Contes de la nouvelle lune - Christine Darboux - E-Book

Contes de la nouvelle lune E-Book

Christine Darboux

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Beschreibung

Contes de la nouvelle lune est l’histoire captivante des contes d’aujourd’hui, cinq réalités illustrées afin que notre humanité, entraînée par la roue de la vie au sein des trivialités de l’existence, garde espoir et utilise son pouvoir de créer, de transformer et de sublimer la vérité. Pour nous le rappeler, les animaux, les fées, les vouivres et autres créatures surnaturelles interviennent au long des pages.


À PROPOS DE L'AUTEURE

Férue d’art sous toutes ses formes, Christine Darboux est une sculptrice-modeleuse à qui l’écriture s’est imposée. Cependant, confrontée à la réalité du vingt-et-unième siècle, elle a ressenti l’envie d’exprimer son amour et son respect pour une vie qu’elle pense qu’il est urgent de protéger.

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Seitenzahl: 172

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Christine Darboux

Contes de la nouvelle lune

© Lys Bleu Éditions – Christine Darboux

ISBN : 979-10-377-7033-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Introduction

« Il était une fois » est une phrase magique car elle est la clef ouvrant la porte du monde de l’imaginaire et du rêve. Ce « sésame ouvre-toi » nous propulse dans l’incommensurable et l’intemporel logés au tréfonds de chacun d’entre nous et qui est le lieu merveilleux où la magie attend son réveil comme la « Belle au bois dormant ». Du moins c’est ainsi que je veux voir ces histoires même si j’ai mêlé le trivial de notre réalité imposée, mes expériences de vie construite avec les matériaux de nos quotidiens à mes rêves éveillés et désirs insensés. Je sais que je le dois à ma double nature : l’une portée à rêver et imaginer, l’autre à regarder la réalité en face. C’est de l’alchimie des deux que naquit la transformation pour imposer des mots sur le papier.

Les « psys » évoqueront l’inconscient, réceptacle sans fond de mystères qui nous agitent parfois. Et scientifiquement ils essaieraient de lever le voile opaque posé sur la partie inconnue de notre monde intime. Mais pour moi peu importe ce qui a jailli de mon esprit pour se matérialiser sur le papier. La vraie question est : pourquoi présenter ce naïf travail d’écriture et d’illustration alors que ma voie d’expression privilégiée et singulière se traçait dans la matière sombre, froide et pesante, celle qui me rendit capable, après de nombreux combats, d’insuffler assez de vie pour que d’autres ressentent une âme qui la transcende ?

Ma réponse, c’est que le sens de ces textes indique avec une bienveillante simplicité de cœur, une voie réunificatrice que j’ai envie de montrer au-delà des duretés de l’existence.

Et si vous passez à côté sans rien voir, je reconnais quand même que je me suis fait plaisir avec la douceur du pinceau et du crayon. Une sensation qui fut similaire à celle ressentie lorsqu’un rayon de soleil dissipe les nuages et illumine l’instant pour vous faire participer à la beauté du monde.

La beauté est en chacun de nous. J’aimerais tant que vous la ressentiez pour la répandre autour de vous.

Christine Darboux

La création du monde

Il était une fois, il y a bien longtemps, loin, loin, très loin dans le temps, bien plus loin que le fin fond des âges… la Terre…, mais la Terre avant l’humanité.

Et sur la Terre, à cette époque, vivaient des génies que nous nommons toujours aujourd’hui, elfes, fées, vouivres, etc.

Ne croyez pas que ces génies étaient là par hasard. Au contraire, une mission de grande importance leur avait été confiée par le créateur du monde… ou l’être suprême… ou Dieu, si vous préférez ces noms. En effet, Dieu leur avait donné pour charge d’aménager la Terre, de la rendre belle et saine pour nous accueillir, nous, les humains. C’est ce qu’ils firent. Les génies de la Terre collaborèrent avec les génies du ciel afin de régler le temps et les saisons en harmonie avec les exigences d’une vie terrienne. Et le vœu de Dieu fut exaucé. Dès que la Terre fut prête, Dieu fit aussitôt descendre les humains du paradis. Ou plutôt, dirais-je, pour être plus juste dans mes propos, il les chassa du paradis. C’est que les humains là-haut devenaient insupportables. Ils se dissipaient pour un oui ou pour un non jusqu’à devenir invivables. Chaque jour davantage ils désobéissaient à Dieu jusqu’à s’opposer enfin complètement à sa volonté. Dieu en eut plus qu’assez. Mettez-vous à la place de ce pauvre père, qui, au fond, ne demandait qu’une chose, c’était le bonheur de ses enfants. Sans aucun doute, les humains subissaient-ils déjà l’influence néfaste de cette langue de vipère de Lucifer, un ange rebelle et vindicatif qui ne se sentait jamais si bien que lorsqu’il avait semé la zizanie.

Bref, avec Lucifer comme trublion, le paradis devenait infernal, ce qui est bien le comble pour un paradis. Et Dieu ne le supporta pas. Aussi, un beau jour, sans tambour ni trompette il mit tout ce petit monde à la porte.

— Débrouillez-vous ! leur lança-t-il en leur claquant la porte au nez, y compris sur celui de Lulu, hilare malgré tout pour avoir bien réussi son coup et quand bien même il se retrouvait lui aussi sur le carreau. Pourtant il regarda avec envie les humains qui, eux, repartaient avec une belle Terre bien ronde dans leur besace en guise de cadeau d’adieu. Lui, Lulu, restait bredouille. C’est que Lulu est très jaloux. Il en oubliait les grâces que Dieu avait consenties pour lui et qu’il avait dédaignées à l’époque, par orgueil. Il avait même osé pousser le bouchon jusqu’à refuser une place magnifique au côté même de Dieu. Que dis-je ! Une superbe place de second en titre que tout ange digne de ce nom aurait été ravi d’occuper. Et bien non ! Lulu n’en avait pas voulu. Il serait le premier sinon rien, aussi, il était reparti en plissant le nez pour faire le pitre et débiter des propos blasphématoires à qui voulait l’entendre.

Depuis cette histoire, Dieu désespéra de lui faire entendre raison.

Pour l’heure, Lulu rongeait son frein en se promettant de se venger.

— Dieu est bien trop gentil, se disait-il. C’est écœurant ! Qu’est-ce qu’ils ont de plus que moi ces deux crétins ? grinça-t-il méchamment en observant Adam et Eve.

— Ils ne perdent rien pour attendre, siffla-t-il rageusement.

Sur ce, il s’élança pour se coller sur les talons de ses futures victimes, bien décidé à ne plus les lâcher d’un pouce jusqu’à ce qu’il puisse, enfin, assouvir sa vengeance.

Les humains de leur côté n’en menaient pas large. Ils avançaient maintenant vers l’inconnu, tout penauds. Sans doute se rendaient-ils compte qu’ils avaient exagéré en abusant de la patience de leur père.

C’est que Dieu les chouchoutait bien là-haut. Pas de souci. Le gîte, le couvert, et par-dessus le marché du superflu. Bref le nec plus ultra leur était acquis, alors que maintenant, comment savoir ce qui les attendait ?

Ils allaient donc silencieux, tête basse, l’échine courbée, à la découverte de leur nouveau domaine.

Les débuts furent difficiles, je vous l’avoue. Pensez donc, ils n’étaient même pas capables de faire un feu tant ils étaient empotés. Voilà ce que c’était que de se la couler douce au paradis, alors, qu’ici, sur Terre, il fallait travailler pour subvenir à ses besoins et affronter des dangers divers et variés. Malgré la meilleure volonté du monde, les génies ne pouvaient pas tout leur mâcher. Après avoir passé du temps à leur préparer le terrain, ils les surveillaient, ce qui n’était déjà pas si mal.

Pendant ce temps, Lucifer s’était aménagé quelques plages de repos, bien au chaud, dans une belle grotte qu’il avait réussi à agencer confortablement en soudoyant quelques génies. Il attendait son heure, sceptique cependant quant à la débrouillardise des humains.

— Le temps qu’ils se dégrossissent, moi, j’ai le temps de roupiller, bâilla-t-il en s’étirant devant un bon feu.

Il ne croyait pas si bien dire, car si Dieu avait donné aux humains l’autonomie d’action et la responsabilité de la Terre, la liberté de créer dans leur nouveau monde le paradis ou l’enfer, il avait oublié de leur indiquer le mode d’emploi. Le temps que les humains prennent conscience en acquérant de l’expérience, Lulu pouvait se reposer et se préparer tranquillement à les orienter dans la mauvaise direction le moment venu. Pour l’heure, il se faisait les dents sur les quelques génies qui avaient le malheur de passer à sa portée, au grand dam des autres plus avertis et attentifs aux vœux de Dieu.

— Il fallait que celui-là débarque aussi ! rouspétèrent-ils tout en surveillant du coin de l’œil la croissance des humains, qui, ma foi, ne se déroulait pas si mal.

Après s’être bien reposé et pressentant le moment propice, Lulu décida de s’offrir une petite tournée.

— Sympaaaaa… ! s’exclama-t-il d’une voix de fausset.

Il exhiba alors un sourire carnassier en découvrant avec plaisir que ses proies étaient à point.

C’est ainsi que les ennuis débutèrent pour la descendance d’Adam et Eve. Ils commencèrent d’abord à s’insulter, puis à se disputer, de plus en plus violemment, jusqu’à en venir aux mains. Alors ils inventèrent les armes, puis créèrent les guerres et bientôt ne firent plus que ça, se battre, sous l’œil goguenard d’un Lulu ravi et sous les yeux effarés des génies, terre et air confondus, qui, en l’espace d’une ère ne surent plus sur quel pied danser.

— Qu’allons-nous faire ? gémirent-ils. Nous ne pouvons même pas intervenir car Dieu nous l’a défendu et il a raison en un sens. Mais nous ne pouvons pas laisser faire ce carnage.

À ce rythme nous serons bientôt mûrs pour l’enfer. Et qu’en sera-t-il de la terre lorsque leur évolution leur permettra d’acquérir et de maîtriser le savoir-faire technique et scientifique ?

Un elfe du vent s’alarma :

— Mais oui ! s’exclama-t-il. Vous parlez du nucléaire ?

— Chut ! tais-toi donc ! nous n’en sommes pas encore là lui répondit un autre par crainte d’affoler davantage ses amis.

— Oui, mais ça va venir ! insista le génie alarmiste. Et que ferons-nous ?

— Vous savez bien que les extraterrestres viendront nous chercher dans leur engin interplanétaire ! lui répondit encore un autre génie.

— Oh ! mais quelle horreur ! s’exclama une vouivre, qui, en bonne fille de la Terre, ne supportait pas de décoller sa longue queue de serpent du sol. Et puis elle tenait trop à sa nature et à sa bonne terre bien grasse et bien solide.

— Et puis ! grommela-t-elle, encore effrayée par l’idée, en admettant que nous soyons vraiment obligés de grimper là-dedans, j’espère ne pas me balader là-haut dans le vide pendant des siècles et des siècles, ce n’est pas une vie ! Oh ! rien que d’y penser, j’ai le vertige ! conclut-elle, l’air véritablement retourné.

— Et tout ce gâchis ! gémit alors une fée. Quelle tristesse de voir tant de beautés vouées à la destruction ! Tous ces êtres souffrants, c’est épouvantable ! Et ce malin est horrible ! dit-elle en sanglotant.

La pauvre venait en effet de subir un choc. Sa sœur préférée était tombée dans les griffes de Lulu et depuis leurs rapports avaient changé. Sa sœur devenait méchante, agressive, vociférait à tout propos et petit à petit s’éloignait des siens au grand dam de la pauvre fée éplorée, incapable de lui faire entendre raison. Une vouivre essaya de la consoler et l’entourant amicalement de ses bras.

— Allons, allons ! calme-toi ! lui dit-elle d’une voix rassurante.

— Ne te fais pas plus de mal. C’est vrai que Lulu est une calamité. Tiens ! pas plus tard qu’hier, il a osé me faire des avances. Eh bien, je te l’ai envoyé se faire voir ! quelque chose de bien, crois-moi !

— Il faut avertir Dieu ! déclara un elfe de la Terre.

— Il le sait ! lui répondit un elfe du vent, il surveille, croyez-moi ! … même s’il dit s’en laver les mains.

— Il ne veut donc rien faire ? s’enquit un troisième elfe.

— Vous rigolez ! répondit un quatrième. Il a dit aux humains de se débrouiller. Dieu ne revient pas comme ça sur sa parole. À mon avis, il compte sur nous.

— Qu’allons-nous faire alors ? gémirent les génies de la Terre.

Et ce fut un tel brouhaha que les lamentations parvinrent aux oreilles de Dieu, qui, bien qu’ayant décidé de faire la sourde oreille, ne put s’empêcher d’intervenir.

— C’est bon ! tonna-t-il. Puisque c’est comme ça, je déclenche le déluge. Vous, les génies de la Terre, mettez-vous à l’abri. Quant à vous les génies du ciel, à vos postes ! commanda-t-il d’une voix ferme qui n’admettait aucune objection.

Il poursuivit :

— J’envoie sur le champ mon messager angélique prévenir Noé.

Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Vous connaissez la suite. Noé fabriqua son grand bateau sur lequel il fit monter les représentants de chaque espèce animale et race humaine, c’est-à-dire tous ceux qui ne s’étaient pas laissé corrompre par Lulu.

Et la tempête éclata. L’eau se déversa en trombes sur la Terre et dévasta tout sur son passage en manquant de faire boire le bouillon à Lulu qui eut juste le temps d’esquiver une mauvaise vague. Cet exercice lui arracha quelques jurons. Il maugréait toujours en égouttant ses pieds mouillés tant il détestait l’eau.

Quand l’eau disparut, le nouveau monde fut accueilli par un magnifique arc-en-ciel, tel un cadeau de bienvenue que Dieu offrait au monde pour lui souhaiter un bon nouveau départ.

Les humains repartirent vers leur destin, bon pied, bon œil, sur une Terre bien nette, lavée à grande eau, en harmonie avec la pureté de leur cœur, lui, lavé de tout mal.

Le temps passa. Les humains crûrent et se multiplièrent jusqu’au jour où… la première dispute éclata et Lulu pointa le bout de son nez.

— Oh ! que je le sens mal ! s’inquiéta un elfe en observant le manège.

— Ça y est ! Ils se retapent dessus ! Ça recommence ! s’énerva-t-il peu de temps après.

— Ils sont infernaux ces humains ! ragèrent les autres.

— Ils pourraient quand même faire l’effort de contrôler leurs pulsions ! s’agaça une vouivre, déçue.

— Cette race ne peut donc pas vivre en paix ! se lamenta une fée.

— Quelle que soit la race, la couleur de peau, leurs différences, il faut tous qu’ils se tapent dessus ! gémirent-ils en chœur.

Pendant ce temps-là, l’horrible Lulu se frottait les mains. Il était prêt à récupérer sa moisson d’âmes. De surcroît, il s’était constitué une bonne bande de copains parmi les anges et les génies de tout acabit ; ce qui faisait rager de plus belle les serviteurs de Dieu.

— Regardez-moi ceux-là ! ragea un elfe. C’est clair qu’ils veulent tenir le haut du pavé pour occuper la place de Dieu. Ils ne cessent plus de monter la tête des humains et stimuler chez eux l’orgueil et l’égoïsme.

— Ce Lulu est une calamité ! hurlèrent les autres.

— À mon avis, dit une vouivre, les humains ont besoin d’être éduqués.

Elle poursuivit :

— Il faut favoriser leurs bonnes dispositions en s’appuyant sur leur bon sens, leur apprendre les lois qui régissent la Terre, leur apprendre à contrôler leurs pulsions vitales et à les orienter vers des projets constructifs, leur faire comprendre que la vie est belle et forte, c’est pour cela qu’il faut la respecter. Il faut leur faire comprendre que la Terre est leur mère, elle les nourrit, leur a donné leur nature charnelle, ce, grâce à quoi ils peuvent savourer les fruits de l’existence terrestre.

— Bien sûr ! lui répondit un génie du ciel.

— Ils doivent aussi comprendre que c’est Dieu qui les a créés en leur insufflant l’esprit, avec la capacité de comprendre et de faire des choix guidés par la raison. Ils doivent apprendre à utiliser leur intelligence en accord avec les lois qui régissent l’univers. Pour cela, ils doivent apprendre à lire les messages du ciel pour suivre les conseils des guides éclairés de l’univers en recevant l’inspiration divine et les intuitions nécessaires à leur orientation de vie.

— C’est vrai ! acquiescèrent les autres avec enthousiasme. Ils ajoutèrent.

— Les humains doivent ainsi acquérir la sagesse qui permet d’appréhender la vie pleinement, le plus harmonieusement possible, et trouver l’équilibre nécessaire qui leur permettra de progresser et cela pour le bien universel. Il faut leur apprendre !

— Oui ! clamèrent-ils tous en chœur, il faut leur apprendre ! il faut leur apprendre !

— Mais comment ? demanda l’un.

— Oui ! comment leur léguer notre enseignement ? s’inquiétèrent les génies du ciel et de la Terre.

— Il faut forcément que nous nous mêlions à eux pour leur léguer les capacités nécessaires ! dit une fée.

Elle ajouta :

— En tant qu’humains, ils ne pourront capter véritablement notre enseignement qu’au travers de la chair et du sang, par l’incarnation donc, sinon il va falloir attendre encore un siècle ou deux d’évolution et à l’allure où ils vont pour se détruire, il ne restera plus personne puisqu’aucun ne sera parvenu à acquérir la maturité nécessaire ; ce qui fait qu’il sera trop tard et même Dieu sera bien avancé !

— Mais allez-y donc ! s’impatienta un elfe du vent. Mêlez-vous donc aux hommes, ils seront ravis de recevoir une jolie fille comme vous !

— Oh que non ! se défendit-elle. Ce n’est pas possible ! je suis une magicienne et je ne peux pas léguer mes pouvoirs à des humains pour qu’ils en fassent n’importe quoi. C’est de conscience qu’ils doivent hériter, déjà de celle de la Terre qui les porte et à laquelle ils sont liés de manière viscérale. Non ! C’est le rôle de la vouivre car la Terre et ses lois sont son domaine. Puis la vouivre connaît tous les secrets de la nature et possède le contrôle de l’énergie vitale.

Laquelle voudra se dévouer ? demanda-t-elle enfin autant pour détourner l’intérêt de l’assemblée que pour cacher sa gêne. Et elle chercha des yeux dans l’assemblée, une volontaire.

— Je veux bien y aller ! répondit alors une beauté aux cheveux noirs et aux yeux d’or à reflets verts.

— Depuis quelque temps, ajouta-t-elle, je remarque un beau garçon qui possède un bon potentiel et sert de surcroît de justes causes, même s’il est… comment dirons-nous… un peu batailleur, mais c’est dans l’air du temps et il est loin d’être le pire.

— Tiens donc ! répondit la fée, voilà que tu surveilles les humains d’une catégorie particulière à ce qu’on dirait ! ajouta-t-elle mutine.

— Non ! se défendit mollement la vouivre tout en rosissant. Mais celui-là je l’ai vu !

Comme vous tous je me désole de voir ce qui se passe sur Terre. Je me disais que c’était dommage de voir ce bel homme fort et juste aller à la catastrophe.

— Quoi qu’il en soit, nous sommes d’accord ! répondit une majorité de voix.

— Il faut en informer Dieu ! décida un elfe.

Sur ce, Dieu fut mis au courant et donna son assentiment.

— Je suis d’accord, répondit-il, sous les conditions suivantes : de la vouivre et de l’homme naîtra une petite fille qui possédera en elle une sagesse innée des lois qui régissent la Terre ainsi qu’une maîtrise des énergies vitales. Elle croîtra, elle et ses sœurs, parmi les humains et sera pour eux une éducatrice. Ce savoir inné sera chaque fois transmis par des femmes et elles le dispenseront autour d’elles.

Chacun approuva le décret de Dieu.

Un génie du ciel intervint.

— Et les hommes ? Un enseignement venu du ciel ne devrait-il pas leur être transmis ?

— C’est vrai ! acquiescèrent les autres en tournant leur regard vers Dieu pour l’interroger.

Le génie du ciel poursuivit.

— Dans d’autres galaxies existent des systèmes interplanétaires semblables à celui-ci avec des planètes identiques à la terre sur lesquelles d’autres êtres charnels eux aussi comme les humains ont évolué, mais avec succès. Ils possèdent maintenant une hauteur de vue exceptionnelle, utilisent leurs connaissances techniques et scientifiques avec justesse grâce à la sagesse et en harmonie avec les lois qui régissent l’univers.

Ne pourrait-on pas faire appel à eux pour enseigner les humains ?

— Tout à fait ! répondit Dieu.

Puis il ajouta.

— J’envoie immédiatement mon messager angélique prévenir les extrahumains.

Il déclara alors.

— De l’union charnelle de l’extrahumain et de la femme naîtra un petit garçon dont la particularité sera de posséder des capacités supra mentales. Son intuition lui permettra de capter les révélations essentielles venues du cosmos et qu’il saura aussi décrypter dans les étoiles. Il possédera une science innée des lois qui régissent l’univers qu’il mettra au service des humains pour le bien général. Afin de propager en harmonie et équilibre les enseignements du ciel et de la terre, j’appliquerai la loi des opposés complémentaires afin qu’un fils du ciel soit relié par un lien, invisible au profane, bien qu’indéfectible, à une fille de la Terre. Un couple pourra se constituer au cours d’une existence humaine et ils marcheront ensemble dans la bonne direction. La reconnaissance de l’un par l’autre sera instantanée. Il naîtra entre eux une communication parfaite, voire télépathique. Chacun apportera à l’autre ce qui lui manque pour avancer et ils œuvreront ensemble pour le bien général en accord avec les lois de l’évolution. Après une petite pause Dieu rajouta.

— La bizarrerie de leur couple pourra intriguer l’environnement. Oh ! Ils se débrouilleront bien ! conclut-il enfin après une courte minute d’hésitation.

— Ainsi soit-il ! clama Dieu d’une voix forte.

— Allez ! Au travail !

— Dieu ! s’enquit enfin la petite voix timide d’un elfe plus inquiet que les autres.

Dieu lui fit signe de parler.

— Est-ce que ces êtres sauront vraiment arrêter la folie destructrice des humains ?

Dieu poussa alors un profond soupir.