Exilée - E. Bovary - E-Book

Exilée E-Book

E. Bovary

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Beschreibung

Basé sur un événement tragique survenu en Algérie, "Exilée" retrace l’histoire d’amour fictive entre Djamel, un Arabe, et Kahina, une Kabyle, malgré les tensions entre leurs peuples. Poussée à l’exil par de multiples facteurs, Kahina s’installe en France pour dénoncer l’injustice, le racisme et la misogynie dans son pays. Elle lutte pour la vérité, la liberté et la laïcité, tout en affirmant son identité berbère.


À PROPOS DE L'AUTRICE

E. Bovary s’inspire des femmes de son enfance pour écrire des textes engagés en faveur de la libération de la parole féminine. Après "Dieu est mort", paru chez les Éditions Sydney Laurent en janvier 2022, ce deuxième ouvrage est un plaidoyer pour les Berbères opprimés, dédié aux victimes du printemps berbère.


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Seitenzahl: 138

Veröffentlichungsjahr: 2024

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E. Bovary

Exilée

© Lys Bleu Éditions – E. Bovary

ISBN : 979-10-422-1894-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

L’engagement est la liberté de choisir son cachot.

Yasmina Hamlat

Je n’y veux rien croire. Mort, vous,

Toi, dieu parmi les demi-dieux !

Ceux qui le disent sont des fous.

Mort, mon grand péché radieux.

Paul Verlaine

Partie I

Djamel est brûlé

À Djamel,

tu es plus vivant que tes assassins.

J’ai passé ma jeunesse au cachot de mes pensées, condamnée par le sort et délaissée par la communauté des mortels, je purge une peine injuste, pourtant méritée, prononcée par des politiciens ventrus.

Que faire de cette démocratie mensongère ?

Et qu’espérer d’une Algérie vendue chassant ses Berbères ? Je ne me suis jamais sentie chez moi même au sein de mon village. Je me voyais l’intruse, nulle part ne me semble bon, ma place était éphémère et cet éphémère est devenu, au fil des années, inexistant.

Je tisse, telle Arachné, des rêves interminables, la plume censurée et le corps lapidé par les barbus, je trimballe mon âme perdue sous le ciel grisâtre de Paris.

J’ai vieilli seule entre les parenthèses d’un fait divers, chassée de mon pays, détestée par les miens et leur ennemi, je gis mi-consciente dans un passé rougeoyant.

Djamel, l’homme de ma vie s’est mis dans la peau d’un chevalier médiéval, ce mercredi 11 août 2021 et vient me libérer des griffes de mon demi-frère, il quitte son lit à trois heures du matin, pour prendre sa voiture et affronter, seul, un village éloigné, perché au sommet d’une orgueilleuse montagne berbère.

Arrivé dans le quartier, silhouette droite, mains et bras longs, maigres et osseux, des cheveux bouclés scintillants de loin, des yeux ivres d’innocence, un sourire enfantin et un visage angélique couvrant une âme de héros, d’homme courageux, d’amant persévérant.

Les voisins le dénoncent du regard, quel culot ! Un inconnu pénètre impunément chez nous ?

L’un d’eux, le fils de l’imam du village, s’approche l’apostropher d’un air méprisant :

— Seriez-vous perdu, jeune homme ? Que sont ces fleurs étranglées entre vos maigres doigts ?

Djamel ne parlant pas le kabyle leur explique en arabe dialectal qu’il est venu chercher la maison de Kahina.H pour demander sa main.

Les villageois se regardent entre eux méfiants, que veut-il donc cet étranger ?

— Donne-moi ta pièce d’identité, comment es-tu arrivé jusqu’ici ?

— En voiture, je l’ai garé juste en bas, regardez mon frère…

— Gare à toi de répéter ce grand mot, nous n’étions pas frères et ne le deviendrons jamais, rappelle-toi toujours qu’on est issu de deux races bien distinctes, Boumediene1, le roi des Arabes ne l’a-t-il pas prouvé en envoyant l’armée violenter nos jeunes en 1980 ?

D’un geste fugace, il lui arrache les clés de sa voiture :

— Où sont tes copains alors ? À la mosquée vérifiant si on fait la prière comme convenu depuis l’an 670 ?

— Non, Monsieur, je suis venu tout seul rencontrer la famille de Ka…

— Shut ! Ici, on ne prononce jamais le prénom de nos femmes ! Que veux-tu ? Ne serais-tu pas un espion du gouvernement ?

Mes frères, où a-t-on vu un Algérois se déplacer seul jusqu’à Larbaâ Nath Irathen pour demander la main d’une jeune femme ?

— Monsieur, je vous le jure, je suis ici pour Kahina.

Indigné par cette insistance, le fils de l’imam ordonne aux villageois :

— Qu’on conduise l’arabe à sa quête.

Tel un mouton de l’aïd2, ces bergers le poussent devant eux, Djamel marche perplexe et effrayé, ils martèlent la route ricanant, scandant des versets coraniques à l’envers et des vers de Matoub3 guettant la réaction de ce frileux étranger qui semble fait de marbre, Djamel le nez mangé par la terre marche angoissé, guidé par les cris sauvages ; la honte et la peur troublent ses iris.

Arrivés face à notre maison, le fils de l’imam écarte les villageois, bouscule l’arabe pour frapper à la porte en hurlant :

— Amine, sors défendre l’honneur de ta famille, sors abattre cet ennemi venu salir la réputation de ton père.

Séquestrée dans ma chambre depuis la mort de mon père, enfermée sous l’ordre de mon petit frère et les commères de ses amis : « Ta sœur fréquente un Arabe à la résidence universitaire, cet être indécent a dépassé toutes les limites… »

Nulle part où aller dans la maison de mon père, emprisonnée dans une chambre un peu plus large qu’une tombe, un peu moins sombre qu’une morgue, un lit dur et froid, une étagère remplie de livres religieux, Zola, Hugo et Verlaine sont interdits, une petite commode étouffée par le tapis de la prière qui la couvre depuis mon enfance, une armoire grise, presque vide, mon demi-frère âgé de dix-neuf ans a tout jeté : mes jupes, robes, pantalons et tous les sacs à main achetés en cachette à Béjaïa pour les remplacer par de longues robes traditionnelles et un voile noir, ignorant quelle couleur choisir pour une jeune femme forcée à porter le voile, il opte pour le noir ; je ne sors de ma chambre fermée à clé de l’extérieur que pour aller aux toilettes ou prendre une douche, ma belle-mère me visite trois fois par jour pour déposer un verre d’eau, une poignée de figues sèches ou une assiette de couscous blanc ; leur but est saint : me repentir.

Amine est, toute la journée, à la maison, figé sur une banquette dans la cour, un jeune désœuvré qui ne sort que pour acheter des cigarettes, dévisager les collégiennes ou récupérer son argent : une association clandestine, prend les signatures des jeunes chômeurs pour les griffonner sur sa liste de chrétiens opprimés en Algérie dont le but me reste flou, ils christianisent des jeunes contre une paie mensuelle et régulière. Amine comme tant d’autres, gagne sa vie en renégat caché, personne n’est au courant de ce marchandage religieux, ces business man ne laissent rien apparaître, ils sont musulmans aux yeux de toute la tribu, ils se cachent pour boire ou faire l’amour, font la prière au premier rang, mettent des qamis 4 et récitent des sourates entières pour appuyer leurs visions arriérées, ils sont un modèle, des musulmans pieux et puritains.

— Kahina, oh ma fleur de jasmin ! Je suis venu te libérer, nous allons nous marier, j’ai dans ma main gauche un bouquet de bruyère en fleurs et dans ma main droite une bague en argent, tu n’aimes pas l’or je le sais et n’ayant pas les moyens de t’offrir du diamant, je te mettrai cet anneau fait de sacrifices et de promesses, sous les yeux de notre seigneur ; n’aie plus crainte, ce soir, notre vie changera à jamais.

Je reconnais ta douce voix de chanteur et ouvre aussitôt la fenêtre :

— Pars ! Sauve-toi, Djamel, mon frère te tuera, pars d’ici !
— Je demanderai la bénédiction de ton frère et celle de tout le village s’il le faut, je marcherai pieds nus sur la braise, boirai du poison, me battrai contre des lions, des sorciers ou des démons pour que ta famille m’accepte.

Le troupeau ricane, attend patiemment l’irruption de mon frère.

— Sauve-toi, cours, va-t’en…

Au milieu de ce vacarme, au milieu des insultes et des menaces, tes yeux bridés brillants sous le soleil arrêtent le temps pour me contempler d’un sourire serein, feignant la force ; muet et indifférent telle une statue, tu attends la mort comme on attend un ascenseur. Mon frère, un animal en furie, sort les mains vides, grâce à Dieu ou au hasard il n’a pas trouvé l’arme, te donne un coup de pied dans le ventre comme un signe de bienvenue. Tu t’agenouilles devant ton bourreau hurlant dans une langue que tu ne parles pas, il appelle à l’aide, les villageois avancent sans tarder, tu les comptes du regard et leur répète la même histoire : « Je suis venu demander la main de Kahina… »

Le fils de l’imam riposte : « Il ment, il est un espion ; vous, les arabes, étiez venus armés sur des chameaux rongés par les scarabées pour montrer à nos rois la voie du paradis ; on connaît la route maintenant, n’ayez nulle crainte, laissez-nous en paix, rentrez donc chez vous, vous dont les ancêtres adoraient le vin, les femmes et les fables érotiques, traitez vos seigneurs, vos hôtes, vos hébergeant de mécréants ? Notre territoire a besoin d’un exorcisme ! Fouillons-le, ne le lâchez pas, j’irai fouiller sa voiture. »

Encerclé par six hommes craints, enragés et sourds et face à toi mon frère, un jeune homme irraisonnable t’insulte de tous les noms, te crache une haine bouillonnante, il t’arrache le bouquet de bruyère pour l’écraser sous ses talons, tantôt des coups de pied dans les reins, tantôt des coups de poings dans le visage, sa rage te met par terre, les yeux, le nez et la bouche en sang, « tuons-le sur la place publique, qu’il soit un exemple pour tout arabe ayant l’intention de franchir nos frontières. »

Affolée sur le bord de ma fenêtre, je les supplie d’arrêter ce massacre, ma gorge muette leur récite des versets appris à l’école primaire, je leur fais au milieu de cette scène d’abattage une fatwa5, c’est haram 6de tuer, c’est interdit par Allah d’ôter la vie à un être humain.

— Laissez Djamel en vie, arrêtez de passer vos messages politiques sur le dos des innocents, arrêtez, je vous en supplie ; Amine, tu iras en enfer ou pire dans une prison, là-bas, loin, très loin, au Sahara, tu auras le même sort que les détenus politiques kidnappés, violentés puis égorgés…

Je hurle et jette par terre tous les livres poussiéreux, vieillis d’attente sans que mes mains ne daignent les effleurer, je piétine le tapis alourdi d’humidité, déchire mes textes écrits sous la couette, cachés entre mes seins ; la marâtre inquiète et perplexe ne sait qui pleurer, un fils assassin ou une maudite ennemie, ouvre la porte de ma chambre et vient me calmer en frappant sur ses genoux, je fuis ainsi ma cage et les griffes de cette vieille femme ; les cheveux en l’air, le visage décomposé, les yeux gonflés et les joues arrachées rougeoyantes je cours dehors pour défendre avec mes petites mains, mon corps de femme et ma robe déchirée de lamentations l’homme de ma vie.

Le buste de mon demi-frère me barre la route et d’une gifle me remet dans la cour de notre maison, il ferme la porte derrière lui pour continuer tranquillement sa besogne ; affaibli de coups, ils le poussent, ton corps meurtri, vers la placette du village, les loups se bousculent entre eux, s’arrachent ta silhouette, se disputent les coups, chaque assassin veut se montrer plus fort et moins clément que l’autre, je ressors, ramasse les fleurs décolorées et suis le cortège, seule femme derrière ces hommes guidés par Amine, je pleure, je crie et blasphème, personne ne m’entend, nul ne tourne la tête ; affairés à accomplir un devoir : nettoyer le village de l’odeur d’un arabe, ils avancent sourds, criards : « pouvoir assassin, pouvoir assassin… »

Arrivés à la place publique, d’autres les rejoignent, ils te donnent des coups à tour de rôle, derrière ces cannibales je crie : donnez-moi donc un téléphone que j’appelle quelqu’un : la police ou l’imam.

Non ! La police n’est pas formée à démêler les conflits d’honneur et l’imam est déjà là, le Coran entre les mains, fier et ému de voir des jeunes mobilisés à protéger le village de la souillure. Je cours vers ta silhouette ensanglantée, j’entre dans ce cercle interdit, sauvage : les miens contre mon amant ; Amine avance vers moi, la figure rouge de furie, ses mains agrandies par les coups donnés me prennent par les cheveux, sa petite bouche ronde, aveugle mes yeux d’un crachat chaud et amer, il me gifle, me tabasse, tombée entre ses pieds, il emprunte une barre de fer à un des villageois affairé à te casser les côtes pour essayer de la casser sur mon dos, il frappe avec toute sa force cette sœur dévergondée, il me bat en disant que mon tour viendra après la mort du sale arabe, il cogne ce dos qui le portait autrefois enfant à la fontaine, aux champs d’olive, à l’école et insulte cette putain, cette maudite créature qui a accueilli ses premiers pas avec des larmes d’amour et de fierté.

Au lieu de pleurer, je regarde le premier homme de ma vie s’habiller en traître, je regarde celui que j’ai élevé élever haut ses mains pour me battre, je ne pleure pas, non, le deuil je l’ai fait bien avant la tragédie, je reçois ma part de châtiment avec grâce, ils ne verront ni ma peur ni les déchirures de mon âme, je m’amuse à regarder cet homme si viril se rabaisser pour m’atteindre, soudain, j’entends ta voix protester : « Laisse-la partir, ta sœur est une femme innocente, à part m’aimer elle n’a commis aucun autre péché.

Je t’aime, oh ! Ma fleur de jasmin, pardonne-moi ma muse, je pars tôt abandonnant nos ambitions et mes promesses ; je rêvais d’un soleil aveuglant, éblouissant traverser la haine pour l’estomper et nous unir à vie, je ne veux point partir et te laisser seule entre les griffes d’une société rongeuse d’amour… »

Mon frère se remet avec les villageois à te déchirer la peau, fatigué de cette longue leçon de mœurs, il lève ses mains, serrant la barre très haut pour les laisser s’abattre bruyamment sur ton corps, il enfonce ainsi de toutes ses forces la barre dans ton buste, j’entends le cri de la délivrance, le dernier cri de Djamel et sous mes yeux, ton cœur se vide de son sang.

Soulagé, l’imam tourne le dos au massacre, serre le Livre contre son cœur et se retire doucement, il serait bientôt l’heure de la prière.

Le dos cassé, bleui de coups et rougi de douleur, je rampe pour tâter ton corps sans geste dormant paisiblement au milieu d’une haine bruyante. Amine, l’œil lucide accourt écraser mes mains griffant le sol, c’est à ce moment-là que la marâtre arrive suivie d’un cortège de commères, elle tombe du haut de sa taille en voyant cette scène d’abattage, évanouie, les voisines essaient de la réanimer, elles envoient les petites filles chercher de l’eau fraîche ; d’autres femmes m’entourent, curieuses et dégoûtées de mon audace ; le fils de l’imam étant allé chercher dans la voiture d’éventuelles preuves de criminalisation, revient sautillant et tout joyeux parce que contribuer à ce geste saint et symbolique de se débarrasser d’une si maudite créature le fera gagner des hassanate7 ou de l’argent !

Il propose à Amine de brûler ta dépouille comme il a fait avec ton carrosse, mon frère accepte sans hésitation et dit d’une voix mi-fière : « Brûlons-le sous la statue de notre Matoub ! », hululements sauvages et applaudissements font trembler tout le village, le fils de l’imam habitué aux commissions, repart pour chercher cette fois-ci un briquet et un carton pour allumer le flambeau ; je les vois, tes assassins, avancer derrière Amine qui traîne doucement ton corps par les pieds.

Ils marchent en chantonnant et huant le pouvoir et la politique du pays, ils avancent le pas harmonieux ; j’essaie de me relever, une des femmes me barre la route c’est Nedjma, la femme de l’imam, robuste dans sa large robe kabyle couleur du ciel, yeux grand ouverts, des cheveux raides aux reflets de henné maladroitement cachés sous un foulard jaunâtre, tatouée au front, aux joues et à la gorge, les signes de tifinagh 8la rendent encore plus divine, plus imposante, elle me tend sa main ensoleillée de henné, toute ridée, m’aide à me relever puis m’essuie le visage de son mouchoir trempé de musk et d’une voix grave, m’ordonne d’accompagner la belle-mère enfin réveillée, grâce à Dieu, à la maison, assez ! Assez de scandales !

— Laisse-moi aller le sauver, laisse-moi les suivre, ils vont tuer mon Djamel.
— Il est déjà mort, ma fille, rentre à la maison !
— Non ! Il n’est pas mort, Dieu ne l’a pas abandonné, non…
— Tais-toi donc ! Regarde ce que tes blasphèmes t’ont coûté : ta belle-mère tombée malade, ton demi-frère devenu un assassin et toi une femme battue.
— Et lui, alors ? Il ne compte pas ? Sa vie ne compte pas ?
— Un arabe venu salir notre village mérite d’y laisser sa peau, un maudit garçon, un kafer9, oh un kafer !
— Non ! Non ! Non ! Il est venu demander ma main, regarde, j’ai encore les feuilles de la bruyère entre mes doigts.
—