Je te connais - Lynn Leff - E-Book

Je te connais E-Book

Lynn Leff

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Beschreibung

« … je ne sais pas quel est le but de sa présence ici, dans cette chambre, mais je sais déjà qu’elle est indispensable à ma guérison ; je sens que nous sommes liés par quelque chose… »
Mallory n’aspire qu’à une seule chose : trouver sa voie. Sa quête du bonheur l’incite à traverser l’océan. Bien plus que de la joie, entre moments saisissants et frissons, elle y trouve un étrange sentiment…


À PROPOS DE L'AUTEURE


Lynn Leff éprouve une affection particulière pour les mots. Avec Je te connais, elle retrace ceux issus de son cœur et d’une rencontre, celle qui change tout.

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Seitenzahl: 175

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Lynn Leff

Je te connais

Roman

© Lys Bleu Éditions – Lynn Leff

ISBN : 979-10-377-6354-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mes fils,

Aux piliers de mon existence…

Je dédie ce livre à tous ceux qui ont connu, qui connaissent et qui connaîtront le véritable amour. Celui-ci ne s’éteint jamais, il est plus fort que tout.

Ton amour obtient le meilleur de moi (…) Je plonge si profondément dans tes yeux (…) Je te touche de plus en plus à chaque fois (…) Quand tu pars, je te supplie de ne pas partir (…)

Crazy in love, Beyoncé

Léna et Paul :

La promesse d’un amour profond

Échouée

Automne 2018

J’ouvre péniblement les yeux, je ne sais pas où je suis, je devine la lumière à travers la fenêtre ; le store est baissé mais je sens la chaleur au-dehors ; un homme est assis à côté de moi, je ne le connais pas ; je ne vois pas très bien ses traits, mais je ressens de la douceur sur son visage, dans son regard ; mes yeux semblent trahir mon inquiétude ; il me rassure en me disant que tout va bien, que je suis en sécurité, que je suis à l’hôpital.

J’ai envie de parler mais je sens que ma gorge est sèche ; l’homme le remarque et me tend un verre d’eau ; j’aime sa sollicitude, elle me rassure. Je bois quelques gorgées puis l’homme repose le verre sur la table de chevet à côté de moi ; j’aime son sourire.

J’ai tellement de questions à lui poser ; il voit mes yeux interrogateurs ; je le sens poser sa main sur mon bras et pour la première fois, j’entends sa voix :

— Je sais que vous avez beaucoup de questions, moi aussi j’en ai, mais vous devez d’abord reprendre des forces, nous aurons tout le temps de discuter et de comprendre ce qui vous est arrivé.

Sa voix m’apaise ; pendant qu’il me parle, sa main reste posée sur mon bras et sa chaleur est rassurante ; je n’ai pas envie de le voir partir mais je le vois se lever :

— Je vais bientôt revenir, j’ai d’autres patients à voir et je reviens, je vous le promets, en attendant, reposez-vous !

Je le vois sortir de ma chambre ; je sens un vide mais je décide de profiter de ce moment de solitude pour réfléchir ; une infirmière arrive, elle m’aide à me relever légèrement ; elle me demande si je veux voir la lumière ; oui, j’en ai envie ; elle tourne légèrement les lattes du store et la chaleur inonde la pièce ; mes yeux s’habituent doucement à la luminosité et je peux voir ce qui m’entoure.

La chambre est sommaire mais je suis dans un hôpital ; je me demande ce qui a bien pu se passer pour que j’atterrisse ici ; j’essaie de faire jouer ma mémoire mais je n’y arrive pas ; je ressens de la frustration et l’envie de pleurer ; j’essaie de me souvenir de mon nom, de ma vie avant ce moment mais je n’y arrive pas, la colère m’envahit ; je veux me lever, j’ai besoin de bouger mais le fait de m’asseoir m’étourdit complètement et je suis obligée de m’allonger à nouveau ; je sonne une infirmière, je lui dis que j’ai besoin d’aller aux toilettes, elle me le déconseille mais sur mon insistance, elle m’aide à me lever ; mes pas jusqu’au cabinet de toilette sont laborieux mais ces quelques pas sont une petite victoire pour moi ; l’infirmière reste tout le temps avec moi et m’aide à rejoindre mon lit ; ces quelques efforts m’ont épuisée et le sommeil m’emporte rapidement.

Je rêve de cet homme, je rêve de cet hôpital, je rêve de cette infirmière ; mes rêves sont agités, ils expriment mon inquiétude, mon manque de repère, mon envie de bouger, de découvrir ce qui m’est arrivé ; je me réveille en sursaut et là, assis à côté de moi, je vois cet homme, il est près de moi, sa main est dans la mienne et il me rassure ; il me dit que mon agitation est normale et qu’il faut que je sois plus prudente ; il me dit que je n’aurais pas dû me lever tout à l’heure mais comprend mon envie de me déplacer.

Il me demande si je veux m’asseoir ; doucement, je me relève, je sens ses bras puissants m’entourer ; je ferme les yeux quand je sens les effluves de son parfum ; je sais, je sens que cet homme m’attire ; je ne sais pas quel est le but de sa présence ici dans cette chambre mais je sais déjà qu’elle est indispensable à ma guérison ; je sens que nous sommes liés par quelque chose ; j’espère seulement que je vais trouver les réponses à mes questions et qu’il sera là pour m’aider à comprendre.

Inquiète

Doucement, je reprends des forces ; les jours passent et les visites de mon médecin sont régulières ; elles me ravissent, je les attends avec impatience. Je suis attirée par ce qu’il dégage, je suis hypnotisée par son doux regard, ses yeux verts lui procurent beaucoup de charme et de gentillesse ; il me semble grand, ses cheveux pourraient être plus foncés mais le soleil et la mer leur donnent une belle teinte châtain clair ; je prends le temps de le regarder, je n’ai que ça à faire de toute façon ! Sa bouche est une invitation mais je chasse cette pensée rapidement, il n’est que mon médecin après tout, même si mon cœur me dit tout le contraire !

Progressivement, je m’assois seule et mes premiers pas me redonnent espoir ; je me rends compte que les choses les plus simples sont les plus importantes et que le bonheur est fait de peu de choses ; le sourire de mon médecin, des infirmières ; le soleil, le ciel bleu sont tous indispensables à ma guérison et, je le sais, vont me permettre de recouvrer la mémoire.

Mes premiers pas dans le jardin, accompagnée de mon médecin, sont libérateurs ; l’air frais sur mon visage, le vent dans mes cheveux, les différents parfums de la nature m’émeuvent et font monter quelques larmes dans mes yeux ; mon médecin le voit et me propose de nous asseoir sur le banc le plus proche ; il me laisse quelques minutes avec mes émotions ; seule sa main dans la mienne me confirme qu’il est présent pour moi et que je peux laisser échapper toutes mes peurs et mes frustrations.

Elles sont tellement nombreuses ; cela fait maintenant 2 semaines que je suis dans cet hôpital et ma mémoire semble éteinte, je ne sais pas quoi faire pour que quelques souvenirs me reviennent ; je ne me souviens même pas de mon nom ; je me dis que je dois avoir de la famille qui s’inquiète pour moi et je n’ai aucun moyen de les contacter ; mon médecin resserre son étreinte et ce geste me fait réagir ; je le regarde, mes yeux semblent implorants, les siens sont sereins ; je sais que j’ai absolument besoin de cette sérénité qui émane de lui pour guérir.

Tout en gardant sa main dans la mienne, il commence à me parler :

— Des souvenirs vous reviennent ?
— Non aucun ! Je ne me souviens même pas de mon nom !
— Je voulais attendre avant de vous donner cette information ; je voulais attendre que quelques souvenirs vous reviennent, mais je vois bien que vous êtes bloquée alors je vais vous dire tout ce que je sais.

L’attitude de mon médecin est soudainement grave mais son regard reste sécurisant ; je le regarde avec attention, j’espère sincèrement que ces révélations me permettront de voir la lumière ; mon tunnel est tellement sombre, je veux tellement qu’il s’éclaire, qu’il m’éclaire ; je sais que l’homme qui se trouve en face de moi va me permettre d’y voir plus clair ; je sais qu’il est la réponse à la plupart de mes questions ; de ça, je n’ai aucun doute et cette certitude est déstabilisante pour moi.

— Il y a 2 semaines, nous étions au tout début du mois d’octobre, j’ai pris quelques jours de repos ; j’aime naviguer en mer, cela m’apaise de toutes les tensions que je peux accumuler ; j’aime mon métier mais par moment j’ai besoin de m’en échapper et seule la mer me permet d’évacuer et de gagner en sérénité. Je possède un bateau robuste, je navigue avec depuis plusieurs années, il est amarré dans la marina de San Francisco. J’étais parti tôt le matin, je ne voulais pas aller trop loin, je naviguais vers San Diego ; le temps était clément, la mer était calme et cette tranquillité m’apaisait ; puis je vous ai vu, enfin j’ai vu en premier votre canot de sauvetage, je me suis approché, je vous ai vue évanouie, vous étiez déshydratée et mal en point ; je vous ai mis sur mon bateau et très vite, j’ai fait demi-tour pour vous amener à l’hôpital ; là, mon équipe vous a pris en charge et je suis longtemps resté auprès de vous ; après vous connaissez la suite puisque vous vous êtes réveillée.

Je prends le temps de digérer toutes ces informations, je suis abasourdie par ce récit, je ne sais pas pourquoi j’étais en mer et si j’y étais seule.

— Je suis restée combien de temps, endormie ? Vous m’avez trouvé quel jour ? Nous sommes quel jour ?
— Cela fait beaucoup de questions mais je comprends parfaitement votre besoin de vous situer dans le temps, je sais que cela peut vous aider à retrouver la mémoire.
— Oui, c’est vrai, j’ai besoin de savoir tout ça !
— J’ai pris mon bateau très tôt le dimanche 7 octobre, je suis parti de la marina de San Francisco vers 7 h et je vous ai trouvé vers 10 h. Au début, je n’ai vu, au loin, que la couleur de votre canot puis je me suis approché, j’ai pris mes jumelles et je vous ai vu ; j’ai augmenté la vitesse de mon bateau et je suis allé vous chercher.
— Avez-vous trouvé des affaires m’appartenant dans le canot de sauvetage ?
— Non malheureusement, je n’ai rien trouvé ; cela m’aurait permis de connaître votre identité et de contacter vos proches. Cependant, je me suis renseigné et j’ai découvert qu’un accident avait eu lieu le samedi : un bateau de touristes, qui devaient se rendre à Monterey, s’est abîmé en mer à cause de vents violents et je pense que vous en faisiez partie ; ce bateau était parti de San Francisco le matin même et la compagnie n’a pas pu me donner la liste des personnes à bord donc je n’ai pas pu retrouver votre identité.
— Merci de m’avoir sauvé.

Je regarde cet homme, mes remerciements sont sincères ; son regard est tellement doux, j’ai envie de me blottir contre lui mais je n’ose pas ; je pense qu’il ressent cette envie et sa main caresse doucement ma joue ; je ne sais pas quelle distance je dois garder avec cet homme mais je n’ai pas envie de contrôler mes émotions ; ce contact sur ma joue m’incite à vivre mes envies et mes besoins. Sa main est restée sur ma joue, je la lui prends et un sourire se dessine sur mon visage.

— Je suis bien avec vous, je me sens en sécurité mais je ne connais pas votre prénom ! 
— Je m’appelle Paul et j’apprécie également votre compagnie ; depuis que je vous ai trouvé au milieu de l’océan, je sens que vous avez besoin d’être protégée et j’aime ce rôle que vous m’offrez ; je me sens connecté à vous alors que nous nous connaissons que depuis peu de temps.
— Je ressens la même chose, vous savez et je regrette de ne pas pouvoir vous donner mon prénom ; j’ai envie que vous me donniez le prénom qui me ressemble ; je pense que vous y avez déjà réfléchi !
— Oui, c’est vrai, j’ai longtemps cherché un prénom à vous donner et je l’ai trouvé il y a peu de temps ; j’ai envie de vous appeler Léna puisqu’il signifie éclat du soleil en grec ; j’espère qu’il vous plaît et que vous aimerez le porter.
— Oui, j’aime beaucoup ce prénom, il est très beau, merci, Paul ; merci infiniment.

Nous sommes restés plusieurs minutes sur ce banc, nous avons à peine parlé ; nous nous sommes souvent regardés et souris puis nous sommes rentrés.

Paul m’a ramené dans ma chambre, m’a embrassé sur le front puis est sorti en me souriant ; ce soir-là, je me suis vite endormie ; je voulais rêver de lui, de cet épisode dans ma vie ; je voulais me souvenir ; je voulais aussi voir la mer ; je me suis endormie avec cette idée, la mer m’aiderait peut-être à y voir plus clair.

Déstabilisée

Quelques jours après les révélations de Paul, une question me taraude toujours : qui suis-je et quelle est ma nationalité ?

Je suis désormais sur le sol américain mais je sens au plus profond de moi que je ne suis pas née aux USA. Déjà, la langue anglaise ne m’est pas particulièrement familière, je la connais, je la comprends et je la parle mais quelque chose, en mon for intérieur, me dit qu’elle n’est pas ma langue maternelle.

Je profite d’une visite de Paul pour lui en parler :

— J’ai beaucoup réfléchi à tout ce que vous m’avez dit sur mon sauvetage et je me demande vraiment ce que je faisais seule dans ce canot. Ce qui m’inquiète fortement aussi est que je n’ai aucun papier sur moi, je ne suis même pas sûre d’être américaine !
— Oui, j’y ai aussi beaucoup réfléchi Léna et le fait que vous n’ayez pas de passeport ne nous facilite pas la tâche !
— Je vais être obligée de partir, c’est ça que vous essayez de me dire ?
— Oh non Léna, je ne voulais pas sous-entendre ça ! D’ailleurs, j’ai déjà contacté un ami qui pourrait nous aider pour vous effectuer un passeport.
— Mais comment allez-vous faire ? Je ne sais même pas quelle est ma nationalité !
— À mon avis, je pense que vous êtes européenne, je vous ai apporté des journaux français, espagnol, italien, allemand pour que vous puissiez voir si une langue vous paraît familière.
— Merci Paul, c’est une excellente idée mais concernant l’histoire du passeport, je ne sais pas quoi en penser, ce sera illégal ?
— Non rien d’illégal, ne vous inquiétez pas, l’ami en question est une personne de confiance à qui j’ai sauvé la vie il y a plusieurs années et je sais qu’il accepte me rendre ce service. Nous allons vous établir une demande d’asile de 12 mois, le temps d’effectuer des recherches sur votre passé.
— Mais je n’étais pas en danger dans mon pays, enfin je pense ! Et si je ne me souviens de rien au bout de 12 mois ?
— Je sais mais mon ami a fait jouer ses relations et c’est ce que nous avons pu obtenir pour vous ; pour le reste, et bien, nous aviserons en temps et en heure ; j’ai pensé à autre chose et je voulais avoir votre avis : je voudrais engager un détective privé afin qu’il fasse le tour de tous les hôtels de San Francisco, qu’est-ce que vous en pensez ?
— Oui, c’est une bonne idée Paul mais je n’ai déjà pas d’argent pour payer mes soins, alors je ne sais pas comment je pourrais payer ce détective !
— Ne vous préoccupez pas de ces détails, je me suis déjà occupé de tout, j’ai contacté une connaissance et il va me rendre ce service ; vous savez Léna, vous êtes sous ma protection ici et pour l’instant, seule votre complète guérison compte, vous avez encore des brûlures qu’il me faut soigner !
— Merci infiniment, Paul, pour tout ce que vous faites pour moi, je vous suis vraiment redevable, vous m’avez sauvé une fois et vous continuez de le faire !
— Je vous l’ai déjà dit Léna, j’aime ce rôle que vous m’offrez et je suis heureux de vous avoir trouvé ! Maintenant, je vous demande de vous concentrer sur ces journaux et de me dire quel est celui qui vous parle le plus !
— Oui Paul, je vais les regarder ; je vais m’installer dans le jardin, le soleil est encore présent et j’ai besoin de chaleur !
— Très bien Léna, je vous laisse à votre lecture alors, je reviendrai vous voir tout à l’heure et vous savez, si vous avez besoin de chaleur, je suis là !

Sur ces mots, Paul sort de ma chambre, je suis complètement chamboulée par ces mots, il m’a regardé tellement intensément quand il les a prononcés ; je suis bouleversée mais je dois garder en tête ma mission de cette fin d’après-midi, lire ces journaux !

J’ai passé presque 2 heures dans le jardin à regarder ces journaux, ma concentration est totale ! Je me suis assise sur mon banc préféré, là où je suis, je peux admirer les palmiers ; ce parc est tellement serein, et si je tends l’oreille, je peux même entendre les vagues de l’océan au loin. J’aime vraiment cet endroit, il est apaisant, tout comme l’homme qui s’approche de moi à cet instant :

— Tout va bien Léna, votre lecture est instructive ? Je vous ai aperçu depuis mon bureau, je ne savais pas si je pouvais venir et je suis là !
— Je suis heureuse que vous soyez venu Paul, j’aime votre présence, elle me rassure et elle m’apaise.
— Oui, je le sais Léna, votre présence me procure les mêmes sensations.

Nous nous regardons, nous nous sourions et Paul prend ma main, j’aime ce contact, j’aime cette douceur ; je sais que je la cherchais depuis longtemps. Je garde ma main dans la sienne et je donne à Paul, mes ressentis sur ce que j’ai lu :

— Le journal allemand ne m’a pas inspiré, l’italien non plus ; je pense que je n’ai jamais appris ces langues. L’espagnol était plus à ma portée sans que ce soit vraiment flagrant. En revanche, le journal français, l’actualité française m’a touché, la mort de Charles Aznavour et les inondations dans le sud de la France ont provoqué chez moi un bouleversement, comme si je connaissais ces personnes, ces lieux. Je pense sincèrement que je suis française Paul, je le sens comme une vérité en moi !
— Moi aussi, je pense que vous êtes française, vous en avez le charme et l’éducation.
— Je dois le prendre comme un compliment Paul ?
— Oui, c’est un compliment !

Nous passons quelques minutes à rire et à sourire, nous regardons ensemble le journal français ; je lis à haute voix certains articles, je suis vraiment très à l’aise avec la langue française, je traduis même certains articles pour Paul. Celui-ci me confirme qu’il donnera cette information dès demain au détective privé, ainsi quand il effectuera ses recherches, il pourra préciser que je suis française, ma photo sera aussi une aide pour lui. Je suis confiante, je sais que ces investigations seront fructueuses mais pour être honnête, je n’ai pas forcément envie de découvrir tout de suite qui je suis, je veux rester auprès de Paul et je crains d’être éloignée de lui si nous connaissons mon identité.

Nous ne voyons pas les heures passer, le soir commence à tomber et la fraîcheur arrive bien vite. Nous nous décidons à rentrer, Paul me raccompagne dans ma chambre mais je n’ai pas envie de le voir s’en aller. Je le lui dis, il me sourit, il m’embrasse sur la joue et retourne à son bureau. Je ne sais pas quoi en penser mais je me décide à laisser le temps faire les choses.

Rassurée