Émeraude GT - Véga Urei - E-Book

Émeraude GT E-Book

Véga Urei

0,0

Beschreibung

Un prince oublié et un mercenaire se battent violemment pour posséder l’Émeraude, une source intarissable de pouvoir. Celle-ci se brise en trois fragments égaux ; ce qui entraîne une grande explosion et la disparition mystérieuse des combattants. Vingt-cinq ans plus tard, des rumeurs sur la localisation des morceaux de l’Émeraude suscitent l'intérêt des bandes armées. Alors que leur chasse sème pillages et massacres partout dans la contrée, un guerrier célèbre, Lawrence, se rend à la capitale afin de trouver de l’aide et mettre fin aux tueries. Il entraînera le lecteur dans une aventure fantastique, périlleuse et pleine de rebondissements.


À PROPOS DE L'AUTEURE 


Véga Urei écrit pour aider les gens à s’échapper de leur quotidien. Émeraude GT est la nouvelle aventure que ce comédien entreprend pour colorer davantage sa vie.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 334

Veröffentlichungsjahr: 2022

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Véga Urei

Émeraude GT

Roman

© Lys Bleu Éditions – Véga Urei

ISBN :979-10-377-7687-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

Vingt-cinq ans jour pour jour avant que notre histoire ne débute, deux puissants guerriers, l’un prince oublié, l’autre mercenaire sans limites, se battirent longuement pour devenir le nouveau possesseur de l’Émeraude. Cependant, alors que les combattants commençaient à être épuisés, une chose inexplicable arriva : l’Émeraude se brisa en trois fragments parfaitement égaux. Cela provoqua une explosion qui fit disparaître les deux hommes. Après cet évènement, plus personne n’entendit parler de l’Émeraude et la position de ces fragments reste inconnue.

Chapitre 1

À l’aube d’une ère nouvelle

L’odeur était celle de la mort, mélangée à celle du bois carbonisé d’un petit village dévasté. On eût dit qu’une tempête de feu était passée par là ; mais, en réalité, le village avait été saccagé par des pillards, des mercenaires, et même des soldats. Personne, cependant, ne savait qui ils étaient ; la plupart des survivants étaient battus moralement par ce qu’ils venaient de vivre. Aucune maison n’était restée debout ; les flammes qui, jadis, avaient fait des ravages étaient redevenues braise et il ne restait du village que de la fumée noire et brûlante. On se servait des dernières planches encore utilisables pour faire les croix au-dessus des trous où on entreposait les cadavres d’hommes, du moins ce qu’il en restait.

Pourtant, alors que les survivants regardaient les décombres et qu’ils installaient des croix ou qu’ils creusaient des tombes, tous, soudainement, se retournèrent vers un homme. Cet homme marcha sur ce qui restait de la grande allée et se dirigea vers la sortie du village. Il était d’une taille respectable, entièrement vêtu de noir. Il avait un long manteau qui se laissait porter par le vent et dont le col cachait une partie du visage. Ses gants noirs étaient en cuir souple et ses bottes en cuir renforcé par des morceaux d’acier au niveau des extrémités et des tibias. Il avait les cheveux mi-longs et noirs avec une légère ride sur son front. Ses yeux étaient d’un vert parfait, qui semblait briller au soleil. Son regard était calme et froid ; il regardait droit devant lui et ne prêtait pas attention aux malheureux à côté de lui. Mais le plus étonnant chez lui était ses deux épées croisées comme deux mains dans son dos. D’une beauté rare, on pouvait voir aisément son reflet sur la lame. Elles étaient en tout point identiques ; et le milieu des lames représentait des flammes noires. Pas une rayure ne paraissait, comme si elles n’avaient jamais servi.

Comme il sortait du village, un cri d’enfant se fit soudain entendre :

« Lawrence ! »

L’homme se retourna et vit un enfant courir vers lui puis s’agripper à ses jambes.

« Pars pas sans moi ! » dit l’enfant presque en pleurant.

« C’est trop dangereux, je ne peux t’emmener avec moi ; reste ici. Aussi improbable que cela puisse paraître, tu y seras plus en sécurité que dehors. »

« Mais si je reste ici, je serais seul, et je n’ai plus que toi. »

Lawrence ferma les yeux et réfléchit. Au bout de quelques secondes, il accepta mais à contrecœur. L’enfant s’appelait Stalion. C’était le diminutif de son prénom. Fils d’un grand médecin, il était âgé de 10 ans et habillé d’une petite toge de médecin : sûrement un cadeau de son père.

« D’accord, gamin ; mais ce voyage ne sera pas de tout repos. Tu es prêt ? »

— Oui, répondit Stalion, qui s’était calmé, mais on va où ?
— On va à la capitale du royaume Zaksos et, précisément, au palais royal pour voir le roi lui-même, où je te laisserai.
— Pourquoi ?
— Je te l’expliquerai en chemin, répondit Lawrence.

Ils sortirent du village et partirent pour la capitale.

Chapitre 2

Réalité

Cela faisait déjà deux jours que nos deux héros marchaient en direction de la capitale et que Lawrence avait expliqué à Stalion ce qui se passa il y a vingt-cinq ans. Celui-ci était un peu émerveillé, comme si on lui avait raconté une histoire tirée d’un conte de fées ; mais une question vint à l’esprit du garçon :

« Mais pourquoi demander de l’aide à un royaume qui a fait cette guerre et pourquoi le royaume Zaksos et pas un autre ?

— Il est vrai que demander de l’aide à un ancien royaume en guerre n’est pas la meilleure idée ; mais de tous les royaumes, celui de Zaksos est de loin le plus pacifique.
— Tu sembles bien connaître ce royaume.
— En effet, je viens d’un village de cette contrée.
— Et quel genre d’aide demanderas-tu au roi ?
— Tu verras quand je lui en parlerai.

— Tu crois qu’il acceptera ?

— Espérons… Tu poses beaucoup de questions, je trouve.

— Bah, j’ai jamais quitté mon village, alors je veux savoir où je mets les pieds. »

Alors que nos deux amis parlaient en marchant, un individu suspect vint les interpeller.

« Passez-moi votre fric ou vous le regretterez. »

À ce moment-là, l’individu, qui semblait être un bandit, dégaina une épée courte et la pointa vers Lawrence. Celui-ci fit signe à Stalion de reculer ; il s’exécuta.

« Oh ! je vois, on veut la guerre, dit le bandit en souriant.

— Toi tu veux mourir, répondit Lawrence ».

Le bandit se mit à rire. Alors, Lawrence courut vers lui, dégaina une de ses épées et le frappa à une vitesse exceptionnelle. Le bandit, grâce à un réflexe miracle, para l’attaque verticale de Lawrence. Mais celui-ci, ayant dégainé son autre épée à une vitesse incroyable, transperça le pauvre homme.

Il mit quelque temps à comprendre que c’en était fini de lui. Lawrence leva l’épée où était transpercé l’homme et celui-ci commença à crier de douleur. Il essayait de s’accrocher à la lame pour éviter de glisser ; mais ses mains furent coupées par le tranchant et le sang, bientôt, cacha les flammes noires dessinées sur l’épée. Lawrence décapita l’homme de son autre épée, donna un coup dans le vide pour éjecter le sang et rengaina ses armes.

Stalion, quant à lui, était resté là, choqué par ce qu’il venait de voir ; ses yeux regardaient encore le corps ensanglanté du bandit. Lawrence s’approcha de lui et dit :

« Vois-tu où tu mets les pieds ? C’est pour cela que je veux que tu restes dans le palais. Tu devras t’attendre à ce genre de choses dorénavant, car même en étant en sécurité chez les Zaksos, le monde va bientôt redevenir chaos, comme il y a vingt-cinq ans. »

Lawrence prit l’épée du bandit et la tendit à Stalion.

« Prends ça », dit Lawrence.

Stalion fit un signe de la tête, prit l’épée, regarda le corps, ferma les yeux et baissa la tête. Il regarda ensuite Lawrence et nos amis reprirent le chemin de la capitale qui était maintenant visible à l’horizon.

Chapitre 3

Généalogie

Anaria est la capitale et l’une des villes les plus prospères du royaume Zaksos. Cette ville est entourée d’une muraille qui, dit-on, n’a jamais cédé. Le commerce y est le plus prospère et la plupart des habitants qui y vivent sont des gens haut placés, fortunés, voir les deux. Cette ville possède quatre quartiers, sans compter le palais. Le premier quartier est celui des affaires, situé à l’ouest, le second est le quartier dit populaire, on y trouve de tout, situé au nord. Le troisième quartier est dit « bourgeois », son nom explique tout et, enfin, le quatrième et dernier quartier est le quartier militaire, principalement composé de casernes, on dit que c’est là que l’on trouve les meilleurs archers.

Nos deux amis arrivèrent devant une des trois portes qui composaient la muraille. La porte sud, dite la porte du Destin. Celle-ci menait directement au quartier militaire ; c’est le plus court chemin pour aller au palais. Sur cette porte figuraient plusieurs noms reliés entre eux.

« C’est quoi tous ces noms ? demanda Stalion.

— C’est un arbre généalogique de la famille Zaksos », répondit Lawrence.

Il pointa du doigt un nom et dit :

« Tu vois ce nom entouré d’or ? C’est le roi actuel, Sagan Zaksos, un roi pacifiste et aimé de son peuple. On dit que dans sa jeunesse, il était un bon guerrier, mais il a aujourd’hui cinquante ans et ne s’occupe plus que des affaires sociales et politiques de son royaume. »

Il leva la tête vers le haut de la porte et dit :

« Les deux premiers noms que tu vois sont Sigue Zaksos et Cassiopée. Sigue était un simple paysan, il est devenu roi grâce à une ravissante et mystique femme, Cassiopée. Cette femme est tombée amoureuse de Sigue et l’a fait roi, par amour. On dit que c’était une puissante Télékinisiste. Cette histoire se serait passée il y a mille ans et c’est ce qui a donné naissance au royaume Zaksos. Enfin, selon la légende et, crois-moi, la plupart des noms que tu vois n’existent pas ou alors leur existence sont remise en cause. Enfin, ça ne t’intéresse sûrement pas. »

Lawrence sourit et avança vers le garde pour ouvrir la porte, mais il vit Stalion qui continuait à regarder la porte.

« Un problème ? dit Lawrence.

— Sagan a un fils ?
— Oui, Orion Zaksos.
— C’est donc lui l’héritier ?
— Exact, mais où veux-tu en venir ?
— Bah, je vois que Sagan a un frère aîné et que celui-ci a eu une femme et un fils. Ce dernier est donc l’héritier ; mais, étrangement, leurs noms ont été effacés.
— En effet, peu de gens les connaissent. Le deuxième enfant de l’ancien roi fut renié de la famille, par ce roi lui-même, et fut exilé. Quant à sa femme et son fils, ils furent officiellement exécutés. »

La grande porte s’ouvrit et nos deux amis entrèrent à Anaria.

Chapitre 4

Iris Chozi

Après avoir traversé rapidement le quartier militaire, nos deux amis se retrouvèrent face à l’immense palais Zaksos. La porte principale était grande ouverte et on pouvait y rentrer comme dans un moulin. Mais la sécurité était maximale, les gardes étaient armés et prêts à tuer au moindre incident. Et cela n’échappa pas à nos amis, car à peine furent-ils dans le hall principal que deux gardes les interpellèrent.

« Monsieur, vos épées, je vous prie ; on vous les remettra en main propre à votre sortie. » Lawrence les regarda d’un air contrarié.

« Ne nous obligez pas à utiliser la force, monsieur, dit l’un des gardes, prêt à dégainer son épée.

« C’est bon, soldats, dit une voix provenant de derrière eux ; laissez-les !

— Bien, Générale. »

Les deux soldats firent un salut de la main et se retirèrent. Lawrence et Stalion se retournèrent et virent une ravissante guerrière qui les regardait en souriant. Elle était rayonnante et joyeuse comme si elle était contente de les voir. Elle avait des cheveux brun cuivre, longs jusqu’au cou où ils se relevaient. Elle était habillée d’un long manteau vert, comme la plupart des soldats de Zaksos, avec des épaulières blanches. Elle avait un pantalon de combat vert avec des bottes blanches à talons. Et, enfin, elle tenait dans son fourreau à ceinture une longue épée dont le manche était orné de pierres et d’or.

« Désolée pour le dérangement ; le roi vous attend, dit-elle.

— J’ignorais qu’il était au courant de ma venue, dit Lawrence.
— Le roi sait beaucoup de choses, répondit-elle en souriant. »

Lawrence et Stalion la suivirent. Stalion était émerveillé par les couloirs et le hall du palais. En effet, le hall faisait cinq fois plus grand, en superficie, que son village. Les piliers de marbre, les tableaux et les dorures montraient la puissance et la richesse du royaume. Mais alors qu’il contemplait la splendeur des lieux, une question vint à l’esprit du garçon, il regarda la jeune guerrière. Puis il parla tout bas à Lawrence :

« Cette femme est-elle vraiment générale ?

— Oui, sous ses airs juvéniles et joyeux se cache un véritable monstre, dit Lawrence. Iris est la générale en chef de toutes les armées du royaume Zaksos. Seul Sagan peut la commander. On dit que là où elle passe tout devient cendre. Les images que j’ai vues des villages, des villes et même des royaumes qu’elle terrassait sont horribles : personnes démembrées, brûlées vives, et j’en passe. Ce que j’ai fait au bandit la dernière fois n’était rien en comparaison à ce qu’elle a commis.
— C’est dur à croire que cette femme soit une guerrière sans pitié.
— Pourquoi ?
— Elle t’a regardé comme si tu étais son petit ami.
— Tu trouves ?
— Bah… Un peu.
— Je pense plutôt qu’elle cherche à se faire des amis. Sa réputation n’est pas des meilleures et beaucoup de gens doivent la juger. Mais d’après ce que je sais, elle fut récupérée par Sagan quand elle était petite et elle s’est forgé un caractère de guerrière, sûrement à cause d’un drame. Alors, quand elle voit un type avec deux épées dans son dos, elle pense qu’elle pourra au moins lui parler.
— Elle est un peu folle, je trouve.
— Tu sais, quand on n’a pas d’amis et que l’on vit dans les combats et la guerre, on n’a plus toute sa tête. Un peu comme… »

Lawrence ferma les yeux et s’arrêta.

« Un problème ? s’enquit Iris qui s’était retournée.

— Non, rien, répondit Lawrence. »

Et ils continuèrent à marcher vers la salle de réunion du palais.

Chapitre 5

Une aide… surprenante

Une fois devant la porte de la salle de réunion, nos deux amis furent surpris de n’y voir aucun garde. Iris leur ouvrit.

« Entrez, je vous prie », dit-elle.

Lawrence hésita quelques secondes, puis entra.

La salle était tristement vide, c’était sombre ; seule la table était éclairée. Au bout de celle-ci, il y avait un homme. Il était d’un certain âge, mais très bien conservé. Il était assis, les yeux fermés, et attendait patiemment, les coudes sur la table et les mains serrées. Il avait de longs cheveux vert sombre. Ses épaulières et sa cuirasse verte ornée de symboles dorés montraient son importance.

« Sagan Zaksos premier, dit Lawrence. »

Iris s’avança et se mit debout à côté du roi. Sagan ouvrit les yeux et regarda Lawrence d’un air indifférent.

« Je sais pourquoi vous êtes venu ; faites-moi un rapport et dites-moi votre requête.

— Bien, sire, répondit Lawrence. Vingt-cinq ans ont passé depuis les dernières batailles ; mais, il y a peu de temps, elles ont repris. Plusieurs factions ont commencé leurs ravages. Le village de cet enfant, dit-il en désignant Stalion, a été ravagé par une de ces factions et je sais que ce n’est pas un cas à part. Je sais aussi que vous savez pourquoi.
— La convoitise des hommes… Il y a peu, certaines personnes ont découvert et révélé l’emplacement des trois fragments de l’Émeraude. Cela a formé des groupes de guerriers, de justiciers, de fous, et j’en passe, pour aller les chercher et, malheureusement, pour leurs idéaux, les forts s’affrontent entre eux et certains n’ont aucune pitié pour les faibles, comme il y a vingt-cinq ans.
— Sire, je vous demande votre aide pour chercher les fragments et vous les rapporter.
— Les endroits où sont cachés les fragments sont des sortes de sanctuaires d’origine inconnue et difficiles d’accès, beaucoup de personnes ont essayé ; personne n’a réussi.
— Je réussirai, mais pas seul. C’est pour cela que je vous demande votre aide, j’ai besoin de personnes expertes dans les combats, d’une aide financière et… »

Sagan l’interrompit et dit :

« Comprenez, jeune homme, que je ne suis pas en mesure de vous donner tout ça, si on est seulement quatre dans cette pièce, c’est parce que je ne veux pas que cette affaire s’ébruite. Si jamais mon peuple ou mon conseil apprend ce qui se passe dehors, je serais obligé de lever une armée ; car mon peuple prendrait peur. Je ne tiens pas à commettre les mêmes erreurs que mon père. Cela dit, je ne peux rester les bras croisés. Je vais donc essayer de répondre à votre requête du mieux que je peux.

— Mais, sire, interrompis Iris, pourquoi faire confiance à un inconnu, je pourrais…
— Non ! Générale, je ne peux vous envoyer faire cette mission. Si je vous envoie, mon conseil s’en apercevrait. De plus, vous connaissant, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
— Mais je ne suis pas un monstre ! cria-t-elle. »

Elle s’enfuit en courant, en pleurant et en regardant très méchamment Lawrence. Elle claqua la porte derrière. Lawrence la regarda dans sa fuite et, une fois la porte claquée, se retourna vers Sagan.

« Vous disiez ? » dit-il.

Sagan le regarda fixement et dit :

« Je pense pouvoir vous envoyer deux personnes de confiance. Pour ce qui est du financement du voyage, j’ai peut-être une idée. Je vais organiser un combat dans notre arène mythique contre eux. Je pense que le prix de l’entrée et le nombre de spectateurs seront un bon financement. En plus d’être discret, vous pourrez tester leur niveau.

— C’est une plaisanterie ? demanda Lawrence légèrement surpris.
— En aucun cas, jeune guerrier, sachez qu’à Anaria, les combats d’arène son très populaires et fructueux, dit-il en se frottant les mains.
— Je ne sais que répondre, dit Lawrence désappointé, et qui sont ces deux personnes de “confiance” ?
— Mon fils et ma Belle-fille. »

Lawrence se mit à rire quelques secondes puis se calma. Stalion fut surpris de sa réaction peu commune.

« Vous envoyez le prince et vous refusez d’envoyer votre général ? dit-il.

— Je dirais au peuple que vous êtes leur futur garde du corps pour leur prochain voyage diplomatique chez les Van Würm et que ce combat sert à vous tester.

Lawrence resta de marbre quelque seconde puis regarda le Roi en disant :

— C’est un peu farfelu, mais je suppose que je n’ai pas le choix. J’accepte. »

Chapitre 6

Première rencontre… musclée

La nuit commençait à tomber sur Anaria. La foule était venue en masse pour voir le couple princier combattre. L’arène était principalement constituée de sable sur sa surface avec des tribunes autour, un peu en hauteur pour éviter certains débordements. Il y avait une place spéciale au milieu des tribunes pour le Roi, celui-ci était aussi venu pour voir son fils et sa belle-fille combattre.

Ceux-ci se trouvaient dans les vestiaires qui étaient au sous-sol de l’arène. Orion ressemblait assez à son père, il avait les mêmes yeux ; mais sa bouche et son nez étaient plus fins et juvéniles que le Roi. Il avait une armure légère aux couleurs de son royaume avec une épaulière de cuir sur son bras armé. Son arc était principalement en acier, d’une légèreté incomparable, qui représentait des sortes d’ailes. Il banda son arc pour le préparer au combat.

La jeune princesse, quant à elle, paraissait plus sérieuse et plus noble que le jeune prince. Elle avait une longue robe arborée de dorures, de signes quelque peu étranges et des épaulières petites et légères. Son visage était magnifique avec des yeux fins et somptueux. Une chevelure cuivrée qui fit tourner la tête à plus d’un. Elle avait entre ces mains une sorte de grimoire.

« Est-on obligé de faire cela ? demanda la jeune princesse.

— Oui, Rose. Mon père nous met à l’épreuve dans ce duel avec ce mystérieux personnage, il veut être sûr que le trône sera bien conservé. On doit ensuite accompagner cet homme pour accomplir une mission assez risquée.
— Je le sais bien ; mais cela cache des choses.
— À mon avis, cette mission sera des plus importantes, mais je l’ignore. Ce duel n’est que pour financer notre voyage, ce qui prouve qu’il sera long et le fait que mon père envoie son fils et sa belle-fille dans cette aventure me dit que cette mission est vraiment d’une importance vitale. J’espère que l’homme qu’on accompagnera sera sympa et nous donnera des réponses. »

Le jeune couple entra dans l’arène assombrie par la nuit et fut acclamé par la foule. Il salua les spectateurs et regarda la silhouette de l’homme caché par la nuit.

« Qui est-ce ? » se demanda Orion.

Lawrence ouvrit les yeux, ils brillaient d’un vert éclatant. Le jeune couple ne voyait que cette lueur. La foule fut surprise également par cet éclat. Rose regarda Lawrence :

« C’est impossible, dit-elle.

— Tu le connais ? dit Orion
— Non, mais cet homme est grièvement malade.
— Comment ça ?
— Ses yeux verts sont dus à une attaque frontale de l’Émeraude, rares sont ceux qui survivent au choc, et ceux qui y survivent sont atteints d’une maladie qui a pour conséquence une douleur continue dans tout le corps les torturant et les tuant dans les jours voire les heures qui suivent. Ils se mettent à cracher et à pleurer du sang, à convulser, à perdre connaissance et enfin à mourir. Personne ne sait soigner cela et c’est un miracle qu’il soit encore debout ».

Les gardes de l’arène allumèrent les torches et ils distinguèrent enfin le visage de Lawrence.

« Vous semblez bien informée, jeune princesse, dit Lawrence. Cette maladie me ronge de jour en jour, mais contrairement aux autres, je ne puis en mourir et croyez-moi, jeune princesse… » Une larme de sang coula sur sa joue « … j’aurais préféré crever plutôt que de continuer à subir mon Châtiment. Enfin, mon histoire n’a pas lieu d’être pour le moment et en ces lieux. » Il sortit une de ses épées et se mit en position.

« Attention, Rose, il a l’air balèze, dit Orion.

— Ne t’inquiète pas, répondit-elle ».

Elle commença à se concentrer et tendit la main vers Orion, un voile lumineux vint se mettre devant eux.

« Une puissante magie protectrice, intéressant, dit Lawrence ».

Le juge de l’arène cria :

« Que le duel commence ! »

À peine ces mots avaient-ils été prononcés que Lawrence était déjà devant Orion et lui donna un puissant coup. La Lame fut arrêtée par le voile protecteur.

« Tu crois qu’une lame peut briser une telle magie, dit Orion

— Non, du moins pas de cette manière »

Il sourit, prit appui grâce à son épée sur le voile protecteur, sauta derrière Orion, prit appui sur son dos et se propulsa vers Rose mettant Orion à terre. Il arriva à une telle vitesse que la lame brisa le voile protecteur de Rose et passa à quelques millimètres de son cou. Elle resta pétrifiée par la peur.

« De… de… toute… ma vie… je n’ai jamais… vu… une lame… briser un voile magique.

— Mes épées ont été forgées dans un alliage connu que de mon défunt père. Cette matière a la particularité d’être légère et presque indestructible. Elles furent maniées dans les temps de Chaos et lors de mon désespoir. Elles sont mes seules et uniques amies, et mes seuls souvenirs de ma vie d’antan… Jamais je ne m’en séparerai et elles ne me feront jamais défaut. Je les ai baptisées “My Final Hope” »

Le juge cria :

« Princesse Rose Van Würm, éliminée ».

Elle resta sans bouger encore sous le choc, Orion courut vers elle et l’enlaça

« Ça va ? dit-il inquiet.

— Ça va, répondit-elle difficilement.
— Ça promet pour la suite, dit Lawrence.
— Espèce de Salaud ! cria Orion. » Il tira trois flèches vers Lawrence.

Celui-ci en para deux avec sa lame et esquiva la dernière par un mouvement de tête. Mais Orion en profita pour arriver face à Lawrence et lui donna un coup de poing. Celui-ci recula un peu, mais vit une autre flèche arriver sur lui, il sauta à l’autre bout de l’arène afin d’avoir une meilleure vue de l’archer.

Orion sauta à son tour et son arc s’illumina, il le tendit et tira des milliers de flèches magiques sur Lawrence.

« C’en est fini. Enfoiré ! »

Lawrence, surpris, sortit sa deuxième épée et para les flèches tant bien que mal jusqu’au moment où il cria fortement, il lança une de ses épées. Orion l’esquiva de peu, il eut à peine le temps de regarder devant lui qu’il sentit une lame froide sur son cou.

« C’est terminé, dit Lawrence. »

Une heure après le combat terminé, Sanga convoqua Rose et Orion dans une large pièce et sombre avec juste une grande table au milieu.

« Approchez, dit Sanga au jeune couple, il est temps de vous informer de la situation. Le monde est en train de changer. Une ère de Chaos se prépare, comme il y a vingt-cinq ans. L’homme que vous avez combattu m’a donné certaines preuves sur mes craintes. J’ai donc décidé d’agir discrètement.

— Une ère de Chaos ? dit Orion avec une certaine surprise.
— Comme tu le sais déjà, vingt-cinq ans auparavant les guerres ravagèrent beaucoup de villages, de royaumes et d’innocents à cause de la cupidité de l’homme et de sa soif de pouvoir.
— L’Émeraude en était la cause, n’est-ce pas ? dit Rose.
— En effet, répondit Sanga, ce joyau d’énergie d’origine inconnue est capable d’apporter la vie comme la mort. Aujourd’hui, les flux d’énergie laissés par l’Émeraude nous permettent de vivre mieux, d’améliorer notre quotidien et de favoriser le progrès. Mais j’ai connu l’époque où l’Émeraude existait encore et je souhaite que le futur de mon Royaume et de ma famille ne vive pas les mêmes horreurs que j’ai vues.
— Mais l’Émeraude a été détruite il y a vingt-cinq ans. Quel est donc le problème ? demanda Orion.
— Elle n’a jamais disparu », répondit une mystérieuse voix.

Tous se retournèrent vers la voix, ils virent Lawrence adossé au mur, les yeux fermés et les bras croisés.

« L’Émeraude est toujours sur Terre, elle continue de répandre le Chaos en utilisant la folie et la soif de l’homme tout en se nourrissant de la peine de ses victimes. Notre mission sera de détruire l’Émeraude.

— Détruire l’Émeraude ? Mais enfin, c’est notre source d’énergie, il serait fou de vouloir la détruire, dit Rose.
— Il serait fou de laisser le sang couler, de laisser la mort s’installer et de laisser le monde courir à sa perte.
— Si l’Émeraude est utilisée à bon escient, il n’y aura pas beaucoup de risques.
— Ce n’est pas vous qui l’utilisez, c’est elle qui vous utilise. L’Émeraude n’est qu’une forme minérale de magie supérieure. Elle est capable de corrompre l’homme et de le guider dans son désir de destruction. Ce n’est pas un joujou qu’on peut utiliser comme bon nous semble.
— Êtes-vous sûr de ce que vous dîtes ? Je trouve que ce que vous dîtes est un peu gros, ce n’est pas parce que vous êtes malade à cause de l’Émeraude que la détruire vous soignera.
— En effet, selon mes recherches, cela provoquera l’expulsion du flux d’énergie négative de L’Émeraude compris dans mon corps provoquant la rupture de tous mes vaisseaux sanguins, ce qui provoquera ainsi ma mort. »

Un silence parcourut la salle.

« Le lac Shukumei débordant de l’énergie de L’Émeraude sera notre destination, dit Lawrence, mais ayant déjà fouillé ce Lac, nous irons au village Shukumei, bien qu’éloignés l’un de l’autre, ces lieux ont certainement un rapport ou un lien entre eux. »

Lawrence se mit à marcher vers la porte de la Salle quand Orion l’interpella :

« Qui êtes-vous ? Pourquoi nous ?

— Je suis Lawrence, c’est tout ce que vous avez besoin de savoir. Quant à l’autre question, ce n’est pas à moi d’y répondre. » Il sortit de la Salle. Orion se tourna vers son père.

« L’heure est bien plus grave que je ne le pensais, dit Sanga, si l’Émeraude est belle et bien de retour et si certains royaumes sont au courant, ils n’hésiteront pas à nous attaquer. Je me dois de rester auprès de mon peuple, et, si Anaria devait être ravagé, je te saurais au moins en vie auprès de ce jeune guerrier. Tu es l’avenir de ce Royaume, avec Rose vous représenterez le futur des Zaksos. »

Orion et Rose restèrent abasourdis par ces paroles.

« Père, je…

— Partez maintenant. »

Orion regarda Rose, puis sortit de la Salle. Sanga regarda par la fenêtre de la pièce sombre, et se mit à parler tout seul.

« Lawrence, malgré les épreuves que tu as endurées, tu es resté fidèle à l’Humanité alors que c’est la cause même de ta peine. Tu es maintenant l’espoir d’un Monde déjà meurtri. »

Il se leva, puis prit également la porte.

Chapitre 7

L’équipe s’agrandit

Le jour se levait à peine sur Anaria, que Rose et Orion attendaient déjà à la porte Est du rempart de la ville. Ils virent arriver Lawrence accompagné de Stalion. Orion les interpella :

« Qui est-ce ? demanda-t-il.

— Un jeune garçon, surnommé Stalion, dit Lawrence.
— Mais attendez, ce n’est qu’un enfant, dit Rose.
— Je sais, répondit Lawrence, mais il tenait à m’accompagner.
— Il sera plus un poids qu’autre chose, dit Orion.
— Hey ! Interpella Stalion. Je vous serai sûrement très utile, je suis le fils d’un grand médecin.
— Son père était Nikita Ishi, dit Lawrence.
— Le grand Nikita Ishi ? demanda Rose.
— Oui, répondit Lawrence.
— Quand tu as dit “était”, cela veut dire qu’il est décédé ?
— Cet enfant est le seul survivant de son village. »

Orion fut gêné.

« Acceptez mes excuses, dit-il à Stalion.

— Les miennes aussi, ajouta Rose. »

Stalion baissa la tête.

« Ça suffit pour l’instant, dit Lawrence, partons. »

Et c’est alors qu’un enfant, un couple princier et un mystérieux et puissant guerrier partirent en direction de l’extrême Est. La destination de Lawrence était simple, Shukumei. Cette ville se situe à la frontière Est du Royaume Zaksos. Bien que se situant à l’intérieur du Royaume, c’était un lieu indépendant au niveau législatif et militaire. La culture de cette ville était basée sur le progrès de la haute technologie. Étant l’un des rares lieux qui n’avait pas subi directement les guerres de jadis, son développement fut considérable par rapport aux autres villes comme Anaria.

« Faut-il vraiment qu’on aille à Shukumei, c’est un lieu paumé, dit Rose en protestant un peu.

— Shukumei est un lieu primordial, dit Lawrence en se retournant vers Rose ; c’est un lieu où la technologie est très supérieure à la normale. Nous pourrons trouver conseils, astuces et matériels précieux pour notre continuation. De plus, la coïncidence du nom de cette ville avec le lac Shukumei, se situant à l’est du Noutan, attise ma curiosité, mais cela est plus pour ma culture personnelle.
— Tu ne nous dis pas tout, n’est-ce pas ? dit Orion.
— En effet, dit Lawrence, mes recherches ont abouti à une théorie que j’aimerais expérimenter, mais rassurez-vous, vous le saurez en temps voulu. »

Lawrence reprit sa route, suivi par le reste de l’équipe vers le village de Shukumei.

Après un jour et demi de marche sans encombre et malgré les nerfs de Lawrence ayant subi les plaintes de ses amis, nos aventuriers arrivèrent enfin à Shukumei. Ils furent surpris de voir un tel paysage. Il y avait des voitures, des immeubles, et même des champs et des vaches en banlieue de la ville. L’activité régnait, rien n’était statique. Le bruit, la pollution, la technologie abondaient en ces lieux. Ils furent tous les trois impressionnés et ébahis par un tel spectacle. C’était une ville bitumée et métallique.

Lawrence sourit, se retourna vers Rose et dit :

« Pas mal comme lieu paumé, n’est-ce pas ? »

« Il y a un chef du village ici ? questionna Stalion.

— Oui, bien que tous ici l’appellent Maire, dit Lawrence. La dernière fois que j’y suis allé, sa résidence se trouvait un peu en contrebas, à côté du centre-ville. Je pense qu’il n’a pas bougé depuis.
— J’aimerais savoir avec quels artifices ils combattent en cas de guerre.
— Ce n’est pas bien différent de nous, reprit Lawrence. Cependant, ils possèdent des armes à feu capables d’envoyer des balles plus rapides et perforantes qu’une flèche, ou encore des bombes, d’où le nom est assez explicite.
— Donc ils ont une puissance d’attaque, de vitesse et de défense supérieures à toute autre ville. Cela veut dire que si par malheur ils nous attaquaient, nous ne ferions pas le poids.
— En effet, dit Orion, mais notre royaume est capable de rectifier ces problèmes. Les éléments chimiques qu’apporte l’émeraude nous permettent d’alléger notre équipement comme les flèches, mais aussi d’améliorer leur dureté ainsi que leur souplesse. Ainsi, certaines lames parent les balles, et certaines flèches sont plus efficaces que leurs artifices ».

Après cette discussion, nos amis arrivèrent devant une maison faite d’une pierre blanche. Deux piliers gigantesques étaient situés à côté de la porte en bois. Les fenêtres entouraient la maison, et celles du dessus possédaient des balcons.

« Nous y sommes, dit Lawrence.

— Cette pierre est étonnamment blanche, dit Orion, un peu surpris.
— C’est du marbre, dit Rose. C’est une pierre extrêmement rare de nos jours. Je n’en avais jamais vu de mes yeux, je croyais qu’il n’en existait plus.
— Vous pouvez aller visiter la ville si vous le voulez, dit Lawrence, je vais m’entretenir seul avec le Maire ».

Il entra.

À son arrivée dans le couloir d’entrée, Lawrence fut surpris du calme de la maison. Il n’y avait personne à part un homme assis sur son siège, calme et posé. Il avait une trentaine d’années, d’une apparence assez banale. Il leva la tête et regarda Lawrence.

« Mes salutations, Monsieur le Maire. Je suis Lawre… »

Lawrence fut interrompu par le Maire :

— Je sais qui vous êtes, sa majesté Zaksos m’a prévenu de votre venue, ainsi que de votre requête. Avant toute chose, je veux que vous compreniez que mes moyens sont limités, je suis dans l’obligation de me réserver pour mes citoyens.
— Je comprends, dit Lawrence, mais sachez que toute aide, même minime, sera appréciée.
— Très bien, j’ai cinq jeunes et fiers combattants à vous proposer. C’est malheureusement tout ce que je peux vous donner.
— C’est déjà assez, Monsieur le Maire, mais sont-ils qualifiés ?
— Cela sera à vous d’en juger, jeune maître d’épées.
— Y aurait-il un endroit où je pourrais les « tester » en toute sécurité ?
— Il y a un terrain vague à côté du lycée où ils sont en ce moment, ça devrait faire l’affaire. Demandez le Prof Professor, il vous renseignera sur ces cinq jeunes hommes.
— Le Prof Professor ? Je devrais m’en souvenir, dit-il en souriant. Je vous remercie infiniment. Il commença à partir de la maison quand le maire l’interrompit verbalement.

« Le risque est-il aussi dangereux et imminent que vous l’insinuez ? »

Lawrence se retourna et regarda fixement le maire, celui-ci vit ses yeux vert écarlate.

« Voici la preuve que cela a déjà commencé. »

Il ferma les yeux et partit de la maison.

En prenant la direction du lycée, Lawrence passa à côté de Rose, Orion et Stalion. Il les regarda sans qu’ils le remarquent, ferma les yeux, et reprit sa route.

Les couloirs du lycée étaient mystérieusement vides. Lawrence scruta les corridors avant d’avancer vers la première porte qu’il trouva. Il attendit quelques secondes puis frappa. Aucune réponse ne se fit ouïr. Il renouvela l’opération. Il entendit un homme parler :

« Oui, c’est bon j’arrive. » Un homme ouvrit la porte

« C’est pourquoi ? dit-il d’un air pas très aimable.

— Excusez-moi, répondit Lawrence. Je cherche un certain M. Professor.
— Professeur Professor, dit-il d’un air vaniteux, c’est moi-même, dit-il. Qu’est-ce que vous voulez ?
— J’aurais besoin de m’entretenir avec vous.
— Pas le temps, répondit-il ».

Et il lui ferma la porte au nez. D’un air fier, Prof Profesor alla s’asseoir quand soudain la porte voltigea à travers la salle. Le Prof Profesor se cacha de peur sous son bureau. Lawrence entra, il vit les élèves dans la salle qui avaient tous l’air choqués.

« Bonjour », dit-il avec un sourire.

Les élèves restèrent figés.

Lawrence prit Le Prof Professor par le col et le souleva.

« Comme j’ai eu l’impression de vous ennuyer, je serai bref. J’aurais besoin de vos deux meilleurs élèves pour partir en voyage ».

Le prof sourit légèrement et désigna les deux élèves du fond. Lawrence lâcha Le Prof puis regarda plus attentivement. L’un avait un air sérieux, les cheveux noirs et un peu courts. Bien habillé, il n’avait pas l’air très apeuré. Ces yeux étaient bleu Océan. À côté de lui, il y avait un garçon roux aux cheveux reflet rouges et mi-longs, coiffés en pétard. Il avait un air de je-m’en-foutiste et portait de grosses lunettes sur le dessus de la tête.

« Compte pas sur moi, dit l’élève aux cheveux roux. Pas envie de risquer ma vie pour toi.

— Tu as peur ? demanda Lawrence, peut-être n’es-tu pas aussi fort qu’on le dit.
— Hey, je suis bien plus fort que tu ne le crois, mais j’ai pas envie ; c’est tout. »

Lawrence se tourna vers le Prof :

« Le Maire m’a dit qu’il y aurait cinq élèves disponibles.

— Comparés aux trois autres, ces deux-là sont largement supérieurs », répondit le prof Professor avec un certain sourire.

Lawrence se retourna vers les deux élèves :

« Je vous propose un marché, je vous combats en duel. Si je perds, vous serez libre de partir ; mais si je gagne, vous m’accompagnerez.

— Très bien, répondit l’élève aux cheveux noirs.
— Quoi ?! dit l’élève aux cheveux roux en regardant son camarade
— Préparez-vous ; je vous attends dehors, dit Lawrence ». Et il sortit de la salle.

Les deux élèves arrivèrent au terrain vague et virent Lawrence de dos accompagné de son équipe.

« Putain, pourquoi tu as accepté ce Duel Mathias ? demanda l’élève aux cheveux roux.

— Toi et moi sommes les plus forts de toute la région, crois-moi on va le battre. Et même si on perdait, on n’aura plus ce prof merdique sur notre dos.
— Tu marques un point.
— De plus, on a la capacité de manier des éléments opposés, moi l’eau et toi le feu. Si on combat bien ensemble, on gagnera.
— Bizarrement, je ne suis pas aussi optimiste que toi ».

Du côté de Lawrence, l’équipe était mise au courant de la situation.

« Tu es sûr de leurs aptitudes ? demanda Orion.

— L’un sait manier l’eau, dit Lawrence, ses yeux parlent pour lui, l’autre cache son jeu, mon instinct me dit qu’il n’est pas aussi nul qu’il n’y paraît.
— J’aimerais participer au combat, je veux les tester aussi.
— Comme tu veux. »

Les deux amis s’avancèrent devant les deux élèves.

« Lawrence, dit Orion, laisse-moi le manieur d’eau.

— Comme tu veux, répondit celui-ci. Bien, dit-il plus fort, les règles sont simples, ce terrain est délimité par des traits blancs. Celui qui sera hors de ce terrain, ou malencontreusement mort, sera déclaré perdant. Pour gagner, il faut que les deux individus de la même équipe perdent, est-ce bien clair ? » Tous hochèrent la tête en signe d’acceptation.

Le jeune Rouquin sortit une lame enflammée.

« C’est donc toi la pauvre larve qui va perdre contre moi », dit Mathias en dégainant son katana.

— Tu ne sais même pas à qui tu as affaire » répondit Orion préparant une de ces flèches.

Lawrence planta une de ses épées au sol, regarda le jeune rouquin et dit :

« Que le jeu commence. »