Edenis - Volume 1 - Elie Light - E-Book

Edenis - Volume 1 E-Book

Elie Light

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Beschreibung

Basé sur les mythes et légendes folkloriques africaines, "Edenis" retrace l’histoire d’un monde qui se déchire, pris dans une toile de violence et d’instabilité provoquée par la soif de pouvoir de Neum, le grand sorcier. Le bien perd du terrain et le monde est peu à peu plongé dans le chaos et l’anarchie, seul le plus fort impose sa loi. Toutefois, une lueur d’espoir se profile à l’horizon d’un jour nouveau et menace de changer la donne…




À PROPOS DE L'AUTEUR

Elie Light a toujours aimé transcrire, sur du papier, des bouts de vie issus de son imaginaire. Comme pris dans la fièvre de l’écriture, détaché du monde tout en étant connecté à d’autres, il y a trouvé sa nouvelle naissance.

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Elie Light

Edenis

Volume I

Le monde des esprits

© Lys Bleu Éditions – Elie Light

ISBN :979-10-422-0378-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

Au-delà du monde réel existe un monde irréel, spirituel. Nombreux sont ceux qui l’appellent « le monde astral » mais son véritable nom est « EDENIS » dit « le monde des esprits ». Un monde qui ne connaît aucune limite, un monde qui ne peut être évalué par le bon sens. Un monde où l’esprit domine la matière, un monde de fantaisie et de toute beauté.

Edenis et la terre sont les deux faces d’une même pièce. Mais chacune de ces faces possède des caractéristiques distinctes l’une de l’autre. Et la principale distinction est très probablement le fait que la réalité terrestre se base sur les lois physiques, tandis que la réalité d’Edenis se base sur les lois spirituelles.

En effet, les deux réalités étant liées l’une à l’autre, elles se complètent dans la vie et dans la mort. De même que le jour succède à la nuit et la nuit au jour. La mort n’est donc pas une fin en soi, mais plutôt un simple changement de plan d’existence. Tout être vivant doté d’une âme se retrouvera à Edenis après sa mort. De même que les vivants sont naturellement rejetés par le monde des Esprits.

Edenis est si beau que bon nombre de personnes, après leur mort, croient à tort être au paradis. Mais il n’en est rien, Edenis est juste une dimension passerelle. Une étape avant la réincarnation des âmes et le saṃsāra.

Edenis peut être considéré comme une oasis de paix pour les âmes humaines avant le nouveau cycle du samsara.

Edenis est peuplé de plusieurs formes de vie intelligentes. La grande majorité de ces formes de vies sont capables de s’élever spirituellement et de devenir plus fortes. À cet effet, ces formes de vie sont soumises aux lois spirituelles et cosmiques.

Pour image, les lois cosmiques spirituelles peuvent être comparées aux lois physiques qui gouvernent la terre.

Les lois physiques sont constantes et nécessaires à la vie tout comme les lois cosmiques spirituelles.

Nous pouvons prendre comme exemple la loi de la pesanteur sans laquelle l’atmosphère commencerait par être aspirée par le vide énorme de l’espace. Tout ce qui n’est pas arrimé, sur la croûte terrestre, se mettrait à flotter. Les océans se mettraient à bouillir en l’absence de la pression atmosphérique. Ainsi, les couches de lave, dans le noyau terrestre, remonteraient en surface, provoquant ainsi la destruction de la planète.

Un autre exemple et pas de moindre est celui de « la loi du changement ». Chaque être vivant, et même la mère Nature dans sa majesté, en fait l’expérience dans sa chair depuis sa naissance. Parce que tout sur terre finit inlassablement par changer. Rien ne reste vraiment pareil, que ce soient les habitudes, les personnes, les vérités, les croyances, les constellations dans le vaste espace, et cetera. Absolument, rien ne résiste à la loi du changement.

Tout comme les lois naturelles, les lois spirituelles conditionnent aussi la vie du monde des esprits, elles sont inébranlables et inviolables. Néanmoins, le grand FAH dans sa sagesse et sa générosité a accordé aux âmes bénies la possibilité de transcender certaines lois selon la limite de ce que chaque âme peut supporter.

Les lois physiques et spirituelles ont été établies par le grand Fah pour maintenir l’équilibre et garantir la pérennité des mondes liés.

Aussi, quiconque comprend les lois et les transcende élève son niveau spirituel accède et accède à un pouvoir plus grand. 

À cet effet, pour acquérir plus de pouvoir, il faut étudier et transcender plus de lois.

Cependant, les lois d’Edenis contiennent certaines limitations qui font en sorte que toutes les espèces ne peuvent pas naturellement les transcender.

Il existe onze niveaux de transcendance spirituelle pour sept lois. Chaque progression de niveau est conditionnée par une loi.

Les lois

Les niveaux de transcendances

LOI DE L’ÉVOLUTION

Apprenti

LA LOI DU LIBRE ARBITRE

Initié

LOI DE LA JUSTICE SPIRITUELLE OU LOI DU CAUSE-EFFET

Pratiquant

LA LOI DE L’AMOUR

Le Saint

LA LOI DU SAMSARA

Corps céleste

LA LOI DU DÉTACHEMENT

Théophanie

LA LOI DU DHARMA

Divinité

Les lois spirituelles font partie des mystères d’Edenis. Elles sont invisibles et insaisissables pourtant, elles régissent, conditionnent tout ce qui se trouve entre la vie et la mort. C’est seulement lorsqu’une est entièrement comprise et assimilée qu’on peut la transcender.

Un peu comme un sceau, les lois sont comme des paliers de développement spirituel. Il faut briser le sceau pour accéder à l’élévation spirituelle. Plus l’on brise les sceaux des lois, plus l’on devient fort.

Le premier sceau représente le stade initial de la compréhension de la loi tandis que le septième sceau détermine le niveau de compréhension finale.

Chapitre 1

Village Alélé

Dans le village Alélé sur terre

Il est cinq heures du matin, un homme d’âge moyen allongé sur un lit de paille observe sa jeune épouse endormie. Un sourire se dessine sur son visage, le regard attendri. Il sort prudemment du lit en veillant à ne pas perturber le sommeil profond de la femme couchée à ses côtés.

Il se dirige vers la porte de la case faite à base de quelques planches de bois d’okoumé, et tente de l’ouvrir doucement, mais les joints rouillés de la porte font un léger bruit de grincement qui provoque un bref froncement de sourcils chez la jeune femme endormie. Inquiet, l’homme se précipite vers l’extérieur de la case, alors qu’une brise fraîche s’écrase sur son visage, et referme précipitamment la porte derrière lui.

Une fois hors de la case, il fait nuit noire, quelques villageois ont gardé leur ampoule allumée toute la nuit, mais la plupart d’entre eux les ont éteintes dans l’espoir de réduire leur consommation d’énergie. Alors, sans éclairage digne de ce nom. Le ciel est sombre sans nuage et le ciel est rempli d’étoiles. L’homme d’âge moyen se tient juste là et observe ce ciel lointain en se demandant si quelque part dans l’univers existait un autre être qui fait de même en regardant dans sa direction. 

— c’est stupide ! se dit-il en secouant la tête de gauche à droite comme pour se moquer de lui-même.

Mais bientôt, le ciel commença à s’éclaircir, effaçant par la même occasion la multitude d’étoiles qui illumine l’immense espace silencieux, c’est un signe annonciateur de l’aurore. Il prend une grande bouffée d’air comme pour se donner du courage pour affronter une longue et dure journée qui l’attend.

Il se dirige derrière la case où se trouve une basse-cour et prit deux œufs à la mère poule qui les garde jalousement avant d’emprunter une petite piste qui conduit dans une petite broussaille derrière la case familiale.

Après deux à trois minutes de marche dans cette broussaille sombre, il arrive devant un bananier haut de deux mètres et à son pied se trouve un petit autel. Il y pose délicatement les deux œufs avant de commencer à demander aux ancêtres et aux totems de la famille leur protection et leur bénédiction pour la journée.

En sortant de la petite brousse, l’aurore est là. La jeune femme qu’il avait laissée sur le lit est debout dans la basse-cour lançant des grains de maïs partiellement écrasés aux poules. Remplies de joie, les poules sautent ici et là en battant leurs ailes et picorant la tête des plus faibles pour leur faire comprendre qu’ils doivent attendre que les plus forts aient fini de manger à leur faim avant de passer à table. Mais cette tentative de domination ne connaît clairement aucun succès, car la seconde d’après-soumission tout le monde se jettent sur les grains avec encore plus d’excitation.

L’homme voyant la femme debout si tôt dit :

« Mbani, pourquoi es-tu debout de si bonne heure ? »

La jeune femme sourit légèrement, faisant apparaître de jolies fossettes avec des yeux partiellement clos formant un croissant de lune. C’est dans ces moments-là que Franck se souvient pourquoi il a épousé cette femme. Il s’en rappelait chaque fois qu’il croisait ce sourire, cette douceur dans ses yeux sont précisément les armes qu’elle a utilisées pour briser toutes ses défenses.

— Tu es debout toi, pourquoi je ne devrais pas l’être ? Réponds la jeune femme en gardant son sourire ensorcelant scotché au visage.

— C’est vrai, mais nous avons encore du temps, tu aurais pu en profiter encore un peu. Ah, je suis désolé, c’est de ma faute, je vais régler le problème de cette porte ce soir à notre retour de la plantation, dit l’homme en secouant doucement la tête de gauche à droite.

— Depuis le temps que tu dis que tu vas le faire, ça serait vraiment bien que les actes suivent les mots, dit la jeune femme un peu sceptique avant de poursuivre. En même temps, rien ne presse non plus.

Voyant cela, l’homme se rapproche d’elle, ouvre le portillon de la basse-cour et s’y introduit à son tour. Il la prend dans ses bras, ses yeux dans les siens, et dit :

— Tu me connais, je suis du genre à traîner avant de faire une tâche pénible, mais une fois que je m’y mets, je fais les choses bien, avant de poser ses lèvres sur le front de son épouse.

La jeune femme sourit avant de dire :

— Le soleil se lève, il vaut mieux nous préparer avant de nous mettre en route pour la plantation. Sinon nous ne pourrons pas rentrer. Je ne voudrais pas te donner une raison de ne pas faire les choses bien.

L’homme secoue la tête de haut en bas en signe d’approbation. Ils font leur toilette puis se rendent à la cuisine pour prendre un panier des champs pour pouvoir transporter les denrées alimentaires ou du gibier.

En effet, le panier est un outil qui aide les femmes à transporter leur récolte champêtre. Conçu de manière artisanale avec des lianes sauvages séchées, il est porté comme un sac à dos. Il peut transporter jusqu’à près de trente kilogrammes de charge.

Une fois le panier sur le dos de la jeune femme, elle y place des outils de travail, dont une houe pour désherber le champ, une machette et le repas de midi, dont un plat de viande de brousse au chocolat indigène et du manioc.

L’homme est équipé d’un fusil de chasse sur l’épaule gauche, d’une machette bien limée à la main droite et d’un couteau de chasse dans le fourreau suspendu à la ceinture. Une fois une dernière vérification faite, il se met en route, suivi de près par son Mbani. Ils empruntent des sentiers étroits très serpentés. Le jeune couple pénètre dans la forêt profonde. On peut clairement y entendre les oiseaux chanter, leurs cris stridents annoncent aux autres animaux la présence des intrus.

Du haut des arbres géants, des singes observent avec prudence ces humains vicieux qui, à la moindre imprudence, n’hésiteront pas à les transformer en paquet de viande fumée. Alors, le regard prudent, ils scrutent chacun des mouvements de ces intrus en espérant très fort qu’ils quitteront leur territoire sans poser de problèmes.

La marche dure environ deux heures avant qu’ils atteignent enfin la plantation.

— Nous y sommes afin. Je vais aller vérifier les pièges que j’ai installés hier près de la rivière, dit l’homme d’âge moyen du haut de la petite colline où ils ont une vue panoramique sur tout le champ, avant de poursuivre. Avec un peu de chance, nous aurons du gibier pour le repas de ce soir.

— D’accord, mais ne pars pas trop loin. Tu sais que je n’aime pas rester seule dans cette brousse sinistre, dit la jeune femme un peu nerveuse.

— Ne t’en fais pas. Je ne serai pas loin, si quelque chose ne va pas, crie et je reviendrai tout de suite, réplique l’homme en lui prenant la main.

— Franck… murmure la femme avant de reprendre. Fais attention à toi !

— Ah ah ah ah, j’ai grandi dans cette forêt, qu’est-ce qui peut bien m’arriver sous la protection de nos totems ?

Il rit à gorge déployée en frappant sa poitrine avec fierté.

— Je sais, mais j’ai comme un mauvais pressentiment. Depuis que nous avons mis le pied à cet endroit, j’ai le sentiment que quelque chose ne va pas, rétorque la jeune femme inquiète.

— Tiens ceci, Mbani… Franck arrache le grigri de protection qui pend à son cou pour le poser autour de celui de son épouse avant de poursuivre. Avec mon grigri à ton cou, tu peux être sûre qu’aucun ditingou ne s’en prendra à toi.

Mbani lui sourit, se sentant rassurée, avant de reprendre ses esprits et de demander précipitamment :

— Mais Franck, et toi ?

— Je n’en ai pas besoin, dit-il en lui adressant un sourire rassurant.

Franck descend la petite colline avant de disparaître derrière la broussaille tandis que Mbani observe sa silhouette robuste et baraquée s’éteindre dans la noirceur derrière les feuillages.

Chapitre 2

Les cinq d’origine

Il y a quelques siècles de cela dans Edenis, un événement inhabituel s’était produit.

Sous un ciel bleu chargé de nuages roses, une plateforme rocheuse flottait paisiblement dans les airs. L’air d’un petit îlot au milieu du vaste ciel. Ni tempête ni vent ne pouvaient le bouger de son emplacement, une force mystique le maintenait stable et ancré dans sa position.

Dans le monde des humains, cela aurait été un phénomène paranormal grandiose, mais à Edenis les plateformes flottantes, il y en avait des millions et certaines d’entre elles avaient la taille des grandes villes de la terre.

Un vent violent souffla sur cet îlot lorsque cinq entités, énormes et majestueuses de cent mètres de long, firent soudain leur apparition. À la suite de ces apparitions grandioses, ils rétrécirent tous et prirent une taille humanoïde. À cet instant précis, une sphère transparente couvrit l’îlot puis s’étendit sur un rayon de huit mille kilomètres autour de l’îlot, empêchant quiconque qui ne s’y trouvait pas déjà de pénétrer dans la zone ou même de détecter la présence des entités qui venaient d’y émerger. Ce sont les êtres au sommet de l’échelle hiérarchique du monde des Esprits connus sous le nom des « cinq génies d’origine ».

Ils sont à l’origine de toute forme de vie aussi bien animale que végétale sur les deux plans d’existence, notamment la terre et Edenis.

Seules les formes de vie intelligentes, à l’exception des génies, n’ont pas été créées par eux. Parmi ces formes de vie intelligentes, il y avait les humains, les totems, les sirois, les Obambou, les popobawa, les sirènes, les sorcières et bien d’autres encore.

Ils sont les gardiens de l’équilibre des deux mondes. De leurs essences originelles découlent des milliers d’essences de génies inférieurs. Tous les génies existants viennent d’eux, ils sont des infimes parties de leurs existences. Cependant, une fois ces existences sorties d’eux, ils perdaient tout contrôle sur elles, mais les génies d’origines n’avaient pas besoin d’avoir un quelconque contrôle sur ces êtres qu’ils appelaient à l’existence, car elles héritaient naturellement de leur neutralité. En effet, les cinq d’origine sont la représentation même de la nature, or la nature n’est ni bonne ni mauvaise. Elle se contente de maintenir l’équilibre des mondes et garantir la survie des êtres qui y vivent.

Alors ces créatures, qui naissent de leur essence, avaient elle aussi la même nature neutre du moins, c’est ce que cela aurait dû être.

Un génie de fleur passera son existence à planter et faire pousser des fleurs sauvages, le génie de la lave créera des magmas et des volcans, le génie de la pluie fera naturellement pleuvoir. Les génies naissent avec les capacités et la connaissance nécessaires à l’utilisation de ces capacités. Ils sont naturellement pour cela. 

Ils ne peuvent pas apprendre à faire autre chose que ce que leur existence avait prévu. C’est une des contraintes des lois cosmiques spirituelles qui maintiennent l’équilibre.

C’est pour cette raison qu’ils sont appelés les cinq d’origine, ils sont des divinités, des petits dieux. La terre aussi bien qu’Edenis leur doit tout. C’est grâce à eux que la vie elle-même est possible.

En effet, ils sont à l’origine de tout, ils sont les gardiens des lois. Mais cela est une histoire qui appartient au passé, car toutes choses ont été perverties et l’ordre établi par le grand Fah brisé. Ce qui a provoqué la rupture de l’équilibre établi par les lois cosmiques, entraînant par la même occasion les dysfonctionnements dans les deux plans d’existence.

Sur terre, la durabilité de la nature s’épuise, les espèces entières disparaissent du jour au lendemain, le climat se réchauffe, poussant peu à peu la planète Terre vers sa destruction.

Sur Edenis, le cycle de la réincarnation et du samsara a été rompu, les génies se transforment en démons et des régions entières, des pays et des villes disparaissent sans laisser de traces, emportées par des catastrophes naturelles en semant le chaos et la désolation derrière eux.

Les génies dans leur grande majorité ont cessé de faire le travail pour lequel ils avaient été appelés à l’existence par les cinq d’origine. Les fonctionnent comme des fourmis ouvrières assidues à la tâche et toujours présents. Cependant, les choses ont désormais changé, car Neum leur avait donné la possibilité de briser le lien qui les liait à leurs reines respectives. 

Une fois le lien brisé, ces génies cessent de réaliser les tâches pour lesquelles ils ont été invoqués et perdent par la même occasion leur raison d’être ce qui permet à Neum d’en faire ses sbires sans la moindre difficulté.

Les génies sont des créatures dotées de pouvoirs immenses, mais ils étaient complètement inoffensifs. Évidemment, ça, c’était avant. De nos jours, les génies n’ont plus rien des créatures neutres et pures qu’ils avaient été. Aujourd’hui, ils sont devenus des êtres violents et brutaux. Une armée redoutable à laquelle personne ne pouvait résister même pas les cinq d’origine. 

Lorsque ce mal a commencé à se rependre, les génies d’origine ont renforcé leur lien avec la minorité des génies qui avaient gardé leur pureté et avaient parallèlement arrêté d’appeler à l’existence plus d’être avant de disparaître. 

Après avoir disparu pendant près de cinq mille ans, quatre génies d’origine reçurent une convocation de l’un d’entre eux. Cette convocation n’avait rien de simple et les dangers de s’y présenter étaient énormes. Cela faisait de milliers d’années que Neum cherche un moyen de localiser leurs emplacements, mais leur existence est si élevée qu’ils sont partout et nulle part en même temps. C’est comme essayer de saisir l’air avec une simple main. Aussi, longtemps, qu’ils ne se manifestaient pas, ils étaient hors d’atteinte.

Or, ils venaient de se manifester.

— Voilà qui devrait éloigner quelques regards indiscrets, lança nonchalamment l’une des cinq entités présentes.

Le regard profond, cette entité semblait être au sommet de toute existence. Autour de lui, l’espace se tordait et fluctuait comme s’il était soumis à une pression à laquelle il ne pouvait pas résister. 

C’est le génie de l’espace et du temps Onyame.

— En des temps sombres, la prudence s’impose si nous ne voulons pas être, en déranger, soutient Ikenga d’un air indifférent.

 Ikenga est le génie du soleil et de la lumière.

— N’est-il pas un peu trop tôt pour nous de nous réunir ? demanda Iboga le génie de la forêt, sa voix est si féminine et douce qu’elle fait penser à femme dotée d’une beauté incomparable. Cependant, sa morphologie n’a rien d’humain et encore moins de féminin. Elle porte un masque sacré fait à base de bois et son corps est entièrement couvert d’une épaisse couche de raphia.

 C’est le génie de « la forêt », elle est l’incarnation même de la mère Nature d’un point de vue purement humain. Tout génie affilié à la faune et à la forêt découle de son essence primordiale même.

— C’est le moment que nous attendions Iboga ! répondit Onyame.

— Pour quelle raison nous as-tu réunis, Onyame, pressa Nommo une entité qui a l’apparence d’un python. Ses écailles ont la même texture que du cristal bleu marine, il a des motifs rouges qui s’étendent le long de son corps serpentin et ses yeux sont si froids qu’ils peuvent glacer le sang.

"Nommo est le génie « des eaux ».

— Il est temps pour nous de rétablir l’équilibre qui a été brisé jadis. Si nous ne le faisons pas maintenant, nous ne le pourrons plus jamais.

— Onyame, dévoile-nous le fond de ta pensée, demanda Ikenga.

Les cinq génies sont d’une force et un pouvoir divin scandaleux. Mais leur être même est conditionné par les lois spirituelles cosmiques de telle sorte qu’ils ne peuvent pas intervenir directement contre Neum et y faire face par la force. Le but ultime de leur existence est de maintenir l’équilibre établi par les lois, et de défendre leur propre existence d’une agression, car leur disparition entrera inévitable un chaos encore plus énorme que celui qui existe déjà.

C’est pour cette raison que les génies d’origine n’ont pas tenté de faire face à Neum pour le stopper et à la place sont retournés à leur état élémentaire, car c’était le mécanisme de défense le plus efficace dont ils disposaient.

— Vous savez sans nul doute que depuis que le cycle du samsara a été rompu, la forêt sacrée de Mbira a disparu avec lui. Mais ce que vous ignorez tous, c’est que cette forêt est sur le point de réapparaître et l’arbre sacré a produit un nouveau fruit du samsara, dit solennellement Onyame en parcourant du regard ses frères et sœurs.

— Ce n’est pas possible ! J’étais là, j’ai vu la forêt sacrée brûler et se déconnecter de moi jusqu’à ce qu’il n’en reste des cendres et de la poussière, répondit Iboga, le génie de la forêt incapable de comprendre.

— Onyame, qu’as exactement en tête ? interrogea Ikenga ayant l’air d’avoir compris quelque chose.

— Au début de ce chaos, nous étions impuissants à rétablir les lois qui ont été brisées par Neum, explique Onyame.

— S’il avait été là, Neum n’aurait jamais osé aller aussi loin dans sa folie. Mais, aucun être comme lui n’est réapparu depuis tout ce temps. Alors je crains, Onyame que le résultat final ne soit pas le même. Tu le sais, nous ne pouvons pas agir, du moins pas directement. Nous avions besoin de quelqu’un qui aurait assez de pouvoir pour arrêter Neum et assez de liberté pour ne pas être restreint comme nous par les lois spirituelles, rappelle Eshu.

Une silhouette humanoïde illusoire, qui flottait libre comme l’air, prit forme lorsque la voix retentit. Une jeune femme tressée de trois tresses de nattes, ornée de perles blanches, dont une attachée au bout d’une petite tresse qui pend au milieu du visage. Elle portant un masque imprimé de motifs étranges. Elle porte un boubou en pagne rare. C’est le génie de « l’air et du vent Eshu ».

— Nous ne pouvons pas l’attendre, car il n’est jamais entré dans le cycle de réincarnation. Toutefois, en scrutant le flux du temps, un des fils du destin en particulier a attiré mon attention, explique Onyame.

— Dans ce cas, que devons-nous faire pour tirer ce fil du destin vers nous ? demande Iboga, l’air solennelle.

— Dans très exactement 238 ans, une femme humaine portera une vie en son sein. Cet enfant aura une âme qui ne sera en rien inférieure à la sienne, dit Onyame.

— Oh, je comprends, mais comme tu dois certainement le savoir, peu importe à quel point l’âme d’un humain est puissante. Une fois qu’il sera mort et qu’il sera convoqué ici, elle finira par perdre sa lumière et deviendra inutile, dit Eshu avec une pointe d’inquiétude dans la voix.

— Ce n’est pas tout à fait exact, répondit Onyame. Cela ne s’applique qu’aux morts. Si cet humain parvient d’une manière ou d’une autre à survivre ici, les choses peuvent bien être différentes.

— Que fais-tu des lois spirituelles qui empêchent un corps humain de survivre longtemps dans Edenis ? Demande Iboga.

— Ceci devra être l’objet du pari. Le corps humain déjà constitué n’a aucune chance de survivre ici. Cependant, un être embryonnaire doté d’une force d’âme sans égale aura certainement de très fortes chances de survivre à la traversée des mondes. Il sera à lui seul le meilleur des deux mondes. Et puis cet avenir est possible, je l’ai vu de mes propres yeux. Même si ce n’est qu’une chance sur un milliard.

Onyame fit une pause et parcourut du regard les êtres en face de lui.

— Alors une décision est à prendre, mais elle est à prendre vite, car les rouages du temps jouent en notre défaveur. Alors qu’Onyame venait tout juste de prononcer ces mots, onze ombres atterrirent violemment sur la plateforme rocheuse, provoquant une montée de poussière.

— Je vois, dit Nommo en leva la tête vers ces créatures qui venaient tout juste d’arriver, le sourire en coin.

Les onze créatures qui venaient d’arriver étaient des aberrations de la nature connues sous le nom de « DITINGOU » sur terre (qui signifie esprit mauvais) et « TRAQUEUR » dans Edenis. Les ditingous n’avaient ni oreille, bouche, yeux ou nez. Ils en avaient été privés par leur créateur Neum afin qu’ils puissent développer leur sixième sens.

Les génies étaient incapables de venir dans le monde des humains sans y avoir été invoqués. À cet effet, Neum et les autres êtres spirituels d’Edenis ne pouvaient pas aller sur terre pour s’en prendre aux humains. Les humains étaient les seules créatures vivantes qui pouvaient se rentre Edenis à leur guise grâce aux voyages astraux. Neum, en voulant toujours et encore plus repousser les limites établies par les lois cosmiques universelles, avait mis en place un système qui lui permettait d’étendre son influence jusque sur terre afin de contrôler le destin des êtres humains. Si les génies ne pouvaient pas aller sur terre, cela ne signifiait pas qu’il n’existait pas des moyens qui leur permettraient d’agir à leur guise.

Les humains étaient des êtres cupides qui n’hésitaient pas à passer des pactes et contrats avec les génies qu’ils invoquaient.

En échange de la richesse, de la célébrité ou du pouvoir, ils vendraient volontiers leurs âmes aux génies qui leur accorderaient leurs faveurs.

Une fois, le contrat à terme, les génies au service de Neum prendraient le contrôle de leurs corps et de leurs âmes. Sur terre, les gens penseront qu’ils sont morts, mais en réalité leur véritable corps et leur âme seront convoqués à Edenis. Là-bas, ils seront transformés en traqueurs, des créatures brisées, vides, privées de toute conscience, mortes sans vraiment l’être, c’étaient des aberrations. Les traqueurs avaient plusieurs rôles, selon la manière dont ils avaient été programmés par leur créateur. Mais la plupart d’entre eux étaient programmés pour kidnapper des êtres humains encore vivants sur terre et les faire traverser vers Edenis. Avez-vous déjà entendu parler de la disparition d’une personne qui semble mystérieuse et dénuée de sens ? Ou simplement d’une personne qui a disparu pendant deux, voire trois jours, et qui réapparaît comme sortie de nulle part sans aucun souvenir de la période durant laquelle elle avait disparu ? Eh bien, ces personnes ont été victimes des ditingous.

Ces chiens de chasse ont pour principale mission de se rendre sur terre capturée le plus grand nombre de personnes possible pour servir de cobaye aux expériences de Neum.

Les traqueurs étaient aussi utilisés pour pister, traquer une cible ou servir d’éclaireur pour des missions dangereuses.

— Alors, tu as même pensé à un moyen de transport.

Ikenga sourit légèrement.

— Je comprends, si Onyame tente de se servir de son pouvoir pour faire venir directement la femme et l’enfant, Neum le saura et les prendra pour cible. Il va sans dire qu’il entravera le développement de l’enfant et le tuera certainement avant qu’il ne soit assez fort pour lui faire face. Mais aussi longtemps que ce n’est pas l’un d’entre nous qui s’en charge, il y a aucun moyen qu’il sache que l’enfant existe, dit Eshu, avec l’air de comprendre les actions d’Onyame.

— Donc le « close space » que t’as créé n’avait pas unique but de nous isoler et nous rendre indétectables. Tu as en fait appâté Neum afin qu’il envoie les traqueurs comme éclaireurs pour vérifier la cause de l’anomalie, analysa Ikenga.

Chaque serviteur de Neum était lié à ce dernier par un lien psychique. Et ses serviteurs les plus proches contrôlaient des centaines de milliers de traqueurs qui étaient aussi liés à eux. Ils pouvaient voir

ce que les traqueurs voient en temps réel s’ils le souhaitent. Ils peuvent aussi partager les sens tels que l’odorat et le toucher avec les traqueurs. Le lien entre eux est si fort qu’il suffit d’une pensée pour que le traqueur agisse à sa demande, peu importe la distance ou la dimension. C’est pour cette raison que les ditingous sont considérés comme étant les soldats les plus dangereux de l’armée de Neum. En plus, ils ne connaissent pas la peur et n’ont aucune volonté propre. Ce sont de simples pantins qui suivent scrupuleusement les ordres, du moment qu’ils sont formulés de manière simple. Ils se lancent dans une attaque suicide si cela leur est demandé.

— Quelles sont nos chances ? demande Nommo.

— Une sur un milliard dans le meilleur des cas, répondit Onyame.

— C’est beaucoup mieux que rien du tout, dit Eshu d’une voix rassurée.

— Et qu’en est-il du prix à payer pour une telle implication avec le destin ? s’inquiète Nommo.

— Vous connaissez tous la réponse à cette question, répondit Onyame sur un ton plat.

— As-tu pensé à si les choses ne se passent pas comme nous souhaitons ? s’inquiéta Ikenga.

— Il n’y a pas de si, nous mettons juste en place la scène du jeu. Quant aux joueurs, seul destin déterminera qui l’emportera, voulut clarifier Onyame.

— Avoir un tel handicap dès le départ, c’est si injuste pour cet humain. Qui qu’il soit, se plaint Ikenga.

— La justice n’est qu’un euphémisme. Quand la vie a-t-elle déjà été juste ? Rappel Nommo. Mais qu’importe, tant qu’il y a une once d’espoir, nous te suivrons, Onyame.

Au même moment, un jeune homme d’apparence beau, assis majestueusement sur un trône fait d’or et d’ivoire couvert de peau de léopard, ouvrit lentement les yeux. Ses beaux yeux noirs, paresseusement entrouverts, donnent l’impression que rien ne peut échapper à sa vue. Son regard se pose sur une grande salle faiblement éclairée par des chandelles. La salle de forme rectangulaire mesure environ trois cents mètres carrés. Le plafond soutenu par plusieurs grands piliers se tient de part et d’autre de la salle.

La vapeur d’encens transporte avec elle un doux parfum exquis. Il plongeant ainsi toute la salle dans une atmosphère de luxure. Au cœur de cette salle se trouve une piscine circulaire exotique. Des courtisanes de dix-huit à vingt ans, d’espèces différentes, s’amusaient dans l’eau parfumée de couleur émeraude. Seins nus avec de légers cache-sexes pour certaines et d’autres complètement nues. Elles se donnaient à la luxure et aux plaisirs de la chair sous le regard indifférent de NEUM. Les gémissements de plaisir retentissaient de toutes parts. Le cœur de n’importe quel homme aimant la couche d’une femme aurait fondu en attendant ces voix mielleuses véhiculant la flamme du plaisir charnel d’un être se fondant dans un autre. Mais cette vérité ne s’appliquait qu’aux âmes humbles. Pour les divinités, c’était plus un moyen d’échapper à l’ennui de l’immortalité plus qu’autre chose.

Les yeux de Neum, qui jusque-là étaient indifférents au spectacle qui s’offre à lui, s’illuminèrent d’une lueur vicieuse. 

— En effet, ils ont décidé de se montrer, murmura Neum pour lui-même avant de refermer les yeux et d’envoyer un fil de sa conscience dans l’un des dix traqueurs et apparut au milieu de cinq génies d’origine.

Un léger sourire se dessina au coin de sa bouche avec dédain avant de continuer.

Chapitre 3

Le fil du destin

De retour sur la plateforme rocheuse

— Comme prévu, te voilà ! Le simple fait que tu te présentes face à nous cinq montre à quel point tu es aveuglé par ton arrogance… Neum ! dit Ikenga en fixant un traqueur qui les regardait vicieusement.

— Il est rare que d’illustres personnages tels que vous se réunissent. Vous auriez dû me faire part de votre volonté de vous réunir, je vous aurais préparé un endroit approprié digne de votre rang. Au lieu de vous retrouver dans un coin perdu du monde comme des cafards fuyant la lumière, dit Neum l’air moqueur avant de poursuivre. J’ai eu une vision de cette réunion et donc j’avais déjà pris des dispositions dans ce sens. Onyame, ta tentative d’isoler cet endroit grâce à ton « close space » est donc un échec total, dit Neum avec confiance.

— Vraiment ? Interroge sereinement Onyame avec un air curieux.

— Neum de ce que nous savons de ton don de prémonition, tu n’as que des fragments de vision d’avenir. Une vue partielle des possibilités et événements qui pourraient influencer ton destin. Tu ignores indubitablement la raison de notre réunion et l’objectif que nous nous sommes fixé. Je me trompe ? Interroge Nommo avec un air moqueur.

— Peut-être bien, mais je sais une ou deux petites choses au moins. Si j’ai pu percevoir cette réunion, c’est parce que vous comptez faire une chose qui pourrait changer mon destin. Si mes traqueurs ont pu poser leurs pieds sur cet îlot, c’est uniquement parce que vous y avez consenti. Donc vous en avez certainement besoin pour un certain usage. Si je prends en compte le fait que rien ne vous est impossible dans Edenis, il doit donc s’agir d’une chose qui se trouve à un endroit où seuls les traqueurs peuvent se rendre librement, donc sur terre. Utiliser un de mes traqueurs en se servant du grand trafic dimensionnel pour vous apporter ou rapporter quelque chose de la terre capable d’entraver mon accession, hahahaha. Analysa Neum, avant de continuer.

— Très bien pensé, je l’avoue. Onyame. Tes capacités de stratège ne me déçoivent jamais. Seulement, tu m’as un peu sous-estimé, dit malicieusement Neum.

En réalité, il ne l’avait pas sous-estimé, c’est juste qu’Onyame, en tant que génie du temps, pouvait avoir plus qu’un aperçu du destin et des différentes possibilités d’événements qui pourraient se produire dans un avenir proche.

Alors, à ces mots, tous les traqueurs autour de lui se mirent à fondre. Leur chair tombait au sol comme une glace fondant au soleil. Ils fondirent jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien d’eux.

— Comme je m’y attendais, tu es vraiment le plus intelligent de nous tous. Mais, hélas, cette fois, mon cher frère, tu as un coup de retard.

Onyame sourit gentiment au traqueur possédé par Neum.

Ayant conscience du don de prémonition de Neum, et de sa grande sagesse, Onyame savait que Neum n’avait pas besoin d’avoir une vision claire et complète pour comprendre son plan. Alors, avant de convoquer la réunion des cinq génies de la création, il avait au préalable capturé un traqueur quelconque et brisé le faible lien qu’il avait avec Neum pour y établir le sien. Un lien de traqueur brisé était aussi ordinaire que banal. Le traqueur disparu des radars était considéré comme étant mort. Il y en avait beaucoup trop et le nombre de morts par jour se comptait par milliers, rendant ainsi ce traqueur indétectable au sens de Neum et de ses serviteurs, car présumé mort.

En arrivant sur la plateforme rocheuse, il a caché le traqueur dans une poche spaciale isolée. Cependant, ce plan ne peut fonctionner que si Neum ne se présentait pas personnellement. Mais connaissant l’arrogance de Neum, le risque n’était que de cinquante pour cent.

Neum avait mordu à l’hameçon et n’avait pas remarqué que les dix traqueurs qu’il avait postés étaient passés à onze.

À leur arrivée sur la plateforme Omega avait créé un second « close space » pour isoler le onzième traqueur des dix autres, alors qu’il expliquait aux autres le plan avant de donner des ordres fermes au traqueur de ramener la femme et d’éliminer toutes les personnes qui voudraient entraver cette mission.

Au moment où Neum était arrivé sur la plateforme, le traqueur concerné n’était déjà plus là. En tant que génie de l’espace et du temps, Omega avait envoyé le traqueur dans une boucle temporelle qui était à deux cent trente-huit ans dans le futur. Le moment exact où deux villageois, un homme et une femme du village Alélé arrivent à leur plantation.

Le traqueur disparu il y a de cela près d’une seconde était réapparu la seconde suivante comme s’il avait toujours été là. La seule différence était l’état dans lequel il était revenu du futur. Il était en feu et en quelques secondes seulement, il devint cendre. À cet instant précis, Neum a réalisé qu’il venait d’être doublé.