El Verdugo - Honoré de Balzac - E-Book

El Verdugo E-Book

Honore de Balzac

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Beschreibung

"El Verdugo" est une nouvelle d’Honoré de Balzac publiée en 1830 qui figure dans les  Études philosophiques de  La Comédie humaine.

Pendant la guerre napoléonienne d'Espagne, le commandant français Victor Marchand et ses troupes ont pour mission de surveiller le petit village espagnol de Menda.
Lorsque celui-ci se révolte, Marchand a la vie sauve grâce à l'aide du marquis de Léganès, souverain de Menda.
Le soulèvement est réprimé et toute la famille de Léganès est condamnée à mort. Marchand intervient auprès de son supérieur militaire et obtient la vie sauve d'un des fils  du marquis si celui-ci accepte d'être le bourreau de sa famille.
Poussé par son père, Juanito accepte et execute un par un les membres de sa famille. Lorsque c'est au tour Clara, la soeur de Juanito, Victor Marchand lui propose de se marier avec lui pour qu'elle puisse être sauvée. Elle refuse avec fierté. Lorsqu'il ne reste plus que la mère à executer, Juanito craque...

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table des matières

EL VERDUGO

EL VERDUGO

EL VERDUGO

Honoré de Balzac

EL VERDUGO

A MARTINEZ DE LA ROSA.

Le clocher de la petite ville de Menda venait de sonner minuit. En ce moment, un jeune officier français, appuyé sur le parapet d’une longue terrasse qui bordait les jardins du château de Menda, paraissait abîmé dans une contemplation plus profonde que ne le comportait l’insouciance de la vie militaire ; mais il faut dire aussi que jamais heure, site et nuit ne furent plus propices à la méditation. Le beau ciel d’Espagne étendait un dôme d’azur au-dessus de sa tête. Le scintillement des étoiles et la douce lumière de la lune éclairaient une vallée délicieuse qui se déroulait coquettement à ses pieds. Appuyé sur un oranger en fleur, le chef de bataillon pouvait voir, à cent pieds au-dessous de lui, la ville de Menda, qui semblait s’être mise à l’abri des vents du nord, au pied du rocher sur lequel était bâti le château. En tournant la tête, il apercevait la mer, dont les eaux brillantes encadraient le paysage d’une large lame d’argent. Le château était illuminé. Le joyeux tumulte d’un bal, les accents de l’orchestre, les rires de quelques officiers et de leurs danseuses arrivaient jusqu’à lui, mêlés au lointain murmure des flots. La fraîcheur de la nuit imprimait une sorte d’énergie à son corps fatigué par la chaleur du jour. Enfin les jardins étaient plantés d’arbres si odoriférants et de fleurs si suaves, que le jeune homme se trouvait comme plongé dans un bain de parfums. Le château de Menda appartenait à un grand d’Espagne, qui l’habitait en ce moment avec sa famille. Pendant toute cette soirée, l’aînée des filles avait regardé l’officier avec un intérêt empreint d’une telle tristesse, que le sentiment de compassion exprimé par l’Espagnole pouvait bien causer la rêverie du Français. Clara était belle, et quoiqu’elle eût trois frères et une sœur, les biens du marquis de Léganès paraissaient assez considérables pour faire croire à Victor Marchand que la jeune personne aurait une riche dot. Mais, comment oser croire que la fille du vieillard le plus entiché de sa grandesse qui fût en Espagne, pourrait être donnée au fils d’un épicier de Paris ! D’ailleurs, les Français étaient haïs. Le marquis ayant été soupçonné par le général G..t..r, qui gouvernait la province, de préparer un soulèvement en faveur de Ferdinand VII, le bataillon commandé par Victor Marchand avait été cantonné dans la petite ville de Menda pour contenir les campagnes voisines, qui obéissaient au marquis de Léganès. Une récente dépêche du maréchal Ney faisait craindre que les Anglais ne débarquassent prochainement sur la côte, et signalait le marquis comme un homme qui entretenait des intelligences avec le cabinet de Londres. Aussi, malgré le bon accueil que cet Espagnol avait fait à Victor Marchand et à ses soldats, le jeune officier se tenait-il constamment sur ses gardes. En se dirigeant vers cette terrasse où il venait examiner l’état de la ville et des campagnes confiées à sa surveillance, il se demandait comment il devait interpréter l’amitié que le marquis n’avait cessé de lui témoigner, et comment la tranquillité du pays pouvait se concilier avec les inquiétudes de son général ; mais depuis un moment, ces pensées avaient été chassées de l’esprit du jeune commandant par un sentiment de prudence et par une curiosité bien légitime. Il venait d’apercevoir dans, la ville une assez grande quantité de lumières. Malgré la fête de saint Jacques, il avait ordonné, le matin même, que les feux fussent éteints à l’heure prescrite par son règlement. Le château seul avait été excepté de cette mesure. Il vit bien briller çà et là les baïonnettes de ses soldats aux postes accoutumés ; mais le silence était solennel, et rien n’annonçait que les Espagnols fussent en proie à l’ivresse d’une fête. Après avoir cherché à s’expliquer l’infraction dont se rendaient coupables les habitants, il trouva dans ce délit un mystère d’autant plus incompréhensible qu’il avait laissé des officiers, chargés de la police nocturne et des rondes. Avec l’impétuosité de la jeunesse, il allait s’élancer par une brèche pour descendre rapidement les rochers, et parvenir ainsi plus tôt que par le chemin ordinaire à un petit poste placé à l’entrée de la ville du côté du château, quand un faible bruit l’arrêta dans sa course. Il crut entendre le sable des allées criant sous le pas léger d’une femme. Il retourna la tête et ne vit rien ; mais ses yeux furent saisis par l’éclat extraordinaire de l’Océan. Il y aperçut tout à coup un spectacle si funeste, qu’il demeura immobile de surprise, en accusant ses sens d’erreur. Les rayons blanchissants de la lune lui permirent de distinguer des voiles à une assez grande distance. Il tressaillit, et tâcha de se convaincre que cette vision était un piége d’optique offert par les fantaisies des ondes et de la lune. En ce moment, une voix enrouée prononça le nom de l’officier, qui regarda vers la brèche, et vit s’y élever lentement la tête du soldat par lequel il s’était fait accompagner au château.

– Est-ce vous, mon commandant ?