Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
C'est un livre autobiographique d'un homme qui n'est pas vraiment beau. Mais qui est très attractif; attiré par de nombreuses femmes. Ce livre et resté dans son jus d'origine, écrit par un homme sans étude et pas corrigé par des professionnelles pour garder l'authenticité du personnage, ce qui fait tout son charme. Une bonne nuance d'érotismes et voyouseries.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 463
Veröffentlichungsjahr: 2024
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Basée sur une histoire vraie. Certains des noms et prénoms des personnages ainsi que le nom des villes ont été modifié, pour préserver l’anonymat.
Je tiens à souligner que ce livre pour des raisons, que vous allez découvrir à fur et à mesure de votre lecture. N’a pas était corrigé ni modifié par une tierce personne, pour garder l’authenticité du personnage. Le vocabulaire, les fautes de français et les fautes de syntaxe non pas était remplacé.
Ecrit par : Jean, Louis SCHMITT
Janvier 2023
Avant-propos
2021 Nice
1982 La vie active
1978 La rencontre de la chance
1983 La découverte
1984 La prison
1985 Je replonge
1986 La cavale
1996 le début de la société
2001 Cookie
2007 Rencontre D’Anita
2008 Premiers voyages en Espagne
Mon enfance
Voici mon amour
Lexique
Remerciements
Pourquoi, pourquoi. Je suis doté d'une faculté à réfléchir ? L'intelligence rend triste, je me sens toujours mal et abattu, quand je ne bois pas ! je ne voudrais pas finir comme Erneste Hemingway, ou comme Robin Williams. Les cas sociaux, ont des problèmes, beaucoup de problèmes, mais restent festifs et positifs. J'ai toujours de quoi manger, après tant d’épreuves, je ne manque de rien. Je ne suis pas à plaindre. Sauf, j'aimerai recevoir un petit peu plus d'amour et d’affection. J'ai beaucoup de tendresse en moi, mais comment la faire ressortir, de mon corps et de ma tête. Avec humilité et respect. On m'a toujours appris qu'il ne fallait jamais, non jamais, montrer ses sentiments. C'est un signe de faiblesse ! Surtout quand on est soupe au lait, comme moi. Comment partager ces moments, d'amour, d'intimité de faiblesse, et les moments, de tes pensées les plus sincères. Ceux qui te font mal, ceux que tu ne contrôles pas, ceux qui te font couler des larmes, quand tu en as pas envie, ce qui te donne des sanglots. Plus je réfléchis, plus je m'enfonce, plus je doute. Ma vie, est un chemin avec une destinée ! Non pas faîte, de pavés réguliers posés par les Romains. Ce sont plutôt des pierres posées là, sporadiquement, avec quelques cailloux très saillants. Ce qui montre, ton vrai toi, la personne qui est en toi, la personne qui se cache en toi. Celle qui t'empêche d'avancer. Veuillez m'excuser, auprès de tous ces gens que, j'ai un jour, pu blesser. Ma famille, mes proches, mes amis et peut-être quelques personnes qui ont croisé mon chemin. Je vais essayer de vous raconter mon histoire. Cela va être choquant pour certains.
Mon père, mon père !!!
Comment décrire un homme rustre pas toujours juste. Fils d'ouvrier brasseur d'une fabrique de bière très connue dans la région Grand Est pour avoir comme emblème Gambrinus le roi de la boisson, après avoir passé un pacte avec le diable. Originaire de Plappeville né le 12 septembre 1925. Il connut une enfance très perturbée par le handicap de son pied, qui lui a fallu surmonter après plusieurs opérations et surtout par les moqueries des enfants du village, qui le surnommaient " Pâte Beulle ".
Il avait 15 ans quand toute sa famille a décidé de quitter la Moselle après l'annexion forcée par les Allemands. Difficile pour ses parents de subir cela. Née pendant l'annexion de 1871 à 1919. La famille Smith après plusieurs refus, s'est stabilisée dans la région de Châteauroux. Louis trouve un travail dans une ferme d’un petit village de l'Indre, Saint-Maur, où il est embauché, pendant la durée de cette deuxième guerre mondiale. Revenu en Moselle pour reprendre leur vie d'antan, ils sont très déçus, pas grand-chose reste debout dans ces villages, mais tout est à reconstruire. Il s’installe à Talingen fraîchement rebaptisé Talange. Toutes les personnes ou presque se font embaucher dans le monde sidérurgique ou dans les mines.
Il connaît en 1950 Lili à l'occasion d'un pique-nique organisé par un de ses collègues. Une belle journée de mi-mars. Une journée qui a la pureté du ciel bleu. Il est très rare qu’il ne pleuve pas dans cette région à l’époque de l’année. La fumée blanche des usines est amplifiée par la couleur des torchères orange des hauts fourneaux. Même au milieu des champs, on confond le coucher de soleil avec le brouhaha des perçages de ces gros monstres d'acier.
Lili une jolie femme, qui n'avait pas eu la chance de partir vers la France de Pétain. Obligé de rester là comme les Malgré-Nous de la guerre de 14-18. Obligée de prendre la nationalité allemande, contrainte et forcée, elle et sa famille vivent dans un département où les frontières se déplacent sans cesse, né en Moselle le 17 novembre 1926, d'origine luxembourgeoise.
Ce département avec ces 2000 ans d'histoire. Romain germanique pendant 500 ans, puis indépendant près de mil ans, rattachés à l'Empire germanique. Tout en étant indépendant jusqu'à la ruse d'Henri II, en 1552, pour s'en emparer. Laisser un peu à l'abandon jusqu'à Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle, qui passe la ville de Metz du Moyen-Âge à l’âge de lumière. Abandonné par Napoléon III après sa défaite à Sedan. La Moselle fut donnée aux allemands, par Adolphe Thiers, comme dette de guerre ainsi que le Haut-Rhin et le Bas-Rhin et quelques wagons d'or, pour une somme de 5 milliards.
Lili est obligée d'enfiler l'uniforme allemand d’infirmière de la croix rouge pour soigner les soldats blessés de tous côtés de cette ligne Maginot, qui n'a servi qu'à retenir les forces alliées pour se rendre en Allemagne. Je n'ai jamais su ce qu'elle a vu comme horreurs. Le trauma force les gens à se taire et garder pour eux-mêmes leur frayeur, nous n’avons pas besoin de citer Oradour-sur-Glane. C'est le pur exemple de la guerre et ses horreurs que l'on ne maîtrise pas, même horreur pour ses frères qui ont certainement eu un aigle épinglé sur leur uniforme perdant leur courte vie avant l'armistice. Comment condamner cette jolie femme qui a connu tous ses abominables choses.
Même si par un jour de fin novembre 1946, elle met au monde un petit Charly, issu d'une belle relation qui n'a pas duré. Dans ces années-là comment faire marche arrière ? facile de jeter la pierre de nos jours, quand un Diacre, marie des couples avec des enfants de père différent ou de mère différente. Mais l'amour de ce couple connu en 1950 a permis de mettre huit enfants au monde en moins de 10 ans, et moi quelques années plus tard le 23 juin 1966, dans notre maison de Talange, pour peut-être boucler la boucle.
Charly
née le 21 novembre 1946
Pierrot
née le 02 février 1951
Didi
née le 17 janvier 1952
Pépète
née le 14 janvier 1953
Nano
née le 04 avril 1954
René
née le 20 août 1956
Gaby
née le 13 décembre 1958
Fifi
née le 15 septembre 1960
Sylvaner
née le 21 novembre 1961
Moi
née le 23 juin 1966
Mon père avec un caractère très rustre, mythomane pas très doué en bricolages, un peu simplet qui me fait penser à Lenny. Dans (Des souris et des hommes.) Faisant les trois huit, à la SAFE. (Société des Aciers Fins de l’Est.) Et son double emploi se faisant exploiter par un horticulteur du Bon St Martin où il se rend à mobylette chaque fois qu’il a un peu de temps. Il s’occupe aussi de ces champs de plusieurs ares qu’il loue à des gens fortunés, pour y planter des fruits et légumes qui l'offrent très généreusement aux voisins et à sa famille du Luxembourg. Sans compter l’élevage de lapins, animaux qui sont censés passer à la casserole. Un père toujours en grande activité. Je ne le vois pas souvent, si ce n’est passer devant moi la ceinture à la main, pour monter à l’étage sous l’ordre de ma mère, corriger mes frères sont discriminations d’âge.
Ma mère, ma mère. Je la vois plutôt gentille, mais c’est qu’une facette de son caractère, comédienne d’art dramatique et dépensière. Jouons son rôle de mère au foyer sans contrarier mon père.
Je vais vous raconter mon histoire. Me dévoiler, je promets que tous mes secrets, sont peut-être dans ce livre. Mais, avec un mais, les autres secrets qui touchent ma famille, et pas moi directement, seront rangés sous mon tapis, et pas révélés. J'en profite pour dire, à toutes ces grandes gueules qui n'ont pas grand-chose à dire, de la fermer, ou d'écrire vous-même un livre, avec vos propres mots et vos propres secrets !
Bisous, je vous aime. Et bonne lecture.
La météo de cet été est complètement pourrie dans la région Parisienne, le moral des gens est au plus bas, en plus du passe sanitaire obligatoire pour sortir. J’ai la chance d’être invité chez une amie sur la côte d’Azur, pour quelques jours.
C’est un appartement en plein centre de Nice, très haut de plafond avec de grande baie vitrée. Le problème des logements de ville. Ils ne sont pas climatisés, située à côté des commerces, impossible d’ouvrir les fenêtres tant il y a du bruit. Un soir que je n’arrive pas à trouver le sommeil, quand tous mes amis sont couchés, je sors de l'appartement discrètement, je me faufile par la porte d'entrée, après avoir pris une douche et m'habiller de vêtements en lin, chemise bleue assortie à mes yeux, pantalon blanc, mocassins bruns assortis à ma montre. Je consulte mon mobile pour trouver un bar ouvert à cette heure-là.
Je marche dans les rues semi désertes, piétinant sans savoir, jusqu'où vont les boulevards, les trottoirs. Guidé par le hasard, j'arrivai jusqu’au bar, un peu gris, un peu hagard. Il est environ minuit. Je rentre dans le bar indiqué par Google. Un petit bar avec une ambiance très jeune, un miroir au fond de la salle lui donne le double de sa dimension. Je commande à gin tonic, j’observe les clients, la moyenne d'âge et de 25 ans environ. Je me pose la question que fais-tu là ? A ton âge, vieux pervers. Un jeune homme m’apporte le cocktail que j’avais demandé, je croise son regard il a l’air étonné de voir un vieux dans le bar. En voyant sa réaction je lui demande : Excusez-moi jeune homme, avez-vous une idée où je peux boire un verre en compagnie de femmes plus âgées que ces "gosses" ?
— Monsieur, je connais un bar plus approprié pour les hommes de votre âge. Le 64 à deux pas d'ici, c'est un club de Strip, mais en vogue, sympathique et sans embrouille. Les femmes y sont jolies.
Je sors de ce bar pour jeunes, je me dirige vers le club indiqué par le serveur, effectivement, il n’était pas très loin. Je sonne à la porte, une jolie femme m'ouvre.
— Bonsoir Mademoiselle, puis-je entrer s'il vous plaît ?
— Bonsoir Monsieur, Avec plaisir.
Elle me tient la porte tout en souriant, ses yeux dans les miens son regard et coquin. Elle me laisse passer devant elle. Je monte quelques marches assez raides me trouve devant le bar. Une autre femme d'origine biélorusse d’une trentaine d’années les cheveux châtain clair légèrement bouclées et long, un charme qui me laisse sans voix, un regard pétillant émané de ses yeux couleurs gris. Elle me place dans le carré VIP, me tend une carte, me la décrit, mais je ne la comprends pas, son accent russe est très prononcé, elle parle peu le français.
Cinq ou six jeunes hommes sont dans un carré en face de moi, choisissons sur la carte, une danseuse pour s’exhibait sur la barre chromée qui trône au milieu de la piste. Je suis toujours dans mon coin VIP, une autre femme aussi jolie que la précédente vêtue du minimum viens me parler des tarifs. Je lui réponds que je ne suis pas là pour ça. Elle retourne vers le bar pour me servir le verre que je lui ai demandé. Soudain, une femme d’un certain âge, apparut en haut des escaliers qui venait du sous-sol de l’établissement. Habillée d’une robe de soirée rouge vif qui laisse apparaître son dos nue, mains gantées jusqu’au coude, très élégante et glamour. Coiffé d’un luxueux chapeau noir a dentelle. Elle traverse la piste avec classe et élégance. Je la regarde avec curiosité, elle se dirige vers moi, se présente, en me tendant la main.
— Bonsoir, Dominique. Quel homme attractif nous fait l’honneur de nous rendre visite ce soir.
— Bonsoir, Dominique, enchanté. P’tit Louis, je vous renvoie ce beau compliment. Cela fait longtemps que je n’ai pas croisé une femme aussi élégante et raffiné.
Je me lève de la banquette, me courbe tout en approchant ma bouche a quelque centimètre de son gant tendu vers moi. Elle me propose de l’accompagner vers le comptoir entièrement vide de clients. Je réajuste ma chemise et pose ma main dans le bas de son dos nue. Je l’accompagne, nous traversant la piste de danse. Je l’invite à prendre place sur un tabouret. Elle bouscule sa robe avec son pied sur le côté, d’un geste très assuré tout en croisant ses longues jambes, qui apparaissent dans la fente de sa robe. Elle jette un coup d’œil dans le miroir placé derrière les bouteilles d'alcool. Elle me fait penser à une belle actrice des années vingt. Je m’assoie à mon tour sur un tabouret placé à côté de Dominique. La lumière tamisée donné un effet intime et chaleureux. « Excusez-moi, c’est votre mari au bout du bar ? » Elle appelle son mari et me présente Raymond. Les propriétaires du club, en complicité me disent qu'il me reconnaisse. Cela fait très longtemps que nous nous sommes revus, me dit-il. Je veux bien les croire, je n'ai jamais mis les pieds ici. Elle me dit :
— Tu venais du temps où nous faisions dans l’échangiste au sous-sol.
Je réponds du tac au tac :
— Oui bien sûr, que le temps passe vite ! je ne vous ai pas reconnu de suite. Je peux vous offrir un verre ?
Elle me regarde avec un sourire taquin. Je fais signe à la serveuse derrière le bar. Elle arrive de suite. Encore plus belle que les autres femmes présentes. Habillé d’un costume en queue de pie, un sosie de Lili Marlène. Je commande une bouteille de champagne. Nous trinquant tous les trois. Puis s’ensuit des dialogues sans queue ni tête. Raimond remet une bouteille à son tour. S’enchaînent deux bonnes heures, la soirée touche à sa fin. Je suis le dernier client dans l’établissement, toute la troupe des filles nous rejoignent au bar, trois jolies femmes le genre de femme que tu peux que désirer. Le patron, dans son jour de bonté, offre une tournée générale. Les filles prises d'euphorie s’affolent comme des jolies mayas sur du miel. Elles passent avec grâce une après l’autre sur la barre verticale, dans une série de pole dance. Aussi excitante l’une que l’autre à s’exhiber avec sensualité de haute en bas. Des gestes très sexy qui exciteraient n'importe qui. Elles m'invitent à partager la piste, mais cela n'est pas mon genre. Elles sont très dissuasives, je me laisse prendre au jeu. Parmi elles, la jolie biélorusse que j’avais déjà croisé, son visage d’ange d’une parfaite symétrie, honoré de son beau regard. La première femme qui m'avait placé dans le carré VIP. Se montre plus câline que les autres, se colle, de plus en plus près de moi, passe ses bras et ses mains sur mon corps, comme une déesse asiatique aux mille bras. Discrètement, elle prend mon téléphone dans ma poche en souriant, sans que ses consœurs le voient. Note son numéro avec rapidité, et me le remets dans ma poche. J'ai fini la soirée par danser joue contre joue avec Dominique. Il est 3h30 du matin, je prends ma dernière coupe, avant de me diriger vers la porte. Les filles m’accompagnent à l'extérieur en me faisant la bise, je suis gêné et très fier à la fois. J'en profite pour leur demander qui est Anastasia la biélorusse. Elles ne me répondent pas, je m'écarte du club dans une petite rue juste à côté. J'attends un instant, avant de prendre mon téléphone pour composer le numéro d’Anastasia. Elle ne me répond pas. Je pense quelle sais fichu de moi, j'attends 5 minutes de plus, sans trop espérer qu’une aussi jolie femme s’intéresse à moi.
Un WhatsApp arrive : attends-moi s'il te plaît ! J'attends assis sur des marches d'un escalier, dans le patio d'un immeuble. Trois minutes plus tard, je vois la silhouette d'une fille, un chemisier blanc très décolleté noué sous sa poitrine, une minijupe plissée rouge avec des chaussures décontractées qui jurent avec son look. Elle arrive à ma hauteur, c'est Anastasia. De suite la gourmande se jette sur moi, comme une femme désespérée. Ce que je croyais, mais non, elle avait tout simplement envie de moi. Elle prend les devants, m'empoigne la main pour me diriger vers son immeuble à deux pas du club. Elle ouvre la porte d’entrée, nous montons les escaliers deux par deux tellement elle avait envie. Elle tape le code de la porte, rentre dans son appartement, je lui succède.
Le sourire d’Anastasia, est celui d’une femme consciente de l'effet qu'elle produit sur un homme. Tu vas te mettre nue en face de moi P’tit Louis, et tu vas aimer ça, tu vas vraiment aimer ça !
La baignoire à côté de moi est presque pleine, une riche mousse parfumée de gingembre et de lotus flotte à la surface, et des petites bougies disposées le long du rebord arrière. C’est ravissant ! J’ai pris une douche rapide pendant que le bain coulait. Elle garde son regard sur moi tandis que je traverse la pièce. Je me penche au-dessus de la baignoire, trempe mes doigts dans l'eau savonneuse.
— Rentre dans le bain mon chérie, je vais chercher à boire, Béluga, ça te va ?
Bonne idée ma puce, je la regarde s'éloigner, je m'allonge dans l'eau jusqu'aux épaules, mon corps immergé, caché par la mousse parfumée, mes genoux ressemblent à deux dames blanches avec pour chantilly la crème savonneuse sur le sommet. J'adore sa baignoire, un magnifique modèle de forme ovale. Quelques minutes plus tard, Anastasia réapparaît dans la salle de bain, entièrement nue, ses cheveux cachant sa poitrine que je deviné splendides. Une bouteille de vodka et deux verres à la main. Je me penche pour envelopper mes genoux de mes mains.
— Tiens, ton verre, mon chéri. Es-tu à l'aise ?
J'esquisse un geste de la tête. Bois mon verre de Béluga cul sec, le pose avec précaution sur le rebord. Elle le remplit à nouveau, s'agenouille sur le rebord à côté de moi, prends la boule d'éponge naturelle posée sur l'étagère. La plonge dans l'eau, puis l’essor sur mes épaules. Entreprend de dessiner de longs mouvements. Elle me demande, si ça me plaît. Je reste sans voix. « Il commence à faire froid, mon cœur. » Me murmure Anastasia, en pressant sa bouche contre mon oreille. « Je peux te rejoindre dans l'eau ? » Je me redresse dans le fond de la baignoire pour lui laisser un peu de place. Elle se hisse à son tour dans la baignoire entre mes jambes. Elle cale son dos finement taillé contre mon torse imberbe. Je commence à caresser ses épaules délicatement en prenant mon temps pour descendre vers sa poitrine, ses mains sont présentes sur ses seins. Je lui demande de me laisser faire. Mes paumes prennent en coupoles ces seins qui à demi immergés dans les bulles de savon devenaient de plus en plus durs. Elle se colle plus fortement contre mon torse, sa tête s'enfuit sous mon menton. Elle fait très attention à garder ses cheveux au sec, mais ils finissent quand même à flotter sur la mousse épaisse. Je me rends compte à quel point elle est excitée. Je sens la chaleur de son corps qu'elle diffuse dans l'eau déjà chaude. Ma bouche dévore son cou, suce sa peau sucrée. Mon autre main quitte son sein, et saisit son menton, fait tourner délicatement sa tête. Nous nous embrassons fougueusement. J'entreprends, de lui caresser l'oreille du bout de ma langue. Notre excitation est à l’apogée. Nos corps entremêlés s'emboitent avec ardeur. Nos vas et viens font déborder la baignoire, jusqu’à en éteindre les bougies une à une. Nous arrivons à un extrême orgasme et un plaisir que nous ne pouvions pas décrire. Quelques minutes plus tard, je me rassois dans la baignoire pour que mon corps se détende. Je la regarde sortir de l’eau. Recouverte de mousse, elle se dirige vers la douche pour se rincer. Son corps de déesse m’excite encore. Mais il est déjà cinq heures trente du matin. Je me rhabille pour la quitter.
Je descends les deux étages pour accéder à la rue. Je marche, je suis fatigué, mes jambes sont en coton. Mais je veux rentrer à pied pour prendre l'air, le soleil pointe déjà le bout de son nez. Il fait très bon, l'air de la nuit donne le relais a une nouvelle journée, qui s'annonce très positive.
J'entends une voix. Une voix qui m'appelle d’une fenêtre de l'immeuble. C'est Anastasia qui crie mon prénom. J'ai oublié quelque chose, chez elle. Je continue à marcher toujours avec la tête tournée vers son appartement. Je titube un peu, trébuche sur un rail. J’entends un clackson inhabituel. Soudain ce fut le choc.
Je me réveille paniqué, des tuyaux partout, dans le nez, dans la gorge, dans les bras. Je m’affole, gigote dans tous les sens. Une présence intervient, m’enlève le tuyau que j’ai dans la gorge. J'ai la bouche pâteuse. Je pense qu'à une chose, boire une bonne bière. Mes oreilles sifflent, j'ai du mal à distinguer les bruits qui m'entourent. Mes yeux sont aussi secs que ma gorge. Je sens quelque chose de chaud sur mes yeux. On me pose des compresses humides et chaudes sur mes paupières. J'arrive à les ouvrir doucement, mais la lumière m'éblouit, l'infirmière que je distingue, me demande de patienter le temps que mes pupilles se rétractent. Je n'arrive pas à articuler. Elle me parle. Mais, je ne la comprends pas. Un instant plus tard, tout devient plus réel. Mon ouïe revient petit à petit, l’audition est presque correcte. Je suis tout énervé, agité. L'infirmière me demande de me calmer, le médecin arrive. Une blouse blanche s'approche de moi, une femme docteur, elle se présente.
— Bonjour, je suis docteur en neurologie, c'est moi qui ai lu vos images scannées, nous avons avec mes confrères constatés, des lésions cérébrales qui n'est pas maligne. Mais, nous allons faire maintenant, les autres examens nécessaires.
— Qu'est-ce qu’il m'est arrivé ? Depuis combien de temps suis-je ici ? Où je suis ? Je ne me rappelle plus rien ! Je suis complètement perdu !
— Cela n'est pas rare. Une amnésie passagère due au trauma et 5 jours dans le coma. Cela va revenir petit à petit.
— Mais, que s'est-il passé ?
— Vous avez été violemment percuté par le tramway et transporté en hélicoptère à Marseille. Mais vous avez eu beaucoup de chance. Vous n'avez que quelques ecchymoses et hématomes.
— De la chance ? Je ne sais même pas comment je m'appelle.
— Ne vous énervez pas. Vous, vous appelez Louis Smith.
Elle sort de la chambre. A peine sortie, je vois entrer deux policiers. Je leur demande avec violence, ce qu'ils veulent. L’un deux, pas très grand, me dit qu'ils sont là pour faire le constat de l'accident. Je monte d'un ton. « Je ne sais même pas comment, je m'appelle, et vous me faites chier avec un constat ! » Ils s'excusent en cœur et sortent de la chambre. Je suis tout troublé, j'ai perdu la mémoire ! Qui, je suis merde, qui je suis ? D'où je viens ? Une autre personne rentre dans la chambre. Je suis épuisé, agressif, que voulez-vous ? La femme passe du sourire aux larmes.
— Je suis ton amie de longue date, P’tit Louis.
— Je suis désolé madame, mais, j'ai perdu la mémoire et je veux me reposer, merci de revenir plus tard.
Elle sort de la chambre en sanglotant, ferme la porte derrière elle. Je regrette de suite de lui avoir parlé sur ce ton. Il est déjà vingt et une heures. Je demande à une infirmière de me donner quelque chose pour me calmer et que je puisse dormir. Elle me donne un somnifère très puissant, qui finit par m'endormir. Dans ma tête tout se brouille, des images en kaléidoscope s'enchaînent dans mon cerveau qui s’active, je suis agité, emplie de spasmes, j'ai du mal à respirer, mon pou s’accélère, je me réveille en sursaut. Je suis en nage, j'appelle une infirmière qui met un temps fou pour venir. Je pense devenir cinglé, Je lui demande de voir le médecin. Elle me répond gentiment qu'il est 4h du matin, et que le médecin ne vient qu'à 9h. Elle s'assoit sur le bord de mon lit, prend ma tension qu'elle trouve haute, me dit c'est normal. Me demande si je veux qu'elle reste un peu à mes côtés, elle a fini son service. Je lui réponds que je voulais bien qu'elle reste un instant. Je me sens perdu, mon crâne me fait un mal de chien comme une migraine permanente. Je lui demande si elle peut me redonner un autre Tylenol pour finir ma nuit.
— Oui je veux bien, mais il faut attendre encore une petite demi-heure.
Elle est très jolie, une petite rouquine avec de belles taches de rousseur.
— Tu me rappelles quelqu'un, mais qui ? Que sais-tu sur moi ?
— Pas grand-chose, mais je peux vous lire votre dossier.
— J'ai un dossier ?
— Oui, votre amie de cet après-midi, nous a donné quelques renseignements : Louis Smith, né en Moselle en 1966, travailleur indépendant…
Je la coupe, je lui demande quel est mon métier.
— Monteur de bungalow. Je n'ai aucune idée de ce que c'est, Monsieur Smith. Je pense que demain votre amie vous en dira plus. Elle doit être fatiguée ! Elle est restée à votre chevet pendant que vous étiez inconscient.
— Une dernière question mademoiselle, savez-vous si je couche avec ?
— Monsieur Smith, ça je ne peux pas le savoir.
— Oui, bien sûr, que suis-je stupide ! J’avoue que je n’ai pas était sympas tout à l’heure avec cette femme. Savez-vous comment s’appelle-t-elle ?
— Elle s’appelle Daya, elle est d’origine Franco-Indienne. M’a-t-elle dit pendant qu’elle était à vos chevets.
Elle finit par me donner un autre caché pour dormir, elle attend que je ferme les yeux. Ma vue se trouble, je sens un baiser sur mon front et sa voix qui me dit bon rêve. Je me rendors à nouveau. La conversation avec cette jeune infirmière m'a bien apaisée. Le reste de la nuit se passe mieux. Je me réveille au petit matin, des céphalées et des marteaux plein la tête. Le docteur arrive, me demande comment je vais ? Je lui réponds que je n’en sais rien, ma tête explose, des tonnes d'images me brouillent l'esprit, j'ai la nausée. Elle m'examine les yeux, me dit que c'est ok, me contrôle les réflexes, toujours ok, me palpe un peu partout. J'ai des ecchymoses sur tout le corps, mais cela ne me préoccupe pas. Deux confrères se joignent à elle, ils me posent pas mal de questions. Que je n'arrive pas à répondre. « Bon, nous voyons ça en fin de matinée, et nous revenons vous voir pour le dia. » J'arrive à me lever, pour prendre ma douche, après avoir pris mon petit déjeuner qui a du mal à passer. Je me repose sur la couverture de mon lit fraîchement refait. Il est 10h quand mon amie Daya revient me voir. Elle rentre dans la chambre, vient vers moi et me fait la bise en s'asseyant sur le bord du lit. Comment vas-tu aujourd'hui, la nuit a été bonne ? Je la coupe dans son interrogatoire. « Bonjour, tout d’abord je voulais m’excuser pour hier à mon réveil Daya. On couche ensemble ? » Elle me répond : Non, bien sûr que non, je suis une de tes amies, mais pas ta fiancée ! tu te rappelles mon prénom ! Je lui avoue que c’est la petite infirmière rouquine qui s'est confessée cette nuit.
Je fronce mes sourcils, je lui demande si j’ai une fiancée ? Où est-elle ? Mon amie, très embarrassée, me répond avec tact. « Il faut que je t'explique mon P’tit Loup. » « Expliquer quoi ? » Elle m'explique que, je n'ai pas une vie facile et normale, alors il faut que je retrouve la mémoire un peu pour qu'elle puisse m'expliquer. Les médecins reviennent dans ma chambre. Il est midi. « Monsieur Smith, je n'ai pas de bonnes nouvelles. » Le neurologue accompagné d'un psychiatre m'explique que j'ai une perte de mémoire importante et que mes troubles mnésiques correspondent à l’incapacité de me souvenir de mon passé. Le psychiatre me dit que je suis un cas rare mais pas désespéré. Une thérapie d'oxygénation du cerveau, par un peu de sport, devrait m’aider. Il faut que les personnes qui vous entourent vous donnent le plus de souvenirs que possible, et les détails de votre vie reviendront très vite. Je regarde mon amie qui a participé au diagnostic avec stupeur. Le docteur me dit que je vais rester une bonne semaine chez eux, pour voir l'évolution de mon cas. Je pense que je ne suis pas dans la misère. Mais qu'est-ce qu'il m'attend ? Qui suis- je ? Ce n’est pas ma situation qui me préoccupe en premier, mais mon caractère, comment suis-je dans la vie ? Gentil, sympathique, antipathique ? Je n'en savais rien. Daya, explique-moi, qui je suis et qu'est-ce que je fais ici ?
— Tu es un gros menteur ! Tu as dit à ta copine que tu travailles à Nantes. Tu as dit à ton voisin et ami, que tu vas à Royan. Tu as dit à ta famille, que tu avais une crise de goutte, et que tu resterais à Paris. Tu as dit à tes clients que tu avais un gros contrat. Te voilà chez un de mes amis dans un appartement à Nice.
— Mais pourquoi j'ai menti ?
— Ta compagne, ne t'aurais jamais laissé me rejoindre à Nice. Alors, tu as inventé du travail à Nantes. Ton voisin et ami, tu ne voulais pas l'emmener avec toi, alors, tu lui as dit que tu allais à Royan pour ne pas qu’il t’accompagne. A ta famille, tu as dit que tu n’allais pas en vacances, parce que tu leur dois de l’argent. Tes clients te croient occupé. Et, j'ai croisé une Russe, de chez qui tu es sorti le soir de ton accident à 5h30 du matin. Elle m'a dit que tu lui as raconté que tu étais célibataire, et que tu voulais l'emmener à Paris, pour vivre avec elle. Je dois dire que tu ne manques vraiment pas de culot. Mais quand même, j'ai vu cette russe, vraiment c'est une poupée, elle est très jolie à peine 35 ans.
— Merde alors, et tu sais autre chose sur moi ?
— Oui mais, tu devrais appeler ton fils. Il en sait beaucoup plus que moi !
— Mon fils ? Quel âge a-t-il ? Comment s'appelle-t-il ? Où habite-t-il ?
La nuit suivante, ce que m'avait dit Daya était très percutant, un fils, une Russe, une fiancée, et des amis. Je suis menteur, tout cela ne colle pas, je prends plusieurs zolpidem pour m'endormir. La nuit, je ne sais pas, si ce sont des cauchemars, des rêves, la réalité des souvenirs où juste du délire. Les images se succèdent, bars, discothèques, bars, filles, femmes complètement nues, encore bars, rigolades, la tête me tourne. Je me réveille, mon cœur palpite à cent à l'heure, je me calme, reprends ma respiration. Je bois un grand verre d'eau avec des pilules, me recouche sur le côté. Cela recommence plus fort. Bars, boissons, femmes nues, je fais l'amour, les femmes changent de tête, les endroits se succèdent, les femmes aussi, brune, blonde, rousse, métisse, espagnole, française, grande, petite. Je crois halluciner. Au petit matin, je me réveille en pleine érection, que se passe-t-il dans mon corps et dans ma tête. Je prends mon petit-déjeuner, une infirmière m'annonce que je change de service. Je suis en short de bain, et en chemise. Je n'ai toujours pas eu mes vêtements et je n’en n’aie pas achetés, mais cela ne choque personne à Marseille. J'arrive dans le secteur psychiatrique de l'établissement, je regarde l'infirmière d’un air décomposé. Je lui demande :
— Je suis fou ?
— Non-Monsieur, nous ne sommes plus dans les années 50.
— Et la personne qu'on vient de croiser en blouse blanche, les cheveux long blond mal peigné, c’est un docteur ?
— Oui, c’est un grand chimiste de renom mondial.
Mince ou je suis tombé ? Elle sourit, le professeur vous attend. Je rentre timidement dans le bureau du psy et prend place dans un fauteuil très spacieux indiqué par le médecin. Il me demande comment j’ai passé la nuit ? J’explique au docteur, mes rêves, mes cauchemars. Il me regarde d'un air très dubitatif, nous attendons de la visite pour votre séance. J'ai l'apparence d'un homme effaré, je ne sais quoi pensé je ne suis pas rassuré. Un jeune homme frappe à la porte et rentre dans la pièce, taille moyenne, les cheveux noirs aussi noir que sa barbe de 3 jours, pas très grand, les yeux d'un gris foncé caché par le contour de ses orbites. Mon cœur bat de plus en plus fort, il n'a pas encore ouvert sa bouche, mais je sais que c'est mon fils, instinct paternel peut-être. Il s'approche et m'embrasse un court instant. J'en suis sûr, vraiment sûr, des sanglots dans ma voix, je lui dis bonjour fils. Il me répond bonjour Pa. Daya rentre à son tour, c'est elle qui est allée chercher Seb, à l'aéroport. Je m'habille avec les fringues que mon fils m'a apportées. J'ai l'air plus décent, la séance commence, le doc me demande de raconter mes rêves. Je suis gêné de dévoiler mon intimité en public, mais je me mets à table, raconte mes cauchemars. Des filles, des clubs, de l'alcool, des rires, des larmes, de la souffrance, de la joie. Je suis entré en hypnose pendant mon récit, je m'arrête brutalement, par la toux du docteur. Je vois mon fils sourire, ainsi que Daya. Je leur demande à quoi rime mes cauchemars. Mon fils regarde le docteur et me regarde à mon tour. Me pose ses mains sur mes genoux et me dit, papa ne t'inquiète pas, ce ne sont pas des cauchemars, tu es un menteur, un queutard et tu aimes bien boire surtout du whisky. Mince, comment je dois le prendre ! Il m'insulte, il veut m'aider, me faire enfermer. Daya ne le contrarie pas. Seb demande s'il peut s'entretenir avec moi en particulier. Nous sortons de la pièce pour un bureau voisin, mon fils m'explique que toute ma vie, j'ai fréquenté beaucoup de femmes et j'ai eu beaucoup d'argent par divers moyens, que l'amour entre nous est partager et qu’il va m'aider à démêler mes souvenirs, par rapport aux anecdotes, que je lui ai déjà raconté. Le médecin lui a confirmé que c'était la seule des thérapies qui pouvait fonctionner et en plus, il a hâte que je revienne à la normale. Nous sommes associés en affaires. De retour dans le bureau du docteur, mon fils explique au médecin, mes cauchemars, mes rêves et se porte garant pour ma santé. Propose de me ramener chez moi, dans la région parisienne. Je n'étais pas vraiment handicapé. La mémoire s'envole, mais les gestes de tous les jours restent gravés dans une autre partie du cerveau : Comme utiliser ses couverts, mettre la ceinture dans l'avion, lacer ses chaussures, tous ces trucs du quotidien restent à jamais gravés. Arrivée à Milly la Forêt en compagnie de Seb, devant un pavillon. Il ouvre la porte du garage, me le fait traverser. Arrivé en bas des escaliers en bois, je monte les marches, en haut se trouve une porte grise un peu austère qui s'offre à nous, je l'ouvre et entre le premier. C'est une pièce un peu glauque et chaleureuse à la fois, qui me paraît bizarre et familière. Un grand écran de télévision devant moi, planté au beau milieu d'un salon qui sert de chambre et de bureau avec un coin dressing. La première chose que je remarque. Ce sont les figurines de Pixies qui me regardent en souriant, pour se moquer de moi ou pour me souhaiter la bienvenue ? Sont-elles réelles ? je me pose sur le fauteuil en face de moi. Seb m'explique que j'ai un écran, mais pas de chaînes télé. Je lui demande pourquoi. Il me répond. « Papa, tu regardes quelques bons films sur Netflix de temps en temps, sur le compte d'une amie ou YouTube pour des reportages. Mais jamais tu regardes les chaînes de télé. » Seb, me demande de prendre doucement possession des lieux et de me reposer pour cette nuit. Il me laisse en souriant et me regarde, en me disant papa appelle-moi, si tu ne vas pas bien ! J'habite à 10 minutes de chez toi. Mais n'ai pas peur ta mémoire va revenir. Je l'embrasse pour lui dire au revoir. Je suis anxieux, je suis toujours dans le fauteuil face à cet écran noir XXL. Les lutins me regardent toujours en souriant et je finis par leur parler. Je me lève, je m'assois dans le fauteuil du bureau. Observe les étagères, je vois un limonadier dans un cadre noir avec une photo de moi adolescent, une plaque de métal gravé : centre de loisirs d'Amnévillage-les-Thermes 1981. J'ouvre l'ordinateur face à moi, je n'ai pas perdu cette faculté de surfer sur le net. Alors, je tape ce qui est marqué sur cette plaque, l'écran me donne la vision d'une piscine et une patinoire olympique. Je lis les articles sur ce centre de loisirs, mes yeux se font de plus en plus lourds, mes paupières se ferment d'elles-mêmes, je regagne le fauteuil spacieux, j'allonge mes jambes sur la table, ma tête penche sur le côté, je sombre dans un sommeil profond. Mon subconscient révèle des souvenirs.
Je viens de prendre mon travail extra-scolaire de garçon limonadier à temps plein, dans un centre de loisirs qui comporte : une piscine et une patinoire olympiques, qui par son centre dispose d’un restaurant semi-gastro, une brasserie et sur l’arrière : une petite discothèque surnommé care-d ’œuf qui loge une radio libre, le tous gérés par la commune. Je fais beaucoup d'heures, du mardi au dimanche 85 heures semaine, sauf les semaines de vacances scolaires ou je fais 100 heures semaine. Je travaille et ça me plaît, le contact des gens est souvent plaisant. Ma patronne Julie. Une très belle blonde platine, grande et très bronzée. Elle se fait passer pour une méditerranéenne avec un accent chantant du sud, qu'elle s'est inventée. Julie a toujours vécu en Lorraine.
Avant que sa sœur soit avec le député maire de la région, elles étaient entraîneuses et serveuses dans des clubs chics et privés à la mode. Julie roule avec une voiture de sport Fiat X 1.9, je crois que c'est une belle voiture chic. De temps en temps, lorsque j’ai des problèmes de transport, elle vient me chercher au domicile de mes parents. Je suis tout excité et fière que les voisins me voient en sa présence.
Un jour, en arrivant devant chez mes parents, elle me klaxonne pour me prévenir de son arrivée.
Mon père sous la marquise de notre pavillon. M'observait monter dans la voiture en sa compagnie, il en était resté baba, la bouche ouverte et sans voix. Le lendemain, il me dit. « Je pense que tout va bien pour toi, mon cochon ! » J'ai juste souri.
Vêtu d’un gilet multi poches de barman sur une chemise blanche et un pantalon noir Manelli, j’étais très élégant avec mes chaussures noirs verni. Je me sentais vraiment bien dans ce job que j'aime, j’étais à l’aise avec les additions, le calcul mental, retenir plus de dix boissons sans rien noter. L’équilibre du grand plateau en inox n'avait plus de secret pour moi. Je jongle en brasserie entre la salle et le bar, de temps en temps je faisais aussi des extras dans la partie semi-gastro, quand il y avait des banquets pour recevoir les gens d’RTL, comme Max Meynier ou George Lang. Je faisais aussi des remplacements les après-midis en discothèque. Distribuer les petits fours aux personnes âgées pour les thés dansants.
Julie voulait que je reprenne mes études dans une nouvelle direction : l'école hôtelière. Elle savait que j’étais doué et que le travail me plaisait.
En novembre 1981, au bout de 2 mois, je dirige les extras et les apprentis qui ont deux ou trois ans de plus que moi. Je donne les instructions en même temps que le maître d'hôtel Alex, un homme d'une grande corpulence, il ressemble comme deux gouttes d’eau au maître de maison Sebastian Cabot, dans la série, " Oncle Bill ".
Je suis souvent les midis dans la partie restaurant, les après-midis et les soirs, je suis plutôt en brasserie.
Mon frère passe me voir de temps en temps avec sa compagne. Nous ne pouvons pas servir d’alcool fort, car nous n'avons pas la licence IV. Je me débrouille derrière le bar pour retirer un peu de coca d’une bouteille en verre pour le remplacer par du whisky. C'est aussi comme cela, que je m’arrondis les fins de mois et me fais de bons pourboires. Je sers de la mirabelle que j'achète au (Radar Géant), pour la vendre dans des tasses blanches à café.
Je remarque que mon patron ʺ le docteur ʺ fume des cigares de taille double corona avec un large cepo. À la fin d'un repas, je récupère la bague qui entoure son mégot dans le cendrier.
Deux jours plus tard, j'achète une boîte de (La flore de la Isabela) à Luxembourg, avec une petite cave à cigares, Marroni Vari de marque italienne. Je sais que tous les weekends, le Big Boss vient manger avec sa compagne, la sœur de Julie. Je demande à Alex :
— Alex, il faut que je te parle. J’aimerai bien prendre la table du patron ce vendredi soir ci y vient diner avec sa femme. Je te promets de ne pas merder. Aller s’il te plaît ?
— P’tit Louis, je ne peux pas te donner la table du Boss, cela fait que deux mois que tu travailles chez nous et tu n’as pas été formé pour les découpes sur table ni les flambages. Je sais que je n’ai pas grand-chose à te reprocher dans ton travail, dans tes prestances, et que tu es le chouchou de la gérante. Mais il te manque de l’expérience.
— S’il te plait Alex, j’ai vue avec le chef André des cuisines. Il va me faire un cours rapide de la découpe du poisson et tu sais que j’apprends vite.
— Nous sommes mercredi, vois avec le chef et en n’en reparle vendredi matin.
Tout agité et excité, je vais voir le chef de cuisine pour lui dire. Je lui demande s’il peut m’enseigner la découpe du poisson, et me donner quelques astuces. Je travaille avec André une bonne partie de l’après-midi. Il me jette un poisson, vivant et me demande de l’observer.
— Regarde p’tit Louis cette truite de mer, prend la dans tes mains, observe ces deux nageoires sur son dos. La grande s’appelle dorsal et la petite adipeuse. Sous son ventre trois nageoires : pectoral, ventrale et anale. Regarde bien ce poisson, il mérite tout ton respect. Comme nous les cuisiniers, nous les respectons de la mort à la cuisson.
J’observe ce poisson. Je comprends ce que le chef veut me faire passer comme message. La truite me regarde de son œil gauche d’un air triste, qui voulait dire ne me loupe pas, je meurs pour remplir vos estomacs, je veux bien finir en filet mais pas charcuté. Je la repose avec délicatesse dans le vivier. Pendant qu’André fait cuire une truite meunière. Il la dépose sur la planche à découper qui se trouve sur le chariot de service. J’enfile un tablier de cuisine. Je prends les couverts sous le chariot et me mets à la tâche. Je retourne la planche de façon que le poisson soit tête à gauche et ventre face à moi. A l'aide de ma fourchette que je pose, dents vers le haut pour le maintenir de ma main gauche. Je prends de l’autre main mon couteau à poisson que je pose pour retirer la nageoire dorsale avec ses petites arêtes. Je fais de même avec les trois nageoires ventrales. Je coupe la chaire le long de la structure du poisson comme me m’entre le chef. Je sépare les deux filets, un vers le haut et l’autre vers le bas. Je glisse le couteau entre l’arête centrale et la chaire, la queue se décroche mais la colonne vertébrale se casse en deux. Le chef me jette un regard noir qui voulais tout dire. Je lui demande de m’excuser, tout en continuant ma découpe. Je pose la tête du poisson, avec les nageoires déjà déposées sur l’assiette à côté. Je rassemble les filets. L’échec de la rupture de l'arête me contrarie. André me regarde et m’encourage à recommencer plus tard.
Après notre pause de quatre heures et trois Beefeaters orange, je me remets en cuisine. André m’avoue que le doc prend tous les vendredis soir une sole meunière et il m’explique comment ébarber ce poisson. Je trouve cela plus facile que la truite, et j’y arrive du premier coup. Il m’enseigne aussi le flambage sur table à l’aide de poils en cuivres. Je maîtrise de suite ce service sur chariot, mais devant les clients aurai-je cette maîtrise ?
Après le briefing du vendredi midi, Alex me regarde et regarde le chef pour lui demander si c’était ok. André lui répond qu’il pouvait me faire confiance. Tout en me regardant du coin de l’œil, il dit à Alex, si le jeune se loupe en le vire.
Le docteur, tout le monde sait qui il est. Je m'occupe du service du soir, dans le restaurant semi-gastro, mais pas rassuré. Je m’approche de la table pour prendre la commande.
— Bonsoir, Madame, Monsieur, puis-je prendre votre commande ?
Ils commandent deux entrées très simples. Pour suivre, lui une sole meunière, et elle un plat classique. J’approche la table de découpe près de la leur, prépare mes couverts à découpes et mets deux assiettes. Après avoir servi les entrées, j’amène le plat de madame sous cloche en même temps que la sole sur plat. Je sens le regard d’Alex derrière moi, je croie même sentir son pied près de mes fesses si je me loupe. Je prends la sole du plat pour la poser sur l’assiette du client tête à gauche. Je coupe la tête et la dépose sur l’assiette à déchet, j’ébarbe le poisson et tire les filets. J’enlève la cloche de l’assiette de madame et pose la sole devant monsieur. Tout se passe à merveille. Pour le dessert, deux crêpes flambées sur table. Mince ce que je craignais, un autre défi ! Mais cela se passe bien aussi. A l’arrivée des cafés, je ne me démonte pas.
— Monsieur, Puis-je me permettre ! Un bon cigare vous fera plaisir pour accompagner votre pousse-café, Docteur ?
— Cela est dommage mon petit, mais j’ai n’ai pas eu le temps d’aller m'en acheter car mes cigares que j’aime fumer ne ce vente qu’au Luxembourg et j’ai très était pris par mon travail cette semaine.
Là, Je fais apparaître un cigare, comme par magie de ma poche intérieure. Il me regarde d'un air très surpris.
Il me remercie chaleureusement. Je pense que mon geste n’a pas enchanté sa femme. Je m’éloigne de la table avec courtoisie.
— Il n’arrête pas de me surprendre ce p’tit-là ! Tu sais comment, je l'ai découvert ? Il était assis dans la salle d'attente de la mairie, il était 19h30. Je partais. Je l’avais fait attendre plus de deux heures, il voulait me voir, je lui demande que veux-tu ? Il ne me répond rien, c'est moi qui viens vous aider ! Comment cela ? Vous avez fait un appel à la radio FM, pour une pétition au sujet de l’ouverture de la source thermale. Vous croyez vraiment que les gens vont dépenser un timbre, pour vous répondre ? Je vous propose de faire imprimer des feuilles par votre secrétaire, pour que je puisse faire du porte-à-porte récupérer des signatures. Au bout d'une semaine le p’tit m'apporte 3 000 signatures. Je lui propose des entrées de piscine et de patinoire. Il me dit que son beau-frère l'a aidé, alors, je l'ai pistonné pour quelques places. Et ce gamin, me demande une carte passe, pour une année. Je lui en ai fait une, qui n'a pas servi bien longtemps. Ta sœur m'a demandé si elle pouvait l'embaucher et j'ai dit oui de suite, regarde le résultat.
Je pense que sa femme en n'avait rien à foutre de ses conneries, elle pensait juste à la source thermale pour pouvoir ouvrir un casino et des hôtels. Elle est déjà dans les machines à sous, son premier mari décédé, lui avait laissé presque tous les flippers, Juke box et autres machines dans la région. En partant ce soir-là, le docteur qui ne payait jamais les additions, m'a glissé un pascal dans la poche de ma veste.
Les jeudis après-midi pendant ma pause, je vais souvent dans la discothèque qui juxtapose le bar, pour servir au thé dansant des petits vieux. Je ramasse pas mal de pourboires. Les fins de semaine après mon service, je vais dans cette même discothèque, pour passer un moment. Dans la boîte, je ne bois que du champagne. (Veuve Clicquot), en compagnie de gens friqués. Je mets ma bouteille à chaque fois sur ma table. Julie passe souvent vers 2 heures du matin, elle me glisse dans le creux de l'oreille. N’oublie pas de racheter au supermarché les bouteilles de champagne que tu as consommées pour les remplacer. Ce que je fais chaque lundi normalement.
Après la fermeture à 3 heures du matin, je reste à l'intérieur avec Raymond le disc-jockey et quelques employés ainsi que les clients VIP. Nous continuons notre soirée privée. C'est à ce moment-là que j’ai eu de nombreux rapport avec ces jolies dames de nuit. Femmes mariés, veuves ou célibataire. L’échange de partenaire n’était pas rare dans ces soirées. Le SIDA n’existait pas et toutes les maladies vénériennes se soignaient plutôt bien.
Après avoir accompagnés ces dames vers la sortie, les banquettes de la discothèque m’offrent un couchage douillet pour le reste de la nuit. Au petit matin, c’est l’aspirateur des femmes de ménage qui me réveillent vers 9 heures. Je vais directement à demi nue, piquer une tête dans la piscine, qui est à l'opposé de la patinoire. Il m'arrive de rester plusieurs jours sans sortir de l'établissement. Je gagne très bien ma vie, je n’ai pas le temps de dépenser. Le rituel du dimanche soir, Julie nous débriefe la semaine dans un bon restaurant du coin. Sauf ce soir, elle est occupée, c’est son anniversaire.
Michel un de mes collègue me propose d’accompagner son couple à Luxembourg Villes pour dîner avec un de ses oncle propriétaire d’un bar. Nous voilà parti pour une virée, quand je m’aperçois que je n’ai pas ma sortie de territoire. Michel me rassure en me disant qu’il connaît une frontière non gardée.
Arrivée devant le bar de son oncle. Un petit bar qui ne payait vraiment pas de mine. Nous rentrons à l’intérieur. C’était pire, une ambiance austère, triste et glauque. Comptant de nous voir, il nous offre le champagne. Nous nous pressons de finir nos verres pour aller manger. Le gros 4 X 4 noir de son oncle est garé juste devant la porte, nous mentons tous les 5 dans le véhicule très spacieux, direction un restaurant asiatique de première classe. Arrivé sur place, je suis ébloui par la luxure de cet endroit. Une serveuse, en kimono satin rouge et pantalon noir debout près de chaque table et un maitre de salle habillé de noir a large ceinture rouge. Les tables équipées de plateaux tournant au centre de la table nous offraient des mets que je ne connaissais pas. Je ne sais pas comment, au cours de ce délicieux repas, notre conversation dérive sur le monde des transsexuelles. Avec mon arrogance, je dis que c’est facile de les reconnaître. La tante de Michel ne me contredit pas et me laisse m’exprimer. Après ce dîner extrêmement bon et bien arrosé de saké chaud, nous prîmes le gros 4 x 4 pour continuer la soirée chez lui. Le café était quasiment désert, au fond de la salle se trouve une cuisine que nous traversons, nous arrivons dans une autre salle pas très grande, un petit club clandestin. Je me demandais bien comment il pouvait gagner sa vie avec ce rade. L’ambiance est du tonnerre, les gens très festifs, habillés élégamment, la musique sympa. Nicole la tante de Michel me demande si ça me plaît ? Je fais oui de la tête, la musique est assez forte. Elle se rapproche de moi et me demande à l'oreille si les serveuses sont à mon goût ? Je lui fais signe de la main, pour lui dire que je les trouve vraiment superbe. Son oncle se rapproche de moi à son tour pour me parler. « Fait gaffe, mon P’tit Loup, je n’ai pas de serveuse. » J’en suis resté décontenancé. Mais dans ce club, il y avait quand même quelques jolies femmes. Ils nous ont gardés pour la nuit, ils avaient des chambres au-dessus du commerce. J’ai pu finir ma nuit très agréablement en compagnie d’une jolie femme. (Là j’en suis sûr). Heureusement que les lundis c’était relâche.
Un jour que je suis de service l’après-midi en brasserie. Je vois deux filles assises du côté de mes tables, contre la véranda vitrée, qui donne un panorama sur la patinoire. Je vais vers elle pour prendre la commande des boissons.
— Bonjour mesdemoiselles, je ne regrette pas que mon collègue soit malade aujourd’hui, d’habitude c'est lui qui a ces tables. Que puis-je vous servir ? qui vous ferait plaisir ?
— Moi, un chocolat chaud avec deux sucres et un peu de lait à côté, mais le lait pas trop chaud.
— Moi, un thé vert de chine avec une rondelle de citron à côté, mais je voudrais de l'eau bien, bien chaude.
Les boissons les plus chiantes à faire. Qu'est-ce que c'est que ces deux gonzesses ? Je leur demande à nouveau :
— Vous ne préférez pas plutôt un whisky et une vodka ? J’aurais beaucoup moins de boulot et plus de temps pour faire votre connaissance.
Elles se mettent à rire. (Quand, les femmes rient, la moitié du boulot est achevé.) Je retourne au bar pour faire ma commande des boissons, demandé à mon collègue Michel, ci il connaît ces deux canons assis du côté de mon service. Il me répond « La petite brune c’est Valérie ma maîtresse, alors tu ne la touches pas et son amie, c’est Louane, elles sont de Rombas. » Je n’en croyais pas mes oreilles. Je retourne à la table avec les deux boissons chaudes.
— Alors, pas trop froid les filles ? vous n’êtes pas sur la glace de cette jolie patinoire ? Vous avez l’air de belles danseuses classiques pourtant ! je me présente P’tit …
— P’tit Louis, c'est ça, non ?