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"États d’âme" est un voyage poétique au cœur des émotions humaines. Ce recueil, façonné au fil du temps et des instants de vie, puise son inspiration dans les rencontres marquantes, les souvenirs intimes, la nature, la musique, et la spiritualité. Chaque poème révèle une facette de l’âme : l’amour et la fraternité, la joie et la douleur, mais surtout une lueur constante d’espérance. Un élan sincère vers un monde plus sensible, plus beau, plus humain.
À PROPOS DE L’AUTRICE
Animée par un réel attachement à la langue française,
Joëlle Dichamp s’exerce à l’écriture depuis l’enfance. De ses premières rédactions appliquées aux romans publiés – six à ce jour, dont un conte pour enfants –, son parcours est guidé par la beauté du langage et l’émotion qu’il transmet. En 2024, l’obtention d’un diplôme de poésie classique l’amène à rassembler ses poèmes écrits au fil des années. Ils trouvent aujourd’hui leur place dans ce recueil, comme une empreinte sensible de l’âme et du temps.
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Seitenzahl: 50
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Joëlle Dichamp
États d’âme
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Joëlle Dichamp
ISBN : 979-10-422-6889-3
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Il s’appelait Germain
Et il s’en est allé
Vers d’autres lendemains
Une nuit de janvier.
Il n’avait pas de toit
Pour abriter son corps,
Pas d’amis, pas de choix.
Même pas de remords.
Une vie triste et morne
À arpenter la rue.
À demander l’aumône
Vers le premier venu.
On l’a retrouvé mort,
Gelé sous son carton.
C’est donc là le sort
Pour qui n’a pas de nom,
Pour qui n’a pas d’espoir,
Pas de chance, pas de but.
Juste un coin pour s’asseoir.
Pour tous un inconnu.
Germain savait pourtant,
Comme toi, comme moi,
Partager des moments
De bonheur et de joie.
C’était il y a longtemps,
Il y a bien des années,
Avant ce sale printemps
Où tout a basculé.
Quand on l’a mis en terre
Personne ne l’a pleuré.
Car on ne pleure pas
Un clochard mal-aimé.
Combien de temps me reste-t-il ?
Avant de devenir stérile
Et de m’endormir à jamais,
Condamnée par tous vos méfaits.
Comme une mère aimante et dévouée
Je vous ai nourris, abreuvés,
Vous offrant du lait et du miel,
Des forêts et des arcs-en-ciel.
Mais vous m’avez maltraitée
Polluant l’eau, l’air et les prés,
Gaspillant jusqu’à m’épuiser.
Mes prières semblent inutiles.
Combien de temps me reste-t-il ?
Toute seule
Au milieu de tant d’élèves,
Toutes inconnues à mes yeux.
Seule et si désemparée.
Je suis là, comme en prison.
Une blouse de vichy bleu
Au milieu de centaines de blouses bleues.
Petite binoclarde mal attifée,
Je me tiens à l’écart des autres
Par peur de les déranger.
Et je ne parle pas
Comme si je suis devenue muette.
De longues années de silence
À souffrir des railleries,
Des moqueries,
De ces gamines rieuses et désinvoltes,
Bien coiffées, bien vêtues.
En classe, la peur qui me tenaille.
La peur du professeur qui va me faire sortir de mon silence
Et qui va faire comprendre aux autres élèves
Que je parle,
Que je ne suis même pas muette.
Tous ces longs moments de désespoir
À pleurer dans ce dortoir trop froid,
À entendre les autres filles rire
Et parler en cachette,
Se délectant du plaisir de braver les interdits.
Tous ces petits secrets autour de moi,
Sans moi.
Et au réfectoire, cette torture indécelable :
Je suis en bout de table, seule,
Et je mange, je mange,
Pour oublier que j’ai si mal,
Que personne ne me parle
Et que je ne parle pas.
Des années de cloître
Puisque je n’existe même pas
Et que c’est à peine si l’on connaît mon prénom.
Moi, la mal attifée,
La pauvrette,
La timide,
L’enfant triste qui mange trop.
Celle qui n’a pas d’histoire,
Celle qui n’a pas sa place au milieu des élèves joyeuses.
Je flâne le long des rues
Grouillantes de gens pressés
Et j’observe à la dérobée
Le regard des inconnus.
Certains sont jeunes et pleins d’ardeur.
Costumes, cravates, cheveux plaqués,
Tailleurs, talons, pas empressés.
Espoirs d’avenirs prometteurs.
D’autres ont vécu, s’accommodant
D’une vie triste et routinière,
Sans saveur mais sans ornières.
Ils ont existé simplement.
Et puis il y a tous ces vieux
Que l’on bouscule, que l’on ignore.
Tous ceux-là qui attendent la mort
Et qui commencent à prier Dieu.
Tous ces êtres ainsi mélangés,
Noirs ou blancs, hommes ou femmes,
Tous ont leurs joies, tous ont leurs drames,
Mais ils passent sans se regarder.
Tous préfèrent le silence,
La tête encombrée de tracas,
La tête vide quelquefois.
Moi j’aime cette foule immense.
Le jour n’en finit plus.
Il se traîne, il chipote.
Il est sans intérêt
Et je me meurs d’ennui.
C’est un jour inutile,
Un jour pour rien,
Un jour de trop.
Vivement qu’il s’arrête !
La nuit changera tout.
Demain sera un autre jour
Et je pourrai écrire
Une nouvelle page de vie.
Il se passera bien quelque chose.
Tout ne peut pas être pareil.
Bon ou mauvais, triste ou gai,
Un évènement viendra
Changer le cours des choses.
Mais pour l’heure,
La route est plate.
Les minutes s’écoulent
Si lentement.
Je suis là à ne rien attendre.
Je veux seulement que ce jour,
Triste à mourir,
Se meure
Et ne revienne plus jamais.
Un jour pour rien.
Un jour pour personne.
Pourquoi, mon Dieu, suis-je si seule ?
Personne n’a voulu de moi.
Pour qu’une âme tendre me veuille
J’aurais donné n’importe quoi !
Pourquoi mon Dieu cette détresse
Qui me ronge jour après jour ?
Pas d’ami, pas de tendresse.
Personne ne veut de mon amour.
Pourquoi mon Dieu cette violence,
Ces guerres, ces haines, ces combats ?
Quand donc viendra la délivrance ?
Fais régner la paix ici-bas !
Pourquoi Dieu la faim me tenaille ?
Je ne demande qu’un peu de pain.
J’ai le droit d’avoir un travail,
Une dignité d’être humain.
Pourquoi mon Dieu ai-je si mal ?
Je souffre tant et j’ai si peur,
Gisant sur mon lit d’hôpital
J’attends que passent les heures.
Mon Dieu, je t’en prie, aie pitié !
Viens faire triompher la justice.
Et donne pour l’éternité
L’amour, la joie et les délices.
Tendrement enlacés, nous entrons dans la danse,