de la Grande Armée, jusqu'à Paris et Almazaria, en passant par un village mystérieux empreint d'énigmes. Tout au long de cette aventure, l'auteur nous dévoile des détails historiques passionnants qui enrichissent le récit.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Artiste peintre et diplômé en études slaves, Jean-Louis Fassi s’intéresse au rapport existant entre la littérature et l’histoire. Des parois des grottes préhistoriques aux couloirs des métros de nos villes, en passant par les édifices des cités antiques, sa plume œuvre à immortaliser la trace que le temps laisse sur son passage.

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Seitenzahl: 76

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Jean-Louis Fassi

Bariouk

Roman

© Lys Bleu Éditions – Jean-Louis Fassi

ISBN : 979-10-422-1518-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mes parents

Il se dit un jour : « Et si je me mettais à mon conte ! »

Avis au lecteur

Ce livre est une œuvre de fiction. Les personnages, les propos qui leur sont attribués, les lieux visités et les dates associées aux événements sont en partie réels, en partie imaginaires.

Première partie

Moscou

I

Peur sur la ville

Il était environ onze heures du soir, ce 14 septembre 1812, quand apparut soudain une immense clarté au-dessus des toits de l’illustre cité. C’était la lueur d’un incendie. Que le feu fût mis par malveillance ou par imprudence, il était à présent lancé, serpentant à travers les cours, les rues, les quartiers, dévorant tout sur son passage, gigantesque tel un Titanoboa. À la vitesse de la lumière, la peur avait gagné toute la ville.

« Si l’enfer existe, c’est bien ici ! » L’homme qui venait de prononcer cette phrase se tenait immobile, les bras croisés derrière le dos, regardant depuis les murailles de la forteresse un spectacle apocalyptique. Les immeubles crachaient des flammes de fureur, des explosions retentissaient aux quatre coins de l’antique cité des tsars.

En un mot, ou plutôt deux, « Moscou brûlait ».

Tôt dans la matinée, la Grande Armée était entrée dans la ville, avait défilé dans les rues de Biely-Gorod1 puis de Kitaï-Gorod2 au chant de la Marseillaise accompagnant son chef jusqu’aux portes du Kremlin. L’Empereur gravissait ensuite l’Escalier Rouge et investissait les lieux avec sa garde. Il était à présent redescendu dans le Hall Catherine où il avait fait dresser sa tente de campagne. Une question hantait son esprit : « Que faire ? » Et pourtant face à cette interrogation l’homme assoiffé de conquêtes avait su y répondre maintes et maintes fois depuis qu’il avait embrassé la carrière militaire ; nul mieux que lui ne savait prendre des décisions cruciales, mais aujourd’hui, loin de Paris, tout semblait différent dans son esprit ; le héros du pont d’Arcole, celui qui avait donné l’aigle pour blason à la France ressentait au fond de lui une violente tempête agiter son âme. Pour la première fois de sa vie, peut-être, il se mettait à douter tant il semblait ce jour-là assailli par la fatigue à l’idée d’être à nouveau confronté à une situation pouvant entraîner un renversement brutal. Rêvait-il à cet instant de planter là ses affaires, ses habitudes, ses connaissances, ses amours pour aller dans quelque île enchantée, vivre sans soucis, ni obligations ? Homme du 18 Brumaire, il avait pourtant vu de quelle manière la société française avait fait une rotation sur elle-même, comment elle s’était convertie, car il s’était bien produit un avant et un après 1789, il en était le témoin et il avait voulu personnellement rétablir l’ordre en s’emparant du timon de l’État. Il lui revenait donc aujourd’hui, confronté à cette nouvelle situation, au milieu d’un brasier géant, de prendre une décision aussi capitale ; à cet homme incombait la délicate tâche de saisir, en quelque sorte, le moment où le temps allait basculer. Et en pareil cas comme l’intelligence peut toujours percer un trou, au bout d’un moment, ayant consulté l’horloge de l’histoire et secoué la léthargie de son vague à l’âme, quoiqu’en quête d’une boussole, mais n’ayant pas perdu son cap, Napoléon finit par se dire : « Voilà soldat, la guerre est à présent terminée. C’est aussi simple que cela ».

II

Un charmant bal…

— Mon cher Caulaincourt, que dirais-tu d’aller à Saint-Pétersbourg et de rencontrer pour moi le tsar Alexandre ? Je désire lui transmettre une lettre en mains propres. J’ai décidé de conclure la paix avec la Russie.
— Sire, je trouverais cette mission fort inutile, répondit d’emblée l’officier, se montrant ainsi, comme à son habitude, imperturbable et d’une franchise spontanée envers son Empereur.

Nous étions au début du mois d’octobre. Napoléon était assis derrière un bureau en vieux chêne. Il venait de terminer la rédaction d’un courrier et regardait à présent un tableau qui ornait un des murs de la pièce, Marie-Madeleine tenant le pot de parfums, une peinture d’origine inconnue réalisée sur bois, de dimension 60 x 53 cm, attribuée à Léonard de Vinci, mais de façon incertaine. Une œuvre qui semblait préfigurer d’autres tableaux à venir, comme si l’artiste les voyait déjà avec des yeux intérieurs. La composition en était savante, car expérimentale.

***

Que diable allait faire cet homme sur cette galère ?

Le besoin de voyager – eh bien !

***

La famille Caulaincourt était issue d’une noblesse déjà présente à la cour de Versailles. Les Caulaincourt et les Beauharnais se connaissaient depuis que Caulaincourt, le père, s’était lié d’amitié avec Marie Josèphe Rose alors épouse d’Alexandre de Beauharnais. Plus tard lorsque Bonaparte, Premier Consul, se maria avec celle qu’il appelait tendrement Joséphine, Armand de Caulaincourt, le fils, était invité à la cérémonie. Les deux époux avaient ainsi attiré dans leur sillage un héritier de l’ancienne noblesse.

En août 1808, Napoléon et Joséphine, rentrant de l’entrevue de Bayonne, font une halte à Saumur. Armand accueille ses amis dans son hôtel particulier, situé au centre de la ville. Une création principalement faite en pierre de tuffeau, un matériau emblématique des bords de Loire. Au rez-de-chaussée, le bâtiment est décoré de motifs géométriques. Un vaste balcon court tout le long du premier étage et repose sur des consoles en calcaire dur de Champigny, rehaussées par des figures feuillagées. Quatre pilastres, sans cannelures, soutiennent un fronton classique, encadré par une balustrade dissimulant le toit. Les chapiteaux ioniques portent des guirlandes et des pompons. Les encadrements des baies sont décorés de rais-de-cœur et de perles. En son centre, un grand escalier à double révolution, comprenant soixante-quinze marches, composées de pierres taillées avec une grande précision, confère à la demeure sa majesté.

C’est à cheval que l’Empereur gravit en début d’après-midi le grand escalier de cette prestigieuse demeure et s’installa avec sa suite au premier étage.

Le monarque reçoit à présent les autorités locales dans un vaste salon et à cette occasion s’enquit de l’état de la ville, du vaste programme de modernisation en cours, trace un nouveau plan d’aménagement des quartiers, parfait la construction d’une caserne et de ses bâtiments constitutifs de l’activité équestre (manège, écuries, magasin de fourrage), enjoint les responsables locaux et militaires de faire assainir la zone d’implantation située en milieu inondable.

La pièce de l’hôtel particulier est décorée de magnifiques boiseries caractéristiques de la fin du XVIIIe siècle ; les motifs évoquent des scènes mythologiques entrecoupées de charmantes panoplies relatant les plaisirs champêtres, comme le jardinage, la chasse, la promenade…

Dans la soirée, Napoléon et Joséphine apparaissent à plusieurs reprises au balcon de la résidence. Le couple impérial salue une foule en liesse, rassemblée sur la place centrale de la ville. L’enthousiasme est très fort. On assiste à un moment d’acclamation du peuple à son souverain au cri de : « Vive l’Empereur!Hourra! »

***

Haut de taille, des muscles vigoureux, des traits fins et un beau sourire, Armand de Caulaincourt était un homme élégant et distingué. De ses ancêtres il tenait une aisance dans l’art de savoir conjuguer le naturel avec les règles de la bienséance en société. Il ne manquait pas d’esprit et savait jouer de sa séduction. Lors de leurs entrevues, l’Empereur appréciait tout particulièrement la façon dont son contradicteur savait dérouler une argumentation charpentée avec une singulière clarté et perspicacité, parfois même sans ménagement. Ses faits d’armes lui avaient valu des titres et des honneurs. Rapidement promu général de brigade, le militaire s’était vu confier par Napoléon la charge de Grand écuyer puis celle d’ambassadeur à Saint-Pétersbourg en 1807. Le diplomate avait rapidement tissé des liens d’amitié avec le tsar Alexandre Ier, ce dernier étant également cultivé et homme d’esprit. Jusqu’à quel point pouvait-on parler d’une sincère amitié entre les deux personnes, on ne pouvait l’affirmer, tant le monarque russe se distinguait par une extraordinaire faculté de dissimulation. Caulaincourt ayant très certainement découvert ce trait de caractère chez son interlocuteur réussissait très bien dans ses fonctions.

***

Au cours de l’année 1810, alors qu’Alexandre Ier naviguait sur l’Oupa3, un officier lui apporta une lettre écrite de la main de la comtesse Olga Feodorovna. Celle-ci dont une aïeule avait posé pour le peintre Vermeer de Delftdonnait un bal en l’honneur du tsar de toutes les Russies dans le domaine de Bieloe Ozero4 situé dans la province de Toula5