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Un dimanche matin alors qu'il sort de sa chambre, Gicky, 6 ans, découvre le corps de sa mère ensanglanté en plein milieu du salon. N'ayant pas trouvé de réponse auprès de son père, il se lance avec ses frères David et Aaron dans une enquête remplie de zones d'ombre.
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Seitenzahl: 37
Veröffentlichungsjahr: 2023
PREFACE
LA MEMOIRE ERRONEE
ENTRE PLUSIEURS LIGNES
LA VIOLENCE C’EST MAINTENANT
TOUT SE TIENT A UN FIL …
COMME UNE EVIDENCE
LE TEMPS D’UN FLASHBACK
ELLE EST RESTEE
RETOUR SUR L’ECRITURE
D’abord, mettons tout de suite les choses au clair. Je vais vous parler de la violence que mon père infligeait à ma mère mais sachez qu’il n’était pas l’homme le plus méchant de la planète … Au contraire, il était le meilleur papa du monde. Seulement, il avait un grand défaut : il battait ma maman.
Oui, je mesure l’ampleur : « Gicky, t’es prêt à cracher sur la mémoire de ton père ? ». Rassurez-vous, ma mère ne me le permettrait jamais. D’ailleurs, j’ai une confidence à vous faire : « Elle ne sait pas que j’ai décidé de raconter son histoire ».
En réalité, elle ne me laissera jamais la publier. Alors, plutôt que de vous parler d’elle, je vais vous parler de moi.
Surprenant non ? Vous vous demandez sûrement en quoi mon histoire peut vous être utile : « On s’en fout de votre histoire Gicky ! ».
Je comprends votre indifférence mais, sachez une chose : Les violences subies par l’un des parents dans un couple affectent aussi les enfants.
A mon héroïne, ma mère, ma source de motivation, je dédie ce livre. Attendez, je le dédie aux vôtres aussi pour ce qu’elles sont : FEMMES !
……… La violence est souvent une mise en acte de l’impuissance.
Jacques SALOME
………. La violence commence où la parole s’arrête.
Marek HALTER
……….. C’est la même vie.
John BERGER
Kisangani, le temps d’un été
Début de l’été. Je note tout dans un coin de ma tête. J’avais 6 ans.
Aurai-je la force de tout raconter un jour ?
Je n’ai jamais pensé à devenir écrivain dans ma vie.
D’ailleurs, quel est cet enfant qui rêve d’être barbouilleur étant grand ?
Certes, j’avais des ambitions mais je ne me voyais pas en Victor Hugo plus vieux.
Moi, mes rêves étaient de devenir un « super-héros » comme Batman.
Attendez, ne me jugez pas tout de suite : « Mais voyons, super-héros, ce n’est pas un vrai métier ça ! »
Je vous l’accorde. En grandissant, j’ai compris que ce genre de métier n’existait que dans les films Marvel.
Laissez-moi juste le temps de profiter de ce moment d’innocence qu’offre l’enfance. Cette fameuse période où nous construisons inconsciemment notre personnalité.
Je voulais devenir super-héros pour pouvoir secourir ma mère une fois que mon père aurait la fâcheuse idée de lever sa main sur elle.
Je dois à nouveau vous confier quelque chose : « Personne n’a pu déchiffrer mon petit plan secret jusqu’ici ».
Comment aurais-je pu annoncer à mon père lors d’un repas de famille que j’avais l’intention de le battre une fois qu’il oserait frapper ma mère ?
D’ailleurs, je déteste les discussions qui naissent autour d’un repas de famille : je m’en fous éperdument de savoir que mon oncle vient d’acheter un nouveau scooter pendant que je suis entrain de déguster mon Mafé.
J’ai toujours eu du mal à comprendre que les gens préféraient entendre ce genre d’histoires plutôt que de savourer langoureusement leurs plats.
Non, je m’emballe un peu trop (je suis de nature chineur). En réalité, il y a une seule chose que je détestais le plus quand j’étais petit. C’était quand mon père battait ma mère.
Ne partez pas !
Je n’ai jamais aimé mentir et je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que les enfants sont des menteurs par excellence. L’oppression ou parfois l’impuissance poussent l’enfant à maquiller certaines vérités.
« Cela m’importe peu ». Ce que vous appelez mensonge, était ma seule chance de survie.
J’aurais aimé regarder mon père dans les yeux comme font les hommes et lui dire que j’avais l’intention de le battre pour lui faire ressentir la souffrance qu’il infligeait à ma mère.
Non seulement, je n’avais pas le courage mais physiquement, je n’étais pas prêt à mettre en danger mes petits muscles de canard face à sa corpulence monstrueuse.
Alors, je mentais à chaque fois qu’on me questionnait sur mes passions. Je disais que je voulais être avocat. Mon père n’était pas d’accord avec ce choix.
Il ne voulait pas que je finisse au chômage comme mes autres frères qui avaient choisi le même parcours.
J’estimais qu’il n’avait pas à choisir à ma place : adopté !
Suivez-moi.