Concerto pour saisons en vie majeure - Julien Herla - E-Book

Concerto pour saisons en vie majeure E-Book

Julien Herla

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Beschreibung

En toute humilité, ces pages rassemblent les fragments d’un parcours, marqué par la douleur et, surtout, une éclatante renaissance. Des maux mis en mots, des souvenirs effleurés, des silences habités. Dans ce recueil s’élèvent des éclats de vie – lambeaux de songes, élans brisés, espoirs discrets – qui vous sont offerts comme une lumière fragile, mais sincère. Un témoignage intime, écrit pour partager, apaiser et, peut-être, éclairer d’autres chemins.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Vétérinaire de formation, Julien Herla est avant tout un homme traversé par l’intensité des émotions. Confronté à la souffrance, à l’abandon et à la mort, il a choisi l’écriture comme refuge, pour apprivoiser la vie et en révéler la profondeur. Ses mots cherchent à transmuter la douleur en harmonie, et à toucher ceux que l’empathie déborde.

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Seitenzahl: 76

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Julien Herla

Concerto pour saisons

en vie majeure

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Julien Herla

ISBN : 979-10-422-6935-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

Voici que je m’arrête un moment pour écrire quelques mots.

En voilà une démarche qui nous est devenue doublement difficile depuis quelques années. S’arrêter, laisser le monde tourner un instant sans nous, sans se soucier de ses changements, ses tumultes, ses nouvelles instantanées. Se poser. Faire face à la feuille blanche, à un possible, à un vide à combler librement, spontanément.

Faire parler son cœur. Faire parler son âme, faire jaillir ses émotions.

Écrire pour se livrer, pour se montrer, mais aussi pour mieux se regarder.

Écrire pour partager, pour toucher les autres là où ils sont.

Peut-être, avec nos mots dire ce qu’ils n’arrivent pas à dire.

Peut-être avec nos mots faire union avec eux.

C’est un art délicat que de mettre en mots ses émotions les plus intenses, les plus profondes, les plus vibrantes.

Il faut d’abord oser leur faire face. Les laisser remonter à la surface. Puis en faire quelque chose.

Julien Herla excelle dans cet art.

Il embrasse ses émotions, quitte à affronter une tempête.

Il les laisse vivre en lui.

Sa poésie et son sens profond des mots et de la langue française viennent ensuite tel un manteau protecteur envelopper ses émotions et leur donner une dimension nouvelle.

C’est cette poésie qui l’aide à accepter ses émotions telles qu’elles sont.

C’est cette poésie qui nous donne un accès.

Un accès à ses mots à lui, un accès à son cœur.

Un accès à notre cœur à nous, lecteurs, un accès à nous-même.

Dr Martin Tonglet, médecin palliologue, Arlon, Belgique

Falaises ambrées

C’est étrange comme les larmes peuvent s’étendre

Et couler dans les artères du monde

Et comme l’écume en averse de cendres

Se transforme quand c’est le feu qu’elle inonde…

C’est étrange comme tes yeux, profondeurs océanes

Irisent les abîmes de mes rêves aimables

Et comme les fossiles de mes espoirs me condamnent

Lorsque le soleil vient marbrer ta chevelure de sable…

Sur les sillons creusés par la mer enragée

Le temps n’est plus qu’un reflet…

Mais le sel de la souffrance ne rongera jamais

Le sommet des falaises ambrées…

Et quand les côtes se font émeraude

Que les vagues déchaînent leur fureur

C’est en opale incandescente et chaude

Que se métamorphose mon cœur…

C’est étrange comme les chimères de cristal

Effleurent l’obscure clarté de la lune

Et comme le néant taquine les matins pâles

Dès qu’apparaissent les sirènes de l’infortune…

C’est étrange comme le vent fait claquer dans l’air

Ses lanières acérées sans le moindre répit

Et comme la vie a basculé en enfer

Lorsque la mort a bousculé notre paradis…

Le silence du large serait-il un « je t’aime »

Que l’on n’ose murmurer à des chrysanthèmes…

Rien à dire

C’est-à-dire que je n’ai rien à dire

C’est juste qu’il faut que ça sorte

Mais qui me donnera la clef de cette porte ?

Et une fois ouverte, que va-t-il en sortir ?

Mes yeux tremblent, mes os se craquellent,

Le volcan s’éveille, il entre en éruption

Que la foudre s’abatte sur mon front

Et libère la folie qui me morcelle !

Délivrez-moi, dites-moi pourquoi,

Vous qui ne savez rien, rien de moi

Glacez-moi le sang, criez d’effroi !

Hurlez à la mort, hurlez avec moi !

La vie se déchaîne, mes émotions bouillonnent,

Ça y est, j’implose de fureur !

Mon destin s’éclaire et se façonne

Mais cela n’effacera jamais mes erreurs…

Qu’en est-il pour les égarés ?

Vous qui avez le sang pur, venez m’égorger !

Affûtez vos lames, vos lames acérées…

Et faites couler tout ce que ma vie a été !

Je sens brûler mes artères

Et que pleurent les années !

C’est le seul moyen de m’exorciser

De me sauver de mon Cerbère…

Je m’en veux tellement, mes remords en ébullition,

Je transpire mes regrets et saigne mon martyre

Maintenant vous savez ma souffrance et mon poison

Ne le dites à personne… Je n’avais rien à dire.

Requiem pour une vie terne

Un tremblement dans le dos,

Une onde sur ma peau

Mes yeux s’entrouvrent dans le noir,

En somme, un réveil sans histoires.

Dehors, le brouillard filtre la lumière

Que diffusent les lampadaires.

Entre deux gorgées de café,

J’écoute le silence respirer…

Je ne sais plus de quoi j’ai rêvé

Ça devait être sans intérêt…

Alors pourquoi cette sérénité ?

Cette envie de braver le monde entier ?

C’est pourtant un matin très ordinaire

La même tasse, la même cuillère,

La même rosée sur le thym et le romarin,

Le même décor dont je suis le gardien.

Mais aujourd’hui, aucune angoisse,

Et d’amertume pas même une trace.

Même le froid de l’hiver m’est caresse,

Et mon sourire persiste malgré cette averse.

Dans le bus, chacun a fermé sa bulle.

Dès l’aube, c’est déjà le crépuscule.

Tous ces regards vides sont-ils justifiés ?

Ou le sont-ils autant que mon bien-être spontané ?

C’est tellement peu de chose que de se sentir bien

De relativiser ce qui crispe nos poings.

Et je me rends compte que finalement le bonheur

N’est autre que l’insouciance du malheur.

Je ne veux pas me révolter

Contre toutes les façons d’exister

Mais simplement multiplier

Ces sourires des matins glacés

Et garder toute la saveur

De cette grisaille pleine de couleurs.

Car aussi absurde soit cette étincelle,

De notre vie entière elle est le sel.

Cet état d’esprit, nous l’avons tous hébergé.

Cette joie nous a tous un jour transportés.

Ce parfum d’harmonie alors que rien n’a changé,

C’est peut-être ça qu’on appelle la liberté.

Foudre magnétique

Vous qui vivez en léthargie émotionnelle

Vous qui vénérez l’équilibre interstitiel

Vous qui prônez l’euthanasie passionnelle

Je vous condamne à naître en parallèle…

Tout commence par une analyse philosophique

Laissez libre cours à vos pulsions chaotiques

Sciez un à un les barreaux de vos cages thoraciques

Et défiez poings serrés vos géométries squelettiques

Foudre magnétique

Stroboscope harmonique

Averse électronique

Foudre magnétique !

S’empare alors de vous cette obsession symétrique

Impossible, irrésistible attraction synergique

Dans vos corps une véritable ébullition frénétique

Comme une insoutenable apocalypse physiologique

Mais ce séduisant paradoxe thérapeutique

Vous procure comme un bien-être tétanique

Une sorte de schizophrénie fantastique

Qui abreuve vos rêves les plus hérétiques

Allez ! Laissez hurler votre instinct tribal !

Allez ! Tremblez jusqu’à la fracture vertébrale !

Allez ! Succombez à cette épilepsie générale !

Rien ne sert de lutter contre l’hystérie musicale !

Goutte d’eau

C’est l’histoire d’une larme exilée

Qui naît de l’œil qui n’a pu la contenir

Qui perle sur les joues par le chagrin creusées

Qui tremble et qui se noie dans un soupir…

Mémophobie

Tu croyais que le passé, c’est comme tout, ça passe.

Mais à l’heure où ton présent se présente,

C’est ton futur que pour toujours il terrasse,

Et chaque seconde devient alors épouvante.

Les aiguilles de l’horloge s’affolent et se croisent

Les souvenirs coagulent en toi malgré toi.

Tes rêves s’évaporent et dans ton réel s’écrasent.

À l’oubli du froid succède l’effroi.

Tu dois continuer, avec ou sans elle

Le grand jeu de la vie ne fait que commencer

Ce combat contre toi-même est virtuel

Tu dois faire avec, sans jamais rien oublier.

Tourner la page, ça t’avait vraiment coûté.

Et il a suffi d’un coup de vent, un seul,

Pour que la page que tu venais à peine de tourner

Te soit rebalancée en pleine gueule !

C’est vraiment con ! T’avais pourtant réussi !

T’avais compris que coûte que coûte il fallait oublier.

Oui mais à force, t’as fini par oublier ceci :

Le temps est là pour tout te remémorer.

L’amnésie pour ce qui te blesse ne changera rien

Et ta mémophobie ne fait qu’empirer ton malheur

Ne crois-tu pas qu’il est temps de te reprendre en main

Et de te foutre de ce qui n’est qu’une question d’heures ?

Alors crache sur tout ce qu’a pu imprimer ta rétine !

Aboie après tout ce qui t’a fait souffrir !

Cueille la vie à t’enfoncer dans les doigts ses épines,

Et tu verras que la cicatrice sera moins longue à venir.

Ton miroir

Tu gravites autour d’un livre

Dont les pages s’effacent chaque jour

Tu les réécris comme tu voudrais vivre

En l’illustrant de bonheur et d’amour

Vas-y ! Cache-toi derrière ton sourire

Et enterre tes yeux au fond de lunettes noires !

Ignore que tu redeviens martyre