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3000 miles nautiques à la voiles. 6 mois de navigation entre ces îles. Repris directement de mes notes de bord, voici les instants d'émerveillement, de dureté et de simplicité qui se cachent derrière les horizons lointains.
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Seitenzahl: 69
Veröffentlichungsjahr: 2024
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À Christophe, sans qui je ne serais pas parti.
L’objectif de ce récit n’est pas de magnifier des expériences exceptionnelles ou de céder aux artifices d’une société obsédée par les apparences. Au contraire, sa seule ambition est de raconter une histoire simple, une histoire humaine qui engendre l’échange entre les hommes.
Depuis notre tout premier souffle de vie, nous sommes tous confrontés à des défis, et la vie nous dote d’une certaine capacité à surmonter des événements tragiques. Chaque action que nous entreprenons influence nos existences, créant ainsi un tissu complexe qui nous unit tous, fondamentalement.
Le récit de chaque vie a un commencement et une fin, réalité qui peut être parfois difficile à accepter. Nous nous tournons souvent vers la consommation sans limites pour combler un manque de sens. Notre monde actuel semble piégé par une spirale impossible. Il est donc essentiel que nous réapprenions à envisager certaines contraintes inhérentes à la condition humaine. Dans une société où l’homme croit tout maîtriser et tout connaître, il est essentiel qu’il n’oublie pas d’où il vient…
Si on m’avait dit, voici quelques années, que je vivrais pareille expérience, j’aurais eu du mal à le croire.
Au fond, on peut comparer un voyage à une longue réflexion intellectuelle; les deux impliquant souvent de cheminer en solitaire. Tant il est vrai que la voie intérieure est cet espace où nous puisons notre énergie, une oasis après avoir évolué dans le tumulte de la comédie sociale.
Une voie aussi profonde que la conscience ne cesse de vous répéter en murmurant jour et nuit, en vous appelant:
« Il y a quelque chose de caché, va le trouver, va voir ce qu’il y a par-delà les montagnes, il y a quelque chose de perdu, par-delà les océans, perdu et qui t’attend ».
Le 4 octobre 2019, j’ai pris la décision d’acheter un billet d’avion pour m’embarquer à 15 000 kilomètres de ma chère Suisse natale. Ce projet m’excite autant qu’il m’effraie, car il porte en lui le mystère de l’inconnu, l’incertitude de ce qui m’attend. Ce sentiment de partir sans véritablement savoir où ni ce que je vais vivre est une constante de la plupart de mes entreprises. Il y a quelque chose de magique dans le fait de se diriger vers une terre inconnue. C’est une démarche qui laisse des empreintes profondes.
Lancé à l’assaut de l’inconnu, quelque chose s’éveille en nous, c’est reptilien, en même temps que profondément humain. C’est une aventure qui façonne notre être, qui nous pousse à grandir, tout en nous connectant à des mondes nouveaux et fascinants.
Partir
Les îles Salomon
Tetepare
L’île de Kennedy
Boboe Village
L’île de Lola
L’île aux Crânes
Lagon de Marovo
Noro
Gizo
Bougainville
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Lambom
Nouvelle-Bretagne
Duke of York
L’île de Nissan
Nouvelle Irlande, cap au Nord
Kavieng
Nouvelle-Hanovre
Traversée de la mer des Salomon
Traversée de la mer de Corail
Quarantaine et retour en Suisse
Remerciements
Lors de l’embarquement à Brisbane, en direction de Honiara, je constate que l’état de l’avion laisse à désirer, les sièges en similicuir sont usés, des réparations hâtives au ruban adhésif émaillent un peu partout la cabine.
Malgré cela, le vol est prévu pour une durée de 3 heures ; cependant, des orages sont annoncés et le vol se présente plutôt turbulent…
L’atterrissage à Honiara, où se trouve l’aéroport international de la capitale des îles Salomon, me fait immédiatement réaliser où je mets les pieds. Après avoir passé les douanes et rempli les formalités pour le permis de séjour, je me trouve enfin dans le pays. Cet aéroport avait été construit par les Américains pendant la Seconde Guerre mondiale et il n’y a pratiquement aucune signalétique. Après une escale de 30 minutes, je dois me rendre à l’aéroport régional.
En croisant un douanier sur mon chemin, je lui demande la direction ; l’homme se montre aimable, mais il décide rapidement de vérifier mon bagage. Je lui explique que j’ai déjà passé de nombreux contrôles tout au long de mon voyage depuis l’autre côté du monde et que je risque de rater mon vol. Après de longues minutes de négociations, il me laisse finalement partir en me donnant l’indication de l’aéroport régional qui se trouve à 10 kilomètres de là. Vu le coût élevé des taxis, je prends la décision de courir pour rejoindre la piste de décollage à temps. Une fois arrivé, il n’est pas nécessaire de passer par les contrôles de sécurité, j’ai un accès direct à la piste d’atterrissage où j’assiste à l’embarquement d’un cercueil à bord de l’appareil.
Détail inquiétant, l’aéronef DH8 est connu pour avoir l’un des taux d’accidents les plus élevés au monde.
Les masques à oxygène sont sortis de leur rangement et disponibles en cas de besoin !
Après 1 heure et 30 minutes de vol, j’atteins finalement la partie ouest des îles. À bord de l’avion, la température atteint près de 50 degrés Celsius, principalement parce que la ventilation ne fonctionne pas. À mon arrivée à Munda, une petite ville du sud de la Nouvelle-Géorgie, je suis enfin soulagé. Je suis accueilli par Barry, le capitaine du bateau, qui, après m’avoir présenté Mia, m’indique du doigt le hamac suspendu sur le pont…
À l’est-sud-est de la grande Papouasie-Nouvelle-Guinée, se niche un archipel, les îles Salomon. Ce pays est composé principalement de groupes d’îles dispersés entre les eaux de la mer des Salomon et de la mer de Corail. On y dénombre une douzaine d’îles principales. Ces îles ont un passé historique sombre, les États-Unis et le Japon se sont affrontés violemment pour leur contrôle pendant la Deuxième Guerre mondiale, laissant des cicatrices profondes.
Détail intéressant, la langue la plus couramment parlée aux Salomon est l’anglais, mais la richesse culturelle de ces îles se reflète dans leur diversité linguistique ; en effet, près de 90 % de la population emploie une grande variété de langues méso-mélanésiennes.
Coucher de soleil sur Tetepare
Mer qui grignote les terres de Tetepare
Depuis Munda, nous mettons le cap vers le sud, au moteur, en direction de la plus grande île vierge du sud de l’Océan Pacifique ; une étendue de 182 kilomètres carrés de nature brute. Une fois sur place, notre priorité est de nous rendre au village pour remplir nos jerricanes d’eau. Nous mettons les kayaks à l’eau et partons. Nous restons une semaine sur place ; en résumé : une symphonie de pêche et de plongée !
Ce lieu se révèle être l’un des endroits les plus riches en biodiversité que j’ai eu la chance de découvrir en Mélanésie. La vie marine y foisonne, mais ce qui attire particulièrement notre attention, c’est la présence majestueuse du fameux Dugong, ce mammifère marin herbivore qui se distingue par sa silhouette potelée, mesurant entre 3 et 4 mètres de long et pouvant atteindre le poids imposant de 500 kilos.
Un jour, par pur hasard, alors que je m’adonnais à la pêche sous-marine, j’ai eu la chance incroyable d’apercevoir ce géant des mers, une énorme silhouette se mouvait gracieusement à seulement deux mètres de moi et je dois avouer que ma première réaction a été de me figer, confondant cette majestueuse créature avec un requin. Cependant, la beauté de cette rencontre avec le Dugong a rapidement pris le pas sur la peur.
Enfants jouant sur leur pirogue
Cette île joue un rôle exceptionnel dans l’histoire mouvementée du PT-109, page importante de l’histoire de la guerre dans l’Océan Pacifique. En août 1943, elle devint le point de ralliement de l’équipage de l’appareil, sous le commandement du jeune lieutenant Kennedy. Leur drame commença lorsque leur embarcation fut violemment heurtée et détruite par le destroyer japonais Amagiri. Deux des marins américains trouvèrent la mort dans cet incident tragique. Plus tard, Kennedy guida son équipage à la nage jusqu’à la plus grande île à proximité, marquant ainsi le début d’une incroyable épopée.
L’endroit offre un ancrage parfait, et bien que l’île soit inhabitée, une famille locale s’occupe depuis longtemps d’un modeste musée. Ce lieu renferme une collection d’armes, de bombes, bouteilles de Coca-cola et divers articles liés à Kennedy et à la Seconde Guerre mondiale.