De A à Z - Pascal Parmentier - E-Book

De A à Z E-Book

Pascal Parmentier

0,0

Beschreibung

Lui c'est Alain. Il a choisi de venir passer sa retraite à Port-Nouveau, une petite ville paisible de la côte atlantique. Le bateau, la plage, le calme. Elle c'est Zoé. Beaucoup plus jeune que lui, débordante de vie, généreuse, affamée de projets. C'est bientôt comme si la marée avait apporté un trésor venu de nulle part et qu'on l'avait récupéré à deux. Mais qu'adviendra-t-il de ce cadeau inespéré, de cette rencontre?

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 52

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Sommaire

Préface

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Remerciements

Préface

« Il suffirait de presque rien… »

Lui c’est Alain. Il a choisi de venir passer sa retraite à Port-Nouveau, une petite ville paisible de la côte atlantique. Le bateau, la plage, le calme. Elle c’est Zoé. Beaucoup plus jeune que lui, débordante de vie, généreuse, affamée de projets. Dans la fascination réciproque d’un face-à-face simultanément hésitant et passionné, même si personne n’est dupe sur l’avenir (ni les personnages…ni l’auteur…ni les lecteurs…tout en voulant résolument y croire), que sera cette rencontre ?

Pour lui la nostalgie comme moteur, pour elle une vie à faire. Alain et Zoé vont naviguer bientôt au beau milieu d’une mer un brin agitée, avec pour seule boussole la magie d’un bonheur devenu irrésistible. Telle une terre visible au loin, c’est bientôt la révélation du plausible, du pourquoi pas, de l’accessible. Puis de l’advenu. Comme si la marée avait apporté un trésor venu de nulle part et qu’on l’avait récupéré à deux, faisant soudain des plans sur la comète. Mais qu’adviendra-t-il de ce cadeau inespéré, de cette aventure ? Car restera ensuite à surfer sur la vague, à trouver une vitesse de croisière. Et comme le disait Romain Gary, ce dont l’amour a le plus besoin, c’est d’imagination…

Alain, le bon vivant au cœur tendre, le guerrier en quête de repos, le vieux chêne qui a résisté à bien des tempêtes. Zoé, peut-être un peu fragile. Mais que l’on ne s’y trompe pas, c'est un solide bambou déguisé en coquelicot chahuté par le vent du large.

Fondateur du prix Carrefour-Gabriel Pierné (mêlant littérature et musique), avec De A à Z (d’abord publié dans le roman choral Les Chroniques de Port-Nouveau) et d’une écriture ciselée, Pascal Parmentier livre une nouvelle naturaliste à la Maupassant. Un texte tour-à-tour méditatif et coloré, toujours précis, examinant avec optimisme une équipée sentimentale d’aujourd’hui.

Au fil des pages déferlant comme les vagues, Alain nous confie : Je vais devoir m’habituer à la présence de quelqu’un dans mon quotidien, au désordre forcément induit par ses habitudes. Ai-je accepté d’être foncièrement irresponsable ? « Il suffirait de presque rien, peut-être dix années de moins pour que je te dise je t’aime » ... J’ai saisi ce presque rien, j’assume cette improbable distribution, j’aime et suis aimé, sans doute ai-je réussi à me passer de moi.

De A comme Alain à Z comme Zoé, peut-être bien l’amour de A à Z…

Philippe Aubert de Molay

Scénariste & auteur

www.aubert2molay.vpweb.fr /

www.tout1roman.com

1.

Le ciel gris se confond avec la mer, le ressac martèle le rivage et force le respect. Les nuages se cotonnant d’acier sont gonflés de pluie et je sens venir la tempête. Il ne pleut pas encore, mais cela va venir, très fort…Douze heures de route, je rentre au pays après quelques années d’absence et pour rejoindre la maison, je n’ai pas résisté au plaisir d’emprunter le front de mer, histoire de prendre la température. J’ai manqué la Fête de l’Automne, impossible pour moi d’arriver plus tôt. Les diapositives défilent, tiens, une supérette que je ne connaissais pas, le Café Nouveau tenu par le vieux Patrick, si je continue je tomberai sur le port et la marina où mouille le voilier de mon vieil ami Papillon. Rien n’a vraiment changé, les années ne semblent pas avoir de prise sur Port-Nouveau. Quel temps ! Les rafales de vent crachées par l’océan font claquer les drisses et danser les bateaux, mouettes et goélands ont disparu, ne reste que le phare du Rouge pour regarder crânement l’océan, seul, face au large, ponctuant inexorablement l’horizon de ses éclats stroboscopiques. Je roule par habitude, l’esprit vagabond, jouant à saute-mouton avec des anecdotes et les souvenirs d’enfance. Dans quel état vais-je retrouver Ker Helen ? Ma bâtisse est solide, noyée dans la pinède et légèrement en contrebas de la corniche, mais les années comptent double pour ces constructions soumises aux caprices d’une météo souvent rigoureuse. Le front de mer est désert, la ville aussi… je viens de me rendre compte que je suis seul.

Une voiture de la municipale surgit de nulle part, me dépasse et m’oblige à l’arrêt, un flic courtaud, gêné par son gilet pare-balle et son ceinturon où pend son attirail peine à sortir de son véhicule, il me fait signe de baisser ma vitre. Je m’exécute. Le gyrophare m’aveugle, la pluie redouble d’intensité.

— Faut pas rester dehors, m’sieur, un arrêté municipal oblige la population à rejoindre l’ancienne conserverie, vous savez où c’est ?

— Oui, j’habite Ker Helen, derrière la corniche… c’est sur ma route.

— Dépêchez-vous, ça va faire vilain, on attend du 9 à 10 Beaufort d’ici quelques heures…

Un geste ample accompagné d’un « Circulez ! » m’autorise à reprendre ma route. Je n’avais pas prévu de passer ma première nuit à l’extérieur, j’aurais sans doute préféré le cosy d’une chambre à l’Embarcadère au lugubre de l’ancienne conserverie. Le premier éclair déchire le ciel, suivi d’un coup de canon, la pluie mêlée d’embrun tambourine la carrosserie, les rafales sont autant de coups de bélier. Inutile de chercher la bagarre, mes bagages sont dans le coffre, ma décision est prise et comme on disait quand j’étais gosse : en route pour la mise en boîte…

Un rapide coup d’œil, alors que je passe devant chez moi. Je devine la maison au bout du chemin, ses ardoises luisantes de pluie jouant à la marelle avec le ciel. Il ne faut pas traîner, la Conserverie est à quatre kilomètres. Je continue.

Je devais m’arrêter à la marina pour saluer César Papi, mon vieux copain, mon frère d’armes, mon psy parfois, ma ressource toujours.

— Appeler Papillon ! dis-je à voix haute.

— Numérotation en cours, me répond le kit mains libres.

— … sonnerie…

Mon vieux camarade César n’a pas d’âge, ou du moins ne fait pas le sien. Affûté comme une lame. Célibataire par obligation, ses trop rares conquêtes n’avaient pas suivi le rythme improbable des opérations extérieures. Il partait du principe que la pièce “ couple ”