Funestes missives - Denise Palette - E-Book

Funestes missives E-Book

Denise Palette

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Beschreibung

Funestes missives est un recueil de lettres destinées à différents protagonistes par une mère qui s’interroge et réfléchit face à la violence exacerbée de son enfant. Elle se pose plusieurs questions sur les raisons de cet état de fait et sur sa responsabilité. Elle examine son entourage, les institutions et tente de trouver une explication à ces évènements fâcheux. En définitive, c’est une mère qui fait son mea culpa face à son bourreau.


A PROPOS DE L'AUTEURE


Denise Palette écrit cette collection de lettres inspirée en partie d’évènements réels pour exorciser ses démons intérieurs et partager son ressenti face à l’adversité.

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Seitenzahl: 53

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Denise Palette

Funestes missives

Roman

© Lys Bleu Éditions – Denise Palette

ISBN : 979-10-377-5470-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Aurais-je dû écrire ces lettres bien avant et tous ces évènements malheureux, tragiques auraient-ils pu être évités ?

J’ai lancé des appels au secours, mais sans doute pas assez explicites ou pas aux bonnes personnes.

Demander de l’aide ce n’est pas dans mon caractère ; toute petite, j’ai dû être autonome et me débrouiller seule : aller à l’école primaire à vélo, rester seule des mercredis entiers dans une maison isolée…

Cette solitude, au départ imposée et subie, a forgé mon caractère d’une très grande timidité qui n’a fait que creuser le fossé au moment fatidique ou j’avais besoin d’aide, de réconfort, de soutien.

Je n’ai pas pu, pas su à cause de ma pudeur, de ma honte d’être une mauvaise mère et tout est allé crescendo.

Papa,

Toi qui as toujours été si gentil, si calme, si posé, jamais un mot plus haut que l’autre, tu ne nous montrais pas tes sentiments par pudeur ; ta génération n’avait pas connu les câlins mais la guerre, les parents agriculteurs qui n’avaient pas de temps à consacrer à leurs nombreux enfants livrés à eux même.

Toi l’aîné qui a travaillé à la ferme et ensuite à l’usine, toi qui aurais voulu être boulanger, tu nous en parlais mais tu t’es marié, tu as eu tes 5 enfants qu’il fallait nourrir et tes projets ont été avortés, jamais réalisés. En as-tu beaucoup souffert ?

Peu de souvenirs de mon enfance moi la plus jeune, la timide, la discrète ; dès que j’ai su lire, je dévorais tout ce qui me passait sous la main : livres de mes frères, journaux, magazines…

Tes premiers congés payés avec tes enfants, ton envie de tout voir, de tout faire : musées, manger au restaurant ; ton appétit de rattraper le temps perdu, de ta jeunesse sacrifiée.

Nos balades à vélo tous les deux le dimanche matin, cet instant magique où nous étions seuls au monde, en silence car tu parlais peu.

Combien tu vas être malheureux, j’aurais tant voulu te préserver, toi auquel je n’ai jamais dit combien je l’aimais, chose que l’on ne dit pas.

Toi qui as été si fier, si heureux à la naissance de ton 1er petit fils même s’il ne porte pas ton nom, j’ai accolé à son prénom Aymar ton prénom à toi Benoît ; j’étais tellement contente et fière que ce soit un garçon.

Toi qui l’aimais cet Aymar, combien de fois tu as joué le rôle de son père absent : tu lui as appris à faire du vélo et vous aimiez tous les 2 ces ballades sur les petits chemins, aller ramasser les mûres, glaner les maïs mais également jouer au ballon, faire des « poutous » ; avec lui, tu revivais ta jeunesse et lui aussi t’adorait.

À ma mère,

M’as-tu aimé un jour ? Moi la 5e enfant non désirée, l’accident. Tu ne me l’as jamais montré, toi si froide qui gère tout d’une main de maître.

Quand je t’ai annoncé que j’étais enceinte après tant de tergiversations comment lui dire ? Que va-t-elle penser ? Moi qui attendais que tu sois heureuse pour nous, ou tout au moins pour moi et avec moi.

Avoir un bébé n’est-ce pas la transmission de mère à fille qui devient à son tour mère. Je sais que tu n’approuvais pas mon choix. Odilon mon conjoint et futur père d’Aymar ne te plaisait pas.

Avec le recul, tu avais raison mais ne devais-tu pas respecter mon choix, te réjouir pour moi ?

Chacun fait et assume sa vie ; vaut-il mieux avoir des remords que des regrets ? Je te demandais juste ton assentiment que tu ne m’as jamais donné.

Quelques jours, semaines après… suite à une conversation avec papa (j’aurais voulu être une petite mouche pour entendre ce qu’il t’a dit !) tu as mis de l’eau dans ton vin mais au fond de toi tu réprouvais.

Après la naissance d’Aymar et surtout après ma séparation d’avec son père, ton attitude a toujours été ambiguë : m’aider mais en même temps avoir la main mise et quand les problèmes de violence physique et verbale ont fait jour, tu n’as pas su ou voulu m’épauler, m’assister.

N’as-tu pas vu combien c’était difficile pour moi que j’étais à bout, n’y arrivant pas, que j’étais dépassée sans solution, sans aide.

J’appelais au secours. Au fond qu’aurais-je dû faire ? Hurler ?

Je demandais juste un peu de bienveillance de ta part.

À ma très, très chère belle-sœur,

Pièce rapportée, bru, je ne sais quel mot utiliser ? Comment te nommer ?

J’avais 12 ou13 ans quand tu es entrée dans ma vie, toi la conjointe de mon frère.

Comme dit Renaud « On ne choisit pas sa famille » et pour cause je n’ai jamais compris pourquoi il s’était engagé avec toi : tu n’es ni belle, ni intelligente, ni riche, ni gentille, ni ni…

Je me demande ce qu’il serait advenu s’il s’était marié avec sa précédente compagne ? D’autres personnes n’ont pas compris son choix. Pourquoi il avait rompu avec elle pour toi ?

Je la vois parfois, elle est gentille, agréable, tout le contraire de toi qui est froide, mesquine, sans cœur.

Ah, elle est belle la famille ! Rappelle-toi ma chère belle-sœur honnie quand tu as eu des soucis avec ta fille aînée qui volait de l’argent, mentait, que vous avez mis dehors ; vous avez pu compter sur ton beau-frère (le deuxième de ma fratrie) qui l’a hébergé, conseillé, aidé, épaulé et tout est rentré dans l’ordre. Le reste de la famille a répondu présent.