En apnée - Nathalie Goeller - E-Book

En apnée E-Book

Nathalie Goeller

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Beschreibung

Antoine, Julien, Jasmine, Emma et Marie ne se connaissent pas et n’ont a priori aucun lien. Pourtant, après leur rencontre au cours de la même semaine, au printemps 2023, leur destinée sera inexorablement unie. En effet, il se trouve qu’ils partagent les mêmes sombres réalités. Deux mois plus tard, ils seront tous réunis lors d’une belle journée d’été qui bouleversera peut-être le cours de leur existence. Seul l’avenir le leur dira…


À PROPOS DE L'AUTEURE


À la suite de Et si 2020 m’était compté, publié en 2021, aux Éditions Beaurepaire, Nathalie Goeller nous livre En apnée, son second ouvrage. Sophrologue indépendante, elle met en lumière dans ce recueil des personnages, ayant vécu des situations complexes et douloureuses, dont les facultés de résilience extraordinaires méritent d’être honorées.

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Seitenzahl: 134

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Nathalie Goeller

En apnée

Nouvelles

© Lys Bleu Éditions – Nathalie Goeller

ISBN :979-10-377-5978-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mes parents, mes amis, avec tout mon amour,

À Jean Jacques, mon poète et conteur de cœur

« Et mon âme, à vos côtés, a tant vibré ».

À toutes les personnes résilientes.

Seul l’arbre qui a subi les assauts du vent est vigoureux, car c’est dans cette lutte que ses racines, mises à l’épreuve, se fortifient.

Sénèque

Ce matin, vous avez ouvert les yeux avec la certitude que vous alliez vivre un jour comme un autre. Un jour banal, sans surprise.

Or, d’une seconde à l’autre, toute votre vie peut basculer, car un évènement va inexorablement en bouleverser le cours. À ce moment-là, vous savez instinctivement que rien ne sera jamais plus pareil. Quoi que vous fassiez !

Dès lors, il y aura un avant et un après…

En 2023, alors que l’épidémie de la COVID-19 est à peine maîtrisée, Antoine, Julien, Jasmine, Emma et Marie vont vivre, au cours de la même semaine, un évènement qui va bouleverser leur existence.

Chacun d’entre eux va faire une rencontre décisive, déterminante.

Et si cette rencontre changeait le sens même de leur vie à jamais ?

Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d’aller de l’avant.

Paulo Coelho

Antoine et Julien

Des éclairs de lumière, puis les ténèbres. Des éclairs à nouveau. La lumière est aveuglante. Impossible de garder les yeux ouverts. Je me sens faible et angoissé.

Où suis-je ? Quand je parviens enfin à ouvrir les yeux, je ne reconnais rien. Je bouge et ressens une douleur aiguë dans le pli du bras gauche. Avec difficulté, je réunis mes forces pour regarder autour de moi et constate, avec effarement, que je suis dans une chambre d’hôpital, alité et perfusé.

Je tente de m’éclaircir les idées mais c’est le brouillard. Ma bouche est sèche et pâteuse. Hum… typique du sédatif ! Je force ma mémoire et un souvenir me revient. Celle d’une salle d’examen immense. Des rangées de tables alignées les unes derrière les autres, des néons qui diffusent une lumière blanche et vive. Le concours ! Je panique complètement ! Mon cœur bat la chamade ! Mais pourquoi suis-je là ?? Je devrais être en train de plancher sur ce maudit QCM ! Soudain, j’entrevois une lueur d’espoir : Humm, c’est ça… j’ai passé les épreuves du concours et il m’est arrivé une grosse tuile juste après ! Genre, je me suis fait renverser par un scooter en sortant de la FAC ou on a tellement fait la fête avec les potes que j’ai fait un coma éthylique ou… mais ma petite voix intérieure me dit qu’il s’est passé quelque chose PENDANT le concours ! Je suis anéanti !

Il faut que je parle à quelqu’un, vite ! Je sors les jambes du lit et m’y assieds. Je me lève péniblement en m’accrochant au pied à perfusion. J’ai la tête qui tourne et je me sens nauséeux. Impossible de me mettre debout. J’attrape la sonnette d’urgence qui se trouve au-dessus de mon lit. Et j’appuie de toutes mes forces. J’ai des sueurs froides, je vais…

— Antoine, vous m’entendez ? Antoine, Antoine ? Arthur, soulève-le par les épaules et toi, Marc, attrape ses pieds. C’est bon, les gars, vous y êtes ? Voilà, OK. La perfusion s’est arrachée quand il est tombé. Merci, vous pouvez y aller, je m’occupe de lui. Antoine, vous m’entendez ? Ah voilà, vous revenez à vous. Comment vous sentez-vous ?

— Très mal, je vous remercie ! Est-ce que vous pouvez me dire ce que je fais ici ?

— Je suis le docteur Schneider, responsable du service Psychiatrie de l’Hôpital Sainte-Madeleine dans le 10ème arrondissement. Vous êtes ici depuis 3 jours. Depuis que vous vous êtes effondré pendant le concours de préparation aux études de médecine. Vous avez dormi durant 72 heures. Votre tension était très basse. À présent, nous allons pouvoir faire une batterie de tests qui nous permettront de déterminer s’il y a lieu de mettre en place un traitement d…

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que je vomis sur mon drap immaculé toute la bile qui me reste dans l’estomac. Pas très galant pour une première rencontre ! T’es grillé, mec !

— Antoine, je suis vraiment désolée, je sais ce que vous ressentez, mais passer le concours de prépa médecine ne justifie pas que vous vous mettiez dans cet état !

— Mais qu’est-ce que vous en savez ! Vous êtes chef de service, vous l’avez eu, vous, ce putain de concours ! hurlé-je, hors de moi.

Et sur ces paroles, ma voix se brise et je pleure comme un gosse, en hoquetant, devant cette jeune et belle toubib qui me regarde avec compassion. Tu es pathétique, mon vieux ! C’est la loose complète !

— Écoutez, Antoine, reprend-elle calmement, vous êtes sous le choc et je le comprends parfaitement. Le plus important dans l’immédiat est de vous apaiser afin que vous puissiez y voir clair. Je vais vous administrer un calmant, je vous envoie une collègue pour vous changer les draps, et demain nous ferons le point sur la marche à suivre. D’accord ?

Je hausse les épaules et murmure un « ok » pas bien convaincant mais là, tout de suite, je ne peux pas faire mieux. J’ai juste envie de mourir !

§

Le lendemain après-midi, je suis assis, ou plutôt avachi, face à la belle doctoresse dans son bureau. Elle est aussi pimpante que la veille et affiche un sourire serein. Si elle n’était pas aussi jolie, elle m’énerverait carrément !

Pendant qu’elle cherche mon dossier parmi une pile impressionnante de documents, j’observe la décoration de son bureau. Des orchidées qui déploient fièrement leurs corolles sur le rebord de fenêtre ; un immense portrait de Bouddha en méditation face à moi ; sous la fenêtre, un sofa en osier doté de gros coussins confortables. S’il n’y avait pas son bureau qui croule sous la paperasse, on se croirait dans une salle de yoga ! Elle m’arrache de ma contemplation du Bouddha, qui semble me sourire avec amour.

— Antoine, comment allez-vous ? Avez-vous passé une nuit réparatrice ?

— Ouais, avec ce que vous m’avez mis, sommeil de plomb garanti !

— C’était nécessaire, vous étiez très agité et sous le choc. Quoi qu’il en soit, j’ai de bonnes nouvelles à vous annoncer concernant les différents examens de ce matin. Sur le plan clinique, tout va bien ! Il n’y a aucune carence détectée et la prise de sang ne révèle aucun déséquilibre majeur.

— Surprenant pour quelqu’un qui s’effondre sur son QCM, non ? lui rétorqué-je avec ironie.

— Non, me répond-elle, c’est caractéristique d’une personne qui souffre d’un burn-out !

— Pardon ? Vous êtes une marrante, vous ! ricané-je.

— Pas du tout, c’est très sérieux au contraire. Vous présentez tous les symptômes du burn-out et vous avez craqué le jour du concours, en raison de la trop forte pression de l’examen et du rythme de travail effréné que vous vous êtes imposé tout au long de l’année. Votre corps a parlé pour vous et il vous a juste dit : stop !

— Il aurait pu choisir un autre moment ! soupiré-je, défait.

Interloqué par ce diagnostic, je courbe le dos et prends mon crâne douloureux entre mes mains. Instinctivement, je sais qu’elle a raison ! Cette fois, c’est fini ! Adieu la médecine !

— Antoine, me dit-elle doucement, cette année de prépa est très difficile. Elle l’est d’autant plus depuis 2020. Depuis l’apparition de la COVID-19. La sélection est encore plus rude car, même si nous sommes parvenus à maîtriser l’épidémie, les protocoles sont toujours très lourds et nous avons besoin de médecins extrêmement résistants au stress. La situation peut nous échapper du jour au lendemain. Nous l’avons vécu avec les différents variants du virus en 2021 et 2022. Honnêtement, si j’avais dû passer le concours aujourd’hui, je ne sais pas si j’en aurais eu la force mentale. Et puis, ajoute-t-elle, vous pouvez vous dire que c’est un premier essai et que vous aurez le recul nécessaire pour le repasser en 2024. Qu’en dites-vous ?

— J’en dis que ça n’est pas possible ! C’est la troisième fois que je le passe, ce maudit concours ! Et il n’y a pas de quatrième possibilité, vous le savez bien.

Surprise, elle me dévisage avec un air navré qui m’achève définitivement. Trois années consacrées à préparer ce concours dans des conditions plus que délétères : cours en visio-conférence, révisions, confiné dans ma chambre de 9 m² aux murs recouverts de post-its, plus de distractions, plus de beuveries, plus de vacances et tout ça, pour échouer dans l’ultime ligne droite. Mon corps a lâché, il m’a abandonné. C’est un ennemi, un traître, un fourbe ! Quelle injustice !

§

Après l’entrevue avec le docteur Schneider, je retourne dans ma chambre. Je suis assommé par ce que je viens d’entendre : un burn-out ! J’ai peine à intégrer l’information et pourtant…

Je dois me rendre à l’évidence. C’est bien un burn-out, un gros bug, une implosion mentale et physique. Il faut dire que je ne me suis pas ménagé durant ces 3 ans et la crise sanitaire n’a pas arrangé la situation.

J’ai besoin de marcher. Je sors de la chambre et décide d’aller à la cafétéria de l’hôpital. Je traverse le couloir, puis un sas, un deuxième couloir, un autre sas, et encore un autre couloir… Mais où est cette maudite cafète ?

Je poursuis mon chemin et constate que je suis dans le service Pneumologie. Je traverse encore un couloir et passe devant une chambre dont la porte est largement ouverte. J’ai le temps d’apercevoir un homme, plutôt jeune, barbu, qui semble absorbé dans sa lecture. J’arrive au bout du couloir qui donne sur une sortie de secours ! Je tourne les talons et repasse devant la chambre. Au même moment, le jeune homme lève les yeux sur moi et me sourit.

— Salut, lui dis-je en m’avançant, excuse-moi, tu pourrais m’indiquer où se trouve la cafétéria ?

— Salut, me répond-il, entre, je vais t’expliquer.

Me voilà dans sa chambre. Stupéfaction ! Tous les murs sont couverts de photos qui illustrent des fonds marins. On y voit de merveilleux coraux et des poissons ultra colorés. On s’y croirait ! Je me dirige vers lui et lui tends la main qu’il s’empresse de serrer avec une poigne vigoureuse.

— Moi, c’est Julien, et toi ? m’interroge-t-il avec sympathie.

— Antoine, enchanté de faire ta connaissance.

— De même. Donc tu es perdu ! Tu te trouves dans quel service pour que je puisse te situer par rapport à la cafète ?

— Je suis en… psychiatrie, murmuré-je, soudain très gêné. Mais, c’est temporaire, juste histoire de…

— Hé, cool, tu n’as pas à te justifier ni à te sentir mal à l’aise. Assieds-toi, si ça te tente. J’ai tout ce qu’il faut pour faire du café ici, me propose-t-il en souriant. Cette chambre est ma résidence secondaire !

Surpris, je l’observe pendant qu’il se lève prestement pour me préparer un café. Il semble plutôt sportif et son teint est légèrement hâlé. Ses cheveux sont châtain clair, ondulés et tombent sur ses épaules. Il doit avoir environ 25 ans. Mais ce qui retient l’attention, c’est son regard. Vert, pétillant. Plein de vie. J’éprouve immédiatement de la sympathie pour lui.

Il me tend une tasse de café et une chaise et s’installe sur son lit pour déguster le sien.

Tout en savourant le café, j’observe les photos. Je suis intrigué et j’ai vraiment envie d’en savoir plus sur lui.

— Attends ! Laisse-moi deviner ! Tu es prof de plongée sous-marine, déclaré-je triomphant.

— Tu n’es pas tombé loin, me répond-il en s’esclaffant. Il y a bien un rapport avec la mer. Je suis… enfin… j’ai été plongeur en apnée. En fait, j’ai participé à plusieurs championnats internationaux et je devais prendre part au championnat de Kalamata en Grèce en 2020, qui a dû être annulé, cause Covid.

Je m’étouffe avec une gorgée de café !

— Tu déconnes ! Tu parles du Championnat du monde de plongée en apnée !

— Oui, c’est bien ça, me confirme-t-il, l’air de rien.

Je suis abasourdi. Je suis en train de parler à une star de la plongée en apnée ! Décidément, je vais de surprise en surprise dans cet hôpital !

— Raconte-moi tout, lui dis-je. Tu es le Jacques Mayol du Grand Bleu de Luc Besson, en fait ?

— Avec Rosanna Arquette en moins ! me confie-t-il en riant.

Et nous voilà partis dans un fou rire à gorge déployée. Qu’est-ce que ça fait du bien ! Je constate que ça fait très longtemps que je n’ai pas ri d’aussi bon cœur. Ce gars m’est vraiment sympathique.

— Ne t’inquiète pas, je répondrai à toutes tes questions plus tard. Mais toi, dis-moi, qu’est-ce qui t’amène ici ? me demande-t-il avec intérêt.

Alors, je me lance dans le récit des derniers jours que je viens de vivre. Le burn-out. Ma frustration d’avoir échoué après 3 années de sacrifice. Les conditions d’études rendues particulièrement compliquées en raison de la crise sanitaire. Le concours encore plus sélectif qu’auparavant. Et la vertigineuse question qui me tord les boyaux : et maintenant ?

§

Un ange passe. Julien semble absorbé par ses pensées et moi, je me sens à nouveau aspiré par cette spirale d’échecs à répétition.

— Et maintenant ? reprend Julien avec force. Vis !

— Euh… pardon ? Je ne te suis pas vraiment !

— C’est simple pourtant. Vis ! Tu vois, ta réaction est typique des personnes qui se sont oubliées, qui ne sont plus à l’écoute de leurs désirs, de leurs besoins profonds. C’est pour cette raison que ton corps a déclaré forfait. Si tu y réfléchis bien, n’a-t-il pas tenté de te prévenir ?

J’écoute Julien, attentivement. Je suis pensif. C’est vrai, j’ai eu des signes avant-coureurs : des plaques d’eczéma un peu partout sur le corps, de fortes douleurs dorsales, une fatigue intense.

— Tu me dis avoir échoué trois fois à ce concours. Penses-tu vraiment que tu étais sur le bon chemin, ton juste chemin ? Probablement pas. Je crois que lorsqu’on est à sa place, les choses se déroulent facilement. Parfois, c’est même magique. Il y a des synchronicités incroyables qui s’enchaînent les unes après les autres avec une facilité déconcertante. C’est un signe. A contrario, lorsque tout ce que tu entreprends est laborieux et que ton chemin n’est fait que d’obstacles, c’est que tu n’es pas au bon endroit. Et surtout, tu n’es pas heureux ! Tu vois ce que je veux dire ?

— Carrément ! Je n’aurais pas pu le formuler mieux. En fait, pendant ces trois ans, je n’ai même pas pris le temps de me demander si j’allais bien. Et c’est vrai, je n’étais pas heureux ! Je crois que j’ai juste suivi la tradition familiale, avoué-je, en soupirant.

— Ah… tes parents sont médecins ? me demande-t-il, étonné.

— Oui, mon père est gynécologue obstétrique et ma mère médecin du travail. Mon frère, lui, est pharmacien, ajouté-je en souriant.

— Belle brochette de cerveaux, constate Julien en riant, et nous voilà repartis dans un fou rire.

— Je te vois venir, lui dis-je, après avoir repris mon sérieux, et je te rassure, je n’ai pas subi de pression parentale, du style : tu n’es plus notre fils si tu ne fais pas médecine ! Je n’y étais pas contraint mais cela allait presque de soi. J’ai toujours obtenu de bons résultats en maths et en physique-chimie et naturellement, je me suis tourné vers les études de médecine. Mais aujourd’hui, je me demande si j’étais réellement fait pour ce métier et si j’en avais vraiment envie.

— Visiblement non, ajoute Julien. En fait, il m’apparaît que c’est plutôt toi qui t’es mis la pression. Inconsciemment, bien sûr. Pour être conforme au milieu familial. C’est juste ça !

— Mais j’ai perdu trois ans de ma vie quand même ! m’écrié-je, un peu vexé par la légèreté de son ton. !