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Lana, une jeune fille née dans le milieu de la mafia, tente d’échapper à un passé douloureux en fuyant sa vie d’origine. Sa route croise celle de Terrence Runnels, un homme aussi dangereux qu’envoûtant, impliqué dans des affaires criminelles. Lana se retrouve prisonnière d’une relation toxique et enflammée avec lui, tiraillée entre attirance et peur. Alors qu’elle découvre qu’elle est enceinte, elle cherche désespérément un moyen de s’enfuir sans éveiller les soupçons. La menace de la mafia et les sombres secrets de Terrence rendent chaque tentative d’évasion périlleuse. Entre manipulation, violence et passion interdite, Lana doit choisir entre son cœur et sa survie. Mais peut-on réellement fuir un homme qui ne recule devant rien pour garder ce qu’il considère comme sien ?
À PROPOS DES AUTRICES
Floriane Tiléya et
Charlène Colsena, deux amies unies par leur attachement à la lecture, se sont aventurées dans l’écriture avec l’ambition de donner vie à leurs personnages, Lana et Terrence. Ce projet, né de leur complicité, les a profondément captivées, et c’est avec enthousiasme qu’elles ont tissé des récits imprégnés de suspense, où désir et vengeance s’entrelacent. Dans Intimidation dangereuse, leur premier ouvrage, elles vous plongent dans un univers sombre où l’attirance et l’amour interdit se heurtent.
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Seitenzahl: 534
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Floriane Tiléya
&
Charlène Colsena
Intimidation dangereuse
Roman
© Lys Bleu Éditions – Floriane Tiléya & Charlène Colsena
ISBN : 979-10-422-6859-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Attention, ceci est une dark romance pour un public averti. Si certaines personnes sont sensibles à certains sujets abordés dans cet ouvrage, ne lisez pas !
Nous allons aborder des thèmes difficiles. Il y aura des trafics d’armes, de la prostitution, de la drogue, du sexe, etc.
Nous ne tolérons en aucun cas ce que font les protagonistes de cette histoire, ceci est une fiction.
Si vous décidez de poursuivre ce roman, nous vous souhaitons une bonne lecture.
Boom boom, boom boom, boom boom, les battements précipités de mon cœur cognent jusque dans mes oreilles. Ma respiration s’accélère et je vois trouble. J’essaie de me lever, mais je retombe immédiatement sur le carrelage froid de la salle de bains. Je sens encore son odeur partout sur moi, ses mains pressées autour de ma gorge. Mais ce qui m’a le plus marquée, c’est son regard sombre qui me fixait telle une proie coincée à l’intérieur de ses ténèbres. Cet homme est le diable en personne et je suis coincée avec lui dans cet enfer.
Je ferme les yeux et souffle doucement pour reprendre mes esprits, un bruit sourd retentit dans la pièce d’à côté. C’est lui, il faut que je regagne ma chambre au plus vite pour ne pas attiser sa colère. Je me concentre ; j’arrive à atteindre la porte et je l’ouvre doucement. Le couloir est vide. Je me dirige sur la pointe des pieds en direction de ma chambre. Elle est située tout au fond du couloir. Quand j’atteins enfin la porte, je me dépêche de l’ouvrir et je me glisse à l’intérieur. Mon corps lâche et je m’effondre contre cette porte en bois. Mes fesses atterrissent durement contre le sol. Puis j’entends un murmure qui me glace le sang. « Ce n’est que le début, mon ange. »
Je sens un souffle chaud contre mon oreille. Je me retourne dans mon lit. J’ouvre un œil et j’aperçois Warren. Un grand sourire apparaît sur mon visage. Il m’embrasse chastement, puis se recule pour me regarder dans les yeux.
Je lui souris et je me mords la lèvre inférieure.
Je m’avance pour l’embrasser de nouveau et j’approfondis notre baiser. Il se recule rapidement et me chuchote à l’oreille :
Nous devons nous marier dans un mois. Je suis en plein dans les préparatifs. J’ai tellement hâte ! Je connais Warren Mondello depuis toujours. C’est le fils du meilleur ami de mon père. Malheureusement, ses parents se sont fait tuer dans un règlement de compte. Mon père a pris Warren sous son aile et il l’a élevé comme son propre fils. Nous avons seulement trois ans d’écart, quand ses parents se sont fait tuer. Warren avait trois ans et moi, je venais de naître.
Nous avons été élevés ensemble, et mon père nous a expliqué, quand nous étions encore des gamins, que notre union était indispensable pour la suite des affaires.
Bien sûr, j’éprouve des sentiments envers Warren et je suis persuadée que lui aussi. Il tient énormément à moi. Il est très protecteur et il ne supporte pas qu’un autre homme que lui me regarde ou encore pire me touche. Je suis pressée de me marier et de pouvoir enfin devenir une vraie femme. Je suis vierge. Warren veut me garder pure jusqu’au mariage. J’ai bien essayé de le faire craquer plus d’une fois, mais il est têtu. Je ne suis pas naïve. Je me doute bien qu’il a déjà eu des aventures d’un soir, ça reste un homme.
J’évite d’y penser, car cela me rend triste. Je me confie beaucoup à ma meilleure amie Georgia, et elle me rassure. Heureusement que je l’ai. Elle doit venir en début d’après-midi ; on doit goûter plusieurs gâteaux pour le mariage. Elle va m’aider à choisir. Le mariage va réunir beaucoup de clans mafieux et la sécurité va être à son maximum. Je sens bien que père est tendu en ce moment. Il est sur le point de conclure une alliance avec l’une des plus grandes mafias des États-Unis. Le chef Terrence Runnels doit venir la semaine prochaine à la maison, ce qui met une tension supplémentaire. Le personnel de sécurité va être renforcé. Warren aussi est tendu, même s’il a du mal à montrer ses émotions. Je vois bien qu’il n’apprécie pas cette nouvelle alliance. Je sors de mon lit. Je ne porte qu’une simple nuisette blanche transparente avec une petite culotte assortie. Je vois Warren déglutir et serrer sa mâchoire. Tant mieux, c’est le but recherché. Je veux le pousser à bout.
Je m’avance vers lui.
Je continue à avancer vers lui et je le regarde. Il est beau dans son costume noir. Il fait plus que son âge. Ses cheveux châtain clair sont plaqués en arrière et ses yeux bleus me fixent avec envie.
Je me colle à lui et lève la tête pour le regarder. Il est grand, il fait deux têtes de plus que moi. Ce qu’il va faire me surprend : il me soulève et se retourne pour me plaquer contre le mur. J’enroule instinctivement mes jambes autour de lui. Il m’embrasse avec ferveur et je ne peux empêcher un gémissement de sortir de ma bouche.
Je me frotte contre lui et je sens son sexe durcir. C’est la première fois que nous sommes aussi proches. Il a tellement mis de barrières entre nous pour ne pas céder. Tout à coup, il se crispe et serre mes hanches pour stopper les mouvements de mon bassin.
Il m’embrasse une dernière fois rapidement, me relâche et s’en va. Je me dirige vers ma salle de bains qui se situe dans ma chambre pour prendre une longue douche. Je suis frustrée ; j’aurais aimé qu’il se lâche un peu plus avec moi. Il est tellement sérieux.
En sortant de la douche, je m’essuie et je noue une serviette autour de moi. Je m’approche de mon miroir et je coiffe mes longs cheveux blonds. Ils m’arrivent au-dessus des fesses. Père n’a jamais voulu que je les coupe. J’entretiens juste les pointes. Ils lui rappellent ma mère. Elle avait les mêmes cheveux que moi. Elle s’est éteinte, il y a dix ans, d’un cancer du sein foudroyant. Père a engagé les meilleurs médecins du pays, mais ils n’ont malheureusement rien pu faire pour elle. Depuis ce jour-là, père est devenu encore plus protecteur envers moi. Il ne tolère que Warren, Georgia, ainsi que le personnel engagé par ses soins ; personne d’autre n’a le droit de m’approcher.
J’aimerais avoir plus de liberté, mais je sais que c’est peine perdue. Je suis des cours de droit par correspondance. J’ai plusieurs professeurs qui ont été méticuleusement choisis par père. Je sais que père a de nombreux ennemis et que tout ce qu’il met en place autour de moi sert à ma sécurité, mais tout devient pesant au fil des années. Je rêve secrètement d’une vie plus simple.
À quatorze heures, Georgia me rejoint au salon pour la dégustation de gâteaux. Elle m’embrasse sur la joue et elle s’assoit à mes côtés.
Je lève les yeux au ciel, Georgia est adorable, mais elle pense énormément à son physique. C’est une très belle jeune fille de dix-neuf ans et je dois avouer que je l’envie. C’est tout le contraire de moi ; elle est grande, alors que moi, je suis petite ; elle a les cheveux noirs, et moi je suis blonde ; elle a des yeux bleus alors que les miens sont brun clair. Même notre teint de peau est différent : j’ai la peau très claire alors qu’elle a le teint mat.
Je lui souris.
J’ouvre de grands yeux étonnés, Georgia me fait de plus en plus de réflexions en ce moment. Elle n’était pas comme cela avant. Je pense qu’elle a peur de me perdre une fois que je serai mariée et que cela la rend triste. Mais je ne compte pas la mettre de côté. Elle est très importante pour moi, autant que Warren.
Deux heures plus tard, nous avons enfin choisi le gâteau. Ils étaient tous délicieux et ça n’a pas été facile.
Warren nous rejoint. Il m’embrasse doucement et se tourne pour saluer mon amie. Elle se lève et le serre dans ses bras à son tour. Ils se connaissent depuis maintenant plus de dix ans. Père a accepté qu’elle vienne jouer avec moi à la maison quand nous étions petites, car c’est la fille de l’un de ses associés. J’ai sympathisé avec elle lors d’un repas d’affaires de père puis je l’ai suppliée pour qu’elle puisse venir à la maison et depuis, elle est devenue ma seule et unique amie.
Warren s’en va rapidement et je suis déçue. J’aurais aimé qu’il reste un peu plus longtemps avec nous. Je sais que son travail l’accapare énormément de temps. C’est lui qui remplacera mon père quand celui-ci aura décidé de céder sa place.
Georgia décide de rentrer chez elle et je me retrouve seule dans cette grande maison. Je vais réviser mes cours de droit. Je sais très bien que père ou même Warren n’accepteront jamais que je travaille un jour, mais c’est très important pour moi. J’espère secrètement réussir à gagner un petit peu d’indépendance.
« Tu n’as pas le choix. Si tu veux agrandir ton territoire, il faut faire une alliance entre nos deux familles. »
Je suis assis devant mon bureau et je pense aux dernières paroles que m’a balancées Eduardo. Je ne peux pas blairer ce mec. Un vieux con qui pense que c’est grâce à lui que la mafia américaine est à son apogée. Mon cul ouais ! À part envoyer ses hommes faire le sale boulot à sa place, pendant que lui se cache dans son bureau quand c’est le bordel.
Comment a-t-il fait pour accéder à la place de chef dans son putain de réseau ?
Moi, je me suis battu pour être là où j’en suis maintenant. Je mérite ce putain de trône et je me bats encore aujourd’hui, malgré le fait que je n’ai plus rien à prouver à personne. Je serai toujours à côté de mes soldats. Je me salirai les mains autant qu’eux et si je venais à estimer qu’une personne doit mourir, je le ferai moi-même. Si je ne peux pas être présent, c’est mon bras droit qui s’en charge.
Je me lève de mon fauteuil et me dirige vers la baie vitrée ; d’ici, j’ai une vue plongeante sur tout ce qui passe dans mon club. J’ai décidé il y a peu d’acquérir ce lieu. Au début, ça ne m’intéressait pas. Voir des gamins en rut tous les soirs me fait déjà chier. Mais après plusieurs mois de réflexion, j’ai accepté en me disant qu’au moins, c’est l’une des seules activités qui me soit légal et que les flics ne foutront pas leur nez dedans. Je me sers de cet endroit pour certains de mes rendez-vous ; vu que je n’ai pas mis mon vrai nom sur les papiers, je reste quand même sur mes gardes. N’importe qui pourrait vouloir ma mort, je ne fais confiance à personne.
On toque à la porte de mon bureau, je reste face à la baie vitrée et je dis à la personne d’entrer.
Je prends tout mon temps avant de répondre à mon garde. Je me prépare surtout à l’arrivée de mon frère. Lui et moi, on se ressemble physiquement, mais ça s’arrête là ; il aime parler quand moi je préfère rester silencieux.
Je fais un signe de tête à mon garde pour lui faire comprendre que c’est bon. À peine est-il sorti que mon frère entre en claquant la porte derrière lui. Je ne vois pas son expression sachant que je suis toujours planté là devant cette baie vitrée. Je devine bien qu’il est en colère, allez savoir pourquoi, un rien l’énerve.
Ah, c’est ça qui l’énerve ? Il va falloir qu’il comprenne que même si c’est mon frère, il n’a le droit à aucun passe-droit. Je me tourne dans sa direction et me dirige vers lui, je me place devant lui les mains dans les poches de mon pantalon de costume.
Je le vois me fixer pour voir si je plaisante ou non. Mais il sait aussi bien que moi que je ne ris pas. Je vais m’asseoir sur mon fauteuil. Elijah se dirige vers le bar pour se servir un verre de whisky.
Il se retourne pour voir ma réponse et j’acquiesce.
Je sors une clope et l’allume. Je souffle la fumée en appuyant ma tête contre mon fauteuil. Je ferme les yeux et j’entends les pas d’Elijah, il s’installe dans un des sièges qui se situent en face de mon bureau et fait glisser mon verre vers moi.
Je me redresse pour le regarder, je le vois me balancer son sourire à la con, le connard.
Mon frère n’accepte pas le fonctionnement de la mafia ; le fait d’être promis à quelqu’un dès sa majorité. Ce que personne ne sait c’est que moi aussi, je n’adhère pas à cela, me marier ne m’intéressait pas. Pourtant, je n’ai pas eu le choix. Je savais que si je voulais être là où j’en suis maintenant, il me fallait être marié. On n’a jamais vu un chef de clan mafieux être célibataire et ne pas assurer sa descendance. J’ai donc accepté le mariage, mais je ne veux pas d’enfant. Je refuse d’en avoir. Les enfants et les femmes sont des faiblesses et il est hors de question qu’on essaie de m’atteindre avec qui que ce soit. Au pire, ils peuvent enlever ma femme, j’en ai rien à foutre d’elle ! Mais c’est comme si mes ennemis le savaient et que pour me faire chier, ils ont décidé de la laisser à mes côtés.
Je ne veux pas parler d’elle. Ce sujet de conversation ne m’intéresse pas.
Je fais tourner ma chevalière autour de mon doigt et lui annonce :
Il se lève furieux et me balance :
Je souffle la fumée de ma cigarette et me pince l’arête du nez puis je lui dis :
Il se laisse tomber sur son siège, je sais qu’il est furieux de ce que nous demande Eduardo, mais nous n’avons pas le choix. Nous allons devoir accepter si nous voulons agrandir notre trafic.
Il me regarde avec un immense sourire et me dit :
Je lui explique que j’ai rendez-vous chez Eduardo, pour lui parler et Elijah veut m’accompagner. J’accepte bien sûr, je ne vais pas aller chez lui sans une garde rapprochée ; il ne faut pas qu’il oublie qui je suis. Il pense qu’il a tout le pouvoir sur moi parce que je suis plus jeune que lui, il a même refusé de venir sur mon territoire pour le rendez-vous. Quelle mauviette, putain !
En rentrant chez moi, mes gardes voient arriver ma voiture. Ils ouvrent le portail. Je roule sur le chemin qui mène à l’entrée de ma forteresse comme mon frère aime l’appeler. On n’est jamais trop prudent. En descendant de la voiture, je regarde autour de moi. Il y a un énorme terrain entouré de murs de plus de trois mètres de haut et sur le côté sont disposés plusieurs chalets pour que mes gars aient un endroit à eux. Ils ont des maisons à l’extérieur du domaine, mais ils sont plus souvent ici que chez eux, ils vivent pour leur boulot et ils prendraient une balle pour moi.
À mon arrivée, Henry, mon majordome, vient à ma rencontre pour prendre ma veste.
Bonsoir, Henry. J’ai du boulot ce soir, je serai dans mon bureau et je ne veux pas être dérangé.
Il tourne les talons et se dirige vers la cuisine, Henry travaille pour moi depuis des années. Avant il travaillait pour mon père, quand celui-ci est décédé, Henry a voulu rester à mes côtés, c’est une personne loyale.
Je me dirige vers mon bureau, quand j’entends des pas dans les escaliers. Je glisse mes mains dans mes poches et me tourne pour regarder l’intruse qui vit chez moi depuis quinze ans maintenant.
Son ton est condescendant, je sens une rage monter en moi rien qu’en entendant le son de sa voix. Elle descend le reste des marches pour se placer devant moi. Elle lève la tête pour pouvoir me regarder dans les yeux. Je me suis marié avec cette femme non pas par envie, mais par devoir. C’est une belle femme brune aux yeux bleus, avec un corps magnifique, mais putain, qu’est-ce qu’elle est pourrie de l’intérieur. Elle touche ma joue et se dresse sur la pointe des pieds pour atteindre ma bouche. J’attrape son poignet et je le tords, ce qui la fait aussitôt reculer.
Je la vois déglutir. Son visage se tord de douleur quand je serre de plus en plus son poignet. Il suffirait d’un geste pour que je lui casse le bras, et putain, que c’est tentant !
Je rapproche mon visage du sien pour lui dire :
Je relâche son poignet avec une telle force qu’elle se retient de peu de tomber. Elle me lance un regard noir et elle me dit :
Sur ce, je la laisse plantée dans le hall et je pars en direction de mon bureau. Je ferme la porte et me dirige vers le bar pour me servir un verre que je bois cul sec. Une minute passée avec cette femme et me voilà avec une migraine. Au début de notre mariage, je lui ai expliqué comment allait se dérouler cette alliance et je ne lui ai rien caché. Elle savait où elle mettait les pieds, je n’avais pas le choix et elle non plus. Nos parents avaient décidé pour nous. Au début, je la baisais parce que mon père me disait que c’était mon devoir en tant que mari. Il voulait surtout devenir grand-père, que je lui fasse un petit-fils, mais il en était hors de question ! Je ne voulais pas devenir père. J’ai fait venir un médecin pour mettre un implant à Liviana au moment de la nuit de noces.
Mon père n’a jamais compris pourquoi ça ne fonctionnait pas et il m’a dit un jour :
« Désolé, fils, de n’avoir pas su choisir la bonne épouse, pour te donner un héritier. »
S’il avait su ! Il doit se retourner dans sa tombe à l’heure actuelle.
Je suis Terrence Runnels, et je n’ai pas besoin d’un enfant et surtout pas d’une putain de femme !
Depuis ce matin, Warren et père sont à cran. L’effectif de sécurité a été doublé. Déjà qu’en temps normal, je trouve cela exagéré, mais aujourd’hui encore plus. Terrence Runnels doit venir avec son bras droit en fin de matinée, ils vont partager avec nous le repas du midi et ils repartiront en fin de journée. Si tout se passe comme père a prévu, l’accord devrait être signé et les deux clans vont former une alliance pour avoir plus de pouvoir. Le milieu de la mafia est très compliqué, il faut sans arrêt courir après de nouveaux territoires, ne jamais sous-estimer les autres clans et surtout protéger son secteur, car il y a toujours quelqu’un qui veut essayer de vous bouffer. Mon père assure ses arrières en pactisant avec l’ennemi, car il ne porte pas dans son cœur monsieur Runnels. J’entends parler de lui depuis plusieurs années maintenant. Père dit qu’il est instable, sans aucune pitié et qu’il a soif de pouvoir. Lui et son frère sont craints, car ils font régner la terreur, c’est eux-mêmes qui règlent les problèmes et quand je parle de problèmes, je veux parler de crimes. Ils ne se contentent pas d’une simple balle, non, ils font souffrir leurs victimes avant de mettre fin à leurs jours. Père a accepté que je participe au repas de midi, mais il m’a prévenu. Je dois rester la plus discrète possible. Je ne dois parler que si j’y suis obligée et je dois éviter leur regard. Je dois avouer que je suis tendue moi aussi, toutes ces rumeurs qui circulent autour des Runnels me font peur.
Je sors de ma douche quand Warren fait son apparition dans ma chambre. Il se dirige vers moi et m’embrasse, je le sens tendu, j’ose lui poser la question pour savoir comment il se sent.
Il rit, sa réaction me surprend.
Je m’approche de lui et je l’embrasse, il est tellement sûr de lui, j’aime ça chez lui.
On s’embrasse de plus en plus passionnément ces derniers temps, je vois bien qu’il met de moins en moins de barrières entre nous. J’avance vers mon lit tout en continuant à l’embrasser et je le fais basculer, il me laisse faire. Je grimpe sur lui, et je défais le nœud de ma serviette, je me retrouve nue face à lui. Ça ne me dérange pas, je suis à l’aise avec mon corps et je fais confiance à Warren. Je le vois déglutir et fermer les yeux.
Je descends ma tête tout en continuant à le fixer, arrivée au niveau de son entrejambe, je défais le bouton de son pantalon de costume noir et il soulève ses fesses pour m’aider à lui retirer. Je retire aussitôt son caleçon et un sourire en coin apparaît sur mon visage. J’ai réussi à le faire craquer, je ne sais pas si cela est dû au rendez-vous de tout à l’heure, mais j’apprécie son relâchement, lui qui a toujours su rester maître de la situation. J’observe son sexe raide devant moi, il est grand et épais. Tout à coup, le doute s’empare de moi, je n’ai jamais rien fait et je ne sais pas comment m’y prendre.
Je prends son sexe à pleine main et je commence des va-et-vient, je vois qu’il apprécie, il a fermé les yeux et ses sourcils sont froncés. Je baisse mon visage et je commence par lécher son sexe de la base vers le haut.
Je prends confiance et je mets son gland à l’intérieur de ma bouche, son goût me plaît et je descends sur sa longueur puis je remonte sensuellement. Il m’observe avec ses grands yeux bleus, sa mâchoire se contracte au fur et à mesure que je fais des va-et-vient. J’augmente ma cadence et je sens sa respiration s’accélérer.
J’hésite, mais je prends peur à la dernière minute et me retire. Il éjacule sur lui. J’ai peur qu’il m’en veuille de ne pas l’avoir sucé jusqu’au bout, mais il me rassure rapidement.
Je lui souris, j’ai aimé lui faire plaisir, mais je suis excitée et j’aimerais qu’il me touche. Je m’apprête à lui dire quand il se lève et se dirige vers la salle de bains, il en ressort cinq minutes après s’être rhabillé.
Il me fait un sourire et s’en va.
Pfff, je sens que la journée va être longue, je suis frustrée et l’ambiance va être tendue avec les frères Runnels.
En fin de matinée, trois véhicules noirs blindés arrivent sur la propriété. Père et Warren sont sortis pour les accueillir, moi je suis restée dans ma chambre et j’observe la scène depuis ma fenêtre. Les gardes de la sécurité de mon père se placent autour des véhicules, ils sont tous armés jusqu’aux dents. Les portières s’ouvrent et plusieurs hommes sortent armés eux aussi. C’est un décor digne d’un film d’action. Un homme sort du dernier véhicule, il est plus imposant que les autres, j’ai du mal à voir depuis là où je suis, mais je remarque qu’il porte des lunettes de soleil. Il s’avance vers père et le salue d’une poignée de main et puis il en fait autant avec Warren, un deuxième homme arrive et fait la même chose, je suppose que ces deux hommes sont les frères Runnels. Ils parlent tous les quatre ensemble, père avance en premier vers la porte pour leur indiquer le chemin. Je les regarde toujours derrière ma fenêtre. J’ai l’impression d’être une petite voyeuse. Ils avancent d’un pas assuré derrière mon père et le dernier homme le plus imposant des quatre lève sa tête dans ma direction, je sursaute et me colle au mur pour ne pas qu’il me surprenne à les observer. Mais quelle cruche ! Ce n’est pas possible ! J’espère qu’il n’a pas eu le temps de me voir, je décide d’aller mettre ma robe, j’ai encore ma serviette de bain autour de moi. J’opte pour une petite robe noire toute simple, elle m’arrive au-dessus des genoux et elle n’est pas moulante comme me l’a demandé Warren. Je me fais une queue de cheval haute et j’applique quelques touches de maquillage.
Je suis prête pour ce repas et à enfin découvrir les fameux frères Runnels.
Nous sommes en route pour aller déjeuner chez Zamboni, nous devons parler d’affaires. Putain que ça me fait chier d’avoir rendez-vous chez lui ! Il a tenu absolument à nous inviter moi et mon frère à manger ce midi, comme si cela était nécessaire. Je voulais refuser l’invitation, mais Elijah m’a convaincu que ce n’était pas une si mauvaise idée, comme si bouffer avec ce mec allait nous faire savoir des choses sur lui. Je connais déjà tout en ce qui le concerne.
Dans mon SUV, je me tourne vers mon frère et je lui dis :
Il tourne la tête vers moi et son regard ne me plaît pas.
Il tourne la tête vers le côté de sa vitre en me faisant comprendre que la conversation est close, ce qui me va parfaitement. Je connais Elijah, il est impulsif et il réagit sans réfléchir, c’est ce qui fait la différence entre lui et moi. Je ne dis pas que je suis une personne clémente envers mes ennemis, loin de là, je suis sûrement la pire.
Notre SUV arrive devant la demeure de Zamboni, mon frère disparaît de la voiture à l’instant où elle s’arrête. Moi je reste là un moment et je regarde autour de moi, j’évalue les gardes qui nous attendent flingues en main. Il n’a pas confiance en nous, ça tombe bien, nous sommes deux.
Un de mes gardes ouvre ma portière et je sors en refermant le bouton de ma veste de costume. Je regarde la maison et je finis par avancer vers notre hôte qui nous attend en bas des escaliers qui mènent à sa baraque. Quand j’arrive près de lui, il lève les bras en l’air et il me salue.
Il me donne une poignée de main.
Warren se tient à ses côtés, son regard est menaçant. Je ne peux pas empêcher un sourire de se dessiner sur mes lèvres, finalement Elijah a raison, c’était peut-être une mauvaise idée, ce déjeuner.
Je connais Warren Mondello depuis son plus jeune âge, même quand il était gosse c’était déjà un petit con arrogant.
À la mort de ses parents, il a pris place au côté de Zamboni, celui-ci le considère comme son propre fils.
J’enlève mes lunettes de soleil, je le regarde et lui fais un signe de tête, je ne baisse pas les yeux face à la détermination que je vois dans son regard. C’est qu’il a des couilles, mais ce qu’il ignore c’est que j’ai hâte de les lui faire bouffer.
Zamboni doit sentir la tension qui règne entre son bras droit et moi, car il lui tape sur l’épaule et nous dit :
Elijah passe à côté de nous et il bouscule Mondello pour entrer dans la maison, il finit par détourner le regard et il entre à son tour. Avant de passer la porte, un de mes gardes, qui me suit comme mon ombre, place dans ma main une arme que je glisse dans mon dos.
Je me retourne une dernière fois et j’aperçois une silhouette par une fenêtre, mais elle disparaît aussitôt, je n’ai pas eu le temps de voir la personne qui nous observait.
Zamboni nous invite dans son salon pour boire un verre, Elijah s’installe dans un des fauteuils, quant à moi je suis sur mes gardes et j’inspecte la pièce où nous sommes. Je vois Mondello de dos servir quatre verres de whisky, je ne peux pas m’empêcher de vérifier qu’il ne glisse pas une merde dans un de nos verres.
En apportant nos boissons, j’attends que l’un des deux goûte le whisky en premier, je ne suis pas con, ce n’est pas parce qu’il n’a rien mis dans nos verres qu’ils n’ont pas mis quelque chose dans la carafe.
J’ignore sa fausse politesse et lui dis :
Il rit et me dit :
Je suis debout face à lui, quand il remarque qu’il n’y a aucune émotion qui apparaît sur mon visage, il se racle la gorge et me dit :
Je m’avance vers lui d’une démarche tellement calme que Mondello se lève de son fauteuil pour venir à ma rencontre, la main sur son holster.
Je n’ai pas besoin de me tourner pour voir la scène, Elijah s’est levé avant même que ce bâtard de Mondello ait eu le temps de réagir et il lui pointe son arme sur la tête. Je ne lâche pas du regard Zamboni et je lui demande :
Je le vois déglutir difficilement, il transpire tellement qu’il sort son mouchoir de sa poche pour s’essuyer le front.
Je sais très bien comment fonctionne les affaires, si je veux vendre plus il me faut plus de territoires. Putain que ça me fait chier de devoir unir ma famille à la sienne, comme je ne réponds rien il m’annonce :
Du coin de l’œil, je vois Mandello se raidir, intéressant.
Je lui rappelle que je n’ai pris aucune décision concernant nos familles.
J’entends l’ironie dans la voix d’Elijah quand il pose cette question.
Je regarde mon frère et on a la même pensée. Je me positionne mains dans les poches vers le futur époux et lui dit :
Je termine ma phrase en le provoquant avec un sourire, j’attends qu’une seule chose : c’est qu’il remette sa main sur son holster. Il serre les poings, s’il avait le courage nécessaire, il m’en aurait déjà mis une.
Il est content de me dire ça, alors que ce n’est un secret pour personne que mon mariage est faux.
Je suis marié depuis quinze années avec Liviana maintenant.
Elle peut sortir sans protection, il n’y a aucun risque qu’on me la kidnappe pour m’atteindre. Je finis pas lui répondre.
Il pense peut-être qu’elle est amoureuse de lui, mais c’est faux, tous les mariages que j’ai connus dans notre monde ne sont que mensonge.
Zamboni finit par nous annoncer que le repas est prêt, on sort du salon et nous nous dirigeons dans la salle à manger où est dressée une grande table. Je prends place à côté de mon frère, Zamboni se met en bout de table comme le chef de cette maison et Mondello s’installe en face de moi.
On frappe à la porte, le son est tellement faible que je me demande si les autres ont entendu.
Quand la fille de Zamboni entre dans la pièce, Mondello va à sa rencontre pour la prendre dans ses bras et il lui dépose un baiser sur le front. Il la guide vers nous en lui prenant la main. Elle ne peut pas marcher toute seule ? Il ne la lâche pas et nous fusille du regard quand Zamboni nous la présente, il peut tout aussi bien lui pisser dessus pour nous montrer qu’elle lui appartient ! Quelle erreur de montrer sa faiblesse à ses ennemis.
Elle lève son regard vers nous pour nous saluer et mon frère me glisse discrètement à l’oreille.
Je dirais plutôt qu’elle est banale, elle a de longs cheveux blonds et une peau trop claire, par contre elle a un regard très expressif, on ressent tout de suite ce qu’elle pense. Elle est mal à l’aise en ce moment, ça se voit et je me rends compte que je continue de la détailler quand je la vois rougir et baisser les yeux.
Warren lui tire la chaise à côté de lui pour qu’elle s’assoie, quelle galanterie, c’est à gerber. Le repas se passe lentement et je me fais chier, je n’ai qu’une envie, c’est de rentrer chez moi. Écouter Zamboni nous parler de ses hobbies alors que j’en ai rien à foutre. Je m’allume une clope et je regarde mes mails sur mon portable, j’ai rendez-vous demain avec mes fournisseurs pour voir les nouvelles armes qu’ils me proposent. Je souffle la fumée de ma cigarette, mon frère et Mondello se balancent des piques depuis une demi-heure, je laisse faire Elijah, c’est sa façon d’être, il a besoin de déstabiliser ses ennemis par la parole.
Tout à coup, Mondello dit à Elijah.
Je prends l’arme dans mon dos et vise cet enculé en dessous de la table, je sens mon frère à côté de moi prêt à exploser. C’est un sujet très sensible pour nous, je décide de répondre à sa place.
Tout le monde sait que ce connard n’a pas de sœur de sang en tout cas, la fille en face de moi sait exactement à qui je fais référence en disant cela. Son regard se remplit de dégoût, Zamboni décide de finir ce repas avant que ça ne dérape. Il se lève puis il nous dit :
Au moment de partir, Elijah regarde dans les yeux Mondello, il prend la main de sa future épouse pour lui faire un baise-main. Je décide de les ignorer tous les trois et je rejoins Zamboni sur le perron, je le remercie pour le repas avec une poignée de main. Il me demande de bien réfléchir pour notre alliance et je lui réponds par un signe de tête. Je ne prends pas la peine de saluer les futurs mariés, et je monte dans le SUV qui nous attend, Elijah monte à ma suite.
Je ne réponds pas et je regarde par la vitre de la voiture les trois personnes qui attendent notre départ. Mon regard reste fixé sur une personne. Mais comme si elle sentait mon regard sur elle, alors que les vitres sont complètement teintées, elle finit par baisser les yeux.
Je tourne la tête vers Elijah et lui dis :
Je suis sûr d’une chose, c’est que je n’accepterai jamais de faire alliance avec ce bâtard de Warren Mondello.
Il se frotte les mains et me dit :
Putain moi aussi.
Ce repas me semble interminable, la tension est à son maximum. Warren est tendu et j’ai l’impression qu’il va dégainer son arme à tout moment. Il a du mal à garder son calme contrairement à père et aux frères Runnels, cela doit être dû à son jeune âge par rapport à eux.
Terrence Runnels dégage une aura puissante, il ne parle pas beaucoup contrairement à son frère qui lance des piques sans cesse à Warren, moi j’ai la tête baissée dans mon assiette et je n’ose pas la relever de peur de croiser le regard de l’un des deux frères.
Warren place sa main sur ma cuisse et il me caresse doucement, son geste me réconforte un bref instant jusqu’à ce qu’une énième pique de Elijah l’énerve. Je tourne mon visage vers lui, il est rouge de colère, sa jambe tressaute et il raffermit sa prise sur ma cuisse. Il me serre douloureusement ce qui me provoque une grimace.
Warren n’a jamais été violent envers moi, mais il ne supporte pas qu’on le sous-estime et je pense qu’il doit être frustré de ne pas pouvoir prendre le contrôle sur eux. Je pose ma main sur la sienne pour lui faire comprendre que son geste me fait mal, il semble s’en apercevoir, car il desserre sa main rapidement et il tourne son visage vers moi. Il me fait un petit sourire en coin et je lui souris en retour.
Je jette quelques regards en direction de Terrence, je dois bien avouer que cet homme est impressionnant, on remarque en un seul coup d’œil que c’est lui le chef de son organisation.
Son regard est sombre, il fixe père pendant que celui-ci lui parle de choses sans importance. Ils ne vont pas aborder leurs affaires devant moi, père tient à me protéger de tout ça depuis que je suis née. Il ne m’a jamais clairement caché ses affaires, mais il ne m’en parle jamais.
Je sais très bien qu’il a plusieurs affaires illégales à son actif, que les membres de la mafia sont capables de faire des choses terribles et que leur argent vient principalement de la mort. Malheureusement, je suis née dedans et je ne peux pas changer cela, malgré tout, j’aime père. Il a toujours été très gentil avec moi. Je n’ai jamais manqué de rien, même s’il est très possessif et protecteur envers moi.
Terrence est habillé d’un costume noir, j’aperçois des tatouages sur ses mains ainsi que dans son cou, je me demande s’il en a ailleurs. Je fronce mes sourcils à cette réflexion, après tout je m’en fiche de le savoir.
Warren n’a aucun tatouage, il me répète souvent qu’il n’en a pas besoin et que ceux qui en portent sont des personnes qui veulent se donner un genre de dur à cuire, mais maintenant que je vois Terrence je doute de ses paroles.
Je continue ma contemplation et je constate que Terrence a une cicatrice au niveau de son œil gauche, elle débute à la naissance de son sourcil et se termine au milieu de sa joue, ce qui intensifie son côté terrifiant. Ses cheveux noirs sont plaqués en arrière, il fume une cigarette et recrache lentement la fumée. Je tourne la tête et je surprends Elijah qui m’observe, il me fait un clin d’œil, et merde, il me fait comprendre qu’il m’a surprise en train de détailler son frère.
J’espère qu’il ne va pas penser que je suis attirée par lui, j’aime Warren et aucun autre homme ne m’intéresse. Sans compter que Terrence est beaucoup plus âgé que moi et en plus marié.
Puis Warren pose une question qui met une tension palpable.
Un silence à couper le souffle se répand autour de la table, je ne sais plus qui regarder et je décide de baisser la tête. Puis une voix grave me glace le sang.
Je relève la tête et je tombe dans le regard vide de toutes émotions de Terrence.
À ce moment-là, il me dégoûte. Je ne suis en aucun cas la sœur de Warren !
Même si nous avons été élevés ensemble, il n’y a jamais eu de liens fraternels entre nous. Vu de l’extérieur, c’est peut-être difficile à comprendre.
Alors c’est comme cela que les gens nous voient ?
Tout un coup, j’ai la nausée, je ne me sens pas bien.
Heureusement père met fin à ce calvaire et il propose aux frères Runnels de les raccompagner à leurs véhicules. Elijah me fait un baise-main en signe d’au revoir, mais je sais très bien qu’il se sert de moi pour énerver Warren.
Terrence ne daigne pas nous saluer, il monte dans son SUV, très bien cela me va comme ça. Elijah parle à mon père et j’ai le sentiment désagréable de me sentir observée, je baisse la tête pour enlever cette sensation.
Quand les trois SUV s’éloignent de la propriété, père fait un signe de tête à Warren pour que celui-ci le suive.
Je hoche la tête et je me mets sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Il m’embrasse chastement et il part rejoindre père.
Je monte dans ma chambre et j’envoie un message à Georgia pour la prévenir que le repas d’affaires de père est terminé. Je lui demande de passer, j’ai besoin de lui parler.
Une heure plus tard, nous sommes dehors dans la piscine. Il fait beau, on profite du soleil, j’ai raconté à Georgia ce fameux repas et elle a compati à mon malaise. Je prends mon courage à deux mains et j’ose lui poser cette question qui me brûle les lèvres depuis tout à l’heure.
Elle est confuse et ne sait pas quoi me répondre, je vois qu’elle hésite.
Comment ai-je fait pour ne jamais y penser avant ?
On s’aime, c’est le principal, non ?
Pourquoi les gens compliquent toujours tout ?
Elle me sourit.
Warren nous rejoint, il se penche au bord de la piscine et il me regarde. Je m’approche de lui et on s’embrasse. On entend un raclement de gorge, c’est Georgia.
Elle aime faire partie du centre de l’attention, elle a toujours été comme cela. Warren s’en va en riant et nous continuons toutes les deux à nous détendre dans la piscine. Georgia me prend de cours en me demandant.
Je réfléchis quelques instants à la question que vient de me poser mon amie.
Georgia se mord la lèvre, je sais qu’elle aime ce genre de type.
Nous rions toutes les deux et cela me fait du bien surtout après un début de journée comme j’ai passé.
C’est vrai que Georgia est très convaincante quand elle veut quelque chose, mais là je doute fortement.
Georgia s’en va en fin de journée, cela m’a fait du bien de passer un peu de temps avec elle.
En sortant de la douche, j’enfile mon pyjama, c’est un ensemble tout simple en coton rose pâle composé d’un débardeur et d’un petit short. Je me sens à l’aise comme cela, je sèche mes longs cheveux blonds et je me fais un chignon lâche.
Je rejoins mon lit et consulte mon téléphone, j’ai reçu un message de Georgia.
GEORGIA : J’ai réussi, Warren est d’accord pour la soirée !
Je relis son message plusieurs fois, j’ai du mal à y croire. Warren c’est une chose, mais père ?
MOI : Comment as-tu fait ? Père est d’accord ?
GEORGIA : Ne t’inquiète pas, j’organise tout. Oui, Eduardo est d’accord, mais il y a une condition. Je t’en parlerai quand on se verra. Bye !
Tout cela me fait peur, je me demande bien ce qu’est cette fameuse condition. En même temps, je suis heureuse de pouvoir faire la fête avec mon amie même si je me doute que je vais être surveillée de près. Warren et père ne me laisseront jamais sans aucune surveillance.
Je descends au rez-de-chaussée pour manger, j’ouvre le frigo et je trouve le repas de ce soir qui a été préparé avec soin par Lucinda, notre cuisinière. Je le réchauffe et je vois Warren arrivé dans la cuisine. Il me prend dans ses bras.
Sous la protection de Terrence Runnels et dans son club !
Mon Dieu, je crois que j’aurais préféré ne jamais faire mon enterrement de vie de jeune fille.
Je n’ai pratiquement pas fermé l’œil de la nuit, c’était une nuit peuplée de cauchemars. Cela m’est déjà arrivé auparavant, mais c’était il y a longtemps et je sais très bien ce qui a été la cause de mon insomnie.
Revoir Warren Mondello a fait remonter des souvenirs que j’aurais préféré ne pas revivre durant ces cauchemars et je sais que Elijah doit ressentir la même chose que moi en ce moment.
J’arrive dans un de mes entrepôts, je sors de ma Bugatti et je récupère ma veste de costume accrochée derrière mon siège tout en me dirigeant vers les portes métalliques. J’entends le bruit d’un moteur rouler à vive allure, je ne peux pas m’empêcher de lever les yeux au ciel. Je me tiens devant les portes, mains dans les poches et il fonce droit sur moi, je ne bouge pas et j’attends. Il freine au dernier moment, le capot de sa voiture chatouille mon pantalon de costume. Il descend, lunettes de soleil sur le nez et me dit :
Je termine ma phrase en ajoutant.
Il lève les mains devant lui et me dit :
Je secoue la tête devant sa détermination, je ne peux pas nier qu’on a certains traits de caractère en commun, nous sommes tous les deux très têtus.
On entre dans l’entrepôt, tout le monde s’active à notre arrivée, ce qui fait marrer Elijah.
Sur une table sont alignées toutes sortes d’armes, je les étudie toutes sans exception. Je vérifie les chargeurs, je connais très bien les armes. Je dis aux employés celles qu’ils vont devoir emballer et charger dans les camions pour être revendus.
En sortant de l’entrepôt, Elijah demande à avoir une discussion avec moi.
Je sais très bien de quoi il veut me parler.
Il acquiesce puis il monte dans sa voiture, sur la route, je réfléchis à comment aborder le sujet avec lui, sans que cela parte en vrille. Rien que d’y penser, j’ai déjà mal au crâne.
Devant chez moi, je vois la voiture d’Elijah, elle est déjà garée et personne ne se trouve à l’intérieur.
Je passe la porte et Henry m’attend déjà de pied ferme, je sens que ce qu’il va me dire ne va pas me plaire.
J’enlève ma veste et la lui donne.
Mais je vois qu’il y a autre chose, je connais Henry.
Henry sait qu’il ne doit pas dire ma femme en parlant de Liviana, je n’accepte pas ce titre pour elle. Elle ne le mérite pas, comme aucune femme d’ailleurs.
Je sens mes muscles se contracter à l’annonce d’Henry, que fait Elijah avec elle ?
Je pars en direction de la cuisine, en entrant je vois Liviana caresser le bras d’Elijah, mon frère recule comme si son toucher le dégoûtait. Je le comprends parfaitement, je me racle la gorge pour signaler ma présence.
Putain que ça m’énerve quand elle m’appelle comme cela. Bien sûr, elle le sait très bien, c’est pour cela qu’elle continue. Ce que Liviana aime plus que tout, c’est me pourrir la vie et se regarder en permanence dans son miroir.
Je ne la salue pas et lui dis :
Je la fixe et je sais ce qu’elle voit dans mon regard. Je sais aussi qu’elle va essayer de tester mes limites parce que mon frère est là. Elle pense sûrement que je n’oserais rien faire devant lui, putain, c’est qu’elle me connaît très mal.
Je vois le sourire d’Elijah, ça le fait marrer ma situation. Lui qui est libre comme l’air, il n’est pas obligé de vivre avec une putain de salope égoïste.
Elle m’ignore ouvertement et reprend la discussion avec mon frère, je vois rouge. Mes pas se précipitent vers elle tellement vite qu’elle n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive. Je l’attrape par la nuque d’une main et la retourne face à moi pour être sûr qu’elle me comprenne bien. De mon autre main, je lui attrape la mâchoire et je la serre tellement fort que sa bouche s’ouvre.
Elle me griffe les bras et les mains pour que je la relâche, je sens que je saigne. Je finis par la pousser vers la sortie et je lui demande de dégager.
Elle se redresse et se frotte les joues puis elle finit par murmurer un « connard ».
Je me tourne en direction de mon frère qui est en train de boire son verre comme s’il était au cinéma.
Je vais en direction de mon bureau, je n’ai pas besoin de signaler à Elijah de me suivre, j’entends ses pas derrière moi.
Je me sers un verre de whisky et je m’installe dans mon fauteuil, je bois cul sec et je m’allume une clope.
Je ne comprends pas sa question.
J’expire ma fumée et je lui dis d’un ton plus sérieux.