L’amour d’Hypnos - Alain Fortunat - E-Book

L’amour d’Hypnos E-Book

Alain Fortunat

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Beschreibung

Alex Arnaud est inconsolable après la perte d’Eva, l’amour de sa vie. Par le biais de médiums, il cherche désespérément à recevoir des messages venant de l’au-delà. Malheureusement, les réponses célestes de sa bien-aimée ne le satisfont pas. Il se tourne alors vers l’hypnose qui lui permet de revivre leur histoire d’amour. Son désir d’avoir Eva près de lui devient obsessionnel. Où cela le mènera-t-il ?

À PROPOS DE L'AUTEUR 

Alain Fortunat montre un vif intérêt pour la parapsychologie. Après trois romans, Adieu Voltaire, Au-delà de la vie et Tous enfants des étoiles, il dévoile sa dernière œuvre intitulée L’amour d’Hypnos.

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Seitenzahl: 73

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Alain Fortunat

L’amour d’Hypnos

© Lys Bleu Éditions – Alain Fortunat

ISBN : 979-10-377-9985-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

La perte

Assis sur un banc public des Jardins de la Fontaine de la ville de Nîmes (situés sur une colline en plein cœur de la ville, les Jardins de la Fontaine ont été créés sur un magnifique site historique et naturel de 15 hectares. Ils ont été élaborés au XVIIIe siècle autour de la source nîmoise originelle déjà vénérée par les peuplades antérieures à l’arrivée des Romains. À partir de 1739, les travaux visant à réguler le débit de la source nommée Némausus ont mis à jour de nombreux vestiges de l’époque romaine. Sur la base de ces vestiges cela permit de mettre en valeur deux autres monuments romains qui ont résisté à l’épreuve du temps, le temple de Diane et la tour Magne. Alex songea à ces vers holorimes faussement attribués à Victor Hugo, mais dont la paternité revient à Marc Monnier : « Gal, amant de la reine, alla, tour magnanime, galamment de l’arène à la tour Magne à Nîmes ». Il savait que la notoriété de Nîmes résidait en ses arènes construites vers la fin du premier siècle après Jésus-Christ et sa Maison Carrée datant de la même époque ; mais il préférait, de loin, ses chers jardins propices à la paix et la méditation).

Alex Arnaud songeait avec mélancolie à sa dernière année passée. Il venait de perdre sa femme adorée, Eva, d’un cancer du pancréas après plusieurs mois d’hospitalisation et de soins multiples et urgents. Ce veuf inconsolable de soixante et un ans revoyait son épouse à l’hôpital de Carémeau de la préfecture gardoise dans le service de soins intensifs, appareillée à des machines dont il ignorait la fonction. Il l’avait veillée jour après jour en espérant un miracle jusqu’à l’issue fatale. La seule consolation résidait dans le fait que l’équipe médicale avait opté pour un coma artificiel, ce qui avait épargné à Eva des souffrances inutiles. Il lui arrivait de lui parler comme si elle pouvait lui répondre, alternant les banalités et les phrases sérieuses en l’exhortant à vivre.

Dans les jardins nîmois, la vie se manifestait par des cris d’enfants, des chants d’oiseaux, des « joggers », comme si tout semblait indifférent à sa perte et à sa peine. Le printemps s’annonçait timidement en ce début mars et le ciel cotonneux promettait de beaux jours à venir. Plongé dans ses souvenirs, le sexagénaire paraissait déconnecté de la réalité environnante et il ne pensait qu’à sa défunte femme. Ils s’étaient rencontrés à Paris il y a trente-cinq ans au parc Monsouris dans le quatorzième arrondissement à l’heure du déjeuner. Il marchait alors à la recherche d’un banc inoccupé pour s’adonner à la lecture lorsqu’il repéra un foulard flottant dans les airs se diriger vers lui. Il le saisit et remarqua simultanément une jolie jeune femme au sourire enjôleur se lever en quête de récupérer ce qui lui appartenait. Il aima instantanément ses yeux pétillants, puis sa douce voix qui se confondait en remerciements et excuses. Il lui sourit alors et leurs yeux se fixèrent. Alex n’osa pas prolonger le moment magique de cette éphémère rencontre. Ils se croisèrent une semaine après et là il demanda si elle avait à nouveau laissé s’envoler son foulard ; elle l’observa, amusée, et un dialogue commença entre eux. Elle lui indiqua ses jours de présence au parc et il lui promit d’être là, comme si des rendez-vous informels s’établissaient entre les deux jeunes gens.

Elle était secrétaire chez un éditeur et lui employé dans une banque privée. Il se remémora avec émotion leurs rencontres qui comblaient sa vie de provincial fraîchement débarqué dans la capitale. Elle était originaire de Beauvais dans l’Oise et lui un pur Héraultais natif de Montpellier. Il aimait son sourire et son accent méridional. Un beau jour, il s’enhardit en l’invitant à déjeuner et elle accepta avec une joie non dissimulée.

Leur premier baiser restera gravé dans sa mémoire. Leurs lèvres se soudèrent au cinéma le « Grand Rex », boulevard des Poissonnières, durant la projection du film « Platoon » d’Oliver Stone. Quelques scènes provoquèrent des réactions chez Eva et elle se lova contre son épaule. Il lui prit la main, leurs têtes pivotèrent et il se souvint encore de l’agréable douceur de sa langue tournant autour de la sienne. Ils firent l’amour un mois plus tard chez lui, dans son petit studio de la rue des Petits Carreaux dans le deuxième arrondissement. À l’évocation de ces souvenirs, un sourire béat illuminait son visage en l’extirpant de sa tristesse. Un passant l’observa, dubitatif, tout en se demandant s’il ne souffrait pas de troubles psychologiques. Eva quitta son studio de la rue Vaugirard pour vivre avec lui, car le quartier Montorgueil lui plut immédiatement. Il n’y avait pas de circulation automobile rue des Petits Carreaux et elle se situait au centre de Paris. Beaubourg se trouvait tout près avec Châtelet, Les Halles, d’où l’on pouvait prendre le « RER ».

En outre, le dimanche, le marché se déroulait dans la rue offrant des fruits, des légumes frais et toutes sortes de victuailles. Ils avaient pris l’habitude dominicale de boire leur café dans un établissement voisin avant d’effectuer leurs emplettes chez les étaliers du marché. Avec le recul, c’était les meilleures années de sa vie. Ils sortaient souvent au restaurant, au cinéma, dînaient chez des amis où le bonheur de leur couple suscitait l’admiration. Ils faisaient l’amour tout le temps avec insouciance. Durant plus de cinq années, leur union se montrait sûre et sans faille. Eva désirait se marier et fonder une famille avec deux enfants et il était impatient d’exaucer ses vœux. Hélas, elle apprit lors d’examens gynécologiques qu’elle était stérile et ne pourrait jamais enfanter. Il se rappela cette terrible nouvelle qui affecta énormément Eva. Il avait beau l’entourer d’affection et de gestes tendres, un voile gris altérait son regard si pétillant d’ordinaire.

Presque une année passa avant qu’elle ne retrouve toute sa gaieté et son amour pour la vie. Elle décida d’abandonner tout projet marital et se refusait à toute idée d’adoption. Le couple qu’ils formaient lui suffisait et elle allait devenir secrétaire de direction, ce qui augmenterait son temps de travail. Alex également passait cadre dans la banque où il œuvrait et ils projetèrent de louer un appartement plus spacieux, mais dans le même quartier qu’ils chérissaient. Ils trouvèrent un trois-pièces, rue Étienne Marcel, distant de quelques centaines de mètres de leur logis.

Alex, à l’occasion des vacances, lui fit découvrir son sud natal, chaud et toujours animé en été. Eva adora Montpellier, Nîmes, Avignon et son festival réputé, la Camargue jusqu’aux Saintes-Maries de la Mer. Elle prisait les plages du littoral ainsi que toutes les festivités estivales et leurs dîners romantiques. Ils aimaient dîner au coucher du soleil, à l’heure où l’astre solaire semblait plonger dans la mer au bout de l’horizon. Durant leurs vacances, Eva oubliait complètement le malheur qui l’avait frappée et redevenait la femme si pétillante, lumineuse, qu’il avait tant aimée. Un soir de juillet, à la fin du repas consommé dans un restaurant des Saintes-Maries de la Mer, elle lui suggéra, lorsque cela serait possible, de vivre dans cette belle région.

Eva se montrait peu attachée à son pays natal, l’Oise, et revivait littéralement sous la chaleur ambiante. Alex, évidemment, lui promit de réaliser son vœu, car ses origines méridionales coulaient dans ses veines. Il se souvint de cette scène comme s’il la revivait au présent. Il la dévisageait en souriant. Son « Eva », cette femme brune toute bronzée avec ses yeux si lumineux et rieurs, prête à croquer la vie et ses plaisirs.

Elle le fixait avec amour et confiance, attendant sa réponse.

— D’accord, dans l’avenir nous irons vivre dans la région, mais à une condition.

— Laquelle ? répondit du tac au tac son amante.

— Nous nous marierons ici, dans l’église de cette commune avec le soleil et la mer comme témoins, tous les deux seuls.

Elle sembla vouloir pénétrer son regard et lui déclara avec force :

— Oui, il en sera ainsi puisque tu le veux !

Leurs mains se rejoignirent, puis leurs lèvres et une émotion indescriptible enflamma son cœur.