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HOMO BELLUM entführt Sie ins Jahr 1999, mitten in den Kosovo-Krieg. Zwei französische Soldaten, die schon in Bosnien und dem ehemaligen Jugoslawien kämpften, werden erneut entsandt – für einen geheimen Auftrag. In einer Welt voller Spannungen und Unsicherheit müssen sie nicht nur ihre eigenen Dämonen besiegen, sondern auch eine immer undurchsichtigere Mission erfüllen. Dieser packende Roman beleuchtet auf schonungslose Weise den modernen Krieg und die verheerenden Folgen für die Zivilbevölkerung. Ein Thriller, der unter die Haut geht!
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Veröffentlichungsjahr: 2024
Pour Coralie, Garance et Mélanie
Gilles Roux
Homo Bellum
Français – Allemand
Französisch - Deutsch
© 2024 Gilles Roux
Übersetzung: Coralie Roux und Gilles Roux
Druck und Distribution im Auftrag des Autors: tredition GmbH, Halenreie 40-44, 22359 Hamburg, Deutschland
ISBN Softcover: 978-3-384-35126-5
ISBN E-Book: 978-3-384-35127-2
Das Werk, einschließlich seiner Teile, ist urheberrechtlich geschützt. Für die Inhalte ist der Autor verantwortlich. Jede Verwertung ist ohne seine Zustimmung unzulässig. Die Publikation und Verbreitung erfolgen im Auftrag des Autors, zu erreichen unter: tredition GmbH, Abteilung "Impressumservice", Heinz-Beusen-Stieg 5, 22926 Ahrensburg, Deutschland.
Cover
Widmung
Titelblatt
Urheberrechte
Avant-Propos
Chapitre 1 – L’Échec
Chapitre 2 – L’adjudant
Chapitre 3 - Aleš
Chapitre 4 - Marina
Chapitre 5 - Mrković
Chapitre 6 - Malak
Chapitre 7 - Milos
Chapitre 8 - Emma
Chapitre 9 - Fleuve Jaune
Chapitre 10 - L’adjudant
Épilogue
Titelblatt
Vorwort
Kapitel 1 - Das Scheitern
Kapitel 2 -- Der Adjutant
Kapitel 3 - Aleš
Kapitel 4 - Marina
Kapitel 5 - Mrković
Kapitel 6 - Malak
Kapitel 7 - Milos
Kapitel 8 - Emma
Kapitel 9 – Gelber Fluss
Kapitel 10 - Der Adjutant
Epilog
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Avant-Propos
La DGSE, direction générale de la sécurité extérieure, dépend du Ministère de la Défense et en est l’organisme de renseignements. Ses domaines de compétences incluent principalement la lutte contre le terrorisme, une menace directe pour le territoire national, ainsi que le démantèlement de réseaux liés à la prolifération d’armes de destruction massive ou à des risques similaires.
Composition de la DGSE
La DGSE est constituée d’un tiers de militaires et de deux tiers de civils, et comprend plusieurs directions spécialisées :
Direction Technique (DT)
Cette direction est responsable de la collecte et de l'analyse de renseignements techniques. Elle utilise des technologies avancées pour intercepter des communications, réaliser des cyber-espionnages et développer des outils de cryptographie.
Direction du Renseignement (DR)
La Direction du Renseignement se consacre à la collecte, l'analyse et l'exploitation des informations de nature stratégique et opérationnelle. Elle utilise des sources humaines et techniques pour fournir des évaluations précises des menaces internationales.
Direction de la Stratégie (DS)
La DS élabore des plans stratégiques pour orienter les actions de la DGSE. Elle assure la cohérence entre les missions opérationnelles et les objectifs nationaux de sécurité. Elle se charge également des relations internationales et de la coordination avec d'autres services de renseignement.
Direction de l’Administration (DA)
Responsable de la gestion administrative et financière de la DGSE, la DA s'occupe des ressources humaines, des infrastructures et des services logistiques. Elle garantit le bon fonctionnement interne de l'organisation.
Direction des Opérations (DO)
La Direction des Opérations supervise les missions sur le terrain et est subdivisée en plusieurs services :
Service Mission (DO SM)
Chargé de la recherche de renseignement par moyens humains (HUMINT) dans les zones de crise. Ce service déploie des agents pour recueillir des informations sensibles directement sur le terrain.
Service Assistance (DO ASS)
Chargé de la formation et de l'assistance des services étrangers, le DO ASS aide les alliés à améliorer leurs capacités de renseignement et de contre-terrorisme.
Service Opérations (DO SO)
Spécialisé dans le vol d’informations étrangères sur le territoire français, ce service réalise des missions telles que l'ouverture de valises diplomatiques et des cambriolages ciblés pour récupérer des documents sensibles.
Service Action
Responsable des opérations d’action, ce service exécute des missions spéciales, telles que des sabotages, des éliminations ciblées et des opérations de libération d’otages.
Le Service Action compte entre 900 et 1000 personnes, incluant des contrôleurs de missions, des cadres administratifs, et des agents de terrain. Les agents de terrain sont formés dans différentes écoles de la DGSE, notamment les Parachutistes-Nageurs de combat à Quélern, les Parachutistes à Perpignan et ceux de Cercottes, où sont formés les agents clandestins, tant militaires que civils. Le service action peut compter sur une réserve d’agents qu’il réactive en cas de besoin.
Ces directions et services permettent à la DGSE de mener à bien ses missions de renseignement et de protection du territoire national contre les menaces extérieures.
Chapitre 1 – L’Échec
Christian synchronisait sa respiration avec le tic-tac régulier de sa montre. Chaque seconde écoulée le rapprochait de l’instant fatal. Il avait l’homme dans sa ligne de mire, prêt à presser la détente. Le souffle de la radio chuintait dans son casque, ajoutant à la tension électrique qui imprégnait l’air.
— Cible en joue ! Demande confirmation.
À ses côtés, Cédric restait silencieux, les yeux rivés à ses jumelles optroniques, retenant son souffle.
— Cédric ! Demande confirmation.
Le silence persistait. Cédric, immobile comme une statue, ne respirait plus, son regard scrutant chaque détail.
— Deux degrés sur la gauche, murmura finalement Cédric.
Christian obéit et, en ajustant légèrement son viseur, il découvrit une nouvelle cible. Plus importante, plus stratégique. Une hésitation, un dilemme.
— Je reprends la cible, dit Christian. Demande confirmation avant qu’il ne monte dans l’hélicoptère.
Cédric réfléchissait à toute vitesse.
— Toujours aucune réponse. Je leur dis pour l’autre ?
Christian secoua la tête.
— Je ne pourrai pas descendre les deux à cette distance sans que nous nous fassions abattre. Oublie !
Cette décision, bien que rationnelle, n’apaisait pas l’inquiétude qui rongeait son esprit. En deux tirs, il pouvait changer le cours de l’histoire, éliminer une pièce maîtresse de l’échiquier ennemi et ensuite s’occuper de sa cible, si seulement c’était la bonne.
— Ils montent dans l’hélico, j’attends confirmation, s’enquit Cédric.
— Je n’ai rien et aucun d’eux ne correspond aux photos. Attends.
Une voix interrompit soudain le chuintement dans le casque de Cédric :
— Cible porte des lunettes, décoration sur l’uniforme et cicatrice le long du nez.
Cédric répéta la description.
— C’est trop tard ! Ils sont dans l’hélico. Contact visuel perdu, interrompit Christian.
L’hélicoptère se mit face au vent et commença son ascension, son vol maladroit semblant annoncer une chute imminente, mais il se stabilisa, prenant son cap et révélant ses occupants dans l’ombre de sa cabine.
La voix dans le casque de Cédric résonna à nouveau, implacable :
— Opération annulée. Rentrez !
Christian rangea sa PGM d’un geste automatique, sans oser croiser le regard de Cédric. Ses mouvements étaient mécaniques, répétés des centaines de fois. Déjà, il envisageait la fuite, repassant mentalement le chemin parcouru ces cinq derniers jours. Tout ça pour arriver à rien.
Un échec !
L’amertume de la mission avortée pesait sur leurs épaules comme un manteau de plomb. Le crépuscule tombait, les enveloppant dans une ombre lourde de désillusion.
Chapitre 2 – L’adjudant
Cédric descendait l’allée goudronnée du Palais Longchamp à Marseille, lieu propice à la méditation et au recueillement. Le Palais Longchamp, avec ses colonnades majestueuses, ses fontaines jaillissantes et ses jardins luxuriants, ressemblait à un palais sorti d’un conte de fées. Conçu par un architecte de renom, il n’était en réalité qu’un château d’eau admirablement agencé, mais pour Cédric, c'était un sanctuaire où il trouvait apaisement et inspiration. La visite régulière du musée de l’Homme, avec ses expositions fascinantes, lui offrait toujours un moment de repos.
Après son passage au Palais Longchamp, Cédric emprunta la rue Espérandieu pour rejoindre le boulevard de la Libération, aujourd’hui renommé boulevard du Général de Monsabert, en hommage à celui qui eut le génie de faire prier ses hommes à Notre-Dame-de-la-Garde avant la libération de Marseille. Le boulevard est bordé de magnifiques façades du XIXe siècle, ornées de balcons en fer forgé et de corniches élaborées. Chaque immeuble racontait une histoire, évoquant la grandeur passée de la ville.
Arrivé au bas du boulevard, Cédric continua par la Canebière, artère emblématique de Marseille, pour arriver au Vieux-Port. Là, l'air était imprégné d'une mélodie olfactive unique : l’odeur salée de l'eau de mer stagnante se mêlait aux effluves de diesel des bateaux amarrés, créant une atmosphère typique du port. Même le fort Mistral, avec ses rafales puissantes, ne parvenait pas à dissiper ces parfums maritimes tenaces.
En longeant le quai, Cédric profitait de la vue pittoresque des bateaux et des reflets du soleil sur l'eau. Il arriva bientôt à l’imposant Fort Saint-Nicolas, un chef-d’œuvre de l'architecture militaire qui abrite la caserne de la Légion étrangère. Ses murs massifs et ses bastions robustes témoignaient d'une majesté martiale et d'une histoire riche. La structure, bien que sévère, se dressait fièrement face à la mer, semblant veiller sur le port et la ville.
Le planton le salua à l’entrée de la caserne. Cédric, avec un léger sourire, se dirigea vers le bâtiment central, qui servait de mess des officiers. Là, il allait chercher sa voiture, son jouet préféré, avec une anticipation visible. La journée s'annonçait encore longue, mais il savait que cette escapade à travers les lieux emblématiques de Marseille l’avait déjà ressourcé.
Alors qu’il mit la main sur la poignée et cherchait encore la clé, une voix lui lança :
— J’ai déjà ouvert !
Christian était donc là lui aussi.
— Tu ne m’as pas dit que tu venais, répondit Cédric.
— Comme toujours, je ne devais rien dire à personne, même pas à toi. Mais quand j’ai vu ta Maserati entrer dans le fort, j’ai compris que cette fois, c’est du sérieux.
Ils se fixèrent longuement dans les yeux.
— Depuis quand n’avons-nous pas vu l’adjudant? demanda Christian. Cela doit bien faire deux ans.
Cédric acquiesça d’un signe de tête.
— Deux ans et trois mois. Madagascar ! C’est aussi là que nous avons appris qu’il n’était pas adjudant, ironisa-t-il.
Ils montèrent tous deux dans la Maserati Shamal; le V8 soufflait doucement et, comme chaque fois, le cœur de Cédric se mit à battre un peu plus fort, son sourire devenant difficile à contenir. La voiture quitta le fort Saint-Nicolas en direction de la Corniche JF-Kennedy, l'une des routes les plus pittoresques de Marseille.
Alors que la Maserati s'élançait sur la Corniche, le panorama se déployait avec majesté. D'un côté, la mer Méditerranée s'étendait à perte de vue, d'un bleu profond, parsemée de voiliers et de bateaux de pêche. Les vagues se brisaient avec douceur contre les rochers en contrebas, projetant des embruns scintillants sous le soleil. De l'autre côté, de somptueuses villas se succédaient, témoignant d'une élégance discrète avec leurs jardins fleuris et leurs terrasses surplombant la mer. Cédric roulait vite, maîtrisant chaque virage avec une précision presque instinctive, tout en savourant la vue imprenable sur les îles du Frioul et le château d'If qui se dessinaient à l'horizon.
Arrivés aux bains militaires de Malmousque, ils descendirent de voiture. Le silence qui les avait accompagnés tout au long du trajet persistait, chaque geste étant empreint de la gravité de la mission à venir. Ils furent directement conduits au premier étage du bâtiment XIXe, un édifice à la façade austère mais élégante, témoignant de son histoire riche et de son importance stratégique.
Un général et l’adjudant les attendaient dans une bibliothèque-bureau au charme suranné. Le mobilier, typiquement marin, comprenait de robustes meubles en bois sombre, usés par le temps mais impeccablement entretenus. Les murs étaient ornés de tableaux représentant des scènes maritimes, rappelant les ex-voto des églises, chacun racontant une histoire de bravoure et de sacrifice. L'atmosphère y était feutrée, imprégnée de l'odeur du cuir des fauteuils et des livres anciens, conférant au lieu une solennité respectueuse.
— Messieurs, vous avez cinq minutes de retard, reprocha le colonel d’un ton sec. Asseyez-vous, nous n’avons pas de temps à perdre. Le lieutenantcolonel va vous exposer les faits.
Pour la première fois, l’adjudant était nommé par son véritable grade en leur présence. Habillé en civil, il détonnait par rapport à l'austérité du lieu.
Ses cheveux, plus longs que le règlement ne l’aurait permis, et sa tenue décontractée – sans cravate et en chemise à manches courtes – le faisaient ressembler davantage à un touriste qu’à un militaire. Pourtant, l'autorité émanait de lui alors qu'il se dirigeait vers l'interrupteur, fit descendre les volets extérieurs et alluma le projecteur, plongeant la pièce dans une semi-obscurité propice à la concentration.
Les visages des présents se tournèrent vers l’écran, l’attention palpable, prêts à recevoir les informations cruciales. Le colonel, imposant et buriné par les années de service, fixait les deux hommes devant lui. Il sentait une réticence. Des civils, ex-délinquants, pour une mission d'ordre international ? Leur apparence décontractée le dérangeait, mais leur efficacité passée le retenait de les rejeter d'emblée.
— Mon colonel, je vous présente les lieutenants de Longry et Centorre, commença l'adjudant d'un ton assuré. Ils ont été proposés par le général de Morcy pour mener à bien l'opération. Tous deux issus de l’unité de réservistes dissoute en 1997. Ce sont des civils à présent, mais ils ont été formés comme des militaires d’élite.
L'adjudant détailla leurs parcours : Cédric de Longry, autrefois arrêté pour vol de voitures, devenu avocat à Munich, formé comme artificier et spotter pour tireur d'élite. Christian Centorre, expert en logistique et maître du tir de précision, autrefois condamné pour fraude bancaire, avait lui aussi trouvé sa voie grâce à une formation militaire intense.
Le colonel les écouta en silence, pinçant les lèvres.
— Vous me donnez deux civils pour une mission de cette envergure ?
L'adjudant, imperturbable, répliqua :— Ce choix vient directement de l’Élysée, colonel. C’est eux ou personne.
Le colonel, bien que sceptique, ne pouvait ignorer les ordres venant de si haut. Il finit par céder, non sans une certaine amertume.
— Très bien, mais à la moindre erreur, c’est le retour sans discussion. La mission consiste à infiltrer la Bosnie et identifier un certain "Fleuve Jaune", un général chinois qui apporte un soutien logistique aux forces serbes. Votre mission est de le localiser et de l’éliminer. Aucune marge d'erreur. Des questions ?
Christian, toujours pragmatique, demanda :
— Sur quel soutien pourrons-nous compter une fois sur place ?
— Le même qu’en 1991 en Slovénie, répondit l'adjudant avec un sourire énigmatique.
Une fois le briefing terminé, l’adjudant les raccompagna, leur faisant ses dernières recommandations. L'unité des momies dépendait du succès de cette mission. Les deux hommes restèrent un moment en silence, observant le soleil pâle d’avril sur les femmes des militaires près des bains militaires.
— Ce n’est pas la première fois que nous faisons ce genre de mission, murmura Christian.
— Oui, alors allons-y, répondit Cédric. Rendezvous comme autrefois, devant la pharmacie de la cathédrale.
Cédric, les yeux perdus vers la mer, repensait à leur dernière mission en Slovénie en 1991. Les temps avaient changé. Leurs alliés d'hier étaient leurs ennemis d’aujourd'hui. Mais il avait cessé de se poser des questions sur la moralité de ces missions, se contentant d'accepter la raison d’État.
Ils prirent finalement la route. La Maserati Shamal, sous un soleil éclatant, s'engagea sur l'autoroute vers Lyon, emportant avec elle les pensées contradictoires de Cédric, entre souvenirs et anticipations de la mission à venir.
Chapitre 3 - Aleš
Cédric attendait depuis trois heures sur la terrasse qui surplombait le Tromostovje, le triple pont de Ljubljana. Ce chef-d’œuvre architectural, avec ses colonnes en pierre blanche et son allure majestueuse, offrait une vue pittoresque sur la Ljubljanica. Autrefois passage crucial entre l’Europe du nord-ouest et les Balkans, il était désormais un symbole de la ville, un pont entre l’histoire et la modernité.
Assis à l’ombre, Cédric avait d’abord siroté un café, puis déjeuné légèrement avant de replonger dans un autre café. Le temps s’écoulait lentement, et son esprit, incapable de se concentrer sur son livre d’Alexandre Jardin, s’égarait entre la beauté des lieux et l’attente du rendez-vous. Il observait les sculptures du pont, les arcades élégantes et les étals colorés des fleuristes de l’autre côté du fleuve. De temps à autre, il levait les yeux vers la pharmacie devant laquelle Christian devait le rejoindre, son regard balayant la place et les mouvements tranquilles de la vieille ville.
La cathédrale Saint-Nicolas, avec ses dômes verts et ses fresques éclatantes, se dressait fièrement à l’arrière-plan. Sa façade baroque témoignait d’une foi ancienne, inscrite dans les pierres du XIIIe siècle. Les passants se mêlaient à cette scène paisible: des enfants sautaient depuis le pont, riant sous les regards amusés des badauds, tandis que des femmes vendaient des friandises sans grand succès. La ville semblait couler comme la Ljubljanica ellemême, avec nonchalance et tranquillité.