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Une jeune femme, prisonnière de son propre corps et condamnée à survivre dans un monde gangrené par la déchéance et la perversité, voit son destin bouleversé par la rencontre d’une entité animée par un désir insatiable de vengeance. Entre esclavage intérieur, esprits tourmentés et une forêt imprégnée de souffrance s’ouvre une quête déchirante où chaque décision pèse comme un fardeau : succomber à la vengeance ou aspirer à une liberté incertaine. Ce récit sombre et implacable explore les profondeurs de l’âme humaine, exposant avec force le coût de la rédemption et l’essence même de la liberté.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Mélissa Neveu explore avec acuité les zones d’ombre de l’âme humaine et les dérives de la société contemporaine. S’inscrivant dans la tradition de la littérature noire, elle puise dans le réalisme brut et la tension psychologique pour tisser des récits où le mal côtoie le quotidien. À travers une écriture incisive et réfléchie, elle interroge la morale, la vengeance et la quête de justice, offrant une vision percutante de la complexité humaine.
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Seitenzahl: 114
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Mélissa Neveu
Et puis, après… vient la vengeance
Roman
© Lys Bleu Éditions – Mélissa Neveu
ISBN : 979-10-422-6013-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cet ouvrage est destiné à un public âgé de 18 ans et plus. Il aborde des thématiques susceptibles de ne pas convenir aux lecteurs mineurs.
Elle se hâte de courir, serpentant entre les chênes et les hêtres hauts et majestueux, poursuivie par une meute de chiens déchaînés à ses trousses. Elle halète, l’air se fait rare. Son pouls s’emballe à tel point que son cœur bat à tout rompre dans ses tempes. Ses mains tremblent, il faut qu’elle trouve un abri vite. Le plus vite possible, car les chiens, guidés par leur flair, se rapprochent de plus en plus près. Elle le sent, les aboiements sont de plus en plus proches. Son heure est venue. Un des chiens, aussi agile qu’un loup, se jette sur elle. Il lui attaque les jambes, elle frappe, elle se débat, mais rien n’y fait. La mâchoire puissante du chien déchiquette ses chairs. Elle sent ses dents toucher ses os, qui se brisent sous la pression buccale du canidé. Un autre le rejoint, suivi d’un troisième.
Est-ce que sa vie s’achèverait donc en étant dévorée vivante ? La peau du visage et du cou lui fut lacérée par les griffes puissantes des chiens. Elle perçoit la mâchoire d’un des molosses se serrer sur sa joue et lui arrache brusquement.
La douleur est insupportable, indescriptible… Pourtant, elle en a vécu des horreurs pendant toutes ces années, captive de monstres sanguinaires et inhumains.
C’était il y a huit ans déjà, deux hommes, des paysans d’apparence, les dents noircies et rongées par le scorbut. Des ordures qui dégoulinent d’alcool, qu’ils consomment maladroitement. Ils sont gras et suent à chaque mouvement. Des hommes cruels et dépourvus de toute empathie humaine. Leur vocabulaire ne comprend ni la pitié, ni la compassion, ni même le remords. Ils ne savent que boire, manger, baiser, voler et torturer. Ils avaient jadis arraché cette jeune femme de vingt-deux ans à sa famille, laissant derrière elle un mari aimant et un enfant. Un magnifique poupon aux yeux bleu gris, âgé de seulement six mois. Un après-midi où son mari travaillait à la menuiserie, elle coucha son petit pour la sieste et profita alors de ce moment de calme pour faire sécher son linge à la brise fraîche extérieure.
Mais malheureusement, à ce moment-là, ces deux hommes passèrent devant son bout de terre. Elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Complètement saouls et en manque de plaisir de chair, ils décidèrent de l’aborder. Leur intention transparaissait dans le noir de leurs yeux vides d’émotion. Ils l’espéraient, elle, ici et maintenant, et ils la prendraient de force s’il le fallait. Mais elle avait du répondant. Elle était provocante dans sa façon de les envoyer voir ailleurs. Cela les piqua au vif. « Comment oses-tu ouvrir ta bouche, salope ? » lui rétorqua l’un des hommes.
Au cours de ces échanges houleux, le plan des horribles personnages complètement ivres se modifia. Ils décidèrent de l’assommer et de la kidnapper afin de faire d’elle leur esclave complètement soumise à leurs plus sombres et plus immondes désirs. Ils l’emmenèrent loin dans les bois, dans une cabane abandonnée, où elle fut attachée, poignets et chevilles, par des bracelets de fer reliés à d’épaisses et lourdes chaînes. Ils l’ont soumise à la torture pendant huit ans. Huit années de calvaire insoutenable. Ils ont brûlé son visage à l’acide, ils lui ont écorché le corps à de multiples endroits et lui ont même mis le feu aux cheveux juste pour le plaisir de la voir courir dans tous les sens en hurlant de douleur. Elle était devenue l’ombre d’elle-même. Elle avait perdu tout espoir. Mais un jour, pendant qu’elle suppliait quiconque de l’achever, elle commença à comprendre qu’avec tous les supplices qu’elle avait subis, la douleur ne lui faisait plus la même sensation qu’au début, elle était plus, disons, gérable. Pouvait-elle la contrôler ? Pouvait-elle y devenir insensible, ou du moins la contenir ? Elle commença à apprendre la gestion de la douleur, à la seule force de son expérience, après tout, qu’avait-elle à y perdre ? Sa vie ? Elle n’en avait plus. Au fur et à mesure des tortures, elle gérait de mieux en mieux sa résistance à la douleur. Des clous de charpentier enfoncés dans les articulations des genoux ne lui arrachèrent qu’un simple cri étouffé. L’arrachement de sa dernière oreille encore visible la fit sourire d’un rire machiavélique. Cependant, le temps passait et les deux hommes commençaient à ne plus trouver d’endroits dénués de sévices sur cette pauvre femme. De plus, elle ne réagissait plus, elle commençait à devenir inintéressante. Les deux hommes, ne trouvant plus d’excitation pour ce vétuste jouet, décidèrent d’en finir. Et pour clore ces années de torture, ils se lancèrent dans un ultime jeu. Une chasse à l’homme. Ils la relâchèrent dans la forêt en la laissant croire à sa liberté, mais ils libérèrent trois chiens enragés à ses trousses. Sans faiblir, elle courut aussi vite qu’elle le pouvait. Ses pieds ne touchaient plus le sol. Son esprit de survie inébranlable, son désir de vivre insondable et son envie de vengeance démesurée ont pris le relais dans cette course effrénée. Elle rampa dans une crevasse sous des rochers, où son corps chétif s’infiltra sans aucun problème. Elle savait que les chiens ne pourraient pas passer tous ensemble et cela serait sa force. Un des féroces clébards passa en premier. Elle le saisit, sans lui laisser le temps de réagir. Elle tenait la partie supérieure de sa mâchoire dans une main et la partie inférieure dans l’autre, puis elle tira en opposition avec toute la force dont elle disposait. La bête décéda, la mâchoire brisée. Un deuxième s’infiltra dans le trou, complètement enragé, prêt à la tuer. Celui-ci connut un sort encore plus funeste. Elle patienta jusqu’à ce que le chien se mette sur elle et attrapa ses testicules avec fureur. Se laissant guider par la rage qui bouillonnait au fond d’elle, elle serra, serra et tira tellement fort qu’elle castra l’animal à la seule force de ses mains. Le chien se vida de son sang en quelques secondes. À l’agonie, il mourut. Ensuite, ce fut le tour du dernier. Son instinct de survie avait totalement dominé son corps et ses gestes. Depuis des années, elle était traitée comme une bête. Alors ce soir, elle le deviendrait.
Dès que le chien lui sauta dessus, elle le prit de vitesse pour le coucher et elle plongea ses dents dans le cou de l’animal. Sentant la peau sous ses incisives à travers le pelage, elle exerça toute la pression qu’elle pouvait pour finalement arracher un énorme morceau de chair. Ces bêtes n’avaient rien de mauvais, elles étaient simplement des victimes tombées sur des maîtres innommables et sans cœur, qui avaient décidé de les utiliser comme des armes de mort. Néanmoins, elle devait préserver sa vie, et dans un dernier cri d’agonie, le chien s’éteignit. Coincée dans cette crevasse de roche, entourée par les cadavres des molosses, elle s’endormit.
Elle se retrouva alors plongée dans une pièce blanche complètement stérile, vêtue d’une robe de lin blanc. Elle fut approchée par une femme qui passa des heures à lui expliquer comment se venger…
Cours, cours Isabella, car si je t’attrape, je te démembrerai et t’anéantirai comme une tempête, de ses lames d’eau, éventre un navire et attire les marins au fond des abysses…
« Hé toi là, jeune maraudeuse. Tu dérobes sans vergogne les personnes honnêtes. Viens ici que je te fasse goûter aux semelles de mes solerets. Si tu te comportes comme une bonne putain que tu es, tu goûteras à mon sexe endurci à ta vue. »
Le soldat de la garde s’exclama avec force en s’exhibant dans la foule du marché de Vendée. Il fixait avec dédain les gueuses et les gueux qui l’entouraient. Isabella profita de ce moment pour s’échapper aussi rapidement qu’elle le pouvait. Elle en avait l’habitude de cet homme perfide et prétentieux. Pas un jour ne passait sans qu’il ne la cherche dans les rues sales et exiguës afin d’assouvir son besoin de cracher sa semence. Par moments, elle lui échappait, mais malheureusement, c’était devenu sa triste réalité. Le voilà parti à sa poursuite, son heaume en main. Il ressemblait à un être sombre et hideux qui ne pouvait inspirer que le dégoût. Ses dents étaient noires, sa peau était grasse et sale, ses cheveux étaient de paille et clairsemés aux couleurs de pisse et de terre. Il ne possédait ni la beauté ni la bonté. Ce personnage était un mélange de perversité, de luxure et de laideur maléfique. Isabella traversa une ruelle tellement étroite que Gaétan ne put l’emprunter à cheval. Néanmoins, cela ne le stoppa pas pour autant. Il descendit de sa monture et poursuivit sa victime à pied. Une fois la jouvencelle cachée, elle se crut sauvée. Malheureusement, sa malaventure continua. Le ribaud Gaétan surgit et la tira par les cheveux jusqu’aux étables non loin. Isabella cria de tout son être, suppliant pour que quelqu’un lui vienne en aide, mais personne parmi les petites gens ne serait prêt à s’en prendre à un soldat. Il la jeta dans le tas de foin. Sa tête frappa violemment le sol. Isabella eut une douleur tellement vive qu’elle lui arracha des larmes. Elle le supplia de la laisser partir. Elle en appela à sa pitié, pendant que Gaétan chevauchait violemment la joliette en larmes. Il n’avait que faire de ses supplications. Il ne désirait qu’une seule chose : pouvoir assouvir son désir d’elle.
Pouvoir la prendre de force. Observer la peur dans ses yeux pendant que son sexe s’accroît en elle, pendant qu’il la dévore de tout son poids. Alors que ses jambes s’écartèrent sous sa force, il entra dans ce corps aussi sublime que délicieux. Une fois le supplice terminé, Isabella semblait sans âme, sans être. Elle ne représentait plus que l’ombre d’elle-même. Les yeux vides de vie, elle regardait le sol, dans la position dans laquelle Gaétan l’avait abandonnée, sans omettre de lui souhaiter une belle journée et de lui rappeler qu’ils se reverraient le lendemain. Isabella récupéra les guenilles en lambeaux que son bourreau lui avait arrachées et tenta de se revêtir sans trop réussir. Elle se promit, sans conviction aucune, de ne plus jamais croiser le chemin de cet homme. Après avoir quitté l’étable, tous les regards semblaient la dévisager. Certains détournèrent le regard de honte, d’autres la regardèrent en murmurant des paroles presque inaudibles : « Regarde cette putain… Une salope, fille de mauvaise famille… ». Cependant, Isabella ne baissa pas les yeux. Elle savait que son seul péché était sa beauté. Elle n’avait pas à ressentir de honte ou à se sentir coupable de ce que ce monstre lui infligeait à chaque fois que l’envie lui en prenait. Elle n’était que la victime d’un homme qui était incapable de maîtriser ses pulsions perverses et sordides. Isabella se dirigea vers la rivière, où elle se baigna longtemps, très longtemps. Elle nettoya son corps blessé, son cou bleui, ses seins douloureux, ainsi que son bas-ventre et son sexe qui portaient toujours les blessures infligées. Elle aurait aimé pouvoir nettoyer l’intérieur de son corps en frottant jusqu’à en arracher la peau. La blessure la plus douloureuse était invisible. Son sexe était souillé et déchiré par la brutalité non consentie exercée par son violeur. Ce n’était pas la première fois qu’Isabella souhaitait qu’on lui retire la peau pour pouvoir se laver l’âme. Les cicatrices des mutilations qu’elle s’était infligées à l’intérieur de ses cuisses, essayant de nettoyer cette souillure, mais ce sentiment de saleté perpétuelle persistait. Soudain, au loin, un bruit la sortit de sa torpeur : « Qui est là ? s’écrie-t-elle en se recouvrant la poitrine de ses mains comme seule défense. Répondez, qui est-là ? Je vous ai aperçu et entendu. Sortez de votre cachette, montrez-vous ! » Isabella prononça ces mots avec assurance, malgré la peur qui la submergeait. Elle était tremblante de tout son être. Derrière un arbre, une ombre se forma dans le feuillage des divers arbustes qui entouraient la rivière. Une silhouette imposante, de grande taille, celle d’un homme.
« N’ayez point peur, gente dame, je ne vous veux aucun mal. Je voyageais sur le chemin un peu plus haut et mon cheval a montré des signes de fatigue. Je souhaitais qu’il puisse s’abreuver dans la rivière, mais je vous ai vue. Je n’ai pas voulu vous effrayer, alors j’ai attendu. Cependant, quelle ne fut pas ma stupéfaction devant pareille beauté ! » s’exclama l’homme.
Isabella retrouva sa franchise et sa ténacité, sortit de l’eau et repassa sa robe sale et à moitié déchirée. Elle lui fit savoir avec fermeté :
« Et vous pensez que c’est une manière de traiter les dames, que de les épier à demi dissimulé derrière un arbre ? Sachez, monsieur, que je ne me laisse pas berner par vos basses flatteries. Ce que vous faisiez n’est point respectueux. Je vous prie de cesser immédiatement. »