Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Après avoir remporté un gain extraordinaire lors d’un jeu de hasard, un jeune couple se voit piégé dans un tourbillon infernal de chantage machiavélique. Ce cauchemar, qui avait débuté comme un rêve, les entraîne dans une spirale de séquestration, de violence, de crimes et de trahisons. Comment les protagonistes réussiront-ils à échapper à cette situation terrifiante et à reprendre le contrôle de leur vie ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jack Esder a travaillé dans les secteurs de l’automobile, de la finance et de l’assurance. Une fois à la retraite, il a souhaité utiliser sa nouvelle disponibilité pour donner vie à ses rêves : l’écriture et la peinture. "Fortune et contrecoups" est son premier roman publié.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 216
Veröffentlichungsjahr: 2024
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Jack Esder
Fortune et contrecoups
Roman
© Lys Bleu Éditions – Jack Esder
ISBN : 979-10-422-0214-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cette histoire est un roman. Les personnages sont fictifs et toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé, des noms propres, des lieux privés, des noms de sociétés ou firmes, des situations existantes ou ayant existé ne sauraient être que pure coïncidence.
Irlande, Dublin, 3 décembre 2014
5 h 30, au son de « Highway to hell », Maxime se réveille en sursaut. Le jeune homme de trente ans tente d’éteindre son radio-réveil afin de replonger dans les bras de Morphée. Et puis non ! La raison l’emporte. Il faut aller travailler. Sa compagne, réveillée par tout ce bruit, l’apostrophe :
— Moins fort, la musique.
Après une bonne douche et un solide petit-déjeuner, Maxime est requinqué. La radio énumère sa litanie de mauvaises nouvelles, mais il n’y prête qu’une attention distraite, sauf lorsqu’il entend les prédictions astrologiques auxquelles il n’accorde guère de crédit d’habitude. Mais là, quelque chose l’interpelle :
— Tiens. Aujourd’hui, on parle du signe du Poisson : mon signe astrologique !
Il n’écoute qu’à moitié, car il ne croit pas aux horoscopes, toutefois…
— Aujourd’hui, grand jour pour nos amis du signe du Poisson. Pensez, mes auditeurs, à tenter votre chance au tirage de la cagnotte européenne. Un pactole de plus de 21 000 000 d’euros est en jeu.
— Mon œil. La chance… Bof, ce n’est pas pour moi. Je n’ai jamais rien gagné de ma vie. Pas un sou… Et puis, réflexion faite, je vais tout de même tenter ma chance et remplir une grille. Si j’arrive à décrocher le gros lot… Mince, je parle, je parle… Mon autobus ne devrait pas tarder à arriver, et je vais le rater !
Maxime descend quatre à quatre les escaliers de son immeuble et se dirige vers l’arrêt de son bus. Il y reconnaît les habitués qui se rendent comme lui à leur travail. Après une vingtaine de minutes de trajet, il saute dans son métro direction Killarney. Parvenu à sa destination, il se dirige vers son vestiaire pour endosser sa blouse. Maxime travaille aux Usines Sheen Falls à Dublin comme chef de projet dans la réalisation de machines-outils. Ce job lui convient tout à fait et lui apporte toutes les satisfactions attendues : sécurité professionnelle, bon salaire et excellente ambiance dans son atelier.
Rosie Brandon est sa compagne depuis trois ans. Sortie d’un édifice accueillant des enfants mineurs sans parents, Rosie est une magnifique blonde aux yeux clairs de trente-deux ans au caractère impétueux. Maxime, quant à lui, né sous X a été confié dès son enfance aux services sociaux chargés de l’adoption. Placé dans une famille d’accueil, il est arrivé à force de travail, à faire de solides études pour suivre une carrière spécialisée dans l’industrie de la machine-outil.
Leur amour est né il y a 3 ans lors d’une rencontre chez des amis communs. Rosie est Secrétaire de direction chez Bertman à Dublin, une Entreprise spécialisée dans l’évènementiel. En dehors de son activité professionnelle, elle est passionnée de danse country, et fait partie d’une association où sont organisés des cours et des soirées. Disposant chacun de leur propre logement en location dans des immeubles, situés dans le centre de Dublin pour Maxime et Arlington Hôtel pour Rosie, ils espèrent, et dans un très proche avenir, devenir propriétaires d’une maison de campagne dans la périphérie de Dublin avec l’idée de fonder une petite famille.
Ce soir-là, Maxime ne quitte pas son travail trop tard, car il est pressé de rejoindre sa compagne, qui, normalement, est déjà arrivée à son domicile. Dès ce soir, ils sont en congé tous les deux pour trois semaines. Maxime se dépêche de rentrer à Arlington. Il pense tout de même à faire un détour chez le buraliste proche de son usine pour jouer à ce fameux Super Loto.
— Allez, je mets des chiffres au hasard. Si je perds, ce ne sera que trois euros. Ce n’est pas grand-chose. Croisons les doigts.
*
Après le dîner du soir et la vaisselle rangée, nos deux tourtereaux regardent à la télévision un film de Clint Eastwood où le méchant finit toujours par perdre et être emprisonné. Le film de la soirée étant terminé, ils attendent avec impatience le tirage du Super Loto qui doit être effectué juste après une page de publicité. La présentatrice arrive et rappelle la somme mise en jeu ce soir : 21 millions d’euros. Devant leur écran de télévision, les boules tournent quelques instants dans la sphère, la présentatrice épelle le premier chiffre gagnant ainsi que les numéros suivants. Maxime les note un à un sur un coin de table.
— 41, 21… Tiens, déjà deux numéros… le 2… Je l’ai aussi, le 9, je l’ai encore… déjà quatre numéros, chérie… et puis, le 25… J’hallucine, mon amour, je les ai tous !
Les numéros complémentaires apparaissent : « le 11 et le 9 ».
— Bingo, Rosie ! Nous les avons tous ! C’est incroyable ! Vérifions encore une fois sans nous presser, il y a sûrement une erreur de ma part. J’ai peut-être mal noté.
Après vérification, il s’avère que le ticket porte bien tous les numéros gagnants épelés par l’animatrice. Selon son message, il n’y aurait qu’un seul gagnant en Europe, et ce serait en Irlande ! Maxime se jette dans les bras de sa compagne, et lui répète sans cesse tout en criant à tue-tête !
— C’est fou. Rends-toi compte, Rosie, 21 millions d’euros ! Mais c’est nous les gagnants. Waouh… Nous allons pouvoir réaliser tous nos rêves ! L’avenir est à nous. Une nouvelle vie s’ouvre devant nous !
— Je me soigne Rosie et je n’oublie pas de prendre régulièrement mon traitement en minimisant mes efforts. Cependant, ce soir, j’ai vraiment du mal à garder mon calme.
— Tu as raison, bonne nuit chérie.
Ils ont du mal à trouver le sommeil, mais peu importe. Demain, fatigués ou non, ils se lèveront de bonne heure pour se rendre dès l’ouverture chez le buraliste où le ticket a été validé.
Désormais, avec tous ces millions en poche, ils peuvent se permettre de vivre aisément sans souci du lendemain. Sur le parcours, Maxime chuchote délicatement à l’oreille de sa compagne :
— Tu te rends compte, chérie, 21 millions. Cela représente combien de maisons au bord de la mer, à la montagne, à la campagne ; combien de voitures de luxe, de bijoux, de voyages autour du monde, de, de… ?
— Calme-toi Maxime. Rien n’est encore certain. Tout est encore virtuel. Lorsque l’argent sera dans notre poche et surtout sur notre compte en banque, là ce sera autre chose pour moi, du vrai, du concret, du palpable. À ce moment-là, nous aviserons intelligemment !
— Tu as raison, Rosie. Gardons la tête sur les épaules.
À la sortie du métro Killarney, ils se dirigent chez le buraliste.
— Mince ! Regarde. Il y a déjà trop de monde à l’intérieur. Soyons vigilants. Il faut que notre démarche reste discrète. Ne nous faisons pas remarquer !
Ils décident de se placer en retrait quelques instants et d’attendre que toutes les personnes en place quittent le Bureau de Tabac après leurs achats.
— Allez, Rosie, on y va maintenant ! Tant pis, même s’il reste encore une personne à l’intérieur, ce n’est pas grave, elle est loin de nous et a l’air occupée à feuilleter un magazine !
Face au buraliste, Maxime montre son ticket. L’homme le contrôle en l’introduisant dans sa machine. Sans dire un mot et après quelques secondes de silence, il dit :
— Je vous recommande de contacter la Loterie Irlandaise, je ne peux vous en dire plus, je vous conseille la plus grande discrétion.
Maxime regarde Rosie tout en bafouillant deux ou trois syllabes :
— Vous… Vous êtes… sûr de ce que vous… vous nous dites, Monsieur ?
— Oui, j’en suis certain. Bonne journée à vous !
Après les propos du buraliste, nos amoureux ont du mal à contenir leur excitation. Leurs mains moites se crispent. Ils tremblent, le choc est trop important pour eux. Tout à leur enthousiasme, ils ne se sont pas aperçus qu’un homme vêtu d’une veste à capuche et attablé au fond du bar ne perd pas une miette de leur conversation. Nos gagnants abasourdis par la nouvelle quittent les lieux sans se rendre compte que l’individu leur emboîte le pas et les suit jusque chez eux. Ils ne peuvent pas voir non plus qu’il s’arrête devant les boîtes aux lettres de l’immeuble afin de noter les noms des résidents et qu’il s’enfuit ensuite discrètement.
*
La veille de Noël, ils se rendent à l’Irlandaise des Jeux pour percevoir leur fabuleux pactole sous la forme d’un virement de 21 millions d’euros et écouter les conseils de placement prodigués par cet Établissement.
Trois mois s’écoulent et nos tourtereaux ont commencé à goûter au bonheur de l’argent facile en s’octroyant quelques largesses financières, mais toujours sans trop d’excès. Aujourd’hui, c’est le jour d’anniversaire de Rosie. Maxime a vu grand et emmène dîner son amour au Aare Manor, restaurant trois étoiles, situé dans les beaux quartiers Géorgiens de Dublin. Au cours du dîner, Maxime sort de sa poche un petit écrin de couleur rose qu’il remet à Rosie. Celle-ci, impatiente de savoir ce qu’il y a à l’intérieur, ouvre le coffret. Surprise ! Une énorme bague sertie d’or et de diamants étincelant de mille feux qui scintillent devant ses yeux. Son visage émerveillé s’illumine de joie devant un tel cadeau. D’un large sourire, elle dit :
— C’est fou, chéri. Tu me gâtes. Oh… elle est magnifique cette bague !
— Je t’adore, mon chéri ! Elle est somptueuse.
Le dîner se poursuit dans la joie et la bonne humeur pour se terminer juste avant minuit. Après ces quelques instants de grand bonheur, ils quittent le restaurant et rentrent chez eux à pied, bras dessus bras dessous, levant de temps à autre leurs yeux vers les étoiles. Cette soirée magique les a transportés dans un univers féérique où le monde leur paraît merveilleux et fantastique. Rosie ne cesse d’admirer le joyau au bout de son doigt en le faisant virevolter dans tous les sens. Arrivés chez Rosie à Arlington Hôtel, ils décident de poursuivre leur soirée en écoutant un peu de musique autour d’une bouteille de champagne.
La pendule indique 1 h 30 du matin : le couple évoque la liste de leurs futurs projets. Le téléphone fixe du salon se met alors à sonner. Maxime se lève et décroche :
— Allo. Allo. Oui… J’écoute. Personne… Ça doit être une erreur ! dit-il.
Ils continuent de savourer leur champagne sans trop se soucier de l’appel téléphonique et sans aucune envie d’aller se coucher. Vers 2 h 05 du matin, un nouvel appel téléphonique résonne dans l’appartement. Rosie pose sa coupe de champagne et décroche le combiné.
— Allo… Oui… Qui est-ce… C’est bizarre Maxime, déjà deux appels et personne au bout de la ligne. Je n’aime pas du tout ça surtout à une heure tardive de la nuit !
3 h 12 : nouvelles sonneries du téléphone. À cet instant, ils dorment à poings fermés et n’entendent pas les cinq nouveaux appels. Ils rêvent probablement de leurs futurs voyages autour de la planète ou à d’autres projets démesurés. Le répondeur se déclenche et enregistre une voix monocorde diffusant quelques phrases saccadées entrecoupées de bruits de respirations !
Il est maintenant 3 h 50 et le téléphone sonne à nouveau. Maxime se réveille en sursaut et décroche, très énervé, le combiné.
— Allo, allo ! C’est qui ? Vous vous rendez compte de l’heure. Si cela vous amuse ! Pas moi !
La communication est une nouvelle fois coupée.
— Quel malade ! Il y en a qui n’ont rien à faire pendant la nuit. Cette personne ferait mieux de dormir au lieu de nous importuner à quatre heures du matin, grommelle Maxime.
Il se recouche, très énervé. Rosie à moitié endormie lui demande :
— Que se passe-t-il ?
5 h 12
Fatigués de leur soirée entrecoupée de joie et d’inquiétude, ils arrivent tant bien que mal à s’endormir après des heures passées sans sommeil.
6 h 10
Le jour commence à poindre. Ils se réveillent bien fatigués, leur sommeil n’a pas été réparateur. Marqués physiquement et moralement, ils reparlent des appels téléphoniques de la nuit qui proviennent probablement d’une personne malintentionnée, ce qui ne les rassure pas.
7 h 13
Le téléphone retentit une nouvelle fois. Rosie et Maxime aimeraient pourtant bien avoir la paix. Rosie décroche exaspérée :
— Allo ! Qui êtes-vous et que voulez-vous ?
Une voix apparemment masquée distille des mots plus au moins compréhensibles !
— Allo. Écoutez-moi bien, je n’y reviendrai pas à deux fois. Vendredi 28 avril à 12 h précises, vous devrez vous rendre au Château de Bellinder Castle côté jardin des bosquets au niveau de la statue de Sheedys pour me remettre en petites coupures usagées la somme de 5 millions d’euros. Vous m’avez bien compris ? 5 millions. Attention ! Je vous conseille de ne parler à quiconque de cet appel et surtout pas à la police. Vous risqueriez de le regretter.
Rosie, choquée par ce qu’elle vient d’entendre, secoue Maxime qui s’est endormi. Elle le secoue de toutes ses forces et lui crie dans les oreilles :
— Maxime. Écoute ! Tu m’entends ?
— Maxime. Un homme à la voix bizarre vient de nous appeler pour nous menacer au bout du fil. Il exige que nous lui versions 5 millions d’euros. Maxime, j’ai peur. C’est un fou ! Que fait-on ?
Dix jours se passent sans appel téléphonique de quiconque. Maxime et Rosie, inconscients du danger qui les menace, prennent la décision de ne porter plainte auprès de la Police que si les appels malveillants se reproduisent. Pour l’instant, ils décident de se faire plaisir et de profiter de leur fortune.
Ils envisagent donc, un après-midi, de se rendre chez un concessionnaire automobile proposant des véhicules de prestige dont les prix d’achat ne risquent pourtant pas de leur causer de souci particulier. Maxime, fervent de belles cylindrées, se trouve dans l’embarras du choix et jette finalement son dévolu sur une Aston Martin au prix de 196 000 euros. Ce véhicule, flambant neuf, est disponible et les amoureux s’en rendent acquéreurs.
Le lendemain, ils partent dans leur petit bolide avec l’idée de parcourir les routes pour un long week-end en amoureux. Maxime adore les voitures très puissantes et Rosie profite de la balade.
Le plein d’essence effectué, les voilà qui se dirigent sur Wexford, agréable station balnéaire réputée et particulièrement appréciée des Irlandais pour ses jolies villas, son festival de danses country sans oublier les Tavernes de Waes Fjord où les bonnes spécialités à la bière coulent à flots.
Maxime, respecte les règles de sécurité même s’il ne maîtrise pas encore très bien son bolide de cinq cent trente chevaux. Il reste prudent et vigilant dans sa conduite. Au bout de quinze minutes de route, ils reçoivent un appel téléphonique. Rosie décroche et entend :
— Allô, c’est encore moi !
— Écoute ma belle, dis bien à ton mec de se rendre comme prévu au rendez-vous indiqué. Compris ? Et pas de blagues !
Et la communication se coupe.
Maxime se rend compte qu’ils ont bien affaire à un maître-chanteur. Ils prennent la décision de s’arrêter sur une aire de stationnement pour reprendre leurs esprits avant la prochaine sortie et faire un point sur la stratégie à adopter. Maxime stoppe le véhicule pendant quelques instants et tente de calmer Rosie qui est sur le point de craquer nerveusement.
— Maxime, j’ai très peur ! Que pouvons-nous faire, chéri ?
— Mais Maxime, rappelle-toi, il nous a menacés de représailles si nous le faisons. Pourtant, je suis d’accord avec toi, il est grand temps de le faire.
L’Aston Martin redémarre sur les chapeaux de roues pour se diriger vers Wexford. Les kilomètres filent et défilent sur le macadam à une très grande vitesse. Maxime double, redouble, zigzague quelque peu, dérape même sur une chaussée gravillonnée, puis redresse in extremis son bolide. Son compteur kilométrique affiche 80 km/h, 100 km/h, puis 150 km/h. Tracassé et énervé au plus haut point, Maxime perd son sang-froid et roule maintenant à tombeau ouvert sans se rendre compte qu’il devient un vrai danger sur la route. Arrivés au péage 23 et avant de prendre la route de Kilkenny, un Garda Siochana (policier irlandais) surgit devant le pare-brise de l’Aston pour se placer devant lui et l’interpeller :
— Bonjour, Monsieur. Police de Dublin ! Veuillez vous garer à droite sur le parking proche du bureau de police. Merci de me présenter les papiers du véhicule, permis, carte grise et attestation d’assurance.
Ils obtempèrent sans rechigner, garent leur voiture sur le parking de la police. Un policier s’approche et leur demande de baisser la vitre :
— Que se passe-t-il, Monsieur l’Agent ? demande Maxime.
— Quoi ? 153 km/h !
Rosie, soucieuse de provoquer l’indulgence du policier s’exclame :
— Si vous saviez, Monsieur l’Agent, ce qu’il nous arrive, vous comprendriez pourquoi nous avons dépassé les vitesses réglementaires. Eh oui, Monsieur l’Agent, nous avons un fou qui ne cesse de nous harceler au téléphone et qui nous menace. Ce qui fait que mon ami, par énervement, a appuyé un peu trop fort sur l’accélérateur et commis l’excès de vitesse en question. Veuillez nous pardonner, Monsieur l’Agent, et essayez d’être indulgent avec nous.
Maxime perd alors son sang-froid, ça bouillonne dans sa tête, le gain, les menaces et le dépassement de vitesse, trop c’est trop et d’une manière insensée il agrippe la main de Rosie et la tire vers lui en lui disant :
— Monte vite dans la voiture et ne discute pas. On se barre. Ils nous retrouveront bien tôt ou tard. Pour le moment, nous devons fuir ! Je n’en peux plus !
— T’inquiète et monte vite !
Ils s’engouffrent tous les deux dans l’Aston. Les roues du véhicule crissent sur le macadam, laissant derrière eux une traînée de poussière pour atteindre de nouveau une très grande vitesse. Les 153 km/h sont pulvérisés. Maintenant, leur véhicule est à 180 km/h voire 200 km/h ! Le policier, abasourdi et stupéfait par cette attitude irresponsable, est impuissant à les arrêter. La voiture des fuyards a déjà disparu dans la circulation routière.
Sans mesurer la gravité de leur acte, ils quittent l’autoroute et s’engagent vers la première sortie qui s’offre à eux. Deux motards de police tentent de les intercepter à la sortie du péage mais ils les perdent de vue devant la vitesse excessive du véhicule, les deux inconscients en profitent pour tracer à vive allure vers Wexford. Une alerte est déclenchée par la police vers le plus proche District de Wexford pour essayer de stopper nos deux chauffards. Arrivés à Rosslare, ils se garent aux abords du grand Hôtel Rathmullan House. Là, un voiturier se présente devant Maxime et propose de garer son véhicule dans les sous-sols de l’hôtel. Ils se dirigent ensuite à la réception afin de réserver une chambre et s’y reposer et reprendre leurs esprits.
— Bonjour Madame. Bonjour Monsieur. Avez-vous déjà réservé une chambre et à quel nom, s’il vous plaît ?
— Attendez, je regarde. Oui, c’est possible. La suite 212 est libre. Vous pensez rester ici pour combien de jours ?
— Quatre pour le moment.
— Très bien. C’est noté, et à quel nom je vous prie ?
— Très bien. Merci. Voici vos clés, Madame et Monsieur. Suite 212 au deuxième étage. L’ascenseur est au bout du couloir. Doit-on récupérer vos bagages ?
Ils prennent possession de leur somptueuse suite, très préoccupés par ce qu’ils viennent de vivre. Ils regrettent d’avoir agi de la sorte sur la route sans trop réfléchir aux conséquences. Pour eux, cette situation détestable est due principalement aux agissements de cet être malfaisant qui ne cesse de les harceler depuis plusieurs jours. Ils sont convaincus bien naïvement que de retour à Dublin avec toutes les explications qu’ils donneront à la police, celle-ci leur accordera leur indulgence.
Nouvel appel sur le portable de Maxime. La voix de l’individu menace cette fois de mettre le feu à leur appartement et exige une confirmation pour le rendez-vous au Château de Bellinder Castle. Maxime refuse de céder à cette nouvelle menace et raccroche brutalement. Il ne prend pas au sérieux cette tentative d’intimidation.
Une heure plus tard, le portable de Rosie sonne. Énervée, elle décroche prête à se défendre mais cette fois c’est son voisin de palier, monsieur Clitter, qui lui indique de se rendre de toute urgence à son domicile.
— Votre appartement, Mademoiselle est en feu. Les pompiers sont sur les lieux.
Moralement dévastés de nouveau par ce nouvel évènement, ils plient bagage pour retourner sans délai à Arlington Hôtel. Afin d’éviter d’éventuels barrages de Police, ils se faufilent dans les petites routes départementales en s’imposant une conduite automobile exemplaire.
*
Nouvel appel téléphonique du maître-chanteur. Notre couple pense que c’est leur voisin qui les rappelle, mais ils ont affaire une nouvelle fois à l’individu qui revient à la charge et toujours aussi menaçant. Ironiquement, il leur confirme avoir incendié l’appartement de Rosie et leur déverse une flopée d’injures. Maintenant, il est convaincu qu’ils accepteront de se rendre au rendez-vous avec la rançon réclamée !
Ne sachant plus que faire, nos tourtereaux envisagent de se rendre à la Police pour porter plainte contre X et pour avouer leur délit de fuite. Avant d’aller à la Police, ils se rendent sur les lieux du sinistre et constatent avec effroi que les dégâts dans l’appartement de Rosie sont immenses. La porte d’entrée a été entièrement soufflée. Les meubles des différentes pièces sont carbonisés. Tout n’est que cendres du sol au plafond. Il ne reste plus rien. C’est un vrai désastre.
L’un des policiers demande s’ils ont une idée de ce qui a bien pu se passer car d’après les pompiers l’incendie est d’origine criminelle. Rosie regarde Maxime et avoue :
— Les pompiers ont certainement raison car nous avons reçu des menaces et nous allons porter plainte auprès de la police. Quelle est la marche à suivre, Monsieur l’agent ?