États d’âme - Joelle Dichamp - E-Book

États d’âme E-Book

Joelle Dichamp

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Beschreibung

"États d’âme" est un voyage poétique au cœur des émotions humaines. Ce recueil, façonné au fil du temps et des instants de vie, puise son inspiration dans les rencontres marquantes, les souvenirs intimes, la nature, la musique, et la spiritualité. Chaque poème révèle une facette de l’âme : l’amour et la fraternité, la joie et la douleur, mais surtout une lueur constante d’espérance. Un élan sincère vers un monde plus sensible, plus beau, plus humain.


À PROPOS DE L’AUTRICE

Animée par un réel attachement à la langue française, Joëlle Dichamp s’exerce à l’écriture depuis l’enfance. De ses premières rédactions appliquées aux romans publiés – six à ce jour, dont un conte pour enfants –, son parcours est guidé par la beauté du langage et l’émotion qu’il transmet. En 2024, l’obtention d’un diplôme de poésie classique l’amène à rassembler ses poèmes écrits au fil des années. Ils trouvent aujourd’hui leur place dans ce recueil, comme une empreinte sensible de l’âme et du temps.





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Seitenzahl: 50

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Joëlle Dichamp

États d’âme

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Joëlle Dichamp

ISBN : 979-10-422-6889-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Requiem pour un inconnu

Il s’appelait Germain

Et il s’en est allé

Vers d’autres lendemains

Une nuit de janvier.

Il n’avait pas de toit

Pour abriter son corps,

Pas d’amis, pas de choix.

Même pas de remords.

Une vie triste et morne

À arpenter la rue.

À demander l’aumône

Vers le premier venu.

On l’a retrouvé mort,

Gelé sous son carton.

C’est donc là le sort

Pour qui n’a pas de nom,

Pour qui n’a pas d’espoir,

Pas de chance, pas de but.

Juste un coin pour s’asseoir.

Pour tous un inconnu.

Germain savait pourtant,

Comme toi, comme moi,

Partager des moments

De bonheur et de joie.

C’était il y a longtemps,

Il y a bien des années,

Avant ce sale printemps

Où tout a basculé.

Quand on l’a mis en terre

Personne ne l’a pleuré.

Car on ne pleure pas

Un clochard mal-aimé.

Complainte de dame Nature

Combien de temps me reste-t-il ?

Avant de devenir stérile

Et de m’endormir à jamais,

Condamnée par tous vos méfaits.

Comme une mère aimante et dévouée

Je vous ai nourris, abreuvés,

Vous offrant du lait et du miel,

Des forêts et des arcs-en-ciel.

Mais vous m’avez maltraitée

Polluant l’eau, l’air et les prés,

Gaspillant jusqu’à m’épuiser.

Mes prières semblent inutiles.

Combien de temps me reste-t-il ?

Le pensionnat

Toute seule

Au milieu de tant d’élèves,

Toutes inconnues à mes yeux.

Seule et si désemparée.

Je suis là, comme en prison.

Une blouse de vichy bleu

Au milieu de centaines de blouses bleues.

Petite binoclarde mal attifée,

Je me tiens à l’écart des autres

Par peur de les déranger.

Et je ne parle pas

Comme si je suis devenue muette.

De longues années de silence

À souffrir des railleries,

Des moqueries,

De ces gamines rieuses et désinvoltes,

Bien coiffées, bien vêtues.

En classe, la peur qui me tenaille.

La peur du professeur qui va me faire sortir de mon silence

Et qui va faire comprendre aux autres élèves

Que je parle,

Que je ne suis même pas muette.

Tous ces longs moments de désespoir

À pleurer dans ce dortoir trop froid,

À entendre les autres filles rire

Et parler en cachette,

Se délectant du plaisir de braver les interdits.

Tous ces petits secrets autour de moi,

Sans moi.

Et au réfectoire, cette torture indécelable :

Je suis en bout de table, seule,

Et je mange, je mange,

Pour oublier que j’ai si mal,

Que personne ne me parle

Et que je ne parle pas.

Des années de cloître

Puisque je n’existe même pas

Et que c’est à peine si l’on connaît mon prénom.

Moi, la mal attifée,

La pauvrette,

La timide,

L’enfant triste qui mange trop.

Celle qui n’a pas d’histoire,

Celle qui n’a pas sa place au milieu des élèves joyeuses.

La rue

Je flâne le long des rues

Grouillantes de gens pressés

Et j’observe à la dérobée

Le regard des inconnus.

Certains sont jeunes et pleins d’ardeur.

Costumes, cravates, cheveux plaqués,

Tailleurs, talons, pas empressés.

Espoirs d’avenirs prometteurs.

D’autres ont vécu, s’accommodant

D’une vie triste et routinière,

Sans saveur mais sans ornières.

Ils ont existé simplement.

Et puis il y a tous ces vieux

Que l’on bouscule, que l’on ignore.

Tous ceux-là qui attendent la mort

Et qui commencent à prier Dieu.

Tous ces êtres ainsi mélangés,

Noirs ou blancs, hommes ou femmes,

Tous ont leurs joies, tous ont leurs drames,

Mais ils passent sans se regarder.

Tous préfèrent le silence,

La tête encombrée de tracas,

La tête vide quelquefois.

Moi j’aime cette foule immense.

Un jour de trop

Le jour n’en finit plus.

Il se traîne, il chipote.

Il est sans intérêt

Et je me meurs d’ennui.

C’est un jour inutile,

Un jour pour rien,

Un jour de trop.

Vivement qu’il s’arrête !

La nuit changera tout.

Demain sera un autre jour

Et je pourrai écrire

Une nouvelle page de vie.

Il se passera bien quelque chose.

Tout ne peut pas être pareil.

Bon ou mauvais, triste ou gai,

Un évènement viendra

Changer le cours des choses.

Mais pour l’heure,

La route est plate.

Les minutes s’écoulent

Si lentement.

Je suis là à ne rien attendre.

Je veux seulement que ce jour,

Triste à mourir,

Se meure

Et ne revienne plus jamais.

Un jour pour rien.

Un jour pour personne.

Mon Dieu, pourquoi ?

Pourquoi, mon Dieu, suis-je si seule ?

Personne n’a voulu de moi.

Pour qu’une âme tendre me veuille

J’aurais donné n’importe quoi !

Pourquoi mon Dieu cette détresse

Qui me ronge jour après jour ?

Pas d’ami, pas de tendresse.

Personne ne veut de mon amour.

Pourquoi mon Dieu cette violence,

Ces guerres, ces haines, ces combats ?

Quand donc viendra la délivrance ?

Fais régner la paix ici-bas !

Pourquoi Dieu la faim me tenaille ?

Je ne demande qu’un peu de pain.

J’ai le droit d’avoir un travail,

Une dignité d’être humain.

Pourquoi mon Dieu ai-je si mal ?

Je souffre tant et j’ai si peur,

Gisant sur mon lit d’hôpital

J’attends que passent les heures.

Mon Dieu, je t’en prie, aie pitié !

Viens faire triompher la justice.

Et donne pour l’éternité

L’amour, la joie et les délices.

Danser jusqu’à l’ivresse

Tendrement enlacés, nous entrons dans la danse,