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À l’angle d’une rue, un regard intense surgit parmi la foule. Chaque jour, cet homme, immobile et silencieux, est là, comme un mot effacé. Ses yeux reflètent des nuits sans repos et des luttes invisibles. Inaperçu de tous, il devient pour le narrateur une obsession : qui est cet homme marqué par la douleur et une chute inéluctable ? À travers les récits croisés d’un témoin coi et de Jo, une femme forgée par la guerre, "Cet homme" explore l’amour, la résilience et la compassion. Un ouvrage qui rappelle que l’indifférence peut détruire, mais que chaque geste compte.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Inspiré par la chanson « Cet homme » d’Amir,
Paul Maurice a trouvé dans la phrase « j’aurais pu être cet homme » l’élan pour écrire ce roman. Il y aborde avec profondeur le désespoir, la quête de soi et la rédemption, créant une œuvre à la fois intime et captivante.
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Seitenzahl: 89
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Paul Maurice
Cet homme
Roman
© Lys Bleu Éditions – Paul Maurice
ISBN : 979-10-422-5003-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je refuse de vivre dans un monde
où les vertus telles que l’humilité, la patience, la bonté,
la bienveillance, la pitié, la miséricorde, la compassion
et l’empathie sont jugées comme des faiblesses.
Si tel est votre monde,
sachez que je ne suis pas des vôtres…
Paul Maurice
Sur un bout de trottoir, je l’ai aperçu pour la première fois. Ses yeux, d’un noir profond, trahissaient des nuits sans sommeil et des jours de lutte incessante. Ce regard semblait contenir toutes les larmes qu’il n’avait jamais versées, enfermant une douleur muette qui me glaça sur place. Son âme, une fenêtre ouverte sur une souffrance insondable, me toucha d’une façon que je ne comprenais pas encore.
Chaque matin, je passais devant lui. Un être à part que les gens ne voyaient pas, comme un mot raturé sur une page. Ses mains, semblables à des pierres, étaient asséchées par un hiver interminable. Je me disais souvent de m’arrêter, lui offrir un sourire, un instant de répit. Mais j’étais toujours trop pressé, préoccupé par mes propres soucis. Je m’interrogeais sur la vie de cet homme.
Combien de coups ce dernier avait-il encaissés avant que la vie ne l’assomme ainsi ?
Cet homme semblait avoir tout perdu, et personne ne s’en étonnait. Il vivait dans une indifférence générale, comme si sa chute était une fatalité à laquelle personne ne pouvait échapper.
L’hiver continuait de sévir, et chaque jour, je le voyais là immobile. Sa présence était devenue une partie du paysage urbain, un élément de décor que personne ne remarquait. Je me demandais combien de temps encore, il pourrait tenir avant que son âme ne s’abandonne complètement au désespoir.
Une nuit, sous un ciel illusoire, je l’ai revu. Il semblait faire partie intégrante de cette ville, ses branches sans racine dessinant un parcours déformé sur le bitume. Il n’avait pas besoin de pitié, mais d’humanité. Pourtant, même alors, je n’ai pas trouvé le courage de m’arrêter, de lui parler.
Les jours passaient, et l’hiver ne semblait jamais vouloir céder sa place au printemps. Je continuais de le voir chaque jour, toujours digne malgré tout. J’aurais pu l’écouter, mais je n’ai même pas essayé. La vie poursuivait son cours, indifférente à la détresse de cet homme.
Je repense souvent à cet homme, à ce que celui-ci a enduré, à la manière dont ce dernier a été ignoré par tant de personnes, moi y compris. Sa vie était un témoignage silencieux de la résilience humaine, de l’indifférence sociétale.
Combien de coups faut-il ?
Combien de temps faut-il avant qu’une âme n’abandonne ?
La rue est une maîtresse dure, et elle n’épargne personne. Cet homme, dont le nom m’est encore inconnu, m’a enseigné plus que n’importe quels livres ou cours. Il m’a rappelé l’importance de l’humanité, de la compassion, de l’empathie, des valeurs trop souvent oubliées dans notre monde moderne.
Son souvenir reste vivant en moi, une plaie ouverte que le temps n’a pas réussi à refermer. Je raconte son histoire à ceux qui veulent bien l’entendre, espérant éveiller un peu plus de compassion, de compréhension dans notre société.
Dans un effort pour expier mes regrets, je me suis engagé dans des actions caritatives. Chaque sourire offert, une main tendue, est un hommage à cet homme que je n’ai pas su aider. C’est ma manière de lutter contre l’indifférence.
Mon espoir est qu’un jour, nous pourrons vivre dans une société où personne n’est invisible, où chaque être humain est vu et respecté. Un pays où la compassion est la norme et non l’exception. Une planète où la gentillesse est une force, non une faiblesse. En réalité, je ne veux pas d’un monde qui juge la miséricorde, la bonté, l’empathie comme des faiblesses que nous devons rejeter. J’ai choisi d’être et d’avoir toutes ces qualités en moi. C’est un rêve pour lequel je travaille chaque jour.
Les histoires des sans-abri sont souvent oubliées, mais elles méritent d’être entendues. Chaque personne a une histoire, un passé, des rêves brisés et des espoirs évanouis. Leur donner une voix, c’est reconnaître leur humanité. La lutte contre l’indifférence est loin d’être terminée. Chaque jour apporte de différents défis, mais aussi des opportunités inédites de faire le bien. Il ne tient qu’à nous de les saisir et de faire une différence, aussi petite soit-elle.
L’indifférence est un fardeau que l’on porte tous, souvent sans même nous en rendre compte. Mais chaque fois que nous fermons les yeux sur la souffrance d’autrui, on contribue à cette indifférence. Il est temps de se réveiller et d’agir. Même dans la pire des situations, la dignité humaine reste intacte. Cet homme l’a démontré par sa résilience et son courage. Il est important de toujours se rappeler que chaque personne mérite respect et compassion.
La rue m’a appris des leçons que je n’oublierai jamais. Elle m’a montré la fragilité de la vie et la force de l’esprit humain. J’essaie de transmettre ces leçons à ceux qui m’entourent, espérant ainsi faire une petite différence dans le monde. Même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lueur d’espoir. Malgré ce qu’il a enduré, ce dernier a gardé sa dignité et son humanité. Il était toujours propre, son corps et ses vêtements. Il est un exemple pour nous tous.
L’empathie est une force puissante. Elle nous permet de nous connecter aux autres, de comprendre leur douleur et de leur offrir notre soutien. Chaque action que nous-mêmes entreprenons a des répercussions sur les autres. Il est donc crucial d’exercer la compassion, la bienveillance dans tout ce que nous faisons. Le monde change constamment, alors évoluons avec lui, à condition que cette évolution nous rende meilleurs. Car les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux, mais ils nous offrent également des opportunités de grandir et de nous améliorer.
S’engager pour une cause est une manière de donner un sens à notre vie. En aidant les autres, nous trouvons notre propre voie et contribuons à créer un monde meilleur. Chaque personne a une histoire à raconter, mais trop souvent, ces perles de vie sont oubliées. Il est de notre devoir de les écouter, de les partager, afin de préserver la mémoire de ceux qui sont passés avant nous.
En discutant avec des personnes l’ayant connu, voici quelques informations que j’ai glanées. J’ai découvert que cet homme avait un passé, une vie avant la rue. Son prénom était Cassian, élégant et rare, évoquant la paix et la sérénité. Il avait été marié, avait deux enfants qu’il aimait profondément. Un garçon de 21 printemps, Evander, signifiant homme bon ou humain fort, ainsi qu’une fille de 24 ans nommée Elowen, un prénom rare et mélodieux, évoquant la nature et la résilience. Ces enfants étaient le centre de son univers, sa fierté.
Le mariage de Cassian avait connu des hauts et des bas, comme tous les couples. Mais au fil des années, les disputes devenaient fréquentes, les incompréhensions de plus en plus profondes. Tous les deux, bien qu’ayant partagé des moments de bonheur, se retrouvaient souvent en désaccord. Les difficultés financières, les responsabilités parentales, et les attentes non comblées ajoutaient une tension constante à leur relation.
L’un des aspects les plus douloureux de leur mariage était les infidélités répétées de son épouse. Toujours animé par l’amour que lui-même portait à sa famille, Cassian avait pardonné à plusieurs reprises, espérant que chaque pardon serait le dernier. Il voulait croire en la possibilité d’une réconciliation durable, d’un retour à une vie de couple harmonieuse. Quand ce dernier découvrait une nouvelle infidélité, c’était comme un coup de poignard dans le cœur. Pourtant, lui choisissait de passer outre pour le bien de ses enfants.
Il travaillait comme ingénieur civil, un métier exigeant qui demandait précision, rigueur et dévouement sans faille. L’ingénierie civile est un domaine vaste et complexe, englobant la conception, la construction et la maintenance des infrastructures essentielles telles que les ponts, les routes, les bâtiments et les systèmes de distribution d’eau. Il avait choisi cette profession pour son amour de la construction et son désir de laisser un impact durable sur le monde. Il voyait son travail comme une contribution directe au bien-être de la société, en créant des structures qui amélioreraient la vie quotidienne des gens.
Le métier d’ingénieur civil est particulièrement difficile en raison de la nécessité de concilier théorie et pratique, tout en respectant des délais stricts et des budgets serrés. Cassian devait souvent travailler sous pression pour s’assurer que les projets étaient réalisés dans les temps, sans dépasser les coûts prévus. Cela impliquait de longues heures de labeur, souvent bien au-delà de la journée de boulot classique, pour résoudre des problèmes complexes et imprévus sur les chantiers.
Cassian passait des heures à analyser des plans, à calculer des charges structurelles et à superviser les besognes sur site pour garantir que tout était conforme aux normes de sécurité et de qualité. Chaque décision que celui-ci prenait avait des implications importantes pour la durabilité et la sécurité des structures qu’il construisait. Cette responsabilité pesait lourdement sur ses épaules, mais il la portait avec fierté, conscient de l’importance de son rôle.
Au fil des ans, Cassian a participé à la réalisation de nombreux projets significatifs qui ont marqué sa carrière. L’un de ses projets les plus notoires était la construction d’un pont reliant deux communautés isolées, permettant aux résidents d’accéder facilement aux services et aux opportunités économiques. Ce pont, devenu un symbole de connexion et de progrès, était une source de grande fierté pour Cassian. Il avait supervisé chaque étape de sa construction, de la conception initiale à l’inauguration, surmontant de nombreux défis techniques et environnementaux.