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Auropina, jeune fille pleine d’espoir et de candeur, voit sa vie basculer dans une obscurité oppressante après sa rencontre avec son frère aîné, qui devient rapidement sa plus grande terreur. Elle endure des violences physiques et psychologiques qui la contraignent à taire sa souffrance, sous le regard insensible des adultes. Menacée et angoissée, elle dissimule ses blessures derrière un sourire feint pour préserver sa mère de toute inquiétude. Déchirée entre la loyauté familiale et un désespoir profond,
Auropina incarne une résilience poignante, dévoilant la douleur d’une enfance marquée par des silences imposés. Ce récit explore l’empreinte des traumatismes cachés et l’impact des secrets, invitant à une méditation sur le courage face à la cruauté humaine.
À PROPOS DE L'AUTRICE
AuroPina vit en France depuis plus de dix ans, où elle consacre son temps à accompagner les personnes âgées. Auteure passionnée, elle partage avec ferveur des écrits axés sur des sujets délicats, défendant ainsi des causes qui lui tiennent à cœur. Sa plume, à la fois puissante et sensible, dénonce sans détour la maltraitance, les traumatismes et les abus sexuels infligés aux enfants, autant de fléaux invisibles, mais destructeurs, qui gangrènent notre société.
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Seitenzahl: 108
Veröffentlichungsjahr: 2025
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AuroPina
Fundu
Le secret de Yickou
Roman
© Lys Bleu Éditions – AuroPina
ISBN : 979-10-422-5253-3
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Notre vie ne doit jamais se résumer aux maux de notre passé, car la vie continue, la vie est surprenante, la vie est imprévisible et a un goût qui nous est propre selon l’envie et le plaisir qu’on veut lui accorder, mais surtout, selon la valeur qu’on veut bien lui concéder.
AuroPina
Je dédie ce roman à maman, Mboumboume comme je t’appelle affectueusement, pour tout l’amour que tu m’as donné,
car c’est cet amour qui m’a permis de surmonter cette épreuve durant toutes ces années, durant dix ans.
Merci pour ton amour qui m’a permis, malgré tout,
de garder mon âme d’enfant. Cet amour a été ma force.
Ne t’en veux jamais, car tu ne pouvais pas savoir.
Et à toi, ma petite sœur Raïssa,
merci de m’avoir protégée et défendue.
Merci de m’avoir laissée être ta grande sœur,
ton amour m’a permis de vivre ce rôle,
mais aussi de connaître le plaisir d’avoir une sœur.
Ton amour est une bénédiction dans ma vie,
tu n’as jamais vu ma couleur, car à tes yeux,
je suis ta grande sœur.
Vous avez été mes rocs ainsi que mes piliers
et vous continuez de l’être… dyboti di néni.
AuroPina
C’est l’histoire d’une petite fille heureuse de rencontrer son grand frère, mais qui comprendra vite que ce dernier est son pire cauchemar. Cauchemar dont elle n’avait nullement le droit d’en parler si ce n’est subir encore et encore, tous les jours, inlassablement, sans jamais laisser cela affecter sa vie ou son humeur. Elle se devait d’arborer à chaque instant une joie et un sourire de façade quand bien même elle sombrait dans le désespoir dans son for intérieur. Comme disait le proverbe « la vie est une branche de palmier que les vents inclinent à leur gré ». La vie était ainsi faite et elle devait vivre avec.
Vivre dans une souffrance sourde et silencieuse sous les yeux de tout le monde, mais sans que personne s’en rende compte.
Une rencontre qui bouleversera toute ma vie d’enfant à jamais. Rencontre qui volera cette innocence et cette insouciance si caractérielle à cette tranche de vie qui était la mienne.
J’avais une vague idée de ce phénomène, des pensées floues, abstraites sur la question, je ne pensais pas que ce genre de choses existaient jusqu’à ce que j’en fasse moi-même les frais.
Je crois qu’avant lui je ne connaissais pas ce qu’était la méchanceté gratuite ou même la cruauté tout court, ce que c’était de haïr une personne. Il me l’a montré chaque jour, c’est incroyable. Comment un enfant peut-il ressentir et subir autant de souffrance, mais quand même continuer à sourire et être joyeux ? C’est sidérant à quel point la peur peut s’avérer un argument dissuasif qui peut pousser un enfant à garder un secret aussi lourd, aussi sombre soit-il. Il m’a appris à mentir juste pour que ce secret que nous partagions malgré moi soit gardé, enfermé à double tour dans le coffre-fort de mon cœur et dont ses poings en étaient la clé. J’ai donc dû m’initier très tôt au mensonge à cause de lui juste pour cacher ce secret.
J’ai commencé à mentir à l’âge de cinq ans, je n’avais pas trop le choix et en dehors de ce sombre secret qui me liait à mon grand frère, je n’avais jamais su mentir, je n’avais jamais menti tout court.
Chose étrange, c’est que ma mère me dit un jour que dans mon sommeil, je revivais les scènes de la journée et c’est comme ça qu’elle savait à peu près ce que j’avais fait durant ma journée, mais jamais au grand jamais je n’ai fait allusion dans mon sommeil aux horreurs que me faisait subir mon grand frère. Il a été mon pire cauchemar pendant dix longues années de mon enfance et il ne m’a jamais demandé pardon ; à croire que pour lui, c’était normal tout ce qu’il m’a fait vivre.
Voici mon histoire…
Je m’appelle Auropina, je viens d’une famille africaine, mais je suis née d’un père blanc que je n’ai jamais connu. Je ne pourrais pas réellement vous l’expliquer ni en parler. Je n’ai jamais demandé de comptes ou d’explications à ma mère là-dessus ni même cherché à connaître mon histoire. En même temps, à mon époque, il y avait des questions qui ne se posaient pas, car comme je l’ai si bien dit plus haut, je suis issue d’une modeste famille africaine et certaines questions étaient pour ainsi dire taboues. De toute façon, je dirais qu’il ne m’a jamais manqué non plus. Ma mère a eu quatre enfants et j’occupe le troisième rang de la fratrie. Avant moi, il y a eu d’abord mon grand frère puis une grande sœur, ensuite il y a moi et enfin, il y a eu une dernière, notre petite sœur.
Je suis née dans une ville nommée Port-Gentil, appelée aussi île Mandji. Son nom lui vient de l’homme qui l’a découverte. Il s’appelait Émile Gentil et cette île était un port pour les commerçants, un comptoir important durant la sombre époque de l’esclavage. Cette ville se trouve au Gabon et elle est appelée aussi capitale économique ou ville pétrolière, car plusieurs sociétés pétrolières s’y trouvent. Elle est le chef-lieu de la province de l’Ogooué-Maritime, une des neuf provinces que compte le pays.
Je ne vivais qu’avec ma mère. Mon grand frère, quant à lui, vivait au village avec nos grands-parents. Ma grande sœur vivait chez son père et notre benjamine chez son père aussi. J’étais la seule à vivre avec notre mère et je n’avais qu’elle, étant donné que je n’avais pas de père. J’avoue, je n’avais aucun rapport avec mon frère et mes sœurs, car ils étaient chez leurs pères respectifs et cette situation était assez difficile à vivre pour moi.
Parlons de ma mère : une femme battante qui n’a jamais baissé les bras devant les obstacles. Elle s’est toujours battue sans jamais fléchir les genoux, une maman africaine, le genre toujours à se plier en quatre pour ses enfants, une femme pleine d’amour. J’ai toujours vu maman sourire même lorsqu’elle devait et aurait pu pleurer sous le poids des méandres de la vie, même lorsque la vie s’imposait à elle et lui mettait des coups d’une violence inouïe, ma mère tenait ferme. Comme le disait si bien Nelson Mandela (paix à son âme) : « Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre ». Et l’amour inconditionnel que portait ma mère pour ses enfants a été un catalyseur qui lui a permis de tenir bon avec force et honneur face à l’adversité. Maman était sexy et toujours coquette, j’aimais la voir dans ses petites robes qui lui allaient si bien avec ce corps de jeune fille, car les maternités n’avaient pas eu d’effet sur son physique et j’aimais la taquiner là-dessus. Elle ne se maquillait pas vraiment, car maman était très naturelle. Elle était belle et je voulais lui ressembler quand je serais plus grande.
Je me souviens de ces années où nous vivions chez mon oncle Théodore avec ma maman. J’étais une petite fille et j’allais en maternelle, mon oncle vivait là avec sa femme et ses trois enfants, mes cousins et ma cousine Betty. Toutes les deux, nous étions comme des sœurs, toujours ensemble, toujours complices, et nous ne supportions pas d’être séparées. Avec maman, nous avions une chambre rien qu’à nous. C’était de belles années, une belle époque. Je m’entendais très bien avec mes cousins et ma cousine Betty. Je me souviens, le soir, nous aimions prendre un bol de riz au lait, un pur délice, ou un bol de quakers tout chaud en guise de repas du soir. C’était d’un plaisir gustatif, c’était notre bonheur à nous, ce plaisir du goût sucré du lait concentré ainsi que cette chaleur du bol qui réchauffait nos mains et le contenu tout chaud réchauffait notre estomac d’une douceur dont seul un enfant connaît « les petits plaisirs gustatifs d’enfance ».
Ma maman me déposait chaque matin à la maternelle avant d’aller travailler et me récupérait chaque soir. Lorsqu’on arrivait à la maison, on allait dans notre chambre et elle m’enregistrait avec un radiocassette et je devais lui raconter ma journée d’école. Elle posait des questions sur ma journée et je répondais, puis elle me faisait écouter. C’étaient des moments tellement parfaits, il y avait des fous rires, des moments de câlins et des bisous, mais surtout de partage et d’amour. Je me sentais aimée et en sécurité. J’attendais chaque soir ces moments intimes avec ma mère, car c’était comme un rituel rien qu’à nous, ce moment n’appartenait qu’à nous deux.
Un jour, nous étions restés tous ensemble, enfants et maman. Mon oncle et ma tante avaient dû s’absenter. Nous jouions dehors et il y avait un garçon plus âgé qui avait eu un moment de colère et s’était acharné sur moi. Je devais avoir 3 ans, et pourtant ça ne l’avait pas empêché de se défouler et de déverser toute sa colère sur moi. J’ai dû mon salut à une voisine qui, par la fenêtre de sa cuisine, avait suivi toute la scène. Elle vint l’enlever au-dessus de moi, car il s’était assis sur moi et me rouait de coups de poing, j’étais tellement défigurée. Dans l’après-midi, lorsque ma mère rentra du boulot, elle me vit ainsi toute pleine de bleus, le visage tuméfié. Elle se dirigea alors calmement vers la maman de ce jeune homme pour demander des comptes, mais celle-ci ne disait rien, car elle-même n’était pas là au moment où la scène s’était produite. Tout comme ma mère, elle travaillait aussi. Lorsque maman se retourna pour s’en aller, elle entendit la porte se fermer à clé tandis que la mère du jeune garçon hurlait qu’elle ferait la peau à son enfant ; elle le poursuivait avec un couteau dans la maison. Elle hurlait qu’elle en avait marre d’être pointée du doigt à cause de son fils, car il n’était pas très gentil et tout le monde s’en plaignait. Ma mère alerta les voisins et supplia cette femme de ne rien faire à son fils et celle-ci finit par se calmer. L’ambiance changea et maman décida de partir de là et nous partîmes habiter ailleurs.
On s’est retrouvées toutes les deux dans une chambre. Là, maman fit la connaissance d’une voisine très gentille. Cette femme s’appelait Marie-Claire et elle avait deux enfants plus grands et qui étaient métis comme moi. Il y avait une fille, Chacha et un garçon, Papy, et j’avais trouvé en eux un grand frère et une grande sœur. Chacha et Papy étaient adorables et très gentils avec moi. Ils n’hésitaient jamais à me garder lorsque maman devait aller travailler. Ils me gardaient toujours volontiers et maman avait confiance en eux et aimait leur maman. Cette femme était douce et aimante, très attentionnée, une femme au grand cœur. On se ravitaillait en eau potable chez elle, c’était plus proche de la maison contrairement à la pompe publique.