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Tom, un adolescent ordinaire, se retrouve projeté par un concours de circonstances dans un monde mystérieux, suspendu hors du temps. Confronté à des périls insoupçonnés, il devra s’élever au rang de héros pour affronter une menace d’une ampleur inédite. Mais pourquoi lui a-t-on confié ce rôle ? Comment survivre dans cet univers déroutant ? Et, plus crucial encore, parviendra-t-il à retourner chez lui avant qu’il ne soit trop tard ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
À dix-huit ans,
Tanguy S. Barbier donne vie à cette œuvre, portée par des personnages inoubliables et une intrigue captivante. Animé par une seule ambition, il propose un récit à la fois émouvant et riche en surprises.
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Seitenzahl: 278
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Tanguy S. Barbier
Eron
Tome I
La Lande
Roman
© Lys Bleu Éditions – Tanguy S. Barbier
ISBN : 979-10-422-4696-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.
Ce livre est dédié à Mosquito, mon éternel assistant,
au groupe UG qui m’a accompagné et à la véritable Amania.
Ça y est, 6 h 30 du matin, Tom se réveille. Il lui reste une heure avant de partir prendre son bus. Il sait qu’en vérité, il pourrait se lever plus tard car il en aurait le temps. Mais non, il préfère garder sa routine inutile et se lever une bonne heure avant de sortir pour rejoindre son arrêt de bus où il sait qu’il sera le premier arrivé, qu’il fera semblant de lire ses messages pour ne pas rester là à ne rien faire, à être jugé par les autres élèves du lycée.
Et là, vous, le lecteur, vous vous demandez de quoi je parle. Le synopsis parlait de l’histoire d’un homme qui allait voyager et tout. Mais ne préféreriez-vous pas qu’on introduise ce personnage d’abord, que l’on comprenne qui il est et ses habitudes ? Non ? Eh bien, sachez que l’on va tout de même le faire parce que voilà. Bref, reprenons là où nous avions laissé Tom, à son arrêt de bus.
Ça y est, son bus est là. Il monte en dernier évidemment, la peur de s’affirmer face à quelqu’un ou que la personne qu’il double lui cherche des ennuis. Il avance, comme d’habitude, le chauffeur démarre avant qu’il ne s’assoie, mais par chance, il trouve vite une place vers l’avant dans ce bus qui semble éternellement plein.
Après quelques minutes, il arriva au lycée. Il alla voir son ami Sam. Ils se saluent et avancent ensemble jusqu’à l’enceinte du lycée.
— Tu as enfin choisi quoi offrir à ton père pour son anniversaire ? demanda Sam.
— Je sais pas trop, je crains vraiment d’acheter n’importe quoi et qu’il ait à se forcer d’être heureux du cadeau donc bon, répondit froidement Tom.
— Je sais t’es hyper proche de ta famille et tout, mais au pire, tu loupes un cadeau sur plusieurs dizaines d’anniversaires, c’est pas la mort si ?
— Ouais, je sais, mais je sais pas. Je préfère quand même donner quelque chose de bien, déjà que je paye de ma poche, rigola alors Tom.
— Mec, qu’est-ce que tu me racontes ? Tu ne sors jamais, même avec moi. Ton argent ne te sert jamais à rien. À part inviter Clara au kebab pour te faire friendzoner la semaine d’après, mais on dira rien.
À la suite de cela, les deux amis rigolent.
— Alors déjà, rétorqua Tom, ce n’était pas normal, elle me disait clairement que j’étais mignon et tout.
— MAIS ELLE A UN GARS.
— Et c’est mon problème, ça peut-être ?
Tom se prit un coup de pied dans le genou et tomba par terre.
— T’as dit quoi là ? dit d’un ton énervé Maxime, le copain de Clara.
— C’est bon, je rigole, dit Tom.
— Je l’ai laissé manger avec toi la dernière fois car je savais que t’étais friendzone. Abuse pas de ma sympathie, genre vraiment, j’ai ma copine, je suis bien avec, pourquoi tu viens foutre ta merde ?
À la suite de quoi Maxime partit avec sa bande.
— Il n’a pas tort, t’es un bouffon aussi à pécho des meufs en couple, rigola Sam.
— Ouais, mais bon, pour une fois qu’une fille était proche de moi, tu vois.
— Ouais, mais aussi, mec, faudrait vraiment que tu commences à socialiser et à rencontrer d’autres filles, genre là, ça devient grave.
— Je sais. Mais c’est compliqué, j’ai cette espèce de sentiment qui me bloque, ce sentiment où tu te dis « ouais mais elle, je l’intéresse pas ». Même pour me faire des potes, j’aime pas sortir et aller vers les gens.
— Ouais, mais vas-y, tu te prends trop la tête. Regarde-moi, tu me parles non ?
— On se connaît depuis le CP parce que tu as vomi sur moi, je te rappelle.
— C’est vrai que c’est assez rigolo.
— Bref sinon go là, il est 50, on va être en retard.
Comme chaque mercredi matin, il faut plusieurs minutes à nos deux amis pour monter les deux étages afin d’accéder à la salle de mathématiques. Malheureusement, c’est en arrivant devant la salle que Tom se rappela qu’il n’avait pas effectué ses exercices, par pure flemme évidemment.
Il entra, s’assit, et c’est alors que Timothée tira sa chaise au moment où Tom s’assit. Tom eut extrêmement mal au derrière mais décida de rigoler face aux rires de tous ses camarades.
— Comme tu fais le malin, Tom, tu vas venir corriger l’exo 4 au tableau, s’énerva alors le professeur.
— Mais monsieur, je suis tombé sans faire exprès, je fais pas le malin, rétorqua Tom.
— C’était pas une proposition, tu viens maintenant, hop.
Tom dut alors venir au tableau corriger un exercice qu’il n’avait jamais vu. Et c’est alors qu’après plusieurs minutes de réflexions intenses devant sa classe, il assuma ne pas comprendre. Face à cela, son professeur, comme tout bon professeur de maths qu’il se doit, lui dit qu’il n’avait qu’à relire son cours et qu’il aurait compris. Cela accompagnait d’un mot dans le carnet évidemment. Alors, après plusieurs regards gênés avec Clara, après plusieurs heures de cours toujours aussi intéressantes et après de nombreux moments de solitude dans la cour, la fin de journée arriva et Tom put enfin prendre le bus et rentrer chez lui.
Pendant le trajet, Tom réfléchit alors à sa vie en se disant qu’il n’était pas un loser car il avait des amis, enfin un ami, et qu’il ne passait pas ses soirées sur les jeux vidéo. Non, lui les passait avec ses parents ou seul à regarder des films. Mais il allait parfois à des soirées, mais timide comme il était, il n’osait jamais parler à des inconnus, il ne parlait qu’à Sam. Avec les filles, c’était pire. Clara, la fille en couple, était la seule fille avec qui il avait un minimum de rapprochement, mais il ne savait pas qu’elle faisait ça pour rendre jaloux son copain. Tom pensait qu’aucune fille ne s’intéressait à lui, comme beaucoup de personnes à son âge, mais ça le dérangeait. Il voulait connaître la sensation d’être en couple, d’aimer et d’être aimé, mais cela, pensait-il, n’allait pas arriver avant de très longues années.
Il arriva chez lui, seul, car ses parents travaillaient tard, n’alla pas faire ses devoirs et continua à regarder sa série, Geshu : la série, dont il admire le héros. Comme dans chaque film avec un homme fort et charismatique, il aurait aimé s’identifier à ce personnage, mais avec ses 1m70, ses 62 kg et son corps de lâche, il était loin de ressembler à un grand héros spartiate. Ses parents arrivèrent enfin.
— Bon, on a ramené du chinois parce que ta mère n’avait pas trop envie de faire à manger, annonça Éric, le père de Tom.
— Ouais, je t’ai pris des nems au poulet, comme t’avais dit que t’aimais bien la dernière fois, ajouta Claudia, la mère de Tom.
— Yep, nickel, bah go manger alors.
— Alors, les maths ? Je n’imagine toujours pas que tu participes, alors que je t’ai dit que pour ton école d’ingénieur, les appréciations sont importantes, rappela Éric.
— J’ai participé cette fois, annonça Tom d’un ton gêné, parce que quelqu’un m’a fait tomber par terre, donc j’ai dû aller au tableau.
— Et ? demanda Éric.
— J’avais pas fait mes exos, donc je me suis pris un mot, dit Tom en baissant les yeux.
— Tu n’écoutes rien, c’est fou ! s’énerva Éric.
— Parlons d’autre chose, ce qui est fait est fait. Alors, tu continues Geshu ? demanda Claudia en prenant la main d’Éric pour le calmer.
— Oui ! dit Tom. Mais Brucella est trop puissant, je ne sais vraiment pas comment il peut gagner, mais bon, ça donne envie de continuer.
— Tu ne seras pas déçu, tu verras, rassura Éric.
Le repas fini, Tom alla se doucher et enfin se coucher, sans oublier de programmer son fameux réveil à 6 h 30.
Bruit de tonnerre – Trois « hommes » en haut de la tour discutent.
— Il arrive, paniqua Alak.
— En effet, mon frère, la 3e lune étant alignée avec la 12e, il ne fait donc aucun doute que le portail sera ouvert le temps d’un claquement de doigts, expliqua Miran.
— Et si un inconnu arrive, il ne récoltera que la mort, dit d’un ton sec Dakrol.
— Mais il n’y a quasiment aucune chance que quelqu’un passe, n’est-ce pas ? s’inquiéta Alak.
— En 296 fleurs de Grakorm, il n’y a pas eu un seul visiteur, il n’y a aucune inquiétude à avoir, mon frère, et si un aventurier décide de passer, il recevra l’accueil que la Lande lui donnera, rassura Miran.
— En effet, dit Dakrol.
Bruit de tonnerre.
Tom se réveilla, prit le bus, salua Sam et se dirigea vers le lycée. Il s’était habitué à cette routine, il l’aimait : pas de surprise, pas d’inattendu, donc rien ne pouvait le surprendre. Du moins, c’est ce qu’il pensait. Il monta en maths, car les trois derniers jours de la semaine, il commençait toujours par maths, malheureusement pour lui. Car, rappelez-vous, notre célèbre personnage n’avait toujours pas fait ses exercices, malgré les avertissements de son père. Il entra, s’assit, sans chute cette fois, et pria pour ne pas être interrogé. De plus, Tom se sentait mal ; en effet, il avait envie d’aller aux toilettes mais ne voulait pas se faire remarquer en arrivant en retard.
— Bon, Tom, hier, tu nous as fait perdre notre temps, donc tu vas au tableau et tu corriges, sinon c’est l’heure de colle pour toi, annonça d’un ton sec le professeur.
Tom n’en pouvait plus, il avait littéralement mal à la vessie tant l’envie était pressante.
— Monsieur, je suis désolé, mais je dois vraiment aller aux toilettes ; je tiens plus, dit Tom.
— Tu peux, mais tu n’y échapperas pas. En revenant, tu corriges au tableau.
— Oui, ne vous inquiétez pas.
Tom sortit enfin, marcha rapidement dans le couloir en regardant droit devant lui, fixant la fenêtre au bout du couloir. Soudain, il eut un mal de crâne énorme et se mit à genoux, au sol, de douleur, en retenant un cri qui allait sortir. Il serra tellement les dents que celles-ci grinçaient. Il ouvrit les yeux et vit de l’herbe sous son pied. Il ne comprit pas. Il leva les yeux et découvrit qu’il était dans une prairie au milieu de nulle part, avec quelques montagnes visibles au loin, une forêt sur sa gauche. Mais aucune trace du couloir, du lycée ou même d’une civilisation tout court. L’envie même d’uriner avait disparu, dû au fait qu’il s’était « lâché » durant son mal de crâne monumental.
Il vit alors un oiseau au loin, certes pas grand-chose, mais enfin une forme de vie depuis son arrivée. Il fixa l’oiseau qui semblait se rapprocher de lui. Tom remarqua alors qu’il n’y avait pas qu’un seul soleil, mais bien deux. Il commença à suffoquer : que se passait-il ? Il reporta son regard sur l’oiseau qui semblait énorme et qui fonçait littéralement sur lui. Tom se mit à courir, l’oiseau poussa un cri digne d’un crissement de craie sur un tableau. Il tomba en courant, et l’oiseau passa par-dessus lui, ses griffes frôlant de près le t-shirt de Tom. Celui-ci aperçut enfin clairement la bête qui se trouvait face à lui : un oiseau gigantesque d’environ quatre mètres de haut, avec des ailes noires et blanches comme un aigle, mais un visage presque squelettique, un bec légèrement brisé en son bout, des yeux orange menaçants, et des griffes de la taille de la main d’un homme. Tom resta figé sur place. Quelle était cette chose ? Comment survivre face à elle ? La créature fonça alors sur Tom, qui resta figé de peur, et c’est alors qu’une hache atteignit l’œil de la créature. Tom se retourna et vit trois hommes qui hurlaient de rage et qui montaient des sortes de chevaux, mais ceux-ci avaient six pattes. Tom vit l’un des hommes le viser avec une espèce de lance. Il se baissa, et la lance atteignit la gorge de la créature. Le troisième homme alla voir Tom. Il vit que ce dernier avait une espèce de vis dans le crâne et remarqua que les deux autres hommes avaient la même.
— Ham gou la velez or Januts paleru ? dit l’homme en s’approchant de Tom.
— Pardon ? demanda Tom.
L’homme alla voir son ami, qui le regarda d’un air énervé et cria « GALOV » en pointant Tom du doigt. Le troisième homme s’approcha de Tom, l’attrapa et le posa sur son cheval à six pattes.
Tom ne comprenait rien : il venait de voir un oiseau géant essayer de le tuer, se faire lui-même tuer par trois hommes vêtus de peau de bête, qui parlaient une autre langue et qui l’emmenaient avec eux. Mais ces hommes ne semblaient pas lui vouloir du mal ; en effet, ils l’avaient juste installé derrière l’un d’eux et étaient partis au galop. Mais où ?
Il était donc sur un cheval à six pattes, en train de s’accrocher à un homme qu’il venait de voir tuer un oiseau géant, en allant tout droit dans une direction inconnue. Tout cela, avec le caleçon rempli d’urine.
Il faisait chaud, trop chaud, cela devait faire plusieurs heures que Tom était agrippé à cet homme dont il ne connaissait rien, mais que pouvait-il faire ? Fuir ? Et où aller ? Il ne savait même pas dans quel pays il était, tout semble être comme au Moyen Âge d’après la tenue des personnes, mais avec des créatures dont personne ne lui avait parlé. En effet, sur la route, en plus de l’oiseau géant, il avait aperçu plusieurs créatures telles que des souris avec des yeux d’humains. C’est alors qu’il vit au loin des habitations : elles étaient à base de pierre avec des toits en bois ou même en paille, lui semblait-il. Il ne comprenait rien : avait-il remonté le temps ? Et si oui, comment ?
Les trois hommes et leurs chevaux s’arrêtèrent, ils encerclèrent Tom. « Ça y est, tout ça pour me tuer après m’avoir traîné sur des kilomètres durant des heures », pensa-t-il. L’un des hommes, le plus grand, visage blanc pale, une énorme barbe et une cicatrice sur la joue gauche, prit Tom par le bras et l’emmena avec lui, les deux autres suivirent celui qui semblait être le chef de ce trio. Il le poussa contre le mur, les deux autres lui prirent les bras en serrant fort. Tom n’osa pas se débattre, que pouvait-il faire ? Se battre ? Peut-être qu’il pourrait s’enfuir, pensa-t-il, mais cela reviendrait à se perdre, comme il avait pensé plutôt. Il était pétrifié, le chef s’éloigna, s’accroupit dans un coin tandis que Tom vit enfin un autre humain qui marchait dans cette rue faite de pavés de pierres mal réparties. Il était maigre, presque la peau sur les os, il portait une espèce de cape faite en peau de bête, il tenait une fourche. C’est alors qu’il vit Tom pris de part et d’autre par les deux hommes qui l’avaient capturé. Celui-ci cria :
— Aras voleg do Spaloi ?
— Eras volog no silopet, eras repouit lai kul, répondit le troisième homme.
L’homme reprit alors son chemin en totale confiance, Tom ne comprenait pas sa langue, il ne pouvait donc que crier, il l’aurait même fait, si les deux hommes ne lui avaient pas mis la main devant la bouche. C’est alors que le chef sortit de sa poche une vis, similaire à celles placées dans le crâne des trois hommes qui l’avaient emmené avec lui, et s’approcha alors du jeune garçon. Tom commença alors à se débattre, mais les hommes qui le tenaient étaient trop forts face à lui, le chef prit la tête de Tom et lui planta d’un coup sec cette vis dans le crâne, les hommes lâchèrent Tom, il tomba à terre, il n’en pouvait plus, cette chose vibrait dans son cerveau, comme si elle lui envoyait des données, soudain la douleur cessa, il décida de se relever, et cette fois, il ne laisserait pas le trio le torturer ou le traîner s’il devait mourir, ainsi soit-il, il se releva, fixa les trois hommes. Soudain, le Chef dit :
— Tu vois, je t’avais dit qu’il tiendrait le coup.
— Mais ce n’est pas toi qui t’es trimbalé ce poids ambulant sur ton cheval ! dit l’homme qui avait emmené Tom jusqu’ici. Et en plus, il puait la pisse.
— Tu vas la fermer, Bralor ! Il ne doit pas peser plus qu’un malarui.
— Attendez, vous parlez ma langue depuis le début ? paniqua Tom
— Tu n’as jamais utilisé d’Aptar, Petit ? dit Bralor.
— Qu’est-ce qu’un Aptar ?
— Ce qu’on vient de t’implanter, peut-être ? Ça sert à communiquer et à se comprendre entre les pays, enfin tout le monde dans la Lande connaît même en Blavis, rigola leur chef.
— Mais c’est impossible de pouvoir comprendre et parler une langue avec un simple objet, s’interrogea Tom.
— Ce qui est étrange, c’est plutôt ta tenue, personne ne s’habille comme ça ici, d’où viens-tu ? interrogea le troisième.
— C’est vous et tout ce village qui êtes étranges, vous êtes une secte, n’est-ce pas ?
— Quel est ton nom, Petit ?
— Tom et vous ? Et pourquoi cette question ?
— Mon nom est Anakros, lui c’est Bralor et lui Belar. Nous chassions depuis plusieurs quarts de lune cette créature quand on t’a trouvée. Nous avions décidé de te sauver alors qu’on aurait pu attendre que celle-ci te dévore pour l’atteindre facilement. Mais tes habits nous ont intrigués, et de plus, tu es resté debout face à elle, pourquoi ?
— J’avais peur, j’étais pétrifié, je ne pouvais plus bouger.
— Je l’avais dit, répondit Belar, rien de brave, juste un gamin qui n’a rien à faire avec nous, il nous ralentit plus qu’autre chose.
— Certes, il nous ralentit, mais nous ne pouvons le laisser seul, il n’a pas l’air de connaître nos terres pour je ne sais quelles raisons, nous devons au moins trouver comment l’aider, insista Anakros.
— Laissons-le à la taverne, les soldats y passent tous les quarts de lune, il n’aura qu’à leur parler et ils l’aideront, proposa Bralor.
— Je crains que ce soit la seule solution, dit Anakros.
— Pourquoi me laisser ? Vous m’êtes d’une grande aide et je le réalise seulement maintenant, j’ai besoin de vous ! Je ne comprends pas ce qu’il se passe, putain, vous ne pouvez pas me laisser seul ! supplia Tom.
— Petit, nous nous dirigeons vers Staenegger, la capitale de ce pays, afin d’être recrutés dans l’armée de la Lande, mais avec toi à nos côtés, nous n’y arriverons pas avant plusieurs fleurs de Glakorm.
— Attendez, vous m’abandonnez ici ? Dans ce village ? Je ne connais rien ! s’inquiéta Tom.
— Nous allons te déposer dans la taverne de Gambra. Les soldats y passent chaque quart de lune. Tu leur demanderas leur aide et, normalement, ils t’aideront avec ton problème.
— Attendez, depuis avant, vous me parliez des quarts de lune et des fleurs de je ne sais quoi, c’est quoi ces trucs ?
— Attends, mais d’où tu viens ? dit d’un air étonné Bralor, un quart de lune, c’est le temps que mettent les soleils pour s’allumer, s’éteindre et s’allumer encore.
— Ah, un jour quoi, dit Tom.
— Et une fleur de Glakorm, c’est la moitié d’un Aktan, si tu préfères un Aktan, c’est environ 300 quarts de lune, mais tout le monde s’exprime en fleurs de Glakorm, sauf en Blavis peut-être.
À la suite de quoi les 3 futurs soldats rirent à en pleurer. Ils accompagnèrent ensuite Tom jusqu’à la taverne, ils se dirent adieu et avant qu’ils ne s’en allassent, Tom demanda :
— Attendez, comment s’appelle cet endroit ?
— Tu es dans le pays de la Lande, mon ami, adieu !
Le trio part alors en quête de la Capitale.
Tom entra dans la taverne, elle était presque vide à l’exception de la table au fond, entourée de 4 hommes et d’un homme vêtu d’une cape assis face à un autre qui semblait gérer la taverne du fait qu’il nettoyait une espèce de verre en métal avec un chiffon aussi noir que le charbon. Tom alla s’asseoir seul, dans le coin le plus éloigné des gens. Soudain, l’homme à la cape se leva, alla en direction de Tom, une fois face à lui, enleva sa cape. Tom n’en revint pas, l’homme face à lui n’était pas un homme. Certes, il avait la forme de celui-ci en extérieur, mais il avait une tête de couleur vert pâle, des yeux noirs comme le chiffon qu’il avait vu plutôt, il n’avait que 2 dents qui lui rappelaient les 2 crocs des chats.
— Dis-donc, t’es pas de Gambra, toi, je me trompe ? dit alors la chose.
— Non, en effet, pourquoi ? répondit Tom en s’essuyant la goutte de sueur qu’il avait sur le front face à la peur que cette chose lui donnait. Et c’est quoi Gambra surtout ?
— Gambra, c’est ce modeste village, mais dis-moi, tes habits là, ce n’est pas commun par ici, même à la capitale, ils ne portent pas des habits comme cela.
Soudain, les quatre hommes du fond se levèrent et encerclèrent Tom, l’un d’eux, une hache à la main. Le barman sortit de derrière son comptoir et alla bloquer la porte avec une table. Tom ne savait que faire, ils étaient cinq, armés et prêts à lui sauter dessus, il ne put s’empêcher, désespérément, de se défendre face à ses ravisseurs :
— Écoutez, je ne veux pas de problème, sa voix trembla comme s’il allait pleurer. Je veux seulement trouver de l’aide auprès des soldats qui passent ici.
— Oh, pardonne-nous dans ce cas, dit l’homme à la hache, mais es-tu sûr qu’ils aideront un homme qui a le bas plein d’urine ?
Tous éclatèrent de rire et Tom se rappela qu’en arrivant, il s’était quelque peu « lâché » dans son jean.
— Tu sais, reprit la chose, ces habits-là, personne n’en a jamais vus des comme ça, ce qui fait de toi quelqu’un de très différent, et apparemment, tu n’es pas du coin puisque personne ne te connaît, ce qui ne peut dire qu’une chose.
Il sortit un énorme poignard et le plaça sous la gorge de Tom.
— Tu ne peux être qu’un des partisans de Movu ! Moi, tu ne m’auras pas enfoiré, on va te montrer ce que ça fait quand tu t’attaques à Gambra.
L’homme planta le poignard dans la cuisse de Tom, celui-ci tomba et cria de douleur, les cinq hommes le tabassent tandis que Tom pensa mourir de douleur, soudain le tavernier intervint :
— Vous ne pouvez pas venger toutes les familles ici, attachez-le devant la taverne, ainsi, chacun pourra frapper ce monstre et lui cracher dessus jusqu’à ce qu’il crève.
Ils l’emmenèrent devant la taverne, là, ils l’attachèrent violemment à deux poteaux à l’aide de cordes, ils lui donnèrent des coups aux genoux afin qu’il s’agenouille face à eux. Ils le haïssaient pour ce qu’il n’était pas, il ne comprenait pas, mais la douleur était trop grande pour Tom pour qu’il essaye de leur expliquer. Ils partirent en lui crachant au visage. Tom resta à cet endroit toute la journée, plusieurs personnes, hommes ou femmes, venaient lui cracher au visage ou encore le frapper jusqu’à avoir mal aux poings. C’est alors qu’il vit deux chevaux, sur eux, deux personnes armées. Enfin, les soldats étaient arrivés, ils l’aideraient et peut-être allaient-ils le croire sur son histoire de voyage dans le temps. Tom cria :
— S’il vous plaît ! Ici !
Les deux hommes se retournèrent et arrivèrent au galop face à lui, s’agenouillèrent, l’un d’eux dit :
— Que se passe-t-il ?
— S’il vous plaît, cela fait un jo… Un quart de lune que je suis ici, sans rien manger ou boire, à me faire tabasser, car ils croient que je suis un partisan de Movu ou de je ne sais quelle créature.
L’un des soldats frappa Tom avec son bras muni d’un gant en métal, Tom crut perdre sa joue.
— Enfoiré de monstre, tu penses vraiment qu’on va te sauver ; les gens comme toi n’ont aucune morale.
Il frappa à plusieurs reprises Tom, au visage, dans les côtes et dans les jambes.
— Tu mérites ton sort, sale traître.
Il lui cracha dessus, à la suite de quoi les deux soldats repartirent. Ça y est, il mourrait ainsi, couvert de crachats et de coups, la faim au ventre et les lèvres sèches. Il était fini, qui l’aiderait ? Une autre journée passa, l’envie de vivre avait disparu, il avait trop souffert, il sentait son corps se décrocher de l’intérieur. Il pensa à ses parents, à Sam et à tous ceux qu’il ne reverrait jamais : pourquoi a-t-il fallu qu’il aille aux toilettes ce jour-là ? S’il s’était retenu, il serait encore en train de regarder Geshu sur son canapé. Là, il était en train de souffrir attaché devant une taverne dans un village qui lui semblait être du Moyen Âge. Car, pensait-il, où pouvait-il être ? Au Moyen Âge ? Pourquoi y aurait-il des créatures dont personne n’a jamais parlé et surtout deux soleils dans le ciel ! Il ne pouvait s’expliquer dans quel lieu il était, il ne pouvait être certain que d’une chose : ce pays est nommé la Lande et ils ont des appareils leur permettant de communiquer entre différentes origines.
C’est alors que Tom vit les habitants passés devant lui en courant et criant « Ils arrivent » ! Tom regarda alors à sa gauche et vit plusieurs calèches qui arrivèrent au galop. Il s’agissait d’hommes petits, verts et qui ressemblaient fort à l’homme qui l’avait attaqué dans la taverne. Ils s’arrêtèrent devant la taverne et rentrèrent sans prêter attention à Tom. Après plusieurs minutes, un homme traversa la vitre comme s’il en avait été propulsé de l’intérieur. Il s’agissait du tavernier. Les créatures ressortirent, épées à la main, le pointant. L’un d’eux se baissa et lui dit :
— Comment ça, tu n’as pas toute ma garnison ?
— Écoutez, je n’avais plus de bois pour chauffer ma famille, je n’avais pas le choix, Varol ! dit le tavernier en larme à la créature.
— Tu aurais dû laisser ta famille crever plutôt que de te servir dans ma garnison ! cria Varol. Comment puis-je continuer à servir ton prince légitime si tu n’as pas de solution, Marl ? Je vais devoir t’achever et je ne pense pas que ta famille survivrait sans toi.
— Je peux vous donner les 90 pour cent restants de votre garnison et…
Il regarda en direction de Tom.
— Et je vous donne un autre homme, plus puissant, ce soldat que l’on a attrapé. Il travaillera mieux que la plupart de vos hommes.
— Un soldat, hein ? Varol s’avança vers Tom, l’examina. Il ne m’a pas l’air très puissant, ton truc.
— Vous savez ce qu’on dit d’eux ! Ils sont plus forts qu’à première vue avec Movu, dit Marl.
— Bien, une personne de plus ne peut qu’améliorer notre projet, détachez-le ! ordonna Varol.
Deux créatures de la même race que Varol le détachent et l’emmènent dans la calèche, il put enfin se rasseoir après deux jours d’enfer. Il regarda à travers la fenêtre de la calèche pour voir la scène. Il vit alors Marl dire :
— Donc nous sommes en bons termes, n’est-ce pas ?
— Bien sûr, bien sûr, reprend Varol, pour le moment, tu as réglé ta dette, mon vieil ami. Mais avant que j’y aille, je tenais à te remercier pour tes années de service, tu m’as été extrêmement utile.
Ils se regardèrent tous deux, Marl savait ce qu’il allait se passer, mais Varol dégaina trop rapidement un poignard pour le planter dans la gorge de ce dernier.
— Tu ne peux pas voler dans ma cargaison en espérant me remplacer mon matériel par un homme imbécile ! Tu n’as fait qu’attacher un homme fragile à un poteau inutilement, tu es aussi monstrueux que moi, mon ami.
À la suite de quoi, il laissa le tavernier mourir en se vidant de son sang, seul, par terre, en laissant sa famille qui allait probablement mourir d’ici quelques jours. Varol entra dans la calèche tandis que les chevaux repartirent pour les amener on ne sait où. Varol donna un bol rempli de ce qu’il semblait être un ragoût de légumes ainsi qu’une chope d’eau.
— Tu sais, petit, dit Varol, tu n’es pas soldat, mais je pense que tu me seras quand même plus utile nourri que affamé. Certes, tu m’aideras et travailleras pour moi, mais mon aide peut être bénéfique pour toi.
— Pour quel travail m’engagez-vous ? questionna Tom.
— Tu me serviras dans mon camp.
— Et quel type de camp ? Car j’ai entendu par chez moi des histoires de camps, et ça ne s’est pas bien fini, voyez-vous.
C’est alors que Tom réalisa qu’il n’avait plus la timidité de parler et n’avait aucune peur de ce qui pouvait lui arriver en offensant l’espèce de gobelin qui se trouvait face à lui.
— Tu me crois cruel ? Non par Starix, non ! Mon camp sert à la construction de véhicules ou d’armements pour le Prince du Sud. Je suis un de ses lieutenants et si je ne lui apporte pas ce qu’il demande, il cherchera à tous vous faire tuer, donc un conseil : obéis.
— Ça ressemble à de l’esclavage dans votre camp, ce n’est pas rassurant.
— Esclavage ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
— Faire travailler quelqu’un contre son gré ? Sans payer ?
— Pourquoi payer des gens que l’on capture ? C’est complètement stupide !
— Déjà, les capturer, c’est problématique, vous ne pouvez pas les engager comme tout le monde ?
— Je ne sais pas d’où tu viens, mais ici, ça ne se passe pas comme ça. Pour que quelqu’un travaille pour toi, il faut le forcer.
— Donc vous allez me forcer à travailler ?
— En effet, je devrais appeler mes hommes et te torturer si tu refuses de m’obéir. Enfin bref, nous verrons cela plus tard. J’ai une autre question, c’est quoi ces habits ? On dirait un fou, tu enfiles ceci à notre arrivée et nous brûlerons ceux-là. Nous arriverons sous peu, ne me déçois pas, j’aime ton répondant, tu m’as l’air coriace, j’ai de l’espoir en toi.
Le carrosse s’arrêta après quelques heures, Tom sortit, les soleils l’éblouirent et c’est alors qu’il vit la mer. Il était en haut d’une falaise, il s’avança et baissa la tête et c’est là qu’il le vit : le camp. Il y voyait plusieurs centaines de personnes, attachées, en train de porter du bois ou de casser des pierres à l’aide de pioches. Il y avait des centaines de cellules, deux énormes miradors de chaque côté du camp. Le camp était immense, il n’en revint pas, cela lui semblait inimaginable, quand soudain Varol interrompit ses pensées :
— Bienvenue au camp de Soho, mon ami !