C’était elle sur la croix - Bruno Vni - E-Book

C’était elle sur la croix E-Book

Bruno Vni

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Beschreibung

Un soir d’Halloween 1897, l’abbé Antoine Gélis est sauvagement assassiné dans son presbytère de Coustaussa. Une grande question demeure : pourquoi ? Est-ce parce qu’il détenait des écrits prouvant la crucifixion de Marie-Madeleine à la place de Jésus comme semble le montrer la Croix aux Roses, se situant à l’entrée de l’église de Rennes-les-Bains, sur laquelle est crucifiée une Vierge à l’Enfant ?


À PROPOS DE L'AUTEUR


Bruno Vni est né à Nantes et exerce la profession de chanteur-auteur-compositeur. À travers ses romans, il met en œuvre son amour pour la spiritualité, l’ésotérisme et les mystères en tout genre. C’était elle sur la croix - L’inimaginable secret de l’abbé Gélis est son quatrième ouvrage publié.

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Seitenzahl: 211

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Bruno Vni

C’était elle sur la croix

L’inimaginable secret de l’abbé Gélis

Roman

© Lys Bleu Éditions – Bruno Vni

ISBN : 979-10-377-6736-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

à la mémoire de mon Père,

de ma mère, partie le 6 février 2021

de l’autre côté du voile…

ma fidèle lectrice à qui je lisais tous mes livres

au fur et à mesure de leur avancée !

et

à la mémoire

de Marie-Madeleine et de son époux Yeshua

ainsi qu’à mes 3 héros de toujours mis en scène

dans cette fiction fantastique :

l’abbé Antoine Gélis

l’abbé Bérenger Saunière

l’abbé Henri Boudet

Du même auteur

- Un verre avec le Christ, l’inimaginable Secret de Rennes-le-Château, coécrit avec Adeline Doré, Éditions Edilivre, 2015 ;

- Esclarmonde, Celle qui éclaire le Monde, l’inimaginable Secret des Cathares, Éditions Edilivre, 2018 ;

- Le Parapluie de l’Abbé Saunière, l’inimaginable Secret du Razès, Éditions Edilivre, 2019 ;

- C’était elle sur la croix - L’inimaginable secret de l’abbé Gélis, Éditions le Lys Bleu, 2022.

Avant-propos

Combien de livres, essais ou romans, de documentaires et de films ont été consacrés au « Curé aux milliards » de Rennes-le-Château, petit village perché sur un promontoire rocheux dans cette Haute Vallée de l’Aude de l’Ancestral Comté du Razès, à 46 km de Carcassonne ?

Nous ne pouvons plus les compter !

Bérenger Saunière, l’étrange abbé de cette ancienne place forte des Wisigoths du Vème siècle, Rhedae la « Cité des Chariots », est devenu du jour au lendemain inexplicablement riche…

Aurait-il trouvé le Trésor du Temple de Jérusalem gardé par un Ange Déchu, Asmodée, qui, en échange de racheter son âme, a promis au roi Salomon de tuer tout intrus voulant profaner son Trésor sacré ? Un trésor fabuleux contenant en particulier la très convoitée mystérieuse Arche d’Alliance et l’inestimable Menorah, le Chandelier d’Or à 7 branches. Le Gardien de ce Trésor, Asmodée, est le diable-bénitier que l’abbé Bérenger Saunière a placé à l’entrée de son inquiétante église de Rennes-le-Château.

Ou alors… l’abbé Saunière aurait-il trouvé de très anciens parchemins dans un creux du vieux pilier Wisigoth de l’autel de son église Sainte-Marie-Madeleine quand il l’a restaurée en 1887 ? Parchemins contenant de lourds secrets d’église qu’il aurait monnayés auprès du Vatican, origine possible de sa fortune qui lui a permis de construire un riche et vaste domaine en haut du petit village de Rennes-le-Château : une luxueuse Villa style Renaissance, la Villa Béthanie… une tour néo-gothique, la Tour Magdala, un belvédère-promenade, des jardins avec bassins abritant toute une ménagerie d’animaux exotiques, dont des perroquets et « Méla », une espiègle femelle chimpanzé courant sans cesse taquiner les 2 chiens « Faust » et « Pomponnet » !

Si cette dernière hypothèse est la bonne quant à l’origine de sa fortune, que contenaient donc ces sulfureux parchemins pour que l’Église catholique romaine ait eu si peur de voir s’écrouler d’un coup son dogme ? Serait-ce la preuve de la venue de la Sainte Famille dans le Razès avec le lourd secret que tout cela implique : l’existence des enfants qu’un Jésus, ayant survécu à la crucifixion, donc Homme et non plus Fils de Dieu, aurait eu avec son épouse Marie-Madeleine et dont la descendance de Sang royal serait à l’origine des Hérétiques Cathares puis des Rois Chevelus Mérovingiens anéantis eux aussi par Rome au profit des Carolingiens ?

Est-ce le mentor et confrère de l’abbé Saunière, l’abbé Henri Boudet, de la paroisse thermale voisine, Aquae Calidae du temps des Romains et Rennes-les-Bains aujourd’hui, qui détenait plutôt la clef du mystère de Rennes-le-Château ? Boudet, un prêtre érudit encore plus mystérieux, auteur d’un livre codé « La Vraie Langue celtique et Le Cromleck de Rennes-les-Bains » édité en 1886 ? Livre que tous les chercheurs de trésor de la région essaient en vain de décrypter !

En réalité, c’est auprès de leur voisin, un 3èmeabbé, Antoine Gélis de Coustaussa, moins médiatique que ses 2 confrères et amis, que l’on trouvera la véritable clef de ce mystère de Rennes-le-Château ! En effet, peu de chercheurs en connaissent le Mortel Secret… un secret pourtant codé dans la décoration extravagante de Bérenger Saunière qui a été décryptée par Christian Barralis dans son excellent livre « l’ineffable Secret » édité par Guy Trédaniel. Ce qui prouve que Saunière partageait ce terrible secret avec ses confrères et amis : les abbés Henri Boudet et Antoine Gélis ! Toujours est-il que c’est l’abbé Gélis qui fit la véritable et vénéneuse découverte : en 1896, il trouva, suite à une bonne intuition, dans le mur de l’église de Périllos 8 documents importants, dont 2 en Hébreu amenés dans le Razès par Marie-Madeleine en personne, et peut-être même écrits de sa main. C’est l’auteur Jacques Largeaud qui relate cette information inédite dans le tome 5, intitulé « Armageddon », de sa série de 5 livres initiatiques aux éditions Books on Demand : « La Cité de la Paix », « Le 3ème Temple », « Révélations », « L’Ascension » et « Armageddon », dont je vous conseille fortement la lecture.

Et si ce mortel secret, détenu par l’Ordre des Hospitaliers de saint Jean de Jérusalem était le suivant :

La crucifixion de Marie-Madeleine qui aurait pris la place de Jésus sur la croix comme semble le montrer la Croix aux Roses à l’entrée de l’église de Rennes-les-Bains, avec une Vierge à l’Enfant, crucifiée en plein milieu ?

C’est ce terrible secret qui a coûté la mort de l’abbé Gélis, sauvagement assassiné un soir d’Halloween, le 31 octobre 1897, donc 1 an après qu’il eut trouvé ces mystérieux parchemins dans le mur de l’église de Périllos ! On a retrouvé le malheureux petit abbé le lendemain matin, le 1er novembre 1897, la tête fracassée à coup de tisonnier visiblement, gisant dans son sang les bras ramenés en croix sur sa poitrine, la jambe droite repliée sous la gauche comme dans l’Arcane du Pendu du Tarot de Marseille avec à côté de son cadavre une feuille de papier à cigarettes sur laquelle on pouvait lire : « Viva Angelina ! » Serait-ce le meurtre rituel d’une société initiatique qui lui aurait volé ces précieux documents car visiblement l’argent ne l’intéressait pas car elle est partie sans toucher à un seul billet de banque ni pièce d’or parmi la multitude planquée par Gélis un peu partout dans son presbytère de Coustaussa ?

Ce thriller fantastique palpitant va vous donner le nom du meurtrier !

Mais un conseil chères lectrices, chers lecteurs…

Paradoxalement, ne cherchez pas le nom de l’assassin

de l’abbé Antoine Gélis…

car vous pourriez y brûler vos ailes de chauffe-souris

d’Ange Déchu !

Bonne lecture !

Bruno Vni, Nantes le lundi 17 janvier 2022… un curieux hasard d’avoir terminé ce livre un 17 janvier, jour de la sainte Roseline, la date clef du Mystère de Rennes-le-Château où à midi dans l’église apparaissent de mystérieuses « pommes bleues », synchronicité mystérieuse avec mon histoire qui débute un 17 janvier 1897 à Rennes-le-Château !

Chapitre 1

Secret d’église

Dimanche 17 janvier 1897, 10 h, jardins de l’abbé Saunière, Rennes-le-Château, Aude

— Mélaaaa ! Sapristi de coquine ! Veux-tu me rendre mon chapeau ? Tout de suite Méla ! s’écrie l’abbé Antoine Gélis qui vient tout juste d’arriver de son presbytère de Coustaussa, l’une des communes voisines de Rennes-le-Château, dans les jardins du domaine fastueux de son confrère et ami, l’abbé Bérenger Saunière.

Méla, la guenon chimpanzé de son ami Bérenger, est espiègle voyez-vous !

Elle vient de lui piquer une fois de plus son vieux chapeau de ritou (« curé » en occitan), de vieux curé occitan de 70 ans, né comme un poisson d’avril un 1er avril 1827 à Villesèquelande, Aude. Notre petit abbé Gélis, au crâne dégarni maintenant sans son éternel chapeau noir, vocifère encore dans le froid de ce 17 janvier 1897 :

— Mélaaaa ! Viens ici ! Tout de suite !

— C’est ça qu’tu cherches, mon cher Antoine ? lance le robuste abbé Bérenger Saunière, avec sa guenon dans les bras, Méla, ricanant comme une humaine et portant le chapeau du vieux curé sur sa tête, fière de sa blague habituelle.

— Elle me fait le coup à chaque fois !

— Allez Méla, donne le chapeau à « Tonton Antoine », dit en souriant Bérenger.

L’abbé Saunière, bel homme au regard brun de braise, se met à rire à pleine gorge et rajoute à son ami :

— En tout cas, toujours à l’heure Antoine. Merci à toi de me remplacer pour la messe à la mémoire de sainte Roseline de Villeneuve. Tu connais ma vénération pour elle, morte un 17 janvier 1329, dans son corps imputrescible de belle mystique.

Comme tu le vois, ma valise est prête. Je dois prendre mon train pour Paris dans une heure à la gare de Couiza, juste au moment où tu donneras ta messe à Roseline.

— Tu ferais mieux de me dire la vérité Bérenger… C’est ton Emma Calvé de cantatrice que tu vas rejoindre, n’est-ce pas ?

— On ne peut rien te cacher Antoine. Viens, allons dans l’église. Il faut que je te montre quelque chose avant de partir et puis, tiens, prends donc la clef, avant que je n’oublie.

— Quand je serai en Chaire pour dire ta messe à 11 heures, j’en profiterai pour t’adresser une prière pour ton péché de « Chaire » Bérenger !

— Ah mon bon Gélis, viens, ne tardons pas…

— Au fait, toi et notre érudit confrère abbé, Henri Boudet… quelle chance il a d’ailleurs d’exercer son Saint Ministère dans cette merveilleuse paroisse thermale Romaine de Rennes-les-Bains… moi dans ma pauvre paroisse de Coustaussa, c’est triste comme un bonnet de nuit… trêve de parenthèses, vous en êtes où du décryptage d’un des parchemins trouvé en 1887 dans le vieux pilier Wisigoth de l’ancien autel de cette mystérieuse église où nous nous rendons et où je vais prêcher tout à l’heure ? Il serait peut-être temps de trouver la solution au bout de 10 ans non !?

— Rien ne t’empêche de mettre la main à la pâte avec nous Antoine ? Ah ce foutu parchemin énigmatique qui dit ceci :

« QUE POUSSIN TENIERS GARDE LA

CLEF PAX DCLXXXI

PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU

J’ACHÈVE CE DAEMON DE GARDIEN

À MIDI POMMES BLEUES »

On bute sur la dernière phrase : « J’achève ce Daemon de Gardien à midi pommes bleues » ! Qui sait Antoine, à midi, après ta messe, tu les trouveras peut-être ces fameuses pommes bleues ? Ah, nous voilà arrivés devant l’église ! Vas-y Antoine insère la clef et pousse bien fort en même temps… la porte est un peu dure !

L’abbé Antoine Gélis ouvre la lourde porte de l’étrange église Sainte-Marie-Madeleine, attenante au presbytère de son ami Bérenger Saunière et de son vaste domaine de châtelain épicurien, comprenant de vastes jardins, un belvédère-promenade menant à son étrange tour gothique Magdala où se trouvent son bureau, son orgue et sa bibliothèque ésotérique de livres rares et coûteux, ainsi qu’une somptueuse et luxueuse villa style Renaissance, la Villa Béthanie, où il reçoit comme un roi son beau monde de notables et d’artistes du Tout-Paris, dont sa maîtresse et célèbre cantatrice, Emma Calvé, une brune pulpeuse aux yeux bleus… Quand elle séjourne à la villa, le lit, à l’étage de la chambre mauve, y couine de tous ses ressorts ! à la grande honte de sa fille cachée, Marie Denarnaud, officiellement sa bonne, une fille que Bérenger Saunière a eue par « accident » à l’âge de 16 ans avec une femme du village de Rennes-le-Château, Alexandrine Denarnaud, belle et excitante à l’époque. Maintenant ce ne serait plus le cas à moins d’avoir une grosse faim !

Les deux abbés entrent dans l’église, accueillis par son terrifiant diable du bénitier de l’entrée.

— Je ne m’y ferai jamais à ton Asmodée ! Le Diable dans une église ! Quel blasphème !

— Je te l’ai dit cent fois Antoine… Asmodée, c’est le Gardien du Trésor du roi Salomon !

— Mais là-bas, au fond de l’église, que vois-je dans le chœur ? Deux nouvelles statues ? Et encore un sacrilège de plus Bérenger ! Cette fois tu as osé mettre à gauche ce bon saint Joseph avec un enfant et à droite la Sainte Vierge et le même petit Jésus dans les bras !?

— Antoine, je dois te confier un terrible secret, le secret de mon église.

— Tu me fais peur, Bérenger…

— D’abord tu dois inverser saint Joseph et son enfant, avec la Vierge à l’Enfant de droite…

— Quoi ? Bon et alors ? Je viens de visualiser mentalement l’inversion des deux statues… dans ma tête la Madone à l’Enfant Jésus est à gauche maintenant et ton saint Joseph à l’enfant Jésus à droite… Et alors, qu’est-ce que ça change ?

— Tout, mon bon Gélis ! Allez, Antoine encore un effort de visualisation… dans ta tête fais descendre saint Joseph et l’Enfant tout en bas de l’église toujours du côté droit et fais remonter le bénitier et Asmodée tout en haut à droite !

— Mais tu es fou, Bérenger ! Le Diable est maintenant à la droite de la Madone ! Tu me terrifies Saunière !

— N’oublie pas la devise gravée sous le Delta de Dieu sous le porche de mon église : « Ce lieu est terrible ! » J’espère que tu y as remarqué, au centre de ce Delta de l’œil de Dieu, la statue de Marie-Madeleine que j’y ai placée tenant sa croix ?

— Ah bon, parce que c’est pas la Sainte Vierge tout compte fait ? Et tu oses mettre une femme à la place de Dieu en plus ! Hérétique que tu es, Bérenger… une FEMME ? Et pas n’importe quelle femme, Marie-Madeleine, la prostituée aux 7 Démons que Jésus a guérie ! Tu es fou, Bérenger ! J’ai vraiment peur pour le salut de ton âme… Je vais devoir doublement prier pour toi tout à l’heure pendant ma messe à sainte Roseline !

— Merci, Antoine, tu es la bonté incarnée. Bon ! Dis-moi ce que tu constates maintenant côté gauche de l’église de haut en bas ?

— Eh bien… La Vierge à l’Enfant puis vient la Chaire où je vais prêcher tout à l’heure… ensuite la statue de saint Antoine l’Ermite, la statue de sainte Germaine Cousin, puis en bas les fonts baptismaux où saint Jean-Baptiste baptise son cousin Jésus…

— Et à droite maintenant décris-moi ce que tu vois de haut en bas…

— Ton horrible diable au bénitier puis en dessous la statue de saint Antoine de Padoue élevé par les anges, puis vient la statue de sainte Marie-Madeleine et celle de saint Roch et pour finir ton saint Joseph sacrilège avec son enfant, Jésus, que tu m’as fait visualiser tout en bas !

— Eh bien Antoine… assieds-toi sur le premier banc des futurs fidèles de ta messe de 11 heures car crois-moi, tu risques de tomber de haut quand je vais te révéler le décryptage de tout ce décorum de grand Théâtre !

— Bérenger ! Tu n’es pas encore à siroter ta coupe de champagne et à plonger dans le balconnet des seins généreux de ta cantatrice depuis ta loge d’invité de marque de son théâtre parisien… Tu n’es pas à l’Opéra Garnier ici mais dans une église, je te rappelle… ton église… pas un Théâtre !

— Écoute-moi Antoine… à gauche… la Vierge-Mère et l’Enfant, la Chaire, saint Antoine l’Ermite, sainte Germaine Cousin et les fonts baptismaux… ça signifie ceci :

L’Enfant de la Vierge-Mère c’est saint Jean-Baptiste, le Prédicateur qui annonça le Christos, l’Ermite magnifique, le cousin germain de Jésus le Baptisé ! et à droite : le Diable-bénitier, saint Antoine de Padoue, sainte Marie-Madeleine, saint Roch, puis saint Joseph et l’Enfant tout en bas… c’est…

— C’est quoi Bérenger ? Là ! Tu me fais vraiment peur !

— C’est CELLE qui par la croix vainquit le Diable et qui fut élevée par les Anges avec saint Antoine de Padoue… c’est Marie-Madeleine qui sur le Saint « Roch » du Golgotha remplaça l’Enfant de Joseph !1

— Bé… bé… renger ! Pars sur-le-champ rejoindre ta catin de chanteuse à Paris ! Tu es fou ! Laisse-moi !

— Bonne messe à toi quand même Antoine ! Je te revaudrai ce grand service que tu me rends.

Bérenger saisit sa valise et sort promptement de l’église, soulagé d’avoir confié à son fidèle et discret confrère et ami, Antoine Gélis, le véritable secret de Rennes-le-Château ! Un terrible secret qui mettrait au chômage sur-le-champ tous les prêtres et qui, encore aujourd’hui, ferait tomber d’un coup de sabre l’Église de Rome et sa religion du mensonge… Des prêtres au chômage certes mais néanmoins du travail pour eux sur la « planche » pour changer tous les calvaires de France et de Navarre pour y déclouer l’Usurpateur Jésus afin d’y crucifier une femme, Marie-Madeleine !

Chapitre 2

À midi pommes bleues

Dimanche 17 janvier 1897, 12 h, église Sainte-Marie-Madeleine, Rennes-le-Château, Aude

Il est midi pile ! Antoine Captier, le carillonneur fait sonner la cloche de l’église Sainte-Marie-Madeleine, les douze coups tant attendus qui rythment inlassablement la vie paisible du village, puis sort. L’abbé Antoine Gélis, quant à lui, vient de ranger le calice et le ciboire de l’eucharistie, les hosties de pain d’Anges et le vin de messe dans l’armoire de la sacristie ainsi que la chasuble sacerdotale brodée d’or et de violet, l’aube blanche et l’étole verte ornée de croix d’or de son ami et confrère l’abbé Saunière… des habits sacerdotaux bien trop grands pour lui, le chétif petit abbé de Coustaussa. Les 2 enfants de chœur, qui officient pour l’abbé Saunière à chaque messe, avaient bien ri en le voyant nager dans son aube trop grande ! Antoine les congédie sans plus tarder. Les 2 enfants, Delphine et Maxence, sortent joyeusement en 4ème vitesse de l’église, ravis d’être libérés de leur corvée du dimanche et de pouvoir enfin aller jouer à leur jeu favori, la Reine et le Roi, au pied de la tour Magdala…

Sa messe dédiée à Sainte Roseline, Antoine Gélis l’a célébrée dans un état second. Il l’avoue avec honte… à chaque fois qu’il prononçait, pendant son homélie à Roseline, le nom de la sainte, c’est Marie-Madeleine qui se substituait à elle… crucifiée sur la croix !

Antoine sort de la sacristie et que voit-il à sa plus grande stupéfaction… un étrange rayon de soleil qui traverse comme un rayon laser le vitrail central du chœur et la chevelure de feu de Marie-Madeleine oignant de son nard précieux les pieds de Jésus ! En une nanoseconde, le rayon vient frapper l’œil gauche du Diable-bénitier au fond de l’église qui renvoie aussitôt un rayon bleu de lumière matérialisant au centre de la nef 3 mystérieuses pommes bleues lumineuses, flottant comme un hologramme juste en face de la statue de Marie-Madeleine, trônant comme une Reine au milieu du mur droit de l’église quand on est face au chœur !

— Mon Dieu ! s’écrie tout haut et fort Antoine Gélis… Les pommes bleues du parchemin !

« J’achève ce Daemon de Gardien

À midi pommes bleues »

L’intuition redoutable de Saunière était bonne… en ce 17 janvier 18972 mon Destin m’amènerait à trouver les mystérieuses pommes bleues « achevant » le Démon Asmodée ! Mais comment est-ce possible ? Une telle technologie non humaine ? Ce ne peut être une invention de Saunière ? Boudet ? Et ses mystères d’homme érudit ? Non plus ! Impossible !

Chapitre 3

L’inimaginable découverte

Dimanche 17 janvier 1897, 12 h 15, église Sainte-Marie-Madeleine, Rennes-le-Château, Aude

— Antoine ? Choisis une pomme ! chuchote une voix venue de nulle part, douce comme du miel.

— Qui ? Qui me parle ? Arrière Asmodée ! Tu ne me séduiras pas comme ça ! s’écrie Gélis, suant à grosses gouttes, complètement tétanisé.

— Mais enfin, Antoine… ai-je une voix de démone ?

— Le Diable est capable de tous les subterfuges pour faire chuter une âme !

— Reprends-toi Antoine ! C’est moi qui t’ai choisi et je ne suis pas le Diable… Je suis tout l’inverse… la Fille de Dieu… Marie-Madeleine ! Je te le redis, choisis l’une de ces pommes bleues… celle de gauche est celle du Passé, celle au milieu, le Présent et celle de droite, le Futur ! N’aie pas peur mon cher Antoine ! Vas-y ! Lance-toi, Antoine !

— Mais… laquelle choisir ?

Le petit abbé hésite un instant… l’hologramme de la pomme bleue du Futur l’attire irrésistiblement ! Il se dit : « Tant qu’à faire ! C’est bien le Futur que nous cherchons à connaître toutes et tous, le sens de notre destinée en apparence absurde et sans finalité ! » Antoine la prend dans sa main droite…

— Ai-je bien choisi Ma… Marie-Madeleine ?

— J’avoue que j’ai joué avec toi Antoine en te proposant ce choix impossible. L’important était de cueillir l’une de ces belles pommes bleues… comme Eve qui a osé en cueillir une dans le Jardin d’Eden pour l’offrir à Adam. Tu pouvais choisir n’importe laquelle ! Quelque aurait été ton choix, le résultat aurait été le même car le Passé, le Présent et le Futur, c’est la même chose Antoine… Ils se déroulent en même temps et ne sont qu’Un en réalité… Regarde !

Aussitôt, le petit abbé voit devant ses yeux incrédules les deux autres pommes, celle du Passé et du Présent, se fondre dans la pomme bleue du Futur qu’il tient dans sa main droite. Maintenant devenues qu’une seule, la pomme bleue triple sa lumière d’une pure blancheur irradiante et envoie un rayon de lumière blanche qui vient percuter le Vase-Graal que tient dans sa main gauche la statue de Marie-Madeleine, la statue principale et centrale de l’église, entre Antoine de Padoue et saint Roch.

Et voilà qu’au même instant, « Marie-Madeleine » s’ouvre en deux comme une armoire normande ! À l’intérieur des deux battants ouverts de la statue, flotte une étrange Tablette d’Émeraude qui se met à léviter jusqu’au petit abbé, transi d’inquiétude et de stupéfaction…

— N’aie pas peur Antoine ! Saisis la Table d’Émeraude ! C’est le livre le plus convoité de cet univers et pour cause… il connaît et contient toutes les lignes de temps… Passé, présent et futur de ce Rêve-Univers-Illusion ! Celui ou celle qui possède la Table d’Émeraude est maître du temps et de l’espace ! Prends-la vite Antoine et cours vite te réfugier dans ton presbytère de Coustaussa pour lire au plus vite ce Livre Interdit ! Nous n’avons plus le temps… car le diable fera tout pour le récupérer !

Le petit abbé Gélis, avec toujours dans sa main droite la pomme bleue du passé, présent et futur fusionnés, saisit d’un coup, de sa main gauche libre, la Tablette en lévitation sur laquelle s’affiche une inscription dont les lettres d’or se gravent instantanément dans l’Émeraude verte étincelante :

Rennes-le-Château, an 68 :

C’est moi,

Marie-Madeleine

qui ai pris la place

de Jésus sur la Croix…

laissez-moi vous raconter !

Puis la statue de Marie-Madeleine se referme d’un coup comme si rien d’anormal ne s’était produit dans l’église en ce jour de sainte Roseline du 17 janvier 1897 et la pomme bleue que tient encore Antoine, s’éteint d’un coup en se dématérialisant dans sa main comme un mirage. Antoine Gélis glisse la Tablette-Émeraude gravée dans son sac, sort au plus vite et ferme l’église à double tour, direction son austère presbytère de sa paroisse de Coustaussa.

Chapitre 4

Le réveil du serpent

Du plus profond de l’Abîme

Du plus profond du Gouffre Obscur

Du plus profond des Enfers

Où Dieu l’avait jetée…

Elle s’est éveillée

La Bête immonde,

Le démiurge créateur de ce monde !

Le Serpent du Jardin d’Eden

A reniflé la piste de son livre perdu,

Le livre qu’on lui a volé…

Son ÉMERAUDE,

Celle tombée de son front

Il y a des éons…

Il doit coûte que coûte

La récupérer cette Table d’Émeraude

Aux pouvoirs mirifiques

Et la réintégrer sur son

3ème Œil

Au milieu de son front

Entre ses 2 yeux bleu-acier…

Lui, l’Ange Déchu…

L’ex-Porteur de Lumière de son Univers interdit…

LU… CI…

Chapitre 5

Saunière se fâche

Vendredi 22 janvier 1897, 17 h, salon de la Villa Béthanie, Rennes-le-Château, Aude