Courrier sud - Antoine de Saint Exupéry - E-Book

Courrier sud E-Book

Antoine de Saint-Exupery

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Beschreibung

Pilote sur la ligne Toulouse-Dakar, Jacques Bernis - comme le narrateur - a trouvé dans le monde de l'aviation postale un milieu dur, net, précis, qui le sauve de l'inquiétude et le défend contre le sentiment de sa fragilité. Les livres ne lui ont appris « aucun secret qui le protégeât de la mort ». Son métier le contraint à réduire la part de l'intelligence à des « pensées rudimentaires, à des pensées qui dirigent l'action ». Sa participation à une oeuvre collective, la conscience de sa responsabilité donnent un sens à sa vie. Mais l'avion fait de lui un nomade alors qu'il souhaite enracinement et permanence. Usager des chambres d'hôtels, il rêve d'habiter. Geneviève, elle, habite. Entourée de murs épais, d'objets que leur qualité protège du temps, liée par une mystérieuse complicité aux êtres et aux choses, Geneviève, l'amie de son enfance, peut seule orienter l'existence errante de Bernis. De passage à Paris, il la retrouve mariée à un individu nul et prétentieux, Herlin, mais toujours défendue et en paix dans son royaume. Mais peut-on recommencer sa vie ? Chacun à sa manière, Geneviève et Jacques sont condamnés. Roman tragique où, en filigrane, Saint-Ex écrit l'épopée de l'Aéropostale : Toulouse, Barcelone, Alicante, Casablanca, Agadir, Cap Juby...

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Courrier sud

Pages de titrePremière partieDeuxième partieTroisième partiePage de copyright

Antoine de Saint-Exupéry

Courrier sud

Première partie

I

Par radio. 6 h 10. De Toulouse pour escales. Courrier France-Amérique du Sud quitte Toulouse 5 h 45 stop.

***

Un ciel pur comme de l’eau baignait les étoiles et les révélait. Puis c’était la nuit. Le Sahara se dépliait dune par dune sous la lune. Sur nos fronts cette lumière de lampe qui ne livre pas les objets mais les compose, nourrit de matière tendre chaque chose. Sous nos pas assourdis, c’était le luxe d’un sable épais. Et nous marchions nu-tête, libérés du poids du soleil. La nuit : cette demeure...

Mais comment croire à notre paix ? Les vents alizés glissaient sans repos vers le sud. Ils essuyaient la plage avec un bruit de soie. Ce n’étaient plus ces vents d’Europe qui tournent, cèdent ; ils étaient établis sur nous comme sur le rapide en marche. Parfois la nuit, ils nous touchaient, si durs, que l’on s’appuyait contre eux, face au nord, avec le sentiment d’être emporté, de les remonter vers un but obscur. Quelle hâte, quelle inquiétude !

Le soleil tournait, ramenait le jour. Les Maures s’agitaient peu. Ceux qui s’aventuraient jusqu’au fort espagnol gesticulaient, portaient leur fusil comme un jouet. C’était le Sahara vu des coulisses : les tribus insoumises y perdaient leur mystère et livraient quelques figurants.

Nous vivions les uns sur les autres en face de notre propre image, la plus bornée. C’est pourquoi nous ne savions pas être isolés dans le désert : il nous eût fallu rentrer chez nous pour imaginer notre éloignement, et le découvrir dans sa perspective.

Nous n’allions guère qu’à cinq cents mètres où commençait la dissidence, captifs des Maures et de nous-mêmes. Nos plus proches voisins, ceux de Cisneros, de Port-Étienne, étaient, à sept cents, mille kilomètres, pris aussi dans le Sahara comme dans une gangue. Ils gravitaient autour du même fort. Nous les connaissions par leurs surnoms, par leurs manies, mais il y avait entre nous la même épaisseur de silence qu’entre les planètes habitées.

Ce matin-là, le monde commençait pour nous à s’émouvoir. L’opérateur de T. S. F. nous remit enfin un télégramme : deux pylônes, plantés dans le sable, nous reliaient une fois par semaine à ce monde :

Courrier France-Amérique parti de Toulouse 5 h 45 stop. Passé Alicante 11 h 10.

Toulouse parlait, Toulouse, tête de ligne. Dieu lointain.

En dix minutes, la nouvelle nous parvenait par Barcelone, par Casablanca, par Agadir, puis se propageait vers Dakar. Sur cinq mille kilomètres de ligne, les aéroports étaient alertés. À la reprise de six heures du soir, on nous communiquait encore :

Courrier atterrira Agadir 21 heures repartira pour Cabo Juby 21 h 30, s’y posera avec bombe Michelin stop. Cabo Juby préparera feux habituels stop. Ordre rester en contact avec Agadir. Signé : Toulouse.

De l’observatoire de Cabo Juby, isolés en plein Sahara, nous suivions une comète lointaine.

Vers six heures du soir le Sud s’agitait :

De Dakar pour Port-Étienne, Cisneros, Juby : communiquer urgence nouvelles courrier.

De Juby pour Cisneros, Port-Étienne, Dakar : pas de nouvelles depuis passage 11 h 10 Alicante.

Un moteur grondait quelque part. De Toulouse jusqu’au Sénégal on cherchait à l’entendre.

II

Toulouse. 5 h 30.

La voiture de l’aéroport stoppe net à l’entrée du hangar, ouvert sur la nuit mêlée de pluie. Des ampoules de cinq cents bougies livrent des objets durs, nus, précis comme ceux d’un stand. Sous cette voûte chaque mot prononcé résonne, demeure, charge le silence.

Tôles luisantes, moteur sans cambouis. L’avion semble neuf. Horlogerie délicate à quoi touchaient les mécaniciens avec des doigts d’inventeurs. Maintenant ils s’écartent de l’œuvre au point.

« Pressons, messieurs, pressons... »

Sac par sac, le courrier s’enfonce dans le ventre de l’appareil. Pointage rapide :

« Buenos Aires... Natal... Dakar... Casa... Dakar... Trente-neuf sacs. Exact ?

– Exact. »

Le pilote s’habille. Chandails, foulard, combinaison de cuir, bottes fourrées. Son corps endormi pèse. On l’interpelle : « Allons ! Pressons... » Les mains encombrées de sa montre, de son altimètre, de son porte-cartes, les doigts gourds sous les gants épais, il se hisse, lourd et maladroit, jusqu’au poste de pilotage. Scaphandrier hors de son élément. Mais une fois en place, tout s’allège.

Un mécanicien monte à lui :

« Six cent trente kilos.

– Bien. Passagers ?

– Trois. »

Il les prend en consigne sans les voir.

Le chef de piste fait demi-tour vers les manœuvres :

« Qui a goupillé ce capot ?

– Moi.

– Vingt francs d’amende. »

Le chef de piste jette un dernier coup d’œil : ordre absolu des choses ; gestes réglés comme pour un ballet. Cet avion a sa place exacte dans ce hangar, comme dans cinq minutes dans ce ciel. Ce vol aussi bien calculé que le lancement d’un navire. Cette goupille qui manque : erreur éclatante. Ces ampoules de cinq cents bougies, ces regards précis, cette dureté pour que ce vol relancé d’escale en escale jusqu’à Buenos Aires ou Santiago du Chili soit un effet de balistique et non une œuvre de hasard. Pour que, malgré les tempêtes, les brumes, les tornades, malgré les mille pièges du ressort de soupape, du culbuteur, de la matière, soient rejoints, distancés, effacés : express, rapides, cargos, vapeurs ! Et touchés dans un temps record Buenos Aires ou Santiago du Chili.

« Mettez en route. »

On passe un papier au pilote Bernis : le plan de bataille.

Bernis lit :

Perpignan signale ciel clair, vent nul. Barcelone : tempête. Alicante...

Toulouse. 5 h 45.

Les roues puissantes écrasent les cales. Battue par le vent de l’hélice, l’herbe jusqu’à vingt mètres en arrière semble couler. Bernis, d’un mouvement de son poignet, déchaîne ou retient l’orage.

Le bruit s’enfle maintenant, dans les reprises répétées, jusqu’à devenir un milieu dense, presque solide où le corps se trouve enfermé. Quand le pilote le sent combler en lui quelque chose de jusqu’alors inassouvi, il pense : c’est bien. Puis regarde le capot noir appuyé sur le ciel, à contre-jour, en obusier. Derrière l’hélice, un paysage d’aube tremble.

Ayant roulé lentement, vent debout, il tire à lui la manette des gaz. L’avion, happé par l’hélice, fonce. Les premiers bonds sur l’air élastique s’amortissent et le sol enfin paraît se tendre, luire sous les roues comme une courroie. Ayant jugé l’air, d’abord impalpable puis fluide, devenu maintenant solide, le pilote s’y appuie et monte.

Les arbres qui bordent la piste livrent l’horizon et se dérobent. À deux cents mètres on se penche encore sur une bergerie d’enfant, aux arbres posés droit, aux maisons peintes, et les forêts gardent leur épaisseur de fourrure : terre habitée...

Bernis cherche l’inclinaison du dos, la position exacte du coude qui sont nécessaires à sa paix. Derrière lui, les nuages bas de Toulouse figurent le hall sombre des gares. Maintenant, il résiste moins à l’avion qui cherche à monter, laisse s’épanouir un peu la force que sa main comprime. Il libère d’un mouvement de son poignet chaque vague qui le soulève et qui se propage en lui comme une onde.

Dans cinq heures, Alicante, ce soir l’Afrique. Bernis rêve. Il est en paix : « J’ai mis de l’ordre. » Hier, il quittait Paris par l’express du soir ; quelles étranges vacances. Il en garde le souvenir confus d’un tumulte obscur. Il souffrira plus tard, mais, pour l’instant, il abandonne tout en arrière comme si tout se continuait en dehors de lui. Pour l’instant, il lui semble naître avec le petit jour qui monte, aider, ô matinal, à construire ce jour. Il pense : « Je ne suis plus qu’un ouvrier, j’établis le courrier d’Afrique. » Et chaque jour, pour l’ouvrier, qui commence à bâtir le monde, le monde commence.

« J’ai mis de l’ordre... » Dernier soir dans l’appartement. Journaux pliés autour des blocs de livres. Lettres brûlées, lettres classées, housses des meubles. Chaque chose cernée, tirée de sa vie, posée dans l’espace. Et ce tumulte du cœur qui n’avait plus de sens.

Il s’est préparé pour le lendemain comme pour un voyage. Il s’est embarqué pour le jour suivant comme pour une Amérique. Tant de choses inachevées l’attachaient encore à lui-même. Et tout à coup, il était libre. Bernis a presque peur de se découvrir si disponible, si mortel.

Carcassonne, escale de secours, sous lui dérive.

Quel monde bien rangé aussi – 3 000 mètres. Rangé comme dans sa boîte la bergerie. Maisons, canaux, routes, jouets des hommes. Monde loti, monde carrelé, où chaque champ touche sa haie, le parc son mur. Carcassonne où chaque mercière refait la vie de son aïeule. Humbles bonheurs parqués. Jouets des hommes bien rangés dans leur vitrine.

Monde en vitrine, trop exposé, trop étalé, villes en ordre sur la carte roulée et qu’une terre lente porte à lui avec la sûreté d’une marée.

Il songe qu’il est seul. Sur le cadran de l’altimètre le soleil miroite. Un soleil lumineux et glacé. Un coup de palonnier : le paysage entier dérive. Cette lumière est minérale, ce sol apparaît minéral : ce qui fait la douceur, le parfum, la faiblesse des choses vivantes est aboli.

Et pourtant, sous la veste de cuir, une chair tiède – et fragile, Bernis. – Sous les gants épais des mains merveilleuses qui savaient, Geneviève, caresser du revers des doigts ton visage...

Voici l’Espagne.

III

Aujourd’hui, Jacques Bernis, tu franchiras l’Espagne avec une tranquillité de propriétaire. Des visions connues, une à une, s’établiront. Tu joueras des coudes, avec aisance, entre les orages. Barcelone, Valence, Gibraltar, apportées à toi, emportées. C’est bien. Tu dévideras ta carte roulée, le travail fini s’entasse en arrière. Mais je me souviens de tes premiers pas, de mes derniers conseils, la veille de ton premier courrier. Tu devais, à l’aube, prendre dans tes bras les méditations d’un peuple. Dans tes faibles bras. Les porter à travers mille embûches comme un trésor sous le manteau. Courrier précieux, t’avait-on dit, courrier plus précieux que la vie. Et si fragile. Et qu’une faute disperse en flammes, et mêle au vent. Je me souviens de cette veillée d’armes :

« Et alors ?

– Alors tu tâcherais d’atteindre la plage de Peñiscola. Méfie-toi des barques de pêche.

– Ensuite ?

– Ensuite jusqu’à Valence tu trouveras toujours des terrains de secours : je les souligne au crayon rouge. Faute de mieux, pose-toi dans les rios secs. »

Bernis retrouvait le collège sous l’abat-jour vert de cette lampe, devant ces cartes dépliées. Mais de chaque point du sol, son maître d’aujourd’hui lui dégageait un secret vivant. Les pays inconnus ne livraient plus de chiffres morts, mais de vrais champs avec leurs fleurs – où justement il faut se méfier de cet arbre – mais de vraies plages avec leur sable – où, vers le soir, il faut éviter les pêcheurs.

Déjà tu savais, Jacques Bernis, que nous ne connaîtrions jamais de Grenade ou d’Almeria ni l’Alhambra, ni les mosquées, mais un ruisseau, un oranger, mais leurs plus humbles confidences.

« Écoute-moi donc : s’il fait beau ici, tu passes tout droit. Mais, s’il fait mauvais, si tu voles bas, tu appuies à gauche, tu t’engages dans cette vallée.

– Je m’engage dans cette vallée.

– Tu rejoins la mer, plus tard, par ce col.

– Je rejoins la mer par ce col.

– Et tu te méfies de ton moteur : la falaise à pic et des rochers.

– Et s’il me plaque ?

– Tu te débrouilles. »

Et Bernis souriait : les pilotes jeunes sont romanesques. Un rocher passe, en jet de fronde, et l’assassine. Un enfant court, mais une main l’arrête au front et le renverse...

« Mais non, mon vieux, mais non ! on se débrouille. »

Et Bernis était fier de cet enseignement : son enfance n’avait pas tiré de l’Énéide un seul secret qui le protégeât de la mort. Le doigt du professeur sur la carte d’Espagne n’était pas un doigt de sourcier et ne démasquait ni trésor ni piège, ne touchait pas cette bergère dans ce pré.

Quelle douceur aujourd’hui répandait cette lampe dont coulait une lumière d’huile. Ce filet d’huile qui fait le calme dans la mer. Dehors il ventait. Cette chambre était bien un îlot dans le monde comme une auberge de marins.

« Un petit porto ?

– Bien sûr... »

Chambre de pilote, auberge incertaine, il fallait souvent te rebâtir. La compagnie nous avisait la veille au soir : « Le pilote X est affecté au Sénégal... à l’Amérique... » Il fallait, la nuit même, dénouer ses liens, clouer ses caisses, déshabiller sa chambre de soi-même, de ses photos, de ses bouquins et la laisser derrière soi, moins marquée que par un fantôme. Il fallait quelquefois, la nuit même, dénouer deux bras, épuiser les forces d’une petite fille, non la raisonner, toutes se butent, mais l’user, et, vers trois heures du matin, la déposer doucement dans le sommeil, soumise, non à ce départ, mais à son chagrin, et se dire : voilà qu’elle accepte : elle pleure.

Qu’as-tu appris plus tard à courir le monde, Jacques Bernis ? L’avion ? On avance lentement en creusant son trou dans un cristal dur. Les villes peu à peu se remplacent l’une l’autre, il faut atterrir pour y prendre corps. Maintenant tu sais que ces richesses ne sont qu’offertes puis effacées, lavées par les heures comme par la mer. Mais au retour de tes premiers voyages, quel homme pensais-tu être devenu et pourquoi ce désir de le confronter avec le fantôme d’un gamin tendre ? Dès ta première permission tu m’avais entraîné vers le collège : du Sahara, Bernis, où j’attends ton passage, je me souviens avec mélancolie de cette visite à notre enfance.

Une villa blanche entre les pins, une fenêtre s’allumait, puis une autre. Tu me disais :

« Voici l’étude où nous écrivions nos premiers poèmes... »

Nous venions de très loin. Nos manteaux lourds capitonnaient le monde et nos âmes de voyageurs veillaient au centre de nous-mêmes. Nous abordions les villes inconnues, les mâchoires closes, les mains gantées, bien protégés. Les foules coulaient sur nous sans nous heurter. Nous réservions pour les villes apprivoisées le pantalon de flanelle blanche et la chemise de tennis. Pour Casablanca, pour Dakar. À Tanger nous marchions nu-tête : il n’était pas besoin d’armure dans cette petite ville endormie.

Nous revenions solides, appuyés sur des muscles d’homme. Nous avions lutté, nous avions souffert, nous avions traversé des terres sans limites, nous avions aimé quelques femmes, joué parfois à pile ou face avec la mort, pour simplement dépouiller cette crainte, qui avait dominé notre enfance, des pensums et des retenues, pour assister invulnérables aux lectures des notes du samedi soir.

Ce fut dans le vestibule un chuchotement, puis des appels, puis toute une hâte de vieillards. Ils venaient, habillés de la lumière dorée des lampes, les joues de parchemin, mais les yeux si clairs : égayés, charmants. Et, tout de suite, nous comprîmes qu’ils nous savaient déjà d’une autre chair : les anciens ont coutume de revenir avec un pas dur qui prend sa revanche.

Car ils ne s’étonnaient pas de ma poignée de main robuste, ni du regard droit de Jacques Bernis, car ils nous traitèrent sans transition comme des hommes, car ils coururent chercher une bouteille de vieux samos dont ils ne nous avaient jamais rien dit.

On s’installa pour le repas du soir. Ils se resserraient sous l’abat-jour comme les paysans autour du feu et nous apprîmes qu’ils étaient faibles.

Ils étaient faibles car ils devenaient indulgents, car notre paresse d’autrefois, qui devait nous conduire au vice, à la misère, n’était plus qu’un défaut d’enfant, ils en souriaient ; car notre orgueil, qu’ils nous menaient vaincre avec tant de fougue, ils le flattaient, ce soir, le disaient noble. Nous tenions même des aveux du maître de philosophie.