Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
"Joseph - La vie, l’amour, l’aventure, l’espoir et quelques robots..." transcende la simple compilation de récits pour devenir un voyage en dix escales, où la vie, la mort, l’amour et l’aventure se mêlent avec la délicatesse d’une plume passionnée.
Emmanuel Massabova nous convie à explorer un univers où même les robots se posent parfois trop de questions. À travers ces histoires, l’auteur nous plonge dans une réflexion profonde sur l’humanité, capturant sa complexité et sa beauté. Chaque page est empreinte de la magie de la création et de l’inspiration philosophique, invitant le lecteur à s’immerger dans les méandres de l’imagination et peut-être même à désigner parmi les personnages tels que Bernard, Joseph, Marin, James ou Victor, celui qui incarne véritablement le héros de ces aventures.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Emmanuel Massabova, connu pour ses articles publiés sur les sports extrêmes, élargit ses horizons avec son premier recueil de nouvelles, Joseph. Passionné de créativité et d’originalité, il partage son amour de la vie à travers cet ouvrage.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 149
Veröffentlichungsjahr: 2024
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Emmanuel Massabova
Joseph
La vie, l’amour, l’aventure,
l’espoir et quelques robots...
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Emmanuel Massabova
ISBN : 979-10-422-2336-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je dédie ces lignes à mon grand-père,
Joseph Caruso, qui a guidé chaque pas de ma vie
ainsi qu’à ma mère Antoinette,
qui n’a jamais quitté mes pensées
J’ai commencé à écrire ces histoires en 1992, j’avais alors 20 ans, la rage au ventre et la vie devant moi après un service militaire éprouvant et des doutes persistants.
J’écrivais beaucoup à ce moment-là et je dessinais aussi, mais ces passions ont laissé la place à d’autres. L’aventure, la soif de vivre et les sensations fortes ont eu le dessus. Une vie tumultueuse m’attendait riche en victoires, en défaites et en rebondissements.
Et même si au cours de ma longue carrière de sportif, j’ai connu des hauts et des bas, j’avais toujours dans un coin de ma tête, ces histoires que j’avais rédigées trois décennies auparavant. L’envie de les terminer est restée ancrée dans mon esprit, comme un manque, une sensation d’inachevé. Transbahutant un peu partout mes vieux cahiers griffonnés en pensant qu’un jour j’aurais le courage de les montrer à quelqu’un. Aujourd’hui, je souhaite partager mes idées et mes pensées avec vous donc voici ces quelques nouvelles que j’ai rédigées sans aucune prétention.
Pour être tout à fait honnête, je n’ai jamais été très à l’aise avec les lois, les règlements et les limites. J’aime suivre mes propres règles et l’avantage de l’écriture, c’est qu’on peut aussi s’en affranchir. L’imaginaire n’a pas de limite ou de barrière et c’est ça qui m’a motivé à coucher mes idées sur du papier. On peut aller où on veut du moment que ça a un sens et qu’on a quelque chose d’intéressant à raconter.
Ce livre a été écrit comme un album de musique avec dix titres très différents que j’ai sélectionné parmi une vingtaine. Les musiciens jouent des notes pour leur donner un sens, j’essaye de faire pareil avec les mots et leur donner une émotion.
Certains textes sont tristes et d’autres plus amusants, tout comme la vie. D’ailleurs il est écrit quelque part dans ces lignes que la vie est une chanson, un cadeau ou une prison, c’est sûrement vrai vu que c’est Victor qui le dit.
La poésie et la beauté des choses sont au service de l’imaginaire, c’est là qu’il faudra puiser pour comprendre ma vision. J’espère que vous apprécierez ma version de la vie, aussi sincère et personnelle, soit-elle.
Ces histoires sont toutes issues de mon imagination et par conséquent, totalement autobiographiques.
James marchait lentement le long de la Loire, la Lune éclairait son crâne dégarni. Il lui restait deux heures avant l’arrivée du premier bus qui le ramènerait chez lui.
Vêtu d’un long imperméable marron, James avançait en prenant soin d’éviter les flaques et les regards.
Un homme attend dans la nuit, un homme qui attend dans son manteau de pluie, un homme qui n’attend plus rien de la vie qu’un quotidien au perpétuel refrain de mélancolie. Des yeux couleur d’automne et un visage parfaitement imparfait, rongé par le temps comme un rocher creusé par le fracas des vagues.
Le vent froid et pointu entraînait dans sa chute les vieux nuages laissant la place aux neufs, purs et innocents, mais qui ne le resteraient sans doute pas longtemps.
Le temps passe doucement à la campagne, surtout hors-saison quand la vie et les gens se font rares. Il restait toutefois quelques notes de piano et la lente routine immuable des gens du village.
La doucereuse mélodie venait aux oreilles de James comme un murmure qui s’échappe des enceintes du bus. Encore quelques minutes et le chauffeur fera une halte pour laisser la seule personne qui sortira à cet arrêt, qui n’en était pas vraiment un, puisqu’il n’y avait pas de panneau, ni même de village, juste une maison un peu plus loin, celle de James.
Au village, c’était jour de marché. Le rassemblement hebdomadaire des villageois qui constituait également le jour où les rumeurs et les ragots vont bon train. Une paysanne qui venait acheter un mouton bon marché n’arrivait pas à porter son choix sur une bête.
— Alors, madame Jasmin, on peut vous aider ? dit le vendeur berger, pour engager la conversation.
— J’hésite entre ces deux bestiaux, cher monsieur, lui répondit-elle.
— Je ne saurais que vous conseiller celui-ci, il est beaucoup moins cher, lança le berger d’un ton amical.
— Soit, je vous fais confiance, va pour celui-ci, mais pourquoi cette autre bête qui est si belle reste à l’écart ? questionna la paysanne.
— Il faut croire que certains êtres ne sont pas faits comme les autres. Tenez, prenez ce bonhomme qui travaille parfois la nuit en ville et qui habite tout seul à plusieurs kilomètres de toute vie. Comment s’appelle-t-il déjà ?
— On voit bien que vous ne le connaissez pas, cet homme est fait comme les autres, c’est l’ignorance et l’obstination de ses semblables qui l’ont poussé à se recroqueviller dans sa solitude. C’est à cause des gens comme vous, qui jugez sans savoir, qu’il s’est mis à l’écart de la société. Elle acheva sa phrase d’un silence. Puis repris sur le même ton. Il s’appelle James.
Les jours passèrent silencieusement comme des perles que l’on ajouterait au fil de la vie et dont chacun possèderait son propre et unique collier.
James n’avait pas l’intention de laisser moisir le sien, mais ses espoirs s’étaient enfuis en même temps que sa foi en l’avenir. James faisait partie de ces gens qui ne croient plus en l’amour, sentiment absolu. Il était persuadé que seuls les bons moments pouvaient être appréciés, que ce qui rendait heureux était l’instant où l’on aimait une chose ou une personne et non l’amour.
Seul le sentiment de conquérir, de posséder ou d’apprendre forçait les gens à aimer jusqu’au jour fatidique où l’on n’a plus rien à découvrir et on met cela sur le compte de la lassitude. Tout ça, James ne le savait que trop et c’est l’une des raisons qui l’ont fait s’exiler dans son propre univers. Ça et aussi le drame.
S’ajoutant à la douceur de la rosée matinale, James marchait le long du jardin en attaquant par sa largeur, et en prenant soin de ne pas écraser les géraniums lorsque son ami Jeannot, avec qui il avait souvent de longues conversations, apparut au loin en même temps que le soleil.
— Bien le bonjour, lui dit-il pour rompre le silence.
— Quel jour sommes-nous ? lui demanda James de sa voix tiède.
— Le jour qui précède le jeudi, lui rétorque Jeannot, un jour qui fait que cette semaine comptera encore une fois sept jours clos, dit-il d’un ton désespéré.
— Bon sang, que le temps passe vite, il y a trois jours, j’étais à la même place et il ne s’est rien passé depuis.
— Détrompe-toi. Il s’est passé un tas de choses, au contraire. Seulement tu n’y as pas fait attention à cause de l’habitude. Mais il y a l’usure qui fait que les moments vécus à plusieurs reprises se ressemblent, l’usure qui fait que l’on ne tire plus profit des choses déjà vues ou vécues. T’es un type usé, James.
— Tu oublies l’expérience, répliqua James, seule richesse acquise, même au bout de la monotonie, ce qui fait qu’inconsciemment ou pas, on progresse même si on revit des moments désagréables. D’un côté ou de l’autre, cela sera toujours bénéfique quelque part à condition de s’en rendre compte, bien sûr.
— Tu as sans doute raison, reprit Jeannot, puisque je n’ai pas approfondi le sujet. J’espère que nous aurons l’occasion de reprendre cette conversation un jour, termina-t-il en souriant, car il venait de se rendre compte combien la journée était belle.
Le ciel était peint en orange avec les pinceaux du soleil, se reflétant dans les flaques laissées par la pluie de la veille.
James était maintenant seul. Laissant ses pensées vagabonder dans ses souvenirs et repères du passé. Il repensait à la solitude de son enfance et à ce vieux professeur autodidacte qui lui faisait si peur.
Surtout ce fameux jour où une violente dispute l’avait opposé à l’église et ses soldats. James n’avait pas tout compris de ce qui avait commencé par une discussion, car il était trop jeune et trop loin à ce moment-là, mais il se souvenait comment cela avait débuté.
Le curé avait demandé au vieux professeur pourquoi il ne venait jamais à la messe du dimanche et le prof de philo lui avait répondu qu’il n’avait rien à faire dans cet édifice, que les sermons pseudo-religieux ne l’intéressaient pas. C’est alors qu’ils avaient haussé le ton et que leur mésentente concernait maintenant les morts ou plutôt ceux qui vivaient comme tels.
Le petit James, alors blotti dans un coin et impressionné par cet affrontement, n’osait bouger. Il se rappelait comment le vieil homme avait conclu en disant au subordonné de Dieu qu’ils pratiquaient le même métier, mais qu’ils ne lisaient pas le même bouquin.
Dix-huit heures, James se rendait à son travail.
La route, grande ligne de terre séparant des étendues d’or parsemées d’hommes armés de faux. James préférait marcher aujourd’hui, cette nouvelle saison commençait par une splendide journée d’équinoxe printanière. L’homme usé regardait les agriculteurs travaillant la terre, artisans du labeur, les corps meurtris par l’effort et brûlés par le soleil de la journée. Un horizon de champs et d’insectes munis de semoirs, épandeurs d’engrais ou de batteuses. Une vision quotidienne pour James qui s’était habitué avec le temps et ne s’étonna pas lorsqu’il s’aperçut que sous leur grand chapeau, la lumière naturelle n’éclairait pas leur visage puisqu’ils n’en avaient pas.
Une nuée de nuages gris suivaient les pas de James. C’était le vendredi d’après et tout ce beau monde se dirigeait vers le cimetière. James avançait dans les allées, son regard brisé fixait la même tombe, celle où il avait pris l’habitude de venir se recueillir. Son église à lui, mais il ne venait plus prier, juste en prendre soin. Après avoir arrosé les plantes et enlevé le peu de poussière qu’on pouvait trouver sur le marbre, il y déposa, comme chaque vendredi depuis quatre ans, un épais bouquet de roses rouges.
Dans ce champ de bataille de l’âme où viennent se reposer les corps et où poussent les mauvaises herbes, crucifix et statues de pierre, dans cette prison de morts entourée de hauts murs épais au cas où ils auraient envie de s’évader ou de s’enfuir, dans cet endroit de tristesse et de désolation, James pensait.
Une larme vient s’écraser sur sa joue dure sans qu’il s’en aperçoive, perdu dans ses pensées grises. Il prit conscience de la réalité en sursautant lorsqu’une femme le bouscula. L’allée était pourtant assez large pour permettre à deux personnes de déambuler sans se toucher.
La jeune femme se retourna et dit d’une voix si douce qu’on aurait dit une caresse :
— Pardon, je ne vois pas très bien. Je vous ai pris pour une pierre.
James ne répondit pas, les statues sont souvent silencieuses. Mais il la regarda s’éloigner. De longs cheveux noirs qui finissaient leur chute sur les épaules et une peau assez pâle qui contrastait avec un rouge à lèvres flamboyant. Une fine bouche et un visage ovale qui traduisaient quelque chose de fragile et de merveilleux à la fois.
Il ne l’avait jamais vu, mais il la revit chaque vendredi pendant plusieurs semaines. Le temps qui passe comme seul ennemi à la vie qui raccourcit.
Jour après jour, elle restait assise là, sur ce petit tabouret pliant et son parapluie ouvert. Les yeux remplis de larmes, même si on ne les voyait pas à cause de ses lunettes noires.
Et puis un jour, elle a tourné la tête dans la direction de James. Son cœur a failli s’arrêter. Puis elle lui a parlé et la douce mélodie de « At Last » s’est mise à jouer. Elle y restera longtemps.
— Vous aussi vous avez perdu votre mère ?
— Non, je suis juste en deuil.
— En deuil c’est tout ? De personne ?
— De ma raison de vivre.
— Tant que ça.
— On cherche tous un but à notre existence, non ?
— Oui c’est vrai.
— Et bien je n’en ai plus.
— Vous vivez encore.
— J’existe seulement. Pardonnez-moi.
La semaine suivante, au même endroit et à la même heure. Il n’y avait plus qu’une dizaine de mètres entre eux. Et quelques sépultures.
Après un moment interminable, elle entama à nouveau la conversation en coupant la parole au silence :
— Vous savez, j’ai entendu ce matin à la radio qu’il n’y a que deux jours dans l’année où on ne peut rien changer, hier et demain.
— Et aujourd’hui ?
— Ça peut être le plus beau jour de votre vie, le pire ou un jour normal à regarder des roses pousser.
— Très drôle.
— J’essayais de briser la glace et rendre votre visage moins triste.
— Je croyais que vous étiez aveugle ?
— Mon cœur lui, voit très bien.
Le vendredi d’après, seul un mètre les séparait physiquement, mais les autres dimensions restaient démesurées.
— Vous devriez avoir honte, entama la demoiselle.
— Honte de quoi ?
— De ne pas vivre. Pensez à tous ces morts qui aimeraient être à votre place, à certains vivants qui n’ont pas votre santé et aux morts-vivants qui n’ont pas une vie facile non plus. Par respect pour eux, vous devriez vous ressaisir et aller de l’avant.
— Vu sous cet angle, ça change un peu les choses en effet. Joli point de vue pour quelqu’un qui voit mal. D’ailleurs elle est où votre canne ?
— Je vous l’ai dit, je ne suis pas vraiment aveugle, c’est une maladie, un microbe qui attaque la cornée. Certains jours, je ne vois quasiment plus rien. Ça va mieux aujourd’hui, mais ça dégénère de jour en jour.
— Il doit bien y avoir une solution, j’en suis certain.
James se dit que s’il revenait le lendemain et qu’elle était là, ça ferait insistant et ça forcerait peut-être un peu trop le destin dans ses derniers retranchements. Alors il s’empêcha de venir au cimetière les jours suivants pour éviter tout malentendu par une non-voyante.
James travaillait principalement la nuit, un petit boulot de manutentionnaire qu’il avait trouvé au village pour éviter les questions et surtout pour ne pas croiser des gens heureux au cas où ce serait contagieux.
La semaine suivante, l’imperméable marron de James flottait plus vite que d’habitude. Ses pas se faisaient plus insistants et rapides, comme s’il était pressé d’arriver. Mais elle n’était pas là.
Il avait besoin de penser de toute façon. Puis le soleil fit son apparition entre les tombes, à moins que ce ne soit cette femme pleine de vie. Il ne put s’empêcher de la regarder, attiré par la lumière.
— Je m’appelle Aurore.
— Comme une lueur brillante et rosée qui suit l’aube et précède le lever du soleil.
— Pardon ?
— Je récitais le dictionnaire, désolé.
— Vous l’avez appris par cœur ?
— Non, juste ce mot.
Un silence poétique et romantique s’ensuit, qu’il finit par rompre.
— Vous vous lasserez de moi, soyez-en sûre.
— Vous faites quoi dans la vie ?
— J’étais médecin ou plutôt scientifique ou les deux, mais je ne suis plus rien maintenant.
— Vous êtes bien jeune pour être à la retraite. Enfin votre voix dit de vous que vous avez la quarantaine tout au plus.
— L’envie m’a quitté, mais j’étais plutôt doué, paraît-il. Je pourrais même peut-être vous rendre la vue.
— Je pourrais même peut-être, vous rendre la vie…
— Vous avez envie de guérir ?
— Et vous ?
— C’est une obsession chez vous, reprit l’homme à l’imper.
— Je sens une mélancolie en vous, une grande tristesse, mais derrière ce masque, se cache l’âme d’un prince. Je suis douée pour voir ça.
— Si seulement. Et vous, vous cachez quoi ?
— Mes yeux avec des lunettes noires, sinon rien.
— Passez une bonne soirée, conclut-il en s’enfuyant.
La trentaine passée, Aurore venait de la grande ville voisine et son histoire était un peu plus classique même si beaucoup de monde pouvait se demander pourquoi elle n’avait pas encore trouvé de mari à son âge. Pour gagner sa vie, ou plutôt de l’argent, la jolie brune faisait chavirer les corps en donnant des cours de danse. Une fille unique et une vie banale au chevet d’une mère mourante, emportée lentement par le cancer. Une vie à attendre la bonne personne, la bonne rencontre et un signe du destin.
Le lendemain, l’imper volait presque.
— Vous pleurez monsieur ?
— Je m’appelle James et je pleure depuis des années.
— Elle en valait vraiment la peine ?
— Mon cœur saignera toujours.
— J’ai des pansements si vous voulez.
James sourit enfin. Aurore disait vrai, c’était bien un pansement. Son visage s’éclaircit et son cœur aussi.
— Vous avez un don, mademoiselle, votre mère peut être fière de vous.
— Chut, elle nous écoute.
— Vous savez, je ne suis pas très croyant.
— Vous ne croyez en rien alors, ni en la religion, ni en la vie et encore moins en l’amour ?
— L’homme a inventé la religion pour se persuader qu’il y a une vie après la mort, par peur de cette mort ou plutôt de la fin de la vie. Parce que ce serait dommage d’avoir autant vécu pour que tout finisse si bêtement. Alors chaque civilisation a trouvé ce remède, une distraction pour éviter de devoir affronter la triste vérité.
— Waouh, vous allez loin. Je ne sais pas s’il y a une vie après la mort, mais je sais qu’il y en a une avant, enfin à ce qu’il paraît et je compte bien en profiter.
— En faisant quoi ?
— À vous de me dire, je vous laisse le choix des armes.
— On verra demain, faut que j’aille nourrir mon chat.
— Vous n’avez pas de chat.
— Comment vous le savez ?