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Éva croise le chemin d’un danseur au sourire envoûtant, un homme dont le charisme magnétique dissimule une force destructrice. Envoûtée, elle s’abandonne à un amour aussi brûlant qu’impossible, où chaque pas de danse reflète la parfaite fusion de leurs âmes et l’intensité de leur passion. Mais cette union dévorante lui réclame bien plus que son cœur, risquant de la briser jusque dans son essence. Inspirée par sa propre histoire,
Mélodie Fiévet offre un récit déchirant et profond sur l’attrait fatal des amours toxiques.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Mélodie Fiévet a transformé un amour passionnel et toxique en un récit cathartique, clé de sa guérison. Désormais, son histoire résonne auprès de celles et ceux qui la lisent, offrant un miroir pour reconnaître, comprendre et surmonter leurs propres blessures.
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Seitenzahl: 101
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Mélodie Fiévet
Dansons mon amour
© Lys Bleu Éditions – Mélodie Fiévet
ISBN : 979-10-422-5953-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À ma famille,
À ma petite Ézia partie beaucoup trop tôt,
À Cendra, talentueuse danseuse, qu’elle repose en paix,
À Lucie pour son écoute et ses conseils,
À Dominique pour sa précieuse relecture,
À toutes les danseuses et les amoureuses,
À lui…
Vous qui pénétrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre.
Jean Rochefort
Laissez lire, et laissez danser : ces deux amusements ne feront jamais de mal au monde.
Voltaire
Pourquoi est-ce qu’il me fait cet effet-là ? Il n’est pas vraiment beau, trop petit, un peu trop enveloppé, un caractère de merde, mais il a quelque chose qui me fait chavirer à chaque fois. Est-ce que c’est sa cicatrice sur la lèvre ? Ou peut-être sa fossette au menton ? Sûrement cette assurance, et ce regard intense… et ce sourire, ah ce putain de sourire qui illuminerait un ciel sans étoile !
Je ne sais pas pourquoi j’insiste, il ne m’aimera jamais. Un jour il m’a dit que quand il était petit il était très seul, rejeté par ses camarades de classe, incapable d’aligner le moindre mot en société, est-ce pour ça qu’aujourd’hui il parle tant ? De lui, seulement de lui, toujours de lui. Est-ce pour ça qu’il a tant besoin de séduire et d’enchaîner les conquêtes ? Est-ce pour ça qu’il est incapable d’être fidèle ? Incapable de comprendre le mal qu’il fait aux autres, le mal qu’il me fait…
Lui, c’est Javier, un Espagnol beaucoup plus âgé que moi que j’ai rencontré il y a quelques années lors d’une soirée dansante. Il a décidé, ce soir-là, que j’étais sa nouvelle proie et il ne m’a laissé aucune chance de m’en sortir indemne. À l’époque il ne m’intéressait même pas. Je n’aurais jamais imaginé tout ce qu’il allait me faire vivre.
J’étais en couple avec Angelo depuis un an et demi. J’étais heureuse même si c’était une relation très compliquée. Sa femme refusait le divorce et lui faisait du chantage : s’il la quittait, il n’obtiendrait jamais de droit de garde pour leurs deux enfants.
Ses enfants c’était sa vie. Il sacrifiait tout pour eux, acceptant le chantage de sa femme, son hystérie et ses tromperies. Elle aimait beaucoup les coucheries, à plusieurs apparemment, mais sans son mari bien sûr.
Ses enfants étaient très jeunes, ce qui accentuait encore sa culpabilité. Il se pensait mauvais père d’être tombé amoureux de moi. Il pleurait souvent et je détestais ça. Pour moi un homme, ça ne pleure pas.
La façon dont sa femme le traitait me mettait hors de moi. À cause d’elle, nous étions obligés de nous cacher. Il avait tellement peur de perdre ses enfants.
Cette situation était dure à vivre. Je me sentais mal à l’aise. J’angoissais à l’idée qu’il cède au chantage de sa femme et se remette en couple avec elle. Je lui en voulais aussi de ne pas avoir le courage de partir de la maison et d’engager un bon avocat. Je le trouvais faible.
Mais Angelo était sincère avec moi et il me regardait avec tellement d’amour. Je me sentais aimée passionnément comme dans Shakespeare in love, mon film préféré. C’était si romantique lorsqu’on se baladait main dans la main, yeux dans les yeux, cœur contre cœur. Il avait des étincelles dans le regard. Il disait que c’était moi qui allumais son regard et ça faisait du bien de le croire.
Angelo connaissait tous les bons restaurants et, aussi gourmand que moi, il m’emmenait toujours dans des lieux où on allait se régaler. Je sens encore sur ma langue le goût des plats indiens, des poissons frais ou de ce fabuleux tiramisu. Il pouvait me complimenter pendant des heures : les nuances changeantes du bleu de mes yeux, mon franc sourire, le contour de mes lèvres, la finesse de mes mains, le galbe sexy de mes fesses… tout y passait, la liste était longue. J’aimais aussi quand il soulignait le côté enfantin de mon rire et la naïveté de mon enthousiasme. Il me dévorait des yeux et on passait toujours des moments magiques ensemble.
Des moments insolites aussi comme ce soir d’été où nous avons fait une drôle de rencontre. Connaissant mon amour inconditionnel des animaux, il avait trouvé romantique d’aller se promener à la nuit tombée dans le petit bois derrière la basilique de la Visitation qui domine Annecy, afin d’y voir les biches. Sauf que ce soir-là, on tomba sur la mafia albanaise en plein trafic de drogue. Quelques types nous suivirent en voiture, nous harcelant d’appels de phare. Le temps qu’on comprenne de quoi il s’agissait et qu’on s’affole un peu à l’idée de se trouver là alors qu’on entendait les sirènes de police en approche, on fit vite fait demi-tour. Tant pis pour les biches !
Angelo me faisait du bien et la chute n’en fut que plus dure lorsque je fus prise dans les griffes dévastatrices de Javier.
On m’avait pourtant prévenue : « Fais attention à cet homme-là, il n’a pas la réputation de traiter correctement les femmes », m’avait dit mon ami Lucien.
Lucien connaissait Javier depuis très longtemps, ils fréquentaient les mêmes clubs de danse. Lucien était également un ami proche d’une ex de Javier qui a beaucoup souffert de la fin de leur relation et de la façon dont il l’a traitée.
Mais à cette soirée dansante, Javier n’avait d’yeux que pour moi, il n’a fait danser que moi. Comme c’est un très bon danseur et que moi je dansais depuis peu, il n’a pas mis longtemps à me séduire. Je pensais pourtant que ça en resterait là : se retrouver sur les parquets dès que l’occasion s’en présenterait. Après tout j’étais en couple et j’étais heureuse, mais Javier avait d’autres projets pour moi.
Le truc c’est que ce qu’il veut il l’obtient toujours. Surtout celles qu’il veut, parce que oui il y a un pluriel, toujours un pluriel, une femme à la fois ce n’est pas suffisant pour ce Don Juan.
En temps normal, je ne suis pas quelqu’un de trop naïf et j’ai vite compris qui il était. Mais ça n’a rien empêché, parce qu’une fois qu’il m’a choisie, c’est comme si j’étais condamnée. Condamnée à souffrir, condamnée à l’aimer (alors que je n’avais rien demandé !). L’aimer tellement fort, tellement profondément, tellement intensément. Le sentir vivre en moi, dans chaque parcelle de ma peau, dans chacun de mes soupirs, dans chacune de mes larmes.
Cette soirée dansante, je n’avais même pas envie d’y aller. On était à la mi-mars et les nuits étaient encore bien fraîches. J’avais envie de me pelotonner sous la couette devant un bon film, mais j’avais promis à mes amis de les rejoindre. J’ai traîné pour me préparer, hésitant longtemps sur le choix de la robe. Et puis à peine avais-je démarré, que je voyais un chat blessé sur le bord de la route. Mon cœur ne faisait qu’un tour, j’aime tellement les chats (et tous les animaux d’ailleurs). J’arrêtais alors la voiture en catastrophe. Le pauvre minou avait une patte cassée. J’errais dans le village à la recherche de ses maîtres que je trouvais enfin. On appelait le vétérinaire de garde et le chat allait pouvoir être rapidement opéré. Je repartais alors vers ma soirée dansante, encore un peu secouée par cette patte cassée et toujours peu motivée à l’idée de danser.
Arrivée sur place, je racontais mon histoire à mes amis qui s’inquiétaient déjà de mon arrivée tardive. En mon absence le plan de table était fait. On m’indiquait où j’étais assise. Je m’étonnais que la personne placée à côté de moi se soit servi un verre de vin blanc (en général nos soirées dansantes étaient rythmées par la bière). Je m’interrogeais donc à propos de mon mystérieux voisin de table parti danser. Et puis il est arrivé. LUI. Javier. Je le connaissais déjà, nous nous étions croisés dans des soirées, mais nous n’avions jamais vraiment discuté ni dansé ensemble, il faut dire qu’il était toujours très sollicité.
Là, à peine m’avait-il salué, qu’il m’attrapait par la main en disant : « Ah, toi je sais que tu sais danser la salsa ». Je n’ai même pas eu le temps de réaliser ce qui m’arrivait. On n’a pratiquement pas quitté la piste.
J’ai réussi à revenir à table un bref moment pour manger un peu de fromage. Le fromage c’est sacré ! Mais alors que j’avalais un morceau de Comté, Javier m’emmena à nouveau sur la piste. Je tentais de le raisonner : « Mais je vais sentir le fromage ! » Il me répondait hilare : « Ce n’est pas grave, on ne va pas se rouler des pelles, juste danser ! » Je trouvais cette répartie un peu osée, avait-il envie de « me rouler une pelle » ?
Mes amis ne voyaient pas d’un très bon œil cet homme qui m’accaparait, mais je ne pouvais pas lui refuser de danser. Ce si bon danseur qui s’intéresse à moi, c’était inespéré. Mes pieds étaient en feu : paso-doble, valse, cha-cha-cha, salsa, rock… on a tout dansé. La souplesse de ses chevilles me fascinait, il dansait si vite, avec tant de légèreté. J’avais la tête qui tournait, je ne savais plus où j’étais. Je l’entendais seulement me murmurer : « Oublie tes pas, marche et suis-moi ». 1,2,3… « Marche, marche, marche » … 5,6,7… « Marche, marche, marche ». Je ne comprenais pas vraiment. Mais il répétait « Suis-moi » et j’étais d’accord. Je te suis Javier, pour cette nuit et pour la vie.
La soirée s’est terminée et je suis rentrée chez moi euphorique : j’avais dansé toute la nuit, avec lui. Je me souvenais maintenant de toutes ces fois où je l’avais vu danser et comme j’enviais ses partenaires. J’avais eu cette chance et je sentais que ce ne serait pas la dernière fois.
Au réveil, je découvris qu’il m’avait demandé en ami sur Facebook. On passait tout le dimanche à s’écrire et puis il m’a demandé s’il pouvait me téléphoner. On a passé la soirée à discuter, il semblait s’intéresser sincèrement à moi. On a beaucoup parlé de danse. Quand il m’a dit : « Ça faisait des années que je ne m’étais pas amusé comme hier soir », j’ai senti mon cœur battre plus vite. Il m’a assuré que j’avais un bon potentiel pour la danse, mais que quelques cours particuliers me feraient du bien pour apprendre le lâcher-prise et donner un peu plus d’esthétique à mes mouvements.
Nous avons donc convenu qu’il viendrait chez moi dès le lendemain après le travail pour un petit cours. J’étais nerveuse et pas franchement à l’aise. Je sentais que je lui plaisais, mais j’essayais de me convaincre qu’il venait seulement pour la danse, mon cœur était à Angelo, mais je crois qu’il était déjà trop tard.
On a dansé, dansé, dansé, surtout les danses latines. La salsa m’épuisait. Pourquoi me faisait-il autant tourner, pourquoi me pliait-il les bras dans tous les sens ? « Tu manques de souplesse dans tes bras », me disait-il gentiment. C’est surtout que je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse des nœuds avec !