L’âme de la forêt d’érables - Trevor Martin - E-Book

L’âme de la forêt d’érables E-Book

Trevor Martin

0,0

Beschreibung

Hanté par le souvenir de Candice, son amour d’enfance à la chevelure d’érable, John York, bûcheron solitaire, entreprend un pèlerinage vers les terres de leur serment. Cependant, à son arrivée, le temps a tout effacé : les vestiges de leur passé gisent sous l’oubli, et Candice n’est plus… Et si certains serments défiaient le temps, survivant à l’oubli et à la mort elle-même ? Découvrez-le dans ce roman enivrant, où la passion perdue danse avec la mélancolie, et où la forêt, gardienne d’une promesse brisée, devient le dernier refuge d’une âme égarée en quête d’éternité.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Adolescent, Trevor Martin trouvait dans ses lectures les réponses aux questions qui le tourmentaient. Devenu adulte, il y explore de nouvelles interrogations, animé par une soif insatiable de découverte. Ainsi est né "L’âme de la forêt d’érables", son premier roman, fruit d’une réflexion incessante.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 85

Veröffentlichungsjahr: 2025

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Trevor Martin

L’âme de la forêt d’érables

Roman

© Lys Bleu Éditions – Trevor Martin

ISBN : 979-10-422-6457-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À cette fille aux cheveux d’érable…

Et à toutes les filles

qui se reconnaissent parmi les étoiles

L’amour a des dents et ses morsures ne guérissent jamais.

Stephen King

I

John York n’était qu’un simple et pauvre bûcheron, comme tant d’autres simples et pauvres bûcherons, qui vivait à Dyerville dans le Maine. Un homme parmi des milliards, voilà ce que se disait John chaque jour. Et c’était vrai, John n’était rien aux yeux du monde.

Mais cette nuit-là, son destin changea de manière totale. John, comme chaque nuit, rentra de sa dure journée de travail en arpentant toujours la même et fidèle route. C’était un petit chemin en terre parsemé d’une multitude de petits cratères causés par les fréquents torrents de pluie envoyés des cieux. Au volant de sa voiture, assommé par la fatigue quotidienne, John ne faisait plus attention à ce qui se passait au-dehors comme à l’intérieur de sa voiture. Il n’était qu’un simple spectateur de sa propre vie. Il conduisait avec la même monotonie qu’il y a vingt ans. La voiture avançait avec une conduite aux pas ; John avait déjà eu de mauvaises expériences lors de pleines nuits tels que des sangliers qui avaient fini leur course sous les roues de l’auto. Soudainement, les feux de vision jaunâtres avant se mirent à clignoter de façon désordonnée. Et d’un seul coup, John et sa voiture se retrouvèrent dans la pénombre la plus totale qu’il puisse être. La scène obscure qui se jouait devant ses yeux reprit vie lorsque les feux se rallumèrent d’un éclat inhabituel. John parvenait même à observer la plus fine des cimes de chaque sapin qui l’entourait. Durant cet épisode, nocturne et singulier, John ne ressentit ni peur ni angoisse, seule la fatigue agissait sur lui comme un fardeau qui le faisait sombrer dans un état d’hypnose.

La météo de la région n’avait annoncé ni orage ni tempête. Et pourtant, un vent d’une violence indescriptible venait soudainement de s’engouffrer à travers la forêt de minuit. L’allure de ce vent devenait de plus en plus démentielle au fil des interminables secondes qui s’écoulèrent. Les souffles armés d’une force infinie vinrent frapper violemment le 4x4 de John. Les portes grincèrent, les vitres tremblèrent de plus en plus fort contre la paroi de métal. Cette fois-ci, les choses furent différentes, un sentiment de crainte venait d’envahir les profondeurs du bûcheron, car à n’importe quel moment les vitres pouvaient se briser en mille morceaux. Mais malgré sa volonté d’arrêter le vent, son impuissance le ramena à la réalité. Il ne pouvait rien faire si ce n’est qu’attendre le retour du calme, bien que celui-ci semblât avoir totalement disparu des horizons. Les branches centenaires commencèrent à danser au rythme de la harpe du vent. Certaines se décrochèrent sous la puissance de cette force invisible. Dans un fracas le plus total, une branche d’au moins trois mètres de long venait de s’abattre sur le toit métallique, laissant comme séquelle un profond enfoncement. John, les yeux rivés sur l’endroit du choc, pouvait sans nulle difficulté deviner les contours de ce couteau de bois.

C’est dans ce contexte climatique que John comprit qu’il répondait encore à la seule condition humaine : celle d’être mortel. Conscient que sa vie était alors tenue en danger par le cours du destin, il voulut s’enfuir en trombe et au plus vite. Mais il resta immobile, il n’avait plus aucun pouvoir sur son corps désormais tétanisé. Dans un dernier sursaut de volonté, John retrouva son sang-froid habituel. Mais la voiture, comme endormie, ne répondait pas aux commandes de John. Au beau milieu de la nuit la plus profonde, le moteur de l’auto refusait de démarrer.

La voiture était-elle retenue comme prisonnière par l’unique force du vent ? Ou bien était-il possible qu’une autre force plus mystique se fût faite alliée du vent pour la fixer sur place ?

Soudainement, le vent s’arrêta pour laisser place à une prospérité inattendue. Durant cette longue attente du retour au calme, John s’était fait prendre au piège du sommeil. Mais ce dernier se réveilla en sursaut. Un nouveau bruit métallique s’était fait entendre. Dans un silence morbide, John analysa ce bruit, il en conclut qu’il venait de l’arrière. Le bruit sourd avait laissé place à un grincement continu comme celui d’une clé sur une portière. Le bruit strident continua, ce qui obligea John à se boucher les oreilles, au risque de les voir saigner. Plus rien. Le silence régnait de nouveau comme un roi sur son Royaume, mais ce ne fut que pour quelques secondes. En effet, un claquement d’une surdité encore méconnue de l’homme s’éleva dans la forêt tout endormie. L’animation singulière de la forêt se réveilla. Des dizaines d’espèces d’oiseaux différentes volèrent au-dessus de John. Simultanément, un immense troupeau de sangliers se précipita en trombe devant les feux de vision, qui s’étaient remis à clignoter de manière hasardeuse. John ne parlait pas le langage animalier, mais leur état de folie était d’une telle évidence qu’il ne put que comprendre. Les sangliers, comme les oiseaux, avaient eu peur. Il n’y avait plus de lois du plus fort. Ils cherchaient tous à fuir. Mais que cherchaient-ils à fuir ?

Cela, personne ne pouvait le savoir à part les étoiles scintillantes qui avaient regardé ce spectacle comme de grandes admiratrices. John essaya de nouveau de faire vrombir le moteur du vieux 4x4. Un rugissement timide et peureux se faisait entendre, sans pour autant permettre à la voiture de démarrer convenablement.

Le bûcheron déjà bien à cran fut pris d’une effroyable vision qui dépassa tous les événements précédents. Un léger mouvement à peine perceptible avait attiré le regard du conducteur sur son rétroviseur gauche. Une auréole blanchâtre à l’allure inqualifiable se mouvait lentement autour de la voiture. John se mit à trembler, la peur l’avait gagnée. La panique mêlée à la peur eut pour effet de réveiller en urgence son côté rationnel. Il rejeta tous ses bruits ainsi que cette vision nocturne sur le dos de sa fatigue. Une longue nuit de sommeil et de répit permettra à son esprit d’effacer tous ses soucis de raison, se disait John à lui-même. John, sans trop savoir pourquoi, se mit à appuyer nettement sur la pédale d’accélérateur. Et la voiture avança.

Le reste de la route se passa sans embûche bien que l’esprit du bûcheron fût vivement tiraillé. Il arriva à allure lente dans sa petite cour pauvrement gardée par un enclos de barrières en bois moisi par les intempéries. Il éteignit les feux, coupa le contact, puis sortit sans prendre la peine de récupérer la clé. John poussa sa lourde porte d’entrée en bois, pour pénétrer chez lui. Depuis quelques années, John ne prenait plus la peine de fermer sa porte à clé, il pensait y gagner quelques secondes de sommeil qui pourraient être perdues en cherchant désespérément sa clé dans le noir.

L’atmosphère de la maison était vide de toute humanité. On pouvait même se demander si la maison était bel et bien réelle et existante, ni bruit ni lumière pouvaient le certifier. Et pourtant, il s’agissait de la maison de John. John semblait être un étranger découvrant de nouveaux lieux, il ne savait où poser ses pieds. Après avoir longuement fixé les quatre coins de la pièce, il se décida à monter à l’étage en faisant grincer à chaque marche le vieil escalier en bois. La fatigue l’obligeait à poser une main au mur pour tenir son équilibre. À la vue de son lit défait, John ne prit pas la peine de se déshabiller pour rentrer dans celui-ci. C’est dans sa tenue de travail, les manches couvertes de résine de pin que John se jeta sur le matelas à ressorts. Une minute passa et déjà le bûcheron dormait, tout en étant accompagné par le doux et lumineux regard de la pleine Lune.

La porte d’entrée, qui était cette fois-ci bien fermée, s’ouvrit dans un mugissement sourd et paralysant. Mais John était déjà parti trop loin dans les vapeurs du sommeil pour pouvoir entendre quelque chose…

II

La nuit avait laissé place à un soleil éclatant, qui venait se refléter sur la fenêtre de la chambre du second étage. John, attaqué par cette vive lumière, se réveilla les mains sur les yeux. Aujourd’hui, John ne travaillait pas, c’était son seul et unique jour de repos de la semaine. Bien que parfois il s’accordait de petites coupures de plusieurs jours bien mérités. Il n’avait rien de prévu à son programme, il se laisserait, comme tous les autres jours, flotter dans l’air de la forêt.

Après deux longues heures à se laisser porter par des rêveries, John était fin prêt. Il avait décidé de rendre visite à ses parents qui étaient enterrés à 15 km dans la ville voisine. Il descendit les escaliers qui grinçaient pour se rendre dans le petit vestibule.

John s’arrêta brusquement comme s’il venait de se heurter contre un mur invisible. Son regard était porté sur une forme rouge qui bordait de près le banc servant à se chausser. Il s’avança incertain devant cet objet. Devant lui, au sol, était posée une paire d’escarpins d’un rouge aussi vif que celui qui colore d’amour les pétales d’une rose. Comment cette paire était-elle arrivée là ? John n’en avait aucune idée, il remit toutes ses réflexions dans les mains du mystère.