Confiance et imposture et caetera Desunt - Patricia Marvin - E-Book

Confiance et imposture et caetera Desunt E-Book

Patricia Marvin

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Beschreibung

Eléane est une jeune femme, enfermée dans un crime qu’elle commet au tout début du récit. Le lecteur suit sa dérive, faite de cauchemars récurrents, et remonte le fil du temps jusqu’à l’origine de l’acte.

Au-delà du syndrome de l’imposteur, ce roman interroge sur le sens du travail à notre époque.

À PROPOS DE L'AUTRICE 



Issue d’une famille d’artistes du côté maternel, notamment un arrière-grand-père artiste peintre célèbre dans les années 20, un grand-père sculpteur, une mère poétesse, une fille comédienne, Patricia a consacré le début de sa carrière à la promotion d’artistes-peintres sur la région toulousaine, en créant le concept de galerie itinérante.

L’écriture a jalonné sa vie, comme pour tendre des passerelles, imaginer des chemins, aller à la découverte et à la rencontre d’amis différents.

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Seitenzahl: 181

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Ähnliche


Titre

 

 

Confiance et imposture, et caetera desunt

 

de Patricia Marvin

 

 

 

Confiance (latin cum fidere) : on remet quelque chose de précieux à quelqu’un, en se fiant à lui

Confiance, foi, fidélité, confidence, croyance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le temps d’un Roman

Editeur

Collection «Roman»

 

Exergue

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans L’empire contre-attaque, au moment où Yoda forme Luke pour en faire un Jedi, il illustre devant son élève la puissance de la Force en faisant léviter un chasseur stellaire X-Wing enlisé dans un marécage.

Luke murmure alors « Je n’arrive pas à y croire »

Et Yoda de lui répondre « C’est pour cela que tu échoues ».

 

 

Mascarade Suite de Aram KHATCHATURIAN (Valse)

 

 

Sage et obéissante. C’est ainsi que l’on pouvait définir cette petite fille, depuis sa naissance, elle ne pleurait quasiment jamais, jusqu’à l’enfance, toujours assise avec un livre, ou bien regardant son grand-père façonner des statues ou des animaux sculptés dans le bois, puis l’adolescence, sans heurts, à étudier sans sortir des quatre murs de sa chambre, ou alors en famille pour des promenades en forêt.

Sage et obéissante. Dotée d’une personnalité sans aspérités. Si l’on est plus critique, on pourrait la qualifier d’aucune personnalité. Notamment en comparaison avec ses frères et sœurs, au caractère bien tranché. Elle est en effet l’ainée d’une grande fratrie, mais elle en paraît comme distanciée, ne se mêle pas à leurs jeux non plus qu’à leurs disputes. Elle s’isole pour lire, pour étudier, ou pour observer. A tel point qu’on ne la remarque pas. Dans les grandes réunions familiales, les enfants sortent de table à peine le dessert avalé, alors qu’elle reste tranquillement sur sa chaise, ne parle pas, mais écoute sans mot dire. Certains termes lui semblent étranges, certaines conversations plus encore, mais elle se tait, retient cependant, enregistre les paroles, quitte à en chercher le sens plus tard dans son dictionnaire. Certaines fois on s’avise cependant de sa présence, lorsque la conversation prend un tour délicat ou critique.

« La petite est là ! » dit la mère en guised’avertissement

« Va donc jouer » dit le père

Elle se lève alors, toujours silencieusement, va s’asseoir à même le sol dans un coin reculé de la pièce, fait mine de lire, ou de jouer avec sa poupée. En fait, elle continue d’écouter. Elle a bien compris que si l’on s’interdisait de parler devant elle, la conversation devait recéler un intérêt particulier. Habitués qu’ils sont tous à sa sagesse, hors de leur vue, ils l’oublient tous, et reprennent alors le cours de leur conversation.

 

 

 

L’EPONGE

 

« Vous êtes une véritable éponge ! »

Il le lui jette à la figure comme une insulte.

Il ignore qu’elle s’en félicite intérieurement et le revendique même auprès de ses supérieurs, non sans y ajouter une once de malice, feignant l’admiration la plus absolue pour son « maître à penser », le tuteur qui lui a été attribué dès sa prise de fonction dans la Société. Un jour plus ou moins proche, pense-t-elle, elle osera leur dire que « les bons artistes copient tandis que les excellents volent ». Mais que savent-ils de Picasso…

Quand Eléane est rentrée dans cette Société de placements financiers, société renommée sur la place bancaire et boursière, en tant que novice en la matière on lui a immédiatement dédié un vieux de la vieille, pas si vieux que çà en réalité, mais avec un bon nombre d’années d’expérience cependant, rompu donc à toutes les techniques commerciales en faveur dans la maison.

« Vous savez, confie-t-elle à ses supérieurs, et ils sont nombreux…, j’apprends tout de lui ! Le bon comme le mauvais ! » Elle le dit avec un charme désarmant, tant et si bien que l’on hésite entre une franche bravade ou un trait d’humour de sa part. Comme elle sourit gentiment, en battant des cils, on opte pour l’humour, certes mal placé, c’est une débutante tout de même, mais on évite la polémique inutile. Foin des bavardages, on attend des résultats de cette nouvelle recrue !

Eléane absorbe pendant ces quelques mois d’apprentissage sur le terrain, accompagné de son tuteur, toutes les ficelles du métier.

Apprendre à écouter le client : deux oreilles et une bouche signifie qu’on doit écouter le client deux fois plus que l’on ne doit parler – on apprend toujours plus à écouter, entendre cequ’il a à nous dire. C’est de toutes façons ce qu’elle fait depuis l’enfance.

Rebondir sur un « non » prononcé par le client :le « non » estle début de la négociation.

Résister à l’échec : au bout de trois clients qui refusent l’offre de vente, le quatrième dira « oui », c’est une loi maintes fois vérifiée.

Ne pas se contenter d’un produit vendu : pratiquer la multi-ventes, le contrat adossé – un client pourvu de plusieurs contrats restera plus aisément fidèle.

Proscrire les mots négatifs : sont condamnés du vocabulaire commercial des mots comme problème, souci, erreur. Employer plutôt des périphrases positives : solution satisfaisante, rectification, avantage, résolution, piste d’amélioration.

Et son tuteur, elle doit bien l’avouer, est particulièrement habile. Bien qu’il n’ait plus rien à prouver tant ses compétences et ses résultats l’attestent pour lui, le moindre « petit » client l’intéresse, la moindre « petite » affaire l’émoustille. En fait, il lui serine qu’il n’y a pas de petit client. Et c’est avéré. Elle en aura confirmation quelques années plus tard, quand l’un de ses clients, le moins fortuné pour ne pas dire le plus stérile, se tournera vers elle pour un important placement, suite à un héritage inattendu. Pourquoi elle ? Il s’en ouvrira facilement, parce qu’elle savait l’écouter justement, même au plus fort de ses empêchements et manque de moyens financiers, malgré tout, elle était là pour lui.

Son tuteur donc ne lâche jamais prise, et c’est un délice de l’observer en clientèle.

Tel un chasseur, ce qu’il pratique d’ailleurs, elle l’apprendra plus tard, il lève le gibier « à la billebaude », l’air de rien, se dissimule ensuite derrière une conversation de salon pour endormir la bête, mais qui lui permet de prendre ses repères, d’identifier l’animal, sera-ce un gros gibier ou du menu fretin, quelle arme doit-il affuter ; il chasseensuite à l’approche, balise le chemin, masque les issues par des phrases de plus en plus ciblées, n’hésite pas à user de rabatteur, enl’occurrence Eléane, plaisantant sur son charme « il vous sera bien agréable d’avoir cetteconseillère qui vousrendra visite tous les mois pour rendre compte et vous tenir informés de vos valeurs », pour en terminer avec panache, avec la chasse à courre, à cor et à cris, forçant l’animal avec son équipage de véneries que sont la « gentille et jolie conseillère » mais aussi le chef d’agence, le directeur d’ingénierie financière, l’économiste , soi-disant tous dédiés à son service. A partir de cet instant ce sont force démonstration d’arguments imparables et plaidoiries inattaquables. La bête est prise au piège. Il ne lui reste qu’à signer.

Cependant et malgré tout cet attirail de séduction, Eléane croit déceler chez ce chasseur hors pair un vrai manque d’amour pour lui-même. Bien entendu, il en offre tout le contraire, paraît sûr de lui en toute circonstance, toujours vêtu élégamment et avec précision, pochette assortie à la cravate, chaussures parfaitement cirées, coupe de cheveux irréprochable, et un ton de voix au-dessus la normale, le rire élevé dans les aigus, ou le ton de voix doux comme du miel selon les circonstances. Cependant… il ne s’aime pas.Eléane en jurerait. Il cherche constamment à plaire, par un souci vestimentaire très étudié, à prouver sa valeur et son talent d’habile vendeur, affichant sans complexe tous les signes extérieurs de richesse, de la berline de luxe au stylo-plume de grande marque.

Eléane pourrait facilement succomber au syndrome de Stockholm. Enfermée qu’elle est dans ce couloir professionnel qu’elle n’a pas choisi, empêtrée dans ce jargon et ces règles dont elle ignore tout, prisonnière enfin de ce geôlier dont la charge est de lui inculquer au plus vite la méthode pour vendre, vendre encore, vendre toujours.

Car en effet c’est un revers de situation de son époux qui lui a fait prendre la première option qui se présentait, pour ramener au plus vite un salaire au foyer. Ses domaines de compétence étant très limitées structurellement parlant sur le planprofessionnel, elle a opté pour le secteur qui ne requérait rien d’autre à la base qu’un carnet d’adresses. Or tout unchacun peut s’en prévaloir.Ce qu’elle fit durant l’entretien d’embauche. Or, àprésent sur le terrainil estdéterminant de marquer des points et il n’y a pas deux alternatives, il est impératif de faire souscrire des contrats de placements financiers aux prospects qu’elle va démarcher, depuis son boulanger, en passant par son médecin, jusqu’au facteur, plombier, relations plus ou moins proches.

Subjuguée dans un premier temps par l’entregent et l’habileté de son professeur une fois le prospect ferré, elle applique presque à la lettre son savoir-faire. Et comme elle ignore les obstacles, l’urgence aidant, elle va tout droit. Finalement de n’être spécialiste de rien lui réussit plutôt. Comme le poète japonais Ryökan qu’elle apprécie tant, qui dit qu’il n’aime pas la musique des musiciens, la calligraphie des calligraphes, la cuisine des cuisiniers, elle ne s’installe pas dans une « spécialité », qu’elle n’a pas et ne veut pas. Rien de convenu chez elle. De cette façon, elle ne piétine pas son domaine. Et ne pratique pas lacommercialisation de produits financiers comme une conseillère patrimoniale.

Eléane innove, invente, se cogne le cœur contre le cœur de l’autre. Sa force ou sa faiblesse, c’est simplement le savoir être plus que le savoir-faire. Face à un client récalcitrant, elle lui offre des fleurs. Pour parler de placement, elle parle d’amour : « ce n’est pas pour vous que vous le faites, mais pour le bonheur de votre famille, de votre compagne, de vos enfants… ». Elle n’est pas embrigadée non plus, et se rend avec réticence aux très fréquents séminaires censés distiller la bonne parole, aux réunions pour les piqures de rappel.

Une éponge, alors ? Certainement, car elle ingurgite tout au départ afin de reconnaitre ce qui lui convient, puis essorer l’éponge et faire table nette. Elle avale tout ce qui lui est donné comme pour le faire disparaître à jamais : les manipulations, les mensonges, les promesses.

Une conscience limpide ? Pas pour autant.

 

 

L’ATTENTE

 

Sage et obéissante.

Eléane suit scrupuleusement les recommandations faites sur la typologie de clients qu’elle doit rencontrer, le type de contrats qu’elle doit réaliser, la fréquence de rendez-vous qu’elle doit effectuer.

Eléane assiste sans mot dire aux réunions internes, sans maudire aux séminaires qu’elle juge pourtant stériles, sans blêmir aux compliments maladroits qui lui sont faits devant ses collègues, quand elle rapporte à la Société, tel un chien de chasse, le chèque conséquent du client adossé à un contrat.

En réalité Eléane attend. Si pour le moment elle accomplit les prescriptions et se calque sur les instructions données, elle sait qu’elle n’en restera pas là. Il lui semble bien aussi qu’elle n’est pas seule à attendre. Car enfin, si elle remplit ses objectifs en termes de contrats réalisés, on en attend beaucoup plus en haut lieu. Ce qui lui est distillé de façon subtile, par des encouragements perfides, comme lorsqu’on lui demande d’organiser elle-même des réunions en intervenant sur des sujets qui lui correspondent, comme le langage non verbal par exemple ; ou quand on la choisit pour intervenir encore sur un grand colloque parisien auprès du Président Directeur Général, de représenter la somme descollaborateurs, en quelque sorte d’en être le porte-parole. Des privilèges non déguisés, qui font l’envie de plus d’un parmi ses collègues, et pour lesquels l’ambition de la Société s’affiche ouvertement, faire d’Eléane un pion majeur.

Eléane est à ce moment de sa vie dans un état de grâce dans lequel l’action s’accomplit comme par enchantement, sans le concours de sa volonté. Ellen’y emploie nulle force. Les rendez-vous sedéroulent avec pertinence, s’entraînent les uns aux autres, les rencontres se déploient avec aise et brio. Sereine elle apporte l’adhésion et il émane d’elle un charisme qui conduit son entourage à lui faire confiance, ses clients comme ses supérieurs. Son état s’apparente à l’art chinois du Wu-Wei, qu’elle ne connait pas, mais qu’elle pratique à son insu. Elle ne contrôle rien, elle se laisse juste guider par son instinct qui lui recommande de ne pas aller plus vite, presque de lâcher prise.

Et c’est touchant de la voir désirer être professionnelle, de la voir s’acharner à bien faire dans un exercice qu’elle ne maîtrise pas. Dans une occupation qu’elle n’aime pas. Dans un contexte qu’elle ne souhaite pas. C’est à qui vendra le plus de promesses de rentrée d’argent contre de l’argent reçu de personnes souhaitant le plus d’argent possible ! C’est devenu son activité.

 

BRUEYS ET PALAPRAT

 

« La Société grouille de gens sans scrupules… mais fort heureusement, j’en fais partie ! »

Eléane n’a pas froid aux yeux.

En pleine conférence, elle lance cette phrase à la cantonade, devant presque deux mille salariés, et surtout face aux grands pontes de la Société ! Elle est sur la scène du Palais des Congrès à Bordeaux. Il lui a été demandé d’intervenir sur un thème particulier lors de cette assemblée générale. C’est un honneur qu’on lui rend, pour ses bons résultats alors qu’elle a si peu de présence dans la Société. Cinq ans seulement.

Eléane savoure ces quelques secondes de stupéfaction, remarquables par le silence qui s’est instauré dans l’hémicycle. Le brouhaha s’est instantanément dilué.

Elle est debout, face à eux. Elle balaye la salle du regard, s’attarde à peine sur les premiers rangs, juste assez pour saisir les regards éberlués des principaux directeurs.

Eléane sait captiver un auditoire. Le premier secret : c’est la phrase d’accroche. Là, il faut bien avouer qu’elle y a été un peu fort.

La deuxième astuce, c’est de parler en baissant d’un ton : si l’auditoire veut l’entendre, force est de se taire.

Enfin, ménager le suspense, laisser flotter quelques secondes de silence.

Le thème choisi par la Société et qu’on lui a demandé d’argumenter, c’est la confiance en soi.La Société eut pu faire appel à des intervenants extérieurs, mieux qualifiés pour en débattre et démonter le mécanisme. Mais à juste titre, les dirigeants ont pensé que si le message venait de l’intérieur, qui plus est d’unecollaboratrice plus jeune que la moyenne des salariés et qui affichede bons résultats,le discours n’en serait que plus percutant.

Eléane n’a pas hésité une seconde sur sa tenue vestimentaire pour l’occasion. Elle porte un ensemble pantalon et veste cintrée assortie, blanc avec un liseré bleu marine. Elégant, sobre, et sans genre. Elle considère qu’il n’y a plus de vestiaire masculin exclusif. Le pantalon fut l’emblème de masculinité et donc de pouvoir, elle se l’arroge aujourd’hui.

Et comme Eléane aime les contradictions, elle aborde son sujet avec la place de la femme dans le monde du travail.

« La confiance en soi.

Laissez-moi vous parler d’une étude qui fut faite pour expliquer l’écart de performance en mathématique entre les hommes et les femmes. L’expérience démontra que c’est la confiance qui exerce en la matière une influence énorme. Ainsi les femmes à qui on avait demandé au préalable d’indiquer leur sexe avant d’effectuer un test de compétence, ont obtenu de moins bons résultats que celles qui en avaient été dispensées.

Alors, la confiance en soi s’obtient de quelle façon ?

Je ne saurais vous donner les clés ou la marche à suivre. En revanche, je peux vous dire la façon dont j’évolue, et peut-être en tirerez-vous quelques principes.

Vous savez pour quelques-uns d’entre vous, et les autres l’apprendront, que j’aime la peinture. Aussi ce propos du peintre Vincent Van Gogh m’a-t-il inspiré et je vous l’offre. Il a dit : « Si quelque chose au fond de toi te dit « tu n’es pas peintre », c’est alors qu’il faut peindre, et cette voix aussi se taira ».

Je ne suis pas peintre mais je ne souhaite pas peindre.

Cependant je ne suis pas consultant financier, ni expert boursier, ni conseiller bancaire. Je souhaite simplement le devenir par nécessité absolue. Je nel’ai pas choisi. Il s’est présenté, je l’ai adopté par besoin vital. Je ne dérogerai donc plusde cet objectifdorénavant. Je l’ai tout simplement décidé.

Pour ce faire, il m’a fallu apprendre les lois, les règles de la vie économique, le jargon et son sens. Difficile pour quelqu’un qui vient du monde littéraire. Il m’a fallu également apprendre le commerce, la négociation, domaine qui possède aussi ses propres règles. Tant de difficultés me sont apparues non pas comme des barrières m’interdisant de pénétrer sur ce terrain ou m’empêchant de réussir, mais plutôt comme des obstacles à franchir. Pas tous en même temps : pas à pas, l’un après l’autre.

Ensuite, les cours qui m’ont été promulgués ne m’ont pas suffi. Ou tout au moins je ne m’en suis pas contenté. J’ai cherché, j’ai lu, j’ai dévoré les gazettes financières, je me suis abonnée aux chaines boursières, j’ai boursicoté moi-même un peu, pour comprendre. Je n’ai pas attendu qu’on me le demande. Je ne me suis pas posé la question de savoir si j’en étais capable, je me suis demandé « pourquoi ne le ferai-je pas ? ».

Ensuite, et cela va vous faire sourire. Je n’ai pas cherché à attirer l’attention.

Voilà, vous souriez !

Car je suis devant vous, sur une scène, je vous parle comme un maître à penser tout en vous affirmant que je ne cherche pas à me faire valoir. C’est pourtant la stricte vérité. Si j’ai réussi quelques belles affaires, si j’ai un portefeuille de clients qui va en prospérant, tout le mérite en revient à mes prédécesseurs dont j’ai hérité de la clientèle quand ils sont partis à la retraite ; je n’ai fait que perpétuer ce qu’ils avaient entrepris et construit. Si j’ai de bons clients, c’est parce queleur relationnel m’est favorable, le bouche à oreille s’installe, mais je n’ai pas plus de mérite que d’être un peu consciencieuse, ce qui est à la portée de tous.

 

Les félicitations de mes directeurs m’importent peu, les congratulations et compliments de mes collègues ne me touchent pas. J’ose vous le dire ! Et je vous dis aussi quelle en est la raison : il se trouvera toujours une personne peu amène, un esprit chagrin pour critiquer mon travail ; aussi ne suis-je pas suspendu à l’approbation des autres. Il m’importe seulement que mon client soit satisfait.

Par ailleurs, j’avance toujours, je ne remets pas le travail au lendemain, je ne procrastine pas. Je pense au contraire que les actes me rapprochent toujours de mon objectif. Un pas après l’autre, mais avancer toujours. Je ne prétends pas attendre le moment favorable, il n’arrivera pas, je m’arrange juste pour qu’il le devienne.

D’une autre façon, je ne juge pas les autres, afin de m’éviter des limites par comparaison. Elle ne me serait pas forcément favorable ! Je ne perds pas de temps à évaluer les autres.

Cependant, si un conflit se présente, je ne l’évite pas, c’est simplement un élément à gérer avec efficacité. Le conflit fait partie de la vie, je l’aborde quitte à avoir des conversations et des échanges pénibles.

Je ne me laisse pas arrêter par le manque de moyens ou de ressources. J’innove, j’invente, ou encore, je m’en passe.

Et pour en terminer, je ne m’endors pas sur mes lauriers. Le confort est un bien trop grand danger, mortel pour les objectifs que je me suis fixés. Objectifs que j’aime à repousser dès lors qu’ils sont atteints bien sûr. Le confort mène à la complaisance. C’est pour moi un signal d’alarme !

Ainsi…,

La confiance en soi ! Le succès !

Je vais vous dire… « On n’est jamais si bien servique par soi-même ! »

Là encore, ce n’est pas moi qui le dis, c’est Charles-Guillaume Etienne.

Merci à vous d’avoir eu l’extrême patience de m’écouter. Merci et bon vent à tous !

 

 

LA COURSE DE FOND

 

« Alors, je vous écoute ! Quelle est l’idée la plus convaincante pour le client ? »

Deux années se sont écoulées suite à sa prestation à Bordeaux, Eléane a acquis le statut de manager et gère une équipe de commerciaux. Avant de partir avec eux sur le terrain et de rencontrer les clients, elle les soumet à la question.

« Comptez-vous vous réveiller ? Je vous pose une question simple ! Comment allez-vous présenter votre placement financier ? Ce serait la même question pour une boite de petits pois. Et la même réponse !!! Quelle est l’argument le plus convaincant ? »

Le confort ? suggère l’un d’entre eux, ne semblant pas lui-même satisfait de sa réponse

NON ! Non et non et encore non. On s’en f… du confort.

Tout ce qu’on veut, tout ce que tout le monde veut, c’est de la MAGIE. Faites-les rêver vos clients !

De l’émotion, toujours de l’émotion !!!

 

*

 

Quand Eléane