Droit mortel - Becky Reeds - E-Book

Droit mortel E-Book

Becky Reeds

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Beschreibung

Rachel mène une existence tranquille, jusqu’au jour où son univers s’effondre : l’homme qu’elle aime en secret, son colocataire, est victime d’un accident tragique. Pour le sauver, elle devra se confronter aux cicatrices d’un passé qu’elle avait tenté d’oublier et renouer avec sa sœur, l’unique personne capable de l’aider à surmonter cette épreuve. Une course contre le temps s’engage, où chaque moment compte et où l’amour pourrait bien être la seule arme contre la fatalité. Un récit émouvant, où la force des sentiments transcende la peur de perdre. Impossible de détourner le regard avant d’en découvrir l’issue.

 À PROPOS DE L'AUTRICE 

Becky Reeds puise son épanouissement dans l’écriture et l’illustration, qu’elle considère comme des formes d’expression intime. Artiste aux multiples talents, elle maîtrise avec aisance plusieurs disciplines, portée par l’ambition de captiver son public et de susciter des émotions profondes à travers des récits empreints d’inspiration.

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Seitenzahl: 119

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Becky Reeds

Droit mortel

Roman

© Lys Bleu Éditions – Becky Reeds

ISBN : 979-10-422-5007-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

En ce début d’hiver où le vent froid me fouette le visage, mon sang ne peut être que glacé devant la scène qui s’offre devant moi. Je ne sais pas si mon cœur bat encore, mais j’ai la bouche entrouverte malgré un souffle absent et un corps qui ne répond plus de rien. Je ne peux rien bouger, même pas le petit doigt. Je n’arrive qu’à regarder mon téléphone qui a volé à quelques mètres de là et qui est dans un état irrécupérable.

Quinze minutes plus tôt

Il ne fait pas spécialement froid, mais je suis complètement gelée, sans doute parce que ça fait au moins plus d’une demi-heure que je suis immobile sur un banc en attendant mon colocataire. Ou bien peut-être que vu la saison, un tee-shirt et un jean accompagné d’un petit gilet léger par-dessus ne représente pas assez de matière pour me préserver du froid.

Non… C’est la faute de mon colocataire s’il était à l’heure, je ne serais pas gelée à l’heure qu’il est.

Avoir un coloc, c’est super, tu payes seulement la moitié de ton loyer et si tout se passe bien vous vous partagez les tâches ménagères. Malheureusement, tout ne peut pas être parfait, par exemple, cela peut être compliqué, lorsque l’un d’entre vous perd sa clé et que vous devez aller bosser, mais qu’aucun d’entre vous n’a d’horaire fixe au boulot. Dans ce cas-là, c’est assez compliqué, chaque matin, vous faites une sorte de chifoumi en croisant les doigts pour que celui qui a hérité des clés pour la journée soit le premier à finir son travail et à rentrer à la maison. Si cette organisation se passe sans aucun accro, elle permet à l’autre de ne pas errer dans les rues en attendant que l’autre rentre. Bien sûr, cette fausse organisation est bancale puisqu’elle ne marche que très rarement. Mais bien sûr, nous n’avons pas d’autres choix, car faire un autre double des clés est coûteux et lorsque nous arrivons à économiser le petit pécule que cela demande, nous le dépensons comme des personnes totalement raisonnables en une sortie au restaurant qui bien qu’elle soit agréable et appétissante a un arrière-goût d’immaturité.

Bien sûr, nous avons tous les deux le permis, mais un seul d’entre nous possède une voiture et bien évidemment, ce n’est pas moi. Il suffit de rajouter à tous ces événements des grèves de transports et tout se complique. C’est alors, à la suite de toutes ses mini tragédies, que je me retrouve dans le froid, sans bus pour rentrer chez moi.

Heureusement, mon colocataire, qui contrairement à moi possède une voiture et qui a fini son travail peu de temps avant que je n’arrive à la gare d’une ville voisine à la nôtre, s’est proposé pour me ramener. De toutes les façons, il n’a pas d’autres choix parce que celle qui a les clés, c’est moi.

Petit problème, lorsqu’il m’a prévenu pour mon grand bonheur, c’est à ce même moment qu’il a rejoint les embouteillages. Ce qui fait que je suis littéralement en train de me congeler sur place, je me transforme petit à petit en un steak surgelé. Je ne peux qu’être jalouse de mon colocataire. Il est peut-être bloqué dans des embouteillages, mais au moins, lui, il a le chauffage dans sa voiture et ne ressent pas le vent glacial sur sa peau.

Heureusement pour moi, pour m’occuper de cette longue attente, j’ai une batterie externe avec lequel je prends conscience de la chance que j’ai de vivre au XXIe siècle, siècle où je peux remercier l’existence de Netflix qui m’occupe longuement. Un compte qui est payé exclusivement par la copine de mon colocataire. Décidément, qu’est-ce que c’est bon d’avoir un colocataire !

Les écouteurs dans les oreilles et ma série préférée devant les yeux, je suis totalement absorbée, j’en oublierai même mon corps givré. J’entame un deuxième épisode, passant le générique intentionnellement. Je suis tellement pressée de savoir ce qui va se passer dans ma série que je ne vois même pas quelqu’un arriver dans ma direction et se positionner juste devant moi. Je ne le remarque que lorsqu’il cache mon écran avec sa main.

Je lève alors la tête, bien décidé de faire savoir tout mon mécontentement à cette ordure ; seulement, à la place de trouver un dragueur de rue aussi lourd qu’un camion, je me retrouve face à mon colocataire et à son sourire enjôleur.

— T’es arrivé quand ?

— Y a deux minutes.

— Pourquoi tu ne m’as pas appelé ? Je serai venu.

J’éteins alors mon écran, contente d’être sauvée du froid pour les prochaines minutes, et me lève du banc sur lequel mes fesses étaient en hypothermie. Ce n’est pas très agréable de sentir mon corps tout engourdi, mais je sais que dans vingt minutes maximum, je serai au chaud chez moi.

— Mon téléphone est mort.

— Tu n’avais pas de batterie externe ?

Il secoue la tête puis commence à marcher. Eh oui, c’est ça quand on n’est pas aussi prévoyant que sa chère colocataire. Me retenant de me vanter pour obtenir ce que je veux, c’est-à-dire un moyen de locomotion. Parce qu’il a beau être gentil, il peut se montrer susceptible quand il lui en prend l’envie et je ne voudrais pas qui me dépouille des clés et me laisse dans le froid pour une histoire de batterie externe et d’ego.

Je le dépasse un peu avant de me retourner et de marcher à reculons devant lui. Je fais la moue, essayant de me rendre la plus mignonne et innocente possible avant de faire ma demande.

— Tu me laisses conduire ?

— Dans tes rêves.

— Mais allez…

Il sourit, pendant un instant je pense avoir bien joué et obtenir ce que je souhaite, mais au contraire, il se contente de me prendre mon téléphone d’un coup et le secoue devant moi, pour que je vienne le chercher.

— Si tu l’attrapes, tu peux conduire.

Je souffle en exagérant au maximum, créant de la buée entre nous. Il faut toujours qu’au cours de la journée, il se conduise comme un enfant. Parce qu’il n’y a qu’un enfant pour faire la même blague sans arrêt, sans se lasser. Les enfants et les vieux relous.

Je prends tes affaires, alors viens les chercher. C’est chaque jour la même histoire, il faut que moi, je le suive dans son délire de sale gamin invétéré. Est-ce que je déteste ça ? Oh que non ! Pourquoi ? Parce que j’en étais une aussi, une sale gamine qui ne se lasse pas de la même blague.

Je m’arrête le laissant arriver à ma hauteur et à ce moment comme je m’y attends, il lève son bras en l’air pour que je ne puisse pas atteindre mon téléphone. Je tente tout de même un petit saut sans résultat. Puis ne me laissant pas retenter ma chance, il me pousse gentiment pour me dépasser.

C’est à son tour de marcher à reculons tandis que j’essaye toujours d’attraper mon téléphone. Je tente à plusieurs reprises, mais je n’y arrive pas. Il ricane et fait des petits pas d’avant en arrière pour me provoquer, pour toute réponse, je lui donne une petite tape sur l’épaule tandis qu’il continue sa petite danse en s’éloignant de moi toujours à reculons.

Sans crier garde, j’entends un choc et d’un coup, je ne le vois plus. Son corps vient de s’envoler en à peine quelques secondes. J’ai alors la bouche entrouverte. Je veux avancer enfin, je crois, je n’arrive plus à penser. Je ne sais même pas où il se situe exactement, mon regard est rivé sur l’endroit où il était il y a quelques secondes de ça et où il est encore censé être à l’instant.

Je vois le nez d’une voiture qui elle aussi ne bouge pas et dans un effort, j’essaye de tourner la tête. Dans cet effort, je n’arrive qu’à regarder mon téléphone qui est dans un état irrécupérable. Il m’est impossible de regarder l’état de mon colocataire, car je pense qu’il doit être dans le même état que mon téléphone.

— Oh merde !

Cette voix inconnue à l’air de sortir tout droit de ma tête jusqu’au moment où j’entends le bruit d’une portière qui claque et des pneus qui démarrent en trombe. Lorsque je me rends compte de ce qui vient réellement de se passer, il est trop tard. Je le sais, mais me mets tout de même à courir derrière la voiture qui s’en est allée.

Mon corps de nouveau actif, je vais alors près de mon colocataire. Comme je le pensais, son état est loin d’être bon. Son corps est étendu sur le béton tandis qu’une mare de sang s’étend. J’arrive à entendre une respiration à peine audible et ce simple fait me donne de la force pour continuer à bouger.

Je me précipite sur mon téléphone à quelques mètres de là en espérant qu’il peut encore appeler, mais ce n’est qu’un souhait très vite écarté. Je commence alors à crier à l’aide dans la rue. Si ma voix est étouffée les premières fois, mon corps étant toujours perturbé sous le coup de l’émotion, je finis par crier plus fort que je ne peux le supporter, cherchant des commerçants ou tout simplement des passants autour de moi.

Après cinq cris, une voix se fait entendre alors que je commençais à désespérer.

— Ne vous inquiétez pas, mademoiselle. J’ai déjà appelé, ils arrivent ! Et j’ai aussi appelé la police, j’ai retenu la plaque d’immatriculation de cette ordure. Le feu était rouge pour lui, j’ai tout vu ! C’est vraiment horrible, ignoble.

Me sentant rassurée sur le coup, je retourne auprès de mon colocataire au sol. Je vois alors une larme couler sur sa joue. Je lui prends la main et un frisson me parcourt tout le corps. Rien n’est encore joué, mais j’ai l’impression que c’est la fin, plus que ça, je le ressens.

— Ra… chel.

Il prononce mon prénom si péniblement que cela me brise le cœur. Je me sens si fautive, comment se fait-il que je n’aie pas remarqué qu’il empruntait un passage piéton ? Il n’est certes pas en tort, car il est passé au vert, mais j’aurai dû voir, faire attention à lui, pour qu’il ne se retrouve pas à supporter cette douleur.

Alors que je le vois essayer de rouvrir la bouche, je m’approche au plus près pour lui éviter le plus d’effort possible.

— Évite de parler, les secours vont bientôt arriver.

— Ma… poche.

— Quoi ?

Je regarde et fouille ses poches jusqu’à tomber sur les clés de voiture et son téléphone, qui lorsque je le touche s’allume. Je fronce les sourcils face à son téléphone qui était censé être déchargé.

— Mess…Age.

Comme il me le dit, je déverrouille le téléphone dont je connais le mot de passe et vais dans les messages. Je vois qu’il a écrit un message, mais ne l’a pas envoyé et que j’en suis la destinataire. J’ai l’impression de m’infiltrer dans sa vie privée, mais puisque c’est lui qui me demande d’y aller, j’appuie sur le message et le lis.

« Je ne sais pas comment te l’annoncer alors je vais simplement le dire, je t’aime. »

Sans retenue, les larmes se mettent à couler sans que je ne puisse les arrêter. Mon cœur se décompose et s’émiette au même rythme que la mare de sang qui s’écoule sur la chaussée. C’est futile de penser à ses sentiments dans un moment pareil, mais je ne peux m’en empêcher. J’ai toujours espéré secrètement que mon colocataire quitte sa copine et qu’il s’intéresse à moi, mais ce n’était qu’un rêve. Pour moi, je vivais un amour à sens unique et cela me convenait, jamais, je n’ai pensé que cela serait réciproque un jour. Je pensais encore moins que si venait ce jour où mon colocataire éprouve les mêmes sentiments que les miens qu’il me l’annonce alors que petit à petit la vie quitter son corps. Je ne pensais pas souffrir de cette nouvelle et encore moins que cela me fasse pleurer.

Comment cela a-t-il pu se passer ? Il s’est passé à peine cinq secondes, cinq petites secondes, entre le moment où je l’ai touché et le moment où il s’est retrouvé projeté. Ça s’est passé si vite. Si seulement je n’étais pas rentrée dans son jeu et si j’avais fait attention à la route, si j’avais essayé de trouver un autre moyen de transport, peut-être que ça ne serait pas arrivé, mais qui aurait pu le voir venir ? En tout cas pas moi.

Toutes mes pensées me ramènent à mon enfance et à ma mère. Avec des « si », on peut refaire tout un monde et elle avait raison. Avec des « si », j’aurais pu sauver l’homme que j’aime.

Chapitre 1

Rachel

Après que sans crier garde, mon colocataire se soit fait renverser par un conducteur ne connaissant pas le principe d’un feu tricolore et qu’il m’est fait sa déclaration, je me laisse pleurer sans pouvoir m’arrêter. Comment je pouvais faire autrement en voyant son état ? Après avoir lu son message, son visage, qui était déjà livide, paraissait translucide et ses yeux se sont fermés bien que je l’appelais et le suppliais de continuer de me regarder. Alors que l’espoir revenait en voyant les pompiers arriver et le prendre en charge, la vérité m’explose en pleine figure après que j’entende de sa part une bruyante respiration.

Fichus dons.