Descente aux enfers - Loïc Baudouin Philippe Bieng - E-Book

Descente aux enfers E-Book

Loïc Baudouin Philippe Bieng

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Beschreibung

Descente aux enfers relate la vie de Pharel Edimo, un jeune camerounais qui arrive à atteindre le sommet par des moyens illégaux. Ayant fait fortune grâce au trafic de drogue, il décide de retourner au Cameroun, après avoir passé vingt-deux ans aux États-Unis, pour y devenir président de la République. Y parviendra-t-il ?


À PROPOS DE L'AUTEUR 

Loïc Baudouin Philippe Bieng est initié à la lecture depuis son jeune âge. À la suite de mini récits écrits au collège, il s’implique véritablement à l’art littéraire avec Descente aux enfers qui traduit son vœu de porter plus haut la littérature camerounaise et africaine en général.

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Veröffentlichungsjahr: 2023

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Loïc Baudouin Philippe Bieng

Descente aux enfers

Roman

© Lys Bleu Éditions – Loïc Baudouin Philippe Bieng

ISBN : 979-10-377-8413-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Chapitre I

Simone

 

 

 

En plein cœur de la ville de Douala vivait un couple. Nathalie et Richard Edimo, propriétaires d’une modeste maison à Logbessou. Leur foyer n’était ni parfait ni plein aux as comme on le dit vulgairement, mais ils se contentaient du peu qu’ils gagnaient.

Richard était un boucher et sa femme, quant à elle, tenait une petite boutique de la place contenant des produits de première nécessité. C’est le 12 février 2000 que Pharel vit le jour à l’hôpital Laquintinie de Douala. Prématuré de naissance, il échappa plusieurs fois à la mort. Il est conduit à l’âge de 5 ans chez un guérisseur traditionnel qui vit dans un village à Kribi nommé Londji, près de la mer, à cause de ses multiples problèmes d’estomac. Le guérisseur lui prescrit des écorces à base de plantes naturelles. Lorsque ce dernier passa à l’incantation, il vit chez le petit de l’espoir, et en même temps de la peine. Quand il finit, il prit la parole :

— Votre fils, je vois en lui de la grandeur, de la richesse, mais il sera un danger majeur pour la société.

Le père de Pharel, sidéré et estomaqué par la nouvelle de cet homme aux pouvoirs surnaturels, garda au final son calme. Mais il n’y accorda pas la moindre importance, car nombreux sont ceux qui élaborent cette stratégie dans le but d’assouvir leurs intérêts. Lorsque le traitement fut achevé, le petit garçon se sentit mieux, il l’avait échappé belle cette fois. Deux jours plus tard, ils rentrèrent à Douala, heureux de leur triomphe. Ses parents l’inscrivirent à l’école où il débuta en classe de SIL sans passer par la maternelle. Rencontrant beaucoup de lacunes, il a su faire face à ses difficultés grâce à son caractère téméraire. Élève brillant et persévérant, il réussit son parcours primaire avec brio.

Treize années s’écoulèrent, le jeune Phal entra en classe de 6e au collège de Logbessou, un établissement de renom, qu’il avait intégré par le biais d’une bourse délivrée par cette dernière. Son activité postscolaire était le travail de boucher, car il aidait son père en soirée à la boucherie et ils rentraient ensemble aux alentours de 20 h avec leur moto. La table était toujours dressée à leur arrivée et le repas servi par sa charmante femme Nathalie, aussi dynamique et soumise, qui maîtrisait à la perfection le savoir culinaire transmis par ses grands-parents. Elle faisait le maximum d’effort pour satisfaire sa petite famille nucléaire (car étant tombée enceinte à l’âge de 15 ans de Pharel, elle fut bannie de la maison par ses parents, comme on le dit souvent tout se paye sur terre, la maison fut dévastée 7 ans plus tard par un incendie flamboyant qui avait décimé toute cette famille, ils en ont payé le prix dur par leur vie, malgré que leur châtiment ait été cruel. Elle passa une partie de son adolescence chez ses grands-parents avec son fils, qui lui inculquèrent une éducation rigoureuse et c’est finalement à 16 ans qu’elle épousa Richard, l’auteur de sa grossesse, âgé de 26 ans, un jeune débrouillard qui travaillait dans une petite boucherie. Il n’avait pas fait d’étude à cause de la précarité dans laquelle il vivait. Cet homme avait rencontré Nathalie, une jeune gamine qui se rendait régulièrement à la boucherie de la place où il travaillait. Ce dernier se mit à la fréquenter, malgré la grande différence d’âge qui existait entre eux. Les rumeurs se répandirent dans toute la commune, ce qui le poussa à s’installer à Yaoundé. Mais avant de s’en aller, il promit à la jeune fille qu’il reviendra l’épouser tout en lui remettant ses dernières économies qui s’élevaient à 300 000 mille francs CFA pour qu’elle prenne soin d’elle et du bébé pendant son absence. Chose promise, il revint une année plus tard pour récupérer Nathalie et son fils pour vivre à Logbessou dans une maisonnée qu’il avait construite).

Lorsqu’ils furent à table, le calme s’était imposé, Richard, s’en étant rendu compte, décida alors d’entamer une discussion.

— Nat qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Richard.

— Je ne sais pas comment t’annoncer cela, vu notre instabilité financière, je ne sais pas comment tu le prendras, répondit Nathalie.

— Je t’écoute, répliqua Richard sereinement.

— En fait hein… je ne sais pas ! Beuh…

— Beuuhh quoi, tu as perdu ta langue ?

— Je suis enceinte et le médecin m’a confirmé que j’attends des jumeaux.

— Je comprends mieux ton attitude ces derniers temps, donc tu as vu le médecin sans m’informer ?

— Désolée de t’avoir caché cela, j’attendais un meilleur moment pour t’en parler.

Il resta silencieux pendant un moment, puis un sourire illumina son visage, joyeux, il reprit :

— Ma chérie, je te comprends mieux que quiconque, je sais, on n’arrive pas à tenir les deux bouts, mais je travaillerai doublement pour subvenir à tous nos besoins, tu devras arrêter le travail pour une durée indéterminée, je ne veux pas que tu prennes de risques.

Il se leva et l’embrassa.

— La famille s’agrandit chérie, 3 enfants dorénavant, 3 héritiers c’est une bénédiction, merci Nat, merci beaucoup pour ce beau cadeau. Il se mit à chanter et Pharel était si excité à l’idée d’avoir des petits frères, il se mit à penser comment il jouera au tennis avec eux, il était extasié.

Après une dure journée qui s’acheva par une merveilleuse nouvelle, ils allèrent tous se coucher. Pharel, toujours matinal, c’est à 4 h que le jeune garçon prépare la marchandise de son père. Aussitôt qu’il eut fini, il passa un coup d’œil dans ses cahiers, hélas pas d’électricité, heureusement, la vieille lampe était disponible pour lui. S’abreuvant de connaissance tout en écoutant de la bonne musique française, des artistes comme Michel Sardou, Julien Leclerc et Johnny Hallyday étaient ses préférés. À 7 h, son père l’accompagnait au collège avec sa moto, il s’était fait des amis, Philippe Kamdem et Eliot Mokam, le trio de garçons influencés par le sport, Philippe surnommé le Shaq en raison de sa grande taille, du haut de ses 1m75 pour 70 kilos, Eliot le pionner du ballon, car le soccer était sa passion, il rêvait de faire carrière dans ce sport.

Ils étaient assis tous au dernier banc dans la vaste salle de 6e 2, pendant le cours d’histoire. Le professeur interrogea Eliot.

— Peux-tu me définir colonisation ?

Eliot se mit à rire et dit « la colonisation c’est le fait de coloniser tout court, tout simple », tout le monde se mit à rire. L’enseignant, furieux, lui dit :

— À genoux et sors tu vas droit à la surveillance, ordonna l’enseignant.

Mais il alla se réfugier dans les toilettes et attendit la fin du cours d’histoire. À 15 h 30, le bruit de la sonnerie se retentit dans l’enceinte de l’établissement, le trio rentra ensemble comme d’habitude, Pharel vit une jolie fille en route avec le même uniforme que lui en train de monter dans une Jeep, Philippe constata cela.

— Hé vieux, elle t’a tapé l’œil hein, je vois, elle est canon et très riche, toi tu es un débrouillard, ne rêve pas trop frère c’est pas ton niveau.

— Que font ses parents ? demanda Pharel.

— Son père est un magistrat hors hiérarchie et sa mère, cardiologue, répondit Eliot.

Il se voyait déjà inférieur, fils d’un boucher et d’une femme au foyer.

— En plus, elle vit dans un duplex à Makepe, elle ne sort presque jamais, comme tu vois le chauffeur la déposer c’est comme ça qu’il la ramène chez elle, ajouta Shaq.

— D’où sors-tu toutes ces informations Shaq ?

— Je vivais dans son quartier, je connais très bien cette fille, elle m’a l’air sympa, mais sournoise, je vois bien son jeu, la fille humble et sociale, détrompez-vous, elle peut se montrer très orgueilleuse à un moment.

— Les enfants de la barrière, pressons les pas avant que la nuit ne tombe, moi je m’arrête à Bonamoussadi, comme vous marchez comme des stars d’Hollywood.

Arrivé directement au domicile, il ne s’était pas arrêté cette fois-ci à la boucherie de son père à cause de son épuisement dû à sa marche, il mangea et alla se coucher. Son père, de retour à son tour quelques heures plus tard, alla dans la chambre de son fils.

— Phal, où étais-tu ? Je t’ai attendu fort longtemps.
— J’étais épuisé papa.
— Tu fréquentes au collège de Logbessou, tu vis à Logbessou, ma boucherie est à Logbessou, fiston t’extrapoles pas par hasard !

— Non Père, désolé je m’excuse, je ne vais plus récidiver.

— Excuse acceptée, bon continue à étudier, demain n’oublie pas ta routine.

— D’accord Pa.

Le cri du coq se fit entendre, la lumière du ciel apparaissait, le petit Pharel, toujours debout, effectua sa routine quotidienne, puis prit la route de la boucherie accompagné de son père. C’était comme ça les week-ends, ce qui avantageait Pharel, car il préférait être à la boucherie qu’à l’école, puisque c’était un travail à mi-journée et le dimanche c’était le repos.

De retour à la maison, Pharel était alléché par l’odeur d’une bonne cuisson.

— Mère, nous sommes de retour, c’est prêt ? interrogea le jeune Edimo.

— Encore au feu, répondit sa mère.

— Nat s’il te plaît, il n’y a pas quelque chose à grignoter ?

— Non Richard, mais je peux te servir le reste d’ignames d’hier ?

— Non chérie, mais apporte-moi mon reste de vin de palme.

— OK oh Monsieur le lion.

Pharel se mit à sourire et vit l’agréable humeur qui régnait dans son toit, il était impatient de l’arrivée de ses petits frères. Huit mois plus tard, Nathalie se rendit à l’hôpital pour accoucher, c’était le moment tant attendu pour le jeune Pharel, malheureusement, il était au collège. Des cris de douleurs qui émanaient d’elle interpellèrent le voisinage qui songea à alerter son mari. Il arriva illico au centre de santé L’an 2000, où Nathalie avait été reçue en salle d’accouchement.

Pendant la pause, le trio était concentré sur de petits potins.

— Ta mère accouche quand ? questionna Eliot.

— Oh mon Dieu ! Nous sommes déjà au neuvième mois.

— Comme des blagues, elle pourrait être en train d’accoucher en ce moment, dit Philippe.

— Bref, je sais que tu auras beaucoup de travail après l’accouchement, si tu as besoin d’un coup de main ne compte pas sur moi, reprit Eliot d’un air comique.

— Mort de rire Eliot, je serai disponible si tu as besoin de moi, ajouta Philippe.

— Merci les gars, vous êtes de vrais potes, excepté Eliot.

Ils ricanaient aux éclats. Du côté de l’accouchement, une atmosphère sinistre s’imposa lorsque le médecin sortit pour annoncer la nouvelle à Richard, ce dernier était troublé, vu son visage froissé.

— Pourquoi cet air triste ? demanda Richard.

— Eh bien, l’accouchement ne s’est malheureusement pas passé comme nous l’avons prévu, la mère est dans un état stable, quant aux bébés, le premier est bien portant, c’est une fille, et le second…

— Quoi docteur, qu’est-ce qu’il y a ?

— Il n’a pas pu survivre à l’accouchement.

— Docteur, soyez plus explicite dans vos propos.

— Le deuxième était un garçon.

— Était ! Pourquoi « était » docteur ? Ne m’énervez pas.

— Mais laissez-moi terminer ma phrase, il n’a pas survécu à l’accouchement, c’est un mort-né ! Faudra vous armer de courage, votre femme a besoin de vous plus que jamais, la pauvre.

Richard mit le conseil en pratique et s’efforça de ne point verser une goutte de larme, il entra dans la chambre et vit sa femme inconsolable.

— Ma chérie arrête de pleurer s’il te plaît, tu te fais du mal.
— Richard, comment cesser de pleurer, le Seigneur ne m’aime pas, si seulement on avait des moyens on aurait fait toutes les visites prénatales et payé toutes les vitamines nécessaires…
— Le Seigneur ne nous a pas oubliés, regarde, la petite est avec nous.

Nathalie se calma.

— Chérie, je propose qu’on lui donne le nom de Sarah, Sarah Edimo.
— Comme tu veux, de toute façon, je n’ai pas le moral.

C’était la fin des cours, Pharel rentra chez lui lorsque soudain il aperçut Tom, un ami de son père.

— Bonjour tonton.
— Bonjour Phal, tu m’accompagnes à l’hôpital voir tes frères ?
— Elle a déjà accouché ?
— Bien sûr ! Je suis en route pour l’hôpital, on y va, ma moto est garée juste devant.
— D’accord, allons-y.

Arrivés au lieu, Richard leur raconta tout dans les moindres détails, attristé par la nouvelle, Pharel se ressaisit.

 

Six mois plus tard, Pharel était en classe de 5e à présent, sa mère s’occupait de sa fille à la maison et Richard gérait toujours sa boucherie, la vie devenait de plus en plus chère et les clients se faisaient rares un véritable calvaire, ils passèrent de trois repas par jour à deux.

Du côté de Pharel, la jeune fille dont il n’avait d’yeux que pour elle était finalement dans sa classe, toujours accompagnée de ses quatre amis, dont 2 filles et 2 garçons. Il connaissait son nom grâce à l’appel de chaque matin, Cynthia Lobe c’était son nom, un joli mannequin, au teint clair, avec des lèvres roses et de longs cheveux très noirs, un nez pointu, elle avait l’habitude de plier les manches de sa chemise, c’était l’élève la plus convoitée de toutes les classes de cinquième. Hebdomadairement, elle recevait des dizaines de lettres d’amour, sa démarche était comparable à celle d’une diva. Sa passion était le mannequinat, et ses amis de longue date, Simone, Jules, Marie et Mark qui partageaient ses loisirs ensemble. Elle était dans la même salle de classe que le jeune Pharel. Eliot remarquait que son ami était toujours en train de l’observer.

— Cynthia, sacrée coquine, n’est-ce pas ?

— De quoi parles-tu ?

— De quoi parles-tu ? De qui je parle, mais de Cynthia Lobe, qui d’autre pourrait te captiver de la sorte ? dit Eliot d’un air moqueur.

— C’est vrai, elle est trop jolie, c’est une véritable déesse.

Philippe, de son côté, était en plein roupillon pendant les cours.

— Qu’est-ce que tu attends pour aller lui parler ?

— Aucune idée, mais quand j’aurai l’opportunité de me retrouver seul avec elle je la saisirai, enfin, je pense.

Eliot sourit à son ami et observa la fille assise au troisième banc et hocha la tête.

— Je sais que tu es grand et beau, mais penses-tu que c’est suffisant ? Il suffit d’observer ses amis prenant des airs de grandeur, mon frère, je t’encourage à aller, un homme c’est sa parole.

— Tu sais quoi, cette pause j’irai la voir !

— Bien dit, de mon côté, je vais essayer de distraire ses amis. Ils élaboraient une stratégie pour éloigner Cyntia de sa bande pour un moment. Pharel était un jeune garçon très beau au teint noir, avec de petits yeux et une moustache légèrement visible sur sa lèvre supérieure, petit de corps et mesurait environ 1m60, un garçon au caractère turbulent, social et humble qui appréciait uniquement les terrains de tennis, car sa passion était le soccer, en classe de 6e il était arrivé aux demi-finales des interclasses.

C’était l’heure de la pause, Cynthia et ses amis pressèrent leur pas pour rejoindre la cantine scolaire, c’est en ce moment que Eliot fit une distraction pour retenir ses amis en renversant de l’eau sur Mark. Pharel profita de l’occasion pour rejoindre sa dulcinée, car elle était seule.

— Bonjour Lobe.
— Bonjour Edimo, qu’est-ce qui t’emmène ? C’est une première fois depuis le début de l’année que tu viennes me saluer.
— Ah je t’ai vu seul dans le coin, où sont tes amis ?
— Eh bien, je les attends, ils doivent être en classe en train de ranger leurs affaires.
— On dirait que c’est mon jour de chance, pas vrai ? Je suis en train de papoter avec la fille la plus jolie de toutes les cinquièmes, dit Edimo.

Il n’éprouvait aucun stress, c’était un garçon qui avait une pleine confiance en soi et qui maîtrisait l’art oratoire.

— Merci bien ! J’espère que tu n’es pas un de mes admirateurs Edimo ?
— Non non pas du tout, tu peux m’appeler Pharel ou Phal.
— D’accord Phal, moi c’est Cynthia, je vais devoir te laisser voici mes amis qui arrivent, j’ai aimé notre brève conversation.

Le jeune adolescent était envahi par une joie éminente.

— Ça te dirait de traîner un de ces quatre avec moi de temps en temps, ou bien tu peux me laisser ton numéro de téléphone.
— D’accord, sans soucis, tu es le premier garçon à qui je donne mon numéro, en dehors de mes amis, c’est 698 27 77 98.
— Et pourquoi donc ce privilège envers moi ?
— Tu es l’un des meilleurs joueurs de tennis de toutes les cinquièmes, tu vas m’apprendre à manier une raquette.

Il était loufoque par ses propos, captivé par ses lèvres pulpeuses et épaisses. Cynthia remarqua l’attention qu’il porta à son égard.

— Bon Pharel je m’en vais, je n’ai pas déjeuné le matin, Jules ! Simone on y va ! Je m’avance.

Simone vint rejoindre sa meilleure amie, elle profita pour féliciter Pharel.

— Salut Pharel.
— Salut, j’ai beaucoup apprécié ton dernier match contre la 5e 2, Cynthia on peut y aller ?
— Merci, le prochain match, je le dédierai pour toi, dit Pharel.
— Ah bon, OK, je viendrai assister à ton match.

Ils se mirent à rire aux éclats et tout le monde vit Pharel accompagné des deux filles les plus jolies, il avait remarqué cela, mais éprouvait une certaine satisfaction. Simone s’aperçut qu’il restait à peine 10 min pour la fin de la pause, s’avança vers la cantine scolaire avec ses amis. Edi de son côté rejoignit ses amis et leur raconta tout dans les moindres détails…

Après la fin des cours, le trio rentra comme d’habitude ensemble. Pharel était dans les nuages et son ami Philippe profita pour le taquiner.

— Dis-moi mon frère, comment était ton rendez-vous avec Cynthia la diva ?
— Un rendez-vous ? Un échange oui, elle m’a donné son numéro.
— Vraiment ! Tu as réussi là où nombreux ont échoué, chapeau.
— Tout ça, je le dois à Eliot, c’était une idée de génie, distraire ses amis en renversant de l’eau sur Mark. Sans doute Eliot était le plus courageux et espiègle parmi eux c’était lui le pionnier du groupe.
— Pour me montrer ta gratitude, tu régleras ma facture demain à la cantine, gage de reconnaissance pour mon acte.

Pharel sourit et pensa encore à Cynthia la diva.

— Vous êtes fous les amis, vous savez que je suis fauché, demain c’est un autre jour, je verrai encore Cynthia ma princesse.

Arrivé à son domicile, il ne trouva personne et vit une lettre déposée sur la table, il la prit et la lut.

« Bonjour fils, je suis à l’hôpital avec ta mère pour aller voir le pédiatre, j’ai laissé 200 f, c’est au-dessous de mon oreiller, tu peux te débrouiller avec, le téléphone de ta mère est sur la table s’il y a une urgence n’hésite pas à me téléphoner, après la consultation, nous rentrerons aussitôt. »

Il saisit la chance d’être seul à la maison, pour essayer d’appeler Cynthia, mais il n’avait pas d’unités, alors il prit 100 f pour aller faire du transfert et le reste il acheta de l’or jaune vulgairement appelé le tapioca. Il effectua un forfait appel, le temps de laisser son repas trempé dans de l’eau afin qu’il prenne du volume dans ce large bol. Il se mit à penser.

« Je pense que je ferai mieux d’attendre en soirée le temps pour moi de savourer mon repas et de me reposer. »

Après trois heures de repos, il téléphona à la jeune fille, qui décrocha sans trop tarder.

— Allo !

— Salut Cynthia, c’est Pharel Edimo.

— Comment vas-tu Edi ?

— Bien et toi ?

— Je me porte à merveille, c’est ton numéro ici ?

— Eh bien oui… mais c’est moi qui te contacterai.

— D’accord je vois.

Ils causèrent pendant une trentaine de minutes de l’école, de la maison et du soccer. Vers 19 h 30, il entendit la voix de son père.

— Bon, bonne nuit Cynthia, je vais faire mes devoirs, fais de beaux rêves.

— Toi aussi… Bonne nuit Edi.

Il alla ouvrir la porte.

— Pa, vous avez traîné.

— En effet, le pédiatre est arrivé en retard et après la consultation, nous sommes allés faire des courses pour le bébé.

— D’accord, tout s’est bien passé ?

Nathalie les interrompit.

— Oui mon fils, ta petite sœur est une battante, elle se porte à merveille.
— Content de l’entendre maman et dis-moi, avez-vous pris quelque chose en route pour dîner ?

Son père soupire et dit :

— Mon fils, c’était dur, le peu d’argent dont je disposais, je l’ai utilisé pour la consultation et pour ta mère, mais je t’ai laissé 200 F CFA.
— Oui papa, bref d’accord, je suis épuisé, je vais dans ma chambre.

Le lendemain, Phal effectua sa routine matinale et se rendit à l’école. Il vit la voiture de Cynthia garée près du portail, elle sortit, le vit et l’interpella.

— Edi ! cria cette dernière.

Mais il fit le sourd et se précipita en classe. Elle arriva aussi et l’interpella de nouveau, il se retourna finalement.

— Hey salut, Cynthia.
— Je t’ai appelé au portail, as-tu des problèmes d’audition ?
— Je n’ai pas suivi, désolé.
— Excuse acceptée.
— Dis-moi, comment vas-tu ?
— Bien et toi ?
— En bonne forme, ma mère était chez le pédiatre.
— Ah bon ! Tu as un petit frère ou une sœur ?
— Une petite sœur âgée de 6 mois 2 semaines.
— J’adore les bébés, je pourrai les voir un jour ?
— Non, j’habite très loin !
— Où ?
— Japoma.
— C’est un trajet, mon Dieu ! s’exclama Cyntia.
— Tu vois ! Je te promets, un jour.
— D’accord, ça marche.

Simone arriva en classe et les surpris en train de converser, la jalousie l’envahit, elle s’approcha d’eux.

— Bonjour, s’il te plaît Cynthia, tu peux venir m’aider, je ne comprends pas bien ce devoir, et bientôt la sonnerie du début des cours.
— D’accord j’arrive, à plus Phal !

En effet, Simone était bien plus intelligente que Cynthia, c’était une ruse qu’elle avait employée pour l’éloigner de Pharel. Pendant le cours de maths, comme d’habitude, le jeune Eliot était toujours expulsé de la classe pour trouble ou devoir non fait. Philippe, curieux de connaître la relation qu’il entretenait avec la diva, se livra à une panoplie de questions.

— Phal comment se porte Cynthia ? vous êtes déjà ensemble ?
— Non, nous ne sommes pas ensemble, en fait je ne lui ai pas encore proposé cela, pour le moment c’est juste l’amitié.
— Et tu attends quoi ?
— Tu ne trouves pas que c’est aller vite ?
— Sache que tu n’es pas le seul qui la courtise.
— Je sais, je lui ai dit que je vis à Japoma.
— Pourquoi ?
— Elle voulait venir chez moi pour voir ma petite sœur, tu connais l’état de ma maison n’est-ce pas ?
— C’est mort mon frère, mais si elle t’aime, ça sera juste un détail.
— Phil, toujours en train de jouer le moraliste.

Il se mit à sourire et reprit.

— Admettons que je sois honnête, Cynthia comme tu vois, mon père a une petite boucherie, ma mère est femme au foyer, et je vis dans un champi, mais ça ne compte pas, le plus important c’est que je t’aime. Quelle ironie Philippe !

— En tout cas, c’était mon point de vue.

Pharel et Eliot étaient plus proches, car les deux se comprenaient à merveille, il reprit la parole :

— Je vais encore la voir aujourd’hui, dit Pharel.

— C’est cool.

— Fraudait prendre exemple sur moi, charismatique c’est mon nom.

— Ne te prends pas la tête mon ami, l’humilité précède la gloire.

— Laisse-moi rire mec.

Les deux amis discutèrent pendant que le cours de maths se déroulait.

Pendant la 2e pause, Cynthia et Simone révisaient avec Jules, ce dernier était un jeune prodigue en français, mais cela laissait Pharel indifférent, Jules se retourna, souriant, et jeta un regard à son rival, mais Pharel n’accordait aucune importance à ce geste.

Un mois plus tard, Pharel et Cynthia étaient en couple, sans oublier que les compositions étaient passées et qu’aujourd’hui c’étaient les résultats du 1er trimestre. Simone était toujours en tête dans le classement suivi de Philippe, quant à Eliot, il se battait toujours pour avoir la moyenne, Cynthia était assez brillante autant que Pharel, décorés tous deux d’un tableau d’honneur, à la fin de cette cérémonie, Cynthia prit la main de Pharel et lui dit :

— Depuis trois jours tu ne m’as pas fait signe Edi, un souci particulier ?

— Non Cynthia, en fait j’étais très occupé.

— Tu m’avais promis qu’on ira chez toi voir ta petite sœur.

— J’habite loin, je te l’avais dit.

— Je demanderai au chauffeur de m’emmener.

— Euh… je ne sais pas trop.

— Il n’y a pas d’euh qui tienne… nous ne sommes jamais sortis, tu ne m’as jamais invité, pourtant ta mère tient un grand glacier ! Ni au cinéma, ton père ne possède pas une salle de cinéma à Bali ? Tu ne tiens pas à moi.

Brusquement, elle retira sa main de la sienne, Pharel avait tellement envie de la faire visiter tous les endroits paradisiaques existant dans la capitale économique, malheureusement, il n’avait pas d’argent, et se résignait à trouver des excuses pour éviter certaines discussions. Le pire c’est qu’il se faisait passer pour ce qu’il n’était pas, une situation complexe, il l’avait trompée sur toute sa vie. Alors, il reprit :

— Ce n’est pas de ma faute Cynthia, je m’occupe de ma petite sœur.
— Ces congés, tu m’emmèneras quelque part, sinon tu m’oublies.
— Je te promets.

Il la raccompagna chez son chauffeur, il prit la route cette fois-ci seul, lorsque Simone surgit derrière lui et tapota sa tête.

— Salut Pharel.
— Mon Dieu ! J’ai eu une frayeur, ne recommence plus.

Elle se mit à rire et dit :

— Un joueur de tennis comme toi a peur d’une jeune fille ?

— Vraiment c’est ridicule.

Pharel trouvait Simone ravissante, mais son cœur appartenait à Cynthia, ils marchèrent l’un près de l’autre et pour animer le fil de la discussion, elle débuta par la plus basique.

— Dis-moi, comment est ta relation avec Cynthia ?
— Bien merci et toi tu as un copain ?
— Non, je suis intéressée par un garçon, mais il est trop occupé avec sa copine et n’a que d’yeux pour elle.
— Tu es magnifique, tu en trouveras un qui portera les yeux sur toi.
— Je l’espère, en passant, tu vis où au fait ?
— Hein… Japoma, mais je m’arrête chez ma tante aujourd’hui à Logbessou.
— D’accord, moi je suis épuisée de la marche, je vais stopper un taxi.
— D’accord bonne soirée Simone.
— À toi aussi.
— Simone, ton numéro s’il te plaît.
— Ah d’accord 655489379.
— Merci.

De retour à la maison, il chercha un stratagème pour sauver son couple, mais il repensait à la conversation qu’il avait eue avec Simone, se mit à sourire et se noya dans ses pensées.

« Ce n’est pas le bon moment pour penser à Simone, faudrait que je trouve au moins 10 000 F CFA pour l’inviter quelque part ! Mais où ? Et quand ? Je pense que je serai obligé d’extorquer mon père à sa boucherie, je n’ai pas le choix papa, mais je te rembourserai. »

Deux jours plus tard, sa copine lui téléphona pour en savoir plus sur le rendez-vous.

— Salut Edi, mon petit Phal à moi, comment vas-tu ?
— Bonjour Cyntia, bien et toi ?
— Oui, je vais bien, ça avance notre projet ?
— Quel projet ? Ah oui notre sortie, je pense à cela, je te promets, samedi prochain nous irons au glacier.
— J’ai cru que tu avais oublié, j’allais raccrocher sur le champ.
— Non ma princesse, comment !
— Bon OK, je vais devoir te laisser, le soir.
— D’accord à plus.

Il se rendit à la boucherie avec son père. Ce dernier s’absenta un moment pour aller déposer l’argent de la réunion, c’est alors pendant ce petit moment que Pharel ouvrit la caisse, vola 15 000 F CFA, et les mit en bas de la languette de sa chaussure. Une demi-heure plus tard, son père arriva bredouille, lorsqu’il vit son père, il simula un vol.

— Papa on m’a volé 15 000 F CFA.

— Quoi ? Comment ça et où ?