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"Je veux être un brasier fragile" agit comme un souffle brûlant, retenu sous une peau fine, dans lequel chaque poème s’élève comme un murmure vibrant, entre éclat à vif et tendresse contenue. C’est une invitation à s’approcher de soi et de l’autre, à travers des mots qui vacillent entre pudeur et fulgurance. Des soupirs tissés d’espoir, des larmes qui ne savent plus si elles viennent de la douleur ou de la joie, pour raviver l’innocence, renouer avec la nature, le regard de l’autre, et ce feu discret que l’on porte en soi.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pour
Quentin Ribac, la poésie est un geste d’effacement, où le mot laisse place à l’émotion nue. Marqué par des années de dépression, il puise dans l’intime un chemin de reconquête de soi, porté par un journal qu’il nourrit depuis 2015.
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Seitenzahl: 37
Veröffentlichungsjahr: 2025
Quentin Ribac
Je veux être
un brasier fragile
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Quentin Ribac
ISBN : 979-10-422-7169-5
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Je viens de retrouver au creux de l’ordinaire
Quelque sentier en moi, quelque douce lumière
Après mes passions folles et après mon ennui,
Après les cauchemars qui m’éveillaient la nuit,
On m’a montré la porte, on m’a offert la clé
Du lieu où je peux vivre et où je veux aller.
Nul palais à bâtir et nul sommet hautain,
Mais la main d’un ami et le mot quotidien.
Je m’avance aujourd’hui et le brouillard se lève
Emportant avec lui une illusion bien brève :
Qu’avec un long travail, on est heureux un jour.
Et je découvre, enfin, que le cœur qui m’anime
Ne bat pour accomplir aucune œuvre sublime
Autre que celles-ci que l’on fait tous les jours.
C’était une maison au jardin négligé
Dont la porte arborait un grand miroir fendu
Lequel était magique, et dont l’œil affligé
N’était que le reflet de l’homme qui logeait
Attendant seulement qu’au monde il fût rendu.
Il ne désirait pas de mourir aujourd’hui
Ni demain ni après, mais s’en voulait plutôt
De n’avoir eu pour eau que celle de son puits
En demeurant loin du monde qu’il avait fui
Comme on fuit un émoi venu un peu trop tôt.
« Ne crois pas être seul, lui dit le grand miroir,
Il y a bien des âmes au sein de ce jardin
Qui dansent devant moi au matin et au soir
Et que tu fais – je sais – semblant de ne pas voir
Imitant face à elles un long regard éteint.
— Certes », soupira l’homme, et, d’une main tremblante,
Rappela à l’objet la force de sa peine :
Elle était colère âcre et sottise aveuglante ;
Il jeta les éclats du miroir dans les plantes,
Croyant encore la solitude sereine.
Voici un nouvel horizon
Que connaît déjà mon désir :
Je l’ai cherché entre les spires
Des monuments de la raison
Qui restaient dressés sans émoi,
N’offrant que sentier tortueux.
Or aujourd’hui je suis heureux
De discerner si près de moi
La vie dans l’air que je respire,
Et ton regard, et le ciel bleu.
Un long rideau de voile pâle
Entre la fenêtre et ses yeux
Pour lui cacher mon âme sale
Et le vent froid trop furieux
Va ondulant comme un fantôme
Dessous la main tombant d’ennui ;
Je suis assis là, sous le dôme
Des rêves osés des douces nuits.
« Rejoins-moi ! Rejoins-moi ! crié-je.
Dormons ensemble sous la neige. »
M’interrogeant un soir sur nos intimités
Et sur la vacuité de leurs maux incertains
Je vis que le secours de ta complicité
M’eût donné une paix jusqu’au clair du matin :
Je veux, plus que des pleurs, des baisers, des soupirs,
Ma main sur ton épaule, et nos deux souvenirs.
J’ai longtemps cru souffrir d’une paresse d’âme
Mais je crois que mon corps est ce qui, le pas lourd,
Rappelle à mon esprit le sommeil qu’il réclame
Et je dois m’engager dans de nouveaux détours
Pour ne pas oublier, ne pas fermer les yeux,
Mais bien jour après jour me rapprocher de toi,
Et pour ne jamais croire ton esprit malicieux
Mais respecter ton nom, et nos liens, et ta voix.
Je veux me lever tôt, je veux me coucher tard,
Que tout l’instant présent regorge de passion,
Que l’on rassemble en un tous nos songes épars,
Que marchant pas à pas vers un doux horizon,
Il n’y ait pas d’angoisse, il n’y ait pas de peine,
Seulement la confiance, et que l’on y revienne.
Et l’horizon de tous côtés