Impensable - Gisèle Juillet - E-Book

Impensable E-Book

Gisèle Juillet

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Beschreibung

Clara a tout pour être heureuse : deux enfants adorables, une vie de famille en apparence parfaite. Mais derrière ce tableau idyllique, une autre réalité se joue, plus sombre, plus silencieuse. Il suffira d’un événement, d’un détail… pour que son monde s’effondre. Quand tout vacille, que reste-t-il ? Le courage de se battre ou la tentation de fuir ? Entre choix déchirants et soif de liberté, Clara devra affronter ses peurs pour tenter de reprendre le contrôle de sa vie. Un roman poignant, intime et universel, sur la force d’une femme qui refuse de s’effacer.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Il y a vingt ans, Gisèle Juillet a troqué les rives genevoises pour les paysages apaisants du Jura. Éprouvée par la vie, elle a su transformer chaque épreuve en lumière, puisant dans sa résilience une force inébranlable. C’est au cœur de cette nature inspirante qu’est né son nouveau roman, empreint d’émotion et d’espérance.

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Seitenzahl: 170

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Gisèle Juillet

Impensable

Roman

© Lys Bleu Éditions – Gisèle Juillet

ISBN : 979-10-422-6953-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

1er chapitre

Il est 6 h, mon réveil sonne. Il est temps de me lever, comme tous les matins.

Ce sera probablement un jour comme n’importe quel autre.

Je m’assois sur le bord de mon lit, je regarde par la fenêtre, le temps est gris, ça ne va pas apaiser mon angoisse.

Je vais y faire face, je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, je vois un psy depuis deux ans et ça m’aide un peu.

Pourtant, il y a tellement de zones d’ombre dans ma vie, il faudra encore beaucoup de temps.

Tout le monde aspire à des réponses rapides, mais elles ne se manifesteront que lorsque le moment sera propice, et je doute que ce soit le hasard.

Qu’est-ce que j’ai enduré dans mon passé, pourquoi ce malaise perpétuel, j’ai l’impression de combattre des fantômes qui me collent comme une seconde peau.

Pourtant, j’ai envie d’être comblée, de ressentir cette douceur d’amour inconditionnel envers moi-même, envers mon corps, mais il y a au creux de mon estomac ce bloc de granite qui m’empêche de m’aimer et cette douleur qui me dévore jour après jour.

Mécaniquement, je mets un pied à terre et l’autre, je mets mes chaussons et je me lève comme un automate.

Je m’assois, je prends mon café, je hume la bonne odeur et je le bois par petites gorgées en regardant le paysage.

Je monte les escaliers, ouvre la porte. Les enfants dorment si paisiblement, mais ils doivent aller à l’école et je n’ai pas le choix.

Je mets la lumière et m’approche de Mia. Je lui caresse la joue et lui dis tout doucement qu’il est l’heure. Elle ouvre les yeux et les referme aussitôt alors je recommence et cette fois, elle se réveille.

J’en fais autant pour Tristan.

Lorsque je redescends, Benoît, mon mari, est déjà là, assis à boire son café.

Avec mon mari, ce n’est pas facile. Il est très jaloux, colérique et il me laisse très peu de liberté. En même temps, sans lui, je me sentirais perdue.

Mon mari est plus âgé que moi, nous avons dix ans de différence, il me domine complètement et surveille tout ce que je fais.

Ce qui a fait de moi une personne entièrement dépendante de lui.

Parfois, il me fait peur. J’ai l’impression de le connaître bien avant notre rencontre, mais ce n’est qu’un pressentiment furtif que j’oublie rapidement.

De la cuisine, j’entends les enfants se disputer. Comme je sais que Benoît n’est pas très patient, je les appelle à venir déjeuner.

Chaque matin, les enfants mangent des toasts avec une tasse de chocolat chaud. Ils ne veulent rien d’autre.

Je voudrais qu’ils mangent des fruits, des repas sains et équilibrés, mais Benoît dit que je les ennuie et m’interdit de changer la nourriture.

Benoît commence à être agacé et leur demande de se dépêcher, il semble préoccupé et évidemment les enfants font le contraire de ce qui est nécessaire, ce qui l’irrite, alors je dis aux enfants d’obéir pour éviter un nouveau conflit. Il ne passe pas un jour sans que Benoît s’en prenne aux enfants ou à moi.

Tout le monde est parti, le calme est de retour, j’ai beaucoup de choses à faire, mais comme toujours je n’ai pas d’énergie et je m’assois sur mon canapé, je mets la télé en marche en me disant que le ménage peut attendre.

Je sais que Benoît va se fâcher si tout n’est pas rangé, mais peu importe, je vais prendre le risque et cela se fera simplement une fois de plus qu’il s’énervera.

Pourtant, j’ai tout ce que je désirais : une belle maison, un beau jardin.

La maison est belle, mais pas à mon goût, car Benoît a acheté le mobilier, choisi les tableaux, arrangé la cuisine, même en ce qui concerne notre chambre et celle des enfants, je ne pouvais pas donner mon opinion, j’ai l’impression que je suis sa chose et qu’il fait de moi ce qu’il veut, je ne travaille pas, je ne sors que pour aller chercher les enfants à l’école et pour faire des courses.

Heureusement, j’ai des voisines très gentilles que je rencontre de temps en temps, quand Benoît n’est pas là, sinon je n’ai pas le droit.

Elles me disent que je devrais divorcer, qu’il n’a pas le droit de se comporter de cette manière, mais je n’y arrive pas et il le sait, je suis devenue sa prisonnière psychologique.

Nous n’avons pas d’amis, nous vivons en vase clos, les seuls visiteurs sont parfois des collègues de mon mari et Marie-Jo, sa secrétaire, je m’entends bien avec elle, mais il est rare que Benoît me laisse seule avec elle.

Marie-Jo est une femme très vivante, amoureuse de la vie, elle a toujours un mot pour faire rire tout le monde.

Un soir qu’elle était là et que Benoît était allé dans son bureau pour chercher un dossier, elle en a profité pour me chuchoter à l’oreille de ne pas rester avec Benoît, qu’elle pouvait m’aider si j’en avais besoin, je lui ai dit que j’y réfléchirais.

Je contemple tout et rien, j’entends les tintements des cloches de l’église qui marquent midi. Les enfants ne rentrent pas, ils prennent leur repas à la cantine.

Je reste un long moment dans mes pensées, le seul endroit où Benoît ne peut pas se rendre et ne peut pas exercer son contrôle.

Tous les jours à midi Benoît m’appelle, je sais que c’est pour garder un œil sur moi et il faut que je lui dise à chaque fois que je sors et où je vais, ce que j’ai acheté et je commence à en avoir marre, c’est lourd à vivre.

13 heures, 14 heures, rien, je commence à me poser des questions, mais au fond de moi, je suis soulagée, enfin un peu de liberté.

Les enfants rentrent de l’école. C’est une voisine qui les ramène. Nos enfants fréquentent la même école. Une semaine, c’est elle qui va les chercher, puis la suivante, c’est moi.

Les enfants ouvrent la porte en faisant du chahut, jettent leur sac dans le hall et sautent dans mes bras. Je les aime tant, sans eux, je n’aurais plus la force de vivre.

Ils prennent leur goûter et puis ils vont dans leur chambre pour faire leurs devoirs.

Il est 17 h, Benoît n’a pas téléphoné. Je me décide à l’appeler sur son portable, mais il l’a éteint, ce qu’il ne fait jamais.

Alors, j’appelle son bureau, il me l’interdit et si je le fais quand même, ça le met en colère, mais là, je n’ai plus le choix.

Marie-Jo répond :

Bonjour, vous êtes bien chez Assure SA

.

Bonjour, c’est Clara

.

Bonjour, comment allez-vous ?

Bien merci, je vous appelle parce que je n’arrive pas à joindre mon mari, savez-vous où il est ?

Il est parti à midi pour aller manger et je ne l’ai pas revu, je crois qu’il est avec un client, il va bientôt rentrer chez vous. Je vais tenter de le contacter et je vous rappelle.

Merci à tout à l’heure.

Une demi-heure après, mon téléphone sonne, je décroche.

Oui

.

C’est Marie-Jo, je suis désolée. Même son téléphone professionnel est éteint, je lui ai laissé un message, c’est bizarre, ça ne lui ressemble pas d’éteindre son portable.

Il est vrai que je suis légèrement inquiète. Prévenez-moi s’il arrive quoi que ce soit.

Il est évident que cela s’applique également à vous.

Je viens de mettre les enfants au lit. Ils ne cessent de me questionner sur le fait que leur père ne soit pas là.

Je ne savais pas quoi leur dire, donc je leur ai dit qu’il viendrait leur dire bonne nuit dès son arrivée.

Je regarde ma montre, il est 23 h quand le téléphone sonne. C’est Marie-Jo qui me demande des nouvelles et je lui réponds qu’il n’a pas donné signe de vie.

Au son de sa voix, je perçois qu’elle est préoccupée, mais fait semblant que cela n’a pas d’importance et me demande de l’appeler demain matin.

Je vais me coucher, mais je me réveille sans cesse et je commence vraiment à me poser des questions.

Je me suis finalement endormie, c’est la sonnerie du téléphone qui me réveille.

J’appelle Marie-Jo, avant de lever les enfants.

Oui

.

Vous avez des infos ? Vous avez prévenu la police ?

Non j’attendais votre appel avant de le faire.

N’hésitez pas à me contacter.

Pas de soucis, je vous téléphone plus tard.

J’accompagne les enfants à l’école et je prévois d’aller au commissariat.

Les enfants me demandent si je sais où se trouve leur père, mais je ne peux pas leur donner de réponse et je tente de les apaiser.

La disparition

Le poste de police est à proximité de l’école.

J’arrive devant le poste et je sonne.

Une voix grave me parle à l’interphone et je lui explique que je suis à la recherche de mon mari qui a disparu.

La porte s’ouvre et je rentre, il y a quelques marches et une autre porte, je la pousse et j’arrive en face d’un guichet.

En me montrant du doigt, l’agent derrière le guichet m’invite à m’asseoir. Un inspecteur va venir.

Après une demi-heure d’attente, un homme d’une trentaine d’années, vêtu d’un jean, d’une veste et d’une chemise blanches, apparaît, un homme plutôt séduisant.

Mon nom est Serge Maître, mais vous pouvez m’appeler Serge.

D’accord.

Est-ce que vous êtes à la recherche de votre mari qui a disparu ?

Oui.

Veuillez me suivre, nous allons dans mon bureau, c’est plus tranquille.

Depuis quand est-ce qu’il a disparu ?

Il n’est pas rentré depuis hier soir.

Est-ce qu’il lui est déjà arrivé de s’absenter pour son travail ?

Oui, mais il me prévient et surtout il avertit sa secrétaire.

Il est possible qu’il n’ait pas eu le temps ou qu’il ait rencontré un problème avec son téléphone.

C’est possible, que dois-je faire ?

Je vais prendre votre déposition et nous allons attendre encore 48 heures, d’ici là s’il n’a pas donné de nouvelles, vous pouvez me recontacter, voici ma carte.

Merci.

Après avoir quitté le commissariat, je me rends chez Marie-Jo et lui raconte ce que l’inspecteur m’a dit.

Elle me déclare être très inquiète, connaissant mon mari depuis longtemps, et ce n’est pas dans ses habitudes d’agir de cette manière. Je partage son opinion, il ne m’aurait jamais laissée seule et il me téléphone régulièrement pour vérifier si je suis chez moi.

Je rentre et j’essaie encore de le joindre, mais sans succès.

Pour éviter de trop y penser, je m’occupe du ménage, du repas de midi et je vais chercher les enfants à l’école.

Je ne sais pas trop quoi dire aux enfants, alors je préfère leur mentir en leur disant que leur père est parti quelques jours pour son travail, ils ont l’habitude et ne posent plus de questions.

Il s’est écoulé trois semaines depuis la disparition de Benoît. L’inspecteur vient d’arriver chez moi.

Aucune piste n’a été découverte, son téléphone a été localisé pour la dernière fois à 60 kilomètres de votre domicile, plus précisément à Tramelan.

Que pouvait-il faire à Tramelan ?

Peut-être avait-il un rendez-vous avec un client ?

Non, j’ai demandé à sa secrétaire, il n’a aucun client à Tramelan. Avez-vous de la famille ou des connaissances dans la région de Tramelan ?

Non, ma famille réside à Genève ou en Haute-Savoie, et mon mari est orphelin et n’a aucun membre de sa famille.

Après avoir vérifié son compte en banque, nous avons constaté qu’il avait retiré une importante somme le jour où il a disparu.

Je n’étais pas au courant qu’il avait un autre compte en plus du compte commun.

Pouvez-vous me dire combien il a retiré d’argent ?

L’inspecteur semble embarrassé, mais il finit par me dire le montant.

Combien avez-vous dit ?

250 000 francs.

Mais, d’où vient cette somme ?

Je pensais que vous pourriez me le dire.

J’ai une vidéo de la banque où on voit votre mari retirer l’argent, il a une casquette et une veste bleu foncé.

Il a bien une veste bleu foncé et il apprécie les casquettes.

Il est difficile de distinguer clairement son visage, donc je vous demande de bien vouloir vous présenter demain au poste pour l’identification.

Oui, bien sûr. Je passerai demain matin.

L’inspecteur est d’une grande gentillesse, il m’a assuré qu’il ne laisserait pas tomber et que je pouvais avoir confiance en lui.

Le lendemain, comme prévu, je me rends au commissariat.

L’inspecteur me fait visionner la vidéo de la banque. Dans la vidéo, je vois un homme entrer et je reconnais immédiatement mon mari.

Vous en êtes certaine ?

Oui, c’est mon mari, je peux reconnaître sa démarche car il boite de la jambe droite.

Il y a dix ans, il a été victime d’un accident de moto et depuis, il a cette petite démarche boitillante.

C’est vrai, je ne m’en étais pas aperçu. Donc, il n’y a aucun doute possible ?

Comment a-t-il pu retirer une telle somme, normalement une demande doit être faite quelques jours plus tôt ?

C’est ce qui s’est passé.

Pensez-vous qu’il ait quitté le pays ?

Nous sommes en train de vérifier les aéroports, mais il est possible qu’il ait pris un petit avion sous un faux nom.

Ainsi, il a planifié son départ depuis un certain temps.

Certainement.

Après avoir effectué des recherches approfondies, Serge m’a dit que Benoît était sans doute caché en Suisse. Il n’avait rien trouvé, pourtant il avait cherché dans les aéroports et les aérodromes. Personne ne l’avait aperçu.

Il me raccompagne jusqu’à la porte et me demande de lui dire si j’ai des nouvelles, il en fera de même.

Étant donné que je suis à proximité du bureau de Benoît, je vais rendre visite à Marie-Jo. Elle m’a contacté récemment et m’a demandé de venir.

La porte est fermée, je sonne et je la vois arriver.

Entrez, je vous en prie.

Je viens du commissariat et je n’ai pas de bonnes nouvelles et vous ?

En rangeant certains papiers, j’ai découvert une lettre et cela me dérange de vous la donner, mais je n’ai pas le choix.

Pourquoi cela vous dérange-t-il ?

Prenez place, voulez-vous boire quelque chose ?

Je serais ravi de prendre un verre d’eau, merci.

En attendant la secrétaire, je jette un coup d’œil au bureau de Benoît, il est impeccablement rangé, tout est bien aligné, il n’y a rien qui traîne. C’est le reflet de sa personnalité.

Je suis occupée à regarder le bureau et je n’entends pas la secrétaire qui revient.

Je n’ai rien touché depuis son départ.

Je sursaute en attendant sa voix.

Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous faire peur.

Ce n’est rien. Je suis un peu stressée par cette histoire. Est-ce que je peux prendre connaissance de cette lettre ?

La voilà.

Dès que j’ouvre la lettre, j’ai l’impression de sentir l’odeur d’une femme, je déplie la feuille et je commence à la lire. Il s’agit d’une lettre qui a été écrite il y a déjà quelque temps.

« Mon amour, tu me manques, j’aimerais te voir plus régulièrement, tu manques aussi à tes enfants, est-ce qu’on se voit toujours la semaine prochaine ? Je t’aime, je t’embrasse très très fort. Adeline ».

Je mets de côté la feuille et je suis paralysée par ce que je viens de lire. Après un certain laps de temps, j’entends la voix de la secrétaire.

Clara ! Clara ! Vous m’entendez !

Oui…

Pardon, je ne savais pas si je devais vous remettre cette lettre ou non.

Vous avez agi de manière appropriée, je vous remercie, je vais la remettre au commissaire.

Je tenais à vous informer que demain, une perquisition sera effectuée par Serge dans l’agence.

Bien sûr, je suis là.

Je ne sais plus où j’en suis, j’ai mal à la tête, je décide de téléphoner à Serge et je lui explique ce que je viens de trouver, il me dit qu’il va passer d’ici à la fin de l’après-midi.

Les enfants rentrent, ils sont si tristes, ils me questionnent sur les raisons de mes larmes et quand leur père reviendra ? Malheureusement, je ne peux rien leur dire.

Le commissaire arrive peu de temps après, il saisit la lettre et me demande si quelqu’un d’autre l’a touchée à part moi et la secrétaire, je lui réponds que non.

Est-ce que vous aviez une bonne relation avec votre mari ?

Oui, enfin, il s’agit d’une personne très jalouse qui rend ma vie assez difficile. Il nous arrive parfois de nous disputer et j’ai souvent envisagé de divorcer.

Néanmoins, je n’ai pas pu prendre cette décision, car je crains sa réaction et des conséquences que cela pourrait avoir sur les enfants, et surtout je n’ai pas de travail.

En vérité, je ne me sens pas suffisamment forte pour me séparer de lui et il en est conscient.

Il existe des associations qui peuvent vous soutenir pour vous libérer de cette emprise.

Elles proposent des logements sociaux et peuvent vous aider à vous échapper de cette emprise toxique dans laquelle vous vous trouvez.

Je vais y penser, savez-vous s’il a quitté la Suisse.

Non, rien du tout, il s’est évaporé.

Je médite longuement, qui était cette Adeline et en plus il a d’autres enfants ?

Je n’arrive pas à m’endormir, je tourne dans mon lit et enfin je me lève, je décide d’aller jeter un coup d’œil sur son ordinateur.

Mais je ne le trouve pas, j’étais tellement occupée par sa disparition que je n’ai pas remarqué qu’il l’avait pris avec lui.

Le kidnapping

Après le départ des enfants, je me dirige vers la boîte aux lettres et je découvre une lettre où mon prénom est inscrit, sans aucune autre mention.

Je l’ouvre et je lis :

« Vous ne me connaissez pas, vous ne retrouverez pas votre mari.

Votre mari était impliqué dans un trafic de drogue, il livrait de la drogue aux enfants et il a également vendu de la drogue au fils de mon cousin qui est mort d’une overdose, maintenant je vais me venger. »

Je compose immédiatement le numéro de l’inspecteur, qui arrive une vingtaine de minutes plus tard.

Il enfile des gants et lit à voix haute. Sa voix résonne dans ma tête.

Il ne faut pas trop s’inquiéter, il est fort possible que ce soit quelqu’un de perturbé qui a pris connaissance de l’avis de disparition dans le journal.

Je n’ai jamais entendu parler de quelque chose qui me ferait penser qu’il est lié aux activités illégales de trafic de drogues.

Mais c’est possible.

Je vais effectuer des recherches, mais ne vous inquiétez pas, je perquisitionnais à son bureau quand vous m’avez téléphoné, je dois y retourner, je vous téléphone dès que je sais quelque chose.

Je voulais également vous informer que j’ai retrouvé son ordinateur portable. Il l’avait dissimulé dans son bureau. Il possédait un tiroir caché. C’est Marie-Jo qui l’a découvert par hasard.

Quelques jours plus tard, Serge m’appelle.