Glace et Sortilèges - S.E. Smith - E-Book

Glace et Sortilèges E-Book

S.E. Smith

0,0
6,99 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Quand la science-fiction et la fantasy paranormale se rencontrent !
Frost est un ranger de l’espace. Il parcourt les systèmes stellaires pour traduire en justice les fugitifs intergalactiques. Lorsqu’un détenu s’échappe d’une prison minière de haute sécurité, il est envoyé à sa poursuite. Mais cette fois, le fugitif a enfreint une loi majeure… il s’est rendu sur une planète lointaine habitée par une race qui ne maîtrise pas encore le voyage spatial.
Lacey Adams est une veuve qui possède un refuge animalier dans la petite ville de Magic au Nouveau-Mexique… une ville pour le moins insolite, mais elle n’avait encore jamais rencontré d’extraterrestre, et voilà que maintenant, il y en a deux chez elle !
Quand Lacey est prise en otage par le fugitif, Frost est choqué de découvrir que la glace qui emprisonne son cœur n’est pas aussi dure qu’il le croyait, et la jeune femme se révèle un adversaire bien plus redoutable que le criminel ou Frost n’auraient pu l’imaginer…
L’auteur de renommée internationale S.E. Smith a reçu 14 fois le prix meilleure vente USA Today ! Elle revient avec un nouveau monde de science-fiction qui prendra vie dans vos mains. Plus de DEUX MILLIONS de livres vendus !

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB

Seitenzahl: 271

Veröffentlichungsjahr: 2023

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Glace et Sortilèges

S.E. SMITH

Remerciements

Je voudrais remercier mon mari Steve de croire en moi et d'être assez fier de moi pour me donner le courage de suivre mes rêves. J'aimerais également remercier tout particulièrement ma sœur et meilleure amie, Linda, qui non seulement m'a encouragée à écrire mais a également lu le manuscrit. Et également mes autres amis qui croient en moi : Jennifer, Jasmin, Maria, Rebecca, Gaelle, Angelique, Charlotte, Rocío, Aileen, Julie, Jackie, Lisa, Sally, Elizabeth (Beth), Laurelle, et Narelle. Les filles qui m'aident à continuer !

Et un merci tout particulier à Paul Heitsch, David Brenin, Samantha Cook, Suzanne Elise Freeman, Laura Sophie, Vincent Fallow, Amandine Vincent, et PJ Ochlan, les voix fantastiques derrière mes livres audios !

—S.E. Smith

Glace et Sortilèges

Magic, Nouveau-Mexique, Tome 1

Copyright © 2023 par Susan E. Smith

Publication E-Book en anglais Juillet 2014

Publication E-Book en français Février 2023

Couverture par : Melody Simmons et Montana Publishing

Traduit Par : Charlotte Spender

Relu Par : Gaëlle Darde

TOUS DROITS RÉSERVÉS :

Cette œuvre littéraire ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, y compris la reproduction électronique ou photographique, en tout ou en partie, sans l'autorisation écrite expresse de l'auteur.

Tous les personnages et événements de ce livre sont fictifs ou ont été utilisés de façon fictive, et ne doivent pas être interprétés comme étant réels. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées, des événements réels ou des organisations est strictement fortuite et n'est pas voulue par l'auteur.

Résumé : Un fugitif d’un autre système stellaire tente de prendre Lacey en otage, mais celle-ci ne se laisse pas facilement enlever, que ce soit par le criminel ou par le ranger de l’espace qui veut la garder pour lui.

ISBN : 978-1-959584-13-1 (livre de poche)

ISBN : 978-1-959584-12-4 (eBook)

Romance (amour, contenu sexuel explicite) | Science-Fiction (Extraterrestres) | Paranormal | Action/Aventure | Fantasy

Publié par Montana Publishing, LLC

& SE Smith de Florida Inc. www.sesmithfl.com

Résumé

Quand la science-fiction et la fantasy paranormale se rencontrent !

Frost est un ranger de l’espace. Il parcourt les systèmes stellaires pour traduire en justice les fugitifs intergalactiques. Lorsqu’un détenu s’échappe d’une prison minière de haute sécurité, il est envoyé à sa poursuite. Mais cette fois, le fugitif a enfreint une loi majeure… il s’est rendu sur une planète lointaine habitée par une race qui ne maîtrise pas encore le voyage spatial.

Lacey Adams est une veuve qui possède un refuge animalier dans la petite ville de Magic au Nouveau-Mexique… une ville pour le moins insolite, mais elle n’avait encore jamais rencontré d’extraterrestre, et voilà que maintenant, il y en a deux chez elle !

Quand Lacey est prise en otage par le fugitif, Frost est choqué de découvrir que la glace qui emprisonne son cœur n’est pas aussi dure qu’il le croyait, et la jeune femme se révèle un adversaire bien plus redoutable que le criminel ou Frost n’auraient pu l’imaginer…

L’auteur de renommée internationale S.E. Smith a reçu 14 fois le prix meilleure vente USA Today ! Elle revient avec un nouveau monde de science-fiction qui prendra vie dans vos mains. Plus de DEUX MILLIONS de livres vendus !

Chapitre 1

Frost sauta du niveau supérieur de la passerelle du spatioport, aussi silencieux qu’une ombre. Ses yeux suivirent la silhouette, petite mais mortellement dangereuse, du fugitif qu’il recherchait depuis une semaine. Son petit sourire en coin, à peine perceptible, fut le seul signe de sa satisfaction. Sa cible se montrait très prévisible, retournant à son ancien terrain de chasse à la première occasion.

À moitié agenouillé, il se redressa et jeta un coup d’œil en direction des deux hommes qui se tenaient sur le pas de la porte plongée dans l’obscurité du bar miteux du port. Il ignora leurs regards nerveux tandis qu’ils s’enfonçaient dans les recoins sombres de l’établissement ; il n’avait pas de mandat pour qui que ce soit d’autre sur ce spatioport, il ne perdit donc pas son temps à vérifier leur statut.

À peine eut-il fait un pas que le communicateur à sa taille vibra. Il lui jeta un regard agacé avant d’appuyer sur le bouton pour le réduire au silence. Presque immédiatement, il se remit à vibrer. Avec un juron silencieux, il l’éteignit. Quoi que veuille le quartier général, ça devrait attendre. Il était trop proche de sa cible pour s’arrêter maintenant. En outre, il était plus facile de s’occuper de la paperasse après l’avoir capturée, puisqu’il pouvait s’occuper de ces deux choses en même temps.

Il poursuivit sa route dans la ruelle sombre et étroite, tournant à droite à l’angle. À trois portes de là, le fugitif qu’il poursuivait marqua une pause pour jeter un coup d’œil par-dessus son épaule. Frost recula dans le renfoncement de l’entrée d’une petite échoppe dédiée aux herbes médicinales. La porte derrière lui était verrouillée pour la nuit, mais il avait assez de place pour rester caché. Les barreaux métalliques froids que le propriétaire utilisait pour garantir la sécurité de sa boutique lui rentraient dans le dos.

Il abaissa les paupières afin de masquer la lueur de ses yeux bleu clair. En tant que membre de l’espèce des Glacians, son corps était adapté aux environnements froids et sombres que l’on rencontrait souvent dans l’espace. Il pouvait réguler sa température corporelle pour affronter des températures extrêmes qui auraient gelé la plupart des autres espèces, et voyait très bien dans la pénombre. Ces caractéristiques n’étaient que deux des atouts qui faisaient des membres de son espèce d’excellents rangers de l’espace, d’autant plus que la plupart des personnes recherchées avaient tendance à graviter dans les sections les moins désirables des spatioports.

De sa position, Frost écouta le fugitif nommé Gasper marteler la porte de l’échoppe plongée dans le noir. D’après les jurons que le criminel marmonnait entre ses dents, le propriétaire des lieux n’était visiblement pas pressé de lui ouvrir. Frost pencha la tête alors que la porte de sécurité s’entrouvrait en grinçant et que le bruit de métal contre du métal résonnait.

— Qu’est-ce que tu veux, Gasper ? murmura une voix féminine dans un grondement sourd. Je croyais que tu purgeais une peine sur Jallus III.

— C’était le cas, déclara franchement le criminel. Laisse-moi entrer, Newmar. Je fais des affaires avec ton mari.

— Plus maintenant. Hassur est mort.

— Alors, je fais des affaires avec toi, répliqua Gasper, jetant un nouveau coup d’œil par-dessus son épaule. J’ai besoin d’armes.

— Je ne vends pas d’armes, répondit sèchement Newmar. C’est ça qui a tué Hassur. Je lui ai dit que ça finirait mal s’il n’arrêtait pas, mais il n’en a fait qu’à sa tête. Je ne fais plus que dans le textile, maintenant.

— Tu dois bien avoir quelque chose ? J’ai aussi besoin d’une nouvelle identité. Tu sais comment faire. Tu peux au moins me donner ça, dit le fugitif d’une voix éraillée.

— Fiche le camp, Gasper. Je ne fais plus ça non plus. J’ai un enfant à qui je dois penser, surtout maintenant que Hassur n’est plus là.

— J’ai besoin d’une arme et d’une nouvelle identité, et tu vas me les fournir, gronda Gasper.

Les lèvres de Frost se pincèrent quand il entendit la femelle pousser un cri et le crissement du métal au moment où la porte de sécurité fut ouverte brutalement. Le bruit de chair heurtant de la chair et le hurlement d’un jeune enfant le tirèrent de sa cachette.

Il s’élança dans la ruelle. Gasper avait déjà disparu à l’intérieur de la petite boutique. Frost vit la femelle allongée sur le sol, une main sur sa bouche et l’autre qui serrait celle d’une petite fille.

— Pitié, ne nous fais pas de mal, gémit Newmar. Je t’en prie, elle est tout ce qui me reste.

— Si tu veux la garder, trouve-moi les armes dont j’ai besoin et obtiens-moi un nouveau pass de sécurité, menaça Gasper d’une voix basse et dangereuse. Je sais que Hassur a dû en planquer quelque part.

— Ne vous embêtez pas, intervint calmement Frost en entrant dans la pièce. Il n’en aura pas besoin.

Il ignora le juron que laissa échapper le criminel. Sa réaction ne le surprit pas ; il avait bien étudié l’espèce reptilienne. Il leva son bras et dévia la longue langue rugueuse et fourchue qui jaillit vers lui. Celle-ci s’enroula autour de son poignet au lieu de lui arracher les yeux.

Avant que Gasper ne puisse balancer sa longue queue dentelée vers lui, Frost posa ses doigts sur la langue et se concentra. Des éclats de glace jaillirent au bout de ses doigts et remontèrent le long de l’appendice rugueux. Il intensifia le froid jusqu’à ce que la peau rougeâtre prenne une couleur rose-blanchâtre clair. Les yeux du fugitif s’écarquillèrent d’horreur et de douleur avant que ses jambes ne se dérobent sous lui en même temps que Frost ferma sa main sur sa langue et la tordit. Le bruit écœurant de glace se brisant arracha un hurlement terrifié et étouffé au mâle.

— D’après mes recherches, cette partie de ton corps ne repoussera pas, commenta Frost en débarrassant son poignet des restes de la langue de Gasper. Tu es par la présente placé en détention provisoire par la Coalition en raison de la violation de l’acte stellaire 4-52, région…

Frost ne put finir sa phrase. Tout en s’étranglant sur ce qui lui restait de langue, Gasper attrapa le couteau coincé dans la ceinture de son pantalon dans l’espoir de le prendre par surprise, et le lança. Ses espoirs moururent en même temps que lui.

Voyant le mouvement du fugitif, Frost tendit la main droite et envoya des pointes de glace, qui transpercèrent le cou et la poitrine de Gasper, tout en faisant tournoyer l’épée de glace qu’il tenait de la main gauche pour trancher la lame qui filait vers lui.

— … en cas de résistance, tu seras condamné à mort, finit-il, ignorant les hurlements de la femme et de la fillette.

Frost soupira en contemplant avec mécontentement le mâle mort. Il détestait quand ils refusaient d’obtempérer, ce qui arrivait presque tout le temps. Ça impliquait toujours plus de paperasse pour lui.

Prenant le communicateur à sa taille, il l’activa du pouce et ignora la façon dont le visage de l’officier des communications, qui avait l’air de s’ennuyer ferme, s’éclaira lorsqu’elle le reconnut. Sans perdre un instant, il entra le code pour envoyer une équipe d’intervention.

— Salut, Frost, Passion a essayé de te contacter. Elle n’est pas très contente, lui dit Scarlet tandis que la demande était enregistrée.

— Rien de nouveau, en somme. J’ai besoin d’une équipe de nettoyage, aboya-t-il.

— Comme tu dis, rien de nouveau, plaisanta Scarlet. J’en enverrai une dès que tu auras communiqué ta position. Je te transfère à Passion. Elle a demandé à être prévenue à l’instant où tu prendrais contact.

— Non, ne…, commença Frost avant de ravaler un soupir frustré au moment où Passion, le commandant des rangers de l’espace apparut.

— Je pourrais vous dire la même chose, lança-t-elle sèchement. Vous savez que vous n’êtes pas autorisé à éteindre votre communicateur.

— J’étais occupé, rétorqua Frost. Ce maudit machin s’est éteint alors que j’étais sur le point d’appréhender Gasper.

— Appréhender mon cul. Vous voulez dire tuer ce salaud, répliqua Passion. J’ai une mission urgente pour vous.

Frost jeta un coup d’œil vers la porte par laquelle Newmar avait disparu avec sa fille avant de baisser les yeux vers le cadavre de Gasper. C’était censé être sa dernière mission avant de retourner sur son monde. Il avait économisé plus qu’assez de crédits pour ne plus avoir à travailler un jour de plus de sa vie s’il n’en avait pas envie. Il voulait travailler, mais cette fois, ce serait pour faire quelque chose qui lui plaisait. Sa planète natale lui manquait et il voulait rejoindre son frère aîné sur Glacier. Il était temps pour lui de retourner auprès de Rime pour travailler sur l’énorme groupe d’hôtels et de casinos qu’ils avaient bâti au cours des quinze dernières années.

— C’était ma dernière mission, grogna Frost.

— Non, celle que je vais vous donner maintenant sera la dernière, déclara Passion. Il y a eu une évasion à Maxprime.

— Max…

Frost serra le communicateur dans sa main.

— Qui ?

— Taar, répondit calmement Passion. C’est top secret, Frost. C’est vous qui l’avez attrapé. J’ai perdu cinq bons rangers de l’espace avant ça. Vous savez comment il pense.

— Personne ne sait comment pense ce salaud, grommela-t-il. Comment il s’est échappé ?

— Il a tué huit gardes pendant son transfert pour être exécuté, expliqua froidement Passion, regardant l’écran qui affichait les détails à côté d’elle. Je vous envoie ce que l’on a. Il y a encore une chose, Frost.

— Comme toujours, marmonna-t-il dans sa barbe avant de darder un regard noir sur le visage à la peau rouge sombre de Passion. Alors, je vais devoir deviner où vous allez me dire ce que c’est ?

Sa supérieure se détourna de l’écran avant de reporter son attention dessus. Se penchant en avant, elle plongea son regard intense dans le sien. Les poils de sa nuque se hérissèrent. Les seules fois où Passion agissait de la sorte, c’était quand quelque chose n’allait pas… vraiment, vraiment pas.

— Le dispositif de localisation du vaisseau qu’il a volé montre qu’il se dirige vers un système stellaire non développé. Seule une planète de cette région abrite la vie. Les rapports de la base de données indiquent que l’espèce qui y vit est très primitive.

Frost grimaça de dégoût ; il détestait les planètes primitives. Soit ses habitants tentaient de faire de lui un dieu, soit de le tuer. Aucune de ces options ne le réjouissait.

— Primitive à quel point ? Est-ce qu’ils maîtrisent le voyage spatial ? demanda-t-il franchement.

Passion secoua la tête.

— Non, nous n’avons pas d’information à ce sujet et il n’y a aucun cas enregistré d’interaction de l’espèce avec des marchands. Les derniers rapports que nous avons indiquent qu’ils avaient les concepts de construction rudimentaires avec des outils primitifs et qu’ils croient qu’ils sont la seule forme de vie qui existe.

— Super ! Vous ne pouvez pas simplement engager l’autodestruction du véhicule qu’il a volé ?

Le visage de Passion se tordit de dégoût.

— Taar a volé le vaisseau privé du directeur. Le directeur a désactivé le système d’autodestruction à bord. Il ne voulait pas courir le risque qu’un employé mécontent ou qu’un des détenus arrive à accéder au code et le fasse exploser.

— Au lieu de ça, il a enfreint une procédure directe et a mis en danger une planète primitive avec des défenses limitées contre quelqu’un comme Taar, répondit-il sèchement.

— Je le sais et vous le savez, Frost. C’est pour ça que vous devez le pourchasser. Taar a fait des centaines de victimes avant que vous le capturiez, dont cinq de mes meilleurs rangers de l’espace, dit doucement Passion. L’un des vaisseaux les plus récents est en route pour vous récupérer. Je m’occuperai de la paperasse pour Gasper.

— Il arrive quand ? demanda Frost avec exaspération.

— Dans l’heure. Et Frost, tuez ce salaud, cette fois. C’est un ordre direct de la Coalition. Ils ne veulent pas courir le risque qu’il s’échappe une nouvelle fois.

— Ils auraient dû y penser la première fois qu’on m’a donné l’ordre de le pourchasser, répondit-il avec humeur. J’irai, mais c’en est fini, Passion. Ma carrière de ranger de l’espace est terminée.

— Je comprends, accepta Passion avec un soupir las. Soyez prudent et gardez secrète toute information concernant la vie extraterrestre. Les Directeurs vous ont donné la permission d’effacer la mémoire de tout membre de l’espèce primitive que vous rencontrerez.

— Et si je ne peux pas ? demanda-t-il cyniquement. Ils veulent que je fasse quoi, dans ce cas-là ?

— Faites ce que vous pensez être le mieux, Frost, ordonna Passion. S’il devient nécessaire de les éliminer aussi, alors faites-le. Terminé.

Frost laissa échapper un grognement sourd. Il avait juré qu’il protégerait la Coalition et ferait régner la justice. Visiblement, ces deux notions ne s’étendaient pas aux espèces inférieures. Encore une bonne raison de raccrocher. Il en avait marre de faire le sale boulot de la Coalition, ou plutôt, des Directeurs élus.

Il se retourna au moment où un petit coup fut frappé à la porte de l’échoppe. Plusieurs membres de l’EI, l’équipe d’intervention, lui adressèrent un signe de tête en entrant. Il expliqua rapidement qu’ils ne devaient pas déranger les deux femelles à l’arrière. Après s’être assuré que ses ordres seraient suivis à la lettre, il retourna dans la ruelle sombre. Cette fois, il partit à gauche, se dirigeant vers les niveaux supérieurs, où le vaisseau arriverait.

Chapitre 2

Lacey soupira en voyant Ginger, le beau golden retriever de trois ans qui avait été déposé au refuge animalier Touch of Magic deux semaines plus tôt, remuer la queue alors qu’elle entrait dans la vaste grange aérée. Des grognements de chiots dans le box derrière elle firent éclore un sourire sur ses lèvres. Un sourire qui lui donnait l’impression d’être raide tant elle en avait perdu l’habitude, mais au moins, c’était un sourire.

— Salut, ma belle, murmura Lacey. Comment vont tes bébés aujourd’hui ?

Un coup de langue humide et un soupir las lui répondirent. Une Ginger mal nourrie et sa portée de quatre chiots avaient été abandonnées à l’entrée du refuge animalier que Lacey et son mari, Sean, avaient créé six ans auparavant.

Lacey envoya une vague de chaleur à la mère épuisée. Son sourire s’élargit lorsque Ginger ramassa la balle de tennis orange vif qu’elle aimait et se releva avec une énergie renouvelée. Elle tendit la main et la prit, ne prêtant pas attention à l’humidité. Ensuite, elle la lança vers la cour.

— Va t’amuser, ma belle. Je vais veiller sur tes bébés un moment.

Le golden partit en remuant la queue. Evan, l’un de ses assistants à mi-temps, avait ramassé la balle qui roulait vers lui. Elle le regarda commencer à jouer avec Ginger.

— Merci, Evan, lui lança-t-elle.

— Pas de problème, Lacey, répondit-il joyeusement.

Elle soupira encore une fois tandis qu’elle se retournait vers le box dans lequel se trouvaient les chiots. Elle savait que c’était fou qu’elle soit déprimée en cette journée, mais même le soleil qui brillait ne parvenait pas à apaiser son âme agitée. Un sentiment d’appréhension l’envahit au souvenir de l’étrange tempête survenue la nuit précédente. Elle sentait le changement dans l’air. Il allait se passer quelque chose.

— Oui, il va se passer quelque chose, dit Topper en s’appuyant sur la porte du box.

Lacey sursauta lorsque la petite tête de sa tante excentrique surgit. Cette fois, ses cheveux étaient d’un violet flamboyant assorti à ses yeux. Elle ne put retenir un petit rire.

À presque soixante ans, Topper était simplement l’un des habitants hauts en couleur de Magic, au Nouveau-Mexique. La ville, baptisée ainsi en raison de sa population insolite, accueillait un étrange assortiment de personnes qui venaient des quatre coins du globe. C’était un endroit où elles pouvaient être elles-mêmes sans craindre d’être qualifiées de bizarres, de menaçantes ou d’être traquées pour des recherches. Sa tante était l’une d’elles.

— Topper, je croyais que tu étais dans les Bermudes ! s’exclama Lacey. Tu m’as fait une de ces frousses.

— J’y étais, ma chérie, mais je sentais ta tristesse jusque là-bas. Je me suis dit que tu aimerais avoir un peu de compagnie, répondit-elle joyeusement.

Lacey considéra sa tante d’un œil sceptique.

— Je vais bien, commença-t-elle avant de s’interrompre.

Elle leva les yeux au ciel. Elle savait que sa tante n’y croyait pas ; sa lèvre inférieure l’avait trahie.

— Bon, d’accord, je ne vais pas « bien », mais ça ira.

— Sean ne voudrait pas que tu sois triste, ma chérie, commenta Topper, ouvrant la porte du box. Viens t’asseoir avec les bébés. Ils sont tellement plus forts maintenant.

Les coins de la bouche de Lacey s’affaissèrent à la mention du nom de Sean. Non, il n’aurait pas voulu qu’elle soit triste. Il avait aimé la vie et aurait voulu qu’elle embrasse la beauté qui l’entourait et qu’elle apprécie chaque jour pour la joie qu’il pouvait apporter. Il lui manquait tellement.

Lacey sursauta une nouvelle fois quand une main ridée captura la larme qui avait commencé à rouler sur sa joue. Elle souffla, prenant seulement conscience qu’elle avait retenu sa respiration, tandis que la goutte brillante s’élevait dans les airs et éclatait en un million de minuscules diamants.

Le visage riant de Sean se forma un bref instant. Lacey ferma les yeux, ses joues, ses paupières et ses lèvres caressées par une brise chaude. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, un profond sentiment de calme la gagna, lui mettant un peu de baume au cœur.

— Merci, tata, murmura-t-elle.

— Je t’en prie, ma grande. Allez, regarde ce que ces adorables petites boules de poils peuvent faire, répondit Topper.

Elle prit la main de Lacey et la tira doucement dans le foin, à côté de la portée de chiots turbulents de huit semaines.

Lacey se couvrit le visage au moment où ceux-ci prirent conscience qu’ils avaient un nouveau jouet, à savoir elle. Riant, elle ne parvint pas tout à fait à se protéger des minuscules gueules qui tiraient sur ses cheveux et lui léchaient le menton. Elle haletait après qu’ils avaient tous grimpé sur son ventre et sa poitrine pour se chamailler.

Laissant ses mains retomber à côté d’elle, elle resta allongée dans le foin frais alors que tous les chiots, à l’exception de l’avorton de la portée, couraient vers leur mère, qui revenait voir comment se portait sa famille. Bientôt, les chiots s’empilèrent les uns sur les autres, satisfaits après avoir mangé et joué. Enfin, tous les chiots sauf l’avorton. Little Bit était occupée à grignoter le bouton du haut du chemisier rouge de Lacey. Tout en caressant sa fourrure caramel, elle se demanda comment quelqu’un pouvait abandonner une si merveilleuse petite famille.

— J’ai senti un changement dans l’air, murmura-t-elle tout en continuant de caresser le chiot, qui faisait maintenant la sieste. Il va se passer quelque chose.

— Moi aussi, je l’ai senti. Il y aura un affrontement entre le bien et le mal, répondit Topper en caressant ses cheveux violets. Mais ce sera plus que ça.

Lacey jeta un coup d’œil surpris à sa tante. Les prémonitions étaient l’une de ses spécialités. Elle arrivait mieux à sentir les choses que Lacey. Si seulement elle avait été là quand…

— Ça n’aurait pas empêché ce qui s’est passé, Lacey. L’heure de Sean avait sonné. Tu dois l’accepter, ma chérie, dit doucement Topper.

— Peut-être que si j’avais été là-bas au lieu d’être restée ici…, commença-t-elle.

Elle souleva délicatement le chiot endormi et se redressa. Le serrant contre sa poitrine, elle prit une profonde inspiration.

— Tu as raison, tu sais. Sean m’a dit la même chose. Il savait que son heure était venue. Il me manque, c’est tout.

Lacey repensa à l’accident de bus qui avait coûté la vie à son jeune mari, trois ans plus tôt. Sean était parti voir ses parents, qui rendaient visite à un vieil ami de la famille à Santa Fe. Sa voiture était au garage, il avait donc dû prendre le bus. Un pneu avait éclaté au moment où le véhicule prenait un virage et il avait percuté un semi-remorque qui arrivait en sens inverse et transportait des buses en béton.

Huit personnes étaient mortes sur le coup, dont Sean. À l’instant où son esprit avait quitté son corps, Lacey s’était réveillée d’un rêve dans lequel elle était assise à côté de lui. Ses hurlements avaient été si forts qu’ils avaient été emportés par le vent, tirant ses sœurs et sa tante de leurs maisons à presque quatre cents mètres du refuge que Sean et elle avaient bâti.

— Il continue de veiller sur toi, ma chérie. C’est un esprit assez entêté, fit Topper avec un signe de tête satisfait.

— Je dois le laisser partir, répondit doucement Lacey. Mais je ne veux pas.

Sa tante tapota sa main.

— Je ne pense pas que ce soit toi, ma chérie. Sean veut s’assurer que tu n’es pas seule avant de partir. Il ne s’agit pas de ce que tu veux, mais de ce qu’il est déterminé à te voir avoir.

Lacey plongea son regard obstiné dans les yeux violets brillants de sa tante. Elle secoua la tête avec détermination. Jamais plus elle ne s’exposerait à une telle douleur. Jamais plus elle ne s’autoriserait à aimer quelqu’un comme elle avait aimé Sean. Elle… eh bien, elle jetterait un sortilège au premier homme qui s’intéresserait à elle d’un peu trop près, pensa-t-elle avec défi.

— Alors, tu penses qu’il va se passer quoi ? demanda-t-elle d’un ton curieux, voulant changer de sujet. Tu as dit qu’il y aurait un affrontement entre le bien et le mal. De quel genre ? Est-ce qu’on devrait en parler à Theo ?

Theo était le shérif de Magic. À son arrivée, il lui avait fallu du temps pour comprendre ses étranges habitants, mais après quelques mois, il s’était résigné à les écouter quand ils lui disaient que quelque chose allait se produire. C’était peut-être l’une de ces fois, si Topper et Lacey sentaient le même danger imminent.

— Non, murmura sa tante en se caressant de nouveau les cheveux. Non, je pense que cette fois, Theo devrait rester en dehors de ça. Il y aura un autre représentant des forces de l’ordre qui gérera la situation.

Lacey grogna et secoua la tête.

— Theo n’aimera pas qu’il y ait quelqu’un d’autre sur son territoire sans qu’il soit au courant. Tu sais combien il peut se montrer protecteur maintenant qu’il connaît tout le monde.

— Il n’aura pas son mot à dire, cette fois, répondit Topper, ses yeux se mettant à briller de joie, comme si elle voyait quelque chose qui l’avait surprise. Non, ni lui ni…

— Ni qui ? demanda Lacey, les sourcils froncés.

— Personne, ne t’inquiète pas, ma chérie. Tout ira bien, dit Topper avant de se relever brusquement.

Avec un clin d’œil, elle tapota la tête de Little Bit. Le chiot se réveilla en sursaut dans les bras de Lacey, un petit grognement lui échappant par réflexe.

— Tu vas être une merveilleuse protectrice, petit monstre.

Lacey reposa délicatement Little Bit sur ses frères et sœurs endormis. Le minuscule chiot se fraya immédiatement un chemin et s’allongea sur les autres. La déclaration mystérieuse de sa tante lui fit secouer la tête.

— Qu’est-ce que…, commença-t-elle à dire avant de s’apercevoir qu’elle était de nouveau seule. Oh, Topper, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?

Lacey mit ses mains sur ses hanches et baissa les yeux vers Ginger, qui redressa la tête et la regarda en cillant d’un air endormi. Enfin, c’était inutile de se demander ce qui allait se passer. Il y avait une raison à tout. Parfois, c’en était une bonne, d’autres fois, c’était difficile de voir en quoi c’était positif. Cela dit, ce n’était pas dans son caractère de se concentrer bien longtemps sur le négatif.

— Bon, j’ai des choses à faire. Si elle revient, préviens-moi cette fois, tu veux bien ? demanda-t-elle avec exaspération.

Ginger lui répondit en reposant sa tête et en fermant les yeux. Lacey gloussa. Après sa nuit blanche, elle aurait bien voulu faire de même. Cependant, elle devait s’occuper de dix-huit animaux de différentes espèces. Evan était d’une grande aide, mais à treize ans, il ne possédait pas encore toutes les compétences requises.

Lacey sortit sans un bruit du box et ferma la porte derrière elle. Une chatière spéciale pour chien permettrait à Ginger d’aller et venir tout en assurant la sécurité des chiots.

Un sourire, cette fois un peu plus naturel qu’avant, éclaira le visage de Lacey lorsqu’elle sortit de la grange et offrit son visage au soleil. L’espace d’un instant, elle aurait juré sentir les doigts de Sean sur sa joue. Pour la première fois en trois ans, le poids qui avait menacé de la noyer s’allégea un peu.

Bientôt, Lacey, murmura la voix de Sean, qui veillait sur elle. Bientôt, un autre te refera sourire et rire, mon amour.

Chapitre 3

Frost posa le vaisseau qu’on lui avait donné dans le désert, non loin du véhicule endommagé que Taar avait volé. Sans perdre un instant, il éteignit tous les systèmes et procéda à la sécurisation du vaisseau. Se détachant, il se leva avec raideur du siège du pilote.

Malgré la technologie de pointe et le système moteur, il était arrivé avec au moins un jour de retard sur le fugitif. Il maudit pour la centième fois le directeur de la prison minière. Non seulement le mâle avait désactivé l’autodestruction du véhicule qu’il avait réquisitionné à un pirate emprisonné là-bas, mais le vaisseau avait aussi été modifié, donnant à Taar la puissance et les ressources nécessaires pour voyager aussi loin.

Frost passa en revue les données sur la console. L’atmosphère était propice à la vie. Il grimaça en remarquant la température. Il faisait sombre et froid pour l’instant, mais ça se réchaufferait dès que le soleil serait levé.

— Ordinateur, lance un scan pour voir s’il y a des êtres vivants aux alentours, ordonna-t-il.

Il ouvrit un compartiment et en sortit un gilet qui contenait les outils et les armes dont il aurait besoin. Taar était mortellement dangereux. S’il avait de la chance, Frost pouvait espérer l’attraper avant qu’il n’atteigne l’habitat de l’une des espèces locales. Sinon, il devrait suivre la traînée de cadavres. Car à n’en pas douter, le criminel en laisserait une derrière lui. C’était le mode opératoire du Learian : débusquer, utiliser, tuer, passer à la prochaine source de nourriture.

Frost fit le point sur ses armes. Les blasters étaient inutiles, car les rafales d’énergie rebondiraient sur l’épaisse peau en cuir du fugitif. Les explosifs l’étourdiraient momentanément, mais à moins qu’il ne soit proche, Taar retrouverait ses esprits avant qu’il n’ait le temps de frapper. Le seul moyen de tuer le criminel était de le maintenir immobile assez longtemps pour le décapiter.

La dernière fois, il avait capturé ce salaud en le gelant. Il avait dépensé tant d’énergie pendant cet affrontement qu’il avait mis deux semaines à récupérer après. S’il n’avait pas tendu un piège et ne s’était pas trouvé assez près pour passer les liens d’énergie autour du cou, des mains et des pieds de Taar, il aurait été le sixième ranger de l’espace sur la liste de ses victimes.

— Les alentours montrent quatre êtres morts, annonça l’ordinateur. L’analyse indique que la mort est survenue il y a moins d’une heure. Les traces de pas et les restes montrent que le fugitif que vous recherchez poursuit sa route sur l’axe nord-nord-est.

— Bien reçu. Ordinateur, commence l’élimination complète du vaisseau tridbarrian. Toutes traces doivent être effacées, ordonna Frost. Programme l’autodestruction de ce vaisseau pour cinq jours, quatre heures et trente-deux minutes, à moins que je ne l’annule verbalement.

— Commande confirmée, séquence d’autodestruction enclenchée, élimination du vaisseau tridbarrian entamée, répondit l’ordinateur.

Frost fit rouler sa tête afin d’en apaiser la tension avant de poser la main sur le panneau pour ouvrir la porte. Il descendit la rampe tandis qu’elle s’abaissait vers le sol constitué d’un mélange de sable sec et de gravillons. Prenant une profonde inspiration, il laissa l’air pur et frais de la nuit emplir son corps. Revigoré, il observa le paysage moucheté, notant les formations clés comme points de repère.

Il parcourut les données du scanner. Un petit point clignotait à intervalles réguliers. Il y avait des êtres vivants à dix clicks de sa position. Taar aurait faim et se dirigerait vers la source de nourriture la plus proche. Rien d’autre n’apparaissait à la lecture du scanner.

Remettant l’appareil dans sa poche, Frost leva la tête vers le ciel nocturne. Il ferait jour dans approximativement deux heures. Le criminel atteindrait les êtres vivants avant lui.

Avec un peu de chance, il l’attraperait après qu’il aura mangé. Le Learian serait plus lent et léthargique s’il était rassasié. Le mieux serait encore qu’il lui tombe dessus pendant qu’il se nourrissait. S’il parvenait à profiter de sa distraction, ce serait la meilleure option, en plus d’être la plus sûre.

Frost s’élança à un bon rythme à travers le paysage plongé dans l’obscurité. Il se concentrait sur le terrain devant lui, faisant abstraction de sa beauté. Il avait une grande distance à couvrir s’il voulait atteindre les habitations avant que le soleil ne soit trop haut dans le ciel pour qu’il puisse se cacher.