Basmalaland - Amadou Lamine Sy - E-Book

Basmalaland E-Book

Amadou Lamine Sy

0,0

Beschreibung

"Basmalaland – La terre des aïeux" interroge les dynamiques du pouvoir, mettant en lumière les défis liés à la trahison, à la gestion des deniers publics, à la personnalisation de l’autorité et à la distance des élites. Il souligne également des valeurs essentielles telles que l’humanisme, la générosité et l’humilité, qualités fondamentales pour tout dirigeant soucieux de répondre au jugement de Dieu et des hommes. À travers le destin croisé de deux princes héritiers aux caractères opposés, l’ouvrage relate une histoire où se mêlent tragédie et grandeur, façonnant le destin de leur lignée royale.

 À PROPOS DE L'AUTEUR

Énarque et haut fonctionnaire aguerri, Amadou Lamine Sy s’est illustré par une riche carrière au service de l’État du Sénégal. Son parcours, jalonné de responsabilités de premier plan tant sur la scène nationale qu’internationale, témoigne de son expertise et de son engagement indéfectible. En reconnaissance de ses services éminents, il a été honoré des distinctions d’Officier et de Chevalier de l’Ordre national, consacrant ainsi son dévouement à la République.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 67

Veröffentlichungsjahr: 2025

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Amadou Lamine Sy

Basmalaland

La terre des aïeux

Roman

© Lys Bleu Éditions – Amadou Lamine Sy

ISBN : 979-10-422-6503-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur

Tour du monde à arrêts multiples, Paris, Le Lys Bleu Éditions, 2024

À ma mère

À mon épouse

À mes filles

À mes sœurs

À toutes les femmes du monde,

en particulier les célibataires mûres

Prologue

À une époque très lointaine, Basmalaland, un royaume imaginaire dans le désert du Sahara, était dirigé par Hasmar, un roi proche de son peuple et vénéré par la vox populi. Le roi avaitdeux princes héritiers, Abel et Maury, âgés respectivement de 25 ans et de 22 ans.

Abel et Maury ont grandi dans le cocon familial et se sont préparés dès le bas âge à l’exercice de leurs charges futures en tant que princes héritiers. Cette pratique, consistant à former les héritiers aux enjeux et défis de Basmalaland et du monde, a toujours permis à ce royaume d’avoir un consensus fort et une transmission du pouvoir en des mains expertes, gage d’une stabilité et d’un développement harmonieux.

Cependant, malgré ce moulage, ces deux héritiers ont connu des destins différents après la mort de leur père, se traduisant par le déclenchement à la fois d’une tragédie et d’une grande épopée glorieuse pour cette famille dont le début de règne à la tête du royaume remonte à plusieurs siècles.

Les deux princes ont emprunté des chemins parsemés d’embûches avec des destins singuliers. Hommes d’appareil, ils ont tous réussi à accéder au pouvoir, un souhait de leur père de son vivant, mais pas de la même manière.

L’itinéraire de ces deux princes héritiers que tout sépare, permet de jeter une lumière sur l’accès et la gestion du pouvoir avec une loupe sur les problématiques de la trahison, de la mauvaise gestion des deniers publics, de la personnification du pouvoir, de la froideur, mais aussi sur certaines valeurs telles que l’humanisme, la générosité et l’humilité que tout dirigeant devrait porter en bandoulière pour triompher devant le tribunal de Dieu et des hommes.

Cette antinomie irréversible entre les princes héritiers a, certes, fait sombrer Basmalaland, terre des aïeux, mais elle a été aussi le moteur de sa réincarnation et de son positionnement dans un dynamisme époustouflant et inédit.

Chapitre 1

La fin d’une ère

Le désert du Sahara s’étendait sur une superficie d’une dizaine de millions de kilomètres carrés et était à cette époque, composé de micro-États pauvres et fragiles. Ces États avaient des régimes politiques divers et variés. Des royaumes aux formes diverses cohabitaient avec des républiques.

Les économies de ces pays étaient dominées par des activités agraires. À l’époque, cette partie de l’Afrique était encore annuellement bien arrosée par des eaux de pluie abondantes. Il n’était pas rare de vivre des débordements du fleuve Nil de son lit à la suite de pluies diluviennes et on pouvait dénombrer une kyrielle de lacs et de rivières sur cette bande de terre du Sahara, s’allongeant de l’océan Atlantique à la rive droite de la mer Rouge, englobant une partie des territoires actuels de l’Arabie Saoudite et du Yémen.

Les hommes et les femmes s’adonnaient principalement à l’élevage, à la pêche et à l’agriculture.

L’eau déterminait le rythme de vie des populations, entraînant une inégale répartition des populations dans l’espace ainsi que de leur forte mobilité au gré des réserves hydriques pour satisfaire les besoins en eau pour les activités humaines et animales.

Un autre fait marquant était aussi la grande perméabilité des frontières qui rendait difficile le décompte des habitants d’un pays à l’autre ; si on y ajoutait le brassage ethnique, religieux et culturel observé dans cette partie de l’Afrique, « t’as le bonjour d’Alfred ! »1

Les États étaient dirigés par des tribus et la paix dépendait du respect des pactes signés et des alliances nouées entre les tribus indépendamment de leurs pays d’appartenance.

Le royaume de Basmalaland, fondé par les aïeux du roi Hasmar entre le XIe et le XIIe siècle, était un havre de paix. Il était situé, à peu près, à la frontière actuelle entre l’Égypte, le Soudan, le Tchad et la Libye.

Basmalaland, un nom qui renvoyait à la religion. Cela était très compréhensible et exprimait mieux la réalité dans cette terre où l’Islam fut la religion dominante depuis le XIVe siècle marquant le passage de l’Empire ottoman.

L’appellation du royaume venait du nom « Basmala », le prélude aux cent treize sur les cent quatorze sourates du Saint Coran, signifiant « Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ».

Une bonne partie du territoire du royaume était semi-désertique, mais Basmalaland était traversé, en partie, par la mer la plus salée des mers ouvertes du globe2 et l’un des fleuves les plus longs du monde, le Nil. Ce fleuve prend sa source dans le lac Victoria et se jette dans la mer Méditerranée.

Ce cours d’eau régulé par l’apport de ses affluents, le Nil bleu et le Nil blanc, abritait une faune et une flore riches et diversifiées.

Avec une prise de conscience prématurée du dérèglement climatique, plusieurs centaines d’années, bien avant les experts du club de Rome et plus tard ceux du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations-Unies, le roi avait fait du reboisement et de la préservation des ressources en eau une pierre angulaire de sa politique.

Les grandes places publiques du royaume étaient aménagées et très bien entretenues grâce à une gestion communautaire très ancrée dans le mode de vie des habitants de Basmalaland.

Les déchets solides étaient régulièrement ramassés, sur tout le territoire du royaume, et après un tri, déversés dans des sites dédiés.

Le royaume de Basmalaland avait, de manière ingénieuse, mis en place un système avant-gardiste d’évacuation des eaux de pluie, par la technique des galeries drainantes, favorisé par un relief accidenté.

L’eau recueillie était stockée dans des réservoirs et permettait de développer une agriculture irriguée à très haut rendement grâce à la qualité des sols par endroit. Ce qui garantissait à ce royaume une sécurité alimentaire enviable.

Basmalaland était une terre d’accueil avec une population venue des quatre coins de l’Afrique et du Moyen-Orient. Le fait marquant, au plan démographique, était le rythme d’accroissement rapide de la population tiré par la migration soutenue et un taux de natalité très élevé.

Basmalaland dégageait une attraction sur les habitants des autres contrées avoisinantes en quête de nouvelles opportunités et de vie paisible.

En grand développeur, le roi Hasmar avait joué un rôle d’ouvreur de routes en initiant une politique de grands travaux, pour faciliter l’accès aux services de base et apporter des soutiens au secteur privé pour booster la création de richesses.

Basmalaland disposait d’un système de transport multimodal moderne gravitant autour du fleuve Nil, avec des infrastructures routières et portuaires très avancées.

La forte adhésion des Basmalalandois aux orientations tracées et le dévouement sans limite à leur roi constituaient des atouts inestimables dans la mobilisation des ressources financières internes, grâce à un sens très élevé du consentement à l’impôt chez les populations du royaume.

Les actions du roi en matière de développement des infrastructures et de facilitation de l’entrepreneuriat privé avaient fini par entraîner une accumulation primitive du capital permettant à des Basmalalandois de prendre des raccourcis dans leur ascension fulgurante dans le monde des affaires.