Cinq petits contes à connaître sur le bout des doigts - Virginie Aranced - E-Book

Cinq petits contes à connaître sur le bout des doigts E-Book

Virginie Aranced

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Beschreibung

Cinq petits contes à connaître sur le bout des doigts présente cinq histoires fantaisistes, une invitation à regarder autrement ce qui nous entoure et ceux qui nous entourent. La Mer, Petit Caillou et d’autres personnages banals et minuscules vous donneront ainsi le temps de réfléchir sur des points essentiels.
À travers ce récit, on énumère, comme dans une comptine, les doigts de la main et l’on se retrouve, en quelques mots, plongé dans des univers variés… comme par magie.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Passionnée par la lecture depuis l’enfance, Virginie Aranced a voulu renouer avec l’univers féerique des contes. Encouragée par son fils, elle a commencé à inventer ses propres anecdotes lors du rituel de « l’histoire du soir ». De fil en aiguille, les récits improvisés sont devenus écrits. Cinq petits contes à connaître sur le bout des doigts est son premier ouvrage.

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Seitenzahl: 55

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Virginie Aranced

Cinq petits contes à connaître sur le bout des doigts

Contes

© Lys Bleu Éditions – Virginie Aranced

ISBN : 979-10-377-8730-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Étant unie à vous comme les doigts de la main,

je vous dédicace ce recueil.

À Franck et Alexis, merci à vous deux !

Pouce

Le Grand Chêne et le Petit Caillou

Il était une fois, dans une forêt vaste et luxuriante, un chêne. Dans ses branches coulait la même sève que celle du fameux arbre dans « Le Chêne et le Roseau ». En effet, il était un de ses rejetons. Planté sur une butte, il surplombait la forêt et il s’était autoproclamé « Roi de la forêt » au grand dam d’un sapin voisin qui avait eu vent de la chanson « Mon beau sapin, roi des forêts ». Ainsi, trônant sur ses sujets, le « Grand Chêne » (comme il était convenu de le nommer), en position de vigie, annonçait les orages, les éclaircies, les vents, les accalmies, etc. Rien ne lui échappait et il faisait cela très bien. Aussi, son autorité royale n’était pas contestée, mais il conservait enraciné en lui un fâcheux défaut : il était orgueilleux et par là même il blessait par ses railleries tout le petit peuple de la forêt.

*

Entre deux de ses racines se trouvait un petit caillou, tout blanc, très poli. Ce petit caillou admirait son roi qui pouvait tout voir, lui qui désirait tant observer le monde n’avait pour tout horizon que les racines de son ami. Toute la journée, inlassablement, celui qui était appelé « Petit Caillou » interrogeait Grand Chêne sur les animaux, le temps, les arbres… L’autre répondait avec flegme et souvent avec un certain dédain pour cette toute petite chose. Mais il était très content de pouvoir étaler son savoir ainsi que d’être le point de mire. Un jour, Grand Chêne apprit par un pigeon voyageur une nouvelle surprenante.

— Hum… Hum… ! Eh bien, dit-il, fort étonné.

Puis il se tourna vers tous :

— Communiqué express pour toutes les pierres. Un certain Petit Poucet enlèverait vos congénères pour les semer plus loin dans la forêt. Soyez donc sur vos gardes.

À ces mots, toutes les pierres, apeurées, s’aplatirent dans la terre, se couvrirent de feuilles, retinrent leur respiration, toutes terrorisées.

— Ah ! soupira Petit Caillou, si seulement il passait par ici, si seulement il m’emmenait ailleurs ! Mais même s’il venait ici, me ramasserait-il ? Je ne suis pas une belle pierre, seulement un vil caillou.

— Hum ! toussota Grand Chêne, tu ne vas pas nous faire le coup du Vilain Petit Canard ? Enfin, reprends-toi !

— Mais j’aimerais tant découvrir le monde, le connaître aussi bien que toi, poursuivait Petit Caillou.

— Oui, je comprends, minauda Grand Chêne, caressé dans son orgueil.

Il ajouta :

— N’avoir jamais vu le ciel, les vallées, les collines, les ruisseaux… et la mer… Ce n’est rien connaître du monde ! Certes !

— La mer ! reprit Petit Caillou, qu’est-ce que cela ? Oh ! Que je suis malheureux !

Et Petit Caillou qui n’avait pas un cœur de pierre fondit en larmes. Malgré les consolations de son ami Grand Chêne, Petit Caillou restait inconsolable, il pleurait toujours et ses pleurs formèrent bientôt une flaque. Or, cette flaque réveilla une source qui s’était tarie depuis longtemps. Cette source, autrefois dénommée La Fontaine, jaillit avec force et fit rouler Petit Caillou. Nous savons bien que pierre qui roule n’amasse pas mousse. Cahin-caha, Petit Caillou faisait une longue course pour son plus grand enchantement.

— Ça y est, s’écria-t-il, je voyage et je vais à présent connaître le monde ! Au revoir Grand Chêne !

La Source alors prit la parole en gloussant :

— Merci de m’avoir réveillée, Petit Caillou, puis-je t’être utile ?

— Mais c’est parfait, répondit Petit caillou, grâce à vous je réalise mon vœu le plus cher.

— Eh bien, à bientôt j’espère, et bonne continuation. Quant à moi, ma route s’arrête là.

À ce moment, Petit Caillou se retrouva projeté dans une autre eau, bien plus rapide et bien plus vive.

*

— Mais qui ose me jeter une pierre ? Tiens, cela vient de notre bonne vieille amie La Fontaine ! Je la croyais endormie, ça alors, toujours aussi joueuse à ce que je vois. Comme quoi, il faut se méfier de l’eau qui dort ! Oh, voilà un curieux petit caillou, marmonna Monsieur Torrent.

— Petit Caillou, poursuivit Monsieur Torrent, veux-tu enrichir mes berges ? Les enfants se serviront de toi pour construire des barrages. Attention à la cascade ! Tu acceptes, dis ?

— Mille mercis, Monsieur Torrent, mais je suis en voyage.

— Et peut-on savoir dans quel but ? Quelle est ta destination ?

— Heu, c’est difficile. En fait, je voyage pour voyager et je ne saurai ma destination qu’en cours de route, j’ai à la découvrir.

— Évidemment, évidemment, répliqua Monsieur Torrent de sa voix rocailleuse, un peu perplexe.

— Oui, continua Petit Caillou, c’est en voyageant que j’apprendrai la raison de mon voyage.

— Alors il ne me reste qu’à te souhaiter bon courage, jeune explorateur. Sache que tu pourras toujours compter sur moi, toi qui as su me rendre mon eau-de-vie, ma source tendre, je parle de La Fontaine bien sûr !

Petit Caillou poursuivit son chemin de petit bonhomme, sa route était longue et fastidieuse. Il voyait défiler de nombreux paysages qu’il n’avait jusqu’alors jamais soupçonnés. Il y avait des animaux, des fleurs et des arbres complètement nouveaux pour lui et qu’il avait à peine le temps de saluer tant sa course était rapide. Puis il quitta Monsieur Torrent pour le domaine de Dame Rivière, quelqu’un de très comme il faut, elle aussi aurait bien aimé garder Petit Caillou auprès d’elle :

— Charmant caillou, le pria-t-elle, demeure sur mes bords, les enfants s’amuseront à faire des ricochets grâce à toi. Tu verras comme c’est agréable !

— Désolé, Madame, mais je dois aller plus loin encore… Je ne sais toujours pas pourquoi, mais je le saurai en temps voulu.

— Tu l’apprendras, ne t’inquiète pas, va et pour t’aider, ajouta Dame Rivière, je te donne cette monture de race : un saumon royal.